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121. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Quelle apparence de traiter également un Conseiller rempli de mérite, et un autre qui porte les habits d’un saltimbanque, un Magistrat enfariné à la mode (poudré) ! […] Pendant deux ans de règne il remplit Rome d’Histrions, de danseurs, de chanteurs ; il obligeait tout le monde, jusqu’aux Sénateurs, de venir à la comédie, et souvent d’y jouer. […] Théodoric écrit à cet Intendant, qu’il venait de nommer, pour l’instruire de ses devoirs et l’engager à les remplir.

122. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Après que notre Dieu eut bâti cet auguste Temple de sa divinité, réglé par les lois de sa sagesse, et orné d’Anges la région qui surpasse le Ciel, assisté les Globes Ethériens d’éternelles intelligences, rempli les plus basses et moindres parties de ce monde inférieur de toutes espèces d’animaux, il désira d’y loger une créature capable par raison d’admirer l’ouvrage et la grandeur de 1’ouvrier : il créa l’homme, et ne lui donnant comme aux autres aucune propriété particulière, le mit au milieu du monde, sans lui assigner retraite, et lui donna la puissance d’être tout ce qu’il voudrait : il n’est ni céleste, ni terrien, ni mortel, ni immortel, mais arbitre de lui-même, il se peut rendre comme les pierres, les métaux, les brutes, ou les Anges ; et enfin compagnon et fils de Dieu, s’il se retire au centre de son unité, il tient en lui le germe de toutes sortes de vies, celles qu’il voudra cultiver croîtront, et il en aura les fruits. […] Et parce que l’enuie d’ouïr, de savoir et d’apprendre est naturelle en nous, et que notre âme est comme un livre blanc où nous pouvons graver ce qui la doit remplir, ou une terre capable de recevoir l’ivraie et le bon blé ; elle nous choisit des propos pour faire germer des fruits et des fleurs qui puissent apporter une moisson digne de sa culture et de notre devoir ; pour ne faire de notre esprit un tableau d’horreur et de honte, et un champ de broussailles et d’épines, au lieu d’amaranthe, d’œillets, et de lys.

123. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Ces sortes de lois ainsi que les agents provocateurs, sont des pourvoyeurs de prisons qu’ils remplissent aisément de victimes innocentes. […] Depuis longtemps comme aujourd’hui, les magistrats français, ont toujours su remplir avec autant de prudence et d’impartialité que de courage, le plus pénible de leurs devoirs, celui de signaler les progrès de cet esprit d’ambition, de cupidité et d’intolérance fanatique qui brave toutes les lois, qui plus d’une fois fit trembler les souverains sur leurs trônes, et maîtrisa despotiquement les dépositaires de l’autorité en se servant même de cette autorité pour accomplir les plus odieux projets.

124. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Ils se remplissent la tête de certains mots et de certaines figures, ils cousent diverses pensées des Auteurs qu’ils ont lus, ils apprennent par cœur avec bien de la peine, et puis vont débiter ce qu’ils appellent une Harangue, ou un Sermon. […] Votre fils n’aimera que les choses qui pourront lui servir à remplir 1es devoirs de son état, et à devenir solidement heureux.

125. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Votre Conseil fertile en expédiens, imagine une alliance essentielle entre votre troupe & les Auteurs dramatiques : ceux-ci, dit-il, sont honorés dans l’état, ils remplissent les premieres places dans les différentes Académies, cependant ce sont leurs ouvrages qui sont dans la bouche des Comédiens ; pourquoi donc un sort si différent des uns aux autres ?

126. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Mais ce qui leur paraît de plus rebutant et de plus épineux, c’est que pour donner à ces ouvrages les ornements qu’ils demandent, il faut se remplir des grandes vérités de la Religion, et tirer de l’Ecriture sainte ces riches expressions que nous fournit la divine Poésie du Psalmiste et des Prophètes, et qui sont fort au-dessus de tout ce que l’ingénieuse et savante Antiquité a de plus grand et de plus magnifique.

127. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Convient-il, Mes très chers Frères, d’étaler sur des Théâtres un attirail de vanité, d’y jouer des scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjonctures où chaque Citoyen doit prier pour son Prince ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes, et touché d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière, et fait passer de son cœur Royal dans celui de tous ses sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple.

128. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Un grand nombre d’auteurs dramatiques s’est assemblé, et ils ont présenté au comité de constitution un mémoire qui n’est rempli que de vues personnelles et pécuniaires ; d’autres auteurs, dans la vûe d’intéresser les comédiens et d’être joués plus promptement, ont embrassé leur parti et ont défendu leurs priviléges, ou du moins, desirant en secret de les voir anéantir, ils n’ont pas osé les attaquer. […] Paris seroit bientôt rempli de théâtres. […] Les perruquiers, les domestiques sont de ce nombre ; et ce sont eux qui, avec les hommes désoccupés, remplissent les petits spectacles15. […] Ce fut contre la Morliere, fameux chef de cabale, que la police déploya d’abord tous ses moyens : avant lui, on jouissoit de plus de liberté au spectacle ; mais à cette époque le parterre étoit toujours rempli d’espions prêts à dénoncer un mot contre une piece ou contre une actrice comme un véritable attentat.

129. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Car ce que je puis encore compter parmi les divertissements criminels, et ce que je mets dans le même rang, ce sont ces histoires fabuleuses et romanesques dont la lecture fait une autre occupation de l’oisiveté du siecle, et y cause les mêmes désordres ; entretien ordinaire des esprits frivoles et des jeunes personnes : on emploie les heures entieres à se repaître d’idées chimériques, on se remplit la mémoire de fictions et d’intrigues toutes imaginaires, on s’applique à en retenir les traits les plus brillants ; on les sçait tous, et les sçachant tous on ne sçait rien. […] Mais de leur fournir vous-mêmes, sous ce damnable prétexte, des livres qui leur tournent l’esprit à tout ce que le monde a de plus vicieux ; mais d’en remplir votre maison, et de ne vouloir pas que rien là-dessus de nouveau leur échappe et leur soit inconnu ; mais de leur en demander compte et d’entendre avec une secrette complaisance les récits qu’ils en font ; mais de les croire bien habiles et bien avancés quand ils sçavent répondre aux mots couverts par d’autres bons mots, qu’ils conservent dans leur mémoire des poésies libres, et qu’ils les sçavent rapporter fidélement sans se méprendre ; mais de les conduire vous-mêmes, (car ceci regarde tous les points de morale que je viens de toucher) de les conduire vous-mêmes à des spectacles d’autant plus capables de les amollir, que ce sont de jeunes cœurs beaucoup plus flexibles et plus sensibles ; mais de leur faire observer les endroits fins et délicats, sur-tout les endroits vifs et tendres ; mais de les engager vous-mêmes dans des assemblées, où ils ne voient du monde que ce qu’il a de riant, que ce qu’il a d’éclatant, c’est-à-dire, que ce qu’il a d’attrayant et de séduisant, voilà de quoi vous aurez bien lieu de vous repentir dès cette vie, et de quoi vous serez bien sévérement punis en l’autre. […] Tel jeu n’est rien pour celui-là, mais il est tout pour celui-ci ; l’un peut aisément porter telle dépense, mais elle passe les forces de l’autre, et ce qui seroit un léger dommage pour le premier, doit avoir pour le second de fâcheuses suites : ainsi on a des dettes à payer, on a une nombreuse famille à entretenir et des enfants à pourvoir, on a des domestiques à récompenser, on a des aumônes à faire et des pauvres à soulager ; à peine les revenus y peuvent-ils suffire, et si l’on étoit fidele à remplir ces devoirs, on ne trouveroit plus rien, ou presque rien pour le jeu. […] L’Apôtre Saint Paul souhaitoit que les fideles fussent comblés de toute sorte de joie ; et le même souhait qu’il faisoit pour ses disciples, je le fais ici pour vous-mêmes : Je vous dis comme ce Docteur des nations, réjouissez-vous, mes Freres, et réjouissez-vous sans cesse : mais quelle doit être votre joie, cette joie intérieure et spirituelle dont Dieu remplit une ame qui le cherche en vérité, et qui ne cherche que lui, qui n’aspire que vers lui, qui ne veut se reposer qu’en lui, cette joie divine qui est au dessus de tous les sens, et que l’homme terrestre et charnel ne peut comprendre.

130. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Elle eût été plus utile que celle des Femmes savantes, & même une troisieme des Femmes ignorantes, vice très-commun & bien plus pernicieux que celui des savantes ; il en est qui ignorent, & affectent d’ignorer les premiers principes de la Réligion, des affaires du ménage, les loix de la politesse, de la bienséance, & s’en font gloire, & sont hors d’état d’élever leur famille, de veiller sur leur maison, & de remplir leur dévoir. […] La même pâte les recrépit tous, comme une muraillé dont le mortier ou le plâtre remplit les trous, & cache tous les défauts, semble rajeunir les vieillards, se confondre avec la peau, & prendre le ton du tein. […] La chevelure de Bérénice est une brillante constellation, leur couleur, leur frisure, leur longueur, leur naissance, leurs boucles, leurs tresses remplissent le carquois du Dieu d’amour ; on en fait des colliers, des bracelets, des chiffres ; c’est une grande faveur d’en obtenir quelqu’un.

131. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Il lui fit quantité de vers galans, & remplit dans un quart d’heure, au gré de toute la Cour, un Sonnet en bouts rîmés en son honneur, qu’elle lui donna pour essayer sa verve. […] La fécondité Typographique a enflé ce théatre jusqu’à remplir dix volumes d’une vingtaine de piéces, grandes ou petites, dont sept-à-huit sont bonnes sans être des chef-d’œuvres. […] En même temps il lui fournit des canevas à remplir, des scenes toutes faites, qu’il devoit insérer à leur place, comme un Régent de rhétorique donne à ses Ecoliers des desseins d’amplification & des morceaux à y coudre.

132. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Non : rempli de désirs, ce jeune cœur cherche par-tout des objets qui les lui expliquent, & jusqu’aux peintures qui ornent les temples, l’instruisent. […] Il prétend, dans sa Préface, & Freron le dit après lui, que Poisson étoit le principal Acteur de la piece, que la mémoire lui manqua, & que pour remplir le vuide il ajouta de son chef des discours & des gestes obscènes. […] est-il bien sûr de séjourner avec des serpens dans un autre qui en est rempli ?

133. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Ces nouveaux Acteurs rempliront tous les Théâtres, depuis celui de l’Opéra, jusqu’à la baraque du dernier des Baladins. […] Les Acteurs & les Actrices, une fois admis à l’un des Théâtres de la Capitale, y resteront attachés pour tout le temps qu’ils seront en état de remplir leurs rôles ; ils y seront logés & entretenus : pour cet effet, on prendra un bâtiment convenable, ressemblant aux Cloîtres de nos Moines, où la Troupe en entier sera rassemblée, sous le gouvernement d’un Supérieur pour les hommes, & d’une Maîtresse pour les femmes. […] Le Couvreur, les succès de cette admirable Actrice, sont, après l’exemple de Démosthène, une preuve, que le travail opiniâtre surmente la nature : sa voix était sourde ; elle sut la faire trouver douce & pathétique ; elle n’était pas grande ; la majesté de son air suppléa ce qui manquait à sa taille ; & joignant à ces avantages, un jeu rempli d’intelligence & de naturel, elle acquit & conserva la réputation de la plus excellente Actrice qui ait paru au Théâtre Français.

134. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Ils ne remplissent donc aucunement l’idée qu’on doit avoir d’un véritable Chrétien. […] Le premier est une grande dissipation d’esprit : car elle le remplit des idées de toutes les choses qu’on y a vues et entendues. […] Le second mauvais effet que produit la Comédie, est un grand dégoût pour la lecture des bons Livres, qui doivent faire la plus grande consolation des chrétiens, et toutes leurs délices : car il est impossible qu’étant rempli des fadaises du Théâtre, on ait de l’attrait et du goût pour les vérité éternelles, et pour les biens ineffables dont traitent les Livres de piété.

135. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Je vous dirai donc sans aucun intérêt particulier, que le monde rit de vous entendre parler si négligemment d’un Ouvrage qui a été généralement approuvé, et qui ne pouvait pas manquer de l’être, sous le nom de tant de Saints Pères qui le remplissent de leurs plus beaux sentiments. […] Il proteste en parlant de son Roman en versy qui est rempli de fables impertinentes, et de fictions impures « que Dieu l’a si sensiblement assisté pour lui faire finir ce grand ouvrage qu’il n’ose dire en combien peu de temps il l’a achevé z ». […] [NDE] Ibid., p. 25 : « Retranchez-vous donc sur le sérieux ; remplissez vos lettres de longues et doctes périodes ; citez les pères ; jetez-vous souvent sur les injures, et presque toujours sur les antithèses.

136. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Un spectacle si monstrueux remplit l’esprit et le cœur d’idées et de sentiments qui ébranlent toute religion. […] Son livre contre la comédie est rempli d’érudition ; on n’y trouve aucun des ridicules raisonnements qu’on lui prête, et dont le ridicule retombe tout sur Voltaire, puisqu’il est impossible qu’il les ait faits. […] M. d’Alembert, pour lui répondre, a rempli plusieurs Mercure de colifichets littéraires, de pompeux éloges des grâces, des talents, et surtout de l’héroïque chasteté des Actrices.

137. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Un Magistrat, père du peuple, vengeur des crimes, protecteur des bonnes mœurs, interprète des lois, oracle d’une province, dont la sagesse, la modération, la décence font le caractère, qui tient à un Corps respectable, qui remplit les plus importantes fonctions, sur qui le public a les yeux fixés, à qui il doit son respect et sa confiance, est sans doute plus que personne obligé d’édifier : les scandales portent des coups mortels sur les cœurs. Peut-il paraître au théâtre, que son état même l’oblige de proscrire, sans être censé l’autoriser, sans jeter dans la tristesse les gens de bien qui voient mépriser la vertu et triompher le vice, et remplir de joie les méchants, qui ont droit de s’autoriser dans leurs désordres par de si grands exemples, et sans tendre des pièges aux âmes faibles, dont on affaiblit les remords, et donner de l’audace aux Comédiens, dont on entretient et accrédite l’infâme profession par la même autorité qui l’a couverte d’infamie ? […] Ainsi c’est pour remplir les vœux de l’ordre des Avocats que j’ai l’honneur de le dénoncer. » « Après ce discours du Bâtonnier, M.

138. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Mais d'abord après la farce on retombe dans la tristesse et l'ennui ; il faut aller dans des repas, des parties de jeu, des rendez-vous criminels, dissiper la langueur et le dégoût où a jeté la scène, et remplir le vide où elle a laissé. […] combien de devoirs ennuyeux qu'il faut remplir ! […] Le théâtre ouvre la porte à tous les vices ; il remplit d'une folle joie qui sans cesse et sans mesure, sans pouvoir rien souffrir, ne veut que le plaisir et le jeu.

139. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Tout autre qu’un Abbé auroit rempli le même rôle. […] On n’est si zélé pour la tolérance que quand la foi est douteuse : la piété ne se fait pas de chimeres pour les combattre, ou plutôt pour ébranler la vérité, & remplir l’imagination d’idées fausses, & de principes de libertinage & d’irréligion. […] Mrs. les premiers Gentilshommes s’empresserent de remplir le vœu de cet arrêt, & dès le 23 décembre de la même année 1757, parut leur règlement. […] Les Comédiens seront tenus de jouer les pieces reçues dans le temps convenus & de remplir exactement les engagemens pris avec les Auteurs, sous peine de 300 liv. d’amande , art. 55. […] Si le Théatre remplit rarement cet objet politique, ce n’est pas la faute de l’art ; c’est sur-tout l’effet de cette indifférence avec laquelle on abandonne le jugement & le choix des pieces, à des hommes qui ne calculent que l’agrément & la recette.

140. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

C’est ce devoir que des Magistrats plus Chrétiens encore que Citoyens, ont rempli il y a aujourd’hui trois mois, en dénonçant à la Cour nombre d’Ecrits dangereux, entr’autres le Livre de l’Esprit, & le Dictionnaire Encyclopédique, & en dévoilant à ses yeux une partie du venin caché dans ces ouvrages, qu’on nous annonçoit comme devant servir à éclairer le monde, & qui sont démontrés n’être que l’œuvre du Pere du mensonge & de l’esprit de ténèbres. […] Projet infame que les théâtres d’Athênes & de Rome payenne, avec toutes leurs obscénités, n’ont jamais mieux rempli que les notres avec ce vernis d’honnêteté dont on prétend qu’ils sont couverts : que la couche en est légére, puisqu’il se fait si peu sentir ! […] C’est pour nous mettre d’accord avec nous-mêmes que ce véritable ami des hommes a dressé son plan de réformation du Théatre : si jusqu’ici l’exécution n’en a pas été tentée, c’est que peut-être ce plan ne remplit son objet que trop peu. Mais comme c’est au Conseil dont il demande l’établissement, qu’il appartient d’en décider & de remplir ce même objet dans toute son étendue : pourquoi, Chers François, ne croirons nous pas que ce Conseil plus important mille fois que toutes nos Académies, va enfin être établi ? […] Rempli pour eux du plus profond respect (p. 24.)

141. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Le Spectacle-Satyrique, rempli d’une Musique vive, enjouée, achéve de nous assurer que notre Opéra ne fut point ignoré des Anciens.

142. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Après avoir servi l’Etat, goûté le repos dans sa terre, s’efforce de faire passer dans ses vassaux l’amour dont il est rempli pour la vertu. […] Ferjeux que les Habitans auront jugé la plus sage, qui aura donné les plus grandes preuves de respect pour notre sainte-religion, de fidélité à remplir les devoirs qu’elle impose, de piété filiale, de charité pour les pauvres, de douceur ; de modestie.

143. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

On s’y remplit de mille maximes fausses, directement opposées à celles de l’Evangile, car la morale des comédies, (il y faut joindre les romans) n’est fondée que sur des principes d’erreur et d’illusion, et ne peut conduire que dans des voies perdues et égarées. […] Cette passion insensée qui fait des ravages incroyables dans le monde, ce feu d’enfer qui enflamme le cercle de la vie de la plupart des enfants d’Adam, l’impureté dont saint Paul ne veut pas que le nom même soit prononcé parmi des Chrétiens, parce que son image est contagieuse, ou si l’on est obligé d’en parler, ce ne doit être qu’avec horreur, qu’en la flétrissant, la traitant avec exécration comme une maladie honteuse qui ravale l’homme à la condition des bêtes, ce vice, dis-je, y est transformé en vertus, il est mis en honneur et en crédit, regardé comme une belle faiblesse dont les âmes les plus héroïques ne sont pas exemptes, et qui leur sert d’aiguillon pour entreprendre les choses les plus difficiles, on s’y remplit du plaisir qu’on se figure à aimer et à être aimé, on y ouvre son cœur aux cajoleries, on en apprend le langage, et dans les intrigues de la pièce les détestables adresses que l’auteur suggère pour réussir, or n’est-ce pas là une idolâtrie dont se souille le cœur humain ?

144. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Mais cette prémière condition est bien difficile à remplir : il faut encore que les décorations tiennent à l’action, en sorte qu’elles soient amenées naturellement des événemens.

145. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

On sait, mes Pères, on sait que ce pieux Cardinal était rempli de zèle, mais d’un zèle Chrétien contre tous les vices.

146. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Plusieurs Poëtes en ont rempli leurs préfaces pour faire l’éloge de leurs pieces. […] C’est une liqueur qui remplit la capacité de tous les vases, de la cire fondue qui s’ajuste à tous les moules. […] Cependant l’Académie des Inscriptions a beaucoup travaillé sur le Théatre ; ses formes, ses révolutions, ses acteurs, ses amateurs depuis quatre mille ans ont rempli ses savantes veilles. […] Ainsi les rangs sont confondus, les familles se ruinent, la jeunesse se remplit de vanité, les arts agréables se multiplient, les arts utiles se négligent, & ce n’est pas au profit de la religion & des mœurs.

147. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Tels sont les grands maîtres qui, pendant cent cinquante ans ont rempli les chaires des belles-lettres, érigées dans la fameuse université des histrions. […] On ne va à la comédie que pour s’amuser, on ne s’y remplit que de passions de bouffonnerie, la foule ne goûte et n’est capable de goûter que les folies qui la font rire ; elle attend la soubrette avec impatience, quand le héros parle raison sur la scène, vouloir en faire une école de bon goût, c’est une chimère. […] On en a si fort prisé jusqu’aux moindres traits, qu’on n’a pas rougi d’offrir aux public dans une foule de volumes du théâtre Italien, les esquisses, les canevas, les croquis des scènes que les acteurs remplissent impromptu ; il faut qu’on attache une prodigieuse importance à tout ce que la scène enfante pour en transmettre à la postérité jusqu’à la poussière. […] L’amour devint la passion à la mode, son empire s’établit sur le théâtre, c’est la seule à laquelle on peut se livrer dans un gouvernement monarchique où les passions violentes sont réprimées et où l’on ne s’embarrasse pas de la galanterie, elle nous dédommage , dit Fréron, de cette contrainte et remplit notre cœur .

148. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Le murmure d’un ruisseau nous remplit d’une douce rêverie, & fait naître par degrés dans notre ame le penchant à l’amour. […] Le silence des forêts qu’interrompt le zéphir qui se joue entre les feuilles des arbres, nous élève l’âme, nous remplit d’un sentiment majestueux. […] Elle remplit de cet esprit divin qui fait prophétiser ; du moins les Prophètes demandaient son secours afin de mieux entrer en enthousiasme. […] Les applaudissemens qu’on lui prodigue la remplissent d’orgueil ; un amant s’apperçoit de son faible, loue avec enthousiasme, l’éloge séduit, & la tête tourne.

149. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Les Grecs qui étaient un peuple voluptueux et oisif, passaient toute la journée à entendre des Vers et des Harangues ; les Cordonniers, les Forgerons, les Tailleurs, les Maçons, ceux qui exerçaient les métiers les plus vils, confondus avec ceux qui remplissaient les premières Charges de la République, décidaient au Sénat et à l’Amphithéâtre, de l’esprit et du mérite des Orateurs et des Poètes, et faisaient valoir par leurs suffrages, ou décréditaient une Harangue, ou une Comédie. […] Afin qu’un événement dont l’issue doit être triste et funeste, fasse tout son effet sur l’esprit du spectateur ; il faut que le Poète dans les premiers Actes le remplisse d’espérance, et d’une certaine joie, que lui cause la prospérité de ses Héros ; un revers qui le fait tomber tout à coup dans le malheur, excite de grands sentiments par un retour de passions contraires. […] Ces épisodes que l’on ajoute à l’action principale, marquent la stérilité du génie du Poète, qui n’a pas la force de continuer une seule action jusqu’au bout, et qui emprunte des sujets étrangers, pour remplir le vide de ses scènes. […] Le premier représente Achille, qui remplit l’air de ses cris, et qui se désespère, non pas de la mort de son ami Patrocle, mais de ce que les mouches s’attachaient à son corps, et suçaient le sang de ses plaies.

150. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Si nos Auteurs suivent & remplissent cet objet, le Théâtre sera comme dans sa naissance, l’asile des plaisirs purs, faits pour le galant homme, instruit & récréé. […] si leurs Pièces instruisent, elles remplissent le vrai but : elles sont bonnes, mais elles ennuient davantage, (raisonnement qui m’échigne) autant aller au Sermon : mauvaise épigramme, mal adroitement lancée contre nos Prédicateurs. […] De même que ceux qui rempliront les rôles vicieux tels qu’Atrée, Oreste, Polifonte, Mahomet, Œdipe, (qui l’est sans le savoir) Catilina & tels autres, seront réputés infâmes à force de représenter ceux qui le sont. […] L’Univers est rempli des faits de nos ayeux illustres ; ils nous servent de modèle, & nous en servirons à nos neveux ; notre courage ne s’aliénera jamais. […] Personne n’ignore que les Médecins furent chassés de Rome comme infâmes : de nos jours leurs Enfans remplissent des places considérables dans la Robe, dans l’Epée & dans l’Eglise.

151. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Convient-il, Mes très-chers Frères, d’étaler sur des théâtres un attirail de vanité; d’y jouer des Scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjoncturesh où chaque citoyen doit prier pour son Prince j ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute-puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes ; et touchék d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière Prières ordonnées partout.

152. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Je vais de ce signal faire entendre la cause, Remplir tous les esprits d’une juste terreur, Et proclamer enfin le nouvel Empereur. […] D’armes et de soldats remplissons tous ces lieux Où le Sénat impie ose troubler nos Dieux. […] Et la religion le remplit de fureur. […] Mais c’est une gaze légère qui enveloppe l’esprit mondain et prétendu philosophique, le plus opposé à celui de l’Evangile, et remplit l’imagination et le cœur de tout le poison du vice, à l’exemple de son maître et de son Mécène Voltaire. […] S’il les veut bien remplir, qu’il ose davantage.

153. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

Ainsi le Cirque parut comme une forest naissance & Soudaine, que l’on remplit aussi-tost de mille Autruches, d’autant de Cerfs, & de pareille quantité de Sangliers, de Dains, de Chevreuls, de Brebis, & d’autres Bestes, tant sauvages que domestiques, autant qu’on en pût trouver & nourir : & toutes ces diverses proyes furent abandonnées au Peuple, & chacun en emporta sa part. […] Cependãt, quãd ie devrois étre blâmé d’inserer icy des choses trop suspectes, le ne puis me tenir de toucher legerement les plus illustres & les plus curieuses raretez que j’ay remarqué parmy tous ces grands hommes, qui se sont picquez d’en remplir Rome, & d’en divertir le public.

154. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

On a vu dans le chapitre précédent que les ecclésiastiques au mépris du onzième canon du troisième concile de Carthage, tenu l’an 397, avaient, non seulement assisté aux spectacles mondains donnés par les confrères de la Passion, qui, après leurs comédies saintes, mêlaient toujours quelques farces, mais encore qu’ils avaient eux-mêmes rempli des rôles et ouvert leurs églises pour ces sortes de représentations ; que les lois civiles, que l’autorité du prince, infiniment plus portées à maintenir le respect dû à la religion et au caractère sacré de ministre des autels, que les ecclésiastiques eux-mêmes, avaient arrêté ce débordement de scandale et d’obscénité, en défendant aux ecclésiastiques de jamais prendre part à ces sortes de représentations, en réglant les sujets des pièces de théâtres, et en ordonnant que la scène serait transportée hors des églises. […] Siméon est en évêque, chapé et mitré, et portant au bras gauche un panier rempli d’œufs, de l’autre main, il donne la bénédiction épiscopale. […] Siméon revêtu d’une chape et d’une mitre, et qui d’une main donne des bénédictions à toute outrance, et de l’autre tient un panier rempli d’œufs, à l’instar d’une cuisinière qui revient du marché ! […] Voici la traduction : Il est né, il est né, il est né aujourd’hui, le Seigneur qui efface les péchés du monde, que le Père, créateur de tout, a envoyé dans ce lieu d’exil, pour racheter sa créature et la rendre au paradis ; il n’a pas, il n’a pas, il n’a pas diminué ce qu’il était, en devenant ce qu’il n’était pas, mais en prenant l’enveloppe de chair (un corps), dans le palais (le sein) de la Vierge, comme l’époux sort de la chambre nuptiale, il est sorti du sein de sa mère ; la fleur de la branche de Jessé remplit les siècles de son fruit. […] Voilà donc une ânesse introduite dans l’intérieur d’une église, et qui réunit autour d’elle des ecclésiastiques déguisés, qui remplissent des rôles mille fois plus ridicules, plus scandaleux que tout ce qui peut être représenté sur nos théâtres !

155. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Ainsi, Messieurs, c’est pour remplir le vœu de l’Ordre des Avocats, que j’ai l’honneur de dénoncer à la Cour le Livre intitulé : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l’Excommunication.

156. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

[Introduction] LA Démonomanie, c’est-à-dire, ce fatras immense des faits où l’on fait intervenir le Démon, ces histoires de Sabbat, ces Sorciers, ces Possessions, ces Revenans, &c. qui ont couru pendant plusieurs siecles parmi le peuple, & qui courent encore, quoique beaucoup moins, dont Delrio, Bordin, Michaëlis & bien d’autres ont rempli des volumes ; tout cela a différentes causes, & il ne faut pas confondre le fonds avec les circonstances.

157. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Quel mérite trouve-t-on à remplir une Pièce de bouffonneries sans vraisemblance, d’actions èxtravagantes ?

158. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Ce sont, dit-il, des gens qui ne servent qu’à flatter et à nourrir les voluptés et la fainéantise ; et à remplir les esprits oiseux de vaines chimères, qui les gâtent, et qui causent dans les cœurs des mouvements déreglés que la sagesse et la religion commandent si fort d’étouffer.

159. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

Chaque fois que les magistrats, qui sont les délégués du prince, feront sentir au clergé, qu’ils ont assez de courage, assez de science, pour exiger qu’il se réforme de lui-même, en me servant des expressions du garde des sceaux de Montholon, lorsqu’il exige la réforme des autres, le clergé deviendra moins ambitieux, se mêlera moins des affaires publiques, et remplira beaucoup mieux les devoirs du sacré ministère.

160. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Si M. de Sénancourt pouvait être soupçonné de remplir la tâche d’un écrivain vénal, et si on avait l’injustice de croire, que le clergé l’eût pris pour en faire son défenseur et son panégyriste, on serait obligé de convenir, que les évêques auraient choisi un avocat bien mauvais et bien malhabile.

161. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Les devoirs que vous remplissez maintenant avec joie et facilité vous paraîtraient gênants et onéreux, et les plus respectables et les plus réels vous paraîtraient ridicules et chimériques.

162. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

J’étais malade et triste ; et, quoique j’eusse grand besoin de distraction, je me sentais si peu en état de penser et d’écrire que, si l’idée d’un devoir à remplir ne m’eût soutenu, j’aurais jeté cent fois mon papier au feu.

163. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Ce ne sont la plûpart que des croquis, des canevas, des desseins que les comédiens remplissent in promptu. […] Riccoboni en avoit rempli plusieurs portefeuilles, tout cela est très-peu de chose ; c’est proprement l’acteur qui compose, il a plus besoin de génie, d’exercice, de fécondité que l’auteur, pour remplir sur le champ ces idées seches, & imaginer à propos des choses plaisantes, analogues à la piece ; on sent combien doit être licencieux un dialogue abandonné à l’imagination libertine d’un comédien, & d’une actrice qui peuvent impunément dire tout ce qui leur vient dans l’esprit, pour faire rire le parterre. […] La premiere marche en ést élévée de trois pieds, & au moyen de canaux disposés de tout côté, on peut remplir d’eau à cette hauteur le vaste parterre, on met sur ce lac de petites gondoles dorées dans lesquelles on navige, & on peut faire de petites Naumachies. 

164. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Adam trouva le moyen de ramasser 56 éloges en vers Grecs, Latins ou François, des Poëtes de son temps, dont il remplit 92 pages de son Livre, sous le nom pompeux d’Approbation du Parnasse. […] En conséquence de ce nouvel arrangement, il n’y en a aucun parmi eux qui désormais ne se fasse un devoir de remplir les mêmes rôles les jours indiqués, & le public verra qu’ils se sont proposés de rendre les representations dignes de mériter son suffrage. […] Ces deux fléaux se réunirent contre la ville d’Herculanum ; elle fut toute couverte de cendres, les rues, les places publiques, tout en fut rempli ; les hommes & les animaux furent étouffés & ensevelis sous la cendre. […] Le Roi les a fait ramasser, & en a rempli plusieurs galeries.

165. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

L’infatigable M. de Saint-Palais y avoit employé quarante ans, & poussé ses recherches jusqu’à remplir quinze volumes in-folio de ces miseres gothiques. […] La plupart des journalistes sont eux-mêmes adorateurs de cette vieille idole, ou font semblant de l’être, pour prendre le ton du jour ; & la plupart des auteurs comiques, pour rabaisser leurs contemporains, par un parallele banal & humiliant, & ne manquent pas de s’étayer du témoignage allemand que l’académie de Berlin a fait imprimer, pour remplir le vuide de son recueil, & en faire acheter des exemplaires à Paris, à la gloire du grand Pocquelin : par-tout un peu de charlatanerie. […] Est-il bien glorieux pour un Roi rempli de bonnes qualités, qu’on caractérise le bonheur de son regne par ces miseres ? […] Le Mercure en remplit plusieurs pages.

166. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Bien loin de rendre le lecteur plus habile, il dégoûte de toute étude sérieuse, rend l’homme frivole, remplit son esprit de futilité ? […] Le premier fruit & la premiere preuve de leur sincere conversion, ce fut de se défaire d’un poison fi dangéreux : une estampe, un tableau est un livre qui parle aux yeux, qui remplit l’imagination des objets qu’il présente, & par conséquent produit les plus pernicieux effets.

167. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Les Italiens, qui sont les premiers Comédiens du monde, n'en remplissent-ils pas moins leurs pièces ? […] Quels effets peuvent produire ces expressions accompagnées d'une représentation réelle; que de corrompre l'imagination, de remplir la mémoire, et se répandre après dans l'entendement, dans la volonté, et ensuite dans les mœurs ?

168. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Fuyez les Spectacles, mes bien aimés, fuyez ces Théâtres infâmes du Diable, afin de ne vous point engager dans les liens de cet esprit malin: Mais s'il faut relâcher votre esprit, si vous vous plaisez aux Spectacles, l'Eglise notre sainte et vénérable Mère vous en fournit de plus excellents et de plus agréables ; ce sont des Spectacles salutaires qui remplissent l'esprit de joie. […] L'Eglise est vide en peu de temps, et en moins de temps encore le lieu qui reçoit les Spectateurs au Théâtre est rempli.

169. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Sa plume qui est le truchement de ses pensées, et ses écrits le symbole de ses mœurs, font connaître, que ses œuvres sont l’image de son esprit, et son visage étant l’âme raccourcie de son naturel et le miroir de son cœur, montre par la débilité de son cerveau, que ses sens sont égarés, et que son jugement a sorti les bornesc de la raison, par ce grand débordement d’injures dont son libelle est rempli : Ce Casuiste semble avoir mal pris ses mesures, d’avoir voulu faire un parallèle, de la Profession des anciens Histrions, à celle des Comédiens ; d’autant qu’il n’y a aucune affinité ni correspondance entre leurs exercices, l’une étant un pur batelage et souplesse de corps, et l’autre une représentation d’une fortune privée, sans danger de la vie, comme témoigne Horace, en son livre, de Arte d, « Comedia vero est Civilis privataeque fortunae sine periculo vitae comprehensio » ; Je sais bien qu’il y en a plusieurs, qui ne sachant pas la différence de ces deux professions, confondent l’une avec l’autre, et sans distinction de genre, prennent leur condition pour une même chose ; Mais il y a une telle inégalité entre elles, qu’il est facile de juger par la diversité de leurs fonctions, qu’elles n’ont nulle conformité ensemble, car celle des histrions n’est comme j’ai déjà dit qu’une démonstration d’agilité de corps et subtilité de main, mais l’autre étant une action plus relevée, fait voir qu’elle est une école des plus belles facultés de l’esprit, et où la mémoire fait un office digne d’admiration ; l’antiquité nous apprend qu’autrefois les Romains avaient ces Bateleurs en quelque considération, à cause du divertissement qu’ils donnaient à leurs Empereurs, mais ayant abusé du crédit qu’ils avaient obtenus du Sénat, s’adonnèrent à toutes sortes de licences pernicieuses, ce qui obligea la ville de Rome de les chasser, et particulièrement un nommé Hyster, qui s’étant retiré à Athènes, fut suivi d’une bande de jeunes hommes, auxquels il enseigna ses tours de passe-passe et autres parties de son métier, et furent appelés Histrions, du nom de leur Maître, ces Libertins s’ennuyant de demeurer si longtemps dans un même lieu, prirent résolution de revenir à Rome pour exercer leurs jeux : Mais l’Empereur Sévère, ne pouvant souffrir ces Ennemis des bonnes mœurs, fit publier un Edit, par lequel ils furent pour la seconde fois bannis de tout le pays latin ; Lisez ce qu’en dit Eusebius, et Prosper Aquitanus, sur la remarque des temps et des siècles : Pour le regard des Mimes, ou Plaisanteurse, ils ont pris leur source d’un certain bouffon appelé Mimos qui signifie en langue grecque Imitateur, d’autant qu’en ses représentations il contrefaisait divers personnages, et imitait les façons des uns et des autres. […] Aussi n’est-il rempli que de faussetés, calomnies, bouffonneries, et autres matières de pareille étoffe.

170. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Son palais était rempli de Comédiens, il en était sans cesse environné jusque dans les rues, dans les temples, dans les cérémonies et les assemblées publiques. […] Vocem, Damalippe, locasti lipario clamosum ageres, ut Pharma Catulli. » Pour vous, Lentulus, vous avez fort bien rempli le rôle d’un valet qu’on a pendu sur la scène, et vous méritiez bien, selon moi, d’être pendu en effet  « Laureolum etiam velox bene Lentulus egit judicium dignus vera cruce. » Ils ne font pas plus de cas de leur vie que de leur honneur ; ils se louent au Préteur qui donne les jeux, pour se battre dans le cirque, sans y être forcés par Néron : « Quanti sua funera vendunt quid refert, nullo cogente Nerone. » Mais n’est-il pas plus honteux d’être Comédien que Gladiateur, s’il fallait choisir entre le cirque et le théâtre ?

171. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Il est vrai qu’elle pouvoit se dispenser de la remplir de Poëtes licencieux ; ainsi que de donner pour le sujet du du prix l’Eloge de Moliere, & d’annoncer ainsi au public que des ouvrages contraires aux bonnes mœurs, qui devroient à jamais en fermer les portes, pouvoient être un titre pour être admis dans son Sanctuaire, ou être couronné de sa main. […] Vous voyez que je connoissois toutes les prérogatives de ma place, & que j’aurais bien-tôt acquis le peu qui me manquoit pour la remplir dignement ; j’ai peu d’esprit, mais en faut-il beaucoup quand on a le reste, & d’ailleurs le théatre n’en donne-t-il pas. […] Se croiront-ils tenus de remplir les engagemens contractés par leurs prédécesseurs.

172. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Ils parurent tout-à coup dans leurs loges, leur aspect imprévu remplit tout le monde de joie ; mais lorsque après avoir marqué sa satisfaction, l’Impératrice annonça elle-même cet heureux évenement, avec cette beauté qui la caractérise ; les acclamations redoublerent, les Ministres, les Ambassadeurs volerent à sa loge ; parterre, emphithéatre, loges, acteurs, danseurs, tout étoit dans l’ivresse. […] Le Prince de…… qui a joué tant de rôles dans la guerre de la succession, en a joué bien d’autres dans la Cour de Cithere ; il a rempli le Brabant de ses galanteries, elle fourniroient à plusieurs romans. […] L’Ecriture ne parle de sa mort qu’avec mépris ; il fut déposé sur son lit, tout rempli d’odeurs & de parfums de Courtisanne, où les parfumeurs avoient employé tout leurs art, & on brula le tout avec beaucoup de faste, comburerunt super eum ambitione magnâ .

173. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Mais si chacune de ces choses est accommodée à la corruption de la nature ; si toutes unies ensemble elles conspirent à faire oublier Dieu, à jeter l’homme du côté des sens, à remplir son cœur de l’amour des créatures, la Comédie sera-t-elle bonne, sera-t-elle indifférente ? […] C’est l’effet naturel des sentiments qui les remplissent. […] Ce ne sont donc que des personnes laborieuses qui remplissent le parterre et les loges de la Comédie.

174. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Déjà l’Auteur voit en idée le public qui justifie les éloges de ces juges sçavans ; déjà accueilli des grands, & sur-tout de la Finance, qui par la protection qu’elle offre aux jeunes Poëtes, cherche à remplir l’intervale qu’il y a entre elle & les premiers ; & ce n’est pas ce qu’elle fait de pis ; déjà, dis-je, il est enyvré & jouit d’avance des graces & des honneurs qu’il se voit prodiguer.

175. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Les ministres des autels qui se rendent recommandables par une piété éclairée, sont présentement plus nombreux qu’on ne le pense : en effet depuis le rétablissement du culte et surtout depuis la restauration, le zèle des chrétiens, ranimé par les pieuses exhortations des prêtres, s’est tellement accru, qu’on voit les fidèles remplir les églises à l’heure des offices, et entendre les prédicateurs avec une attention vraiment exemplaire.

176. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Il se constituerait par le fait, puissance législative et exécutive dans l’état et punirait dans le corps mort d’un citoyen, le zèle et le dévouement que celui-ci aurait apporté pendant sa vie, à remplir une profession voulue par le prince et consacrée par les lois.

177. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

Il faut qu’il y vive agréablement, afin qu’il en remplisse mieux les devoirs, qu’il se tourmente moins pour en sortir, et que l’ordre public soit mieux établi : les bonnes mœurs tiennent plus qu’on ne pense, à ce que chacun se plaise dans son état.

178. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Nos prudes philosophes, tout en criant à l’indécence, n’ont pas laissé de remplir les loges, munies à la vérité de fort grands éventails percés à jour, avec une petite lorgnette artistement adaptée au bâton de l’éventail, pour ne rien perdre du jeu des acteurs. […] Lucrece, comme tous le monde fait, est un athée, un blasphémateur, qui nie la Providence, insulte la Divinité, un matérialiste qui croit la matiere éternelle & infinie, & fait éclorre tous les êtres du mouvement nécessaire des atomes d’Epicure, auquel il ajoute un clinamen pour accrocher les atomes ; un libertin qui attribue tout à la volupté, remplit son livre d’obscénités, & fait l’apologie du vice ; un fou dont l’esprit fut dérangé pendant plusieurs années, & se tua lui-même à la fleur de son âge, dans un accès de fureur, qu’on attribue à un philtre amoureux que lui donna sa maîtresse.

179. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Le troisiéme reproche que nos Voisins font à notre Tragédie, est d’être un Poëme tout rempli d’Amour, au lieu qu’il devroit être tout rempli de majesté : or l’Amour & la Majesté s’accordent mal ensemble, comme dit Ovide, Non bene conveniunt, nec in unâ sede morantur Majestas & Amor.

180. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Ne voilà-t-il pas une tragédie qui remplit bien son objet, et qui apprend bien aux spectateurs à surmonter les faiblesses de l’amour ! […] Et cependant ces gens sont pourvus de charges sans qu’ils songent aux moyens de les bien remplir.

181. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

C’est-là qu’on apprendra ce qu’on doit à la patrie, à sa famille, à ses amis, comment on doit remplir les devoirs de sa charge ; respicere exemplar vita morum que doctum imitatorem, & vivus hinc ducere voces .

182. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Le but de l’Eglise en rassemblant ses enfans, n’est pas de les attrister, par des idées sombres, & de les tenir immobiles plusieurs heures de suite, dans une posture gênante : elle cherche au contraire à les remplir d’une joie pure, dans la célébration des Fêtes, pour leur rapeler les bienfaits de Dieu ; Héliot (Hist. des Ordres Monastiques) raporte que les persécutions ayant troublé la sainte paix des Chrétiens, il se forma des Congrégations d’hommes & de femmes qui, à l’exemple des Thérapeutes, se retirèrent dans les deserts ; là ils se rassemblaient dans des hameaux les Dimanches & Fêtes, & y dansaient pieusement en chantant les prières de l’Eglise.

183. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Comme un sage et prudent mari ne peut laisser sa bien-aimée épouse sans plaisir et délectation, ains autant plus veut-il lui en donner que plus il l’aime n’en recevant moins qu’il lui en donne : ainsi notre Dieu (époux de nos âmes) lequel nous assure que son plaisir et délices sont d’être avec les hommes, lequel n’est un Dieu de chagrin ni de tristesse, ains de toute et incompréhensible consolation et joie, nous aimant plus que jamais n’a aimé sa femme, nous veut plus remplir de toute joie et délectation, ayant bien montré combien il aime les âmes ses épouses pour lesquelles souillées de péché, plus laide tache, « a volontairement et par un amour incomparable épandu tout son précieux sang en la croix ignominieuse afin de les nettoyer (qui étaient autrement incurables), saner, et avoir belles et sans aucune maculeb », Ephésiens chap. 5.

184. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

L’Histoire, où tant de fois pour remplir mes projets J’ai trouvé de grands Noms, et pris d’heureux Sujets, Comme Andromaque, Oédipe, Iphigenie, Horace, Où chaque Passion parle avec tant de grâce : L’Histoire, où des Héros les Exploits éclatants Savent se garantir des Insultes du Temps, Si souvent dépouillée en faveur de la Scène N’offre plus à mes yeux d’Action qui surprenne.

185. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Le moindre effet que leur représentation produise est d’amollir le courage pour la vertu, et d’écarter les spectateurs de l’exactitude qu’ils devraient avoir dans les exercices de la piété, de remplir leur esprit de vanités frivoles, et de les livrer à des ris immodérés qui sont si contraires aux lois de la modestie.

186. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Tout y applaudit : avoir bien rempli son rôle, c’est un nouveau lustre à la noblesse.

187. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les quatre sortes de sentiments que je viens d’indiquer sont tels que, s’ils étaient mis sur la Scène avec tout l’appareil propre à en faire valoir l’intérêt, ils ne pourraient manquer de remplir l’objet que l’on doit se proposer, qui est de corriger et d’instruire ; mais on ne saurait disconvenir que la passion de l’amour, ainsi qu’on a coutume de nous la représenter, ne produise des effets tout contraires.

188. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Peu à peu le Spectacle se repeuplera ; et le vide, causé par la désertion des libertins, sera bientôt rempli par des hommes sages et raisonnables, dont l’approbation sera plus flatteuse et d’un plus grand poids pour les Auteurs et les Acteurs du nouveau Théâtre.

189. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

La Tragédie étant destinée à être la peinture des Passions les plus violentes, doit nous entretenir toujours dans l’émotion & nous remplir de tristesse jusqu’à la fin. […] Boileau peut aussi nous y avoir accoutumés, pour avoir dit en parlant de la Tragédie, Si d’un beau mouvement l’agréable fureur Souvent ne nous remplit d’une doute Terreur, &c. Ce n’est point une douce Terreur dont les Atrées, les Œdippes, les Phedres nous remplissent : ainsi l’on pourroit croire que Boileau, toujours si exact dans ses expressions, ne l’a point été dans ces deux Vers. […] Nous accoutume-t-elle aux poisons, à force de nous en remplir ?

190. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Jusques-là c’est son rôle : voici celui du François, il court dans la scéne suivante se déclarer amant d’une fille qu’il n’a jamais vue, & qui n’est pas moins étonnée de sa déclaration, que doit l’être un spectateur raisonnable, qui ne desire pas de voir par tout la passion dont son cœur est rempli, Racine se fait lui-même le procès, dans la préface de cette même Phedre, il convient (quel aveu pour un François, pour un poëte, pour un poëte de théatre !) […] L’esprit humain ne va pas plus loin ; chaque scéne est un écrain rempli de pierres précieuses, un vrai trésor, un prodige du premier ordre, il dit comme Scaliger, j’aimerois mieux avoir fait le Médecin malgré lui, que d’être Roi de Castille ; il me semble voir un adorateur du grand Lama dans le Thibet. […] Aussi piquant qu’Aristophane, & aussi peu chaste ; aussi ingénieux que Plaute, & aussi bouffon ; connoissant les mœurs aussi bien que Térence, aussi rempli d’intrigues amoureuses, & aussi licencieux dans les tableaux qu’il en fait : Moliere valoit-il mieux par le naturel, ou par l’art ?

191. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Nous avons parlé ailleurs du Pape Leon X, des Médicis, par rapport à la comédie, ces noms fameux par des richesses immenses, acquises dans le commerce, a été célébré par tous les litérateurs, parce que cette famille opulente par une libéralité jusqu’alors inconnue, fesoit des pensions aux gens de lettres, moins à la vérité pour amour pour les sciences, ils n’ont rien écrit, ils n’étoient pas savant, par que magnificence & par vanité ; elle est encore plus fameuse par les statues, les tableaux infâmes dont elle a rempli ses palais, la ville de Florence & toutes les écoles de peinture & de sculpture ; par les maux que deux Papes de ce nom ont fait à l’Eglise, & deux Reines, sur-tout la premiere, ont fait à la France. […] Ce Prince n’en fut pas moins livré au plaisir, quoique son regne fut rempli de factions, & de troubles. […] On dressa un vaste théatre, dans la plaine d’Avila, le Clergé & la Magistrature y dressent leur siége, un peuple immense remplit le parterre, & des loges sans nombre, dressées tout au tour sur des échafauts, une mauvaise statue de bois, couverte des ornemens Royaux, fut élevée sur le théatre, représentant le Roi ; toute cette nouvelle Cour de Justice vient en cérémonie, se placer sur le théatre, & en passant salue le Roi, très-profondement.

192. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Pour ne rien perdre du détail, il remplit une galerie entiere de celles d’Apollon ; il copia toutes les obcénités des Carraches à Florence & à Rome ; il fit un voyage exprès à Vaucluse, pour peindre les Amours de Petrarque & de Laure. […] Dans le fonds, quels étoient ces prétendus héros, les grecs & les romains, qu’on dit remplir le but moral du Théatre ? […] Le saint Pape profita des dispositions de son peuple, que la venue d’Attila avoit allarmé, & que la merveille de son départ remplit d’admiration & de recconnoissance, pour réformer les mœurs & inspirer la piété.

193. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

C e que j’entreprends est rempli de difficultés qui pourraient éffrayer les plus hardis : je veux éssayer de les vaincre ; non que je présume trop de mes forces ; mais parce que j’espère qu’on èxcusera mon entreprise en faveur du motif. […] Le second morceau que chante Lubin, lorsqu’il arrive sur la Scène, dans l’espèce de Pastorale si connue d’Annette & Lubin, remplit toutes les conditions.

194. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Il fit entourer le Cirque d’un fossé de dix pieds de hauteur sur pareille largeur, & le remplit d’eau. […] Enfin, Heliogabale fit couvrir l’Arene de poudre d’or & d’argent, & estoit au desespoir de ne pouvoir le couvrir d’yvoire : mesme par un excez de luxe, & par un égarement incroyable, il fit remplir les fossez de vin & y donna, au rapport d’un ancien HistorienAl.

195. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

A force de calomnier la société, ses membres, les arts qui l’embellissent, vous vous êtes rempli de vos propres discours ; le mal a empiré : une constante exagération, un ton sevère, une malheureuse disposition à nous ravaler, ont été cause que vous nous avez fait éprouver des outrages, quand même vous étiez assez heureux pour pouvoir nous faire entendre des vérités. […] Songez que je vous apporte mes premiers vœux, mes premiers regards ; on dit que le cœur des mortels attend nos premiers sentiments, pour être rempli ?

196. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

A la Pentecôte nous invoquons le Saint Esprit, qui remplit les Apôtres de ses lumières ; à la comédie on est rempli de l’esprit du Démon, qui entraîne au péché.

197. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Sans sortir de notre France, les Souciet, Brumoy, Rapin, Ducerceau, Courbeville, le Jay, Mourgues, Buffier, etc. remplissent les bibliothèques. […] Je ne dis pas qu'on ne puisse quelquefois employer ces expressions métaphoriques, qui sont partout reçues, encore moins voudrais-je soupçonner la pureté d'intention d'un Auteur que j'ai connu rempli de piété, je dis seulement que c'est un homme qui, comme un grand nombre de Jésuites, nourri du théâtre, ayant composé et représenté des pièces, regardant les talents dramatiques comme un mérite distingué, s'en est rendu le langage familier, et le parle naturellement à tout propos, sans s'apercevoir de l'indécence de l'application qu'il en fait aux choses saintes.

198. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

En effet, supposons un amant qui, dans le feu des passions, a promis à sa maîtresse de la défaire d’un homme qu’elle aime, mais qu’elle croit devoir haïr depuis qu’il lui est infidèle : supposons, dis-je, qu’aveuglé par son amour il ait tout promis, & que le hasard le conduise à la comédie le même jour qu’on y doit représenter Andromaque ; il écoute avec attention ; il voit dans Pyrrhus ce rival qui lui est odieux ; il est enflammé comme Oreste du plus ardent courroux ; Hermione est à ses yeux cette maîtresse chérie dont il attend sa félicité ; le sacrifice est ordonné ; Oreste tremble, recule, hésite, mais obéit ; il sort dans le dessein d’accomplir sa promesse, & vient bientôt annoncer à sa maîtresse qu’il a rempli ses engagemens : mais quel retour affreux !

199. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

On sort du spectacle, le cœur si rempli des douceurs de l’amour ; & l’esprit si persuadé de son innocence ; qu’on est tout préparé à recevoir ses premieres impressions, ou plûtôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs, & les mêmes sacrifices que l’on a vûs si bien représentés sur le Théatre.

200. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Il leur faut des efforts continuels pour remplir leur mémoire d’idées qui n’ont qu’une fin unique ; pour emprunter des situations toutes contraires à celles de leur ame ; enfin pour paroître embrasés du feu des passions au milieu de l’insensibilité, & de la langueur.

201. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Ce roman en est tout rempli ; la malignité y regne d’un bout à l’autre, en fait tout le sel, comme dans les comédies, ou lui donne, comme aux pieces de théatre, un bon motif, de corriger du goût de la lecture des romans de chevalerie : vice fort rare & fort peu contagieux.

202. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Ils voyent un spectacle, qui flate les sens, qui remplit leur esprit de vanité, qui amollit leur cœur par le son des instrumens.

203. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

La raison de cette variété peut se trouver d’abord dans le stile propre à chaque Poète ; car le Poète qui écrira avec force rendra ses personnages plus fiers, plus hèroïques, que celui dont le stile est rempli de douceur.

204. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

, des mensonges et des inventions de leur esprit : ou comme lisent les Septanteas, « Ils me racontent, ils me proposent des plaisirs ; mais il n’y a rien là qui ressemble à votre loi » : elle seule remplit les cœurs d’une joie, qui fondée sur la vérité, dure toujours.

205. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

 » Enfin, en 1669, c’était l’abbé Perrin qui remplissait les fonctions de directeur de l’Opéra.

206. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Que sont donc les vœux de baptême, l’union indissoluble de l’homme & de la femme dans le mariage, le serment de fidélité au Prince, celui de remplir son devoir quand on prend une charge, le ferme propos dans un acte de contrition ? […] Ces exemples ne sont pas rares dans les Couvens, ils font honneur à l’Héroïne qui sait se vaincre, & au saint état dont on a le courage de remplir les devoirs. […] Tout rempli de Monval, il s’élance vers lui, & voit son maître, & jure de lui appartenir toute sa vie. Elle n’attendoit que lui, elle s’en applaudit, lui seul l’occupe & remplit ses momens, elle rappelle ses paroles, ses gestes, ses soupirs, & recueille en lui tous ses plaisirs, &c.

207. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Les uns les doivent remplir d’admiration, les autres de reconnoissance, les autres de crainte & de terreur. […] Il s’éleve avec un zele d’Elie contre la conduite de ceux qui laissoient l’Eglise déserte, pour aller remplir le Cirque, & qui préféroient les extravagances d’un bouffon aux oracles de Jesus-Christ. […] Les plus grands Saints n’y seroient pas sans péril : que ne devez-vous donc pas craindre, vous qui n’y allez qu’avec un cœur rempli des folles joyes de ce monde, & qui n’avez d’ailleurs que ténebres dans l’entendement, que foiblesse dans la volonté, que revolte dans les sens ?

208. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Il est certain que si l’on n’empêche pas tous les désordres, ce qui est impossible & commun à tous les états, du moins l’Eglise prend les plus grandes précautions pour les prévenir, & emploie tous les moyens de les réparer, & qu’en effet la plus grande & incomparablement plus grande partie des Religieuses embrasse librement son état, remplit exactement ses devoirs, & que l’éloignement du monde, les exercices de piété, les bons exemples, la pratique de la mortification, la fréquentation des sacremens sont de très-grands secours pour conserver une vertu fragile, dont la privation dans le monde laisse tomber dans les plus grands désordres. […] La vertu qui le remplit ne lui suffira plus.

209. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

très bon, très grand, ains homme mortel, impie envers ses parents, et rempli de toute méchanceté, n’ayant épargné ni sa sœur Junon, ni sa fille Vénus : lequel mêmement avait ravi Ganymède de Phrygie, pour en abuser à son plaisir, sous couleur de le prendre pour son échanson. […] Les Poètes donc ont rempli le ciel de tels personnages, afin que sachant bien qu’ils avaient été mortels et caducs, ils laissassent à la postérité une mémoire d’eux, leur attribuant le nom de dieu, et [comme on dit] de grands personnages qu’ils étaient, les faisant plus grands.

210. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Il n’est que trop vrai qu’il leur fait un tort considérable ; mais ils n’ont qu’à redoubler de soins & de travail, qu’à bien traiter les Auteurs sur-tout, s’ils veulent balancer les succès d’un genre rempli d’agrémens.

211. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Ceux qui donnerent aux Anglois & aux Hollandois leurs premieres Tragédies, ne les remplirent de meurtres, & n’étalerent l’appareil des supplices sur le Théâtre, que dans l’intention d’émouvoir & de contenter leurs Spectateurs.

212. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Destinée à l’amusement d’une vile Populace, elle étoit grossiere dans ses discours : & dans ses bouffonneries, se permettoit toute médisance, toute obscénité, & que d’obscénités devoient remplir un Spectacle consacré à la joie, chez un Peuple qui dans sa Religion avoit des Fêtes si impures & si extravagantes !

213. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Ils glissent pour ainsi dire sur la superficie de notre âme sans la pénétrer, et ne font qu’agiter le cœur sans le remplir.

214. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

les spectacles il y en avait un qu’ils nommaient Majuma, qui était rempli d’obscénités.

215. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Ils en vsent de méme à proportion en d’autres rencontres, & introduisent quantité de personnages muets que nous nommons Assistans, pour bien remplir le Theâtre ; ce qui satisfait la veüe, & cause aussi quelquefois de l’embarras. […] Aussi n’a-t-on pas de daigné de tirer d’entre eux des gens pour remplir de hautes charges de justice, & méme pour seruir l’Eglise & monter jusqu’à l’Autel dans les Societez & seculieres & Religieuses, dequoy il se peut produire des exemples tout recens. […] Comme vous aimez passionnement la Comedie, parceque vous la connoissez parfaitement, vous m’auriez fourni de bonnes armes pour la defendre contre ceux qui l’attaquent auec si peu de justice, & auriez rempli d’excellentes remarques toutes les marges de mon manuscrit. […] La Roque remplit sa place en la charge d’Orateur, qu’il a exercée vingt sept ans de suite, & l’on peut dire sans fâcher personne, qu’il a soûtenu le Theâtre du Marais jusqu’à la fin par sa bonne conduite & par sa brauoure, ayant donné de belles marques de l’vne & de l’autre dans des temps difficiles, où la Troupe a couru de grands dangers. […] La Troupe du Palais Royal a eu pour son premier Orateur l’Illustre Moliere, que six ans auant sa mort fut bien aise de se decharger de cet employ, & pria la Grange de remplir sa place.

216. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Sainte église de Siam, vénérable portion de la famille catholique qui remplit l’univers, reçois ici l’effusion de nos cœurs ; reçois les vœux de l’église de France qui t’engendra à Jésus-Christ, et qui de loin t’embrasse et te salue. […] Guerriers que va guider sa sainte Providence, Ministres de rigueur, choisis par la Prudence, Il est temps de remplir ses décrets éternels, Couvrez-vous saintement du sang des criminels. […] Dire, comme certains critiques, peut-être un peu sévères, que l’ouvrage ne doit son succès prodigieux qu’aux agréments et aux talents personnels de l’actrice aimable qui, dans la capitale, en remplit le rôle principal, ce n’est pas être juste envers les auteurs. […] Ce soin honorable est sans doute un des premiers devoirs de l’orateur au barreau, et il ne le remplit jamais avec plus d’éclat et de gloire que quand il s’oppose au despotisme des grands. […] N’est-ce pas là réellement une pièce bien intéressante, et bien propre à nous porter à remplir le grand précepte de l’aumône ?

217. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Rousseau, tous les grands maîtres l’ont rempli. […] Voyons à présent si le comique remplit son objet, et d’abord avec M. […] Un honnête homme est celui qui remplit fidèlement les devoirs de son état, et ce n’est le devoir d’aucun particulier d’exercer la police du monde. […] Rousseau ait pu ne venir que par réflexion : quoique la disposition habituelle des deux sexes n’engage les femmes qu’à nous attendre, sans leur faire une loi de nous résister ; quoique cette retenue, qui n’est qu’une décence passive, ne remplisse pas l’idée que nous avons de la pudeur, et que par conséquent la preuve de M. […] « Si les deux sexes avaient également fait et reçu les avances, le plus doux de tous les sentiments eût à peine effleuré le cœur humain, et son objet eût été mal rempli.

218. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Est-il de votre caractere de negliger les devoirs de votre charge, que vous vous êtes solemnellement engagé de remplir, & qu’au lieu de rendre la justice, & d’arrêter, en Senateurs graves, sages, vertueux, les progrès du desordre, vous l’encouragez par votre exemple ? […] Ces lieux qui ne respirent que luxe, que dissipation, que galanterie, vos galas, vos mascarades, vos spectacles, vos divertissemens nocturnes, à quoi servent-ils qu’à ruiner votre santé, épuiser votre bourse, troubler votre repos, & vous mettre hors d’état de remplir vos devoirs ?

219. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Ce temps fut bien court, & trop rempli d’autres objets, pour laisser au premier homme le loisir d’en fournir des mémoires au Parnasse. […] Cet ouvrage est encore rempli d’épigrammes satyriques contre les Comédiens, qu’on met dans la bouche de Racine, de Moliere, de du Belloi, de Collardeau, qui la plupart sont peu de chose : la conclusion est de rappeller l’Opéra-comique, & d’établir dans Paris un second Théatre.

220. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

S’ils ne purent remplir entierement leur objet, c’est que l’on étoit prévenu qu’une liberté cynique constituoit ce genre, & en étoit le caractère distinctif (quelle honte & quelle perversion, de s’appliquer de propos délibéré à un genre dont le caractère distinctif est une liberté cynique). […] Sans être grossierement licentieux, comme les Italiens, les deux Foires, les Boulevards & les Farces, cinq spectacles notoirement & unanimement reconnus mauvais, l’Opéra n’est rempli que de galanterie & de principes de vice, peintures agréables de l’amour, exhortations à la tendresse, justification de la passion, mépris de l’innocence & de la modestie.

221. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Il faut y suppléer & remplir ce vuide. […] Amateurs stupides du spectacle, que la foule y entraîne machinalement, faut-il s’étonner que le Temple du faux goût soit si rempli ?

222. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Paul est rempli de grâces et de bénédictions, et néanmoins il crie au secours de toutes parts dans les excès et dans les violentes insultesj que la concupiscence fait en lui ; il a paru tout trempé des naufrages, dont il s’était garanti ; on l’a vu se relever tout meurtri de dessous une grêle de cailloux dont on l’avait lapidé ; il s’est trouvé mouillé, fatigué, couché à plate terre dans le fort de l’hiver, et au milieu de toutes ces afflictions, on l’entend se plaindre de la tyrannie de la chair, de la manière du monde la plus pitoyable. […] Ils y voient un spectacle, qui flatte tous les sens, qui remplit leur esprit de vanités, qui amollit leur cœur par le son ravissant des violons et des instruments, qui flattent les oreilles, et qui charment et enlèvent l’âme par une douce et agréable violence.

223. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

« Je comprends bien qu’il ne faut pas toujours regarder à la catastrophe pour juger de l’effet moral d’une Tragédie, et qu’à cet égard l’objet est rempli quand on s’intéresse pour l’infortuné vertueux plus que pour l’heureux coupable. »cu Or on plaint George Dandin et l’on méprise, on déteste Angélique, on voudrait qu’elle fût punie : donc Molière était de votre avis, sa pièce ne mérite aucun reproche, si vous voulez vous accorder avec vous-même. […] Il ne convient point à des gens que le Prince et l’État ont nommés leurs défenseurs, de ne pas remplir ce titre, et de vouloir en conserver les honneurs et les privilèges.

224. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Les prémiers Danseurs de l’Europe remplissent les Balets. […] D’autres Censeurs lui reprochaient, & lui reprochent encore, que ses personnages sont toujours amoureux & fades, & que ses Poèmes ne sont rempli que de maximes galantes. […] Le stile de l’un est noble & poètique, malgré même le galimatias & les pointes dont le remplissent quelques Auteurs modernes : l’autre ne s’èxprime que bassement, & met en usage les quolibets & les façons de parler de la populace.

225. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Qui remplit nos Théâtres de piéces languissantes, de caractères estropiés ?

226. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

On y puise des idées de l’art, on se remplit du talent des Acteurs.

227. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

La Note [C] remplit le même objet quant à la Tragédie.

228. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Depuis le rétablissement du culte catholique en France, et surtout depuis la restauration, le zèle des fidèles s’est tellement accru, qu’on les voit remplir les églises à l’heure des offices, et suivre les prédicateurs avec une attention et une piété vraiment exemplaires : le Clergé ne pouvait donc que s’applaudir de cette influence de la religion sur les citoyens, et pour perpétuer un état de choses aussi louable, il n’avait qu’à agir avec douceur, circonspection, et franchise ; Mais des intentions exagérées, mais des mandements et des lettres pastorales qui rappellent toutes les rigueurs des lois ecclésiastiques et qui imposent aux fidèles des obligations que l’Eglise, depuis nombre de siècles, avait cessé d’exiger, viennent réveiller l’attention du public et exciter ses craintes.

229. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Clerge, seconde l’institution des comédiens en France, pag. 88 ; fournit la chapelle de la Sainte Trinité, pour y faire jouer la comédie, pag. 91 ; paie les comédiens représentant les mystères, pag. 93 ; tolère que les farceurs représentent la Sainte Eglise, et le pape la tiare en tête, dans la comédie de Mère Sotte, pag. 99 ; remplit lui-même, dans les églises, des rôles d’acteurs et de comédiens, pag. 128 ; fait un abus de pouvoir, et commet un délit en blâmant et punissant l’exercice d’une profession instituée et protégée par les lois civiles et les diplômes de nos rois, pag. 131 ; les procureurs du roi doivent poursuivre ce délit, qui consiste dans la demande de l’abjuration, et dans le refus de sépulture, pag. 134 et suiv., et 282 ; le clergé emploie deux poids et deux mesures dans sa conduite envers les comédiens ; cette divergence tourne contre lui, par les preuves singulières qu’on en fournit, pag. 159 ; les cardinaux, princes de l’Eglise, sont les protecteurs de nos premiers comédiens, pag. 164 ; l’abbé Perrin est lui-même directeur de l’Opéra de Paris, pag. 167 ; les papes, chefs de l’Eglise, instituent des théâtres de leurs propres deniers, et les organisent, pag. 168 ; les cordeliers, les capucins, les augustins, tous prêtres de l’Eglise romaine, présentent des placets aux comédiens, pour en obtenir des aumônes, et ils promettent de prier Dieu pour le succès de leur troupe, qu’ils ont la politesse de nommer chère compagnie, pag. 175 ; les comédiens n’étant pas excommuniés dénoncés ne sont point soumis aux anathèmes de l’Eglise, et les prêtres qui les leur appliqueraient devraient être, selon les lois ecclésiastiques, suspendus de leurs fonctions, pag. 182 ; processions, messes et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, qui sont remplies d’obscénités et de scandales, et bien plus nuisibles à la religion que les comédies, pag. 201 ; élection des archevêques et évêques des fous, dans les orgies des diacres et sous-diacres, pag. 280 ; le clergé en habits de mascarade et de théâtre, pag. 

230. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

J’y verrai Dumesnili , ou plutôt Melpomènej, Attirant tout Paris sur la tragique Scène, D’une Amante offensée imitant les fureurs, De sa haine étonner, ou remplir tous les cœurs ; Quelquefois immolant d’innocentes victimes, De Médée à nos yeux retracer tous les crimes.

231. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

[NDA] Dans le Chat Botté le jeune Foignet attire et mérite l’attention, par la manière dont il remplit un rôle si varié, que c’est une espèce de Protée.

232. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Remplissez vos Lettres de longues et doctes périodes.

233. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Cependant ; si l’on trouve que l’esprit manque dans ces vers, on doit remarquer que l’insolence y remplit bien ce vide. […] Un manant donc remplira désormais ses greniers des fruits de son penchant au vol, et chantera encore à bon compte aux dépens de qui il appartient : le vol ne sera plus pour lui un crime, ni pour ses semblables ; ce sera une chanson. […] Le Poète remplit bien mal ce caractère. […] On dira peut-être que l’on ne vient aux spectacles que pour se délasser l’esprit ; mais je réponds que l’intervalle qu’il est permis à des Chrétiens de mettre entre leurs occupations, ne doit pas être rempli par des amusements criminels. […] La passion y est toujours prête à se soulever contre la raison, et le devoir y a sans cesse à lutter contre le penchant au mal : on ne s’y remplit l’esprit que de bagatelles, et l’on en sort d’ordinaire incapable, au moins pour quelque temps, de s’appliquer à des occupations sérieuses.

234. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Pour peu que l’on eut d’imagination, ou qu’on voulut broder son histoire, on ferait un livre rempli d’avantures surprénantes.

235. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

… Mais, vous le savez, j’y suis inconnue ; toujours retirée, ne voyant que vous seule & ma famille… Ainsi, lorsque j’aurai rempli mon but, nous pourrons ensevelir tout ceci sous un silence éternel.

236. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Protégés et récompensés du Roi, les Comédiens voient leur Théâtre sans cesse rempli d’une foule de Spectateurs, qui leur fournit tous les ans une récolte assez abondante pour faire oublier à quelques-uns les désagréments, qui ne vous sont pas insensibles.

237. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

« Nous le faisons, dit ce prince, afin que le désir qu’ils auront d’éviter le reproche qu’on leur a fait jusqu’ici, leur donne autant de sujet de se contenir dans les termes de leur devoir, que la crainte des peines qui leur seraient inévitables. » Mais il s’en faut bien qu’ils aient rempli la condition que Louis XIII leur a imposée ; puisqu’on a depuis cette époque une tradition non interrompue de plaintes sur la licence de leur profession.

238. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

L’homme et le personnage étant le même être, il est à sa place ; il est dans le cas de tout autre citoyen qui remplit les fonctions de son état.

239. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Il y a longtemps que j’ai observé que nos anciennes pièces de théâtre qui ont le plus réussi il y a 80 ans mériteraient d’être perfectionnées quelque temps après la mort des Auteurs, du moins par rapport aux mœurs, d’un côté la langue change et de l’autre la raison croît et le goût se raffine ; il nous paraît aujourd’hui dans ces pièces des défauts, qui ne paraissaient point à nos pères, gens d’esprit, il y a cinquante ans : or ces pièces ainsi perfectionnées vaudraient ordinairement beaucoup mieux, soit pour le plaisir, soit pour l’utilité de l’auditeur, que les pièces nouvelles, c’est qu’il est bien plus facile au même Auteur de perfectionner un ouvrage qui a déjà plusieurs beautés et d’en faire un excellent que d’en faire un tout neuf qui soit exempt de défauts, et rempli de plus grandes beautés et en plus grand nombre que l’ancien qui était déjà fort bon.

240. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Elle regne dans la plupart des Académies de Belles-lettres, elle en ouvre les portes, en gagne les couronnes, en assure les éloges, en remplit les séances, & embellit les livres des académiciens qui lui doivent ordinairement toute leur fortune académique. […] Ce poëme divin, qu’on mettoit sans façon au-dessus de l’Illiade & de l’Enéïde, fut trouvé rempli de fautes grossieres en tout genre. […] Son théatre, ses satyres, ses poësies remplirent des volumes ; ses pieces furent souvent représentées sur le théatre de Ferrare ; la plus brillante jeunesse de la cour d’Alphonse en étoient les acteurs, & les plus proches parens du Duc ne dédaignoient pas d’y jouer des rôles.

241. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

On quitte & l’on reprend ses occupations, sans que la Comédie ait produit d’autre mal, que de remplir un intervalle de tems destiné à se récréer. […] Tel déclamateur outré contre cette profession prétendue profane, ne retrancheroit pas la moindre portion des revenus, plus que superflus, qui lui sont assignés, en faveur de l’humanité souffrante, tandis qu’un Comédien, sans ostentation, apprend à resserrer les bornes de son nécessaire, sans autre motif que de remplir les fonctions d’homme sensible : voilà les hommes pour lesquels on croit qu’il seroit nécessaire d’appésantir le joug des loix. […] Je ne vous aurois pas fait cette remarque, si je n’étois encore rempli de vos maximes, dont l’austere morale semble contredire une présomption si injurieuse à la vieillesse.

242. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

D’abord, j’en conviendrai, Messieurs, si c’est former l’esprit de le repaître de vanité, de mensonge & de fable, de remplir le cœur de sentiments outrés qui sont de l’héroïsme une chimere, enflent les passions jusqu’à rendre l’homme méconnoissable à l’homme même, & défigurent jusqu’à travestir en romans toute l’Histoire ; & je défie que personne méconnoisse le théâtre le plus châtié à ces traits. […] Ames Chrétiennes qui vous souvenez que vous avez renoncé au Démon & à ses pompes, & qui remplissez fidélement les conditions de l’alliance que vous avez faite avec le Seigneur, vous du moins, vous nous consolerez.

243. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Il ne faut donc pas s’étonner, si les Peres de l’Eglise ont rempli leurs écrits d’invectives les plus sanglantes, & d’expressions les plus fortes & les plus capables d’en donner de l’horreur aux Chrétiens, qui couroient alors aux Theâtres avec une passion, qu’ils avoient bien de la peine à reprimer. […] Certes si vous en jugez autrement, c’est la passion que vous avez pour ces sortes de spectacles, qui vous fait fermer les yeux au danger present ; & je ne doute point que vous n’en portassiez tout un autre jugement, si je pouvois vous découvrir un autre spectacle, plus triste, & plus lugubre, qui est ce qui se passe dans le cœur de ceux qui sortent de ces assemblées, l’esprit rempli de ce qu’ils ont vû & entendu, qui approuvent la vengeance, qu’on leur a fait paroître si juste, qui entrent dans les sentimens d’orgueil & d’ambition, qu’on leur a fait passer pour une grandeur d’ame, & sur tout, qui sont touchez des disgraces d’un Amant maltraité d’une personne fiere, qui n’a pas répondu aux vœux ni aux soins de celuy qui luy a marqué une fidelité, & un attachement si inviolable, ainsi que Saint Augustin le témoigne de luy-même ; on donne des larmes à son infortune, & une feinte passion vivement representée, ne manque guere d’en inspirer une veritable.

244. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Rien la que de très-commun, il est rempli d’érudition & l’esprit, dans une foule de citations & de notes. […] Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice.

245. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

L’arrangement des cheveux & de boucles, ne remplit pas même tout notre objet. […] Les Coëffeurs & les Coëffeuses qui voudront s’en rendre l’usage familier, trouveront toute la facilité dans la politesse & le zéle patriotique pour le bien public, dont le Grand César Daillion est rempli, ils abrégeront beaucoup leurs ouvrages, & gagneront au moins une heure de tems, sur chaque tête à coëffer ; tant pis, ils seront moins employés, moins payés ; il faudra moins de Coëfeurs, on y mettra moins de tems.

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