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140. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVIII. D’une excuse de laquelle se servent ordinairement les gens du monde, pour justifier la conduite des jeunes hommes, et des jeunes filles qui vont au bal. » pp. 142-145

Craindra-t-on bien que ces hommes ou ces filles ne trouvent point des occasions de se marier, s’ils ne se servent des moyens vicieux ou dangereux afin de rencontrer un parti ?

141. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVIII. Sentiment d’Aristote.  » pp. 66-68

Mais laissons, si l’on veut à Aristote, cette manière mystérieuse de les purifier, dont ni lui ni ses interprètes n’ont su encore donner de bonnes raisons : il nous apprendra du moins qu’il est dangereux d’exciter les passions qui plaisent ; auxquelles on peut étendre ce principe du même philosopheAristote, Politique, 8. 4.

142. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — V.  » p. 459

Il y a bien de l'apparence que personne n'a jamais songé de s'y préparer par la prière, puisque l'Esprit de Dieu porterait bien plutôt à éviter ce divertissement dangereux, qu'à lui demander la grâce d'être préservé de la corruption qui s'y rencontre.

143. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Boileau a donné les mêmes regles, & n’a que plus vivement attaqué les dangereux effets de l’amour sur la scène. […] Il y a quelque chose d’énigmatique dans sa conduite : il a loué Moliere à l’excès, & l’a amerement critiqué ; il le craignoit pendant sa vie, & lui rend justice aprês sa mort ; il veut qu’on excite les passions sur la scène, singulierement l’amour, & il en déplore les effets ; il copie & embellit Horace, il est plus indulgent que lui ; il blâme la galanterie de Quinault, & applaudit à celle de Racine, qui est encore plus dangereuse ; il réconcili Racine avec Arnaud, avec qui ses travaux d’amatiques l’avoient brouillé, & il donne soigneusement les regles de cet art pernicieux.

144. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Mais la Danse de l’Eglise, susceptible, comme les meilleures institutions, des abus qui naissent toujours de la faiblesse & de la bizarrerie des hommes, dégénéra, après les premiers temps de zèle, en des pratiques dangereuses : delà les Constitutions & les Decrets qui ont frappé d’anathème les Danses Baladoires*, celles des Brandons, &c. ces censures in globo, & trop générales de plaisirs innocens, sont toujours injustes, & ne peuvent devenir légitimes de la part d’aucune Puissance, les droits qu’y a l’humanité sont imprescriptibles. […] * ; ils nommaient les Danseurs de corde, Neurobates ; & les Romains les appelaient Funambules : elle n’est point faite pour des Citoyens : c’est un métier vil, puisqu’il est dangereux.

145. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Les maximes de l’Evangile sont pures et vivifiantes, celles du théâtre sont dépravées ; elles n’offrent qu’un faux jour qui conduit au précipice : c’est un appât qui vous attire ; mais prenez bien garde, il contient un poison dangereux. […] On aurait dû, ce me semble, innocenter les conducteurs de chariots dans le Cirque : on ne leur fit point de grâce ; et dans un concile d’Elvire, qui se tint en 305, il est ordonné qu’ils quitteront cette infâme et dangereuse profession, s’ils ont dessein d’embrasser la foi, et, s’ils retournent à leur premier métier après avoir reçu le baptême, ils seront chassés du sein de l’Eglise.

146. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Quant à l’amour, on ne peut pas disconvenir qu’il ne soit très dangereux d’en faire le sujet des Comédies. […] Que dit une mère à sa fille pour la prévenir contre cette passion si dangereuse ?

147. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Je pense donc que, pour accoûtumer le plus grand nombre des Spectateurs aux Pièces du Théâtre de la Réformation, il n’est pas nécessaire de renouveller les hommes ; laissons-les tels qu’ils sont, et souffrons qu’ils viennent au monde comme la nature les forme : il suffit de ne les pas pervertir par une éducation dangereuse et par de mauvais exemples. […] Je me contenterai donc d’ajouter que la Comédie la plus libre est mille fois moins dangereuse que la danse des femmes sur la Scène.

148. (1675) Traité de la comédie « VI.  » pp. 280-282

Il y a bien de l'apparence que personne n'a jamais songé à s'y préparer par la prière, puisque l'Esprit de s'y préparer par la prière, puisque l'Esprit de Dieu porterait bien plutôt à éviter ce divertissement dangereux, qu'à lui demander la grâce d'être préservé de la corruption qui s'y rencontre.

149. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Avertissement. » pp. -

Je me suis attaché particulièrement aux Pièces qu’ils nous ont donné, parce que la réputation dont elles jouissent, les beautés qu’on y admirait, en rendaient les défauts plus dangereux, & mettaient ces mêmes défauts dans le cas de trop séduire les jeunes Poètes.

150. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — X.  » pp. 464-465

C'est pourquoi quelque soin que l'on prenne de séparer de la Comédie et des Romans ces images de dérèglements honteux, l'on n'en ôtera jamais le danger, puisque l'on y voit toujours une vive représentation de cette attache passionnée des hommes envers les femmes, qui ne peut être innocente; et que l'on n'empêchera jamais que les femmes ne se remplissent de l'objet du plaisir qu'il y a d'être aimées et d'être adorées d'un homme ; ce qui n'est pas moins dangereux ni moins contagieux pour elles que les images des désordres visibles et criminels.

151. (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289

C'est pourquoi, quelque soin que l'on prenne de séparer de la Comédie et des Romans ces images des dérèglements honteux, l'on n'en ôtera jamais le danger, puisque l'on y voit toujours une vive représentation de cette attache passionnée des hommes envers les femmes, qui ne peut être innocente; et que l'on n'empêchera jamais que les femmes ne s'y remplissent du plaisir qu'il y a d'être aimées et d'être adorées d'un homme ; ce qui n'est pas moins dangereux, ni moins contagieux pour elles que les images des désordres visibles et criminels.

152. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Feux d’autant plus dangereux que nous ne voulons point les éteindre. […] Qu’y voit-on du moins que des haines forcenées, des jalousies furieuses, des révoltes sanguinaires ; & le plus souvent qu’y entend-on dans nos Auteurs les plus célebres que des impiétés & des blasphêmes : sous ce prétexte si commun, mais aussi dangereux que sophistique & frivole, qu’on représente des scélérats & des impies ? […] Et quand il n’y auroit, ajoute Saint Augustin, que la rencontre de l’un & de l’autre sexe, sans parler de ces criminelles afféteries de femmes sans pudeur, qui par leurs airs languissants, leurs voix pénétrantes, leur action empoisonnée ne cherchent, selon l’expression de Saint Basile, qu’à vous percer, vous déchirer des traits des passions qu’elles représentent : sans tout cela, dis-je, quand il n’y auroit que la vue d’un sexe toujours dangereux, qui affecte de venir y montrer une beauté relevée par-tout ce que le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah ! […] Allez à présent, sur-tout, allez dans vos sociétés particulieres les donner devant vous, & pour peut-être vous donner vous-mêmes devant eux en spectacle : amusement nouveau, nouvel artifice mis à la mode dans notre siecle ; sans doute pour arracher tout-à-fait un reste de répugnance qu’on avoit jusqu’à présent conservé pour le théâtre & ses acteurs ; mais sur-tout, infaillible moyen de rendre la séduction plus certaine encore & plus prompte, en imprimant plus fortement des passions, dans lesquelles on est obligé de mieux entrer pour les représenter soi-même ; en donnant plus de liberté & de hardiesse à parler le langage de la volupté ; en mettant dans l’occasion la plus prochaine d’inspirer & de prendre des sentiments, mieux réglés peut-être dans leur objet, mais aussi déréglés dans leur principe ; & communément plus dangereux encore dans leurs suites : désordre contre lequel nous ne voyons pas que se soient élevés les saints Docteurs, sans doute parce que les Chrétiens de leur siecle en étoient incapables ; mais désordre que nous avons la douleur de voir déploré par des sages du Paganisme, comme le présage le plus certain de le prochaine & de l’entiere décadence des bonnes mœurs. […] Car n’est-il pas étonnant que pour nous prouver que le théâtre n’est point dangereux, on ose se donner pour exemple ?

153. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Les femmes qui dansent se servent elles-mêmes de tabourins flûteurs & menétriers, ce qui est encore pis, puisque leur bouche est polluée par les chansons dissolues ; elles mêmes s’en excitent davantage au péché, & les hommes semblablement par le son de ces airs tendres & lubriques & dangereux ; combien l’est-il davantage quand ces notes sont jointes au chant ? […] Moliere eût manqué son but s’il n’eut fait ressembler son imposteur aux hommes de bien ; on n’est hypocrite que pour avoir l’extérieur & l’apparence de la vertu qui cachent le vice, mais cette ressemblance tournée en ridicule, rend suspect le véritable homme de bien, & dégoûte de la vertu qui peut si aisément être suspecte ; quand ensuite Louis XIV la permit, il fit changer le nom de Tartuffe en celui d’Imposteur, parce que ce mot qui est de son invention est un de ces mots imitatifs qui peuvent s’appliquer au bien & au mal ; ce mot peint un homme doucereux & affecté, qui peut être bon ou mauvais, & qui fait une confusion dangereuse du vice & de la vertu. […] Les Journées amusantes de Madame de Gomez sont assez bien écrites, il y a de beaux sentimens, des traits d’histoire intéressans ; quoique d’une érudition affectée & trop recherchée pour une femme qui certainement n’a jamais lu la moitié des livres qu’elle cite, sur-tout pleins de galanterie, sans obscénité il est vrai, mais dangereuse pour des femmes, des jeunes gens, des cœurs frivoles qu’elle nourrit de cet aliment pernicieux. […] Cette idée bien plus ancienne que lui, & généralement reçue, il l’a mise en beaux vers latins ; il n’est coupable que de l’avoir rendue trop naturellement & d’une manière dangereuse, il n’auroit pas dû prêter son pinceau à la volupté, mais il n’en est pas le créateur. […] Eile y a semé quelques traits de morale, d’histoire, de politique très-superficiels : il est vrai, mais qui supposent quelque lecture, & qui sont comme le passeport de l’inépuisable coquetterie qui en fait le tissu, & qui n’est propre qu’à allumer les passions, à justifier & faire goûter la galanterie & repaître l’imagination d’objets dangereux, ou un mot à corrompre le cœur.

154. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Oui, le Théâtre est le tableau du monde, et un tableau qui, par les traits dont il est rempli, est plus dangereux que le monde même. […] N’est-ce pas là qu’il domine, en foulant aux pieds les lois de l’Evangile, et les règles de la pénitence ; qu’il vous arrache des pleurs sur des aventures criminelles et scandaleuses ; qu’il attache votre esprit et votre cœur à des récits pernicieux ; qu’il remplit votre mémoire d’images impures ; qu’il vous fait avaler un poison d’autant plus dangereux, qu’il flatte votre goût, et qu’il est mieux préparé ? […] Je sais, avec le grand Apôtre, qu’il y a des choses qu’on ne doit pas même nommer parmi le peuple de Dieu, nec nominetur in vobis ; que le portrait même du vice est un objet dangereux ; et que c’est en quelque sorte participer au crime, que de le représenter avec des couleurs capables de le faire aimer. […] s’il nous est ordonné de faire un pacte éternel avec nos yeux, pour ne pas nous exposer à considérer un objet dangereux ; si, selon la sagesse éternelle, on a déjà commis l’adultère dans son cœur, lorsqu’on regarde une femme avec un œil d’envie ; s’il faut être en garde contre toutes les occasions qui nous environnent dans la crainte de nous laisser surprendre par le péché ; si, lorsqu’on aime le danger, on y périt, comment excuser les Théâtres qui présentent à la vue des Actrices chargées de tout l’attirail propre à séduire, qui ne retentissent que des charmes de l’amour, qui ne préconisent que les plaisirs des sens ; et qui ne s’annoncent qu’avec tous les attributs du luxe et de la volupté ? […] Si l’on objecte que les Spectacles sont permis, cette objection n’empêche pas qu’ils ne soient dangereux.

155. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

est-elle moins commune & moins dangereuse ? […] La comédie fût-elle absolument purgée (ce qui n’arrivera jamais) de toutes les personnalités satyriques, elle seroit toûjours dangereuse du côté de la médisance. […] Non contente des richesses nationnales, si des futilités aussi dangereuses que méprisables sont des richesses, la France a adopté, traduit, copié tous les autres drames, Grecs, Latins, Anglois, Italiens, Espagnols, Chinois, Iroquois, &c. […] Qu’est-ce que le Dictionnaire de Baile, ce fameux cours de pyrrhonisme, si impie, si obscène, si séduisant, si dangereux ?

156. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

C’est la demande de l’eloquent Salvien, qui y ajoute : « Si Dieu daigne vous regarder quand vous vous trouvez à la Comedie, il doit par une suite necessaire se plaire aux choses qui s’y passent : mais puisqu’il en detourne les yeux, il les detournera aussi de vous. » Mais je veux qu’une personne soit de bronse ; & qu’au milieu du feu elle n’en sente aucune affection, aucun mouvement qui l’amollisse : cependant c’est cette prétenduë insensibilité qui est la plus vaine illusion, & en quoi consiste son mal : car la vanité, cette dangereuse passion, qui s’attache aux plaisirs du monde, fera du progrés, qu’elle n’appercevera pas d’abord, mais qui ne deviendra ensuite que trop sensible par l’insensibilité, qu’elle aura bientôt à tous les mouvemens d’une devotion chrétienne. […] Saint Jerome au milieu de la Terre Sainte, où tout inspira de la pieté, sentit toute la peine du monde pour se recueillir ; & il avoue lui même, que l’importune imagination emporta souvent son esprit au milieu des divertissemens de Rome : & cette personne, plus heureuse que saint Jerome, ne souffre rien, quoi qu’elle se trouve présente à ce dangereux divertissement : quand elle veut prier le soir, elle sçait faire revénir, & se fixer l’imagination pour l’attacher à Dieu, laquelle n’étoit occupée, il y a peu d’heures, que de tout ce qui flattoit les sens. […] On ne croioit pas pouvoir garder le serment & la promesse de son Batéme, tandis qu’on ne se detachoit pas de ces frivoles & dangereux passetems du siécle. […] Si un Pere ne remplit pas les dévoirs d’un Pere Chrêtien, lorsqu’il n’éloigne pas d’auprès de ses enfans les livres dangereux ; à combien plus forte raison lui est-il defendu de donner des préceptes à sa Fille, qu’elle s’expose à faire les prémiers naufrages de son innocence ?

157. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Ces divertissements, disent les Conciles, profanent la décence et la sainteté de l’Eglise : « His Ecclesiæ inquinatur honestas et sanctitas. » Il faut sanctifier les fêtes, en imitant les Saints dont on fait la mémoire, non par de frivoles amusements : « Imitentur his diebus Sanctos quorum memoriam celebrant. » Il est absurde que par des plaisirs frivoles et séduisants on détourne les fidèles de l’office divin et des exercices de piété, dans des jours destinés à apaiser un Dieu irrité : « Valde absurdum est diebus Deo propitiando destinatis, fallacibus istis Satanæ blanditiis illectos fidèles, a divinis officiis et supplicationibus religiosis abduci. » Tous les Parlements ont interdit les Congrégations des Jésuites, comme des assemblées dangereuses, et comme des exercices opposés à la sanctification des fêtes, en détournant de l’assiduité à la paroisse. […] Rien n’est plus opposé à la sanctification des fêtes que les représentations théâtrales. 1.° Ce sont des œuvres serviles. 2.° Ce sont des œuvres dangereuses, et même mauvaises. 3.° Fussent-elles indifférentes, ces œuvres empêchent les bonnes. […] 2.° Aller à la comédie, à plus forte raison la représenter, est une action frivole, dangereuse, mauvaise. […] Que les plaisirs du monde sont dangereux !

158. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

« Maintenant qu’il s’agit de mon seul intérêt, Vous demandez ma mort, j’en accepte l’arrêt, Votre ressentiment choisit la main d’un autre, Je ne méritais pas de mourir de la vôtre, On ne me verra point en repousser les coups, Je dois trop de respect à qui combat pour vous, Et ravi de penser que c’est de vous qu’ils viennent, Puisque c’est votre honneur que ses armes soutiennent, Je vais lui présenter mon estomac ouvert, Adorant en sa main la vôtre qui me perd. » « En vérité peut-on pousser la profanation plus avant, et le faire en même temps d’une manière qui plaise davantage et qui soit plus dangereuse ? […] Il n’y aurait que les libertins qui pussent voir les pièces déshonnêtes ; les femmes de qualité et de vertu en auraient de l’horreur, au lieu que l’état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d’un poison aussi dangereux et plus caché que l’autre qu’elles avalent sans le connaître, et qu’elles aiment lors même qu’il les tue. […] Mais, comme dit le grand Evêque que je viens de citer ae : "Pour changer leurs mœurs, et régler leur raison, les Chrétiens ont l’Eglise, et non pas le Théâtre" : l’amour n’est pas le seul défaut de la Comédie, la vengeance et l’ambition n’y sont pas traitées d’une manière moins dangereuse. […] Cependant au lieu d’en faire cet usage, nous les profanons en des paroles et des actions toutes vaines et superflues, et même mauvaises et dangereuses.

159. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

« Je n’ai jamais, dit Fontenelle, entendu la purgation des passions, par le moyen des passions-mêmes. » « Tous ces grands divertissemens, selon le Duc de la Rochefoucault, sont dangereux. […] Ils ignoroient que les termes les plus nobles pussent avoir des applications dangereuses.

160. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Elles sont bien plus communes & bien plus dangereuses que les chevaliers de la table ronde. […] Sur-tout cette fatale passion de l’amour, qui regne sur le théatre, cette passion si naturelle, si commune, si violente ; quel désordre ne cause-t-elle pas, lorsqu’armée des attraits & de la parure des actrices, de la licence des discours & des gestes, d’une danse voluptueuse, des chants efféminés d’une société libertine, elle livrera les plus dangereux assauts ?

161. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

… Si c’est une chose si dangereuse que la danse, vous pouvez facilement inferer en qu’elle conscience sont ceux, qui donnent le bal, & ceux qui prêtent leur maison à un usage si pernicieux : & ainsi, comme vous voyez un même peché sera imputé à plusieurs, qui en repondront tous. […] Mais nous entendons parler ici des divertissemens defendus, comme sont les bals, les comedies, & autres spectacles de cette nature, qui sont dangereux, & corrompent les bonnes mœurs.

162. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

 5. « Si la Pièce renferme, dit-il, des choses déshonnêtes et lascives, les Acteurs et les spectateurs pèchent mortellement, parce que c’est prendre plaisir dans les choses déshonnêtes, et s’exposer volontairement à une chose très dangereuse. […] y a-t-il rien qu’une vue si dangereuse ne puisse émouvoir ; les sens, les passions, la vertu même des plus forts s’y trouvent ébranlées, et souvent renversées ?

163. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

On a donné dans le même temps en différentes Académies trois sujets pour le prix qui doivent déplaire aux Molieristes, 1.° à Lyon, Combien il est dangereux de préférer les talens agréables aux talens utiles, sur ces mots de Ciceron de offic., liv. […] Ce n’est point de cette source impure que sont sortis les vainqueur de Carthage, 2.° Le second sujet qui revient au même, à Besançon : Combien il est dangereux de donner trop de considération aux talens frivoles. […] Celles de nos jours, quoique habillées en bergeres, dialoguant les bucolliques, & dansant des danses pastorales, n’en seroient ni moins coquettes ni moins dangereuses. […] Un homme humble de cœur, chargé de former un grand Roi, & de préparer la destinée d’un vaste empire, auroit tremblé à la vue d’un emploi si difficile & si dangereux ; plein de défiance de lui-même, il s’en seroit cru incapable. […] Non, mais il peut ne pas exagérer ses défauts, révolter les enfans contre leurs peres, & excuser les folies & les prodigalités mille fois plus dangereuses des enfans.

164. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Je sais que Corneille était un honnête homme, je n’en veux point à sa personne ; mais on doit convenir qu’un spectacle dont les plus belles pièces débitent une si détestable morale, est infiniment dangereux pour la religion, les mœurs et le gouvernement. […] Rien n’est plus dangereux dans un Etat naissant Que les hommes de bien que le public admire. […] Ce trait ne fait pas l’éloge de Cicéron, lequel, selon les temps, bas adulateur et dangereux républicain, loue César à l’excès pendant sa vie, et se déchaîne contre lui après sa mort. […] Il convient qu’on en fut si frappé qu’on disait publiquement, c’est un ouvrage très dangereux, fait pour former des Ravaillac et des Jacques Clément, et il ne veut pas convenir, malgré la vérité, que le gouvernement en défendit la représentation, ce qu’il appelle une cabale. […] Quel conte de la Fontaine est plus dangereux qu’Annette et Lubin, Heureusement, etc.

165. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VIII. Les intrigues sont la vraie fin de la comédie. » pp. 15-17

Chrisostome, si lors même qu’on est le plus eloigné de tout ce qui peut blesser la pudeur, il en coûte tant pour se conserver dans la pureté que Dieu exige de nous ; comment notre ame pourra t-elle demeurer chaste, quand elle se plaîra à entendre des choses si dangereuses ?

166. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seconde Lettre. De madame Des Tianges, À sa Sœur. » pp. 21-24

Je serais tentée de le croire atteint d’une plénitude de bonheur ; maladie dangereuse pour tous deux, & que tu lui auras maladroitement causée.

167. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VII. Les spectacles favorisent les suicides. » pp. 90-92

En donnant à ces vices un air de grandeur, ils les rendent plus dangereux, et les font entrer plus facilement dans les âmes bien nées.

168. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

Ces passions que le théâtre excite sont d’autant plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions, et qui servent quelquefois à en corriger : car ce qu’on voit dans les autres touche assez pour faire plaisir, et ne touche pas assez pour tourmenter.

169. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Dès que le théatre parut, il fut accusé par le plus sage des Grecs d’en être une dangereuse école. […] L’habitude de mensonge qu’ils contractent, les rend dangereux & méprisables : on ne peut avoir pour un menteur ni estime ni confiance. […] C’est sur-tout en galanterie que les éleves du théatre sont dangereux & séduisans.

170. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Plus elle est charmante, plus elle est dangereuse ; plus elle semble honnête, plus je la tiens criminelle. » Il cite l’exemple de Chimène dans le Cid, alors si admiré et si honnête : « Elle exprime mieux son amour que sa piété, son inclination est plus éloquente que sa raison, elle excuse plus le parricide qu’elle ne le condamne ; sous ce désir de vengeance qu’elle découvre, on remarque une autre passion qui la retient, elle paraît incomparablement plus amoureuse qu’irritée ; prête à épouser le meurtrier de son père, l’amour qui triomphe de la nature, va la rendre coupable du crime de son amant. […] Le théâtre, comme tout le reste, doit sans doute, selon le génie des nations ou des siècles, le goût de la Cour ou de la ville, la diversité des modes, la variété des circonstances, le caractère des Auteurs, prendre des tons différents de modération ou de débauche, de différentes nuances de décence ou d’effronterie ; mais ce n’est que changer d’habit, le fond est toujours le même, c’est toujours une troupe de gens sans religion et sans mœurs, qui ne vit que des passions, des faiblesses, de l’oisiveté du public, qu’il entretient par des représentations le plus souvent licencieuses, toujours passionnées, et par conséquent toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice, le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait tomber la plupart des spectateurs. […] Quelques-uns disent que ce qu’on entend à l’Opéra entre par une oreille et sort par l’autre ; mais ils oublient que le cœur est entre deux, et au sortir du spectacle on est moins en état de résister aux occasions dangereuses qu’en sortant du sermon. » On ne peut pas douter qu’elle n’eût été souvent au spectacle. […] Quand l’expérience leur en eut fait sentir les inconvénients, ils firent, mais trop tard, bien des efforts pour l’abolir ; il éprouva bien des attaques et des révolutions ; on n’y souffrait point de siège, pour ne pas nourrir la mollesse, et ne goûter qu’en passant un amusement si dangereux ; on y était debout, comme dans le parterre, reste parmi nous de notre ancienne simplicité et de l’état où fut d’abord le théâtre, où on ne connaissait point de loges.

171. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

La jeunesse va dans ces lieux de débauche, le sacrifier à la poursuite de jouissances momentanées, de plaisirs dangereux. […] Si un homme ne s’accoutume qu’à penser de petites choses, il s’accoutumera pareillement à n’en faire que de petites, & le mal le moins dangereux qui pourra résulter de toute cela, sera que nous aurons toujours de fort plats Citoyens, & des Citoyennes fort insipides. […] Cette idée, aussi vraie que terrible, ne devrait-elle pas suffire pour faire murer, dès aujourd’hui, des repaires si dangereux ! […] Qui donc sera assez barbare pour avancer qu’il faut fournir à cette populace, des aliments dangereux, parce qu’il faut qu’elle se nourrisse ? […] La peinture des Mœurs, est surement la plus sublime & la plus utile de toutes les especes de peinture ; l’exécution en est délicate & dangereuse : elle peut avoir de fâcheuses suites pour l’esprit & pour le cœur.

172. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Ce n’est pas qu’on veuille condamner toutes sortes de Jeux ; il y a d’honnêtes amusements qui n’ont rien de dangereux, et dont on peut user avec modération pour relâcher l’esprit et pour le disposer à reprendre un travail sérieux avec plus d’application et de force. […] Il est vrai que saint Thomas en tolérant le métier de Comédiens ou de Farceurs, le suppose dans un état d’innocence : mais on peut dire que sa supposition est toute métaphysique, et que ce n’est que par une abstraction mentale qu’il dépouille la Comédie de toutes les circonstances qui la rendent dangereuse. […] Il veut enfin qu’après ces divertissements et au retour de la Comédie, « on use de quelques saintes et bonnes considérations qui empêchent les dangereuses impressions que le vain plaisir qu’on a reçu pourrait donner à nos esprits». […] « Que les Comédies sont toujours dangereuses : qu’’il en faut user comme on use des champignons, dont les meilleurs ne valent rien : qu’elles dissipent l’esprit de dévotion, alanguissent les forces, refroidissent la charité, et réveillent en l’âme mille sortes de mauvaises affections. […] On s’abstiendra en Carême des choses les plus innocentes et presque nécessaires à la vie, comme de viande, d’œufs, de laitage, et on ne s’abstiendra pas de la Comédie, qui est une chose de soi criminelle, ou tout au moins très dangereuse, et qui n’a été inventée que pour le plaisir, vrai antipode de la pénitence ?

173. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Il y a des loix d’un ordre supérieur qui me défendent de louer un genre d’ouvrages si dangereux ». […] Si le Théatre est purgé des anciennes grossieretés, il n’en est que plus dangereux. […] « Il n’y a rien de plus dangereux quand il s’agit des mœurs, que de voir ce qu’on ne veut pas être. […] Il inspire la paresse & les autres défauts aussi dangereux à la société. […] On connoît le caractere de ce dangereux Ecrivain, qui mourut de la peste, en 1596, à Laon, où il étoit Procureur du Roi.

174. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Il agita aussi la question délicate de la danse, & la permit avec des modifications ; celle des hommes ne peut faire aucune difficulté, mais les danses des femmes seroient dangereuses, on ne sauroit en admettre d’aucune sorte. […] Craignez lorsque le dangereux Auteur de Phedre, d’Andromaque, de Titus, vous montre l’amour comme sous des berceaux de fleurs, sortant du fond des cœurs avec des soupirs attendrissants, des larmes & toutes les marques de sa victoire.

175. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Les contes & la plupart des œuvres de Dorat sont beaucoup plus licencieux que les contes de Lafontaine ; c’est une vraie nudité, une infâme obscénité, en style plus élégant que Marot, Regnier, & Rabelais, mais plus dangereux ; il ne s’en cache pas, la modestie lui est inconnue ; on n’a pas besoin de savoir qu’il étoit livré au théatre & aux Actrices ; son style, selon l’expression de Boileau, se sent des lieux que frequentoit l’Auteur ; il allarme souvent les oreilles pudiques . […] Aussi a-t-on fait une édition des Fables choisies, d’où l’on a sagement élagué toutes ces dangereuses folies. […] Heureux s’il n’avoit pas porté trop loin un talent dangereux, dont le seul dédommagement est le plaisir d’avoir nuit. […] Cette cruauté, ce persiflage, cet Egoïsme féroce, cette ame dénaturée, si peu honnête, cette jouissance morne, inquiéte, ce plaisir de nuire, ce talent dangereux, ne sont pas un panégyrique flatteur de ce composé admirable, de ce Sublimé. […] Il est orné de quantité de vignettes & de culs de lampe, analogues au texte qui peignent les objets les plus dangereux, magnifiquement imprimé à la Haye.

176. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

L’Opéra est d’autant plus dangereux, que l’âme y est plus susceptible des passions qu’on y veut exciter à la faveur de la musique. […] Saint Basile au commencement de son Homélie 4. sur l’Hexaméron, parle des chants de musique dont on se servait dans les spectacles, qu’il dit être fort dangereux S. […] Il est évident que cela n’a pas besoin de preuves, que la représentation de la Comédie est bien plus vive, et fait beaucoup plus d’impression que celle d’un tableau ; et quand elle est jointe avec toutes les circonstances qui l’accompagnent, elle est bien plus dangereuse que ne serait une peinture. […] Il faut remarquer que l’on ne joue pas la Comédie pour une seule personne ; c’est un spectacle que l’on expose à toute sorte d’esprits dont la plupart sont faibles et corrompus, et à qui par conséquent il est extrêmement dangereux. […] L’on répond que Saint François de Sales considère la Comédie en elle-même spéculativement, et quant à sa substance, comme il parle première partie chap. 23. de son Introduction. « Il dit que les Comédies même honnêtes sont dangereuses et nuisibles à la dévotion. » Et quand il parle part. 3. chap. 33. « Il dit que c’est une chose dangereuse, et selon l’ordinaire façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné du côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril. » Ce sont les paroles de ce saint Evêque, que l’on peut appliquer à plus forte raison à la Comédie.

177. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIX. Autre principe de Platon sur cette matière. » pp. 69-71

Par un principe encore plus universel, Platon trouvait tous les arts qui n’ont pour objet que le plaisir, dangereux à la vie humaineDe Rep.

178. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6

Après que le démon s’est efforcé d’engager quelqu’un dans une voie dangereuse, toute son étude et son application va ensuite à lui aveugler et à lui corrompre encore l’esprit, afin que son égarement devienne alors irrémédiable.

179. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XI. Les pères et mères perdent leurs enfants en les conduisant ou en leur permettant d’aller aux spectacles. » pp. 105-107

Mais, quand cette passion serait traitée avec plus de réserve sur le théâtre, il n’y aurait pas moins d’inconvénients, et, si j’ose le dire, moins de cruauté à leur donner, sur une matière si délicate, des leçons prématurées et infiniment dangereuses, et à leur faire encourir le risque de perdre leur innocence avant qu’ils sachent quel est son prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable.

180. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41

Le voilà pour lors dans la règle en partie ; mais, par un aveuglement inconcevable, ce même Public, qui se range, par caprice, du parti des bonnes mœurs, a une prédilection marquée pour la passion d’amour ; il n’en apperçoit pas les dangereuses conséquences, et il passe légérement sur tout ce qu’elle peut avoir de funeste ; parce qu’il aime cette passion, dans quelque état qu’on la lui présente.

181. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Ils donnaient souvent de grands spectacles au Peuple parce qu’ils étaient persuadés que ce genre d’amusement était propre à distraire les gens turbulents et factieux, ceux-ci n’ayant que peu ou point d’occupation n’auraient employé leur loisir qu’à former des complots dangereux. C’est une bonne chose dont on pourrait, j’en conviens, reprocher aux Césars qu’ils abusaient ; mais dans des Etats bien constitués, il sera toujours sage d’employer un moyen propre à rendre les factions pour ainsi dire impossibles, puisqu’il détourne les oisifs des Assemblées secrètes et dangereuses. […] Mais si des spectacles amusants et peu coûteux le captivent, qui sera assez hardi, assez imprudent pour croire qu’il abandonnera ce plaisir, pour aller s’occuper de projets dangereux qui l’en priveraient sans doute. […] Si l’offenseur ne s’en vantait pas, il y perdrait le plaisir barbare des Duellistes : plaisir qui ne consiste qu’à se vanter d’avoir convaincu quelqu’un de lâcheté ou de peu d’adresse, et de se faire regarder comme un homme avec lequel il est dangereux d’avoir à faire. […] Un pareil homme me paraît bien plus méprisable et plus dangereux qu’un Comédien.

182. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

La plus dangereuse est la peinture à faux, dramatique, de l’homme et de la société, ou cette infidélité des tableaux vivants qui sont censés être ceux des mœurs ou de la vie commune de tel rang, de telle corporation, ou de tel âge ou bien de telles personnes que la malignité désigne, et qui vont être décriées, flétries, peut-être mises au désespoir ; il consiste aussi dans la solennité et l’éclat des représentations, avec tous les prestiges du théâtre ; c’est encore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices, en les combinant et faisant supposer une liaison naturelle entre eux ; c’est l’éternelle image des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en apparence, que l’on méconnaît et décourage par trop de défiance, ou qu’on insulte par malignité ; enfin, c’est en créant ainsi et faisant agir avec toute l’énergie possible, sous les yeux de la multitude des personnages monstrueux qui servent d’excuse et d’encouragement aux méchants, qui font horreur aux bons et, comme je l’ai déjà dit, portent l’agitation dans les esprits faibles, l’inquiétude ou l’animosité dans les cœurs, exaltent la tête de tous, et vont de la scène publique provoquer la persécution, porter les désordres dans les scènes privées de la vie, où toutes les passions excitées imitent la hardiesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la plus vive ; Frappe, enlève les sens, tient une âme captive ; Le jeu des passions saisit le spectateur ; Il aime, il hait, il pleure, et lui-même est acteur. » Voilà plus clairement comme il arrive que ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste Dieu et la religion en faisant bonne contenance au rang des victimes nombreuses des aggressions aveugles et des calomnies effrontées. […] Et dans le même temps on disait contre à peu près aussi ce que disent les modernes contradicteurs, tout en rendant justice à l’art et aux talents de nos bons auteurs : que le recueil de ces ouvrages ne contient que des peintures dangereuses des passions les plus entraînantes, que des tableaux corrupteurs ; qu’on y voit l’intérêt sollicité le plus souvent en faveur du crime ; une plaisanterie perfide faisant naître le rire au lieu d’exciter l’indignation ; travestissant les vices en défauts brillants, les travers en agréments, les conventions théâtrales excluant la vraisemblance, le caprice des auteurs dénaturant les faits et les caractères ; des sentiments outrés, des mœurs postiches et des maximes bonnes pour amollir les cœurs et égarer l’imagination. […] Mais ce plaisir ne m’a jamais empêché de voir le côté dangereux de la leçon ; c’est pourquoi je n’en demeure pas moins convaincu que sous le rapport que je le considère, l’art dramatique, bien que le plus ingénieux et le plus piquant que l’esprit humain ait inventé, divertit mieux qu’il n’instruit, mieux qu’il ne réforme, si l’on veut ; que l’amusement qu’il procure a coûté infiniment aux mœurs ; qu’il est un obstacle à leur restauration, et que, par conséquent, il est nécessaire au retour de l’ordre si ardemment désiré, non pas de le proscrire, comme il y en a qui le prétendent, je crois cela aussi difficile à présent que de faire reculer la civilisation, mais d’en modifier le système, d’en borner et régler plus sévèrement la jurisdiction, pour arrêter ici la tradition de ses mauvais résultats.

183. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

qu’il est dangereux De s’engager sur la vaine assurance  Des sermens amoureux ! […] Il pense que ce Spectacle est si dangereux dans toutes ses parties, qu’il mériteroit plutôt d’être supprimé que d’être réformé. […] Or, suivant cette maxime, un Journaliste qui sçait respecter ses Lecteurs, ne prostitue point sa plume pour accréditer des principes faux & dangereux. […] Il permet, dit-on, d’aller aux bals & autres divertissemens dangereux : mais comment les permet-il ? […] Regnard plus modeste, n’en est pas moins dangereux.

184. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes.

185. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

La paresse est à fuir comme un écueil dangereux, mais les Comédiens entretiennent les hommes dans cette paresse : car des esprits sans occupation s’ennuieraient bientôt et auraient peine à se souffrir eux-mêmes, s’ils n’étaient flattés dans leur oisiveté par le ressentiment de quelque plaisir. […] Il est évident et cela n’a pas besoin de preuves, que la représentation de la Comédie, est bien plus vive et fait beaucoup plus d’impression que celle d’un tableau ; et quand elle est jointe avec toutes les circonstances qui l’accompagnent ordinairement, elle est bien plus dangereuse que ne serait une peinture. […] Il faut remarquer que l’on ne joue pas la Comédie pour une seule personne, c’est un Spectacle que l’on expose à toute sorte d’esprits, dont la plupart sont faibles et corrompus, et à qui par conséquent il est extrêmement dangereux. […] Première Partie, Chapitre 23, de son Introduction, il dit que les Comédies même honnêtes sont dangereuses et nuisibles à la dévotion. […] A la troisième demande, on répond que l’Opéra est d’autant plus dangereux, qu’à la faveur de la Musique dont les tons sont recherchés et disposés exprès pour toucher, l’âme est bien plus susceptible des passions qu’on y veut exciter, et particulièrement de celle de l’amour, qui est le sujet le plus ordinaire de cette sorte de Comédie.

186. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Les Ecoliers qui jouent des pièces dans les collèges, ne sont pas à la rigueur dans le cas de l’irrégularité ; c’est un genre de spectacle fort différent, quoique dangereux, et qui devrait être supprimé. […] C’est moins le théâtre d’une pièce dramatique que le théâtre des plus dangereuses pompes du monde, des plus redoutables tentations du démon, des plus grandes faiblesses de la chair. […] La Tourneuse est sortie de son état : plus dangereuse que les autres, elle a voulu épouser. […] Mais le ministère public pourrait-il tolérer que victimes d’un privilège extorqué par la débauche du théâtre, une honnête fille, un fils de famille, séduits et changés en bête par quelqu’une de ces Calypso, plus dangereuses enchanteresses que celle de la fable, portassent le déshonneur dans leurs familles, qui n’auraient pu ni prévenir ni connaître ces unions infâmes et ces scandaleux commerces ?

187. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Ce Livre, quoique assez bien écrit, est peu dangereux, & n’a eu aucun succès. […] Le Théatre est un tableau aussi dangereux : il présente les mêmes désordres, & avec les mêmes couleurs, dans les dieux & les déesses, dans les héros, dans les princes ; l’élévation du coupable semble les ennoblir, en effacer la bassesse & le crime. […] Ces abominations souvent répétées, dont on a fait un mérite à l’auteur, au décorateur, mille fois plus dangereuses que les querelles, les jeux malins, les espiegleries de la jeunesse endurcissent le cœur, hérissent l’esprit, brisent les liens de la société. […] Tout ce qu’il pense, tout ce qu’il dit ne tend qu’à accréditer une philosophie épicurienne, d’autant plus dangereuse qu’il a su la réduire en sentimens. […] Ainsi les amateurs du Théatre, volcan plus dangereux pour les mœurs que l’Ethna, malgré les désastres continuels du péché & des vices, plus redoutable aux yeux de la foi que l’embrasement des villes, reviennent toujours se mettre à la discrétion du démon, s’exposer à des nouveaux malheurs.

188. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Moliére est un des plus dangereux ennemis que le Siécle ou le monde3 ait suscité à l’Eglise de Jesus-Christ : & il est d’autant plus redoutable qu’il fait encore après sa mort le même ravage dans le cœur de ses Lecteurs, qu’il en avoit fait de son vivant dans celui de ses Spectateurs. […] La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la Religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la Bigoterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les semences sont répanduës d’une maniére si fine & si cachée dans la plupart de ses autres Piéces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il jouë pêle & mêle Bigots & Devots le masque levé.

189. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Rousseau, à nous priver, parce qu’il peut être dangereux, d’un plaisir qui réunit l’agréable à l’utile, elle propose les moyens de l’augmenter, en même-temps qu’elle en suggère pour honester la profession de Comédien. […] 446 L’Ouvrage est terminé, 1. par un nouveau Projet, pour l’établissement d’un Comédisme rendu non dangereux en conséquence de la dégradation des Comédiens, comme le Plan de Réforme produirait cet avantage par l’élévation & l’honnêteté de nos Citoyens-Acteurs.

190. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Baillet, que Molière est un des plus dangereux ennemis que le démon ait suscité aux bonnes mœurse ; que son poison, tantôt subtil, tantôt grossier, s’insinue à la faveur de ses agréments, et que si les portes de l’Enfer pouvaient prévaloir contre la morale du Christianisme, ce serait à Molière à qui l’on en aurait l’obligation. […] Lui-même est convenu avec moi, que sa Bérénice était très dangereuse pour les mœurs.

191. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Cependant quand on fait attention au mal que l’Église aperçoit dans les spectacles, aux soins qu’elle prend d’éloigner ses enfants de tout ce qui peut nourrir des passions dangereuses, et à la condescendance qu’elle doit avoir pour les Chrétiens faibles, qui ne peuvent rompre leurs chaînes, et qui peut-être ne les sentent pas ; on voit alors que l’Eglise doit tolérer ceux qui vont aux spectacles, se contenter de punir les principaux Acteurs, et faire toujours exhorter les Fidèles à fuir les spectacles jusqu’à ce qu’ils soient désertés. […] Quoi qu’on ne puisse pas persuader à tout le monde, combien les spectacles sont dangereux, l’Eglise n’est pas moins assurée que tous les Théâtres, et les personnes qui les fréquentent, qui les autorisent, ne sont que de l’ivraie qui croît parmi les Chrétiens.

192. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

C’est une des meilleures pièces de Racine, & par conséquent une des plus dangereuses, quoique traitée avec décence, si la décence se borne à ne rien dire de grossier, & s’il est fort décent de diminuer l’horreur des forfaits, & de rendre les criminels estimables par de brillantes enveloppes.

193. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « III. Si la comédie d’aujourd’hui est aussi honnête que le prétend l’auteur de la Dissertation. » pp. 5-9

Mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes ; et si vous dites que la seule représentation des passions agréables dans les tragédies d’un Corneille et d’un Racine, n’est pas dangereuse à la pudeur, vous démentez ce dernier, qui, occupé de sujets plus dignes de lui, renonce à sa Bérénice, que je nomme parce qu’elle vient la première à mon esprit ; et vous, qui vous dites Prêtre, vous le ramenez à ses premières erreurs.

194. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

L'oisiveté est l'ennemie de l'âme, qui la dépouille de toutes ses inclinations vertueuses ; C'est pourquoi un très savant homme donne ce conseil : Que l'ennemi du genre humain, dit-il, vous trouve toujours occupé, afin qu'avec autant de bonheur, que de prudence, vous vous couvriez de vos occupations, comme d'un bouclier contre toutes ses tentations : Il faut fuir l'oisiveté comme une dangereuse Sirène ; et cependant les Comédiens nous y attirent.

195. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Il dit d’abord que la Comédie en sa substance est indifférente ; mais cependant toujours dangereuse, de même que la Danse et les Festins dont on peut faire un bon et méchant usage. […] Ceux qui dans ces derniers temps ont écrit contre la Comédie ont rapporté des Vers de Tragédies les plus dangereux et les plus capables d’exciter dans le cœur de l’homme toute sorte de passions. […] Quel gros volume ne ferait-on pas si on voulait ramasser tous les endroits sales et dangereux soit dans la Poésie, soit dans la représentation de toutes les Comédies. […] ne sont-elles pas des leçons dangereuses pour la jeunesse ? […] Ou enfin les gens dont vous pourriez parler, ne ressentent pas encore l’effet de ce venin, qui est d’autant plus dangereux qu’il est imperceptible, et ne se fait sentir que quand il veut donner la mort.

196. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Plus leurs Auteurs colorent ces vices d’une image de grandeur & de générosité, plus ils les rendent dangereux & capables d’entrer dans les ames les mieux nées ; & l’imitation de ces passions ne nous plaît que parce que le fond de notre corruption excite en même tems un mouvement tout semblable qui nous transforme en quelque sorte, & nous fait entrer dans la passion qui nous est représentée.

197. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Le quatriême, quand il est dans l’occasion prochaine de quelque peché mortel, par exemple d’impureté, ayant chez soy, ou en sa disposition la personne avec laquelle il a eu un commerce criminel, & ne la veut pas congedier ; ou bien quand il se trouve dans une condition dangereuse pour luy, par exemple de juge d’avocat, de soldat, ou autre semblable, dans laquelle eu egard à ses dispositions, & à l’experience que l’on a de sa vie passée, il luy est moralement impossible de s’empescher d’offenser Dieu mortellement, & qu’il ne la veut point quitter. […] Et quand ils n’y auroient pas commis de si grands pechez, le peril où ils s’exposent de les commettre, doit porter les Confesseurs à leur deffendre ces divertissemens dangereux. […] On découvre tous les jours que cette coûtume de se confesser si souvent donne lieu à des familiaritez dangereuses & de mauvaises attaches.

198. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

« Maintenant qu'il s'agit de mon seul intérêt, Vous demandez ma mort, j'en accepte l'arrêt, Votre ressentiment choisit la main d'un autre; Je ne méritais pas de mourir de la vôtre, On ne me verra point en repousser les coups: Je dois trop de respect à qui combat pour vous, Et ravi de penser que c'est de vous qu'ils viennent, Puisque c'est votre honneur que ses armes soutiennent, Je vais lui présenter mon estomac ouvert, Adorant en sa main la vôtre qui me perd. » En vérité, peut-on pousser la profanation plus avant, et le faire en même temps d'une manière qui plaise davantage et qui soit plus dangereuse. […] Les femmes de qualité et de vertu en auraient de l'horreur, au lieu que l'état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d'un poison aussi dangereux et plus caché que l'autre qu'elles avalent sans le connaître, et qu'elles aiment lors même qu'il les tue. […] Mais comme dit le grand Evêque que je viens de citer : « Pour changer leurs mœurs et régler leur raison, Les Chrétiens ont l'Eglise, et non pas le théâtre. » L'amour n'est pas le seul défaut de la Comédie, la vengeance et l'ambition n'y sont pas traitées d'une manière moins dangereuse.

199. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Elle se trompait, la gravité philosophique de ce Prince, dont toute la vie fut une comédie perpétuelle, ne pouvait s’accommoder de la licence ; et sa dangereuse politique, qui pour mieux détruire le christianisme, affectait d’en surpasser la pureté dans le culte des faux Dieux, enchérit sur ses prédécesseurs, et de son temps le théâtre fut plus réservé que jamais. […] » Est-il du bien de l’Etat de laisser tendre à la Noblesse de si dangereux pièges, plus dangereux pour elle que pour d’autres états ?

200. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

Bossuet), à l’incontinence publique, d’une maniére plus dangereuse qu’on ne feroit dans des lieux qu’on n’ose nommer ?

201. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXV. Quatrième, cinquième et sixième réflexion : passage exprès de Saint Thomas, et conciliation de ses sentiments. » pp. 88-92

Pour donc prouver quelque chose, et pour satisfaire à la première condition, d’abord il faudrait montrer, ou qu’il ne soit pas nuisible d’exciter les passions les plus dangereuses, ce qui est absurde ; ou qu’elles ne soient pas excitées par les délectables représentations qu’on en fait dans les comédies, ce qui répugne à l’expérience et à la fin même de ces représentations comme on a vu ; ou enfin que Saint Thomas ait été assez peu habile pour ne sentir pas qu’il n’y a rien de plus contagieux pour exciter les passions, particulièrement celle de l’amour, que les discours passionnés : ce qui serait la dernière des absurdités, et la plus aisée à convaincrez par les paroles de ce saint, si la chose pouvait recevoir le moindre doute.

202. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Si quelque chose est capable de contenir la fougue des passions sous les loix modérées de la raison, c’est un art qui peut, en les faisant agir, nous faire sentir leurs forces, l’étendue de leurs mouvemens, nous indiquer quelles barrieres nous pouvons leur opposer, & nous conduire, par une combinaison insensible, à marquer les différens dégrés de consentement qu’il nous est permis d’accorder à ces penchans si nécessaires & si dangereux. […] Cette passion est nécessaire, & n’est, ainsi que toutes les autres, dangereuse que par l’abus. […] Comme tout plaisir qui s’accorde avec l’honnêté & la décence, ne peut être dangereux que pour les ames perverses qui abusent de tout, inventez de nouveaux divertissemens, & que le goût vous serve de guide, personne n’y contredira. […] Ce Vaudeville est dangereux pour la jeunesse qu’il accoutume à manquer de respect aux vieillards, en se vantant de les surpasser. […] Etoit-il bien nécessaire, si vous n’êtiez animé que du desir de servir vos compatriotes, de composer un volume contre les spectacles, uniquement dans la vûe de préserver Geneve de l’introduction d’un art si dangereux, puisque de votre aveu vous étiez intimement convaincu, que les facultés de la ville ne peuvent admettre un pareil établissement ?

203. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Ainsi le Bal merite bien quelque sorte de soins, & qu’un galant homme s’aplique à se bien tirer d’un pas si dangereux.

204. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Reconnaissez que c’est une très-méchante chose que de mettre des enfants que l’on vous confie pour les élever Chrétiennement, en état de pouvoir aimer un jour ces divertissements dangereux, et que des Païens mêmes ont jugé indignes de personnes qui ne seraient pas folles, ou que l’excès du vin n’aurait pas mis hors de leur bon sens.

205. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Enfin c’est une raison mille fois confondue, puisque quand il serait vrai qu’on aurait ôté de la Comédie tout ce qui peut blesser les oreilles chastes des Chrétiens et tout ce qui sent l’idolâtrie, on a fait voir que la Comédie ainsi épurée n’en est encore que plus dangereuse, en ce qu’elle empoisonne plus finement et plus spirituellement.

206. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

Mais s’il est question de parler des autres où l’on fait profession de faire des actions et des gestes tout à fait impudiques, je dirai hardiment qu’à grande peine se trouve-t-il chose plus scandaleuse à l’honneur du Christianisme, plus préjudiciable à la jeunesse chaste, et plus dangereuse pour pécher mortellement ; car ce sont des filets, et des pièges que le diable dresse pour attraper une âme chaste ; ce sont des dispositions aux sacrifices de Venus, ou des degrés pour monter à l’autel de Baal.

207. (1764) Comédie pp. 252-254

Parce qu’il n’est jamais permis de coopérer à un exercice au moins très dangereux. 2°.

208. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Qu’y a-t’il même de plus dangereux ?

209. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Rien de plus faux & de plus dangereux que la morale qu’on y débite ; la belle école des mœurs, qui fait une divinité de l’amour, principes de tous les excès, de toutes les folies des hommes : Tuscul. quest. […] La nouvelle fut plus rafinée, sur-tout quoique dans le fond aussi corrompue, & en devint plus dangereuse ; elle arbora un air de décence, & voila, ou plutôt gâza le vice, pour séduire plus aisément la vertu, & fut le fruit de la molesse, qui naturellement moins bruyante, non par vertu, mais par paresse & amour du plaisir, se couvre d’une fausse politesse, pour être moins traversée : Insana est principum & populorum in ithiones pecuniæ collatio, quâ homines infames de turpitudine sua, & de suo scandalo lucrantur & gloriantur, majol. dies canicul. collat. […] Paris ne peut long-tems s’en passer, sans éprouver les incovénients d’un vuide toujours dangereux pour le désœuvrement d’une jeunesse nombreuse, qui peut s’occuper plus mal, qu’en se portant au spectacle. […] Collet comédie), c’est ici la même chose, les trois théatres sont trois lieux publics, qui entretiennent près de trois cents courtisannes, & en ont sous leurs aîles plus de mille ; ils sont plus dangereux que ceux d’Italie, les courtisannes actrices, sont plus séduisantes, plus exercées, mieux choisies ; elles s’étalent impunément, & dans les plus beaux jours, & se répandent par tout : on va au théatre & chez elles, on les appelle chez soi, sans craindre la police ; ces trois lieux fourmillent aussi des hommes courtisans pour les Dames, acteurs, danseurs, musiciens, ce qui n’est pas toléré en Italie.

210. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Ce n’est guere faire l’éloge du remede, ni du malade qui se met librement dans le cas d’avoir besoin d’un si dangereux secours pour prévenir un mal qu’il se procure. […] Il blâme en particulier les bonnes odeurs dont on les parfume, si dangereuses à ceux qui les voient, & ne peuvent plaire qu’à des esprits mondains & frivoles : Tu quoque odoratis vaga vestibus atque capillis naribus agnoscis quà gradiare velis, nec multis splendore tuo male sollicitatis, peccantis nequam sis caput illecebræ unguentum sanctis unum est, quod nomine Christi diffusum casto spirat odore Deum , &c. […] Telle est certainement la morale Chrétienne ; elle interdit l’usage des parfums comme un plaisir vain, inutile & dangereux pour la pureté. […] Il est pourtant certain que cet ébranlement, agréable dans les organes, excite des émotions dangereuses qui entretiennent le vice, & que les personnes zélées pour la conservation de la chasteté doivent les craindre & s’en abstenir.

211. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Puisque c’est une école du vice & un piege des plus dangereux pour la religion & les mœurs, le gouvernement devroit se débarrasser de ce soin, & le supprimer. […] Son Confesseur fera pour les spectacles comme son Médecin pour les repas, qui fait ôter les plats dangereux pour sa santé. […] Doit-on souffrir dans l’Etat quelque chose de dangereux pour la personne du Souverain ? […] Je retrace avec douleur un autre mal que produit l’autorité des Grands, parce qu’il attaque les mœurs, en présentant le piège le plus dangereux, je veux dire la faveur qu’ils accordent aux talens du théatre.

212. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

« Cum saltatrice ne assiduus sis, nec audias illam, ne forte pereas in efficacia ejus. » Ces paroles peuvent raisonnablement être appliquées à toutes les personnes de ce sexe, qui sont attachés par affection à ce divertissement dangereux. […] En effet ces assemblées d’hommes et de femmes, principalement lorsqu’elles ne sont faites que pour se donner du plaisir, ne peuvent être que très dangereuses.

213. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Une salle, le rendez-vous de tous les libertins, et de tout ce qu’on appelle dans une ville gens oisifs, gens de plaisirs : peu dont les mœurs ne soient corrompues, moins encore qui soient de bonnes mœurs : une assemblée où règne un luxe étudié, où tout éblouit, où tout brille, et dans laquelle il ne se trouve pas une jeune personne qui n’ait employé tout ce que l’art a de plus séduisant pour plaire et pour tenter : Des loges pleines d’écueils d’autant plus dangereux qu’ils sont plus à couvert, et d’où les yeux peuvent rassembler plus d’objets à la fois, tous plus à craindre. […] Certainement l’esprit de Dieu porterait bien plutôt à éviter ces divertissements dangereux, qu’à lui demander la grâce d’être préservé de la corruption qui s’y rencontre.

214. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

n’est ce pas là qu’il se sent attiré au crime par les pièges qui lui sont tendus ; que, se laissant prendre aux amorces les plus dangereuses, il s’abandonne aux transports les plus déréglés, aux saillies les plus vives ? […] On suit comme des yeux les honteux progrès de sa passion ; on écoute de sa bouche ses criminels aveux, et les sens ne résistent pas à une amorce si dangereuse.

215. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Veut-on de bons Arlequins, Que l’on vienne aux…. » Mais de toutes ces pièces de Communauté, mal à propos voudrait-on en conclure la justification du théâtre public, lors même qu’on y donne des pièces pieuses, ni même encore l’apologie des pièces de Collège, qui, quoique moins dangereuses que celles du théâtre public, ne sont pas toujours exemptes de reproche, comme nous dirons dans la suite. […] Retrancher du bal, du spectacle, tout ce qu’il a de dangereux, d’agréable, de brillant, c’est retrancher tout ce qu’on y cherche et qu’on y trouve, et en fermer les portes à tout le monde. […] Tachard, autre Jésuite, ne montra pas moins de régularité à Siam, puisqu’il ne voulut assister aux spectacles du pays, comme il le dit dans son voyage, que forcé par ordre du Roi, quoique pour un étranger qui n’entend pas la langue, ils fussent moins dangereux que plusieurs pièces de collège.

216. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

mars 1764.) s’est avisée, à propos de rien, d’en faire l’apologie, et d’une manière fort maladroite : « On ne conçoit pas, dit-elle, comment il se trouve des esprits assez chagrins pour désirer l’anéantissement de l’opéra, où tous les arts imitateurs se réunissent et se combinent pour s’emparer de l’âme par tous les sens. » Le Journal de Trévoux, qui annonce cette Gazette (avril 1764), en rapportant cet endroit, ajoute avec vérité : « On pourrait répondre sans chagrin, que la raison donnée en faveur de l’opéra est peut-être la meilleure qu’on puisse fournir pour son anéantissement. » Qu’y a-t-il en effet de plus dangereux et de plus mauvais que ce qui s’empare de l’âme par tous les sens ? […]  22.) qui le connaissait bien, « Les plus dangereuses Courtisanes sont les Danseuses et les Chanteuses de l’opéra ; il semble que ce soit une nécessité fatale que tout ce qui a rapport à l’opéra soit corrompu partout. […] Ils supposent qu’on ne représente que des pièces sérieuses, où il n’y a rien de dangereux pour les mœurs.

217. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Il me semble, Monsieur, que vous avez invinciblement prouvé que l’établissement d’une troupe de Comédiens dans Genève, serait au moins très dangereux, et qu’en conséquence il doit être rejeté. […] Car si, malgré le génie de Mahomet, la vertu de Zopire l’emporte sur lui, sera-ce une école dangereuse, que celle où la vertu obtient un si beau triomphe ? […] etc. sont intéressantes, mais dangereuses ou indifférentes aux mœurs ; si elles nous accoutument à des forfaits qu’on ne devrait pas supposer possibles ; si elles opèrent des prodiges si frappants ; qui osera fixer les degrés et marquer les bornes de l’utilité où parvient cet art magique, quand le génie du Poète s’allume au feu de la vertu ?

218. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Elle en sera effrayée, elle y verra le déplorable monument de la folie humaine, qui a perdu, dans la chose la plus frivole & la plus dangereuse, & communément la plus criminelle, les momens prétieux d’une vie qui nous a été donnée pour acquerir une éternité de bonheur.

219. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

Insensé, vil… Mon ami, il faut m’aider à me fuir moi-même, à éviter le dangereux Objet… Elle partage mon desespoir… Si tu savais comment nous sommes devenus coupables… Je parlais d’Ursule ; je fesais son éloge ; son adorable image enflamait mon imagination : je me croyais loin du crime… C’en est fait… j’ai mon ignominie & les remords de ma Complice à supporter.

220. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

Saint Augustin enseigne qu'il est très difficile de connaître, et très dangereux de décider quels sont les péchés qui ferment l'entrée du Ciel.

221. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

et qu’ils voient indignement profané par ces pratiques dangereuses, et par ces actions païennes, les oblige d’user de leur pouvoir, et d’empêcher par les voies Canoniques cette horrible profanation.

222. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Il ne pouvait mieux exprimer l’effet de ces réjouissances, qu’en disant qu’elles donnent entrée « à une troupe de vices » : ce n’est rien, pour ainsi dire, en particulier ; et s’il y fallait remarquer précisément ce qui est mauvais, souvent on aurait peine à le faire : c’est le tout qui est dangereux ; c’est qu’on y trouve d’imperceptibles insinuations, des sentiments faibles et vicieux ; qu’on y donne un secret appât à cette intime disposition qui ramollit l’âme et ouvre le cœur à tout le sensible : on ne sait pas bien ce qu’on veut, mais enfin on veut vivre de la vie des sens et dans un spectacle où l’on n’est assemblé que pour le plaisir ; on est disposé du côté des acteurs à employer tout ce qui en donne et du côté des spectateurs à le recevoir.

223. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Dieu qui, par la sainteté de sa Loi, nous ordonne de veiller en tout temps sur nos sens, sur notre esprit, et sur notre cœur, pour en écarter les représentations et les pensées dangereuses, qui fera rendre compte d’une parole inutile et des moindres dépenses superflues, peut-il approuver des spectacles qui remplissent l’esprit et l’imagination de tant d’objets vains, ridicules et séduisants ?

224. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Mais étoient-elles faites pour orner des Scenes folles & dangereuses dans leurs représentations ? […] Les Romanciers les plus modernes se sont attachés à mettre de la vraisemblance dans leurs historiettes ; mais elles en sont encore plus dangereuses pour les mœurs. […] Le même Auteur trouve encore plus dangereux les Romans François. « Quels en sont, dit-il, les Acteurs ? […] Ce sont des empoisonneurs publics, d’autant plus dangereux, que le poison qu’ils préparent, leur survivra & produira ses cruels effets jusque dans les derniers temps. […] Les apologies de nos Théatres y étant mises en opposition aux écrits qui les ont combattues ; elles n’y paroîtront que comme des Ouvrages dangereux dont il faut éviter l’illusion.

225. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

On sçait jusqu’à quel point ces Tournois, qui d’abord ne paroissoient qu’un Exercice Militaire, devinrent par la suite dangereux, & il est innombrable combien de Noblesse y a succombé. […] L’une n’ayant rien d’intéressant pour nous, & ne pouvant produire aucune utilité, & l’autre étant dangereuse à beaucoup d’égards. […] Dans le nombre des Spectateurs, tout est dangereux pour un cœur qui n’est pas formé ; la promenade, les assemblées, les Temples mêmes.

226. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Elmire est une tartuffe, une hypocrite de crime, comme Tartuffe un hypocrite de vertu ; ce qui n’est pas tolérable, même par jeu, même pour une bonne fin : Non sunt facienda mala ut eveniant bona, sur-tout dans un genre de vice où la seule perspective est dangereuse, les approches insoûtenables, le regard, le désir un crime devant Dieu : Qui viderit ad concupiscendum, jam mæchatus est in corde. […] Les conversations licentieuses sont toûjours dangereuses à entendre ; inutiles aux gens de bien, qui détestent le crime, elles ne peuvent que les révolter & les affliger ; pernicieuses aux méchans, elles les confirment & les réjouissent ; funestes, elles ébranlent les gens indifférens, leur apprennent le péché, les familiarisent avec lui : Corrumpunt bonos mores colloquia prava, même celles des méchans. […] 13.° C’est une indécence inexcusable que l’indifférence avec laquelle écoute les plus grandes infamies, & débite les maximes les plus fausses & les plus dangereuses à son mari & à ses enfans, une femme & une mère qu’on veut donner pour modelle.

227. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Empêcher qu’il n’y entre désormais des pièces dangereuses, n’est qu’une demi-mesure ; il est de la même importance de faire un choix judicieux de celles qui y sont admises et qui peuvent être représentées sans danger, et de rejeter les autres. […] Les seconds sont incomparablement plus dangereux, parce qu’il faut qu’ils nous passent sur le corps pour arriver à notre argent, etc. […] Cette jurisdiction du théâtre, moyennant une dernière modification que je vais proposer, remplirait le plus heureusement possible le vide plus dangereux aujourd’hui qui se trouve entre l’état d’innocence et celui de la corruption et du crime. […] On y voit quelque chose de précieux par dessus tout : on y voit que les passions seraient le plus sagement contenues ; que les goûts dépravés, que toutes les licences corruptrices, seraient le plus rigoureusement réprimés ; que les fables dangereuses, bien que piquantes, comiques ou pathétique seraient rejetées, et, par conséquent, que la morale pourra être mise en sûreté ; sans que les sociétaires et autres bien intentionnés puissent avoir à se plaindre, puisque la censure sera exercée dans la meilleure forme possible, par leurs pairs assemblés ; lesquels pourraient aussi mieux apprécier alors cet axiome : Naturam repellas furcâ, usque tamen recurret ; et faire une plus sage ou plus profitable distinction, 1° entre les vices inexpugnables de nature, qu’on ne peut que contenir, et les vices de civilisation qu’il faut combattre franchement, comme le courageux Alceste le fait dans les faquins et les intrigants, qu’il désigne ; 2° entre les travers d’esprit, les ridicules et les préjugés susceptibles d’être corrigés actuellement par le théâtre, et ceux qui doivent être encore respectés, ou corrigés par des moyens plus doux, à cause de leur adhérence à des parties délicates de la morale, à des vertus que l’action trop violente ou trop prolongée du premier remède détruirait avec eux.

228. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

LA fable des amours de Cupidon & de Psiché, inventée par Apulée, dans son âne d’or, mise en vers par la Fontaine, dont Moliere a fait un mauvais drame, & Thomas Corneille un mauvais opéra, que Lulli réchauffa des sons de sa musique, & que l’Abbé Basnier dans sa mythologie, traite avec raison de conte puerile ; cette fable vient d’être rajeunie dans un poëme en huit chants, avec des notes, comme si elle en valoit la peine, pour servir de suite aux fables de l’Abbé Aubert, & qui assurément doit en empêcher le fruit, en remplissant l’esprit du lecteur d’une multitude de folies amoureuses, dont le fonds est très-licencieux, & les images dangereuses. […] La Fontaine n’étoit guére lu, lorsque l’Abbé Aubert l’a ressuscitée, par un poëme élégant, qui est ce qu’on a fait de mieux pour le litteraire ; mais plus voluptueux & plus dangereux pour les mœurs, que la tragédie de Moliere & l’Opera de Corneille. […] Dans le poëme du Remede de l’amour, il fait voir que si une parure recherchée peut être un piége dangereux pour les cœurs, autant la négligence de tous ces ornemens étrangers en est un remede, l’expérience en est la démonstration ; on ne voit donner des si grands soins à la parure, qu’à ceux qui ont des prétentions sur les cœurs ; un homme exempt de passions, en méprise les artifices : Nec compone comas, quando venturus ad illam, nec toga sit lano conspicienda sinu  ; il se moque de ces vains ornemens, tout est couvert, dit-il, d’or & de pierreries, la personne & la plus petite partie d’elle même ; pars minima est ipsa puella sui , & parmi tant de belles choses, vous cherchez l’objet de votre amour ; sæpe ubi sit quod ames, inter tam multa requires , un des grands remedes de l’amour c’est de surprendre les femmes dans leur négligé, ou quand elles se fardent, leurs graces sont perdues, elles évitent avec grand soin ces facheuses rencontres où elles sont désarmées ; deprehendes tutus inermem cum collinet ora veneris , vous trouverez la toilette couverte de boëtes pleine de drogues, de pommade, des essences de mille couleurs, qui font soulever le cœur ; pixides invenies celantes mille colores, non semet in stamocho nulla facta meo  ; enfin, dit-il, évitez avec soin le théatre ; ut tibi sit tanti non indulgere theatris . […] Madame d’Acier a-t elle pu enseigner une morale différente, & traduire en François un poëte qui l’enseigne, sans y mettre un corréctif absolu, qui fasse connoître un poison dangereux, & en empêche l’effet ?

229. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Car mes chers frères, il leur est très dangereux ; ou pour mieux dire il leur est très pernicieux de pécher, comme ils font, avec une entière connaissance. […] Je détournerai toujours les Chrétiens, dit-il, d’aller à la Comédie, et je leur conseillerai d’éviter un écueil, qui est d’autant plus dangereux, qu’étant, comme il est agréable, il fait faire souvent de tristes naufrages à la chasteté. […] En effet, pour ne pas parler des mots équivoques, dont l’on enveloppe souvent les actions déshonnêtes, et qui font toujours de très dangereuses impressions ; il est certain que les tendresses de l’amour, les emportements de la colère, et la fureur de la vengeance sont capables de nuire beaucoup. […] et qui a été comme l’âme du Concile de Constance, la croit si dangereuse, à cause de la fragilité de l’homme ; qu’il est bien difficile, dit-il, qu’elle ne soit accompagnée de plusieurs péchés. […] Il y a bien de l’apparence que l’esprit de Dieu portera bien plutôt ceux qu’il anime à éviter tout à fait la Comédie, comme un divertissement très dangereux, qu’à lui demander la grâce d’être préservé de l’air contagieux qu’on y respire : La Comédie est une occasion prochaine de l’offenser.

230. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Avertissons cependant les Comédiens que l’Eglise ne les proscrit pas parce qu’ils représentent des Pieces dramatiques ; mais parce qu’ils en représentent de dangereuses pour les mœurs ; ce qui avilit leur métier aux yeux des hommes, & le rend criminel aux yeux de la Religion. […] Il discernoit mieux qu’un autre ce qu’elles pouvoient avoir de dangereux, comme ouvrages de Théatre. […] Racine m’ont fait naître l’idée d’examiner de plus près ses Tragédies, en ce qui concerne l’amour, & de marquer celles, où selon mes lumières, cette passion a trop de part ; celles où l’amour peut être d’un dangereux exemple ; enfin les pieces où il me paroît absolument déplacé. […] Je ne doute point que l’Auteur ne se soit souvent repenti d’avoir fait cette Tragédie, dont la lecture est presque aussi dangereuse que la représentation. […] Cette Comédie charmante, dont Moliere faisoit tant de cas, ne sera point mise au nombre des ouvrages dangereux pour les mœurs.

231. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

En considérant la noblesse et la grandeur des fonctions de ses orateurs, en remontant à l’origine des grandes associations politiques, où ils ont toujours joui d’une haute considération, j’ai commencé par combattre cet injuste préjugé qui les range dans la classe de ces hommes dangereux, qui ne sont que les aveugles instruments des passions des autres.

232. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

Rapin, 269 De Ben Jonson, 270 D’Aristote et de Quintilien, 273 Il est dangereux et déraisonnable de faire du divertissement le but principal de la Comédie, 277 Incongruités de nos Dramatiques par rapport à la poésie du Théâtre et à la politesse convenable, 283 Jusqu’où nos Poètes se guindent, 287 Jusqu’où nos Poètes rampent, 289 Leur rusticité à l’égard du Sexe, 292 La liberté qu’ils se donnent à l’égard des Seigneurs d’Angleterre, 296 Il n’y a que nos Modernes qui en aient usé de la sorte, 299 CHAPITRE cinquième.

233. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Des chrétiens zélés pourraient-ils voir sans douleur, d’un côté les temples du Seigneur abandonnés et déserts, et de l’autre les théâtres, ces temples élevés au démon, regorger continuellement d’adorateurs qui vont en foule offrir à cet esprit de ténèbres leur encens et leurs hommages, qui témoignent un mépris dédaigneux pour les solennités religieuses, qui ne connaissent les jours spécialement consacrés au Seigneur que pour les profaner en se livrant à des divertissements souvent criminels et toujours dangereux ?

234. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Bien des gens même avaient, comme aujourd’hui, ou la malignité ou la faiblesse de faire l'apologie de ces dangereux divertissements. […] Erreur dangereuse : nous allons démontrer que les spectacles sont opposés à l'un et à l'autre. […]  » Rien de plus dangereux dans les spectacles que les parures recherchées, le mélange des deux sexes, et les partis que l'on y prend pour ou contre : « Nullum majus scandalum quam ipse viverum et mulierum exercitatior cultus ipsa consessio.

235. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

L’illustre Prince de Conti, M. le Duc de la Rochefoucault, Bussy-Rabutin, la Bruyere, Racine, & beaucoup d’autres qui en avoient fait l’expérience, ont tous écrit que les spectacles sont dangereux, séduisans, corrupteurs, & qu’il est impossible d’aimer la comédie & l’opéra, si on n’a jamais eu d’amour ni d’autre passion. […] C’est le langage même, c’est la peinture des passions, mais peinture fine, naïve, pathétique, animée, & dont les traits délicats n’en sont que plus dangereux.

236. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Puis qu'il est indubitable que tous les Jeux du Théâtre, aussi bien que les autres Spectacles des Anciens, étaient des actes de Religion, il ne faut pas trouver étrange que les Docteurs de la primitive Eglise aient défendu si rigoureusement aux Chrétiens d'y assister, parce que c'était publiquement solenniser avec les Païens les Fêtes de leurs faux Dieux, participer à la révérence qu'ils rendaient aux Démons, et se contaminer d'une Idolâtrie d'autant plus dangereuse, qu'elle était agréable. […] « Nous avons, dit-il, une grande guerre contre des Amalécites, je veux dire, non pas contre les Barbares, mais contre les Démons qui conduisent des pompes célèbres par les places publiques, car ces veilles diaboliques qui se font aujourd'hui, ces railleries, ces injures et ces danses qui se pratiquent toute la nuit, et cette dangereuse impiété des Comédies nous font plus de mal que les troupes de nos EnnemisIdem de David et Saule hom. 3.

237. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Quand il serait vrai qu’on ne peint au Théâtre que des passions légitimes, s’ensuit-il de là que les impressions en sont plus faibles, que les effets en sont moins dangereux ? […] « Dans une grande ville pleine de gens intrigants, désœuvrés, sans religion, sans principes, dont l’imagination dépravée par l’oisiveté, la fainéantise, par l’amour du plaisir, et par de grands besoins, n’engendre que des monstres, et n’inspire que des forfaits ; dans les grandes villes où les mœurs et l’honneur ne sont rien, parce que chacun dérobant aisément sa conduite aux yeux du public, ne se montre que par son crédit, et n’est estimé que par ses richesses ; la Police ne saurait trop multiplier les plaisirs permis, ni trop s’appliquer à les rendre agréables, pour ôter aux particuliers la tentation d’en chercher de plus dangereux.

238. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Elle a toujours été en possession de condamner les Théâtres, de tenir les Comédiens pour gens excommuniés, de les priver de la participation aux Sacrements ; de déclarer dans ses Rituels qu’on ne les doit point absoudre, même à la mort, s’ils ne promettent de renoncer à leur dangereux Métier. […] Encore qu’il n’y ait rien dans ces Spectacles que de doux, que d’agréable, que de simple ; et qu’il y en ait même quelques-uns d’honnêtes, ils ne laissent pas d’être dangereux. […] Adam n’eût point été chassé du Paradis, s’il n’eût été séduit par la volupté ; c’est pourquoi David, qui avait éprouvé combien les regards sont dangereux, dit avec raison que l’homme est heureux lorsque le nom du Seigneur est toute son espérance, et qu’il n’a nul égard aux vanités, et aux folies trompeuses du Siècle. […] « Ils prêcheront souvent avec force contre les Dances et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses. […] Mais s’ils ont épuré leurs Spectacles de ces grossièretés ; qu’ils ne se croient pas pour cela exempts de péché : leur manière de jouer, pour être plus délicate et plus fine, ne laisse pas d’être aussi dangereuse.

239. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Mais je le vois tomber ce dangereux théâtre, Qu’anima si longtemps un génie idolâtre.

240. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Il est vrai que pour ce qui regarde les Fêtes, quelques Casuistes ont ajouté, par une condescendance excessive, des exceptions très dangereuses, par lesquelles ils donnent aux Chrétiens une liberté contraire aux sentiments de l’Eglise, et à l’esprit de leur profession.

241. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Ainsi tout le dessein d’un poète, toute la fin de son travail, c’est qu’on soit comme son Héros épris des belles personnes, qu’on les serve comme des divinités ; en un mot qu’on leur sacrifie tout, si ce n’est peut-être la gloire, dont l’amour est plus dangereux que celui de la beauté même.

242. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Je ferais un volume, et non pas un avertissement, si je voulais rapporter les sentiments de tous les Pères des autres siècles ; on les verra dans les traductions suivantes, et on les trouvera conformes à ceux des premiers siècles; ils désapprouvent tous la Comédie, par tous ces endroits qui se trouvent dans celles de ce temps d'une manière encore plus délicate, et par conséquent plus dangereuse que dans les Comédies anciennes.

243. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Ces avanies, je le répète, affligent tous les hommes sensés, mettent la désolation dans les familles, produisent le mécontentement général, et causent parmi le peuple, des attroupements toujours dangereux.

244. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Quant à celle-ci, où l’on voit une épouse prêter l’oreille aux fleurettes d’un amant, en recevoir des lettres, lui répondre, lui donner un rendez-vous nocturne, chercher à déshonorer son mari, dont elle raconte les ridicules à un séducteur à qui elle fait un signe de pitié au moment où on lui rappelle le respect qu’elle doit aux nœuds sacrés du mariage ; et tout cela se faisant de manière à divertir, à être approuvé des spectateurs, à faire applaudir l’infidélité, les détours, les mensonges, l’impudence ; quant à ce spectacle, dis-je, il n’y en a pas de plus dangereux pour les femmes de tous les rangs et de tous les ordres ; parce qu’en voyant applaudir une femme noble de mépriser ainsi les devoirs du mariage, de fouler aux pieds le précepte de la foi conjugale, en un mot de se jouer de son mari, sous prétexte qu’il est paysan, il n’est pas douteux que les femmes roturières n’aient la noblesse de penser qu’il doit leur être permis d’en agir de même envers leurs maris, quand ils sont lourdauds, malotrus ou bêtes, etc. […] On peut même voir aussi l’exemple en contradiction avec le précepte sans sortir de la comédie du Misantrope, dans laquelle, tout en recommandant l’indifférence, ou une latitude respectueuse et polie à l’égard des hommes pervers, on tourne impitoyablement en ridicule les simples torts de l’exacte probité, on accable de chagrin et de honte l’honnête homme sans fard et incorruptible ; on proscrit en lui tous ceux dont l’exemple et la censure redoutable préviennent tant d’excès plus dangereux opposés à ceux de l’austère vertu, excès dont les leurs sont un salutaire contrepoids. […] Les écrivains bien intentionnés de notre temps, en réfléchissant sur le passé, s’abstiendraient sûrement dans bien des cas de ce mode dangereux d’instruction, s’il n’était consacré par l’usage, par l’exemple imposant des anciens, par des préjugés bien enracinés, surtout, s’il n’était soutenu aujourd’hui par les passions mêmes qu’il a fait naître, ou étendues et fortifiées, les quelles repoussent toute réflexion, et même tout soupçon qu’il soit mauvais, qui entraînent tout le monde depuis si long-temps comme elles ont entraîné l’auteur de la satire de Dervière, tartufe de bienfaisance, dans la comédie des Deux Gendres, satire qui place les hommes véritablement bienfaisants dans la situation malheureuse où le tartufe de religion a placé les vrais dévots. […] Voilà d’autres raisons de convenir que vouloir perfectionner les hommes par des moyens indirects, ou vagues et violents, est une folie, ou une erreur dangereuse, d’après laquelle on les a tant et si imprudemment tourmentés qu’on les a excédés et conduits à jeter le masque de leurs infirmités dont ils ont fait parade depuis.

245. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

C’est une entreprise fole, tout le monde le dit ; mais personne ne pense combien elle est dangereuse pour le salut. […] Les jeux sont plus faciles, plus commodes, moins couteux que nos théatres ; ils sont moins dangereux, ils ne forment point d’enthousiaste, le poison y est moins apprétié, les empoisonneurs demeurent toujours dans le mépris & l’infamie ; on se licencie moins sous les yeux d’un pere de famille, dont la présence en impose ; ses enfans ne le volent point, ne se dérobent point à ses yeux, pour aller courir l’actrice ; on n’en fait point une affaire d’Etat, ce sont des Pandoures, qui sans doute font des ravages, & portent des coups à la vertu ; mais ils voltigent, & ne paroissent qu’un moment. […] Spectacle inconnu en France, crée depuis peu à Florence, (& devenu le premier depuis, & le plus dangereux, par l’esprit de courtisannes d’Italie, qu’elles y ont laissé pour héritage.) […] Elle avoit deux vues l’une de peindre la rupture du Roi avec la Mancini, niéce de Mazarin, mariée au Connétable Colonne, l’autre de representer la violence qu’elle-même se faisoit, le frein qu’elle mettoit à son propre penchant, de peur qu’il ne devînt dangereux.

246. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

selon un monde païen, selon un monde impie et perverti, selon un monde condamné par J.C. et le plus dangereux ennemi dont vous ayez à vous préserver. […] Il vaut mieux jouer, dites-vous, que de parler du prochain, que de former des intrigues, que d’abandonner son esprit à des idées dangereuses. […] parce qu’il se peut faire que ce soient pour vous des occasions dangereuses, et que dans les circonstances qui s’y rencontrent, vous trouviez un scandale que vous êtes indispensablement obligés d’éviter ; par-tout ailleurs ils seroient permis, en tout autre temps ils seroient même louables, et on vous les conseilleroit : mais en tel lieu, à telles heures, et en telle compagnie vous devez vous en abstenir, parce que vous y courez risque de votre innocence et de votre salut. […] Scandale d’autant plus dangereux qu’on en voit moins le danger et qu’on le craint moins.

247. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

La bassesse des nouvelles Actrices, empêchera que leurs charmes ne produisent de dangereux effets : d’ailleurs, elles seront inabordables : les hommes & les femmes auront des mœurs pures, & vivront sous la discipline la plus sévère. […] On obligerait même deux fois l’année, les meilleures Actrices des Théâtres relevés, à faire chez les Baladins, des Rôles ridicules & bas, afin de les avilir, & de prévenir les dangereux effets de leurs charmes. […] Mais, je le répète, voila quels doivent être nos Acteurs, pour ne plus être dangereux, si nous ne voulons pas ennoblir & légitimer le Comédisme : il faut, ou qu’ils soient honnêtes, nos frères, nos égaux, nos amis ; bien plus, des Citoyens, élevés au-dessus du vulgaire, par leur mérite, leurs grâces, leurs talens ; que leurs mœurs soient les plus honnêtes ; qu’ils soient réellement des modèles enchanteurs : ou que les Comédiens soient si bas, qu’on ne puisse sans rougir descendre jusqu’à eux ; qu’avec une pureté de mœurs volontaire ou forcée, les Actrices soient pourtant avilies, & nous obligent, lors de la Représentation, à ne voir que l’Héroïne, parce qu’il ferait trop desagréable d’arrêter ses yeux sur l’être dégradé qui lui prête son organe : en un mot, qu’on voye le Comédien & la Comédienne presqu’aussi desintéressément que s’ils étaient des automates.

248. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

 1420.) parle ainsi : « Molière est un des plus dangereux ennemis que le monde ait suscités à l’Eglise. […] On a beau les parer de la pompe des vers, et les mettre dans la bouche de quelque Prince ; sont-ce moins des infamies, et n’en sont-elles pas plus dangereuses ? […] 6.° La religion reçoit des coups dangereux jusques dans les pièces toutes Païennes.

249. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

C’est ce devoir que des Magistrats plus Chrétiens encore que Citoyens, ont rempli il y a aujourd’hui trois mois, en dénonçant à la Cour nombre d’Ecrits dangereux, entr’autres le Livre de l’Esprit, & le Dictionnaire Encyclopédique, & en dévoilant à ses yeux une partie du venin caché dans ces ouvrages, qu’on nous annonçoit comme devant servir à éclairer le monde, & qui sont démontrés n’être que l’œuvre du Pere du mensonge & de l’esprit de ténèbres. […] ) des Ecrivains dangereux, des hommes sans pudeur, ennemis de l’autorité & du Christianisme, dont ils ont vainement juré la perte , si de l’autre elle ne chasse du milieu de nous une troupe formée pour entretenir le Matérialisme, pour détruire la Religion, pour inspirer l’indépendance & nourrir la corruption des mœurs… des déclamateurs dangereux ; des hommes sans pudeur, ennemis de l’autorité & du Christianisme dont ils n’ont que trop efficacement juré la perte. […] ) les Ministres de la Religion, comme des Pedans épris d’une fausse idée de perfection, des Moralistes déclamateurs & sans esprit, dangereux dans un Etat, des Prêtres de Moloch… des Fanatiques… qui veulent qu’on tienne les Peuples prosternés devant les préjugés reçus comme devant les Crocodiles sacrés de Memphis, ni enfin nous enseigner qu’il faut d’une main hardie briser le talisman d’imbécillité auquel est attachée la puissance de ces génies malfaisans  : Si la bouche de ceux-ci peut s’ouvrir encore pour traiter par celle d’Hypermnestre (édition 1759) ces mêmes Ministres de fourbes dont la langue au mensonge vendue, veut en prenant sur nous un funeste ascendant, paroître nous servir en nous intimidant , & pour nous dire que quand un Prêtre a parlé d’un avenir, c’est foiblesse de trembler sur sa foi , à moins qu’on ait vû sur lui la vérité descendre ? […] ) le cinisme de la licence ombrager la tête de la galanterie de son pennage orgueilleux ; la hardiesse, mere du vice regner dans des yeux impudens, comme dans ceux des Bacchantes échevelées, quand un thyrse à la main, elles fouloient aux pieds les sages loix de la pudeur ; des demi-robes parsemées des couleurs de la débauche & semblables à celles des Filles de Sparte, quand presque nuës elles alloient disputer le prix des exercices gymmiques ; le feu des peintures dangereuses vomi par cent bouches impures, comme les flammes de l’Etna pour le malheur de ceux qui l’environnent ; une jeunesse novice portant d’une main la torche ardente de la passion aveugle, & de l’autre le frêle roseau de l’inexpérience, aller en foule porter dans le gouffre de la corruption les tendres fruits de l’éducation, les racines déliées de la vertu & les fleurs délicates de la santé . […] Ce seroit trop peu pour cet infame sauteur de nous montrer le feu des peintures dangereuses, vomi par cent bouches impures , il nous le fait voir étincellant dans deux cens yeux lascifs.

250. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Ces avanies affligent les familles, et, en ameutant le peuple, causent des troubles toujours dangereux dans l’ordre social.

251. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

Il parut en 1672 une autre Pièce contre la Comédie, qui se trouve dans l’Education chrétienne des enfants, selon les maximes de l’Ecriture et les instructions des saints Pères de l’Eglise, avec un petit Traité contre les chansons mondaines, qui sont d’autant plus dangereuses qu’elles sont spirituelles ; car elles se chantent sans honte.

252. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

, cela lui sert de réjouissance et plaisir, et le retire d’autres vices plus grands : froide et maigre considération, par laquelle cuidantf fuir un gouffre, l’on tombe dans un autre plus dangereux.

253. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

« Que la Comédie excite les passions et en pervertit l’usage ; et que par conséquent elle est très dangereuse pour les mœurs. […] Au reste, l’attache au plaisir, quelque innocent même qu’il fût, est toujours dangereuse : elle nous fait perdre le souvenir de notre Dieu, et négliger nos devoirs de Chrétien. […] Que sera-ce de celles qui sont évidemment dangereuses, ainsi que l’est la Comédie ? […] Oui, une musique enlevante est presque aussi dangereuse qu’une mine qu’on fait jouer sous terre ; on devrait y veiller avec le même soin que l’on apporte à l’Imprimerie et à la Monnaie. […] Il avoue qu’une symphonie légère et bien variée est dangereuse et séduisante.

254. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Il faudrait un gros volume, pour relever toutes les erreurs dangereuses et antisociales, qui fourmillent de toutes parts dans le livre des crimes de la presse ; mais je me bornerai à faire quelques réflexions sur le Chapitre XIX de cet écrit, contenant une diatribe amère et virulente contre l’un de nos plus savants députés11. […] Quoi qu’il en soit de ce livre des crimes de la presse ; de ce manifeste des missionnaires de la foi ; de cet avant-coureur de l’anéantissement de la liberté de la presse et de l’établissement d’une censure inquisitoriale, il n’en est pas moins vrai, que ce libelle mériterait à plus juste titre, d’être poursuivi par un réquisitoire, comme contenant des principes dangereux et véritablement nuisibles à l’Etat et à la religion.

255. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Mais s’il est vrai que le repos des fêtes est trop long pour le peuple, faut-il dans les spectacles lui offrir l’amorce dangereuse d’un nouvel amusement qui lui fait encore perdre son temps ? […] Quelle raison frappante pour fermer les portes au poison le plus dangereux de la population !

256. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

C’est avoir autant gagné qu’à la paix de s’en être enfin débarrassé : c’était pour la vertu des ennemis plus dangereux que les Prussiens. […] Le théâtre l’a ennobli, l’a rendu nécessaire, en a donné le goût, en fournit les modèles et les maîtres, et charge le public de frivolités aussi dispendieuses que dangereuses.

257. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Il est donc constant que les Tragédies des Anciens étaient plus chastes ; et si nous en venions à l’examen des Comédies, peut-être les trouverions nous aussi moins dangereuses. […] Pour les Histrions, qui s’appliquent à contrefaire toute sorte de gestes, rien ne lui paraît plus efféminé, plus ridicule et plus dangereux. […] Comment éviterez-vous cet écueil, vous qui n’êtes appliqués qu’à regarder ces objets dangereux ? […] Alipe les aimait avec ardeur, il s’attachait principalement aux jeux du Cirque, qui certainement étaient les moins dangereux. […] François de Sales dans la première et la troisième partie de l’Introduction à la vie dévote. « Les Jeux, dit-il, les Bals, les Festins, les Pompes, les Comédies en leur substance ne sont nullement choses mauvaises, ains indifférentes, pouvant être bien ou mal exercées, toujours néanmoins ces choses-là sont dangereuses, et de s’y affectionner cela est encore plus dangereux.

258. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Regnard, plus modeste, n’est pas moins dangereux : laissant l’autre amuser les femmes perdues, il se charge, lui, d’encourager les filous. […] Où sera l’imprudente mère qui osera mener sa fille à cette dangereuse école, et combien de femmes respectables croiraient se déshonorer en y allant elles-mêmes ? […] De la passion du jeu naît un plus dangereux abus, mais qu’on prévient ou réprime aisément. […] Aux plaisirs permis dont on prive une jeunesse enjouée et folâtre, elle en substitue de plus dangereux. […] La jeunesse, ayant des rendez-vous sûrs et honnêtes, serait moins tentée d’en chercher de plus dangereux.

259. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

J’avoue qu’elle dégénéra ; mais dans le tems même qu’elle étoit majestueuse, n’étoit-elle pas dangereuse ?

260. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Mais s’il combat dans votre Ballet contre des désordres chimériques, on sait qu’il en introduit dans son Séminaire de très réels et très dangereux.

261. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Les choses ne demeurèrent pas longtemps dans cet état de simplicité et de grossièreté ; à mesure que les pièces de Théâtre commencèrent à se polir et à se perfectionner, elles commencèrent aussi à devenir plus dangereuses, par la peinture des passions que l’on introduisit dans les pièces de Théâtre, qui n’ont point d’autre but, que d’exciter un plaisir sensuel dans l’âme des spectateurs, et de dresser des pièges à la pudeur. Voilà pourquoi plusieurs Docteurs qui ne sont pas même les plus sévères, décident, qu’on ne peut assister, sans péché mortel, aux Comédies, telles qu’on les représente aujourd’hui, par le péril où l’on s’expose : Car quoique l’on en ait retranché les grossières équivoques, et tout ce qu’il y avait de trop libre dans les anciennes Comédies ; et que les Modernes soient plus délicates et plus fines, elles n’en sont pas pour cela moins dangereuses, parce qu’elles sont remplies de sentiments capables d’attendrir le cœur, et d’inspirer toutes les autres passions ; sans parler de l’action, des décorations, de la compagnie, qui ne sont pas d’un médiocre secours pour séduire le cœur. […] Si les Princes et les Magistrats tolèrent la Comédie par une espèce de politique, on ne doit pas conclure pour cela, qu’elle soit permise devant Dieu ; on tolère dans les Etats et dans les Républiques bien d’autres désordres, à quoi il serait peut-être trop dangereux de remédier. […] Ce sont, Madame, à peu prés les raisons, dont se servent ceux qui veulent que l’on bannisse la Comédie, parce que c’est une école dangereuse, où la vérité et les bonnes mœurs se corrompent ; où tout ce que l’on voit et tout ce que l’on entend, conduit au relâchement et au libertinage ; où l’amour et toutes les autres passions se glissent par les yeux et par les oreilles.

262. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Je le crois ainsi, si vous considérez la Comédie en soi, et non pas dans les circonstances qui la peuvent rendre dangereuse, quand elle sert d’occasion de péché ; car non seulement la Comédie, mais toute autre assemblée est dangereuse en ce sens-làl : je dis donc qu’à ne considérer la Comédie que comme un Spectacle, c’est l’amour seul qui la rend mauvaise. […] Elles sauront bon gré aux Auteurs de leur avoir épargné les scrupules qui naissent de ces sortes de spectacles, et d’avoir mis leur réputation à couvert de la censure : comme leurs soins s’étendent jusque sur leur famille, elles se réjouiront de ce que la Tragédie ne sera plus un divertissement qu’elles doivent défendre à leurs enfants, et en les portant à y assister, elles croiront avoir trouvé un moyen assuré de les retirer doucement des divertissements plus dangereux. […] Cette passion a je ne sais quoi qui sied mal à un Héros du Christianisme, et ce serait sans doute un exemple trop dangereux pour les Spectateurs.

263. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Cette supposition est non seulement contre le vrai, mais elle est dangereuse, en ce qu’elle peut induire quelques maîtres faibles, à se conduire ainsi, ce qui les exposerait à donner dans tous les travers que l’esprit servile peut suggérer, par intérêt, par malignité, ou par défaut d’apercevance, &c. […] La douzième est souvent dangereuse ; je proposerais presque de la rejeter tout-à-fait, & de la réserver pour l’usage déterminé par l’ Art.  […] Nous regarderions ces Théâtres, comme destinés à récréer ceux des Citoyens dont les mœurs ne sont pas sévères : une mère saurait qu’elle ne doit jamais y conduire sa fille ; un père que ce Spectacle est dangereux pour son fils. […] Aussi lorsque je considère l’agrément des voix & du chant, le charme des Danses, la forme des habits, &c. je ne trouve nulle part ce que j’ai nommé l’Actricisme, dangereux comme à l’Opéra. […] Cependant, en respectant la Religion, prenons garde à ceux qui la plient à des vues ambitieuses ; à ces hypocrites qui la deshonorent par le rigorisme ; à ces fanatiques, dont l’esprit-de-parti est plus dangereux encore.

264. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

C'est une erreur tres dangereuse.

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