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77. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

Celui qui ne contient que des Ariettes, dont le sujet est extrêmement gai, dans lequel il y a plus d’action que de paroles, & qui offre une intrigue basse, ainsi que des caractères communs ; doit être appellé Opéra-Bouffon.

78. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

A leur âge, ils ne sont pas en état de suivre l’intrigue d’une Pièce, ni de faire des réflexions sur l’instruction qu’on peut tiret des défauts d’un caractère : ils n’ont des oreilles que pour entendre ce que l’on dit ; et ce qu’ils auront entendu, ils le répéteront sans cesse, et ne l’oublieront jamais.

79. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

En effet tous les hommes, dans quelqu’état qu’ils soient, à tout âge, de tout rangs et de tous caractères sont sujets à la passion d’amour : cette vérité reconnue fait que les Poètes se croient autorisés dans l’usage où ils sont de l’établir comme le fondement, et comme la seule passion qui doit régner sur la Scène ; les Spectateurs en conviennent, et voilà pourquoi elle y domine impérieusement, tant dans les intrigues que dans les caractères.

80. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Ce n’est donc point assez d’avoir composé en France une pièce de Théâtre ; ce n’est point assez d’avoir à essuyer les intrigues, les cabales, les dégoûts sans nombre inséparables de la carrière dramatique ; ce n’est point assez d’avoir à supporter les tracasseries les plus étranges, les rivalités les plus humiliantes. […] J’avois compris que dans un Etat où l’intrigue dispose de toutes les places, un bon livre, c’est-à-dire un livre utile, devient la seule action publique permise à un Citoyen qui ne veut point descendre à des démarches humiliantes. […] Il faudroit toujours, à ne considérer même que la perfection de l’art, représenter sur la Scène ces grands événemens tragiques, ces grandes époques de l’Histoire, qui intéressent tous les Citoyens ; & non plus ces intrigues amoureuses, qui n’intéressent que des femmes ; non plus ces passions si fades, éternel aliment de cent Tragédies, qui se répètent sans cesse, & qui se ressemblent toutes par la mollesse & l’absence d’idées. […] Je ne croirai jamais que l’unique but de la Tragédie soit d’intéresser, pendant deux heures, à quelque intrigue amoureuse, terminée par un dénouement romanesque.

81. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Votre Paysan parvenu par des intrigues galantes aura beau prêcher la modestie qu’il n’a pas pratiquée, & exagérer les suites funestes de l’amour, il trouvera plus de gens disposés à copier ses intrigues, que de ceux qui viendront profiter de ses leçons. […] J’obtins une place à force de crédit, je comptai dès-lors ma fortune assurée ; nous sommes sur le théatre ce que les fermiers-généraux sont dans les finances, la plupart commencent avec rien, nous commençons de même ; ils s’intéressent dans plus d’une affaire, nous n’avons jamais assez d’une intrigue ; ils doivent l’alliance des grands à leurs richesses, nous la devons à nos appas ; ils sacrifient leurs amis à l’intérêt, nous lui sacrifions nos amans ; un trait de plume leur vaut 100000 livres, une faveur accordée nous en vaut quelquefois d’avantage ; ils font des traités captieux, les notres sont équivoques ; le goût du plaisir nous mene à la prodigalité, le faste les rend dissipateurs : deux choses nous différencient, ils s’endurcissent pour thésauriser, nous nous attendrissons pour nous enrichir ; ceux qu’ils ruinent les maudissent, ceux que nous ruinons nous adorent. […] Combien de gens d’une famille honnête, à plus forte raison d’une maison distinguée, seroient heureux de faire ces réflexions, & de pouvoir effacer si facilement l’infamie de leur intrigue, & quelque fois des mariages aussi honteusement contractés avec de pareilles femmes.

82. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Je sai que dans la suite l’intrigue, la crainte, les présens, l’autorité, ont attaché au Parlement, qui n’a de loi que l’intérêt, des arrêts qui l’ont légitimée & ennoblie. […] Point de comédie sans intrigue. […] Son intrigue galante n’a rien d’incompatible avec les faits publics. […] Mais le caprice, le libertinage, la cabale, l’intrigue, les fourberies, la médisance, que le public ne voit pas, voilà les ressorts, les poids, les cordes, qu’Elizabeth fait mouvoir derriere le théatre, qui enlevent son mari dans les airs, comme Phaëton, & le laissent tomber. […] Ses autres amours ne furent que des feux folets, des legeres intrigues, ou des caresses momentanées qui ne faisoient qu’effleurer sa virginité.

83. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Je sais que les gouvernements qui tolèrent les spectacles le font par politique, les regardant comme un mal nécessaire, se persuadant que le peuple qui s’en amuse est moins porté aux séditions, moins occupé d’intrigues et de cabales.

84. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

A la vérité, dans l’Heautontimoreumenos l’intrigue du Poète oblige Antiphile de paraître déguisée sous Bacchis : elles ont ensemble à cette occasion un court dialogue, où Bacchis toute Courtisane qu’elle est se comporte en honnête femme : ses paroles n’ont rien de ses mœurs ; au contraire, elle loue la vertu qu’elle n’a pas et l’admire dans Antiphile. […] Car voilà leur objet principal : la finesse de l’intrigue, et la naïveté de la représentation se terminent là pour l’ordinaire. […] Aussi, décline-t-il, pour user de ses termes, la juridiction de l’amour dont il blâme hautement les intrigues. […] Le Chœur dans les Trachiniennes s convient qu’on ne résiste point sans peine à l’effort du penchant :Trach. 348 il indique finement les intrigues des Dieux, et passe aussitôt à une belle description du combat d’Achéloüs et d’Hercule. […] Eschyle au fort de la dispute taxe Euripide d’imprudence : il lui dit qu’un Poète doit rejeter ce que l’histoire ou la fable contiennent de scandaleux, et n’adopter que ce qu’il y trouve d’honnête : il lui reproche d’avoir mis en œuvre des sujets de galanteries, et rapporté des incestes dans ses Poèmes :Ibid. p. 224 et quant à lui, autant qu’il s’en peut souvenir, il s’est toujours interdit les intrigues d’amour.

85. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Il est dans la plupart des piéces, soit pour faire un contraste, soit pour lier une intrigue, des rôles infames, dont on ne peut faire les actions, avouer les sentimens, tenir le langage, par conséquent qu’on ne peut ni représenter, ni composer sans avoir perdu toute honte. Le Mathan d’Athalie, le Héros du Festin de Pierre, les considens, les valets de toutes les intrigues amoureuses ; quel chrétien peut se faire un jeu du plus grand des maux, qui doit faire couler les larmes les plus ameres ? […] On intrigue pour eux, on les comble sans reserve, d’éloges, d’honneurs & de présens : gens qu’il ne faut encourager qu’en raison de leur dépendance, (ou plutôt qu’il faudroit chasser) & qu’autant qu’ils ne s’écartent pas de leur devoir. […] Aussi piquant qu’Aristophane, & aussi peu chaste ; aussi ingénieux que Plaute, & aussi bouffon ; connoissant les mœurs aussi bien que Térence, aussi rempli d’intrigues amoureuses, & aussi licencieux dans les tableaux qu’il en fait : Moliere valoit-il mieux par le naturel, ou par l’art ?

86. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

La Réligion de Léon n’étoit point austere, il s’attiroit le respect (non par des vertus, mais) par des cérémonies pompeuses, ses secretaires sembloient professer la philosophie, sceptique, (ce trait est faux) les comédies de l’Arioste & de Machiavel quoiquelles ne respectent pas la pudeur & la piété, furent souvent jouées dans sa Cour, en sa presence, & celle du sacré Collége, par des jeunes gens des plus qualifiés  ; (on pouvoit ajouter celles du Cardinal Bibiana qui ne valent pas mieux pour les mœurs) Ce qui offençoit la Réligion n’étoit pas apperçu dans une cour occupée d’intrigues & de plaisirs ; les affaires les plus graves ne deroboient rien à ses plaisirs. […] Le théatre avoit déjà perdu Jean de Medicis, avant que ses intrigues l’eussent élevé au Pontificat. […] La Cour de France sous Cathérine de Medicis, étoit un mélange de luxe, d’intrigues, de galanterie, de débauche, de superstitions & d’Athéisme. […] Ces foiblesses donnoient lieu à bien des intrigues, il est rare qu’elles ne se mêlent sourdement aux plus grandes affaires, & malgré les déguisemens qui les cachent, elles décelent la petitesse de la grandeur.

87. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Car ce que je puis encore compter parmi les divertissements criminels, et ce que je mets dans le même rang, ce sont ces histoires fabuleuses et romanesques dont la lecture fait une autre occupation de l’oisiveté du siecle, et y cause les mêmes désordres ; entretien ordinaire des esprits frivoles et des jeunes personnes : on emploie les heures entieres à se repaître d’idées chimériques, on se remplit la mémoire de fictions et d’intrigues toutes imaginaires, on s’applique à en retenir les traits les plus brillants ; on les sçait tous, et les sçachant tous on ne sçait rien. […] Il vaut mieux jouer, dites-vous, que de parler du prochain, que de former des intrigues, que d’abandonner son esprit à des idées dangereuses. Beau prétexte, à quoi je réponds qu’il ne faut, ni parler mal du prochain, ni former des intrigues, ni donner entrée dans votre esprit à des idées sensuelles, ni jouer sans mesure et à l’excès, comme vous faites. […] C’est-là, diriez-vous, que tel commerce a commencé, c’est-là qu’on se voyoit, et que les intrigues se nouoient.

88. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Mais ces portraits, pour être trop ingénieux, n’en sont que plus condamnables : la fin qu’on s’y propose, les intrigues qu’on y représente ordinairement entremêlées d’amourettes, loin d’inspirer de l’horreur du vice, le fomentent & le rendent plus aimable. […] On y censure les vices, dit-on ; mais c’est d’une façon à ne les rendre que plus aimables, par les descriptions agréables qu’on en fait : il n’y est parlé que d’intrigues & d’amourettes, qui enseignent à de jeunes cœurs l’art d’aimer avec politesse, & de faire de criminelles conquêtes. […] Uniquement attentifs à corrompre le monde sous prétexte de le réjouir, ils ne débitent que des maximes pernicieuses, tout opposées aux maximes saintes de l’Evangile : maximes d’orgueil, en ne parlant que de fierté, de hauteur & de mépris : maximes de vengeance, en donnant la fausse valeur de leurs héros pour la vraie grandeur d’ame qui consiste à ne rien laisser impuni : maximes de cupidité & du plus sordide interêt, en exposant aux yeux d’un public tous les artificieux détours des usuriers, pour s’enrichir du bien des familles, des orphelins & des veuves : maximes d’impureté, en exposant sur la scéne les intrigues amoureuses de mille amans profanes.

89. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

n’enseigne-t-elle aucune intrigue ? […] Racine étendit cette idée, & dans Bajazet fit paroître des Sultannes amoureuses, mais avec dignité, & qui n’avoient que des vûes de mariage, encore même leurs projets étoient traversés par l’indifférence du Prince, l’intrigue du Visir, les horreurs & les risques d’une conjuration, qui par des diversions continuelles émoussoient les traits d’une passion si agitée. […] Cette séparation, si convenable, seroit ridicule à Paris, où l’on se fait une fausse politesse de mêler par-tout les femmes, jusques dans les endroits où elles ont le plus de liberté, & souvent le plus d’intrigues.

90. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Ce ne sont point des ouvrages de génie ; point de grand dessein, d’intrigue bien nouée, d’heureux dénouement : ce sont des développemens voluptueux des passions, qui enseignent, graduent, sont savourer le vice. […] ce qui se passe tête à tête peut-il faire une intrigue, un dénouement ? […] Ces petits soi-disans drames de trois ou quatre scènes, qui dans une action d’un quart d’heure forment un croquis d’intrigue, se rapportent, dit-on, à une sentence ou proverbe (& pourroit se rapporter à trente), qui est l’ame, dit-on, le fonds, le mot de l’énigme ; comme presque toutes les fables d’Esope, de Phedre, de la Fontaine, qu’on commence ou termine par quelque trait de morale, elles forment chacune un petit drame, qu’il ne faudroit qu’étendre pour en faire des Proverbes dramatiques.

91. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

La magie du Spectacle, la vue d’une aimable Actrice ; les beautés qui remplissent les loges ; tout nous porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des Drames dont l’intrigue agréable & galante, dont le stile léger & délicat, nous invitent à nous livrer à la tendresse. […] Le sujet est contre la décence ; l’intrigue & l’action forment une image révoltante ; les détails respirent la passion même : en un mot, tout peint & célèbre la volupté ; on la fait pénètrer par les yeux & par les oreilles jusques dans le fond de l’ame. […] On sçait par cœur les Contes de M. de Voltaire sur lesquels on a composé l’intrigue des deux Pièces que je vais éxaminer : il est donc facile de démêler ce qu’on ne représente qu’à demi.

92. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Il est très faux qu’il soit utile au public de rassembler les citoyens au spectacle ; ils n’y voient que les excès, les intrigues, le succès des passions ; il n’y forment que des parties de débauche, des sociétés de vice, des liaisons de crime. […] Quel rapport entre des mystères de la religion grossièrement rendus, il est vrai, mais édifiants, et des intrigues profanes, le plus souvent criminelles, polies, si l’on veut, élégamment composées, mais très pernicieuses, entre une confrérie formée par la religion pour des exercices pieux, et une troupe de gens dissolus rassemblés par le libertinage ? […] « Le luxe, dit cet Historien, à peu près dans les mêmes termes que le Journal d’Henri III, le luxe, qui cherchait partout des divertissements, appela du fond de l’Italie une bande de Comédiens, dont les pièces toutes d’intrigue, d’amourettes et d’inventions agréables pour exciter et chatouiller les passions les plus douces, étaient de pernicieuses écoles d’impudicité.

93. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Chants, danses, masques, discours, tableaux, intrigues, romans, parures,licence, assemblage de sexe, compagnies, passions, etc. tout s'y trouve à la fois, relève et assaisonne l'un par l'autre ; choix, délicatesse, raffinement, variété, multitude, assortiment, gradation, continuité, magnificence, éclat, profusion, tout y est porté à la perfection par l'esprit, l'étude, les talents, l'exercice, l'adresse. […] Style froid, intrigue mal liée, dénouement trivial, mauvaise musique, Acteurs ignorants, etc. que sais-je ? […] Tout est, à la vérité, spectacle sur la terre, affaires d'Etat, abaissement, élévation des hommes ; tout y est comédie, ridicules, intrigues, fourberies, galanteries.

94. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Tout ce qui se fait dans les représentations malheureuses, ne porte qu’au mal, dit saint Chrysostôme : les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards des yeux, les mouvemens du corps, le son des instrumens, les sujets mêmes, les intrigues des comédies ; tout y est plein de poison, tout y respire l’impureté. […] C’est-là, où par des attitudes & des regards plus éloquens que les expressions, on est excité à observer tous les mysteres de l’iniquité, & qu’on apprend à conduire habilement à sa fin toutes les intrigues criminelles ; ensorte que tout ce que la corruption peut inventer pour plaire & séduire, y est comme réduit en art. […] Vous la verrez représentée comme le principe de toutes les vertus, l’ame de tous les événemens, le ressort secret de toutes les actions, le mobile de toutes les fortunes ; & n’est-ce pas là l’intrigue de tout théâtre ? […] Allez cependant leur faire apprendre à cette école de vertu l’art de conduire habilement une intrigue, de vous dérober les secrets de leur cœur, l’art de nourrir, d’entretenir une passion que toutes les bienséances condamnent. […] vous ne savez pas même ce que c’est qu’innocence ; l’intrigue n’est pour vous qu’un amusement.

95. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

C’est l’oubli de ces lois canoniques, qui a fait naître l’ambition et la soif des richesses dans le cœur des prêtres, et a causé, par leurs intrigues et leurs entreprises criminelles, tant de troubles, tant de désordres, tant de guerres de religion, tant d’assassinats et de régicides, dont malheureusement abonde l’histoire des peuples de la chrétienté. […] De tout côté cette secte impie signale ses perfides projets par des intrigues ambitieuses et par les effets de sa funeste influence ; déjà elle publie des écrits remplis de fausses doctrines où elle proclame audacieusement la désobéissance et la résistance aux autorités légitimes, et y répand les principes abominables du régicide.

96. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

tromper les maris, les pères, les mères, favoriser, nouer les intrigues, donner des rendez-vous, porter les paroles, remettre les lettres. […] Je conviens en effet que si la diminution, le dégoût, le mépris de la chasteté, le goût, l’impression du vice, le moyen de tromper les surveillants, de faire réussir une intrigue, de satisfaire ses passions, sont les fruits qu’on se propose de tirer du théâtre, on a parfaitement réussi.

97. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Non : il se fit redouter par ses intrigues, haïr par ses vengeances, mépriser par son luxe. […] on y forme des passions, on y lie des intrigues, on y donne des rendez-vous ; il faut y faire des emplettes, payer des rafraîchissements.

98. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Il commence par la définition des Comédies déshonnêtes : Ce sont celles, dit-il, où les hommes et les femmes s’entretiennent des intrigues d’amour, dansent au son des chansons les plus tendres, et donnent publiquement des leçons d’un crime qu’on n’ose commettre qu’en secret, tant ce crime est honteux : les entretiens n’en peuvent donc pas passer pour honnêtes ; et quoique la corruption du siècle les tolère, ils n’en sont pas moins criminels. […] Del Monaco assure que tous les Auteurs qu’il a lus sur ce sujet sont du sentiment qu’il y a péché mortel pour les Comédiens, parce qu’ils disent des paroles équivoques, et se servent d’expressions tendres ; parce que les femmes jouent avec les hommes sur le Théâtre ; parce qu’on y traite des intrigues d’amour ; parce que quoiqu’on les dise réformées on les rend agréables, et ainsi opposées à la pureté du cœur, commandée aux Chrétiens.

99. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

en effet, si l’on y représente le martyre d’une Sainte, ne faut-il pas que ce soit une intrigue d’amour qui la fasse mourir ? […]  » Mais supposé qu’il n’y ait rien dans les comédies qui puisse blesser l’innocence des jeunes gens, ni exciter en eux des passions dangereuses : supposé que de trente pièces de théâtre il y en ait une qui ne blesse point ouvertement la pureté, et l’innocence : supposé qu’il n’y ait rien dans les ajustements, dans la nudité, et dans les gestes des Comédiennes, qui blesse la modestie, et qui ne réponde à la pureté et à la piété des vierges qu’elles représentent : supposé que les personnes qui y assistent ne puissent inspirer aux jeunes gens l’esprit du monde et de la vanité qui éclate dans leur manière de s’habiller, dans tous leurs gestes, et dans toutes leurs actions : supposé que tout ce qui se passe dans ces représentations malheureuses ne porte point au mal ; que les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards, les mouvements du corps, le son des instruments, les sujets mêmes et les intrigues des comédies, enfin que tout n’y soit point plein de poison, et n’y respire point l’impureté : Vous ne devez pourtant pas laisser d’empêcher vos enfants, de s’y trouver ; Hom.

100. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Je demande d’abord, si l’on peut donner le nom de Poème dramatique à l’Ouvrage informe qui ne contient que des Scènes mal-cousues, & dans lequel on ne voit ni intrigue, ni caractère principal ?

101. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Leurs Tragédies charmeront pourtant toujours les Spectateurs, par la seule beauté de la diction & des pensées ; par l’intrigue prise dans le fond du sujet, & par les diverses passions, qu’elles éxcitent.

102. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Comme on met dans les opéras bouffons, dans les comédies à ariettes l’indécence en action ; comme tout conspire à faire perdre la pudeur, d’abord par le sujet qui est contre la décence, ensuite par l’intrigue et l’action qui forment des images séduisantes, par des détails qui respirent la passion même ; comme enfin tout peint et célèbre la volupté, ou la fait pénétrer par les yeux et par les oreilles jusque dans le fond de l’âme ; l’harmonie d’une musique voluptueuse achève de porter l’ivresse dans les sens des spectateurs.

103. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Jamais il ne composa que de goût & de génie : il lut quelques comédies Espagnoles, il y prit des intrigues, des bons mots, des situations théatrales, qu’il enchassoit dans ses farces. […] Nous avons, dit-il, des tragédies, comédies, tragi-comédies (comi-tragédies), comédie bourgeoise, comique l’armoyant, tragédies divines ou opéra pastoral, opéra comique, piece d’intrigue, piece de caractere, piece de l’état de nature, farce, parades, marionnetes, débit d’orviétan, &c. […] L’intrigue & le dénouement des pieces de Moliere est fort peu de chose. […] Intrigue, dénouement, dialogue, choix des personnages, tout décelle le même esprit : Tout a l’humeur gasconne en un Auteur gascon ; Calprenede & Juba parlent du même ton.

104. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Il ne ressemble en rien à la Pastorale, quoique son intrigue soit ordinairement champêtre ; elle ne nous peint que les amours des Bergers, au lieu qu’il nous représente tout à la fois les mœurs naïves des gens de la campagne & les actions du menu Peuple de nos Villes.

105. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Si, par quelque intrigue, les pieces de ce genre prennoient faveur, nos dramatiques n’auroient plus qu’à fouiller dans les greffes des parlemens, pour trouver une foule de sujets de cette force, & même encore plus piquans : c’est une mine abondante que nous leur offrons à exploiter. […] Sur ce canevas, il arrange & distribue les rôles : on parlera, on déclamera, on chantera, on dansera, on rira : voilà mon intrigue. […] Comment y citer la tendresse, y compter des fleurettes, y former des intrigues ? […] On a mal-à-propos partagé les Œuvres de Lafontaine en deux recueils, l’un de fables & l’autre de contes ; du moins l’on a mal remplis le recueil de fables, non-seulement parce que ces deux mots sont synonimes, un conte est une fable, une fable est un conte, l’intrigue d’une piece de théatre est une fable, une histoire fausse est une fable, mais parce que, supposant la distinction ordinaire, Lafontaine, bien différent d’Esope & de Phedre, a fait incomparablement plus de contes que de fables. […] semblable à celui qu’on voudroit nous faire accroire qu’il se trouve dans quelque bonne maxime que débitent quelque fois les acteurs, qui ne guériront & n’empêcheront jamais les profondes blessures que font à la vertu le fonds de la piece, l’objet de l’intrigue, le libertinage des rôles, la licence des décorations, la très-mauvaise morale qui y domine, & qui, comme I’ivraie que l’homme ennemi seme dans le champ, l’étouffe totalement le bon grain.

106. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Il fait voir l. 2, c. 1, combien les plaisirs des sens, les plaisirs du monde sont opposés à l’Évangile, & c’est le langage de tous les Chrétiens ; il distingue les plaisirs grossiers, les crimes énormes qu’on n’entreprend pas de défendre, quoiqu’on s’y livre, & les plaisirs qu’on traite d’indifférends : la danse, le jeu, la comédie, les spectacles, les intrigues, le commerce de galanterie qui sont des acheminemens aux plus grands vices ; & il soutient avec toute l’Église qu’ils sont défendus. […] Ces objets n’excitent dans l’ame que des mouvemens doux & tranquilles qui ne portent à aucun péché, & ne favorisent aucune passion, ils invitent même à louer, à aimer, à admirer un Dieu dont ils peignent les perfections, mais les beautés théatrales, vanités des vanités, pompe du monde, attraits de la chair, cette musique efféminée, ces paroles tendres, ces intrigues galantés, ces nudités, ces gestes, ce fard, ce luxe ne viennent que du vice, ne portent qu’au vice, n’entretiennent que les passions les plus criminelles, & ne peuvent que conduire au dernier crime. […] Ce Prince voulut encore que l’Acteur qui joueroit ce personnage fut habillé en homme du monde, l’épée au côté avec des dentelles , pour écarter toute idée d’état ecclésiastique ou religieux, & ne peut donner lieu de penser que tous ceux qui sont dans cet état sont des hypocrites ; car telle étoit la malice de Moliere en habillant son Tartusse en Abbé, ce qui étoit contre son plan même, puisque le Tartusse est destiné à épouser la fille d’Orgon ; sur quoi roule toute l’intrigue, il est supposé laïque, & non d’un état qui exclud le mariage.

107. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Ce qui en troubloit la paix, & renversoit toutes les intrigues. […] A la cour, où d’agréables farceurs jouent tous les personnages qu’ils croyent propres à faire leur fortune, la beauté avec ses charmes, la politique avec ses intrigues, l’orgueil avec son luxe, la comédie avec ses traits efféminés, l’hypocrisie avec ses dissimulations, la volupté avec se délicieux repas, le bal & le spectacle avec leur mélange des deux sexes, hélas ! […] Tout le reste est indifférent, comme à un acteur l’intrigue & le dénouement de la piece qui lui sont étrangers.

108. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Je rougirais de rapporter les mots indécents, les bouffonneries dont la scène retentit, et les péchés qu’on y joue, « scenæ sales inverecundos pudet referre, et accusare quæ fiunt », les chansons des Acteurs, les intrigues des adultères, les jeux dissolus, « agentium strophas, adulterorum fallacias, scurriles jocos ». […] La matière des comédies n’est que la séduction des jeunes filles, et les intrigues des coquettes. […] Les spectacles sont des voluptés qui souillent l’âme par tout ce qui s’y fait : « Voluptates quæ inquinant per ea quæ his geruntur. » Les tragiques ne s’occupent que des forfaits des Rois, les comiques des amours et des intrigues des coquettes ; le théâtre n’est qu’un lieu de débauche, « theatrum prostibulum ».

109. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Son Code sur le mariage n’est que l’extrait des comédies, le résultat de leur intrigue, de leur dénouement, de leur systeme de morale. […] C’est le point fondamental dans les Etats de Thalie, toutes les comédies finissent par le marioge, toutes les intrigues ne tendent qu’au mariage.

110. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Il étoit très-opposé à la faction des Médicis, qui vouloient asservir Florence, & y réussirent enfin, perfas & nefas, à force de guerres civiles, d’assassinats, d’intrigues sans nombre, qui forment l’histoire la plus chargée & la plus odieuse : on pourroit en tirer vingt tragédies. […] Les comédies de Moliere, de Regnard, &c. sont pleines de fripons, & c’est ce qui en plait le plus, ce qui en forme l’intrigue.

111. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Un Dieu peut descendre tout-à-coup changer la face d’une intrigue, ou faire terminer une Pièce dont le dénouement devenait trop difficile ; mais je doute que les Spectateurs voulussent se contenter d’un tel moyen, employé ailleurs qu’à l’Opéra-sérieux : une maison peut s’écrouler, tel personnage peut être atteint d’une maladie imprévue ; mais on se moquerait du Poète qui aurait recours à de semblables expédiens.

112. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

Le faible intérêt qu’on prend aux Poèmes lyriques, ne mérite aucune attention : il est impossible qu’on soit beaucoup affecté de ce qui concerne leurs Personnages, puisque la musique refroidit nécessairement l’intrigue, & empêche d’entendre une grande partie des paroles ; d’ailleurs, l’action des Drames chantants est ordinairement très-peu de chose.

113. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Pour réussir dans leurs projets ambitieux, ils y employèrent toutes sortes de moyens, souvent les plus criminels de séduction, de violence et de cruauté, afin d’extorquer les biens d’ici-bas, et ils allèrent même jusqu’à usurper des principautés et des royaumes, après en avoir expulsé les souverains légitimes, par des intrigues, par des séditions et des complots, dont l’histoire fournit de nombreux exemples.

114. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Votre présence au théâtre est un sujet de scandale pour les auteurs dramatiques, qui, pour flatter la corruption de votre cœur, composent licencieusement et chargent la scène d’intrigues amoureuses et d’impiétés révoltantes.

115. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Tout à coup l’objet change, ce n’est plus une conjuration, c’est une intrigue amoureuse ; sans à propos, sans vraisemblance, on met gratuitement sur le compte de l’amour les crimes de l’ambition ; et M. de Voltaire se résout à s’écarter d’une histoire connue en faveur d’une épisode qui détruit le fonds de son sujet.

116. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Il est pourtant vrai que la tragédie est plus difficile, qu’il y a moins de poëtes tragiques que de comiques, & de bonnes tragédies que de bonnes comédies ; sur-tout que la tragédie est de sa nature, plus châtiée, plus décente, moins dangéreuse pour les mœurs ; mais tout sera équitablement balancé par l’aréopage dramatique, il vaut bien mieux que celui de Paris : il est composé des personnes d’un mérite distingué, récommandables par leur érudition, leur probite, leur intelligence, à l’abri de tout soupçon, qui jugeront avec connoissance, & sans partialité  ; au lieu qu’à Paris c’est une troupe de comédiens & de comédiennes, grands Seigneurs & petits maîtres , dit Voltaire, qui s’assemblent pour juger les pieces ; leurs séances sont des vraies scénes comiques, souvent tragiques, pour le pauvre poëte, qui, après avoir long-tems fait sa cour, & essuyé les hauteurs, les caprices, les railleries, les mépris de ce grave sénat, est réfusé avec dédain, & ne peut esperer de succès que par la sollicitation, les présents & l’intrigue, foible garant de la bonté de la piece. […] Peut-être que la loi imposée aux auteurs d’observer les loix de la décence dans les paroles, les actions, les intrigues, a fait exclure des ouvrages qui par leur natures ont remplis d’une morale lubrique, & que la musique & la danse échauffent à l’excès : motifs qui n’auroient rien que de louable ; d’ailleurs quelque chatié que fût un opéra, l’exécution en seroit périlleuse ; les actrices, les danseuses, les chanteuses, les figurantes, en feront nécessairement l’écueil de la vertu. […] Conclaviste des Medicis, & déploya dans le Conclave son talent pour l’intrigue, & son zéle pour son Maître. […] Ainsi les intrigues d’un comédien procurerent la Thiare à un amateur de la comédie ; comme on n’avoit pas alors beaucoup de comédies, le Pape fit répresenter la Penulus de Plaute.

117. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

De plus de quatre cens Tragédies, qu’on a données au Théatre, depuis qu’il est en possession de quelque gloire en France, il n’y en a pas dix, qui ne soient fondées sur une intrigue d’amour, ce sont ses expressions. […] Une coquetterie perpétuelle, un Théatre, où il n’est question que d’intrigues d’amour, & où le public ne veut que les nudités du Corrége &c &c, sont-ils bien propres à exciter à la vertu & à l’horreur du vice ? […] « D’ailleurs, dit-il, la plupart des piéces Saintes, ne le sont, que par le nom, & la liberté que se donnent toujours les auteurs d’ajouter à la vérité historique, les incidens propres à amuser les spectateurs, en fait des Drames doublement scandaleux ; comme dans la Tragédie de Judith, on a inventé l’intrigue de Mizaël. » Et quelque égayée que fût cette piéce par les intrigues de l’amour profane, après avoir été applaudie pendant un Caréme, elle fut sifflée à la rentrée d’après Pâques. […] Illicites & criminels, parce que ce ne sont que des intrigues d’amour, qu’une coquetterie perpétuelle, & que tout y prêche le plaisir de la galanterie. […] Illicites & criminels, parce qu’on y loue le crime, & qu’on y met sous les yeux des spectateurs, l’intrigue la plus licencieuse, & la passion la plus criminelle.

118. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Cyr dans la plus exacte décence : pièce sainte, nulle intrigue d’amour, actrices les plus modestes, nul mélange de sexe, compagnie la plus respectable, maison Religieuse, fondatrice distinguée par sa piété. […] est-ce dans les divines Ecritures, dans les ouvrages immortels d’Augustin, de Chrysostome, de Thomas d’Aquin, qu’on apprend les importants mystères de l’intrigue et du dénouement d’une comédie ?

119. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Les Eaux Minérales de Spa, d’Aix-la-Chapelle, & en France les Eaux de Bourbon, de Bareiges, fameuses par les guérisons qu’elles operent, le sont encore plus par les intrigues & les galanteries dont elles sont le théatre. […] L’Allemande, aussi belle que l’Actrice Françoise, étoit sans finesse ; mais l’Actrice étoit une rusée, qui savoit tous les tours & toutes les intrigues de l’amour. […] Le feu est un acteur avec qui on n’aime pas à se jouer, & qui a bientôt fini le dénouement des intrigues.

120. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Point d’intrigues, de dénouement, de liaison des scenes, ce ne sont que des couversations de deux ou trois Académiciens, comme les dialogues des morts, qui font la satyre de chacun d’eux, quelquefois ingénieuse, souvent grossiere, toujours piquante. […] L’amour, dit Bossuet sur la comédie, l’amour, cette foiblesse malheureuse, cette plaie profonde de l’humanité, ce sujet éternel de la vigilance & de la crainte des élus, regne éternellement sur le théatre avec ses intrigues, ses transports, ses excès. […] Les Actrices ont une banque à part, leurs charmes sont une monnoie sort recherchée ; les intrigues, les sociétés sont des monopoles, le prix hausse ou baisse à leur gré.

121. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Les scandales des Dieux du paganisme, les intrigues, les débauches, les passions en prirent la place, et malgré tout ce que l’ancien spectacle pouvait avoir de défectueux, on voit aisément que les mœurs et la religion n’ont rien gagné au change. […] Tertullien rapporte qu’une femme Chrétienne étant allée à la comédie, y fut possédée du Démon, et que le Démon répondit, quand on l’exorcisait : « J’ai eu droit de m’en saisir, je l’ai trouvée dans ma maison. » C’est dans l’Eglise que la parole de Dieu s’annonce avec fruit, touche et nourrit les âmes, et non pas aux coulisses, aux foyers, à l’orchestre, dans les décorations, les danses, les intrigues. […] Qu’ils peignent toutes les passions, à la bonne heure ; ils les sentent, ils y sont livrés, leur cœur en est le premier théâtre, de l’abondance du cœur la bouche parle, la nature agit et tient le pinceau ; les intrigues, les galanteries font tout le tissu de leur vie ; ils font sur la scène ce qu’ils font ailleurs.

122. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Il écoute avec extase ; caractères, intrigues, catastrophes, sentimens, diction, intérêt, situations, ensemble, tout enfin y est merveilleux, admirable !

123. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

Et pour les Tragédies ils en faisaient d'ordinaire l'ouverture, ou bien en soutenaient la catastrophe par leur présence, soit pour dénouer les intrigues qui paraissaient indissolubles, soit pour apaiser la douleur, l'horreur et les autres passions violentes, ou pour donner des assurances des bons effets qui devaient suivre les choses qu'on avait vues dans le trouble.

124. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

 « Heureux, si le Théâtre au bon sens ramené, N’avait point, de l’amour aux intrigues borné Cru devoir inspirer d’une aveugle tendresse Aux plus sages Héros la honte et la paresse : Peindre aux bords de l’Hydaspe Alexandre amoureux, Négligeant le combat pour parler de ses feux, Et du jaloux dessein de surprendre une ingrate Au fort de sa défaite occuper Mithridate : Faire d’un Musulman un Amant délicat Et du sage Titus un imbécile, un fat, Qui coiffé d’une femme et ne pouvant la suivre Pleure, se désespère, et veut cesser de vivre … … … … … … … … … … … … Mais on suppose en vain cet amour vertueux : Il ne sert qu’à nourrir de plus coupables feux L’amour dans ces Héros plus prompt à nous séduire, Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire. » Au regard des Anglais, que la paix multiplie chaque jour dans le Royaume, ils seront bien aises d’avoir un excellent Auteur de leur nation traduit dans une langue qu’il leur est nécessaire de savoir pour vivre en un pays étranger avec quelque plaisir et quelque satisfaction.

125. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

 » « Le manège et l’esprit d’intrigue viennent d’inquiétude et de mécontentement : tout va mal quand l’un aspire à l’emploi d’un autre.

126. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Les Comédies modernes n’ont pour base, et souvent pour objet, que des intrigues d’amour et de mariage.

127. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Protectrices du vice opulent, redoutées de la vertu indigente, le grand ressort de toutes les intrigues, elles voient à leurs genoux les hommes de tous les états. […] C’est le dénouement des Précieuses ridicules, où des Marquis soi-disans sont reconnus pour des laquais, & de vingt autres, où une lettre venue à propos dévoile le mystere & dénoue l’intrigue. […] Mais le détail est très-bon & souvent neuf, les portraits sont fins & très-vrais : cette toilette, vîte, vîte, un miroir , cette plume élancée avec grace , les nouvelles étoffes examinées, essayées, cette dame d’atours consultée, ce mépris des amans qui la payent, & qu’elle favorise pour les voler, leur age, leur figure, leur caractere, ce goût pour un petit-maître frivole & romanesque, sa figure est charmante, voilà ce qu’il vous faut , les mœurs des courtisannes, leurs intrigues, leurs manœuvres, leurs mensonges, leurs friponneries, leur avarice, leurs inconstances, les folies, l’aveuglement de leurs amans : Moliere tant vanté n’a rien de mieux. […] Le style en est décent, & quelques situations attendrissantes : mais elle blesse les bonnes mœurs, comme bien d’autres, en intéressant pour un séducteur, une fille amoureuse qui se fait enlever par son amant, & pour le fruit illégitime d’une union clandestine faite à l’insu des parens, sans observer aucunes regles, ni canoniques, ni civiles, à qui on donne le nom sacré de mariage, & qu’on tâche de réhabiliter par le consentement forcé du père ; au lieu de donner horreur des intrigues qui deshonorent les familles. […] Verroit-on encore sur vos répertoires le Théatre entier de Dancourt, qui n’a peint que des chevaliers d’industrie, des femmes d’intrigue, en un mot que des courtisannes & des fripons ?

128. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Malgré la liberté qui regne dans les Opéra-comiques, ils sont moins dangereux que les drames dont l’intrigue & le dénouement ne sont pas d’un trop bon exemple, on s’y porte pourtant en foule, & nos prudes n’ont ni assez d’yeux, ni assez d’oreilles pour Isabelle & Gertrude. […] Au reste quelle est la comédie dont l’intrigue & le dénouement ne soit d’un mauvais exemple ?

129. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

C’est un Poëte qui traite l’histoire comme une intrigue de théatre, il accommode à son gré la fable, pour préparer le dénouement qu’il se propose. […] Par malheur la plupart des pieces n’inspirent que la fourberie, les intrigues, les fripponneries, pour réussir à satisfaire la passion.

130. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

On y voit la passion la plus généralement répandue et la plus à craindre s’élever sur les ruines de toutes les vertus, dominer dans presque tous les cœurs et fonder les principaux intérêts ; on y voit les faiblesses et les crimes qu’elle traîne à sa suite, déguisés, palliés par les tours ingénieux d’une morale aussi fausse que séduisante, justifiés, autorisés par de grands exemples, ou présentés sous des traits qui les font paraître plus dignes de compassion que de censure et de haine ; on y apprend à nouer les intrigues d’amour ou à en parler le langage, à en adopter les prétextes ou en répéter les excuses ; on y voit les autres passions les plus ardentes et les plus dangereuses, ces passions qui sont les secrets mobiles du cœur humain et qui enfantent tous nos malheurs, l’orgueil, l’esprit de domination, le ressentiment des injures prendre un air de noblesse et d’élévation qui semble les rapprocher de la grandeur d’âme et du vrai courage. […] L’objet de la plupart des drames les plus estimés n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désordres faits pour séduire la jeunesse inconsidérée, des fourberies capables de suggérer mille moyens de mal faire ?

131. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Les Comédiens et les Comédiennes ne montant sur le théâtre que pour y parler d’intrigues de mariages, ou d’amourettes. […]  » Il est nécessaire qu’on sache que ce Saint Docteur n’entend pas parler des Comédies, telles que les dépeignent les Conciles et les Pères, et telles qu’on les représente encore aujourd’hui, ou comme nous l’avons déjà dit, on ne voit qu’intrigues de mariages, ou d’amourettes et que des paroles équivoques, qui ne tendent qu’à exciter, ou à entretenir les passions les plus déréglées et les plus honteuses.

132. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Toute la Scene roule ordinairement sur une intrigue amoureuse : le Héros s’expose aux plus grands dangers pour la faire réussir, & quand l’obstacle ne céde point à la passion, il se livre au désespoir, la mort qu’il se donne est le dénouement de la Tragédie.

133. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Combien de fourbes, de femmes d’intrigue, de fripons, de valets, qui arrachent le secret des familles, & en abusent pour tromper leurs maîtres !

134. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Je ne vois rien dans notre Langue de plus agréable que le petit Roman de la Princesse de Cléves : les Noms des Personnages qui le composent sont doux à l’oreille et faciles à mettre en Vers : l’intrigue intéresse le Lecteur depuis le commencement jusqu’à la fin ; et le cœur prend part à tous les événements qui succèdent l’un à l’autre.

135. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Les mimes sont ceux, ajoute ce Père, qui copient les actions humaines pour les tourner en ridicule dans la comédie ; leurs fables sont mêlées d’intrigues ; on y voit des filles séduites, et le commerce odieux des femmes galantes28. » Saint Bernard, qui vivait dans le douzième siècle, n’a pas laissé de condamner les représentations théâtrales, quoiqu’elles fussent alors très-rares, sous prétexte que ces sortes d’exercices flattent les passions en retraçant des actions criminelles29.

136. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Il y a près de deux mille ans, que les Comédies Atellanes ont porté cette dépravation à Rome : les Comiques Latins, qui nous restent, nous l’ont transmise : et, depuis que le Théâtre moderne subsiste, les intrigues d’amour ont toujours fait le fond des Comédies, Sans parler de l’utile, qui doit toujours marcher à côté de l’agréable, (et qui se trouve rarement dans une action, où il ne s’agit que d’amour et de mariage) nous voyons que l’agréable même y manque.

137. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

On commencera par m’opposer que mon systême (toute proportion gardée) peut être comparé à celui de Platon, par rapport à sa République : il aurait fallu, pour la peupler, que ce Philosophe eût créé des hommes nouveaux ; et, pour fonder le Théâtre que je propose, on dira qu’il faudrait pétrir des hommes d’une pâte toute nouvelle : on ajoutera qu’il est impossible que des Spectateurs, qui n’ont jamais connu d’autres Spectacles que ceux où l’amour sert de base, où cette passion anime les intrigues, où elle détermine presque les caractères, et où enfin les épisodes et la diction ne respirent que l’amour, il est impossible, dis-je, que de tels Spectateurs adoptent précisément le contraire, et ne soient pas révoltés par mon système.

138. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Les expressions, dit-il, tome I. page 674, les gestes, les tours, les intrigues, tout porte au faux amour. […] Après avoir présenté à la Cour les Lettres patentes, par eux obtenues du Roi, afin qu’il fût permis de jouer leurs Comédies, ils furent renvoyés, & défenses à eux faites, de plus obtenir & présenter à la Cour, de telles Lettres, sous peine de dix mille livres d’amende. » Ce fait, cité par Mrs. les Encyclopédistes, nous est confirmé par Mezeray « le luxe, dit cet Auteur, appella du fond de l’Italie, une bande de Comédiens surnommés Li Gilosi, dont les piéces toutes d’intrigues, d’amourettes & d’inventions agréables, pour exciter & chatouiller les passions, étoient de pernicieuses Leçons d’impudicité. Ils obtinrent des Lettres patentes : le Parlement les rebutta comme personnes, que les bonnes Mœurs, les Saints canons, & les Peres de l’Eglise avoient toujours réputées infames, & leur défendit de jouer, ni de plus obtenir semblables lettres, sous peine de dix mille livres d’amende. » Il est donc constant, que les Comédiens voisins du dix-septieme siécle, n’enseignoient que Paillardises, & que leurs piéces, toutes d’intrigues, n’étoient que de pernicieuses leçons d’impudicité. […] Est-il quelqu’un des spectateurs, qui ne revienne avec un cœur moins chaste, de ces spectacles, où les expressions, les gestes, les tours, les intrigues, tout porte au faux amour ? 

139. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Le théatre fait un grand usage des portraits dans plusieurs drames : celui d’une maitresse donné, perdu, trouvé ; un amant déguisé en peintre, un peintre entremetteur, une farce, une intrigue, un dénouement usé, & fort peu réjouissant : mais ce ne sont que des incidens. Ici un portrait est l’objet unique, l’intrigue, le dénoument & toute la piece : c’est peut-être la premiere fois qu’on a fait une pareille entrée & un pareil drame. […] Tout savant qu’il est, notre écrivain danseur n’observe aucune regle usitée de temps, de lieu, d’action, intrigue, dénouement, liaison d’actes, tout est négligé, tout est violé, son dessein est trop vaste, il entraîne une infinité de choses éloignées, étrangeres, disparates : un peu d’économie théatrale en eût fait plusieurs drames.

140. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Leur vie est pleine de traits comiques, de caracteres plaisans, d’intrigues toutes faites : la mine est inépuisable, il seroit aisé de l’exploiter. […] A force d’intrigues & de sollicitations, & sous la condition de quantité de changemens que Moliere promit d’y faire, la défense sur levée. […] Pour augmenter l’embarras, on introduit dans la maison de Moliere, je ne sai à quel titre, de domestique, d’ami, de pensionnaire, qui tous sont faux, lequel suborne la servante qui est vieille & fort laide, & inspire à la fille Bejard des soupçons affreux contre son amant, qu’on accuse de vouloir l’enlever : l’intrigue se découvre, Moliere est furieux, & veut se venger.

141. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Il se mêloit de toutes les intrigues galantes de la Cour, & se plaisoit à brouiller les amans & les maitresses, & de là il alloit faire assembler les Communautés religieuses en chapitre, & leur faisoit des sermons sur la sainteté de leur état. […] Cinq grandes batailles, toutes les provinces dévastées par les Huguenots, la Religion Catholique dans le plus grand danger, tous les Princes & grands Seigneurs divisés & soulevés, les troupes étrangères par-tout répandues, la rebellion de la Flandre contre l’Espagne, l’ambition des Guises, les troupes, l’argent, les intrigues de Philippe II, le massacre de la S. […] Toutes les femmes, il est vrai, donnent à peu près la même scene à leur toilette ; mais celle d’une Actrice, incomparablement plus variée, plus animée, plus peuplée, plus libre, pourroit fournir bien plus d’incidens, d’intrigues, de portraits, de bons mots.

142. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Alors Lorenzo fait ces commentaires impertinents sur l’intrigue nouée en sa faveur par Dominique. « Vous voyez, Madame, que l’intérêt gouverne tout. […] Rend-grâce ; « Car il faut bien qu’un Lévite y ait part, vu que si pas-un d’eux ne s’en mêlait, aucune intrigue soit publique soit particulière n’irait son chemin. […] fils de Darès Prêtre de Vulcain sont en équipage de gens de qualité, et se battent contre Diomède, l’un des héros du parti des Grecs : Vulcain tire d’intrigue Idœus après un mauvais succès dans le combat.

143. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

L’Auteur assure que tous les faits sont vrais, qu’il n’en fait le récit que pour faire connoître les mœurs, les intrigues, les bassesses, la coquetterie de ces créatures : portraits qui ne sont que trop vrais, & la plupart bien coloriés. […] Attentive aux progrès de votre passion, j’eus recours aux manèges, à l’intrigue, à l’hypocrisie, & vous amenai au point de vous avilir jusqu’à vouloir m’épouser publiquement : noirceur horrible, contre laquelle l’autorité devroit sévir.

144. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

une aventure amoureuse, où l’intrigue, les obstacles, les moyens, le succès, le dénouement, les sentimens, les discours forment un vrai roman ; une galanterie continuelle, mise artificieusement en action, assaisonnée de chants efféminés, de danses lascives, d’attitudes indécentes, de décorations licencieuses, de passions les plus vives, de crimes applaudis, exécutée par des Actrices immodestes, libertines, dans la parure la plus rafinée, environnées dans les loges de spectatrices enivrées de plaisir, armées des artifices de la plus décidée coquetterie, & dans le parterre de l’irréligion & de la débauche, où la vertu la plus affermie se perd dans une forêt de pieges, où la séduction est au comble par le plaisir le plus exquis & la pompe la plus éblouissante. […] Thomas, contre les fausses interprétations que le relâchement lui a données, & après avoir démontré combien les spectacles sont contraires aux divines Ecritures, combien ils sont dangereux en effet, & dans le sujet des pieces, & dans la maniere de les représenter, dans les Actrices, les danses, les masques, vices communs à tous les théatres, qui rendent même la scène moderne plus obscène que les scènes Grecque & Romaine, malgré le voile de l’équivoque dont on la couvre, & le mariage qui est le dénouement de l’intrigue, il conclud que les Acteurs & les Actrices sont dans un état de péché mortel & de damnation.

145. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Je répéterai d’abord qu’on doit être maintenant bien convaincu, que le désir d’acquérir des richesses fut toujours, dès la plus haute antiquité, le principal mobile des actions de tous les ministres des cultes religieux ; il fut le motif et la base fondamentale de leur doctrine, de leurs dogmes et de leurs intrigues ambitieuses. […] Il ne faut plus de destitutions, d’épurations, de purifications, et de circulaires destructives du droit d’élection et qui souvent ayant un caractère d’intrigue et de petitesse décèlent le jésuitisme qui ordonne et exige de pareilles mesures, indignes d’une autorité indépendante et qui ne devrait jamais s’abaisser devant aucun parti.

146. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

On les à mis trop souvent en usage, pour qu’un Poète jaloux de se distinguer veuille récourir aux moyens qu’ils offrent de composer une intrigue.

147. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Les fameux Tragiques d’Athènes, & Aristophane même, tout outré qu’il est souvent, nous montrent dans leurs écrits, combien ils s’éfforçaient aussi d’être vrais dans le Sujet, dans l’Intrigue, & sur-tout dans le Dialogue.

148. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

On n’y voit les Comediens & les Comediennes monter sur le Theatre, que pour y parler d’intrigues de mariage & d’amourétes, & representer les passions les plus dangereuses.

149. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Les Docteurs en Théologie de Paris qui ont vu l’exposé ci-dessus, sont d’avis qu’on ne peut accorder les Sacrements à ceux qui jouent, ou qui font jouer la Comédie intitulée le Festin de Pierre, ils les en croient indignes, comme gens qui servent à entretenir le crime ; car ç’a toujours été une doctrine constante dans l’Eglise, que nul Chrétien ne peut ni représenter, ni même assister comme simple spectateur à la représentation des Pièces de Théâtre qui sont remplies d’intrigues amoureuses et d’impiété.

150. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

a élevé dans la loy nouvelle, jusqu’à représenter son union ineffable avec l’Eglise : & n’est-il pas de la derniére indignité, que ce qui sert à poser pour ainsi dire les fondements de la sanctification des Elûs, serve de prétexte & de couverture à des intrigues & à des passions ? […] Mais on ne voyoit dans l’un ny dans l’autre, ny ces intrigues amoureuses, ny ces artifices diaboliques, que l’Enfer a inventez de nos jours pour tendre des pieges plus assûrez à la pudeur, puisque même par pudeur & par une loy d’Auguste, les femmes Payennes n’assistoient point aux combats des Athletes. […] On n’y voit plus des prostitutions, mais on y voit des intrigues d’amour qui y conduisent.

151. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Point d’aventure galante dont on ne puisse faire une pièce dramatique, on l’a fait d’un très-grand nombre, et point de comédie dont ne fit un roman, il ne faut que dialoguer l’un et raconter l’intrigue de l’autre. […] Partout même dénoûment, un mariage ; même intrigue, une passion traversée, conduite par un fourbe ; mêmes personnages, amoureux, confidents, jaloux, valets, servantes. […] L’intrigue de cette pièce fameuse est fort peu de chose.

152. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Purgez et épurez le théâtre, dépouillez-le de tout le prestige des passions et des intrigues érotiques, et réduisez-le à l’expression pure du beau, du grand, du sublime, du généreux ; dès-lors les spectacles, aux yeux de la multitude, perdront tout leur intérêt et le théâtre restera désert : preuve donc que les représentations scéniques, prises dans leur ensemble comme elles se font aujourd’hui, sont évidemment blâmables et doivent par conséquent être généralement interdites aux chrétiens, qui n’y rencontrent ordinairement que des occasions de chute et des périls évidents et certains. […] Voici ce qu’il en dit : « Comme les fauteurs des comédiens soutiennent que saint Thomas leur est favorable, en ce qu’il semble dire que la profession des comédiens n’est pas mauvaise de sa nature, et que l’on peut même contribuer à leur subsistance pourvu que ce soit d’une manière modérée…, il est nécessaire que l’on sache que ce saint docteur n’entend pas parler des comédies telles que les dépeignent les conciles et les Pères, et telles qu’on les représente encore aujourd’hui, où on ne voit qu’intrigues de mariages, ou d’amourettes et que des paroles équivoques, qui ne tendent qu’à exciter ou à entretenir les passions les plus honteuses.

153. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Le Mahomet de Volaire a été arrêté à la quatrieme représentation ; mais les intrigues de la cabale dévote n’ont pas empêché le Pape d’écrire à l’Auteur une lettre flatteuse sur le mérite littéraire de cette piece hardie. […] Rien n’approche des cabales, des intrigues, des persécutions, des dégoûts auxquels sont sans cesse exposés les Auteurs dramatiques.

154. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Quel intérêt peut-on prendre dans les démêlés ou intrigues monastiques, si on fait paroître un mauvais Religieux ? […] Il y dura plus de mille ans, jusqu’au regne de Théodose le grand, qui l’abolit ; de sorte que ce scandale est arrivé peut-être une fois dans un siecle, & jamais il n’a pu y avoir de Vestale qui ait été forcée à prendre, non le voile, mais les bande lettes, malgré une passion & une intrigue toute formée : & comment l’auroient-elles formée avant dix ans ?

155. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Les Cardinaux Richelieu et Mazarin, par un semblable artifice, ont prévenu ou dissipé des intrigues de Cour, dont ils redoutaient les suites. […] Le spectacle fini, le torrent reprend son cours, les conjurés se rassemblent, et l’intrigue s’avance également.

156. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Cependant, c’est l’amour qui fournit les motifs de l’action, des épisodes, de l’intrigue et de la catastrophe. […] J’en ai conclu d’abord que cette Pièce n’était point susceptible de correction ; parce que jamais, à ce qu’il me paraissait, l’action ne pouvait être conduite à sa fin, que par les intrigues d’amour de ces deux Princesses, et j’en étais sincèrement affligé : mais, après avoir bien réfléchi pour tâcher d’exécuter le dessein du Poète, sans suivre la même route, et par conséquent pour corriger la Pièce, en conduisant l’action à sa fin, sans le secours de la passion d’amour ; je crois être parvenu à trouver ce que je n’espérais plus de rencontrer.

157. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Racine, dit-il, avoit formé le plan d’une Tragédie Françoise d’Œdipe, suivant le goût de Sophocle, sans y mêler aucune intrigue postiche d’amour, & suivant la simplicité Grecque.

158. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Que de folles ambitions, que de méprisables intrigues !

159. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Quelque noble qu’il puisse être, je crois qu’au plaisir de voir des intrigues merveilleusement conduites & dénouées, à celui d’entendre des sentimens délicatement développés, & des portraits ingénieusement faits, les hommes préfereront toujours celui d’aller rire d’eux-mêmes, en se regardant dans un miroir qu’un autre Moliere leur présentera.

160. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

On ignorait ce que c’était que de mener sourdement une intrigue amoureuse.

161. (1674) Le Theâtre François pp. -284

A voir la Comedie, à frequenter les Comediens, on n’y trouuera rien au fond que de fort honneste ; & ces enjoûmens, ces petites libertez que l’on reproche au Theâtre ne sont que d’innocentes amorces pour attirer les hommes par de feintes intrigues à la solide vertu. […] Il ne se doit trouuer, à leur auis, que dans des ouurages dont le sujet est tout saint, comme dans vn Polyeucte : mais dans les pieces dont le sujet est Comique, où l’on traite des intrigues amoureuses, & où l’on void regner d’vn bout à l’autre vn valet ridicule, & vne seruante qui ne l’est pas moins, le nom de Dieu ne doit pas estre meslé. […] Quãd toute la piece est leüe, ils en jugent mieux, ils examinent si l’intrigue est belle & bien suiuie, & le denoûment heureux ; car c’est l’eceuil où plusieurs Poëtes viennent echoüer ; si les Scenes sont bien liées, les vers aisez & pompeux selon la nature du sujet, & si les caracteres sont bien soûtenus, sans toutefois les outrer, ce qui arriue souuent. […] Les Intrigues amoureuses. […] Premierement ils sont ácoûtumez à representer des Roys & des Princes, à demesler des intrigues de Cour, & vn Estat Republiquain n’en peut fournir degalantes.

162. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

On les copie si bien, que le plus souvent on ne fait que les traduire ; on en emprunte le sujet, l’intrigue, le dénouement, les sentences, le style. […] Le plus grand mal du théatre ne fut jamais précisément l’indécence grossiere des expressions, on y a toûjours parlé comme l’on parle dans le monde ; son danger, son crime est dans l’assemblage artificieux d’une infinité de choses mauvaises, dont l’union rend nécessairement vicieux, les sentimens de toutes les passions, les exemples de tous les crimes, l’irréligion, la morale corrompue, l’immodestie, le jeu, la mollesse, les intrigues des Actrices, la mauvaise compagnie qui s’y rassemble, la liberté des foyers & des coulisses.

163. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Ce sont des conversations très-communes, souvent basses & grossieres, dont le seul mérite est d’être naturelles, vives, naïves, semées de saillies plaisantes, de mots bouffons, qui font rire ; ce sont les fourberies d’un valet, les intrigues d’un jeune homme, les reproches d’un père, la foiblesse d’un malade, &c. […] Les rafinements, les projets, les intrigues, les traits échapés, les saillies, &c. ne sont point écrits sur le front, & demandent beaucoup d’étude, pour en faire un fidèle portrait.

164. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

« Que dans tous vos discours la passion émue Aille chercher le cœur, l'échauffe et le remue. » Choix du sujet, distribution des scènes, progrès du trouble, intrigues, dénouement, situations, obstacles, dialogue, expression, couleur de visage, inflexion de voix, mouvements, gestes, regards, tout doit être passion. […] Le plaisir du théâtre est précisément le contraire de la contrition, son esprit, son langage l'opposé de celui de la pénitence ; l'adultère, le meurtre, l'intrigue, la fourberie, la vengeance, etc. qui jouent constamment les plus grands rôles, elle s'en accuse, les déteste, et voudrait au prix de tout les anéantir, elle n'y pense qu'avec horreur, fallût-il mourir mille fois plutôt que de les commettre ou de s'y exposer.

165. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Là se donnent les rendez-vous, se nouent les intrigues, s’entretiennent les commerces, se commettent mille péchés. […] Ces assemblées prophanes, par les crimes qui s’y commettent, les intrigues qui s’y forment, les feux impurs qui s’y allument, les folies qui s’y font, l’indécence qui y regne, le luxe & le faste qui s’y étalent, les objets licentieux qui s’y présentent, ces assemblées prophanes, toutes formées par le vice, sont certainement, si l’on peut employer ces termes, le bal des démons, la danse des damnés, le salle de l’enfer, plutôt que l’image des chastes joies du paradis. […] En parlant des actions, des miracles, des souffrances d’un Dieu, convient-il de dire, théatre, scene tragique, action, intrigue, dénouement, &c.

166. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

toute intrigue n’est-elle pas une comédie, & qu’est-ce qu’une pièce sur la scène ? […] Pendant les troubles du Royaume & la prison des Princes, les deux Princesses leurs femmes n’en passoient pas moins leur temps en comédies, jeux, bals, ballets, chansons & conversations galantes ; & la Duchesse de Longueville depuis devenue dévote à Port Royal, alors fugitive hors du Royaume, faisant l’Amazône à la tête des troupes qui combattroient contre le Roi sous les ordres du Vicomte de Turenne, entretenoit un commerce de galanterie avec le Duc de la Rochefoucauld son amant, qu’elle avoit entraîné dans la revolte, & qui l’adoroit comme une Divinité ; toutes étoient pleines d’intrigues, au milieu des horreurs de la guerre civile, chaque Dame avoit sou amant, chaque Seigneur sa maîtresse ; le Duc de Bouillon qui en fut le chef à Bordeaux, entretenoit une femme, le Duc d’Epernon, Chef du parti contraire, avoit la sienne, & l’Auteur Ministre de la Princesse, le sieur Lenet avoue qu’il en avoit une à Paris. […] Les Mémoires de Lenet, écrits, avec beaucoup de modération, d’exactitude & de simplicité, fournissent par le détail des intrigues, des fourberies, des révoltes dont ils sont le tissu, le tableau, le plus sombre des Acteurs qui ont joué le plus grand rôle, & des personnages subalternes qu’ils ont entraîné à leur suite.

167. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Des intrigues heureuses, les plaisirs de l’amour, les débauches des dieux & des héros, la morale licentieuse, les sentimens étudiés, &c. aulieu de détourner du vice, par ces vues comme le peintre, on l’enseigne, on le saisit, on y invite par l’étalage de ses attraits les plus séduisans. […] Cet opéra pris d’un conte de Voltaire, n’est qu’une petite intrigue de galanterie. […] Quel goût peut-on trouver dans un sujet qui n’a rien de neuf & de piquant, sans variété, sans intrigue, sans dénouement, qui ne présente que deux acteurs, dont le rôle exige une nudité que le théatre n’oseroit représenter ?

168. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Cette intrigue avec les débats du cuisinier & de Valere forment le nœud de la piece, & donne matiere à différentes sortes de plaisanteries qui sont long-temps oublier qu’il s’agit d’un avare.

169. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

On intrigue aussi pour eux.

170. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

« Moi-même, si je puis me citer, s’écrie M. le Chevalier du Coudray, en entrant dans le monde je me sentois, ou du moins croyois me sentir, un goût décidé pour la composition des Poëmes Dramatiques, une noble passion pour le Théâtre ; mais né, malheureusement pour moi, avec de la timidité, des sentimens, de l’ame, sans intrigues, sans cabale, d’ailleurs avec de la naissance & un nom, je n’ai pû avoir ces viles complaisances, ces basses flatteries que certains Auteurs semblent avoir pour ces Messieurs & ces Dames ; par conséquent ma noble passion s’est éteinte, & mes talens ont été avortés : sans cela, peut-être aurois-je été loin dans la carriere dramatique. » Lettre à M. 

171. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

On en fit un recueil de stratagêmes, pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les passions, ménager toutes les intrigues, traverser tous les peres, maris, maîtres, exciter l’amour du libertinage, & le faciliter par le jeu infame des valets, des soubrettes & des confidens, qui furent toujours dans la Comédie les rôles les plus intéressans. […] On ne les vit jamais, quoique riches & puissans, cabaler dans les Royaumes, ni se livrer à aucune intrigue préjudiciable aux Etats. […] L’intrigue de ce Roman est l’amour que la Princesse conserve pour un autre que pour son mari. […] Ses fourberies, ses impostures & ses intrigues étoient si connues, qu’on en fit le sujet d’une piece de Théatre.

172. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

C’est toujours quelque intrigue galante ou honteuse.

173. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Les matieres, qui s’y traitent, ne sont ordinairement, que d’amour, & de ses intrigues, car le theatre ne plairoit plus, si cette passion n’en faisoit l’ame : L’expression, qu’on en fait, est par la declamation la plus douce, la plus animée, & la plus transportée : L’ajustement d’une Comedienne n’a rien, qui ne respire je ne sçay quoy d’impur, par la nudité de sa gorge, par son geste mol, & affecté, & par son action effeminée.

174. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

C’est toujours quelque intrigue galante ou honteuse.

175. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Les Stances tenaient à-peu-près la place des Chœurs : mais Corneille, à chaque pas fesait des découvertes : bientôt il n’y eut plus de Stances ; la Scène fut occupée par le combat des passions nobles ; les intrigues, les caractères, tout eut de la vraisemblance ; les unités reparurent, & le Poème Dramatique eut de l’action, des mouvemens, des situations, des coups-de-Théâtre : les évènemens furent fondés, les intérêts ménagés, & les Scènes dialoguées.

176. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Ils n’ont point démenti leur caractère pour en venir à bout, leur jeu a toujours été couvert, leur prétexte spécieux, leur intrigue secrète ; ils ont cabalé avant que la pièce fût à moitié faite, de peur qu’on ne la permît, voyant qu’il n’y avait pas de mal.

177. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Ce ne sont gueres que des conversations satyriques & licencieuses qui ne forment point d’intrigue suivie. […] On ne douta plus de son intrigue, & sa disgrace fut résolue. […] Le Duc de Ferrare traita plus sèverement l’amant de sa sœur : il le fit enfermer dans l’Hôpital des Foux, par charité, disoit-il, pour le faire guérir ; dans la vérité, pour sauver l’honneur de sa sœur, en faisant passer son amant pour un fou, & son intrigue pour une folie.

178. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Ce qui en fait le sujet, n’est-ce pas toûjours une passion d’amour, conduite par une intrigue ingenieuse, qui tient l’esprit attentif par divers incidens, dont le dénouëment se termine par là conquête & la possession de l’objet, que l’on a poursuivi avec tant d’ardeur, & tout risqué pour l’obtenir ? […] Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens.

179. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

………………………………………………………………………………… Pour obtenir la rose il faut la mériter ; On ne connoit la faveur ni la brigue, A sa rivale on sait la disputer Par la sagesse, & jamais par l’intrigue. […] La description voluptueuse des graces & de la parure des Rosieres, les sentimens amoureux qu’elles excitent & qu’elles éprouvent, le langage galant qu’on leur tient, leur facilité à l’écouter & à y répondre, les rivalités qui forment l’intrigue, jusqu’à la maniere ingénieuse si opposée au caractere des paysans : défaut qu’on reproche avec raison aux églogues de Fontenelle.

180. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Mais l’usage qui les accrédite le plus ; c’est de favoriser les intrigues, en cachant dans leurs gondoles les amans & les maîtresses. […] On les suit dans toutes leurs démarches, toilette, jeu, bal, spectacles, visites, compagnies, habits, parure, fard, lettres, portraits, intrigues, passions, &c. elles y sont anatomisées, & toujours ridiculement : aucun de leurs défauts qu’on n’y retrace, laideur, âge, affectation, mollesse, dépenses, fainéantise, emportemens, esprits faux, médisance, malignité, caprices, bizarrerie, infidélité, tout y est représenté ; il n’y a point de comédie où on n’en dise quelque mal, où le mari, le frère, les enfans, les domestiques les voisins, les étrangers, les amans n’en fassent des portraits hideux.

181. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

.° On enseigne le grand art d’y réussir ; ruses, fourberies, artifices, intrigues, intriguans & confidens de toute espèce, le théatre est un arsenal où l’on trouve toute sorte d’armes, une académie où on apprend tous les exercices ; qu’on en revient délié & aguerri ! […] La plûpart des pieces en sont tirées, & chaque piece en est un : sujet, récit, conversation, intrigue, dénouement, c’est un roman en action mille fois plus dangereux qu’un roman en récit. 4.° Les chansons, les discours licentieux.

182. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Ce qui en fait le sujet, n’est-ce pas toûjours une passion d’amour, conduite par une intrigue ingenieuse, qui tient l’esprit attentif par divers incidens, dont le dénouëment se termine par la conquête & la possession de l’objet, que l’on a poursuivi avec tant d’ardeur, & tout risqué pour l’obtenir ? […] Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens.

183. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Panard, a dit de lui-même qu’il étoit passable coupletteur ; ce mot peu françois exprime bien du moins le mérite de ce Poëte ; il excelloit dans les couplets ; ceux qu’il a faits sur les invraisemblances reprochées à l’Opéra, sont remplis d’antithèses ingénieuses ; mais voilà tout ; ses intrigues sont foibles, sa gaité vous laisse froid, sa morale ennuie, excepté peut-être dans le Fossé du scrupule : il trouve des contrastes heureux dans les mots, il n’invente jamais de situation, il ne fait pas rire, il n’a pas de force comique. […] Dans je ne sais plus quelle intrigue un Coquin demande à d’autres, comment il faut s’y prendre pour se délivrer des obstacles que leur oppose certain personnage, et l’un d’eux répond de sang froid : la riviere coule pour tout le monde J’ai vu, oui, j’ai vu tous les Spectateurs s’indigner de cette atroce application d’un Proverbe consolant dans son vrai sens ; j’ai vu frémir jusqu’aux Tartares ; les Tartares, Monsieur, sont la foule de gens sans aveu, qui, chaque soir, se répandent sous les galeries, dans le jardin et les différens jeux du Palais-royal.

184. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Je remerciai mon habitué du spectacle de la barrière du Roule, de m’avoir mis au courant sur le jeu de celui-ci, les intrigues de celle-là, la prétention de cet autre, les petites querelles d’amour-propre de tous…. […] Mais aussi quelle gloire pour l’homme passible, dont la justice déjouerait toutes les manœuvres de l’intrigue, veillerait à ce que la classe comédienne, dégradée par des actions viles et méprisables d’une partie de ses membres, tienne enfin dans la société, le rang que ses vertus lui assignent !

185. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Combien de fois dans les innombrables intrigues des femmes ou des maris infidèles qu’on met tous les jours sur le théâtre, les Acteurs et les Actrices composent ou jouent d’original ! […] S’il fallait punir toutes leurs intrigues, si toutes devenaient la matière sérieuse d’un procès, quel Tribunal pourrait y suffire, quel Magistrat voudrait s’en charger, et quelles scandaleuses audiences ne donnerait-on pas au public pour en entendre le détail ?

186. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Que serait-ce qu’un Spectacle à vos yeux où l’on ne parlerait ni d’intrigues ni d’amour ; où l’on n’entendrait, ni cette musique qui énerve, ni ces voix qui séduisent ; où l’on ne verrait, ni ces habits qui éblouissent, ni ces décorations qui charment ; où l’on ne retrouverait enfin, ni les mœurs du siècle, ni les usages du pays ? […] C’est là qu’on apprend à tromper un Père sagement économe ; à surprendre la vigilance d’une Mère attentive : à nouer des intrigues avec des domestiques, à en faire des confidents, pour venir à bout d’effectuer de mauvais désirs, et de se livrer aux plus honteuses passions.

187. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Consultez pour cela les personnes à qui je vous ai adressé, et vous saurez quel préjudice peut porter à un jeune cœur une passion de tendresse bien exprimée ; quel préjudice peut porter à une âme, dont l’innocence est chancelante, le récit honteux de mille intrigues d’amour. […] C'est ce que Saint Augustin nous dit avoir éprouvé, lorsqu’il parle dans ses Confessions de la joie intérieure qu’il ressentait, lorsqu’il voyait sur le Théâtre les désirs des amants passionnés accomplis et la tristesse dont il était saisi, lorsqu’il voyait leurs intrigues rompues ; que cependant cette tristesse ne lui était pas moins agréable que la joie, parce que ses passions étaient émues, et qu’il s’appliquait à lui-même ce qui se passait dans les autres. « Sed tunc in Theatris congaudebam amantibus, cum sese fruebantur per flagitia ; cum autem sese amittebant, quasi misericors contristabar, et utrumque me delectabat tamen. […] En voilà assez, elle a été flattée dans ses passions, elles y ont été excitées, elle y a appris l’art de plaire, d’aimer et de se faire aimer, de conduire tendrement et avec adresse une intrigue, il faut bon gré mal gré qu’elle mette en pratique ce qu’elle a appris. […] ceux, dis-je, qui à force de conduire des intrigues secrètes dans leurs maisons, apprennent à les mieux représenter sur le Théâtre, ou peut-être à force de les représenter sur le Théâtre, s’accoutument et apprennent à les mieux conduire ailleurs. […] Mais pour ce qui est des femmes qui ont plus de faiblesse, dont la conduite a plus d’éclat, et pour qui on est moins indulgent ; combien s’il vous plaît a-t-on vu de Comédiennes qui n’eussent ou qui n’eussent eu dans leur temps des intrigues d’amour ?

188. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Les lettres ou billets offrent une maniere quelquefois heureuse, mais souvent incommode, de dénouer ou de nouer une intrigue.

189. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

De la vivacité, une certaine volubilité de langue, un air familier, un goût d’intrigue, voilà où se réduisent les grands talents d’une soubrette : avec cela elle pourra être dans le particulier ennuyeuse & ridicule ; les actions qui détraquent la machine pourront ne lui pas causer la moindre émotion, ne lui pas faire tomber la navette des mains.

190. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Les matieres, qui s’y traitent, ne sont ordinairement, que d’amour, & de ses intrigues, car le théatre ne plairoit plus, si cette passion n’en faisoit l’ame : L’expression, qu’on en fait, est par la déclamation la plus douce, la plus animée, & la plus transportée : L’ajustement d’une comédienne n’a rien, qui ne respire je ne sçay quoy d’impur, par la nudité de sa gorge, par son geste mol, & affecté, & par son action efféminée.

191. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

L'intrigue de cette comédie aurait été mieux conduite, s’il n’y avait paru pour tous personnages qu’un père qui eût fait des leçons à son fils et qui eût invoqué la colère de Dieu pour l’exterminer lorsqu’il le trouvait sourd aux bonnes inspirations.

192. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Les Comédiens étaient au second rang, parce que leur sujet n'était que des intrigues populaires, leurs personnages tirés des conditions communes, et leurs actions accompagnées quelquesfois de plaisanteries.

193. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Les leçons de morale y sont d’ordinaire d’un froid à glacer l’auditeur, il ne se plaît que dans l’intrigue, qu’à voir surmonter par des personnes passionnées, l’une pour l’autre les divers obstacles qu’oppose la prudence de ceux qui ont autorité sur elles, dans les larmes qu’ils versent lorsqu’ils sont forcés de se séparer.

194. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

On y fait avec éclat et avec succès des leçons publiques de galanterie, de fourberie, de vengeance, d’ambition ; on y apprend à conduire habilement une intrigue ; à éluder la scrupuleuse vigilance des parents ; à surprendre par mille ruses la bonne foi ; à ne tendre jamais à faux des pièges à l’innocence ; à se défaire en habile homme d’un concurrent ; à se venger à coup sûr d’un ennemi ; à élever sa fortune sur les débris de celle d’autrui, et tout cela en habile homme.

195. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

C’est là où, par des attitudes et des regards plus éloquents que les expressions, on est excité à observer tous les mystères de l’iniquité, et qu’on apprend à conduire habilement toutes les intrigues criminelles ; en sorte que tout ce que la corruption peut inventer pour plaire et séduire y est comme réduit en art.

196. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Si l’on avait lu l’Epître 87 de saint Bernard n. 12, on verrait que ce Père a cru qu’il y avait autre chose dans les Spectacles que de la vanité : il rapporte ce que les gens du monde disent de la vie Religieuse, qui n’est à leur avis qu’un jeu ; « il répond58 et demeure d’accord que c’est un jeu, non d’enfant, mais un jeu qui est une occupation sérieuse, et digne d’attirer les regards des Esprits célestes ; que ce n’est pas un jeu qui ressemble à celui des Théâtres, qui n’est propre qu’à irriter les passions par la représentation des intrigues de femmes et des choses impures ». […] Premièrement les choses que l’on représente dans la Comédie sont pour l’ordinaire des intrigues d’amour et des sujets de quelque violente passion, comme d’amour, de vengeance, d’ambition, de jalousie, etc. […] Les Comédies les plus honnêtes sont toujours mêlées de quelques transports de passions, de quelques artifices et intrigues mauvaises pour y réussir, et l’on montre par là le chemin aux personnes qui peuvent être un jour possédées de pareilles passions de se servir des mêmes adresses pour obtenir l’accomplissement de leurs mauvais désirs. […] On ne peut point appeler des ouvrages tout à fait honnêtes, dans lesquels on voit des intrigues d’amour, de vengeance, d’ambition ; que l’on commence, que l’on continue, que l’on achève avec beaucoup d’artifice, et d’adresse d’esprit, que l’on accompagne de belles paroles, que l’on représente avec des actions vives avec une prononciation agréable, ce qui imprime plus facilement, et plus fortement le mouvement de ces passions dans le cœur des spectateurs.

197. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Mais quelque égayée qu’elle fût par les intrigues de l’amour profane, elle fut sifflée à la rentrée d’après Pâque. […] C’est toujours quelque intrigue galante ou honteuse. […] « Un jeune homme dont l’indiscrétion & la vivacité retardent le succès d’une intrigue amoureuse qui l’intéresse, & dont un valet fourbe a la direction. […] « Une fable du Paganisme mise en action ; fable qui n’a pour objet que l’intrigue la plus licencieuse & la passion la plus criminelle. […] « Un fourbe, dont l’intrigue, les maximes, & les démarches, de l’aveu même des sectateurs de Moliere, sont dangereuses à tous égards ».

198. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

C’est ordinairement le dénouement légitime de toutes leurs intrigues, l’heureux terme des artifices des auteurs & des acteurs, la récompense & le couronnement de deux amants.

199. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Pourquoi ces jeux insensés, ces intrigues fastueuses ou ridicules ?

200. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

On veut que dans tout ce qu’on y represente, il y ait du transport ; on veut que la jalousie y entre, que la volonté des parens se trouve contraire, & qu’on employe des intrigues pour le faire réussir.

201. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

En général, ayez soin que vos Acteurs ne paraissent pas sans avoir quelque chose à dire, & sans être utile à l’action présante & au reste de l’intrigue.

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