Et encore qu’il soit véritable en un sens de comparaison, qu’il y a de petits péchés, le fidèle ne sait jamais avec certitude jusqu’à quel point ils sont aggravés par le violent attachement d’un cœur qui s’y livre, et il doit toujours trembler à cette sentence du Sage : « Qui méprise les petites choses tombe peu à peu »Eccl.
Les fruits qui croissent sur les bords du lac de Sodome paraissent d’une beauté charmante ; mais aussitôt qu’on les touche, ils tombent en poussière et répandent une infection insupportable.
Qu’ils ne semblent pas tomber des nues ; que la chaîne des événemens concoure à les amener ; & qu’il soit même impossible qu’un autre fut venu à la place de celui-ci. […] J’avoue que les Auteurs Dramatiques tombent tous à ce sujet dans une faute considérable, sans même s’en douter ; ils contredisent la règle qu’ils ont avancée, que ce n’est souvent que pour les Spectateurs, que tel personnage dépeint, à l’aide du discours, les sentimens qui l’animent.
Les fautes où il est tombé, soit par la foiblesse humaine, soit par la liberté qui régnoit de son temps, ne sont pas des titres pour ses successeurs. […] Mais ces traits ne tombent sur personne. On se trompe : ils tombent sur une infinité de gens, auxquels chacun des spectateurs en fait l’application.
Il m’a semblé que de sortes raisons m’engageaient à agir de la sorte ; & d’ailleurs, si plusieurs de mes raisonnemens & de mes dénominations paraissent quelquefois tomber à faux, j’ai découvert que mes contradictions apparentes naissaient toutes des divers genres adoptés par le nouveau Spectacle.
En effet, c’est sur les Pièces de Théâtre que doit principalement tomber la réformation ; tout ce qui les accompagne, et qui n’a rapport qu’à l’appareil de la représentation, n’est pas bien important, ni par conséquent bien difficile à corriger.
Rien de tout cela n’a réussi : la tragedie très médiore n’a plus été jouée : la farce de Guerin tomba dès la premiere representation. […] Cette corruption des cœurs la gata, & la fit tomber dans une maladie que les Médecins appellent Glacomanie, qui lui pervertit tous les sens, & la rendit presque folle. […] Le masque tombe, la laideur reste, & la beauté s’évanouit. […] Le masque tombe, le vice reste, & la vertu s’évanouit.
» Ben Jonson conclut « que l’impudence de ces Poètes a attiré aux Muses la disgrâce du siècle, et a fait tomber la poésie dans le dernier mépris » : il atteste les Universités qu’il a autrefois travailléap, et surtout dans cette dernière Pièce, Le Renard. […] Qui oserait être vicieux au péril d’en voir tomber autant sur sa tête ? […] Don Sébastien après toute la grandeur de son repentir, toutes ses tentatives pour se donner la mort et toutes ses résolutions de se retirer dans un Cloître, se rappelle avec complaisance le souvenir de son inceste : et s’entretient dans le désir d’y tomber de nouveau. […] Céladée jeune personne de qualité saisie de crainte que son amant ne devienne l’époux d’une autre qu’elle, demande que l’univers tombe dans un informe chaos : elle voudrait voir tous les éléments se confondre et s’ensevelir elle-même sous la ruine commune de ce bas monde : elle invective follement et emphatiquement contre le Ciel de ce qu’il a formé la nature humaine autrement qu’elle n’eût dû être à son avis : P. 52.
Si mon bras a fait choir ces têtes orgueilleuses, Qui fomentaient toujours des ligues dangereuses, Ce fut pour son bonheur que je les fis tomber : Tous ces Chefs ennemis l’auraient fait succomber Sous le poids accablant d’un joug dur et terrible ; Je prévoyais son sort, mon cœur y fut sensible : Les Dieux ont secondé mes généreux projets, Et la paix par mes soins règne sur mes sujets. […] Quoiqu’il ait vu tomber ses Autels et ses Dieux Profanés par l’horreur d’un désordre odieux ; Quoiqu’il ait vu le sang des enfants et des mères Se confondre en coulant avec celui des pères ; Quoiqu’il voie aujourd’hui ses temples démolis, Sous des débris affreux ses Chefs ensevelis, Les palais renversés, les maisons écrasées, Par la faux des Soldats ses Campagnes rasées, Peut-être qu’il perdrait ce triste souvenir, S’il pouvait se flatter d’un plus doux avenir ; Mais il connaît trop bien que des horreurs nouvelles Lui présagent encore des épreuves cruelles. […] Aux pieds de nos drapeaux, deux cent nobles Guerriers Ont tombé sous les coups de lâches meurtriers. […] Quand Messieurs nos petits-maîtres Français un peu mieux instruits, un peu plus gens de goût, rendront aux talents l’hommage qu’on leur rend en Italie ; quand ils sauront les préférer à la fadaise ; quand nos orgueilleux Philosophes ne borneront plus dédaigneusement les femmes à coudre et à tricoter ; quand les femmes riches et de qualité ne s’occuperont plus d’ouvrages qui devraient être ceux de leurs soubrettes ou faire gagner quelques sous à une malheureuse couturière ; que, pour plaire aux hommes, elles croiront devoir donner aux beaux-arts la moitié du temps qu’elles perdent à leur toilette, qu’une plume ou un pinceau feront tomber de leurs mains la navette, et le sac à l’ouvrage, je vous proteste que nous aurons bientôt autant de femmes illustres que d’hommes, et que notre sexe n’aura pas à se négliger s’il veut conserver toujours la supériorité du nombre et des talents.
Enfin ce Frère femelle tombe subitement malade, et meurt. […] Si dès le premier pas on tombe, on ne marche plus vers la chute. « J'approfondissais mes coupables blessures. […] Que de mouvements divers, où une plume religieusement impie aurait pu filer de longues tirades, et ménager autour des tombeaux une infinité d'autres lazzi et d'autres grimaces que celles qu'on fait faire à deux Moines pantomimes qui se poursuivent, se fuient, s'arrêtent, tombent, laissent tomber leur pioche, trouvent la terre dure, etc. […] Une mort lente et subite, qui laisse la liberté de réciter plus de trois cents vers, et qui, à point nommé, porte le dernier coup au moment que tout est dit : Scène mortellement ennuyeuse par sa longueur et son peu de vraisemblance, un monologue postiche de huit vers, pour donner le temps à d'Orvigni de venir annoncer la mort d'Eutime, pendant lequel il faut qu'Eutime tombe, qu'on crie au secours, qu'on l'emporte dans sa cellule, que l'Abbé vienne, que d'Orvigni prenne des ailes pour reparaître sur le théâtre.
Quand il voyoit quelqu’un prévenu de bonne opinion pour lui même, il l’entretenoit dans ses fatuités par des éloges, des applaudissements, des récompenses, jusqu’à ce qu’il fut tombé dans l’extravagance, pour se mieux mocquer de lui. […] Après avoir brillé au-delà des Monts, elle vint faire les délices de Paris & de la Cour, & s’en retourna dans sa Patrie ; lorsqu’étant arrivée à Lyon, elle y tomba malade & y mourut, d’une fausse couche en 1609. âgée de 42 ans. […] Le bon Andreini composa & fit graver sur la tombe d’Isabelle, une grande épitaphe où il fait une honorable mention de ses vertus : il faut l’en croire ; magnâ virtute præditâ & honestatis ornamentum ; espece de galimathias. […] Tels ont été Dominique, Arlequin, Pantalon, & quelques-uns de leurs successeurs ; ce qui est fort rare, & ne peut se trouver que dans les grandes villes, tout le reste n’est bon que pour la populace ; aussi tâche-t-on d’y suppléer par des danses, des chansons, des décorations, ou si l’on est réduit à des pieces sérieuses & régulieres, l’habitude qu’on a du reste, unie à la noblesse & à la finesse du jeu, & les auteurs qui travaillent pour eux n’ont qu’un succés passager & médiocre ; soit que regardant le génie comme un avilissement de la scéne, ils ne travaillent que foiblement leurs pieces ; soit que voulant conserver l’air de licencé & de tabarinage, propre aux Italiens, ils se licentient ; il y a très peu de bonnes pieces, tout le reste, malgré l’immense recueil de Cherardi & de ses continuateurs, à quelques farces près, tombées bien tôt dans l’oubli, qui se souvient des noms de deux cents auteurs qui ont écrit pour les Italiens, il n’y a guere qu’Apostolo-Zeno & l’Abbé Metastasio, qui aient mérité l’attention du public. […] Elles eurent d’abord quelque succès, elles sont depuis absolument tombées, si ce n’est dans les Colleges où on les donne pour modéles, parce qu’elles sont fidélement calquées sur les anciens, & que les regles d’Aristote, y sont religieusement observées, comme dans celles de l’Abbé d’Aubignac, & n’en sont pas moins froides.
Voire gens qui sont en la fleur de leur âge, d’assez honnête et excellente beauté, vêtus somptueusement, se parent pour tomber en une mort volontaire ?
Il n’est pas possible que dans ce coup d’œil enchanteur, si soutenu, si répété, si bien préparé, l’homme le plus chaste, le plus indifférent, ne tombe dans le désordre. […] Elle seroit ridicule, elle feroit tomber toutes les danses, & avec elles bien-tôt le spectacle même. […] Ils pirouettent aussi long-temps qu’ils peuvent, jusqu’à ce qu’ils tombent de lassitude, & celui qui tient le plus long-tems est le plus parfait.
C’est malignement inventer un motif qui ne fut point la cause de la cassation de ce chapitre, & qui ne tombe pas sous les sens. […] Laissons les choses comme elles sont, ce serait tomber d’un mal dans un pire, tout est bien. […] Quoique l’élégant Editeur du Dictionnaire historique de Mr de l’Avocat, dont l’article par hazard me tombe sous les yeux, veuille donner à entendre que cet emportement n’était qu’un reste de Papisme. […] La raison ne les peut vaincre que par des moyens qui tombent sous les sens, tels que sont les belles Représentations de Théâtre que l’on nomme véritablement l’école du peuple. […] Je n’ai garde de tomber dans l’erreur méprisable de Jean-Jacques.
Le reste de cet Article est vrai : mais le poids de la critique ne tombe que sur les Drames que le Projet propose de rejetter ou de corriger. […] C’est que dans ce cas il ne sera pas indécent qu’un Amant presse dans les siennes la main de son Amante, qu’il tombe à ses genoux ; qu’il aille même jusqu’à lui ravir un baiser. […] Les premières, en mugissant, refusent la nourriture ; les seconds, comme frappés de vertige, tournoient, & tombent expirans. […] Il ajoute ensuite, que cet opprobre tombait moins sur la Représentation même, que sur l’état où l’on en fesait un métier ; puisque la Jeunesse de Rome représentait publiquement, à la fin des grandes Pièces, les Atellanes, sans deshonneur. […] Mais, (& voici la cause de l’erreur où tous les Mimographes sont tombés,) la République Romaine eut un sort bien différent des Républiques Grecques.
Il prétend que la peine d’infamie dont les Histrions ou Farceurs sont flétris par cette loi, ne tombe pas sur cette troupe, dont la profession est noble : il espere même, à la faveur de son éloquence, la faire ériger en un corps académique, jouissant des mêmes honneurs que les autres Académies Royales.
J’aurais encore couru les risques de tomber trop souvent dans des longueurs fatiguantes.
Mais je le vois tomber ce dangereux théâtre, Qu’anima si longtemps un génie idolâtre.
Le premier principe sur lequel agissent les Poètes tragiques et comiques, c’est qu’il faut intéresser le spectateur, et si l’auteur ou l’acteur d’une tragédie ne le sait pas émouvoir et le transporter de la passion qu’il veut exprimer, où tombe-t-il, si ce n’est dans le froid, dans l’ennuyeux, dans le ridicule, selon les règles des maîtres de l’art ?
J’avoue que les sujets les plus extraordinaires peuvent instruire et divertir quand ils sont maniés par des mains savantes et heureuses ; mais peut-on douter que les matières Saintes quand elles tombent en de pareilles mains, puissent recevoir un tour assez agréable pour plaire et mieux encore pour édifier le Spectateur Chrétien.
» Pleurons-donc, dit ce Père, pendant que les gens du monde se réjouissent, afin que lorsqu’ils commenceront à tomber dans l’état épouventable des douleurs que la Justice de Dieu leur réserve, nous puissions entrer dans la joie que notre Seigneur prépare à ses Elus.
Les petits maîtres qui embarrassent sur le théatre sont des Sardoniens, ainsi que les acteurs jaloux, & les gens de cabales sont des Megariens qui veulent faire tomber la piéce, qui se tiennent au fond du parterre, pour de là donner le ton. […] C’est un frondeur, un moqueur, un comédien qui joue tous les rôles, contrefait tous les hommes, feint d’avoir tous les travers, dans lesquels il vent faire tomber, pour s’en divertir : ici un miroir convexe ou concave, qui represente tout en grotesque, un Cameleon qui prend toutes les couleurs des objets qui l’environnent, un Scarron qui donne une teinte de burlesque à tout ce qu’il traite. […] Dieu permet en punition qu’ils tombent eux-même dans les erreurs, les contradictions, les absurdités les plus ridicules. […] Les apologies du théatre ne roulent, & ne peuvent rouler que sur le besoin qu’a le peuple de quelque amusement ; besoin dont la coutume a fait une nécessité ; faute de quoi il tombera, dit-on, dans les plus grands désordres.
On veut faire tomber sur les Rellgieux cette ligue trop fameuse, & ils y ont en effet joué un rôle & ridicule & tragique. […] La parure est un assemblage de choses étrangères, arbitraires, de fantaisie, qui n’ont avec le tout & les autres parties qu’une liaison de goût, un arrangement de mode, très-incertain & très-volage, qui plaît dans un endroit & déplaît dans un autre, qui a de la vogue dans un temps & dans un autre temps tombe dans le mépris. […] Le théatre est un arsenal bien fourni de toute sorre d’armes ; une troupe de Comédiens est une armée des plus lestes & des mieux aguerries, chaque représentation est une bataille où de part & d’autre tout est défait, tout tombe sous les coups du péché. […] Mais qui peut tomber dans ces folies ?
et ne seroit-ce pas une témérité insoutenable, et où nul chrétien de bon sens ne tombera jamais, de prétendre que ces hommes de Dieu se soient tous égarés, qu’ils aient tous porté trop loin les choses, et que dans le siecle où nous vivons, nous soyons plus éclairés qu’ils ne l’étoient ? […] Cependant d’un excès on tombe dans un autre ; excès dans le temps que l’on perd au jeu, et excès dans la dépense qu’on y fait. […] Que tout à coup on verroit tomber de tables de jeu, si le jeu par la loi des hommes étoit interdit à ces débiteurs, qui bien-loin de le quitter pour se dégager de leurs dettes, entassent dettes sur dettes pour l’entretenir et se rendent enfin insolvables ! […] C’étoit, répond Saint Chrysostome, pour nous faire entendre que les choses même les plus nécessaires, celles qui nous touchent de plus près, et dont il semble que nous puissions moins nous passer dans l’usage de la vie, nous doivent être interdites, dès-là qu’elles nous font tomber en quelque sorte que ce puisse être, et qu’elles nous conduisent au péché.
Et je ne doute pas que leur décence n’ait contribué à les faire tomber : on n’aime que ce qui peint naturellement & fait saisir vivement l’objet des passions criminelles, suit leur marche, excite leurs sentimens, en fait goûter le plaisir, en assure les progrès, aiguise leurs traits émoussés par la satiété, en un mot, allume, ranime, entretient les ardeurs de la concupiscence & le foyer du péché. […] Tibère, Vespasien, Tite, Trajan, les Antonins, ne souffrirent point ces excès ; ils étoient tombés d’eux-mêmes par la mort des monstres qui s’y livroient. […] les théatristes même tombent dans le barbarisme.
On donna dans le même temps la comédie de Scaramouche Ermite, qui jouait ouvertement la religion : elle n’a pas été imprimée, sa platitude la fit tomber. […] Mais du moins n’était-il pas dévot ; la licence de son Dictionnaire en écarte bien loin le soupçon : que ne dit-il pas de la vie et des mœurs de Molière, de Poisson, et de tous les Acteurs et Actrices qui tombent sous sa main ? […] C’est la faute où Corneille est tombé dans Polyeucte, où parmi tant de propos chrétiens, et des sentiments de religion, Pauline, femme du Martyr, fait avec Sévère son amant un entretien si peu convenable à une honnête femme, qu’il en est ridicule.
Il est tombé au-dessous de la plus vile roture, par la note légale de l’infamie (comme nous l’allons voir au Chapitre suivant), qui n’est pas imprimée au plus obscur paysan. […] Les traitants, par un moyen si incertain et si borné, auraient risqué de voir tomber leur demande, si Floridor avait quitté le théâtre, comme il le quitta en effet deux ans après, ou du moins à sa mort, sans pouvoir attaquer sa famille sur ce prétexte ; au lieu qu’en s’attachant à ses titres, ils s’assuraient, si on n’en produisait pas, un succès durable contre lui et ses descendants. […] Heureusement pour Floridor, il se convertit ; étant tombé dangereusement malade, le Curé de S.
Cette tragi-comédie, tombée dans l’oubli, est rare : on en peut voir un long extrait dans l’Histoire du théâtre (Tom. […] Ibère fait agir son parent Germanique (l’Empereur) pour assujettir la Reine Europe, malgré les efforts de Francion, aussi bien que Parthénope et Mélanie (Naples et Milan). » Francion est enfin vainqueur, Ibère et Germanique tombent évanouis : « Soutiens-moi, Germanique, en ce malheur extrême ; Hélas ! […] L’Amour Tyrannique de Scudéry fut composé par ordre du Cardinal, pour faire tomber le Cid, ou du moins en partager la gloire.
Ces Spartiates coquettes & petits-maîtres furent hués de tout le monde : malgré les représentations de l’auteur, on ne voulut rien changer : la piece tomba. […] Il l’étoit si fort, que la seule idée d’une Courtisanne fit tomber la tragédie de Théodore, vierge & martyre, de Pierre Corneille, quoique bonne & pieuse, & même la condamnation de ces désordres. […] La piece tomba, & la troisieme représentation qui avoit été annoncée n’a pas eu lieu. […] Ces réglemens étant la plupart tombés en désuétude, & d’ailleurs devenus insuffisans, Louis XV crut devoir y en substituer de nouveaux. […] La piece peut tomber : je n’en serois pas surpris.
) Qu’on n’entende point parmi vous de paroles deshonnêtes ni de folles, ni de bouffonnes, ce qui ne convient pas à votre vocation… Que personne ne vous séduise par de vains discours, car c’est pour ces choses que la colere de Dieu tombe sur les hommes rebelles à la vérité. […] Qu’elle tombe pour ne jamais se relever (Apocal. 18. […] ne verriez-vous pas encore tomber Satan comme un éclair ? […] Révérend Pere ; ces misérables créatures ne feront-elles un pas que pour tomber dans un abîme ? […] Quelle seroit ma surprise si pour avoir ramassé ces miettes tombées de la table de mes maîtres, j’avois le malheur de paroître coupable à leurs yeux !
Comme dans une révolution du globe, les forêts étant bouleversées, les arbres déracinés sont entraînés avec confusion par des torrents qui les jètent et les entassent dans des ravins profonds, où, privés de tous les moyens de vie et de conservation que la nature leur avait préparés, ils se décomposent et tombent en corruption ; ainsi, dans notre révolution politique, la société ayant subi un grand bouleversement, les hommes déplacés ont été jetés et entassés confusément dans les administrations, dans ces ravins civils, où, dépouillés de tous les éléments dont l’âme sensible et bien née compose son bonheur, privés de toute sécurité relativement aux points qui y sont les plus essentiels, asservis de fait, ne jouissant que très-illusoirement des droits de citoyen et des bienfaits de la liberté, ils s’énervent et s’abatardissent….. ; ou souffrent cruellement dans un réel esclavage, tantôt témoins, tantôt victimes des plus révoltantes injustices, sacrifiés tour-à-tour à l’esprit de parti, aux affections de coterie, à la cupidité, à l’intrigue, à la bassesse, à l’ineptie ; et, ce qui est le comble de la honte et des tourments de leur servitude, trop souvent soumis à cette espèce d’élus devenus leurs chefs, leurs juges, les arbitres de leur sort !
Augustin disait à Dieu ; « Tu es le seul vrai et le seul souverain plaisir capable de remplir une âme ; tu rejetais loin de moi tous ces faux plaisirs, et en même temps tu entrais en leur place, toi qui est plus doux et plus agréable que toutes les voluptés, mais non à la chair et au sang. » La manne ne tombe sur les Israélites, que quand les viandes qu’ils avaient apportées d’Egypte se trouvent consumées.
Les garçons couvrirent sa tombe de fleurs & planterent un beau Lilas fleuri & y attacherent des couronnes de fleurs. […] Ces utiles établissemens sont tombé avec la Société.
Une pareille idée tombe d’elle même. […] La Musique seule l’anime, dès qu’il en est dénué, il languit, il tombe, & semble un corps sans ame.
D’abord innocent chez les Grecs, sévère chez les Romains, il tomba bientôt dans la plus effrénée licence ; cent fois les Empereurs furent obligés par des lois rigoureuses d’y rétablir les apparences de la vertu. […] C’est lui dont le mauvais goût refroidit les talents, défigure les Acteurs, fait souvent au gré du caprice tomber les meilleures pièces et réussir les plus mauvaises.
Que sera-ce, si ces connaissances, comme il est ordinaire, sont des libertins et des fripons, si ces passions tombent sur des coquettes dont le théâtre foisonne, qui épuisent la plus opulente fortune, si ces commerces, comme il n’arrive que trop souvent, se lient avec des Actrices, ces harpies insatiables qui dévorent jusqu’à la racine ? […] « Lorsqu’un mortel a été assez malheureux pour tomber dans les pièges de ces enchanteresses, il est perdu dans un labyrinthe d’où il ne sort plus ; l’adresse, la fourberie, les faux serments, le désespoir simulé, sont des détours dans lesquels il ne saurait se retrouver.
Toute action qui fait souvent tomber dans le péché mortel le plus grand nombre de personnes qui la pratiquent, est une occasion prochaine de péché mortel. […] Si on a trouvé des Docteurs favorables à la Comédie, c’est un malheur dont le Sauveur a menacé, en disant : « Si un aveugle en conduit un autre, ils tomberont tous deux dans la fosse », Matt. 15. v. 14.
Les longueurs où je suis quelquefois tombé au sujet du Spectacle moderne, peuvent aussi être excusées.
Notre siècle est avide de Spectacles ; une Pièce qui en serait tout-à-fait dénuée, ennuirait sûrement, & tomberait bientôt, quoique touchante & sublime.
Les uns et les autres tombèrent enfin dans un tel mépris, et les folies qu’ils débitaient dans le Public parurent si scandaleuses, que par un commun Proverbe, lorsqu’on voulait parler d’une chose mauvaise, folle, vaine ou fausse, on la nommait jonglerie ;Rigor. de gest.
C’est de quoi je ne tombe pas d’accord, et pour produire la pièce qui a reçu le plus de louanges et qui a été l’admiration de toute la France ; N’est-il pas vrai que Chimène exprime mieux son amour que sa piété, que son inclination est plus éloquente que sa raison, qu’elle excuse mieux le parricide qu’elle ne le condamne, que sous ce désir de vengeance qu’elle découvre, on y remarque aisément une autre passion qui la retient, et qu’elle paraît incomparablement plus amoureuse qu’irritée ?
Le plus sûr moyen de faire tomber les spectacles, c’est de les réduire à ne donner rien que d’utile et de bon, on ne trouverait plus, ni auteurs, ni acteurs, ni spectateurs ; ne faut-il pas qu’après la meilleure pièce, une farce vienne dédommager de ses ennuyeuses beautés. […] Phèdre essuya les plus rudes assauts ; Esther si brillante à Saint-Cyr est tombée à l’hôtel. […] Sans s’embarrasser de la balance d’or qui entraîne les dieux et l’avenir, il l’a mariée à un homme du pays qui n’est point du vulgaire couronné, déclaré indigne d’elle, mais du vulgaire non couronné, qui lui est mieux assorti, quand l’auteur amant remerciait son protecteur de sa générosité, qu’il ne pensait pas devoir tomber sur un autre. […] Le burlesque, que Scarron mit en vogue, et qui tomba avec lui, passe les bornes de la familiarité : c’est le jargon des halles.
Mais quand même ces prétendus dévots seraient impénétrables aux attraits du plaisir, ils devraient craindre pour eux cette parole de saint Paul : que « celui qui croit être debout, prenne garde à ne pas tomber » ; « Qui se existimat stare, videat ne cadat. » 1.
Sur quoi tomberont les Censures ecclésiastiques, si ce n’est pas sur une profession visiblement condamnée par le Christianisme ? […] Mais il lui fait grace de la vie, & s’enfuit laissant tomber son épée que la nourrice ramasse. […] On sent en effet qu’il s’est plus attaché à la peinture des passions qu’à celle des mœurs ; & par là il est tombé dans l’inconvénient de cette ressemblance de personnages, qu’on lui reproche avec raison, & qui a donné lieu de l’accuser aussi, mais mal-à-propos, de n’avoir mis sur la Scène que des François déguisés. […] Cette froide plaisanterie ne tombe pas sans doute sur les Tragédies de Cinna, d’Heraclius, de Phedre & d’Athalie. […] Les autres n’ont eu que des succès médiocres, ou si elles ont réussi dans le tems, elles sont tombées depuis dans l’oubli le plus profond.
Tout est parlant tout est dans la nature, tout tombe sous nos sens. […] Car il est plus difficile de représenter une Piéce, que de faire un morceau de Peinture, de Musique, ou de Poësie : la preuve en est, que tout étant dans une Piéce à notre portée, au Spectacle tout doit être non-seulement à notre connoissance, mais tomber absolument sous nos sens. […] Et comme tout cela n’est pas dans le point de vue ordinaire, le Spectateur d’ailleurs asservi par l’habitude ; il semble que ce mensonge merveilleux devroit avoir, à l’exemple des autres tableaux, ses partisans, & tomber par conséquent vis-à-vis des autres. […] C’est-là en effet qu’au moyen d’une fiction ingénieuse, la vertu se déploye, qu’elle éblouit l’esprit, qu’elle enchante les cœurs ; c’est-là que les ombres imposantes font place à une réalité flateuse, que les déclamations cedent à l’image, les propos à l’action, les couleurs à la vérité ; c’est-là que les préjugés tombent, que l’esprit se désabuse, que l’imagination reconnaît son erreur, le cœur son illusion ; parce que tout est rendu sur le Théâtre avec précision : la vertu avec ses graces, le vice avec sa difformité, la grandeur d’ame avec sa noblesse, la bassesse avec sa honte, l’héroïsme avec son éclat, la lâcheté avec sa confusion, l’amitié avec ses charmes, la haine avec ses fureurs, l’humanité avec sa douceur, la cruauté avec ses excès, l’ambition avec son feu ; l’amour avec ses appas, &c. […] Ceci aura peut-être l’air d’un paradoxe & même d’un blasphême ; mais avec un peu d’attention ce petit préjugé tombe.
Faisant tout pour la gloire, il ne fit rien pour Rome, Et c’est la seule faute où tomba ce grand homme. […] L’honneur du premier coup à mes mains est remis, etc. » La plume me tombe des mains. […] Tombe ou punis les Rois, ce sont là nos traités. […] Tyran, vous tomberez, nous n’avons plus de maître, Abattre nos Tyrans prêts à nous opprimer, Voilà la seule ardeur qui doit nous animer. Toi tomber à ses pieds, quand tu peux l’accabler !
Telle était la disposition de l’illustre princesse Anne-Henriette de France, qui disait à une personne qu’elle honorait de sa confiance : « Je vous avoue que, quelque gaie que je sois en allant à la comédie, sitôt que je vois les premiers acteurs paraître sur la scène, je tombe tout à coup dans la plus profonde tristesse. […] Citons le passage où cet écrit traite de l’immoralité épouvantable dans laquelle le théâtre est tombé de nos jours, et de la dépravation qui en est la suite nécessaire parmi le peuple. « Un spectacle où la moralité serait respectée, resterait désert de nos jours. […] C’est sur vous principalement que tombera la malédiction lancée par Jésus-Christ contre ceux qui sont une occasion de chûte pour les petits et les faibles.
Je suis même d’accord qu’on a épuré le Theâtre de toutes les obscenitez, qui vont à corrompre les mœurs, que l’on a soin dans les bals & dans les danses, que l’immodestie, & les libertez scandaleuses en soient bannies ; que les paroles, les gestes, les actions ne blessent point ouvertement la bienseance & la pudeur, quoyque je ne tombe pas d’accord que toutes ces regles y soient toûjours si exactement observées. […] Je dis donc premierement, pour la résolution de cette question si delicate, & qui n’est pas sans difficulté qu’il faut consulter la situation de vôtre cœur, & que c’est mal raisonner de la grandeur du peril où l’on s’expose, que d’en juger par la nature, ou par l’institution de ces spectacles, ou par la fin qu’ont eû ceux qui les ont inventez les premiers ; au lieu de les considerer dans l’usage qu’on en fait, ou dans la maniere ordinaire qu’ils se passent ; & j’ajoûte que le peu de soin que la plûpart des gens du monde apportent à éviter l’occasion du peché, me donne un juste sujet de craindre que le danger du peché mortel ne soit pas capable d’arrêter leur curiosité, ni la passion qu’ils ont pour une chose, où il est facile d’y tomber. […] De tout cela, Messieurs, je conclus, qu’il y a bien des gens, qui ne peuvent sans peché frequenter ces spectacles, quelque innocens qu’on les fasse ; puisqu’ils sont pour quelques-uns une occasion prochaine d’y tomber, pour les autres un juste sujet de scandale qu’ils donnent au prochain, & pour les autres enfin, une perte de temps & d’argent qu’ils sont obligez d’employer à des choses plus necessaires & plus importantes.
Seneque remarque que la foudre, quand elle tombe, laisse toujours après elle une odeur de soufre désagréable. […] Ce Prince venant avec précipitation à Jérusalem pour massacrer tous les Juifs, tombe de son char, & se brise tout le corps. […] Les chairs pourries tombent en lambeaux, il s’en exhale une puanteur horrible dont toute son armée est infectée.
Je suis même d’accord qu’on a épuré le Theâtre de toutes les obscenitez, qui vont à corrompre les mœurs, que l’on a soin dans les bals & dans les danses, que l’immodestie, & les libertez scandaleuses en soient bannies ; que les paroles, les gestes, les actions ne blessent point ouvertement la bienseance & la pudeur, quoique je ne tombe pas d’accord que toutes ces regles y soient toûjours si exactement observées. […] Je dis premierement, pour la résolution de cette question si delicate, & qui n’est pas sans difficulté qu’il faut consulter la situation de vôtre cœur, & que c’est mal raisonner de la grandeur du peril où l’on s’expose, que d’en juger par la nature, ou par l’institution de ces spectacles, ou par la fin qu’ont eû ceux qui les ont inventez les premiers ; au lieu de les considerer dans l’usage qu’on en fait, ou dans la maniere ordinaire qu’ils se passent ; & j’adjoûte que le peu de soin que la plûpart des gens du monde apportent à éviter l’occasion du peché, me donne un juste sujet de craindre que le peché mortel ne soit pas capable d’arrêter leur curiosité, ni la passion qu’ils ont pour une chose, où il est facile d’y tomber. […] De tout cela, Messieurs, je conclus, qu’il y a bien des gens, qui ne peuvent sans peché frequenter ces spectacles, quelque innocens qu’on les fasse ; puisqu’ils sont pour quelques-uns une occasion prochaine d’y tomber, pour les autres un juste sujet de scandale qu’ils donnent au prochain, & pour les autres enfin, une perte de tems & d’argent qu’ils sont obligez d’employer à des choses plus necessaires & plus importantes.
Un Chrétien doit garder soigneusement ses yeux et ses oreilles ; nous nous accoutumons bientôt au crime que nous entendons : « Oculi et aures custodiendæ ; scito assuescimus in scelera quæ audimus. » L’homme, trop porté au vice, est si facile à tomber ; que deviendra-t-il, s’il y est poussé par l’exemple ? […] Justin, est sans doute affaiblie par son hérésie ; mais l’ouvrage contre les Grecs et les Gentils, qui nous reste de lui, parmi bien d’autres qui se sont perdus, avait été composé avant qu’il tombât dans l’erreur, et a toujours été estimé dans l’Eglise. […] » On peut sans rougir nommer par leur nom les plus grands crimes, l’idée du crime en est le préservatif ; mais on ne peut détailler ces jeux dangereux, même pour les condamner ; l’idée même d’amusement en est l’amorce et le voile : « Honeste non possunt vel accusari. » On peut voir commettre la plupart des péchés, tuer, voler, blasphémer, sans devenir coupable ; on ne peut voir les jeux du théâtre sans tomber dans le désordre, le spectateur est complice de l’Acteur : « Unum est aspicientium et agentium scelus. » Selon la parole de l’Apôtre, on se rend coupable, non seulement en faisant le péché, mais encore s’unissant à ceux qui le font : « Etiam qui consentiunt facientibus. » Ceux qui étaient allés chastes à la comédie, en reviennent adultères ; ils s’en étaient déjà rendus, en y allant ; chercher le vice, c’est s’en servir : « Qui ad immunda properat, jam immundus est. » Pensons-nous que Dieu ne voit pas nos désordres, ou nous flattons-nous qu’il jettera sur nous un regard favorable, quand il nous voit dans un lieu qu’il déteste ?
D’ailleurs, le mal n’aurait été que suspendu, et serait tombé sur la génération suivante qui, privée par là de bons exemples, d’encouragements, ou d’instructions, serait devenue également la proie de l’école dominante de corruption. […] La sage précaution que prend la politique de dégrader et dépouiller de toutes les marques de ses dignités, pour ne pas les avilir aux yeux du peuple, l’homme en place convaincu de forfaits, avant de l’envoyer à l’échafaud, est la censure la plus frappante de cet usage inconséquent de traduire sur les tréteaux du ridicule et de l’infamie, sur cette autre espèce d’échafaud d’autres criminels tout parés des couleurs, ou sous les formes respectables de la vertu que, je ne puis cesser de le répéter, les satires et les critiques intempestives et déplacées ont fait ainsi tomber dans le mépris et conspuer.
Ouvrez les divines Écritures, vous y verrez un Dieu créant le monde d’une parole, & ce monde défiguré par le péché, le châtiment des impies, la récompense des justes, la mer ouvrant ses abymes pour faire passer un peuple à pied sec, & les rochers amollissant leur sein pour lui fournir des sources d’eau vive, les nuées faisant tomber du ciel un aliment délicieux pour le nourrir, le Jourdain qui arrête ses ondes pour lui ouvrir l’entrée de la terre promise. […] La seule vie de ce grand Prophète, ainsi que celle de son successeur Élisée, fournissent plus d’idées véritablement grandes que tous les théatres du monde ; ce feu qui tombe du ciel sur la victime & sur ses ennemis, cette pluie refusée pendant trois ans, qui tout à coup inonde les campagnes ; cette vision sur la montagne du Carmel ; ce courage à faire aux Rois de la part de Dieu les plus vifs reproches, & à leur prédire les plus grands malheurs ; cette chûte affreuse de la maison d’Achab & de l’Actrice Reine Jézabel ; ces résurrections des enfans de deux veuves ; cette victoire incroyable sur les Rois de Sirie ; ce siege de Jérusalem, où des plus horribles excès de la famine on passe dans un instant à la plus grande abondance, &c.
Saverio, qui observe que les Piéces régulieres, quand elles parurent en Italie, ne les firent pas tomber. […] Le goût de ce nouveau genre Dramatique & surtout le goût des Piéces en Musique, fit tomber en Italie la Tragédie & la Comédie, excepté celle d’Arlequin, dont le Théâtre est inébranlable.
L'inutilité est donc un danger de tomber dans des fautes considérables. […] On n'a qu'à ouvrir le premier dramatique qui tombera sous la main, voilà de l'obscénité à chaque page.
Que fera en lui cette nature qui d’elle-même n’est capable que de tomber, si elle vient à être poussée ? […] » On n’est pas seulement obligé d’éviter le péché ; mais encore les choses qui nous y portent ordinairement, dit saint Chrysostome77, Homélie 15. au peuple d’Antioche : il en est en cela, ainsi que remarque ce Père78, comme d’un homme qui marche près du précipice, la crainte seule qu’il doit avoir d’y tomber est capable de l’y précipiter ; ainsi, dit-il, celui qui ne s’éloigne pas entièrement du péché, mais qui s’en approche facilement, doit s’attendre que la crainte dans laquelle il vit le fera tomber dedans. […] Secondement, il suffit que la Comédie soit mauvaise, par rapport aux sujets qui y sont représentés, ou que par les mauvaises circonstances qui l’accompagnent ordinairement, elle produise de méchants effets dans l’âme de ceux qui y vont, afin qu’on puisse dire qu’elle est défendue à toute sorte de personnes : car une personne doit éviter ce qui est communément une occasion prochaine de péché ; et quoique selon sa pensée elle soit persuadée qu’elle n’y tombera pas, néanmoins la connaissance qu’elle a de la faiblesse humaine doit la porter à se défier de soi-même, et à ne point s’exposer dans une occasion qui est mauvaise, et dans laquelle on offense Dieu ordinairement. […] Godeau Evêque de Vence, de l’année 1644, Chapitre 4, Titre 9 du Sacrement de l’Ordre n.5. « Il y a plusieurs personnes, dit ce grand Prélat, qui ne doivent point se présenter aux Ordres, et qui pèchent en les recevant, et tombent dans l’irrégularité : ce sont les Usuriers, les Comédiens, et tous ceux qui montent sur le Théâtre ». […] Le Catéchisme de Bourges de l’an 1693, page 437, sur le sixième Commandement, marque les choses qui font tomber dans l’impureté : le bal, la danse, la Comédie et les Romans.
Voilà l’une des sources du Déisme qui fait aujourd’hui des progrès si rapides : on ignoroit ce monstre, tandis que la bonne Comédie étoit ignorée, le rétablissement de cette partie des Lettres, a fait tomber en décadence la simplicité de la foi ; c’est depuis cette époque fatale à la Religion, que les incrédules se sont tellement multipliés, qu’un étranger arrivant en France, sur-tout dans les grandes Villes, & n’étant pas prévenu, auroit bien de la peine à se persuader que nous habitons un Royaume où la Religion Catholique est la seule tolérée.
Celui qui tourne les autres en ridicule, doit le faire avec esprit, si non sa critique tombera sur lui-même.
L’Abbé du Bos21 croit qu’on aime les Spectacles tragiques, quelque déchirement qu’ils fassent éprouver à l’âme sensible, parce que le cœur est énnemi du repos, qui le fait tomber dans l’indolence, dans une langueur insipide : afin de s’occupe, il se remplit de passions, tristes ou enjouées, peu lui importe, pourvu qu’elles le retirent du désœuvrement.
Six Génies dansent, dites-vous, lorsqu’une Pomme d’or tombe du ciel.
Quoi qu’il en soit, comme il s’agit d’un point de discipline particulière à la France, qui dépend de l’Ordinaire pour ce qui regarde son diocese, et que la plupart de nosseigneurs les évêques ne paraissent pas y tenir, à en juger du moins par la réserve ou le silence qu’ils gardent a cet égard, nous pensons qu’il est tombé en désuétude.
Si un aveugle conduit un autre aveugle, dit l’Esprit saint, ils tomberont tous deux dans la fosse.
Enfin Burchard Evêque de Vvormesa, & Ives Evêque de Chartres, citent un Concile de Brague, qui ordonne « que les hommes qui se déguiseront en femmes, & que les femmes qui se déguiseront en hommes, après avoir promis de ne plus tomber dans ce crime, seront obligez de faire penitence durant trois ans ». […] Car comme celui qui marche sur le bord d’un precipice quoi qu’il n’y tombe pas, ne laisse pas d’estre toûjours dans la crainte ; & il arrive souvent que la crainte le trouble, & le fait tomber dans le precipice : de même celui qui ne s’éloigne pas du peché, mais qui en est proche, doit vivre dans l’apprehension, car il arrive souvent qu’il y tombe. » Mais si saint François de Sales a donné quelque sorte de protection au bal & aux danses, les Conciles & les Peres ne leur ont pas esté si favorables.
» L’on ne peut pas dire que ce Père suppose en cet endroit que les Comédies soient sans péché, ou qu’elles ne soient opposées qu’à la perfection chrétienne ; car il montre ensuite, que l’homme fidèle doit fuir tous les spectacles, à cause du penchant qu’il a au mal ; il les regarde comme une occasion prochaine de tomber Ibid. […] que fera en lui cette nature qui d’elle-même n’est capable que de tomber, si elle vient à être poussée ? […] » , comme d’un homme qui marche près du précipice ; la crainte seule qu’il doit avoir d’y tomber, est capable de l’y précipiter : Ainsi, dit-il, celui qui ne s’éloigne pas entièrement du péché, mais qui s’en approche facilement, doit s’attendre que la crainte dans laquelle il vit, le fera tomber dedans. […] tit. 9. du Sacrement de l’Ordre, n. 5. « Il y a plusieurs personnes, dit ce grand Prélat, qui ne doivent point se présenter aux Ordres, et qui pèchent en les recevant, et tombent dans l’irrégularité : ce sont les usuriers, les Comédiens, et tous ceux qui montent sur le Théâtre. […] Le Catéchisme de Bourges de l’an 1693. page 437. sur le sixième Commandement, marque les choses qui font tomber dans l’impureté : le bal, la danse, la Comédie, les Romans.
Le Chevalier Ventre-de-Tonne tombe aussi dans des saillies d’homme d’esprit, et badine d’une manière trop spirituelle pour un personnage comme lui. […] Que si l’on prétend être un Stoïque à la Comédie, on tombe par là dans un autre sujet de reproche. […] Qui voudrait se choisir une situation propre à se faire tomber, ou bien nager près d’un tournant ? Celui qui marche sur le bord d’un précipice, trébuche pour le moins s’il ne tombe pas ; quoique communément la vue du danger devient la cause de sa chute. […] Or, puisque ces justes censures tombent certainement sur les Poètes modernes, aussi bien que sur ceux d’autrefois ; il faut songer sérieusement à nous corriger.
Moliere n’avoit pas eu tort de donner son Misantrope, mais il auroit dû en faire présentir la premiere représentation, et; sa piéce n’y seroit pas tombée. […] Le plus sage seroit peut-être de mépriser la calomnie, et; c’est indubitablement le parti que je prendrois, si votre livre ne devoit tomber qu’entre les mains de personnes raisonnables. […] Que sera-ce lorsqu’elle aura eu le malheur de tomber dans une faute que toute son adresse ne peut dérober à la connoissance de ses camarades, à raison de mille circonstances dont le public aura le plaisir d’entendre le récit aux caffés ? […] Le jeu est encore un des abus que vous reprochez aux cercles, mais vous nous assurez que dès qu’on voudra mettre en honneur les jeux d’exercice et; d’adresse, les dez et; les cartes tomberont infailliblement. […] La comparaison ne tombe que sur l’utilité qu’on peut tirer du sacré et; du prophane, suivant le genre de chacun.
Evitez avec soin de vous en donner à vous-même : arrachez-vous plutôt l’œil, coupez votre main ; il vaut mieux aller dans le ciel avec un œil, que de tomber dans l’enfer avec tous les deux. […] Si quelque sauvage, au fonds des bois, a pensé différemment, c’est un ignorant qu’il faut instruire, un malade qu’il faut guérir, ou un insensé qu’on abandonne ; mais ce n’est pas un mal universel, pour lequel il faille abolir toutes les images ; il est dangéreux qu’on n’en abuse, & qu’on ne tombe dans l’idolâtrie.
4°, Que comme le péché que commettraient les Ecclésiastiques en allant à la Comédie serait un péché de scandale qui les rendrait responsables de plusieurs autres péchés, où tomberaient ceux qui auraient cru pouvoir suivre leur exemple ; de même aussi les Laïques qui font profession de piété, et à qui la Comédie ne ferait aucune mauvaise impression ne laisseraient pas d’offenser Dieu, et d’être coupables de bien des péchés, parce que plusieurs esprits faibles pour qui la Comédie est un poison mortel ne se déterminent quelquefois à y aller, qu’à cause qu’on y voit aller des personnes qui passent pour pieuses. […] Si des Evêques sont effectivement tombés dans le péché dont il les accuse, ne devrait-il pas étendre le manteau, pour les couvrir ?
Cette these qui pourroit fournir la matiere d’une farce sur le théatre de la foire, avoit été préparée par le projet, & le premier chant d’un immense poëme sur la galanterie, qui devoit contenir cent livres, comme la these contenoit cent conclusions, dont chacune devoit être développée dans un livre exprès, heureusement pour le public & pour lui-même, l’auteur n’a publié que le projet, & le premier chant ; on voit par-là dans quels ridicules font tomber la galanterie & le goût du théatre, ils ne connoissent point de frein, & apprennent à n’en plus connoître. […] Ce moyen a réussi quelque jour ; mais on se lasse de tout : le Vauxallh languit malgré la lotterie ; il tombera bientôt apparemment. […] Au jour marqué, parurent sur la riviere d’Arne, un grand nombre de barques chargés d’échafauts, & de personnages qui représenterent l’enfer : on y voyoit du feu, des roues enflammées, divers autres genres de supplices : parmi quantité de dragons & de serpens monstrueux, on voyoit des hommes, dont les uns portoient des figures horribles, des démons ; les autres tous nuds pour représenter les ames des damnés, jettoient des cris & poussoient des hurlemens aussi affreux que s’ils avoient été en effet dans les tourmens ; mais rien ne pouvoit être plus tragique que ce qui termina cette scene : au moment que le peuple, avide de ces folles représentations, paroissoit le plus attentif, le pont construit de bois, se trouvant trop chargé, tomba tout à coup : tous ceux qui étoient dessus, furent précipités dans les eaux ; & plusieurs y périrent : ceux qui se sauverent, furent la plupart estropiés & toute la ville dans la désolation.
Les dignités & les richesses remplissant rarement la chaire ; ce trait pouvoit tomber sur Mr. de Harlai, qui prêchoit quelque-fois avec 100000 liv. de rente ; mais il n’étoit pas Tartuffe ; tout le monde le connoissoit. […] Qu’elle est injuste & de mauvaise humeur, l’expérience journaliere & constante, qui fait voir qu’on perd au théatre le peu de vertu qu’on y apporte, & qu’on tombe bientôt dans les plus grands désordres ? […] A peine Mariamne fut-elle morte, que son meurtrier devint fou de douleur, & tomba dans le désespoir.
L’acteur qui faisoit le rôle de Longis, feignant de percer avec sa lance le côté de celui qui étoit crucifié, emporté par la chaleur de l’action, perça réellement le malheureux qui étoit attaché ; celui-ci tomba mort & écrasa de son poids l’actrice qui jouoit le rôle de la Magdelene. […] Comment explique-t-il le flux de la mer, la mer entend sa voix (celle de Newton ;) je vois l’humide Empire , (image burlesque) s’élever, s’avancer vers le Ciel qui l’attire, mais un pouvoir central arrête ses efforts, la mer tombe, s’afaisse & roule vers ses bords . […] Si le pouvoir central arrête ses efforts , elle ne s’éleve donc pas, si elle s’est élevée, elle est plus éloignée du centre ; l’attraction centrale a donc moins de force pour l’arrêter, & la faire tomber, qu’elle n’en avoir pour l’empêcher de monter.
Les Officiers suivent les Actrices, & tombent dans les mêmes excès. […] Toutes ces folies assurément n’y préparent pas ; & on peut bien dire avec le Prophête, elles les font tomber dans un moment en enfer : In puncto ad infernæ descendunt. […] Mars devient tout à coup éperdument amoureux de Venus, & tombe à ses genoux.
Une piece tombée à la représentation se releve rarement à la lecture ; mais si elle tombe à la lecture, elle ne se relevera jamais à la représentation. […] La cabale fait tomber ou valoir une piece, on crie merveille, on se moque, on siffle, on bat des mains, & l’expérience fait voir en effet que mise dans cette balance vénale, la faveur l’emporte sur le mérite.
Et enfin, lorsque son successeurd, d’abord accueilli par le peuple, est tombé entre les mains des prêtres, ceux-ci, profitant de son âge et de sa faiblesse, ont exploité les erreurs d’une jeunesse fougueuse qui, cependant, lui avaient valu le surnom de chevalier français. […] » Ne sont-ce point là, mes frères, les paroles qui tombent chaque jour menaçantes de la chaire de l’Église romaine ? […] Pourquoi ce sang répandu sur la croix pour nos péchés, si la satisfaction de nos besoins physiques, si nos fonctions intellectuelles, si l’entraînement des passions qui constituent notre être peuvent à chaque instant nous faire tomber dans le péché, et nous précipiter dans l’abîme ?
Les actes d’idolâtrie que vous occasionnez, Mademoiselle, les meurtres dont vous vous rendez coupable ne peuvent se nombrer ; on évalueroit plus aisément les feuilles qui tombent en Automne dans la Forêt des Ardennes.
Leur idole ou nouveau dieu quitte vitement son échafaud, suivi de sa cambradet, étonné, comme fut tout le reste des joueurs et des spectateurs, non seulement de la pluie du tout extraordinaire, mais aussi des vrais tonnerres d’en haut et de la foudre qui tomba sur une maison proche de celle des jésuites, où elle fit du ravage, dont plusieurs des joueurs fort effrayés depuis sont morts : et tient-on compte de neuf ou dix des principaux, au moinsu.
ce n’est pas merveille s’ils en retiennent quelque chose, s’ils se laissent aller à une désobéissance, qu’une voix commune fait passer pour une invincible fidélité, s’ils sont emportés par cette foule ; s’ils tombent étant tirés et poussés dans un chemin si glissant.
D’abord après sa mort, cet homme divin, cet homme si redouté, si employé, est tombé dans l’obscurité : on ne se souvient plus de lui que comme d’un monstre de méchanceté. […] Après avoir amusé le public par des scènes ridicules, cette dispute académique est tombée dans l’oubli qu’elle méritoit ; & quelques années après, le Tasse étant venu à Florence avec la protection du Grand-Duc, l’Académie aussi courtisanne que vindicative, fit les plus grands honneurs à celui qu’elle avoit si fort insulté, La Jérusalem délivrée, si solemnellement décriée, fut réintégrée dans ses priviléges. […] Il tomba dans un autre excès, il insulta le Duc par ses lettres : il écrivit de toutes parts aux princes qui le connoissoient, au Duc de Savoye, au Duc de Mantoue, aux Médicis, au Pape. […] Il est réellement tombé dans l’enfance : ce n’est qu’une nuance un peu plus foncée.
Un premier Ministre obligé de prendre la fuite, dont on met la tête à prix, & qu’on va quelques jours après recevoir en triomphe, qu’on comble de bénédictions, qu’on remercie de ses soins, à qui on baise les pieds ; un Roi & la Reine sa mere fugitifs au milieu de la nuit, qui avec sa petite Cour va coucher sur la paille ; des Princes emprisonnés pour crime d’Etat, & l’auteur de leur détention, enveloppé des détours de la politique & des bassesses de la frayeur, court à la prison, brise leurs fers à genoux, & les ramene à la Cour ; le Roi lui-même, après les avoir déclarés coupables d’une révolte qui eût mérité la mort, par un assemblage incompréhensible de fermeté & de déférence, écrit humblement au Parlement pour les justifier ; deux femmes, la Régente & la Duchesse, se disputant la souveraineté, se déclarant la guerre, se fuyant, se poursuivant, se caressant, se maltraitant ; des courtisans incertains, passant selon le vent de la fortune d’une Cour à l’autre, de la soumission à la révolte, se trahissant, se déchirant mutuellement ; un Archevêque de Paris, l’ame de toutes les intrigues, toujours avec des femmes, portant des pistolets dans ses poches, levant un Régiment, soulevant le peuple, enfin emprisonné, obligé de se défaire de son Archevéché, & mourant dans l’obscurité, & heureusement dans la pénitence ; deux Cardinaux plus divisés qu’on ne l’a jamais été dans les brigues des Conclaves, se poursuivre tous les deux comme ennemi de l’Etat, l’un par les entreprises les plus hardies, l’autre par les artifices les plus obscurs ; un grand Prince couvert de gloire, jusqu’alors défenseur de l’Etat contre les étrangers & contre les Frondeurs mêmes, s’arme contre son Roi, quitte le royaume, va combattre chez l’ennemi, & répand le sang des françois pour lesquels il avoit tant de fois exposé sa vie ; une Postulante Carmelite amoureuse, séditieuse, à la tête de la révolte, se moquant de son mari, tantôt brouillée, tantôt intime avec ses freres, les embrassant, les caressant, les insultant, écoutée comme un oracle, haïe & méprisée, ses associés brouillés entre eux, se plaignant les uns des autres, prétendant de remédier aux désordres & en causant de plus grands ; les Magistrats guerriers dirigeant les opérations militaires ; les Guerriers magistrats prenant l’ordre de la Grand’Chambre, & se réglant sur les formalités de la Justice ; des Soldats & des Officiers passant de la toilette aux combats, couvrant de rubans leurs épée, leur tête de frisure & de poudre, & au premier coup de mousquet prenant la fuite ; des Citoyens courageux, qui après avoir bien bu, opposant Bacchus à Mars, se font des retranchemens de leurs barriques ; un Parlement qui prêche la fidélité, & leve des troupes ; des Conseillers qui se plaignent d’une legere imposition sur leurs charges, & en établissent une énorme sur le peuple, sur eux-mêmes, pour les frais de guerre, qui envoient des députés à la Cour rendre hommage & signer la paix ; un Peuple aveugle qui fait également des foux de joie pour l’emprisonnement des Princes & pour leur élargissement, pour l’entrée de la Princesse & pour sa fuite précipitée pendant sa nuit, dans une voiture empruntée, par des chemins détournés, pour éviter la prison ; &, après une folle joie pour des biens imaginaires ou plutôt des vrais maux, tombe dans la sombre consternation, croyant tout perdu ; &, toujours victime des grands, tantôt se livre à une fureur insensée, tantôt rampe bassement dans la poussiere. […] Attendez de la Providence la fin de la tempête qui semble abymer votre maison, elle peut d’une parole faire taire les vents, & vous conduire au port, même par un naufrage, & semble avoir pris à tache d’humilier les Princes : les foudres ne tombent que sur les cedres. […] Après bien des combats & des résistances, la grace remporta enfin la victoire, le voile tomba, tout ce qu’elle avoit aimé ne lui parut qu’un songe. […] J’estime tout-à-fait M. l’Archevêque & ses parens : mais comme une partie de mon estime tombe sur leur piété, j’espere que cette piété même me fera pardonner.
Cependant lorsqu’il lui tombe quelque chose entre les mains qui mérite d’être joué, peut-on s’y prendre plus finement, et y donner un meilleur tour ? […] Desmarets, pourvu « qu’il ne lui porte point de coups qui puissent retomber sur les autres » (car c’est là ce qui vous tient au cœur), et qu’il vous laisse jouir en paix de cette « petite étincelle du feu qui échauffa autrefois les grands génies de l’antiquité », qui vous est tombée en partage.
Si ces excès étaient véritables, l’objection serait plus flétrissante pour les Jésuites que favorable pour le théâtre ; il vaut mieux les abandonner qu’une vérité si certaine : cette objection tomberait sur d’autres collèges où les mêmes exercices se pratiquent à peu près de même. […] Les personnages de femme, qu’on exclut absolument de la comédie pour plusieurs raisons, entre autres pour éviter les déguisements, condamnés même par les philosophes, la réduisent à si peu de sujets, qui encore se trouveraient infiniment éloignés de l’esprit des comédies d’aujourd’hui, qu’elles tomberaient d’elles-mêmes, si on les renfermait dans ces règles. » Je laisse à la conscience de cette savante et zélée Compagnie, et à celles des autres Principaux de collège, d’examiner si dans la multiplicité des pièces qui se représentent, on a toujours suivi les règles de ce vénérable Institut, à la faveur desquelles M.
« Rien de tout ce qui paraît au théâtre (continuez-vous) ne nous convient, parce que nous y voyons toujours d’autres êtres que nos semblables, et que le tragique les met au-dessus de l’humanité. » Mais le raisonnement est aisé à faire du moindre au grand : « Et si un Roi, pour 5 trop s’abandonner à la vengeance, tombe dans un malheur si grand, qu’il excite la pitié, à plus forte raison celui, qui n’est qu’un homme du commun, doit tenir la bride à de telles passions, de peur qu’elles ne l’abîment dans un pareil malheur. » Et c’est parce que les hommes rabattront assez de la vertu, qu’il faut leur en montrer de plus grands modèles. […] Bret, vivra plus que tant d’ouvrages éphémères qui, après avoir reçu un éclat passager de quelque Actrice à la mode, tombent bientôt dans l’oubli, pour n’en sortir jamais : j’ose faire cette prédiction à l’Auteur d’autant plus hardiment, que je ne le connais point. »
Malheur aux hommes si une pareille Comédie tombe par la cabale des gens corrompus, qui craignent de se voir démasqués.
C’est un édifice de carte qui tombe au moindre souffle.
Deux choses d’une condition toute différente tombent dans la matiere du prêt : 1 : celle que l’usage ne détruit point, comme un meuble, elle revient entre les mains du maître, qui n’en quitte pas la propriété ; on la lui rend avec quelque détérioration, ce qui l’autorise à tirer un certain profit, en vertu d’un contrat qu’on nomme louage.
Ce philosophe du temps est aujourd’hui tombé dans l’enfance : il y a longtemps qu’il y devroit être.
Et ne seroit-ce pas une temerité insoutenable, & ou nul Chrétien de bon sens ne tombera jamais, de prétendre que ces hommes de Dieu se soient tous égarez, qu’ils ayent tous porté trop loin les choses, & que dans le siécle ou nous vivons, nous soyons plus éclairez qu’ils ne l’étoïent ?
Ces deux hommes rares ne furent point remplacés ; leur art ne fut plus encouragé par le Gouvernement, & il tomba dans une dégradation sensible depuis le règne d’Auguste jusqu’à celui de Trajan, où il se perdit tout-à fait.
Pour peu que l’on réfléchisse sur la Pièce du Chevalier joueur, on trouvera que la punition tombe également sur la passion du jeu et sur la passion d’amour.
Pamélius fait tomber ce reproche de Tertullien, non sur les laïques, mais sur certains prêtres qui n’avaient pas honte d’assister aux spectacles.
Quand on examine de près la grandeur humaine & les éloges dont la flatterie la comble, on dit avec Rousseau : Le masque tombe, l’homme reste, & le Héros s’évanouit. […] Le Roi des Madianites envoya dans le camp d’Israël, par le conseil de Balaam, une troupe de femmes qui en perdirent des milliers ; les Indiens en lâcherent de même contre les Espagnols, qui firent plus de mal que leurs flêches ; mais il n’y a point d’exemple qu’un Prince ait entretenu à ce dessein une armée de femmes, comme une meute de chiens de chasse, pour courir après le gibier, & le faire tomber dans les filets. […] De là se répandirent dans le royaume tant de livres de magie, d’astrologie, de géomance, ces histoires & ces craintes puériles du peuple, ces idées de sciences occultes, des sabbats, des sorciers, qui adoptées par les Tribunaux, firent brûler Gaufridi à Aix, & Grandier à Loudun, & tant d’autres en différens Parlemens, mais qui aujourd’hui tombées dans le mépris, sont restés dans le néant qu’elles méritoient. […] Cathérine donnoit à ses enfans des fêtes infâmes, où à la place des Officiers ordinaires, elle les faisoit servir par les plus belles femmes de la Cour, demi nues, qui en portant les plats, & leur offrant des coupes pleines d’un vin délicieux, mettoient sous leurs yeux les objets les plus capables de les faire tomber dans une double ivresse.
Il les engagea à donner la préférence au soleil & à la lune, sa sœur & sa femme, dont il se dit le fils, ce qui peu à peu fit tomber les autres divinités pour n’adorer que le soleil. […] De toutes les avantures du Gascon, il résulte une vérité très-certaine, confirmée par une expérience journaliere, que l’amour des femmes perd les hommes dans tous les états & dans tous les âges, les fait tomber dans toute sorte de malheurs & de crimes, même les plus bas ; on peut, sans craindre de se méprendre, s’assurer qu’un libertin est un mal-honnête homme. Il en résulte encore que le danger est extrême, parce qu’un penchant naturel & violent dans la jeunesse se joint à la facilité de se satisfaire par la dépravation des femmes dont un grand nombre corrompu, non-seulement se rend sans peine, mais tend des pieges à dessein, agace, poursuit, fait tomber dans le crime, & s’en fait gloire.
J’ose remarquer en passant, que si les Théologiens de France, qui voyoient les Princes & le Peuple si amoureux de cet Exercice, eussent représenté dans les Conciles la nécessité de le régler plutôt que de le condamner en général, & que la sévérité des Conciles n’eût tombé que sur ce que l’on appelloit les Combats à outrage & à fer émoulu, ces Jeux, sans doute, n’auroient pas eu des effets ni des suites aussi funestes. […] On sçait bien que le ridicule tombe sur un homme qui emploie, & qui outre les expressions de la Religion, pour un intérêt charnel, ainsi que dans le Tartuffe ; mais ces peintures, quoique naïves, sont trop sujettes à être mal interprétées.
Plutarque avoue que le théatre avoit fait tomber les Grecs dans la servitude. […] Madame Anne-Henriette de France disoit un jour à une personne qu’elle honoroit de sa confiance, qu’elle ne concevoit pas comment ou pouvoit goûter quelque plaisir aux représentations du Théatre, que pour elle c’étoit un vrai supplice : la personne à qui elle parloit ainsi, marqua de l’étonnement, & prit la liberté de lui en demander la raison ; je vous avoue (lui répondit cette excellente Princesse) que quelque gaie que je sois en allant à la Comédie, si-tôt que je vois les premiers acteurs paroître sur la scene, je tombe dans la plus profonde tristesse : voilà, me dis-je à moi-même, des hommes qui se damnent de propos délibéré pour me divertir ; cette réflexion m’occupe & m’absorbe toute entiere pendant le spectacle, quel plaisir pourrai-je goûter ?
Cette cérémonie superstitieuse est fondée sur la persuasion où l’on est, que toutes les malignes influences de l’air & des esprits malfaisans, tomberont sur cette femme. […] Chapitre 70, rapporte que ce Cardinal étant Légat du Pape à Florence, on y fit des réjouissances ridicules, on fit crier que tous ceux qui voudroient savoir de nouvelles de l’autre monde, en apprendroient le premier Mai sur le Pont de la Ville ; au jour marqué parurent sur la riviere Darne, un grand nombre de barques, remplies de personnages qui représentoient l’enfer, des feux, des fouets, des roues, & divers instrumens de supplices, des Dragons, des Serpens, des démons, des hommes nuds qu’on frappoient, qui crioient & hurloient comme des Damnés dans les tourmens ; mais rien ne pouvoit être plus tragique, que ce qui termina cette scene, dans le tems qu’on étoit le plus attentif, le Pont qui étoit de bois, trop chargé par la foule immense du peuple, tomba tout à coup.
Je veux pour un instant que nous ne soyons que d’humbles Copistes ; il s’ensuit toujours que les critiques dont on a cherché à nous accabler, sont injustes, & que tant de raisonnemens, qui tendaient à nous ôter jusqu’à la moindre espérance de connaître la Mélodie, sont tombés en pure perte. […] Ce passage est souvent dur ; c’est un défaut dans tous les Ouvrages ; c’en est un grand dans les Pièces de musique de ne pouvoir finir : les Italiens tombent dans ce défaut plus que les Français.
Ils prêtoient serment de juger avec équité ; cependant comme ces Juges étoient tirés au sort, qui pouvoit tomber sur des ignorans, les couronnes n’étoient pas toujours bien distribuées. […] Elle se consoloit de tomber sous des Maîtres, & d’en changer, pourvu qu’elle pût se flatter de conserver l’empire de l’Esprit.
I L semble que le pas de Balet ne tombe pas sous la jurisdiction du Poëte : & que les seuls Maistres de Dance en soient les Iuges competans. […] La Musique, l’Ecriture, la Peinture, les Letres mesmes, & tous les autres beaux Arts, dont l’industrie des hommes est capable, sont tombez en mesme disgrace. […] On voyoit les deffauts du pas, de l’agilité, de la mine, & enfin de tout ce qui peut tomber sous les sens. […] S’il est obligé de faire la Femme, le Roy, un Estropié, ou tout ce qui peut tomber dans l’imagination : il ne doit penser qu’à bien exprimer ce qu’il represente : sans songer à s’élever quand il ne faut pas, ou quãd il s’agit de la modestie d’une Femme, de la majesté d’un Roy, ou de l’impuissance d’un Infirme : Car c’est une maxime generale, que les plus belles choses faites mal-à propos, ne passent jamais pour belles aux yeux des justes Estimateurs. […] Sans doute que cette partie a paru souvent agreable & curieuse, sur tout depuis quelques années que le soin en est tombé en de bonnes mains, & telles qu’il faut, ou du moins qu’il me semble qu’il faut en telles occasions.
S’il tombe une seule larme de vos yeux, des sanglots involontaires vous ambarrasseront le gosier.
Ainsi le mérite, si c’en est un, en tombe moins sur les Comédiens que sur l’amour propre.
Les personnages de femme qu’on exclut absolument de la comédie pour plusieurs raisons, et entre autres pour éviter les déguisements que nous avons vu condamnés, même par les philosophes, la réduisent à si peu de sujets, qui encore se trouveraient infiniment éloignés de l’esprit des comédies d’aujourd’hui, qu’elles tomberaient d’elles-mêmes si on les renfermait dans de telles règles.
Bientôt ils tombent dans un discrédit total, et il n’en est plus fait mention sous les premiers règnes de la troisième race.
J’ai déjà donné l’éxemple d’un enfant qui, à mesure qu’il se développe crie & s’agite, & se plaît à former un certain bruit avec tout ce qui lui tombe sous la main. […] Ils tombèrent sous la domination des Romains, & ne furent plus qu’un Peuple d’esclaves. […] de même que Jacques prémier, Roi d’Angleterre, ne voyait pas une épée nue sans tomber en défaillance, ainsi des personnes de mérite frémissent d’horreur & s’évanouissent bientôt, dès que leurs oreilles sont frappées du son de quelque instrument.
Il est certain que les sectes des Caïens, Sethiens, Carpocrasiens, Cerdoniens, Manicheens, Patriciens, Symachiens, des Albigeois & Vaudois, sont tombées en cest erreur qu’il y auoit deux vertus & deux puissances supremes, Dieu & le Diable, que Dieu creoit l’homme interieur qui est l’ame, & le Diable creoit l’homme exterieur qui est le corps, que egalement ils exerçent leurs puissances sur leurs creatures, Burchard. lib. […] vn prestre nommé Epachius des plus notables familles de Riom sortoit souuent de l’Eglise la veille de Noel pour boire mesmes apres minuict, peu de temps apres, comme il disoit la messe solemnelle, außitost qu’il eut mis en sa bouche le precieux sacrement & l’eut baillé aux autres se print à hannir comme vn cheual tomba par terre, & escumant reietta ce qu’il auoit pris, fut emporté par ses seruiteurs hors l’Eglise & le reste de ses iours vesquit epileptique : Le mesme recite vne autre exemple aduenu à Lyon. […] Dieu nous a fourny de dignes personnages à cet effect, de leur apprendre la vertu qui seule les peut accoustrer d’vn veritablement digne, viril & parfaict ornement & vestement de raison, qui les empeschera de tomber en ces frenesies & folies de masquarades engẽces d’oisiueté, qui les duira & accoustumera au bien & à s’entremettre du gouuernement de la chose publique.
» Angel. « Oui ; mais si vous vous en souvenez, le plus fort des Samson fit tomber une vieille masure sur sa tête. […] En quel siècle malheureux sommes-nous tombés au sorti du sein de nos mères ? […] » Ce mauvais jeu de mots tombe sur un passage de la GenèseGenes. c. 2 appliqué depuis par notre Seigneur au sujet du divorce.
Pour fournir à tant de folles dépenses, il ruina son peuple, il occasionna des guerres qui, pendant plus de quarante ans, désolerent tout son pays, & au milieu de ces horreurs, malgré l’invasion de la Lorraine, dans le temps qu’elle étoit le théatre de la guerre, qu’on y exerçoit des cruautés inouies, que les peuples & lui même étoient errans & fugitifs, dans le temps qu’on négotioit pour son rétablissement, au lieu de s’occuper de ces objets importans, & de pleurer sur tant de maux dont il est cause, dominé par ses passions, il donna des fêtes, des bals, des carrousels, des mascarades, des comédies, des tournois à Selle Dessanglée, au risque de tomber à chaque pas de cheval. […] Ce portrait tomba entre les mains des deux amans qui se divertirent à ses dépens.
Il tâchera de mettre à profit ses revers mêmes, comme un joueur prudent cherche à tirer parti d’un mauvais point que le hazard lui amene ; &, sans se lamenter comme un enfant qui tombe & pleure auprès de la pierre qui l’a frappé, il sçaura porter, s’il le faut, un fer salutaire à sa blessure, & la faire saigner pour la guérir. […] La division qu’il suppose & qui lui fait employer le mot de parties, ne tombe que sur les divers genres d’opérations par lesquelles l’ame se modifie, & qu’on appelle autrement facultés.
Ainsi la Comédie tomba dans un fort grand mépris. […] Pendant que le Théâtre Français se rétablissait, que l’on y réparait ainsi tous les défauts qui l’avaient fait tomber autrefois dans le mépris ; que les nouvelles Pièces de Corneille, celles de Racine, de Quinault et de Molière, y ajoutaient tous les jours quelques agréments et quelques nouveaux degrés d’estime et d’honneur, les Vénitiens inventèrent chez eux les Opéra.
Le théâtre, comme tout le reste, doit sans doute, selon le génie des nations ou des siècles, le goût de la Cour ou de la ville, la diversité des modes, la variété des circonstances, le caractère des Auteurs, prendre des tons différents de modération ou de débauche, de différentes nuances de décence ou d’effronterie ; mais ce n’est que changer d’habit, le fond est toujours le même, c’est toujours une troupe de gens sans religion et sans mœurs, qui ne vit que des passions, des faiblesses, de l’oisiveté du public, qu’il entretient par des représentations le plus souvent licencieuses, toujours passionnées, et par conséquent toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice, le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait tomber la plupart des spectateurs. […] Quoique l’art du théâtre soit opposé aux bonnes mœurs, et que la vie licencieuse des Comédiens soit incapable de réforme, la sage antiquité a cru devoir leur donner un modérateur, pour empêcher qu’ils ne tombent dans un entier désordre.
Ce qui est dit contre les Acteurs de ces jeux, tombe aussi en partie sur les spectateurs et auditeurs : Car combien qu’en cela ils diffèrent, qu’ils ne vendent pas leur présence, ni leur attention, comme les autres vendent leurs gestes et leurs paroles, Cyprien59 avait raison néanmoins de dire, que « Dieu défend d’être spectateur de ce qu’il défend de faire. » Et Tertullien devant lui60, « pourquoi serait-il licite d’ouïr, ce qu’il ne faut pas dire ? […] Car, comme les armées qui se disposent au combat, ou entrecoupent de fossés, ou embarrassent de pauxfd fichés ou incommodent de chaussetrapes, les chemins par où on voit que les troupes ennemies passeront afin que s’il y en a quelques-uns, qui ne tombent pas en tous ces pièges, il n’y en ait toutefois aucun qui les échappe tous : Ainsi les Diables ont tendu tant d’embûches en cette vie au genre humain, qu’encore que quelqu’un en puisse éviter plusieurs, toutefois il sera pris par une. […] Finalement, que fit cet Oza lévite de Dieu contre le commandement céleste, en ce qu’il tâcha d’appuyer l’arche qui tombait ? Car il n’y avait rien de commandé touchant cela, par la loi ; et cependant sitôt qu’il la voulut soutenir, il tomba mortgt. […] Le terme « pupille » signifie à l’époque « orphelin » mais il désigne peut-être ici toute personne tombée dans la misère.
Ainsi tout ce que leurs Défenseurs veulent bâtir sur ce mauvais fondement de leur prétendue indifférence, tombe de soi-même en ruine. […] Que celui qui est debout prenne garde qu’il ne tombe. […] Cela étant, et les y ayant pour ainsi dire conduits, ils sont tout notoirement coupables de la ruine en laquelle ils les font tomber. […] Mais il ne faut point qu’ils y soient déçus les menant par leur exemple en ces lieux où l’occasion leur est présentée d’offenser Dieu, et de tomber au piège du Diable, ils leur en seront comptables devant 1e grand Juge, en la dernière journée. […] Comme par la suite, Vincent prend le mot au sens religieux de « ce qui est occasion de tomber dans l'erreur, dans le péché » (Dictionnaire de l’Académie, 1e éd. 1694).
La crédulité des vieillards les fait tomber dans des piéges dont ils sont les victimes ; ils prodiguent leurs biens aux dépens de ceux qui doivent en hériter.
Les jeux étaient attachés à certains jours des mois, et ces jours tombaient quelquefois au Dimanche ; la représentation commençait dès le grand matin jusqu’à midi, recommençait après dîner jusqu’à l’entrée de la nuit ; et la licence était toujours beaucoup plus grande à la fin qu’au commencement : les dépenses enfin y étaient excessives, et c’était à qui en donnerait de plus extraordinaires et de plus magnifiques.
si, comme autrefois, ses rameaux enlacés peuvent offrir à la timide innocence un abri salutaire, si la douceur de leurs fruits, en tempérant l’âcreté de ceux que produit l’ignorance et la superstition, fait enfin tomber des yeux indignement trompés, le funeste bandeau de la stupide crédulité, et fait autant de Français et d’amis de l’état, que dans ces climats lointains on trouvera de vrais prosélytes ! […] Si je me suis attaché d’abord à démontrer l’abus criant dans lequel le théâtre est tombé sur ce point, ce n’est donc pas par un vain scrupule, ou par un esprit d’adulation superstitieuse, mais seulement par un grand motif d’intérêt public, qui réclame puissamment contre cette déplorable frénésie, d’insulter si gratuitement, au théâtre, à ce que nous avons de plus respectable dans le monde. […] Ainsi, l’orateur au barreau, soit qu’il accuse, ou défende l’une des parties amenées en jugement, soit que nouveau Cicéron, il implore la justice ou la clémence d’un autre César, et fasse tomber de ses mains victorieuses l’arrêt de mort porté contre Ligarius ; soit qu’animé par le désir de sauver l’état en péril, il terrasse le parti d’un nouveau Catilina, il est toujours l’appui des lois, le soutien, le protecteur de son pays. […] C’est alors que la victime, échappée au glaive des bourreaux, tombe à ses pieds comme à ceux de son libérateur. […] De son faste à ses pieds l’orgueil se dépouillait ; La rapine tombait des mains qu’elle souillait ; La volupté rompait ses chaînes les plus chères ; Ennemis et rivaux se pardonnaient en frères : C’était un nouveau peuple, et ce peuple charmé Bénissait l’orateur qui l’avait transformé.
22 » Car, dit ce Père, comme un homme qui marche prés d’un précipice est en danger d’y tomber par la seule crainte qu’il en a. « Ita et non procul peccata fugit, sed secus ipsa vadit, cum timore vivit, et in ipsa labitur. » De même celui qui ne fuit pas le péché du plus loin qu’il le voit, est toujours exposé d’y tomber. […] Quand une fois on est conduit par l’esprit d’erreur, il n’y a point de précipice dans lequel on ne puisse tomber. […] Pour ce qui est de ceux qui assistent à la Comédie, vous tombez dans une contradiction manifeste : car vous vous montrez sévère page 58, à l’égard des Evêques, des Abbés et des Religieux, et vous ne voulez pas les excuser de péché mortel. […] Si ceux dont vous parlez n’étaient pas plus éclairés que vous, et qu’ils voulussent se soumettre à votre conduite, dans quels précipices ne tomberiez-vous pas tous ensemble, tant que vous n’aurez pas de meilleures règles, et que vous ne raisonnerez pas mieux ?
Aussi le goût général ayant changé depuis ces deux Auteurs, si leurs chefs-d’œuvre étaient encore à paraître, tomberaient-ils infailliblement aujourd’hui. […] Qui est-ce qui doute que, sur nos Théâtres, la meilleure Pièce de Sophocle ne tombât tout à plat ? […] Heureux qui sait se reconnaître au bord du précipice et s’empêcher d’y tomber ! […] La plume tombe des mains à cette idée. […] [NDA] On doit toujours se souvenir que, pour que la Comédie se soutienne à Genève, il faut que ce goût y devienne une fureur ; s’il n’est que modéré, il faudra qu’elle tombe.
Il tombe par là dans des contradictions singulieres. […] Dez que nous finissons, notre ame est éclipsée, Et dez qu’il tombe en cendre, elle baisse & périt.
Leurs pieds ressemblent à une fusée qui tombe en étincelle. […] La Comtesse de Salisburi, Maîtresse d’Edouard, dansoit dans un bal avec toutes les graces des héroïnes de Paphos, soit que sa jarretiere fut mal attachée, soit que l’agitation de la danse la détachat, ce beau ruban tomba.
La tyrannie de la noblesse, l’esclavage du peuple, le libertinage, l’oisiveté des grands, le dissipation des finances, ont dû le précipiter dans l’abyme où il est tombé. […] Il a tellement fait fortune, que les compagnies d’Arquebusiers & Arbalétriers, qui s’assemblent de temps en temps pour tirer au blanc, & qui depuis plusieurs siecles qu’elles existent, ne s’étoient exercées qu’à faire tomber le Papeguai pour gagner le prix, ont joint la comédie à leurs exercices.
Cet ouvrage est tombé dans l’oubli qu’il mérite. […] Freron lui-même, admirateur décidé, & trop admirateur pour n’avoir pas été payé, convient que ce stratagème, trop froid pour plaire, avoit fait tomber la piece.
Vous eussiez mieux fait sans doute de ne point relever ce qu’il a dit, et de laisser tout tomber sur Desmarets, à qui on ne pouvait parler moins fortement, puisqu’il est assez visionnaire pour dire lui-même qu’il a fait les aventures d’un Roman avec l’esprit de la Grâce, et pour s’imaginer qu’il peut traiter les mystères de la Grâce avec une imagination de Roman. […] De l’amour il tombe dans la haine, de la colère il passe à la vengeance, et toujours il veut faire sentir aux autres les mouvements qu’il souffre lui-même, il est fâché quand il ne réussit pas dans ce malheureux dessein, et il s’attriste du mal qu’il n’a pas fait.
Malgré tous les soins que prennent et les Auteurs et les Acteurs pour toucher et pour plaire, il n'est pas rare qu'ils ennuient, qu'on en revienne fatigué, dégoûté, mécontent, et qu'une pièce tombe à la première ou seconde représentation. […] Tôt ou tard nécessairement les plaisanteries tombent sur les choses saintes : l'Ecriture, la dévotion, les Saints, les Ministres, paraissent sur la scène.
Le célèbre Rameau le tira d’une certaine langueur dans laquelle il allait tomber. […] Il est donc naturel que cette Divinité bienfaisante vienne au secours de ceux qu’elle chérit ; & nous ne tombons pas tout-à-fait dans le défaut de la Tragédie des Grecs. […] Les Lyriques feront bien de ne pas trop répéter les danses, afin de ne point tomber dans un ridicule pareil.
S’il ne sait pas faire la différence d’un péché, dans lequel peut tomber un homme qui va à l’Eglise avec bonne intention pour s’y édifier, pour prier et entendre la parole de Dieu ; et un homme qui va sans nécessité à la comédie, où il y a tant de dangers. […] » Il y a encore plusieurs autres passages qui ont rapport à ceux-ci, auxquels l’on ne fait pas assez d’attention ; de sorte que cette parole du Seigneur s’accomplit : Vous « tombez dans l'égarement faute de bien suivre l’Ecriture ». […] L’on ne tombe pas tout d’un coup.
Avant qu’un peu de terre obtenu par priére Pour jamais sous la tombe eût renfermé Moliére.