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112. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363

Ce que j’avance ici n’a pas besoin de preuves.

113. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Enfin tant que la musique du Spectacle que nous chérissons, sera simple, enjouée & chantante, elle l’emportera sur sa rivale : peut-être a-t-elle aussi besoin que les Français continuent d’être long-tems légers & frivoles.

114. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Ce n’est donc pas au Théâtre et au bal que vous avez dû conduire un Archevêque qui fait son entrée dans la principale Ville de son Diocèse, mais à l’Eglise et à l’Autel pour implorer le secours de Dieu dans les commencements de ses fonctions Episcopales, et pour attirer les grâces dont il a besoin pour s’acquitter d’une charge qui a toujours fait trembler les plus grands Saints.

115. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) » pp. 167-166

Et prêtant et faisant prêter et bailler audit Le Royer et consorts pour l’accomplissement et exécution d’icelle entreprise toute l’aide, faveur et moyen dont ils auraient besoin.

116. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

.… d’un autre côté la Ville achetera le fonds de l’ancien Théâtre, et des deniers de la Caisse on payera les habits des particuliers, étant juste que tout ce qu’on achetera de l’ancienne Troupe soit payé argent comptant : d’autant plus que les Comédiens qui se retireront, de même que ceux qui prendront leur place, n’en auront plus besoin et trouveront dans le nouveau Magasin tout ce qui leur sera nécessaire.

117. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Dieu, qui est par-tout, qui a tout fait, qui conserve tout, à qui on doit tout, de qui on attend tout, est donc si déplacé qu’on ne peut parler de lui sans se faire siffler, même en traitant de mariage, l’action de la vie la plus importante, où l’on a le plus besoin de lui, qu’il a mise sous sa protection particuliere, qu’il a élevé à la dignité de sacrement, qui n’est un lien indissoluble & ne peut être heureux que par sa bénédiction ? […] ce n’est que par galanterie dans le mari, vengeance, dédommagement dans la femme, amour de la liberté, goût naturel, besoin physique dans tous les deux ; on applaudit aux tours d’adresse qui ont sû tromper, on loue le haut ton que le coupable a sû prendre pour secouer le joug, & la patience de l’innocent qui a sû tout dissimuler. […] Tout cela n’a pas besoin de commentaire, & l’on croit bien que Madame de Montespan n’en fit pas un procès au Poëte. […] La femme forte se lève de grand matin, parcourt toute la maison, s’instruit de ce qui s’y passe, met ordre à tout, règle ses domestiques, instruit ses enfans, distribue à chacun ses besoins & son travail, ne perd pas un moment ; pleine de force & de courage, de vigilance & d’adresse, le travail ne l’effraie pas, elle est capable des plus grandes choses, prend la quenouille & le fuseau, file le lin & la laine, fait à propos ses provisions.

118. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Les traits si perçans du vice ont-ils besoin d’être aiguisés ? […] Cette double chimère de la nature & du besoin de l’amour a été combattue par divers Auteurs. […] On n’y exige ni fécondité, ni variété, ni force ; on n’y a pas besoin de génie, l’impureté suffit, & vaut un Apollon. […] Ce jargon est d’abord appris, tout le monde le sait, il ne faut que savoir répéter, la passion est si féconde, le cœur fait si volontiers tous les frais, il est si fort d’intelligence pour applaudir, il a si peu besoin de l’esprit, & s’il le faut, il en donne.

119. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Pour ceux qui ont un besoin réel et effectif de quelque divertissement, qu’ils en cherchent de convenables à la profession Chrétienne et à leur état particulier, car comme le besoin que nous avons de nourriture pour réparer ce que la chaleur naturelle consume et ce qui dépérit à tout moment, ne nous donne pas droit d’user de quelque aliment qui aurait des qualités malignes, et qui ne manquerait pas d’altérer nôtre tempérament, parce qu’il produirait un effet contraire à la fin que nous nous proposons, aussi la nécessité prétendue de se divertir n’autorisera jamais ces pernicieux passe-temps qui causent plus de ravages dans une âme, qu’une viande empoisonnée dans un corps, divertissez-vous à la bonne heure, mais comme des Saints, vous regardant en la présence de Dieu, lui offrant vos recréations, et les rapportant à sa gloire.

120. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Ce sont les besoins les plus pressans de cette société libertine qu’on appelle le monde. […] La foule qui va aux boulevards est la partie la plus dérangée, la plus grossiere, qui a plus besoin d’instruction que ce beau monde qui brille aux loges de la ville. Qu’importe, le peuple comme le grand n’a besoin que de Théatre : l’aimer, c’est avoir toutes les vertus ; il en est la vraie école.

121. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Ajax se jettant sur son épée fournit une Tragédie à Sophocle ; Philoctete à qui l’on veut enlever ses fleches, lui en fournit une autre, sans qu’il ait besoin d’un Personnage de femme. […] Notre Jason n’a pas besoin de raisons politiques ; son excuse est toute prête ; c’est l’Amour : Je vois mon crime en l’une, en l’autre mon excuse. […] Phœnix dit à Pyrrhus qui renvoye Oreste à Hermione, ainsi vous l’envoyez aux pieds de sa Maîtresse, & c’est par colere & par mépris que Mithridate se dit à lui-même, J’ai besoin d’un Vengeur, & non d’une Maîtresse.

122. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Vous aviez besoin de quelque chose qui prouvât « qu’on a vu de tout temps ceux de Port-Royal louer et blâmer le même homme, selon qu’ils étaient contents ou mal satisfaits de lui ». […] Vous n’avez pas besoin d’une fort grande soumission pour vous rapporter de tout cela au Pape et au Clergé de France. […] On l’a même reconnue au Concile de Trente ; et, dans l’Index des livres défendus, on a excepté expressément ceux que le besoin qu’on a d’apprendre le latin, a rendus nécessaires.

123. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

l’homme n’est pas un pur esprit, mais un esprit lié à un corps, qui a besoin du corps, pour faire ses fonctions ; et comme il a besoin du sommeil, du manger, du boire, du repos, pour réparer les forces du corps affaibli ; aussi a-t-il besoin de quelque récréation pour rafraîchir les forces de l’esprit. Les Anges, qui sont de purs esprits, hors du mélange d’un corps, n’ont pas besoin de tels jeux, et récréations, étant incapables d’altération, ou de diminution de leurs forces, et puissances spirituelles : l’esprit de l’homme est comparé à un arc, si vous le bandez toujours en fin il se rompra. […] Ces joueurs font contre la fin du jeu, qui est se divertir, et se recréer après le travail : or ceux-ci, ou ils ne travaillent point, ne s’occupant qu’à jouer, ou au lieu de se recréer, ils se lassent, ils fatiguent l’esprit, harassent le corps, et ont besoin de repos, après avoir fait semblant de se servir du jeu par manière de repos ; être cinq ou six heures à jouer aux échecs, ou aux cartes, ou à la paume, n’est pas à mon avis un divertissement de l’esprit, ni un repos pour le corps.

124. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Avait-on besoin de Prédicateur ? […] L’homme a besoin d’exemples frappans. […] aurions-nous besoin du Génevois pour nous réformer ? […] Je n’ai pas besoin d’en dire d’avantage : on m’entend. […] Je n’ai pas besoin de le prouver, quelque décence même qu’on y puisse observer.

125. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Comme les Hommes cependant ont besoin de quelques amusemens, il s’agit de les leur rendre utiles, & on peut les rendre meilleurs, en frappant à propos en eux, cette Partie de leur ame, que Platon apelle la partie foible, cette partie qui aime à s’attendrir & à pleurer, parce que c’est elle qui les fait compatir aux malheurs de leurs semblables. […] J’appelle diction la composition des Vers, & pour le Chant il s’entend assez, sans qu’il soit besoin de l’expliquer. […] Par ce raisonnement si peu conforme à la morale chrétienne & humaine, il prétend prouver la nécessité des Spectacles, dont la Nation Angloise a, selon lui, un besoin plus pressant que toute autre, parce qu’il faut retirer les Anglois de ces rêveries sombres où les plonge leur tristesse naturelle, causée par la température de leur climat : il faut les arracher à leur humeur ténébreuse & mélancolique, & les distraire de leurs pensées lugubres par la Représentation de nos Passions sur le Théâtre. […] Bacchus, dans une Comédie d’Aristophane, va aux Enfers chercher un des Anciens Poëtes Tragiques, parce que, dit-il, les Athéniens ont grand besoin de conseils. […] Euripide qui n’a pas besoin d’elle sur le Théâtre, n’en parle plus, & le Spectateur ignore ce qu’est devenue cette détestable femme, plus coupable encore par le silence qu’elle a gardé, que par les affreuses maximes qu’elle a débitées.

126. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Les Théâtres ne sont communément fréquentés que par des gens qui, solidement occupés tout le jour, ont besoin après leur travail d’un délassement honnête. […] Tout le monde a besoin de gagner sa vie, et tout sujet à qui les règles en retrancheront les moyens, pour le punir de sa mauvaise conduite, que l’on chasserait avec infamie du spectacle, deviendrait un exemple qui retiendrait ses conforts dans leur devoir. […] Duchemin, en cas de besoin M. de La Torillière. […] Tous les prétextes que la paresse, la jalousie peuvent opposer sont détruits ; toute espèce de désordre anéanti par la police que j’indique ; et, par conséquent, le Directeur en état de conduire son spectacle sans avoir besoin d’autres lumières. […] Ces valets filous si subtils de la langue et de la main sur la Scène, dans les besoins d’un métier plus dispendieux que lucratif, n’auront-ils jamais de distractions utiles ?

127. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Il est, je crois, inutile de découvrir plus particulièrement quel est le dessein qui me fait prendre la plume : ceux qui daigneront lire cet ouvrage, comprendront assez quelles sont mes vues, & ceux qui voudront s’en épargner la peine, n’ont pas besoin d’en savoir davantage.

128. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Les Drames des Théâtres ordinaires n’ont besoin que des talens d’un seul Auteur ; la plus-part n’enrichissent la République des Lettres que d’un seul homme de génie.

129. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

Ce n’est pas qu’il n’ait fait tout ce que la brièveté du temps et ses occupations de devoir lui ont permis, pour donner à son discours l’air le moins contraint, le plus libre et le plus dégagé qu’il a pu; mais, comme il n’est point de genre d’écrire plus difficile que celui-là, il avoue e bonne foi qu’il aurait encore besoin de cinq ou six mois pour mettre ce seul discours du Ridicule non pas dans l’état de perfection dont la matière est capable, mais seulement dans celui qu’il est capable de lui donner.

130. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Je n’ai pas besoin, après cela, de réfuter les conséquences qu’on tire en faveur du peuple, des défenses particulières qu’on fait aux clercs, de certaines choses.

131. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIII. Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. » pp. 132-135

« Or, conclut-il, quel besoin de dire quel mal c’est d’affliger le Saint-Esprit ? 

132. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Ce sont les reines du monde ; l’honnête-homme & le fripon ont également besoin de leur faveur : & comme malheureusement le fripon est plus en état de l’acheter que l’honnête-homme, il obtient toujours la préférence. […] On n’a pas besoin en France de ces artifices ; les femmes y ont la plus grande liberté, & les maris beaucoup d’indifférence. […] Mercier tâche de s’excuser dans sa préface, il sent que cette conduite a besoin de justification. Un Chrétien doit-il en avoir besoin ? […] L’Auteur a cru que, pour lever les scrupules des dissidens, il n’avoit besoin que de l’approbation de la Police : il l’a obtenue sans difficulté le 18 mars, & le lundi 20, il l’a notifiée lui-même aux Comédiens.

133. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Les figures, le style oratoire, le caractère, le besoin des auditeurs, le zèle ardent du salut des ames, sont employer des termes énergiques où il peut se glisser quelque légère exagération ; mais ce qui est unanimement condamné dans la chaire, ne peut se soustraire à l’anathème. […] L’un a besoin, & se sert utilement de l’autre, leurs intérêts sont communs, & leurs goûts les mêmes.

134. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Le besoin, la pauvreté semblent une sorte d’excuse. […] On pourroit ajouter une foule d’autres passages sur les objets qui tiennent à celui-ci, sur les maximes de l’Evangile qu’ils proscrivent, sur les vertus qu’ils condamnent, sur les vices qu’ils favorisent, sur la chasteté qui y fait naufrage, sur l’humilité dont il méprise la bassesse, sur la charité dont il éteint les feux, sur la foi dont il affoiblit la soumission, la mortification dont il redoute les rigueurs, la pauvreté dont il abhorre les besoins, la piété dont il desseche l’onction, la patience dont il ne peut souffrir l’égalité, la fidélité conjugale dont il se fait un jeu, en un mot toute la religion dont il renverse jusqu’au fondement ; sur la vengeance dont il allume les fureurs, la vanité dont il exalte les délires, sur le luxe & le faste dont il étale les excès, sur la médisance dont il verse à grands flots le poison, sur l’immodestie des parures dont il présente le modelle, sur le mépris des parens dont il donne des leçons, la jalousie dont il répand le motif & le germe, l’oisiveté à laquelle il consacre tous les temps de la vie, la fourberie dont il enseigne les artifices, l’irréligion dont il seme le goût & les principes, en un mot le corps entier du péché dont il établit puissamment l’empire.

135. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Quant aux Tyrans, on n’en a besoin nulle part : il suffit de les montrer ; et vous n’ignorez pas les motifs qui portent nos Auteurs à les produire sur la scène : c’est pour en faire l’objet de l’exécration publique, et quelque bien établie que soit à Genève la haine de la Tyrannie, il n’en est pas moins sage de justifier, de nourrir et de fortifier cette haine par les tableaux des horreurs que les Tyrans ont su commettre. […] La Police, en tous lieux, a besoin de s’appuyer de la force, parce qu’il y a partout des réfractaires, et Genève est obligée, comme toutes les autres Républiques, d’employer sans doute cette marque de la Tyrannie pour conserver sa liberté.

136. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Victime du besoin, du besoin consumant. […] Mais en vain la raison opposoit son murmure au besoin d’aimer, au cri de la nature.

137. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Auantage d’vne Troupe qui fournit de son crû des ouurages au besoin. […] Auantages d’vne Troupe qui fournit de son crû des ouurages au besoin. […] Ils sont tenus d’aller au Louure quand le Roy les mande, & on leur fournit de carrosses autant qu’il en est besoin. […] Car enfin ce petit Estat a comme d’autres ses necessitez ; le Public n’est pas riche, mais il se trouue de riches particuliers, qui au besoin luy font des auances, & qui en sont fidelement remboursez. […] I’en ay veu en de pareilles rencontres crier au Soufleur trop pront, de se taire, soit pour n’auoir pas besoin de son secours, soit pour faire voir qu’ils sont seurs de leur memoire, quoy qu’elle pust leur manquer.

138. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Ses Poètes sont les seuls qui se ressouviennent encore de ces Vers du Satirique Français, & qui ont besoin sut-tout de ne les jamais oublier : Jamais de la Nature il ne faut s’écarter.

139. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Cette réserve et ces ménagements m’avaient paru nécessaires ; mais enfin je donnais mon dernier Ouvrage qui a pour titre, Réflexions historiques et critiques sur les différents Théâtres de l’Europe d ; c’est là où je dévoile mes sentiments, en faisant voir le besoin qu’ont tous les Théâtres d’être réformés, et en promettant au Public l’Ouvrage que je donne aujourd’hui.

140. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

L’influence du Théâtre sur les mœurs, n’a pas besoin d’être prouvée, puisqu’elle est indispensable. […] On a vu Voltaire, luttant à chaque nouveau chef-d’œuvre contre la foule des envieux & des fanatiques, forcé de ménager des Courtisans qu’il méprisoit, déplorant la pusillanimité de ses Concitoyens, disant la vérité par vocation, par besoin, par enthousiasme pour elle, se rétractant, se reniant lui-même pour échapper à la persécution ; admiré sans doute, mais dénigré, mais haï, mais enfermé deux fois dans les cachots de la Bastille, exilé, contraint de vivre éloigné de sa patrie, osant à peine venir expirer dans cette ville qui se glorifie de l’avoir vu naître, jouissant des honneurs d’un triomphe, & trouvant à peine un tombeau ; avant ce dernier opprobre poursuivi, pendant trente années, jusqu’au pied du Mont-Jura, par des mandemens & des réquisitoires ; flattant sans cesse & les Flatteurs & les Maîtresses du feu Roi ; & laissant à la postérité, avec un exemple de force, un exemple de foiblesse, qui déposera moins contre lui, que contre son siècle, in ligne encore, à bien des égards, d’être éclairé par un si grand homme. […] Est-ce bien sous le règne d’un Prince équitable, d’un Prince qui a senti lui-même le besoin de limiter son pouvoir, qu’on peut trouver de l’indécence à faire justice d’un Tyran, deux siècles après sa mort ? […] Rappellez-vous bien que la Mandragore fut composée au commencement du seizième siècle ; dans un pays où les Monastères ont fourni tant de Souverains Pontifes ; dans les momens où la Cour de Rome avoit besoin d’exagérer le respect qu’on doit aux Prêtres ; quand l’Eglise étoit divisée par une foule d’hérésies ; quand Martin Luther ébranloit déjà le trône Apostolique.

141. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Pourquoi ce sang répandu sur la croix pour nos péchés, si la satisfaction de nos besoins physiques, si nos fonctions intellectuelles, si l’entraînement des passions qui constituent notre être peuvent à chaque instant nous faire tomber dans le péché, et nous précipiter dans l’abîme ? […] Et lorsque le besoin se fera sentir et pour vous et pour vos enfants, allez à l’archevêché…. […] Les spectacles sont devenus dès lors un besoin tel de la société, que, sous Louis XVI, des églises ont été ou commencées ou continuées sans que l’on soit parvenu à les terminer, tandis que la salle de l’Opéra, dévorée par un incendie, a dû être réédifiée dans l’espace de cinquante jours. […] Lorsque Dieu a soufflé sur le visage de notre premier père pour lui donner la vie, n’a-t-il pas doué sa face des muscles qui expriment nos besoins, nos sentiments, nos douleurs, nos affections, nos peines, et d’autres par lesquels nous manifestons notre satisfaction, notre joie et nos plaisirs ?

142. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Voilà à quels motifs sont destinés les effets les plus éclatants de la divine puissance que l’Ecriture rapporte, à faire trembler ceux qui veulent jouir des plaisirs du siècle, à consoler les Justes qui souffrent pour Jésus-Christ, et à exciter l’espérance dans les pécheurs, qui voulant se convertir ont besoin de grands exemples de miséricorde que l’Ecriture rapporte ; « ut per patientiam et consolationem scripturarum spem habeamus ». […]  : Voyez tout, loin de craindre ici votre présence, J’aime à vous voir toujours curieux et jaloux, Ma gloire avait besoin d’un témoin comme vous. […] Sa gloire et son honneur avaient besoin du témoignage d’un amant fabuleux ! […] C’est assurément plus qu’ils ne devaient espérer, qu’on les ait laissé vivre aux dépens du Public, dans un temps où la cherté des vivres, et le besoin pressent des Pauvres, demandait que l’argent ne fût employé qu’à des dépenses nécessaires.

143. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

Le Poëme en a besoin ; il ne s’agit que de ne pas lui donner la préférence sur les idées.

144. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

C’est à vous, Madame, que je m’adresse, pour instruire madame D’Alzan de mes dispositions, & pour être dédommagée du cœur que je perds, & dont, autant que personne, j’ai connu le prix : daignez quelquefois permettre que je vous voye en secret ; j’ai besoin de l’exemple d’une vertu telle que la vôtre pour me soutenir dans la route où je veux marcher le reste de ma vie ; d’un œil sévère, toujours ouvert sur moi, qui me fasse trembler à la seule pensée de m’égarer.

145. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Nous reprendrons même, si vous voulez, ce sujet, à présent que les choses plus importantes sont examinées ; &, dans l’espoir que vous ne me dénoncerez pas à ces dangereux ennemis, je vous avouerai que je regarde tous les Auteurs dramatiques, comme les corrupteurs du peuple, ou de quiconque, se laissant amuser par leurs images, n’est pas capable de les considérer sous leur vrai point de vue, ni de donner à ces fables le correctif dont elles ont besoin. […] Mais au contraire, l’étendue de son art n’est fondé que sur son ignorance ; & il ne peint tout, que parce qu’il n’a besoin de rien connoître. […] Dans ces siecles grossiers, où le poids de l’ignorance commençoit à se faire sentir, où le besoin & l’avidité de sçavoir concouroient à rendre utile & respectable tout homme un peu plus instruit que les autres, si ceux-ci eussent été aussi sçavans qu’ils sembloient l’être, s’ils avoient eu toutes les qualités qu’ils faisoient briller avec tant de pompe, ils eussent passé pour des prodiges ; ils auroient été recherchés de tous ; chacun se seroit empressé pour les avoir, les posséder, les retenir chez soi ; & ceux qui n’auroient pu les fixer avec eux, les auroient plutôt suivis par toute la terre, que de perdre une occasion si rare de s’instruire & de devenir des Héros pareils à ceux qu’on leur faisoit admirer*.

146. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Je ne fais ce détail que pour les Païens, les Chrétiens n'en ont pas besoin ; j'aime mieux le laisser imparfait, que d'en rappeler le souvenir. […] Par une étrange inconséquence, ils n'osent en public satisfaire leurs besoins naturels, et ils violent au cirque toutes les lois de la pudeur. […] Pour voir ce grand spectacle, vous n'avez pas besoin de Consul, de Préteur, de Pontife.

147. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

« La raison, dit M. d’Alemberts, emprunte le secours du Théatre1, pour imprimer plus profondément dans notre ame les vérités que nous avons besoin d’apprendre. […] Le jeune homme qui doit les conduire n’a point d’argent, il en demande, on lui en refuse, & toujours avec justice, puisqu’il n’a pas de besoin réel. […] car cet assemblage d’hommes, que j’appelle le Peuple, (nom jadis si respectable), est formé du corps entier de la Bourgeoisie, & ce n’est pas cette portion d’êtres éduqués, qui a besoin des Spectacles Forains ; ceux qui la composent peuvent & doivent aller aux Théatres : mais cette Populace, composée de gens, qui n’ont d’autres moyens pour subsister, que le rapport de leurs bras ; de ces gens encore, qui n’es pour la plupart sans esprit, sans jugement, sans raison même, (ainsi parlent nos antagonistes), cette Populace, dis-je, a besoin d’amusemens bas & grossiers, qui soient à sa portée. […] Avec de l’application, le goût du travail & de l’étude serait insensiblement devenu un besoin pour eux, & ce que les politiques doivent regarder comme un des points les plus avantageux de cette étude, soit des Arts, soit des Sciences et des Lettres, c’est qu’elle cause des distractions qui affaiblissent necessairement les penchants vicieux. […] Le Roi, qui veut faire le bonheur de tous, n’a besoin que de sujets sobres, tempérans, industrieux, actifs, laborieux, qui aiment & pratiquent les vertus qui servent de regle à sa propre conduite.

148. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Mais cette Dialectique dont votre fils a besoin, se doit trouver comprise dans toute la suite de son éducation. […] Tout cela n’est que trop vrai : et je crois qu’il n’est pas nécessaire de rechercher davantage les sciences dont votre fils a besoin.

149. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

M. de Voltaire n’a composé que peu de Comédies, & l’on y trouve le triste & le sérieux : ai-je besoin de citer l’Enfant prodigue, l’Ecossaise ?

150. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Mais comme ces choses sont si claires et si évidentes qu'elles n'ont pas besoin de preuves; et que le dessein de cet ouvrage a été principalement de montrer que la Comédie moderne, revêtue même de toute son honnêteté prétendue, est un mal, et que les Pères l'ont condamnée par les endroits qui paraissent les plus innocents à ceux qui ne savent pas assez quelle est la sainteté de la morale chrétienne, il faut faire voir dans cet avertissement les sentiments de ces grands hommes sur ce sujet, recueillis en peu de paroles, afin que ceux qui liront les traductions suivantes aient moins de peine à les remarquer lorsqu'ils les trouveront répandus dans leurs Ouvrages.

151. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

Car c’est toujours un défaut d’avoir besoin d’être justifié par des raisons si recherchées, y ayant bien plus de personnes capables de sentir cette première impression qui les choque, qu’il n’y en a qui aient ou assez d’intelligence, ou assez de patience pour entrer dans ces raisons qui pourraient dissiper cette impression.

152. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Ce seroit une piece figurée, qu’on verroit sans avoir besoin de la lire, qui animercit la lecture, & que la lecture rendroit plus touchante. […] Il est singulier de supposer que ceux qui ne vont pas au spectacle sont des hypocrites, que les Religieux, les Prêtres, les Magistrats, les gens de bien, que leur âge, leur état, leur façon de vivre en éloignent, ont du goût pour lui, sont affligés d’être obligés de s’en éloigner, qu’ils ont besoin qu’on les console de cette privation, & que c’est leur rendre un service de leur offrir un ouvrage qui soit pour eux un théatre. […] En avoit-il besoin ? […] L’indécence fit sa fortune, quoiqu’on n’eut guere besoin de ce prétexte.

153. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Sur le portrait de Mad. de Montespan, l’auteur ajoute cette réflexion galante : Il n’est pas besoin de l’embellir ; la peindre, c’étoit peindre la noblesse, l’esprit, la beauté même. […] Ces miseres ont encore fait gémir la presse dans les Œuvres de Scarron & dans la Vie de Mignard : tant l’esprit du Théatre met d’importance à tout ce qui tient du comique, Mignard n’avoit pas besoin de ces illustrations, & l’auteur de sa Vie en les méprisant auroit dû les aprécier ce qu’elles valent. […] Qui a besoin en France d’une culotte arabe, d’une veste japonoise ? […] Le Théatre a besoin de Costumiers, & met dans le plus beau jour leur érudition & leurs talens.

154. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Celle dont les appas ont besoin d’artifice, Ou qu’une ride, hélas ! […] Alexandre, Turenne, Charles XII ne crurent point que les jeux de Théatre pussent jamais être un besoin pour des Militaires ». […] Il est bien plus fâcheux d’avoir besoin de son courage pour soutenir un malheur, que pour l’éviter. […] Qu’ai-je donc besoin d’aller chercher des fictions ? […] Qu’ont en effet besoin les Militaires de s’environner de luxe ?

155. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Le dernier plus raisonnable, fait un mérite à Hortense, de n’en avoir pas besoin pour lui trouver quelque défaut, je vais la voir dans sa chambre, au milieu de ses chiens, de ses guenons, de ses oiseaux. […] La vraie beauté se suffit à elle-même, & n’a pas besoin d’artifice. […] Pourquoi tant chercher des amans si on n’a des besoins à satisfaires ?

156. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Ou bien il faut penser, comme l’Auteur de l’apologie du théatre, que l’incontinence est un besoin physique & périodique, qu’on ne peut s’empêcher de satisfaire, & dont on doit aussi peu s’embarrasser que du manger & du boire. […] a-t-on besoin d’y chercher ni sentimens, ni pensées, ni expressions ? […] Cela peut être ; mais il faut convenir que Madame de Maintenon, qui avoit plus d’esprit & d’aménité que lui, n’avoit pas besoin de son secours.

157. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Cheminais l’a fait depuis dans un Sermon sur la charité pour les prisonniers, Libanius se plaint avec vivacité de la négligence des Magistrats, qui au lieu de visiter les prisons et de pourvoir aux besoins de ceux qui y étaient détenus, et d’expédier promptement les affaires civiles ou criminelles, passaient leur temps dans des amusements et des parties de plaisir frivoles, surtout au spectacle, ce qu’il fait voir être pour eux tout à fait indécent. […] On annonce que l’ouvrage est fait pour tous les citoyens qui en ont besoin si souvent, « ’surtout dans les temps de nuage et d’obscurité, que les contestations du Clergé élèvent fréquemment contre la liberté des citoyens fidèles, en les rendant esclaves d’une domination arbitraire ». […] Omer Joli de Fleury, Avocat du Roi, a dit que l’exposé qui venait d’être fait à la Cour du livre en question, ne justifie que trop la sensation que la distribution avait faite dans le public ; que les Gens du Roi se seraient empressés de le déférer, il y a plusieurs jours, s’ils n’avaient été instruits des mesures que prenaient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement aux maximes saintes de la religion et aux lois de l’état, ne leur avaient pas permis de garder le silence ; et que dans les sentiments qu’ils venaient d’exprimer, on reconnaissait cette pureté, cette tradition d’honneur et de principes qui distingue singulièrement le premier Barreau du royaume ; que les Gens du Roi n’hésitaient pas de requérir que le vœu unanime des Avocats sur la personne de l’Auteur, qu’ils rejettent de leur corps, fût confirmé par le sceau de la Cour, et que le livre fût flétri, lacéré et brûlé par l’exécuteur de la haute justice au pied du grand escalier du Palais ; qu’il fût fait défenses à tous Imprimeurs, Libraires, Colporteurs, et autres, de l’imprimer, vendre et distribuer, à peine de punition exemplaire ; que ledit François-Charles Huerne de la Mothe fût et demeurât rayé du tableau des Avocats, qui est au Greffe de la Cour, en date du 9 mai dernier ; et que l’arrêt qui interviendrait sur les présentes conclusions, fût imprimé, lu, publié et affiché partout où besoin sera. » Les Gens du Roi retirés, la matière mise en délibération, la Cour rendit un arrêt entièrement conforme à leurs conclusions ; après quoi le Bâtonnier étant rentré avec les anciens Avocats, M. le premier Président leur fit entendre la lecture de l’arrêt, et leur dit, qu’« ils trouveraient toujours la Cour disposée à concourir avec eux pour appuyer de son autorité le zèle dont ils étaient animés pour tout ce qui intéresse l’ordre public et la discipline du barreau. » Nous n’avons rien à ajouter à un arrêt si sage ; il confirme tout ce que nous disons dans cet ouvrage, nous n’en avons même jamais tant dit.

158. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

La roture des Comédiens n’a pas besoin de preuve, quoiqu’ils soient tous les jours Marquis, Princes, Rois et Empereurs. […] Voici ce trait singulier, qu’on sera bien aise de voir : « De schola Epicuri deterrimos allectatores, sordidissimosque et impurissimos lusiones, omni flagitio ac libidine fœdatos, omnis virtutis ac decori hostes capitalissimos sine honore, sine existimatione, sine sensu, ore, manu, lingua, mente inquinatos, vita turpes, prebris ac obscenitate verborum infames, Ecclesiæ decretis, Imperatorum legibus notatos atque incisos, a quibus scimus in puerorum, juvenum, virorum, senum, virginum, uxorum, viduarum mentibus, rationis lumen extingui, omnemque speciem honesti rectique et mortalium animos deturbari, non dicam ex urbe ejiciendos, sed è finibus humanæ natura extirpandos. » Les Magistrats n’ont pas besoin qu’on traduise ce latin. […] ), étend cette décision aux Comédiens qui n’exercent pas par un intérêt mercenaire (s’il en existe quelqu’un), mais par des vues bien mal entendues de vanité et d’amour de la gloire : « Etiam eos qui ambitiosa ostentatione in scenam prodeunt. » On ne voit point d’exemple de ces dérogeances ; aucune famille n’a eu besoin de se faire réhabiliter.

159. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

J’en dis de même de la vertu : il n’est pas honnête de se plaire à la voir ou jouée ou outragée sur un théâtre : Mais sans tout cela, ces spectacles sont absolument incompatibles avec la dévotion, parce qu’ils remplissent l’âme de vaines passions, et nous avons besoin d’une âme libre.

160. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Ainsi, comme le besoin que nous avons de manger, ne fait pas qu’il nous soit permis de manger de viandes qui ne servent qu’à affoiblir le corps ; de même le besoin de se divertir ne peut excuser ceux qui cherchent des divertissemens qui ne font que rendre leur esprit moins propre à agir chrétiennement. […] Or, voyons d’abord si la plûpart ont besoin de délassemens. Tant de Chrétiens oisifs ou destitués de toute occupation pénible, ont-ils besoin de délassemens ? […] Et quand ces personnes en auroient besoin, doivent-elles s’accorder celui des spectacles, puisqu’on ne peut l’offrir à Dieu comme une œuvre chrétienne ? […] Mais, qu’est-il besoin d’autorité, où il ne faut que le témoignage de la conscience ?

161. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Il me semble que cette question est vidée il y a longtemps, et qu’il n’y a personne dans le Christianisme qui ait besoin d’autre Casuiste que celui qu’il porte en soi-même, pour juger que ce divertissement est périlleux et contraire à la piété : Qu’il interroge sa propre conscience, quelque artifice dont il se   serve pour la tromper, en lui représentant cette action avec toute l’innocence qu’il pourra, si la syndérèse n’est tout à fait étouffée, elle lui donnera toujours de la crainte de le prendre, et de l’inquiétude de l’avoir pris. […] Les exemples des Saintes Écritures nous apprennent qu’il faut peu de chose pour faite tomber l’homme dans le vice, il n’a besoin que de sa propre pesanteur, pour s’y précipiter  soi-même.

162. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Le Théâtre moderne a besoin du secours des décorations.

163. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

D’où il s’ensuit que selon cette moelleuse Théologie, il n’est pas certain qu’un Chrétien qui aurait vécu 80. ans et qui aurait commis beaucoup de crimes pendant cette longue vie, ne fût pas sauvé sans avoir jamais aimé Dieu de cet amour qui nous est commandé par ce précepte, « Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo », dont Jésus Christ, dit, « Hoc est maximum et primum mandatum », parce qu’il n’aura point manqué de Confesseur à qui il aurait confessé tous ses péchés par la crainte d’être damné, quand il aura eu besoin de se réconcilier avec Dieu.

164. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

On doit donc regarder l’invention de la musique comme un présent que Dieu nous a fait pour l’employer à chanter sa gloire, à lui exposer nos besoins, à le remercier de ses dons, à manifester notre joie dans la prospérité, à dissiper nos chagrins dans nos afflictions, à soulager nos peines dans nos travaux, à exciter enfin l’ardeur martiale dans le cœur des combattants.

165. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Mais quand ils voyoient leurs Auditeurs dans quelque besoin pressant, ils quittoient les matiéres qu’ils avoient commencées, & couroient à ce besoin : préferant ainsi la loy de la charité, que Dieu a prescrite, aux regles du discours, que les hommes ont établies. C’est l’exemple que je me propose de suivre en vous parlant des spectacles de nostre siecle : persuadé, que plusieurs Chrétiens ont besoin, les uns d’estre instruits, les autres d’estre fortifiez, les autres d’estre détrompez, les autres d’estre confondus sur cette matiére. […] Et qu’est-il besoin que les noms bizarres d’Opera & de Comedie soient exprimez dans l’Ecriture, si en effet on y trouve la condamnation de tout ce qui s’y pratique ?

166. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

tout est à sa place, on n’a aucun besoin d’évocation ni de magicienne ; mais qui en fera le rôle, dit l’actrice ? […] Il décrit l’opération magique qui doit faire renaître Moliere, (il faloit dire revivre ;) c’est lui-même, on le voit, aussi-tôt on tire un rideau, & on voit son buste élevé au milieu du Pautheon, cette idée est puérile & risible ; une vraie résurrection donne les personnes, & non pas leur buste : c’est lui même, on le voit, sans bras ni jambes, voilà Moliere bien estropié, il l’est en effet ; dans l’assemblée a-t-on besoin d’évocation pour avoir un buste. […] A-t-on besoin de déification quand on est Dieu ? […] Thalie & Momus, sans aller bien loin, se trouveront dans cette fête ; même le plus grand Dieu, Jupiter connoît bien peu les hommes, pour avoir besoin d’envoyer à la découverte de leurs caractères.

167. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Il y a une Providence qui veille à nos besoins essentiels ; celui qui nourrit les animaux, qui habille les fleurs de la Campagne, n’oublie pas une créature qu’il a faite à son image & pour sa gloire ; c’est entre ses bras qu’une Actrice doit se jetter, en renonçant aux secours qu’elle recevoit d’une main criminelle ; le nécessaire ne lui manquera pas : si les délices lui sont enlevés, elle doit s’en consoler, puisqu’elle rentre dans l’état d’où elle n’auroit jamais dû sortir.

168. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

L’adjectif Bouffon, qu’on commença de lui joindre en Italie, n’a pas besoin d’explication ; c’est un mot bas qui a l’audace de marcher à côté d’un terme jadis respectable.

169. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Cyprien, et aux autres Pères de l’Eglise qui ne vous flattent point, puisqu’ils n’ont point besoin de vous ; aux Pères à qui toute l’Eglise dit en la messe : Vos eslis lux mundi ; aux Pères qui lisaient et qui méditaient jour et nuit l’Ecriture, qui ont reçu le Saint-Esprit pour l’entendre, qui nous sont envoyés de Dieu, pour nous en donner l’intelligence, et qui reprennent aigrement ces folies ?

170. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Toutes deux d’une vertu fort équivoque, pour ne pas dire sans mœurs ; mais la première à découvert, entretint un serrail pour offrir des maîtresses à tous ceux dont on avoit besoin ; la seconde en prude, avec une sorte de décence : aimons , disoit-elle, à la façon des Anges  ; il est vrai que sur la fin de ses jours on l’humanisa. […] Toutes deux pleines de vanité & de faste, éprises de leur beauté, occupées de leur parure ; mais comme Elisabeth avoit besoin de l’attache du Parlement, les Finances Angloises étant mieux économisées, le courant des dépenses plus modérées, & les prodigalités réservées pour les occasions d’éclat ; Catherine dépensoit le bien de son mari & de ses enfans ; elle lâchoit sur le peuple une meute de Financiers comme une meute de chiens sur le gibier. […] Il avoit besoin d’une riche dot, il devoit s’attendre aux refus ; l’Archiduc étoit d’une maison trop puissante pour être écouté, & D. […] La Religion a-t-elle besoin d’être sanctifiée ? […] Quand la Reine eut passé soixante ans, son esprit baissa sensiblement, fatiguée de tant d’affaires dans un si long règne, elle ne pensoit plus à rien, ne se mêloit de rien, étoit lasse de tout, mais son faste & sa vanité ne la quittèrent jamais, toujours pompeusement habillée, & soigneusement parée comme dans sa jeunesse ; sa toilette la suivit au tombeau ; on se moquoit d’elle, elle ressemble au Paon , disoit-on, dont la chair devient dure dans la vieillesse, mais qui n’est pas moins amoureux de ses plumes, quoique son esprit s’affoiblisse, son corps est toujours vigoureux ; elle en a grand besoin pour soutenir le poids de ses riches habits dont une autre seroit accablée .

171. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ici l’auteur y fait entrer incidemment des caracteres historiques, ce ne sont que des accessoires, dont il a cru avoir besoin pour remplir & varier la scène. […] Henri qui avoit grand besoin d’un si habile homme, répondit à sa maîtresse en paysan béarnois : Vous voulez me faire chasser un serviteur dont je ne puis me passer ; pardieu, Madame, c’en est trop, je me passerai plutôt de dix maîtresses comme vous, que d’un serviteur comme lui. […] Ses soldats n’étoient point payés, & menaçoient de se retirer : ce Colonel lui représente leur besoin & le danger. […] C’est sans doute une action louable & juste, mais où le besoin, l’intérêt & la crainte ont bien aidé l’héroïsme. […] D’Aubigné lui répondit généreusement : Si la Trimouille est assez malheureux pour avoir perdu votre faveur, puis-je lui refuser mon amitié, lorsqu’il en a le plus de besoin ?

172. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Le comte de Rochefort étoit du nombre, & méritoit d’en être ; il ajoute fort naïvement, quoiqu’on aït accoutumé d’admirer tout ce que dit le Roi, nous étions trop chagrins pour avoir envie de rire : mais, comme le génie françois est d’oublier les maux dès qu’ils sont passés, nous ne nous en souvînmes plus à la premiere auberge ; nous ne parlâmes plus que de faire bonne chere ; & ces messieurs ayant trouvé le vin bon, ils en prirent tant qu’ils eurent besoin d’aller reposer . […] Il faudroit donc, pour bien rencontrer cet ordre, donner les rôles mauvais aux enfans vertueux, qui résisteroient au danger, & les bons aux méchans, qu’ils corrigeroient : ils ont besoin de prendre une autre tournure, & repaîtrir leur caractere . […] L’éducation chrétienne, l’éducation même mondaine, sérieuse & décente a-t-elle besoin des leçons d’un comédien ? […] Comme si ceux qui sont destinés aux lettres & aux sciences, l’ecclésiastique, l’avocat, le magistrat n’avoient pas autant & plus de besoin de bien parler, de se bien présenter, de bien sentir ce qu’ils disent, qu’un marchand, un soldat, un bourgeois. […] Dans l’Eloge du Chancelier de l’Hôpital, par l’abbé Remi, Avocat au Parlement, couronné à l’Académie Françoise & justement condamné par la Sorbonne, on trouve ces mots, p. 10 : Catherine de Médicis, investie par des hordes d’histrions & d’esclaves, qui nous apportoient de l’Italie tous les vices d’une nation dégénérée, toutes les fourberies d’une politique monstrueuse, tous les besoins du luxe, l’art meurtrïer de la finance, la fureur épîdémique du jeu, le goût de la débauche que la nature abhorre, & la lâche audace des empoisonnemens & des assassinats, jusqu’alors inconnus chez un peuple qu’honoroient la bravoure & la loyauté ; Catherine de Médicis, insensible sur les calamités publiques, ne songeant qu’à ses plaisirs, à sa vanité, à son ambition, multiplia les spectacles, ordonna des fêtes, prodigua l’or à ses bouffons, tourmenta ses ministres, se repentit & s’applaudit tour-à-tour d’avoir choisi l’Hôpital pour Chancelier.

173. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Les Spectacles, selon moi, n’ont point besoin qu’on invoque pour leur défense, le secours puissant d’un aussi grand préjugé : ils fournissent suffisamment d’eux-mêmes, & semblent ne demander dans la plume qui leur sort d’interprête, que de l’intelligence & de la fidélité ; dans le pinceau qui les rend, que de la candeur & de la précision. […] La besogne seroit vraiment moins épineuse & moins délicate, en se réduisant servilement suivant l’idée d’un Apologiste* moderne du Théâtre, au tableau chetif & mesquin de simples Copistes, qui n’ont besoin pour rendre leurs rolles que d’une émotion superficielle . […] La vertu n’a point en effet besoin de tous ces secours empruntés : c’est un éclat ridicule & vain, qui ne peut plaire au plus qu’à nos facultés superficielles. […] Le premier cas n’a pas besoin d’examen : on convient assez que l’homme peut impunément se récréer ; il ne s’agit donc plus que du choix dans l’objet : or, il est aisé de prouver qu’on ne peut contester la préférence aux Spectacles. […] Le goût particulier vous fait du jeu un besoin, l’intérêt une loi, la passion une nécessité.

174. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Ce récit du livre des Rois renferme bien de difficultés, dont les interprêtes s’occupent ; étoit-ce tous les ans, comme dit la vulgate, qu’on les coupoit, ou selon d’autres versions tous les mois, ou de tems en tems, selon le besoin ? […] Alexandre voyant un vieillard chancelant qui se peignoit les cheveux, lui dit vos genoux ont plus besoin d’être rajeunis que votre tête. […] On ne sentoit plus la douceur, la légereté, les inflexions qui en expriment les nuances des sentiments, & donnent beaucoup de grace à la déclamation ; ils étoient en grand nombre ; on en avoit pour chaque rôle, ils représentoient des hommes, des femmes, des viellards, des jeunes gens, des princes, des esclaves ; l’acteur les prenoit en entrant sur la scéne, & les quittoit en sortant ; cet usage étoit commode, on n’avoit pas besoin de composer son visage : acteur, ou actrice, jeune ou vieux, laid ou joli, le visage étoit tout fait, & la tête toute coëffée ; mais aussi étoient-ils toujours les mêmes, on ne pouvoit ni peindre les mouvemens des passions, ni diversifier le feu des regards, ni répandre à propos les graces du souris ; & ce qui est le plus terrible pour une femme, sa beauté étoit cachée, & ne pouvoit faire de conquêtes ; on ne conservoit pas le chef-d’œuvre de la toilette, dont ces vilains masques dérangeoient toute l’architecture.

175. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Il a créé tous les arts, qui le servent pour satisfaire ce qu’il appelle besoins, c’est-à-dire, les goûts & les fantaisies. […] La consommation des matieres qu’il emploie épuise insensiblement la nature, c’est-à-dire, le fonds des vrais biens destinés à nos besoins ; des animaux par les viandes qui chargent les tables ; du bois pour les préparer & pour échauffer les appartemens ; de la matiere, lu linge & des étoffes, &c. […] Tacite dit en parlant du cruel Domitien, qui voyoit sans rougir & avec délices les exécutions de ceux qu’il faisoit mourir, & qui pour cacher les altérations de son visage s’enluminoit comme une femme : Vous n’aviez pas besoin de prendre ces précautions, l’air de férocité qui vous est naturel en dit assez : Sufficeret tuns ille vultus & rubor que te contra pudorem muniebas cùm suspiria morientium scriberentur.

176. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

… Nos sensations ressemblent à ces corps épuisés, qui ont besoin de forts stimulants pour agir. […] Je serais resté longtemps dans le même état, si le besoin n’eut chargé quelques coliques d’estomac de m’avertir que j’étais sorti à jeun. […] Les comités et les parterres de nos théâtres s’achètent aujourd’hui, voilà ce qui fait… que votre fille est muette, dit Sganarelle, dans le Médecin malgré lui. » Mes deux flâneurs levèrent le siège, et je conclus que l’attrait de la nouveauté a, jusqu’à présent, couvert le déficit qui doit nécessairement résulter des abus nés d’une mauvaise administration, et que l’échafaudage du Gymnase, pour résister au souffle de l’envie et aux caprices du temps, a besoin de bâtir sur un fonds plus solide, afin d’atteindre à une réputation, pour laquelle il n’a encore rien fait.

177. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Voici quelques anecdotes qui embélissent la fête de Saint-Pons : le Secretaire de l’Evêque, saint Prêtre, & homme intelligent, fut choisi pour souffleur, il s’assit dans une coulisse, & delà souffloit aux acteurs dans le besoin, ce qui arrivoit souvent ; malheureusement il eut une distraction, & dans ce même tems, par le coup fatal du destin, l’acteur qui parloit en eut une autre, & perdit le fil de son rôle, n’étant pas aidé à propos, il demeura court ; c’étoit le Grand-Prêtre Joad, qui venoit de prononcer ce beau vers : Je crains Dieu, cher Abner, & n’ai point d’autre crainte , au désespoir de se voir arrêté, il y suppléa par un autre vers, car la colere suffis & vaut un Apollon  ; il dit haut, avec un zèle édifiant, quel ignorant souffleur ! […] Telles sont les précautions qu’on est obligé de prendre contre la Peste ; l’expériance de mille accidens funestes arrivés aux spectacles, en a fait sentir le besoin ; à peine encore les plus rigoureuses précautions suffisent-elles.

178. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Le précipice est pour elle bien plus profond, car le feu des passions est plus vif, il n’y faut qu’une étincelle pour allumer l’incendie, le cœur plus facile à séduire ; elle a besoin de plus de précaution & de vigilance, & d’un frein plus sévère. […] Consultez-vous vous-même ; sentez la différence de l’état où vous êtes en revenant de l’Eglise, de celui où vous vous trouvez en revenant du spectacle ; vous n’aurez pas besoin de mes exhortations.

179. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

Les vrais génies ont moins besoin d’être instruits qu’aiguillonnés.

180. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Moliere n’avoit aucun besoin de cette précaution pour mériter son suffrage : il a joué la dévotion, parce qu’il en manquoit tout-à-fait ; son Tartuffe est le fruit de son impiété.

181. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Le Poète peut souvent mêler avec art, la fiction à la vérité ; mais il faut alors que l’une ait absolument besoin de l’autre.

182. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

L’esprit a besoin de se délâsser quelquefois ; il ne peut pas s’occuper sans cesse de choses importantes & èxtrêmement relevées ; aussi voit-on le Philosophe & le Savant rire au Théâtre des mêmes traits qui éxcitent la bonne humeur du Peuple.

183. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Les unes & les autres auront, dans la Caisse de leur Théâtre, une ressource toujours prête pour les besoins subits & les dépenses imprévues : ce sera pour elles comme une Loterie, dont la Recette excédera toujours considérablement les frais de perception.

184. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Il y a des plaisirs qui lui sont permis, et qui peuvent même lui devenir nécessaires pour soutenir le poids des affaires auxquelles sa vocation l'engage, et pour le distraire des occupations laborieuses qui causent à l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

185. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Ils ont besoin de repos.

186. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Vous n’avez pas besoin de ces danses voluptueuses, de ces décorations éblouissantes et de ces enchantements diaboliques pour vous corrompre, cette concupiscence qui est en vous, et qui ne périra qu’avec vous, ne vous en donne que trop souvent l’occasion.

187. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Elle remplit l’imagination de vaines chimeres, qui l’occupent incessamment, et qui la troublent lors qu’on auroit besoin de s’appliquer à d’autres objets.

188. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Ce même Journal (juillet) suivant les progrès du théatre à Varsovie, dit en gémissant : On a promulgué une loi qui défend aux Entrepreneurs du spectacle, bal, jeu, &c. de s’établir ailleurs que dans le palais du Prince Salkonski, Palatin de Gnesne & Membre de la délégation, lequel pour cet effet leur affermera à son profit les appartemens dont ils auront besoin. […] Le nouvel impôt du Palatin de Gnesne a quelque chose d’odieux, il étoit inconnu en Pologne, on l’établit dans le temps le plus misérable de la République où les jeux du théatre sont les plus indécens & les plus onéreux ; c’est un des articles de la nouvelle législation, chargée de rétablir l’ordre dans le Royaume, & qui y établit le désordre à demeure, qui par un abus incroyable de l’autorité qu’on lui a confiée, en fait une loi, un privilège exclusif pour lui-même ; qui l’établit dans son propre Palais, & s’oblige de lui fournir tous les appartemens dont on aura besoin. […] Cet homme si indulgent pour lui-même & qui avoit en effet grand besoin d’indulgence, mécontent sans doute de la fortune, a fait sous le nom de Mémoires, une satyre pleine d’aigreur de la Cour de Louis XIV. […] La Reine mère la recevoit, le Cardinal Mazarin lui rendoit des visites, les Seigneurs lui faisoient la Cour, parce qu’on avoit besoin du Duc, & qu’elle menoit le Duc comme elle vouloit.

189. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Je soutiens quoiqu’on en puisse dire, que c’est provoquer le libertinage, que d’interdire aux hommes les moyens de satisfaire avec honnêteté aux besoins de la nature. […] Vous insinuez d’abord qu’ils abuseront du ton de galanterie, auquel ils sont exercés pour séduire l’innocence des jeunes personnes, et; vous ajoutez : « Ces valets filoux si subtils de la langue et; de la main sur la Scene, dans les besoins d’un métier plus dispendieux que lucratif, n’auront-ils jamais de distractions utiles ? […] Je voudrois bien que vous m’expliquassiez clairement pourquoi votre République a plus de besoin d’hommes qu’une Monarchie. […] Cette maxime auroit besoin d’être développée, on peut parler et; écrire vrai, sans choquer personne. Vous aimez à donner des leçons de morale, faites-le, c’est un service que vous rendez aux hommes, ils en ont besoin, mais que le fiel n’infecte pas vos écrits.

190. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Ce n’est point sur vous en particulier que je fais cette sortie, Mademoiselle, votre talent suffisoit pour vous soutenir dans l’opulence, & vous n’avez eu, je crois, nul besoin d’y employer le commerce de vos bonnes graces ; mais vous devez rougir de votre confraternité. […] Cette sorte de délassement n’est ordinairement recherché que par les personnes désœuvrées, qui n’ont aucun besoin de recréation, n’étant épuisées par aucun travail ni de corps ni d’esprit, qui ne cherchent dans l’Amphithéâtre qu’un changement de plaisir, un moyen de passer le tems ; elles consument en ce vain exercice un tems précieux, dit Saint Jean Chrysostome1, mais dont leur vie frivole est toujours fort embarrassée.

191. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Si j’ai rencontré juste, ces Nations si curieuses d’édifices superbes3 n’avaient pas besoin d’en bâtir à grands frais pour les Spectacles. […] Un second ajoute à l’idée d’un prémier, un troisième y travaille encore à son tour, ainsi du reste ; au lieu que les ouvrages d’esprit, chacun dans leur genre n’ont eu besoin que d’un seul homme de génie.

192. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Sans avoir besoin de l’Evangile, tout lui dit, n’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. […] Après tant de décisions si respectables, on n’a pas besoin de consulter des Casuistes, encore moins doit-on les suivre, s’ils pensent différemment.

193. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

C’est aussi cet esprit de société, répandu en torrent, ou sans mesure ni ménagement, qui, de l’aveu ingénu du plus éloquent panégyriste de Molière, a produit l’abus de la société et de la philosophie, qui est cause que la jeunesse a perdu toute morale à quinze ans, et toute sensibilité à vingt ; qui fait aussi qu’après avoir perdu l’honneur, on peut aujourd’hui le recouvrer rentrer dans cette île, du temps de Molière escarpée et sans bords, c’est-à-dire, jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez de plus que, malgré les cent cinquante mille pièces de théâtre environ qui nous ont passé sur le corps, ou plutôt sur l’âme, depuis la restauration des lettres, pour nous perfectionner, nous nous sommes toujours détériorés de plus en plus ; vous verrez que les rares petits coins de la terre civilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus, sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni théâtre, ni comédie, ni beaucoup des gens qu’ils perfectionnent dans les villes ; et vous en inférerez que pour mettre le comble à la dépravation, surtout aujourd’hui que les hommes corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l’anglomanie en Angleterre, il ne manquerait plus que de livrer de même à la justice précipitée du public malin, qui a besoin de rire, qui ne se rassemble que pour cela, à ce tribunal confus, incohérent et enthousiaste, composé de toutes sortes de gens, qui tient ses assises dans toutes sortes de lieux, qui passe en sections du théâtre dans les salons et dans les réduits, sur les places publiques et aux coins des rues, où il délibère d’après ses passions discordantes, propres on empruntées, qui dénature on change les actes d’accusation, qui juge cent fois in idem, dont la jurisprudence est incertaine et si versatile qu’il désavoue habituellement ses jugements, lesquels, en effet, sont cassés en grande partie, et souvent, après des années de la plus cruelle exécution, quelquefois dans un autre siècle, par le public mieux éclairé, sage et impartial, dont les arrêts méritent seulement alors toute confiance et respect ; il ne manquerait plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux tartufes de religion, de mœurs, de bienfaisance, etc., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Concluez donc avec moi qu’il faut que l’envie ou le besoin de rire ait bien du pouvoir sur les hommes pour les porter si obstinément, malgré l’épreuve du contraire qui les accable, à regarder comme propre à corriger les mœurs le moyen le plus puissant de tourner toutes les vertus en ridicule, de tout corrompre ! […] En présence d’institutions de toute espèce et pour tout besoin, organisées avec un soin scrupuleux, suivant toutes les règles de la prudence, dont les maîtres et sous-maîtres sont choisis par des supérieurs qui ont passé par tous les grades, subi eux-mêmes toutes les épreuves, les concours, les examens sévères sur les études et la capacité, sur les principes et la moralité, épreuves qu’ils font subir aux aspirants avant de leur accorder le droit d’instruire et former les autres, droit qui encore n’est que la faculté de transmettre avec une autorité respectable à leurs élèves ou disciples soumis, obligés de les écouter, des préceptes ou des leçons dès long-temps préparées et approuvées, déclarées classiques, après avoir été épurées au creuset de la sagesse et de l’expérience ; en présence de semblables institutions, dis-je, et de tels instituteurs, je vois une confusion de professeurs, auteurs, acteurs et actrices, ou maîtres et maîtresses, d’une institution différente, isolés, éparpillés, aventuriers, errants, sans unité, obscurs ou distingués, estimables ou méprisables, licencieux, effrénés, etc., qui ont la plus grande influence sur les mœurs qu’ils font métier de corriger, sans être obligés de prouver qu’ils en ont, et trop souvent sans en avoir ; qui sont sans mission régulière, sans titre ou sans caractère (observez qu’il ne s’agit pas ici d’écrivains qui publient simplement leurs pensées, mais d’instituteurs qui ont des écoles ouvertes dans toute l’Europe, qui appliquent leurs soins presque à tous les genres d’instruction, qui se chargent de l’éducation et de la réforme des deux sexes, des trois âges et de toutes les conditions) ; sans titre, dis-je, sans guide, sous le rapport essentiel, dont la dépendance immédiate est nulle dans l’intérêt des mœurs, qui n’ont que des chefs d’entreprise, ou spéculateurs, traitants, hommes ou femmes, pieux ou impies, croyants ou athées, édifiants ou scandaleux, à qui il suffit surtout d’avoir de l’argent et de l’industrie pour diriger une troupe de comédiens, ou maîtres de cette école, choisis comme eux ; qui, étrangers au grand corps constitué centre de l’instruction et de l’éducation publiques, et sans être astreints à aucune de ses plus importantes formes de garantie, jouissent également du droit d’instruire et de former ou réformer, en transmettant, non en maîtres, avec une autorité respectable, des préceptes ou leçons dès long-temps préparées et approuvées, mais en sujets tremblants, des leçons toutes nouvelles et hasardées pour la plupart ; non à des élèves soumis et obligés de les écouter, mais à des disciples-juges auxquels ils sont obligés, au contraire, de soumettre et préceptes et leçons, et leurs personnes mêmes, qui sont tous sifflés ou applaudis, rejetés ou admis, selon le goût et le bon plaisir des écoliers.

194. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

L’Impératrice Theodora femme de Justinien, étoit fille d’un palfrenier des spectacles : elle fut de bonne heure prostituée par ses parens, Justinien en devint amoureux & l’épousa ; il eut besoin d’une dispense de l’Empereur Justin son oncle & son prédécesseur, pour pouvoir l’épouser. […] Ce Prince eut encore la foiblesse de faire insérer cette loi dans son Code, & d’immortaliser sa honte, au lieu de justifier l’infamie de sa jeunesse, & de dégrader son autorité l’égislative jusqu’à renverser à perpétuité la Jurisprudence, dont il étoit le restaurateur, par des loix infâmes dont il devoit rougir d’avoir eu besoin, & d’avoir osé les accorder à la sollicitation d’une actrice. […] Voici des loteries d’une nouvelle espere ; l’opéra a besoin de quatre cens mille livres, il fait pour les avoir une lotterie où chaque billet gagnera non de l’argent ou des bijoux ; mais un prix fort léger ; des billets d’entrée au spectacle, c’est payer d’avance, comme dans la souscription des livres ; la mort, les maladies, les voyages, les affaires qui empêcheront d’y venir, autant de billets perdus, & c’en est bien la moitié, c’est manger son revenu d’avance, aux dépens des successeurs, qui représenteront gratts si tous les billets sont remplis.

195. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

On voit une personne qui écrit par besoin, & voudroit être plaisante ; qui prend au hasard tout ce qui tombe sous sa main, & invente ou ajoute des circonstances factices pour se faire lire. […] La plupart des favoris d’Apollon font comédiens, leur troupe pourroit en un besoin suppléer à la Comédie Françoise. […] Mais, sans avoir besoin de le faire, il suffit à un confesseur que son pénitent y coure un vrai risque, pour l’éloigner du précipice.

196. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Ce vénérable Abbé a grand besoin d'un commentateur : « Que je me plonge au sein des miracles divers, Créés par tes mains immortelles… » Qu'est-ce que le sein des miracles ? […] Cette femme fait une confession qui a grand besoin d'absolution, qui elle-même est un nouveau péché. […] Il n'est pas besoin des agréments, de l'artifice, de la délicatesse du pinceau ; aux yeux de la plupart des spectateurs, le vice n'est point un monstre.

197. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

 » Tout cela n'a pas besoin de commentaire. […] Peut-on donc regarder le spectacle comme contraire à la piété, à l'éducation de la jeunesse, même des filles, qui ont moins de prétexte et plus de danger que les garçons, puisque n'ayant ni chaire, ni barreau, ni tribunal à remplir, elles n'ont pas besoin, comme les Magistrats, les Avocats, les Prédicateurs, de s'accoutumer à parler en public, que la fragilité du sexe, la vivacité des passions, la vanité et la tendresse les rendent infiniment plus susceptibles des impressions théâtrales, et les exposent davantage à la poursuite de ceux à qui on a étalé leurs grâces, et qu'enfin destinées à vivre dans leur maison et avoir soin d'une famille, la dissipation et le goût du plaisir sont encore plus à craindre pour elles. […] Les garçons sont destinés à des emplois qui les obligent à parler en public, les gens d'Eglise, de robe ou d'épée ont besoin de l'exercice de la déclamation : les filles sont destinées à la retraite, leur vertu est d'être timides, leur gloire d'être modestes.

198. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

« Ouvrez, Comédiens, ouvrez vos portes & vos Théatres à ces essains de jeunes athlétes, qui la plûpart n’ont besoin, pour se distinguer dans la carriere, que de la connoître : servez d’appui à ces tendres plantes, à qui la culture donnera de nouvelles forces, & fera porter des fruits excellens.

199. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

J’ai dit qui sembloit en repos : car un connoisseur n’a pas besoin du secours du Comédien pour voir agir les personnages d’un Drame.

200. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

La galanterie est plus assortie à nos mœurs, on ne la veut point révoltante, elle a besoin d’une gaze pour paroitre aimable : une passion qui causeroit de l’horreur étant vue en son état naturel, devient intéressante par la maniere ingenieuse dont elle est exprimée : celle-ci sert à déguiser le poison que l’on fait prendre dans du miel, dit S.

201. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

le besoin pour la mesure du sentiment , & par une suite toute naturelle, des amis de plaisirs, d’argent, d’intrigues d’esprit & de malheurs , qu’à nous inspirer la haine & la vengeance au mépris des loix divines & humaines ? […] Quel besoin est-il donc de leur donner en tant de différentes manières & sous des formes si séduisantes des leçons de la force, desquelles ils ne sont déjà que trop instruits (p. 12. […] Enfans ingrats & rebelles, (pag. 22.) méconnoîtrons-nous toujours l’Auteur de tous les dons, & semblables à ces insensés dont parle un Ecrivain sacré , dirons-nous toujours : retirez-vous de nous, nous n’avons pas besoin de vos lumières ? […] Qu’avons-nous donc besoin de Spectacles ? […] ) sur des exemples dont il n’avoit pas besoin pour se faire croire.

202. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Le Concile de Trente, qu’il accuse de n’avoir condamné la comédie que par haine contre Luther & sa morale, n’a pas même parlé de comédie, & n’avoit pas besoin d’en parler, puisque sa condamnation ne fut jamais révoquée en doute par les Protestans, & Luthériens & Calvinistes, qui l’ont proscrite dans leurs Synodes, & combattue dans leurs écrits. […] Quel besoin avez-vous d’aller à la comédie ?

203. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

« Les endroits qui renferment de beaux sentimens ou des mœurs, n’ont aucun besoin d’ornemens…. […] Il est plus naturel de conclure, que le stile d’une Comédie-mêlée-d’Ariettes, qui sera par-tout de la même force, c’est-à-dire bas & commun, n’aura pas besoin d’ornemens.

204. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Parmi un si grand nombre de Tragédies modernes, en voulant séparer celles que l’on peut conserver, je me suis apperçu, avec surprise, que presque toutes les Tragédies Grecques peuvent rester au nouveau Théâtre : si l’on ne s’était point écarté de ces dignes modèles, le Théâtre moderne aurait peu besoin de correction, et ne se serait pas attiré tant de critiques. […] Mais je répondrais en premier lieu que, dans le nombre de ces Tragédies que je conserve, je n’ai pas prétendu qu’elles fussent toutes dignes d’être conservées en leur entier ; je sais que la plupart de ces Pièces pourraient être placées dans la classe de celles qui ont besoin d’être corrigées ; cependant, si on venait à les représenter telles qu’elles sont sans aucun changement, je me flatte qu’on n’y trouverait rien de contraire aux bonnes mœurs, ni qui fût de mauvais exemple : et, quant aux petites bagatelles qui mériteraient ou d’être corrigées, ou d’être supprimées totalement, je m’en rapporte à ceux qui seront nommés, en cas que mon projet réussisse, pour examiner les Pièces du Théâtre de la réforme plus sévèrement que je n’ai prétendu le faire.

205. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Il n’est pas besoin d’expliquer en détail les erreurs contenues dans les trois Chapitres ; c’est assez que l’Eglise en condamne la doctrine, comme elle l’a fait au second Concile de Constantinople ; & quelle que soit la forme de ses décisions, de quelque maniere elle les prononce, étant assemblée ou dispersée, il faut y adhérer sans examen & sans reserve, parce qu’elle est dans tous les temps, la colonne de la vérité, que le Seigneur a promis son assistance jusqu’à la consommation des siécles, pour empêcher que les portes de l’enfer ne prévalent contre elle.

206. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

A la réserve donc de quelques pensées, et de quelques expressions, qui ont grand besoin d’examen et de correction, je crois que la Comédie du Misanthrope mérite d’être conservée, et qu’elle est très digne d’être admise au Théâtre.

207. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Un naturel plein de douceur & d’humanité rend très-probales les aumônes dont en parle, quoiqu’on assure qu’elles étoient cachées, & n’ont été connues qu’après sa mort, par les regrets de ceux qui perdoient ses secours ; mais il faut convenir que le refus de bonne heure des premieres dignités de l’Eglise a grand besoin d’être étayé du témoignage des deux Prélats. […] Tout cela n’a pas besoin de Commentaire, l’irreligion & la débauche percent de tous côtés. […] lui dit-on, ma bonne vieille, vous demandez du secours à des malheureux qui en ont plus besoin que vous.

208. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Alors les plus courts expédients sont les meilleurs : le besoin présent justifie les moyens quels qu’ils soient, pourvu qu’on obtienne ce qu’on souhaite : Un Chevalier de l’industrie vaut bien un Chevalier de la Jarretière. […] c’est un fait que ce Gentilhomme était à Londres, lorsque le Lord-Fat en partit, que celui-ci n’avait point concerté avec l’autre son voyage et ne lui avait point demandé son secours au besoin. […] D’ailleurs, qu’avons-nous besoin d’autres instructions ? […] « Qu’est-il besoin de détailler les bouffonneries insensées du Brodequin, et les transports fanatiques du Cothurne ? […] qu’il lise les Livres sacrés : il y trouvera toujours un soulagement proportionné à ses besoins….

209. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Les Dames Françoises n’ont pas besoin de tirer de rideau dans ces momens, leurs tableaux sont de nature à être plutôt découverts pour instruire & animer les Acteurs. […] Sans avoir besoin de la foi, l’expérience de tous les siecles démontre cette vérité.

210. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Mais nous n’avons pas besoin de recourir à ces adoucissemens, la doctrine de l’Ange de l’école sur la comédie, comme sur-tout le reste, est très-conforme aux vrais principes. […] Qu’on réunisse toutes ces conditions, qu’il n’y ait rien de mauvais, d’indécent ou de dangereux, jamais d’excès ni dans la chose ni dans l’affection qu’on y a ; que la gravité chrétienne la modestie, la piété s’y conservent ; qu’on ne se le permette que comme un besoin, un soulagement à la foiblesse humaine ; qu’on se traite comme les enfans, à qui on permet des récréations, mais sans excès, sans danger, sans indécence ; qu’on n’y souffre rien que de convenable aux temps, aux lieux, aux caractères des personnes, aux jours de fête & de pénitence, & on verra que si ce Saint paroît, dans la spéculation d’une abstraction métaphysique, avoir quelque légère indulgence pour le spectacle en général dans sa nature, personne n’en est en effet un censeur plus sévère dans la réalité & la pratique, où jamais ne sont ni ne peuvent être observées les sages loix qu’il a prescrites.

211. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

« Dans le Mode Italien, dit-il, la justesse & la fléxibilité de la voix, l’èxpression pathétique, les sons renforcés, & tous les passages, sont un éffet naturel de la douceur du chant & de la précision de la Mesure, de sorte que ce qui me paraissait le plus difficile à apprendre, n’a pas même besoin d’être enseigné. […] « La musique Française, dit-il, dans son nouvel Ouvrage, aurait beaucoup plus besoin que l’Italienne d’une Mesure bien marquée, car elle ne porte point sa cadence en elle-même.

212. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Je conviendrai donc, que l’austérité Républicaine ne peut comporter les Drames de ces deux derniers genres, parce que, eu égard au besoin qu’ont les hommes d’un contrepoids qui balance cette consentanéité dont jouit le vice, ils sont presque toujours pernicieux ; non pas absolument par l’action en elle-même, mais par la manière dont elle est présentée, & parce que l’Auteur n’ayant cherché qu’à donner du plaisir, il a laissé toute leur force aux inconvéniens de l’Histrionisme. […] Si pourtant il existait, la Réforme serait inutile pour lui, & l’on n’aurait travaillé que pour la foule des imparfaits qui ont besoin de sortir d’eux mêmes, de s’étourdir sur leurs peines & sur les injustices des autres.

213. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Tels sont les Comédiens à l’égard des Auteurs : copistes serviles ; il ne leur faut que de l’attention pour entrer dans leurs idées & les mettre dans un beau jour ; comme l’Eleve n’a besoin que de voir les Tableaux d’un Maître pour les rendre.

214. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Non, vous n’auriez plus besoin d’aller chercher au fond des cœurs le tableau des mœurs.

215. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Ces saillies dégoûtantes font voir la stérilité, la bassesse, le mauvais goût du poëte, qui a besoin de quelques syllabes pour faire son vers, & qui, faisant, pour ainsi dire, flèche de tout bois, emploie la cheville qu’il trouve, qui lui est familiere & à la mauvaise compagnie qu’il fréquente.

216. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

L’homme se fut estimé heureux par l’exemption de tous les maux et des besoins de cette vie.

217. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Il avoit besoin du Pape, & ne se flattoit pas de le gagner. […] Les actrices n’ont plus besoin de précaution. […] La Reine, qui aime le faste, y prodiguera la meilleure partie de notre argent, & on en manquera au besoin. […] Ce n’est que dans l’histoire, sans avoir besoin de s’embarrasser, que le théatre & les romans ont puisé.

218. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

L’arrêt du Conseil d’État n’a pas besoin de conjecture. […] Et sera le présent Arrêt lu, publié & affiché partout où besoin sera. […] Mais, quoiqu’on doive marquer chaque passion dans son plus fort degré & par les traits les plus vifs, pour en mieux marquer l’excès & la difformité, on n’a pas besoin de forcer la nature & d’abandonner la vrai-semblance. […] Malgré l’enthousiasme d’un aspirant au prix, on n’a pu se dissimuler que Moliere avoit besoin d’apologie.

219. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Les partisans les plus déclarés de la Comédie, j’entends ceux qui ont des mœurs & de la vertu, ne disconviendront pas que, dans l’état où sont les choses, le Théatre ne soit encore infiniment dangereux par bien des endroits, & qu’il n’eût besoin d’une réforme sévère. […] Mais il n’avoit pas besoin de ce secours pour s’exprimer comme il faisoit. […] Thébaïde a besoin de l’indulgence que l’Auteur demande pour elle au commencement de sa Préface. […] Il doit cette faute à l’intervention de l’amour dans une Piece qui n’en avoit pas besoin.

220. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

La raison qu’il en apporte est, que l’homme fatigué par des actions sérieuses a besoin d’un agréable repos, qu’il ne trouve que dans les jeux ; et pour fortifier son sentiment, saint Thomas y joint celui de saint Augustin, dont il rapporte ces propres paroles : « Je veux enfin que vous vous ménagiez, car il est de l’homme sage de relâcher quelquefois son esprit trop appliqué à ses affaires ». […] Il n’est pas besoin d’être saint Père pour se déchainer là-contre, il suffit d’être Chrétien : je dis trop, il ne faut qu’avoir un peu d’honneur et de bon sens. […]  » Il n’est donc besoin que des lumières de la raison pour condamner de si grands excès. […] Et dans un autre endroit : « La Comédie est un mélange de paroles et d’actions agréables pour son divertissement ou pour celui d’autrui ; si l’on n’y mêle rien de déshonnête, ni d’injurieux à Dieu, ou de préjudiciable au prochain, ce jeu est un effet de la vertu d’Eutrapélie, car l’esprit qui est fatigué par des soins intérieurs, comme le corps l’est par les exercices du dehors, a autant besoin de repos que le corps en a de nourriture.

221. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

« Et j’ai besoin d’un bras qui par ma voix conduit, Soit seul chargé du meurtre, et m’en laisse le fruit, Je vais jurer à Dieu de mourir pour sa loi. […] Le duel est une vertu nationale qu’il faut entretenir, l’incontinence un besoin physique et périodique qu’il faut satisfaire. […] Quel des deux semble plus condamnable, l’Auteur qui fait une telle apologie, ou le prévenu qui en a besoin ? […] Pour allumer la foudre il a besoin d’un crime.

222. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Ils sçavoient que les plaisirs publics n’avoient pas besoin de protection ; que la corruption naturelle du cœur humain ne répondoit que trop de la perpétuité de leur crédit & de leur durée. […] « Si je m’enhardis, Madame, de vous appeller en la cause que je défends, c’est que j’ai considéré que bien souvent le bon droit a besoin d’aide. […] L’adultere n’est plus qu’un vieux mot de mauvais ton : ce qu’il désigne est reçu, accrédité, affiché même en cas de besoin. […] La passion pour les représentations Dramatiques, n’est-elle pas portée jusqu’au point qu’une salle de Théatre est presque devenue comme un besoin, au moins à la campagne ? […] Car s’il est besoin qu’elles aient de la grace à marcher, à faire la révérence & à bien porter leur corps, pour ne pas attirer l’aversion ou la raillerie du monde, & pour avoir la gravité d’une personne de condition qui doit être en vénération à ses domestiques & à ses sujets, il n’est pas besoin qu’elles aient des graces affectées pour attirer les yeux dans les Bals & les Assemblées, puisqu’elles ne doivent jamais y aller211 ».

223. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Ce moyen de perfection n’est proposé que pour les Drames imitatifs : l’Opéra & la Comédie-Ariette n’en ont pas besoin : d’ailleurs, le monologue tel qu’il soit, n’est pas déplacé dans ces deux genres : quand on est seul, & qu’on s’ennuie, il faut bien chanter pour tuer le tems : il n’est pas même nécessaire d’être à l’Opéra pour cela*.] […] Les grands hommes sont les mêmes dans tous les siècles ; ils n’ont pas besoin, pour être vénérables, d’être vus dans l’éloignement. […] Le Juriste, l’Avocat étaient estimés ; parce que le Peuple le plus barbare a besoin de quelqu’un qui l’aide à tromper, ou qui l’empêche de l’être ; mais les Notaires, par exemple, les Libraires, copistes par état ; étaient des Esclaves publics. […] Ils verseront de véritables larmes ; il suffit pour cela de se bien pénétrer de son rôle, & d’avoir de la sensibilité : on percevra, quelquefois, plutôt qu’on ne les entendra, les mots péniblement échappés à travers les sanglots ; l’Art embellira la nature, sans la désigurer : les Actrices rougiront, quand on leur dira : Vous rougissez ; & pour cela, leur visage ne sera pas masqué par deux couches épaisses de blanc & de rouge ; si quelquefois elles ont besoin d’animer leur teint par un vermillon étranger, ce ne sera que dans les cas où le caractère de leur Rôle l’exigerait. […] Si l’on écoute nos jeunes Enthousiastes, les Français n’ont besoin ni de décorations, ni d’Orquestre, ni de Danses.

224. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Ces Reconnoissances ont cet avantage par dessus toutes les autres, qu’elles n’ont pas besoin de marques extérieures, & inventées par le Poëte, de colliers & d’autres sortes de signes. […] Je ne parle point de ces ornemens du lieu de la Scene qui coutoient des sommes si considérables aux Grecs & aux Romains, & au Cardinal de Richelieu : les Piéces médiocres ne méritent pas ces dépenses, & les bonnes n’en ont pas besoin ; mais un appareil théatral, quand il est nécessaire à la Représentation, cause quelquefois un Spectacle agréable, & donne de la dignité à la Piéce, comme dans Athalie : on voit entrer un Enfant, escorté d’une nombreuse compagnie, un Enfant qui s’approche d’une Reine qui l’attend, & qui attire sur lui tous les regards, parce qu’il est le grand Personnage de cette Scene ; dans la suite on voit apporter en cérémonie un bandeau Royal qu’on pose sur une table, avec l’épée de David, & le Livre de la Loi, on voit seul avec un Enfant un homme respectable par son âge, sa dignité, ses vêtemens, & tout à coup ce Vieillard vénérable est aux pieds de cet Enfant. […] Ils y sont à la vérité, ordinairement traités d’une maniere fort peu vraisemblable, & d’ailleurs le Poëte, dans des Scenes faites pour être chantées, ne peut donner aux Passions toute l’étendue dont elles ont quelquefois besoin.

225. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

C’en est assez pour le fait, contre quoi nos Auteurs ne s’inscriront pas en faux : au regard du droit, il n’est pas besoin de grands raisonnements pour prouver que c’est un crime que de jurer. […] que l’on suppose avoir fait ses études à l’Université, définit les besoins naturels que nous sentons pour le boire et pour le manger, des enfants de fornication. […] Au moment que Minerve l’encourage à charger l’ennemi, il la paie de ce soin par cette insolente réplique : Retirez-vous, je vous prie, et faites voir ailleurs votre visage ; je n’ai besoin d’aucune Déesse pour seconder mes entreprises.

226. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Les Actionnaires de … n’ont point de conseil établi, plusieurs sont dans les charges, & n’en ont pas besoin. […] Voilà ce qu’on essaie de mille manieres, ce qu’on étudie devant un miroir, ce que font ces innombrables artisans occupés à l’ornement du corps, plus nombreux peut-être que pour les besoins de la vie.

227. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Que l’Angleterre amuse un peuple factieux, toujours agité comme la mer qui l’environne, le gouvernement Français n’a nul besoin de Molière pour aider à tenir les rênes de l’Etat. […] les besoins sont-ils moins pressants après le spectacle ?

228. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr.

229. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Mais qu’ai-je besoin de prouver l’utilité des Spectacles ?

230. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Dieu a fait les négocians & les marchands, pour fournir aux hommes tous les besoins différens de la vie : mais il n’a jamais fait les comédiens, pour les faire rire, & moins encore pour leur enseigner l’art de pécher avec méthode & de se damner avec quelque sorte d’agrément. […] Il les rend enfin odieux par les funestes effets qui en résultent ; & c’est ma derniére raison que je n’ai pas besoin de prouver par de longs raisonnemens : une funeste expérience les fait assez connoître.

231. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Ce long tapis traînant, sur lequel on pouvoit s’asseoir, & dans un besoin se coucher, étoit séparé de sa robe, on l’attachoit avec des agraffes, quand on parroissoit dans les compagnies ; on le détachoit dans la maison, où il eût été incommode. […] Il est singulier que ces queues, qui ne sont point dans l’ordre de la nature, dont on n’a aucun besoin, qui ne signifient rien, ne rendent aucun service, qui au contraire embarrassent, qui ont un air puétile & effeminé, qu’on a pris des femmes, & que ces femmes ont pris du théatre, il est singulier, dis-je, que non seulement des Evêques, sérieux & graves, mais encore des personnes distinguées dans le Clergé les aient arborées, & s’en fassent honneur.

232. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

En est-il un seul qui n’éprouve la loi de la concupiscence, qui ne peche jamais, qui n’ait besoin de la grace ? […] La Jérusalem délivrée du Tasse, malgré tous les bons services que lui a rendus son traducteur M. de Mirabeau, en corrigeant, élaguant, adoucissant tout ce qu’il a cru avoir besoin de correction comme un bon jardinier qui approprie un grand parterre, en arrache les mauvaises herbes, taille les arbres, arrange les fleurs, &c. la Jérusalem délivrée a encore bien des défauts : la critique de Boileau, qu’on a trouvé severe, n’est pas si injuste.

233. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Foix, je sais seulement par ses ouvrages que c’est un Militaire, qu’il a été à Constantinople, que des sa jeunesse il s’est occupé du théatre & a composé des comédies, qu’il est répandu dans le grand monde, & lié avec des personnes du premier rang ; & sans avoir besoin de le dire, le ton de sa conversation & la légèreté de son style le disent assez. […] Elle n’y aura nul besoin de méditation & de commentaire, & ne pensera guère à quelque trait sententieux de morale qu’on y débitera.

234. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Vous n’auriez pas besoin d’aller chercher au fond des cœurs le tableau des mœurs : il est sur le front, le masque est levé. […] Nous serions trop heureux de le mériter ; nos besoins ne sont plus de son ressort.

235. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Il faut, dit-il, faire un peu de grimaces pour ménager un père, dont l’on a besoin ; et pour se mettre à couvert du côté des hommes, des fâcheuses aventures qui pourraient arriver. […] On leur apprend que « Selon divers besoins, il est une science Tartuffe Act. 4.

236. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Ils lisent le plan que l’auteur leur donne, ils l’affichent derriere les coulisses, afin que chacun puisse le consulter, & s’en rappeller dans le besoin. […] Riccoboni en avoit rempli plusieurs portefeuilles, tout cela est très-peu de chose ; c’est proprement l’acteur qui compose, il a plus besoin de génie, d’exercice, de fécondité que l’auteur, pour remplir sur le champ ces idées seches, & imaginer à propos des choses plaisantes, analogues à la piece ; on sent combien doit être licencieux un dialogue abandonné à l’imagination libertine d’un comédien, & d’une actrice qui peuvent impunément dire tout ce qui leur vient dans l’esprit, pour faire rire le parterre. […] Pour réussir constamment chez les Italiens, il faut un esprit supérieur, outre les tâlents nécessaires à l’acteur ; on a besoin d’un génie créateur, pour trouver sur le champ, sans le répéter, une infinité de choses ingénieuses & plaisantes, convenables à la piece, & assorties au caractère.

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