Lui mandé & entré avec plusieurs anciens Avocats, ayant passé au Banc du Barreau, du côté du Greffe, a dit : Messieurs, La discipline de notre Ordre, l’honneur de notre profession, notre attachement aux véritables maximes, & notre zéle pour la Religion, ne nous ont pas permis de garder le silence, ni de demeurer dans l’inaction au sujet d’un Livre pernicieux qui a pour titre : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l’Excommunication, & qui est terminé par une Consultation signée, Huerne de la Mothe. […] Omer Joly de Fleury, Avocat dudit Seigneur Roi, portant la parole, ont dit : Que l’exposé qui vient d’être fait à la Cour, du Livre intitulé : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l’Excommunication, ne justifioit que trop la sensation que sa distribution avoit excitée dans le public ; qu’ils se seroient même empressés de le déferer il y a plusieurs jours, s’ils n’avoient été instruits des mesures que prenoient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour, à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement à l’épreuve de tout aux maximes saintes de la Religion, & aux Loix de l’Etat, ne leur avoient pas permis de garder le silence ; & que dans les sentimens qu’ils venoient d’exprimer, on y reconnoissoit cette pureté, cette tradition d’honneur & de principes, qui distinguent singulierement ce premier Barreau du Royaume.
Que vos plaisanteries naissent du fond du sujet ; qu’elles ne soient point trop fréquantes, afin de faire plus d’impression, & d’être mieux senties. […] Les Auteurs se contentent bien souvent d’imiter le sujet & même la marche des Drames qu’ils parodient ; mais ils ne les copient pas si fidèlement qu’on puisse dire que leurs Ouvrages soient trop ressemblans : ils font agir des Personnages différens, qui éprouvent les mêmes situations ; en sorte qu’ils paraissent composer un Poème nouveau, lorsqu’ils ne font que le calquer sur un modèle.
Disons encore plus à la louange de notre espèce, & cette réfléxion regarde particulièrement la Tragédie ; par un penchant naturel, qui subsiste toujours en nous malgré nos vices, & qui prouve que nous sommes faits pour vivre en société ; ce n’est pas seulement aux incidens, aux malheurs réels, que nous voyons arriver sous nos yeux, que nous prenons vivement part ; dès qu’on nous peint avec des couleurs vraisemblables, ou avec un crayon énergique, des revers auxquels l’on peut être sujet, nous sommes émus & affectés. […] Hume, dont les écrits font tant d’honneur à la Nation Anglaise, fait à ce sujet des réfléxions très-savantes & très-ingénieuses17.
Dans la fable, c’est à la plus belle, mais comme cette inscription ne revenait point au sujet il a bien fallu changer plus belle en plus digne. […] Exemple qui fait voir, et dans sa Sainteté qui a choisi un si digne Sujet, un parfait discernement, et un amour pour l’Eglise éloigné de tout intérêt et de toute considération humaine ; Et dans sa Majesté qui a applaudi à ce choix, auquel il paraît qu’elle n’a point eu de part, une des marques les plus solides, selon S.
Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. […] Si ce critique trop susceptible, voulait s’en instruire, qu’il lise sur ce sujet le Constitutionnel du 3 octobre courant, dont voici l’extrait que je crois devoir placer ici pour éclairer la discussion.
Quant à la Tragicomédie c’était, selon les Anciens, une Pièce dont le sujet était comique, et où l’on introduisait néanmoins des personnes illustres, qui rendaient par leurs bouffonneries leur grandeur ridicule ; nous en avons un exemple dans l’Amphitrion de Plaute. […] Ce n’est que depuis ce temps que nos Poètes se sont appliqués à la composition de Poèmes Dramatiques sur des sujets profanes ; et que ces Pièces ont été données au public sur le théâtre, suivant la permission qui en avait été accordée par l’Arrêt. […] Etienne Jodelle qui vivait sous Charles IX. et sous Henry III. fut le premier qui s’appliqua au Poème Dramatique sur des sujets sérieux tirés de l’Histoire profane ; il fit deux Tragédies, Cléopatre et Dion, et deux Comédies, la Rencontre et l’Eugène. […] Ainsi appliquant ce motif au sujet qui se presentait ; et voulant aussi calmer le Peuple et maintenir la tranquillité des spectacles, il permit par « Sentence à ces Comédiens Forains de jouer pendant la Foire saint-Germain seulement, et sans tirer à conséquence ; à la charge de ne représenter que des sujets licites et honnêtes, qui n’offençassent personne : comme aussi à condition de payer par chacune année qu’ils joueraient deux écus aux Administrateurs de la Confrérie de la Passion, Maîtres de l’Hôtel de Bourgogne : Et par la même Sentence faisant droit sur les Conclusions du Procureur du Roi, il fit défenses à toutes personnes de quelque condition qu’elles fussent, de faire aucune insolence en l’Hôtel de Bourgogne lorsque l’on y représenterait quelques jeux, d’y jeter des pierres, de la poudre, ou autres choses qui pussent émouvoir le Peuple à sédition, à peine de punition corporelle ; et que cette Sentence serait publiée à son de Trompe devant l’Hôtel de Bourgogne, un jour de Comédie, » et aux lieux que besoin serait ; ce qui fut exécuté.
Je ne puis soutenir, par exemple, que Néron se cache pour entendre la conversation de son rival : il n’y a rien de plus trivial, ni de moins convenable à un grand sujet ; je le répète encore, tout ce que Junie fait et tout ce qu’elle dit, pourrait être dit et fait par les Acteurs intéressés dans l’action : Britannicus en ferait confidence à Narcisse, et celui-ci le rapporterait à Néron ; ainsi la Pièce ne perdrait rien du côté de l’intérêt. […] Je souhaiterais donc qu’entre Æmilie et Cinna il n’y eût que des sentiments d’une véritable amitié et d’une parfaite confiance ; ces sentiments suffiraient pour les unir dans le choix des moyens d’assurer et de hâter leur vengeance ; puisqu’ils ont également tous les deux le même sujet d’être irrités contre Auguste. […] La catastrophe tombe sur Œdipe, non pas parce qu’il se creve les yeux ; mais parce qu’il est lui-même le sujet de l’action, parce que c’est lui qui y donne le mouvement, et qui la termine ; enfin parce qu’il parvient, par toutes ses recherches, à connaître le meurtrier de Laïus, et à le punir. […] Si Britannicus meurt, quoi qu’innocent ; c’est pour servir au caractère de Néron, et le faire détester davantage : Si Géta est assassiné, sans l’avoir mérité ; c’est pour mieux peindre la cruauté de son frère : si Hyppolite périt ; c’est pour charger le crime de Phèdre : ainsi ce n’est pas sur les personnages qui meurent que tombe ce qu’on appelle la catastrophe ; mais sur ceux qui commencent et qui conduisent l’action à une bonne ou à une mauvaise fin, et qui excitent le plaisir ou l’indignation des Spectateurs suivant les circonstances du sujet. […] Voulant donner une maîtresse à Télémaque ; et n’en trouvant point qui fut digne de lui parmi les personnages que son sujet lui fournissait, il a mis sur la Scène une fille d’Eurimaque Roi de Samos : par là il affaiblit le sentiment de vengeance dans Télémaque contre le tyran de sa mère ; et en même temps il donne à Eurimaque un caractère bizarement contrasté de tendresse et de violence.
Le grand Bossuet en particulier, cet homme immortel, selon Mr. de Voltaire, ne nous laisse rien à désirer sur ce sujet. […] Docteur sur ce sujet, dans son épitre 43. […] … Madame, lui dis-je, c’est parcequ’ils étoient pour quelques-uns, un sujet de dissipation, & pour quelques autres, un sujet de gourmandise & d’ivrognerie. […] De pareils sujets, dit Madame de Sévigné, ne conviennent point à de tels Acteurs. […] Docteur, le desir que j’ai de votre salut, doit-il donc être le sujet de votre indignation ?
L a Fable, où le sujet d’un Poéme dramatique, s’entend assez sans définition. Nous ne répéterons point ici ce que tant d’Auteurs ont écrit sur les sujets propres à la Tragédie, sur ceux que le Poéte invente, & sur ceux qu’il tire de la Fable où de l’Histoire, sur les changemens qu’il peut faire aux uns & aux autres, soit en retranchant des événemens, soit en y en ajoutant. […] C’est à Hypermnestre, dont le sujet est expliqué sans longueurs & avec netteté.
Il crée son sujet : il le commence, l’interrompt, s’y remet & l’abandonne encore à son gré. […] Si Sa Majesté donne des pensions aux Comédiens, & les soumer à la jurisdiction de quelques-uns de ses principaux Officiers, c’est pour que les amusemens de ses Sujets soient plus réglés & moins dépendans des caprices de la Troupe ; c’est pour en écarter les abus, qui se glisseroient dans un Spectacle sous l’autorité du public si facile à éluder ou à usurper ; c’est pour que la Troupe sente mieux l’étendue de ses devoirs, & ait moins de prétextes de s’en affranchir. […] Si Louis le Grand a dansé pèle mêle avec les Acteurs de l’Opéra, c’est que les plaisirs que les Rois goûtent sur le Trône, n’excluent point ceux qu’ils trouvent au milieu de leurs Sujets.
On n'a pas voulu rapporter en cet Écrit les passages des Pères, et des Conciles, qui condamnent la Comédie et les spectacles, ni faire voir qu'ils comprennent aussi bien les Comédies de ce temps que celles du temps des Pères : parce que l'on peut voir cela en d'autres écrits qui ont été faits sur le même sujet.
Ce qu’il en a dit est très-remarquable : Soit par la faute de nos Poëtes, soit par l’imperfection de notre Langue, qui n’est pas propre aux Sujets majestueux, aucun de nos Tragiques n’a eu le bonheur de passer la médiocrité. […] Tout dialogue exécuté sur un Théâtre, sur quelque Sujet que ce fut, badin ou triste, fut appellé Comédie, nom qui est resté au lieu où se font ces Représentations & aux Acteurs. Les Piéces Espagnoles sur les plus graves Sujets, eurent très-longtems le même titre, & dans la Comédie des travaux de Job, il est dit que la patience de Job, que Dieu contemple des balcons du Ciel, lui donne une belle Comédie. […] Tout Poëte connoissant son Art, en traitant ce Sujet, aura pour objet d’inspirer l’horreur d’une Passion qui a des suites si terribles : l’objet de Dryden paroît tout contraire.
Il est vrai que ce n’est pas d’aujourd’hui, que ce Moine réformé a donné l’essor à sa méditation frénétique, pour choquer cette profession ; Mais la connaissance que tout le monde a de son mérite augmente d’autant plus sa réputation que son ignorance essaie d’en diminuer le prix : Ce qui m’a le plus étonné ça a été qu’après avoir lu son libelle, intitulé (le Théâtre du Monde) par lequel il prétend assujettir la liberté de notre Vie ; J’ai trouvé qu’il était de la nature deb ces écrevisses, où il y avait plus à éplucher qu’à prendre, que ses arguments étaient des galimatias, et qu’il savait mieux débiter une invective, qu’enseigner une doctrine, faire le Rabelais, que le Théologien, que les passages qu’il a tirés de l’Ecriture sainte, étaient des allégories ou métaphores, pour amuser ceux des petites maisons de Paris, que les allégations des Docteurs qu’il produit contre la Comédie, ont si peu de rapport à son sujet, que j’ai honte que le public soit témoin de la faiblesse de son jugement. […] Mais ces Infâmes abusant de l’autorité publique, se laissèrent emporter à toutes sortes de dissolutions et débauches, ce qui fit que plusieurs graves Sénateurs, ne pouvant supporter leurs insolences, les firent bannir avec les Astrologues, devins, et magiciens ; Voyez sur ce sujet les Centuries de Galterius, la chronologie d’ Onuphriuset de Génébrard sur l’état de l’Empire Romain. […] Mais quant au regard des Comédiens qui n’ont point de Compétiteurs ni de personnes pour corriger la liberté de leurs pièces, ils représentent sans considération d’offenser la vertu de leurs Auditeurs ; A quoi je réplique ; qu’il n’y a point de ville bien policée, où leurs Comédies ne passent par la coupelleq des Magistrats, et où il ne leur soit défendu de n’exposer aucun sujet sur le Théâtre, qui puisse choquer l’honneur de Dieu, le service du Roi, et la réputation du prochain (Dictionnaire de l’Académie, 1694). […] Pour les actions dissolues dont il les accuse, chacun aussi bien que moi les peut justifier, et dire avec vérité, que leurs gestes et déportements, se font avec autant de retenue et de discrétion que le sujet le saurait désirer.
Les Princes étaient contraints de s’accommoder au plus grand nombre, et ils laissèrent pour ce sujet les spectacles. […] » Trois ans après le même Prélat publia un Mandement au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse. […] Or à mon avis, l’un des plus dignes soins de la bonté d’un Souverain envers ses sujets, est de les empêcher tant qu’il peut d’être oisifs. […] , qu’on n’en fera que très rarement, qu’on prendra toujours des sujets de piété, et qu’il n’y paraîtra point de personnage de femme ni de fille. […] Dacier dit dans ses remarques sur Horace qu’on appelaient Togatæ les pièces dont le sujet était Romain, et Palliatæ celles dont le sujet était Grec.
On ne représente rien sur le théatre aujourd’hui, dites-vous, qui puisse blesser tant soi peu la bienséance & la pudeur ; cela peut être : mais ce qui est constant, est qu’on y dit au moins bien des choses qui y donnent de fâcheuses atteintes ; & la seule façon de représenter ce que l’on y joue, quelqu’honnête qu’on le suppose, est un grand sujet de scandale. […] Les critiques qu’on en fait, sont accompagnées de tant d’actions efféminées : elles sont comme assaisonnées de tant d’expressions molles, équivoques & lascives, dans les sujets même les plus sérieux, que pour une bonne vérité qu’on y comprend sans en être touché du côté de Dieu, parcqu’il n’y donne point sa grace, on y conçoit mille mauvais desirs, après s’être rempli l’esprit de mille idées profanes. […] Vous avez jugé à propos de me consulter au sujet d’un comédien qui persévére toujours dans la honte de son art, comme un docteur & un maître qui instruit les autres, non pour les former au bien, mais pour les perdre ; & vous demandez s’il doit communiquer avec nous. […] C’est Dieu qui a fait les Empereurs & les Rois, pour gouverner son peuple ; les sujets & les vassaux, pour leur obéir : il a fait les magistrats & les juges, pour contenir un chacun dans les bornes de son devoir, & pour faire dans l’univers cette admirable variété, qui par une juste subordination fait les douceurs de la société civile, quand elle est bien réglée. […] Croix adorable de mon Sauveur, c’est donc vous seule qui êtes un spectacle d’édification à toute l’Eglise, le digne objet de la piété des Chrétiens, & le juste sujet de leur amour, comme vous êtes le modéle parfait sur lequel ils doivent se former.
Son pere, que lui-même appelle austere & rigoureux, n’étoit pas amateur, ni ses sujets comédiens. […] Le sujet de cette querelle nous est absolument étranger ; mais ce qui ne l’est pas, ce sont les grands traits avec lesquels un des plus grands amateurs peint un des plus grands ornemens du théatre, dans une belle épitre sur son compte. […] Il puniroit ses sujets, s’ils s’expliquoient si indécemment. […] Mais la décence, le respect, qu’un Souverain se doit à lui-même & doit au public, ne souscriront jamais aux invectives dont il accable les Catholiques & leurs Pontifes, qui après tout ne sont pas ses sujets. […] Des Princes, dont l’Etat contient six mille arpens, Reduisent en jardins la moitié de leurs champs ; Et pour avoir chez eux Marli, Meudon, Versailles, Oppriment leurs sujets, gémissans sous les tailles.
L’Académie vient de donner son éloge pour sujet du prix, & de couronner son enthousiaste. […] Il semble qu’aujourd’hui elle veuille lui faire réparation d’honneur, en proposant son éloge pour le sujet du prix qu’elle distribue tous les ans. […] En 1767 elle proposa pour sujet de son prix l’Eloge de Corneille. […] Nous en conclurons sans balancer, que l’Académie Françoise, dans le temps que ces deux grands hommes en étoient les oracles, n’auroit pas donné pour sujet du prix l’éloge d’un Auteur que ses ouvrages doivent faire détester de tous les gens de bien. […] Ce grand personnage n’auroit pas donné l’éloge de Moliere pour sujet du prix, ni mis Fenelon à coté de Moliere ; il ne feroit pas dans les papiers publics l’éloge de toutes les Actrices : Elle a signalé sur la scène les talens les plus parfaits, l’Europe la nomme la premiere Actrice, les gens de lettres l’ont reconnue pour leur Juge, ceux qui ont le bonheur de la connoître la regardent comme la femme la plus aimable & l’amie la plus intéressante.
Avouez que c’est pour tous les hommes un grand sujet d’humiliation, d’affliction, et de crainte d’avoir un adversaire si puissant, et si opiniâtre dans la persécution : cependant que faites-vous, Filles mondaines par vos ajustements trop affectés ? […] Remarquez qu’il ne dit pas celui qui parle à une femme, ou qui se familiarise avec elle : mais seulement qui la regarde ; et c’est pour ce sujet qu’il ordonne ensuite de nous arracher les yeux, si leurs regards portent le péché dans nos cœurs, et il est si dangereux de voir une femme vêtue de la sorte, que Dieu, pour nous empêcher de tomber dans le désir qu’il condamne, a eu la bonté dans l’Ecriture d’en faire un commandement, d’en détourner nos yeuxEccles. […] Les infâmes privautés, auxquelles la danse donne occasion par le mélange de deux sexes, ne donnent-ils pas un juste sujet de craindre pour la pudeur des Filles qui s’y adonnent ? […] C’est pour ce sujet, que je veux vous rapporter ce qu’en a écrit une personne pleine de piété et de lumière. […] Il vous accordera cette victoire, si vous la désirez beaucoup, et si aux prières humbles et ferventes, que vous lui ferez pour ce sujet, vous joignez une charité libérale envers les pauvres.
L’on sait le bruit qu’il y eut à Paris dans la Paroisse de saint Germain l’Auxerrois en 1657. au sujet des Comédiens Italiens, que M. le Curé tâchait de faire sortir de dessus sa Paroisse, à cause des Pièces impies et scandaleuses qu’ils représentaient. Il porta sur ce sujet à M. […] Cependant, parce que le gain et l’intérêt était le seul but où tendaient les Comédiens, et la fin unique qu’ils se proposaient, nos ancêtres les ont toujours détestés ; ce qui paraît par quantité d’Arrêts que le Parlement a donnés contre eux, et qu’on a déja rapportés en d’autres écrits sur ce même sujet. […] D’étendre les liens de notre conscience, Et de rectifier le mal de l’action Avec la pureté de notre intention. » Elles se donnent la peine de les bien apprendre ; et comme ils sont le sujet le plus ordinaire de leurs méditations, on les entend souvent dire, pour s’encourager à mener une vie toute mondaine. […] Racine, c’est qu’il suffit du désaveu que cet illustre Auteur en fait par sa conduite, et du regret qu’il a d’avoir perdu tant de temps à une occupation si indigne d’un Chrétien, ce qui fera toute sa vie le sujet de sa pénitence.
Il faut croire qu’ils en avaient de bonnes preuves, quoique sur le compte de Port-Royal ils soient un peu sujets à caution. […] « Cette comédie est très pernicieuse, le sujet et la manière dont il est traité sont détestables ; elle est remplie d’obscénités et d’impiété. […] Le Roi souffrirait-il qu’on traitât ses sujets de Majesté, qu’on leur rendît les honneurs royaux, qu’ils portassent le sceptre et la couronne ? […] Ce mélange fait qu’elles deviennent odieuses par la sainteté du sujet, ou que la sainteté du sujet est méprisée par le goût de la coquetterie.
Cependant, comme ces sujets d’une loüange eternelle, demandent beaucoup de temps V.
Il faut donc pour faire une Mascarade, entenduë, galante, & purgée de toute indecence, faire un dessein & former un sujet dont l’Idée s’estende à plusieurs objets sensibles, ou du moins connus ou connoissables, sous des formes sensibles.
J’ai choisi, pour mon coup d’essai, le sujet, j’ose le dire, le plus tragique de l’Histoire moderne ; la Saint-Barthélemi. […] Est-il possible de représenter, sur le Théâtre, un Roi de France tout-à-la-fois homicide & parjure, un Roi de France qui verse le sang de ses Sujets ? […] Prêtres, ne soyez point effrayés par le sujet de cet ouvrage. […] J’écarte, en ce moment, des idées qui se jettent en foule sous ma plume, & qui m’entraîneroient fort loin de mon sujet. […] On n’a rien oublié sans doute pour les rendre aussi souples, aussi rampans que le reste des Sujets.
victimes généreuses des passions, elles se livrent pour le bien public, & corrompent le cœur pour empêcher une plus grande corruption, & conserver des sujets à l’Etat par un héroïque patriotisme. […] Permettre aux artistes de traiter ces sujets, recevoir, récompenser, exposer au Louvre ce que la vertu défend de regarder ; est-ce respecter les mœurs & la police ? […] Le théatre en fait une autre espece d’apothéose, il a pris ces infamies pour le sujet de ses piéces. […] Le même esprit qui préside au choix du sujet, dirige la plume du poëte, l’action de l’acteur, le pinceau de l’artiste, la toilette de la figurante, les pas de la danseuse, l’archet du musicien. […] Rien de plus commun sur la scene, ils sont les héros de plusieurs piéces, & le sujet des tableaux.
Enfin le sujet de la piéce arrive, le sieur Schrone forcé de s’asseoir dans le brillant fauteuil, d’où, comme sur le trepied d’Apollon, il va prononcer des oracles, expose le plan de son poëme, il n’ose compter sur les beautés du style ; mais il espere que le choix du sujet fera agréable à l’illustre compagnie ; il s’agit de célébrer le jour séculaire de la mort de Moliere. […] le sujet est si sublime ! […] Veut-on se moquer des Dieux du théatre, en les faisant composer des drames, leur indiquant des sujets, en faisant voir leur indigence ? […] Ce suprême sénat a fait son apothéose littéraire en donnant son panégyrique pour sujet du prix ; dès lors les barrieres de la décence levées, le délire théatral s’est répandu comme un torrent débordé, & a tout inondé d’éloges, & enfin a inventé & solemnisé cette fête bisarre, qui dans son genre, vaut bien les fêtes des foux, qu’on a si amerement condamnées. […] Roi d’Angleterre, le dernier des Plantagenetes, n’est point un sujet favorable pour le théatre, il ne présente que des horreurs, qu’aucune vertu ne rachete, un usurpateur qui envahit le trône, au préjudice de deux de ses neveux, enfans de son prédécesseur, qu’il fait étrangler dans la tour de Londres.
On a fait réparation d’honneur à Moliere en donnant son éloge pour sujet du prix. […] Les Académies donnent pour sujet du prix bien plus grand que celui de l’éloquence la meilleure maniere de construire un Théatre. […] Moliere se vante dans une préface d’avoir introduit les ballets dans les intermèdes, & de les avoir adaptés au sujet. […] Il a traité quantité de sujets. […] De là vient la variété infinie des discours, des traités, des images sur le même sujet.
Les Empereurs dont la mémoire est le plus en vénération (c’est des Empereurs Chrétiens dont je parle) ne défendirent pas les Spectacles à leurs Sujets, mais ils en bannirent l’Idolâtrie ; et s’il vous plaisait, Monseigneur, de rappeler un peu votre souvenir, vous trouveriez que des Papes n’ont pas cru les plaisirs du Théâtre indignes de l’attention des Chrétiens, puisqu’ils ne faisaient point de difficulté d’y assister eux-mêmes. […] J’y reprends les défauts en général sans toucher à personne en particulier ; et tel qui n’a jamais été sensible à toutes les remontrances qu’on lui a faites, ravi de rire des sottises d’autrui, appréhende d’en faire, de peur de donner sujet de rire à son tour.
La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectaclesa Les conciles Avertissement On doit remarquer trois choses dans la lecture des Canons des Conciles sur le sujet de la Comédie. […] Qu'ils représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux, et les autres divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme sont contraires à la discipline Chrétienne; combien ils sont exécrables, et détestables; combien de maux et d'afflictions publiques ils attirent sur le Peuple chrétien; et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se servent ces grands Personnages, Tertullien, Saint Cyprien martyr, Salvien, et Saint Chrysostome, ils n'omettront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements et ces débauches.
L’Ouvrage dont je donne ici la Traduction est fameux en Angleterre sous ce titre : Examen abrégé des mauvaises mœurs et de la profanation du Théâtre Anglais : avec le sentiment de l’antiquité sur ce sujet. […] Collier, conformément à son sujet, parle d’une infinité de choses, auxquelles par conséquent une infinité de termes français doivent répondre.
7 Enfin les sujets des Comédies pourraient être en aussi grand nombre qu’il y a de vices et de passions inséparables de quelque ridicule. […] On ne sera peut-être pas fâché, de trouver ici le discours remarquable que ce Philosophe leur tient à ce sujet.
Qui oserait en douter, après ce que les Evêques ont fait et écrit sur ce sujet, et la rétraction solennelle du Père Caffaro ?
à un portefaix ; Qui a l’insigne faveur de porter la croix, signe du supplice de Jésus-Christ et l’objet de notre véritable rédemption, le sujet de notre vénération, et de tous nos respects ? […] Les habitants d’Aix tiennent singulièrement, dit-on, à l’institution de ces jeux, et à la mémoire de leur ancien souverain ; je suis loin de blâmer leur goût pour ces sortes de plaisirs, et encore moins la déférence qu’ils témoignent à la mémoire de ce prince ; mais je leur accorderais, dans le temps de carnaval, tous les jeux institués par le roi René, en retranchant les sujets religieux, et j’ordonnerais pour la solennité de la Fête-Dieu, une procession imposante et respectable qui nourrirait l’esprit et le feu sacré dans l’âme des fidèles, sans obscurcir leur vue par des sujets profanes et des masques hideux. […] Ce diptyque contient le fameux office des fous, et l’on y voit que le sujet de la première feuille paraît être le triomphe de Bacchus, avec tous les accessoires de la vendange. […] L’auteur s’exprime à ce sujet, d’une manière singulière ; il appelle la Vierge « Virgo et gravita, mater intacta. » Vierge et enceinte, mère intacte. […] Enfin, pour achever de faire connaître les excès auxquels on se portait dans cette fête, il suffit de rapporter ce qu’on lit à ce sujet dans la lettre circulaire de la faculté de théologie à Paris, que nous avons citée au commencement de cet article.
Je ne me suis pas adressé à ceux qui fréquentent les Théatres ; je les ai réservés en preuve de ce que j’apprendrois à ce sujet. […] Vous sçavez ce que dit à ce sujet l’Empereur Justinien. […] de Fontenelle à ce sujet, la purgation des passions par le moyen des passions mêmes ». […] Mais cela ne regarde point le sujet de cette Lettre. […] Bossuet & un Evêque de Noyon firent à ce sujet à Louis XIV.
Il n’y a aucune regle, ny aucuns preceptes pour de tels Ouvrages, si ce n’est la justesse de l’invention, avec l’idée de la Feste, ou du sujet de la Feste.
Des personnes de piété et de savoir qui sont en charge dans l’Eglise, et qui connaissent les dispositions des gens du monde ont jugé qu’il serait bon d’opposer à une dissertation qui se faisait lire par sa brièveté, des réflexions courtes, mais pleines des grands principes de la religion : par leur conseil, je laisse partir cet écrit pour s’aller joindre aux autres discours qui ont déjà paru sur ce sujet.
Voilà une belle préparation à la mort, un grand sujet de s’applaudir ! […] Toutes les pieces qui conduisent à employer des termes sacrés ou mystiques, doivent être bannies du théatre : les sujets tirés de l’Ecriture ne doivent jamais y paroître. […] De la Françoise depuis l’éloge de Moliere donné pour sujet du prix. […] Il conclud son ouvrage par un plan de réforme qui n’est pas difficile : il consiste en deux choses ; faire choix de bons sujets, & mettre ordre à leur mauvaise conduite, si elle éclatte trop ; recommander aux Censeurs d’examiner soigneusement les pieces, & de n’en point approuver d’indécente ou qui soit prise de l’Ecriture.
Homere admirable par tant de raisons, me le paroît sur tout, par cette dignité qu’il a répandue dans sa Poësie : le Sujet de l’Iliade dans lequel il trouve parmi ses Personnages Paris, Helene, & Venus, lui fournissoit bien des occasions de parler d’amour ; au lieu que le Siége de Jérusalem n’en présentoit naturellement aucune au Tasse. […] Médée a été pour nous un Sujet de Tragédie & d’Opéra ; mais ce Sujet n’étoit point traité sur le Théâtre d’Athenes comme sur le nôtre. […] Qu’on se rappelle qu’il entra dans la carierre, dans un tems où l’on n’étoit point choqué de voir le Sujet d’Œdippe orné d’une Episode amoureuse, dans un tems où la Galanterie regnoit dans la brillante Cour d’un jeune Roi, dans un tems où les Tragédies de Quinaut faisoient la fortune des Comédiens.
.), croit qu’il est permis aux Religieux de représenter des pièces de théâtre, prises de la vie des Saints ou de quelque sujet de morale, sans autres acteurs et spectateurs que les Religieux. […] Ce différend, digne des uns et des autres, dont la plaidoirie dût donner la comédie au barreau, ne nous regarde pas ; mais ce qui a rapport à notre sujet, et qui me paraît fort singulier, c’est d’y voir le Cardinal d’Estrées sur la scène. […] Comédie, Cas 4.) qu’il a été consulté sur une Communauté, qu’il place à Milan, et qui apparemment n’est pas au-delà des Alpes, où les Religieux, d’ailleurs très édifiants, jouent quelquefois entre eux seuls, et fort secrètement, des pièces de théâtre sur des sujets de piété, et louent pour cet effet des habits à la comédie, dont ils se couvrent par-dessus les leurs. […] Il rapporte, en finissant, le décret 17 d’un Concile de Cologne en 1549, qui défend absolument aux Religieuses, et par conséquent, ajoute-t-il, aux Religieux, de voir représenter des comédies ni d’en faire représenter dans leurs monastères, parce qu’il n’y a rien à gagner, et beaucoup à perdre, bien du mal à craindre, et nul bien à espérer, quand même ces pièces seraient sur des sujets de piété : Quæ spectacula, etiam de rebus sacris, parum boni, mali plurimum, relinquere in sanctimonialium mentibus possunt.
Racine, à l’âge de dix huit ou vingt ans, choisit le sujet de la Thébaïde pour sa première Tragédie ; et en même temps il reconnaît que l’amour, qui a d’ordinaire tant de part dans les Tragédies, n’en a presque point dans la Thébaïde, et même qu’il ne doit pas y en avoir. […] Racine savait très bien ce qui convenait à la Tragédie ; et, je le répète encore, s’il n’eût pas craint de révolter le Public, en critiquant le goût général de son siècle, il aurait dit ; « que les tendresses et les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi le majestueux, l’intéressant et le lugubre d’une action tragique. » Racine savait et sentait à merveille cette vérité ; mais, par malheur pour le Théâtre moderne, non seulement il n’eut pas la force de la déclarer dans la Préface de sa Thébaïde ; il n’osa pas même la pratiquer, si ce n’est dans Esther et dans Athalie : il se livra, malgré ses lumières, à la corruption générale de ses prédécesseurs et de ses contemporains : il ne se contenta pas même de mettre de l’amour dans toutes ses autres Tragédies ; il fit aussi, de cette malheureuse passion, la base de tous les sujets tragiques qu’il a traités. […] Le sujet d’Iphigénie en Tauride, traité d’abord par Euripide, l’a été depuis par deux Poètes modernes ; M. […] Martelli, Italien : c’est une étude digne d’un homme d’esprit et de goût, que de comparer à l’original Grec les imitations des deux Poètes que je viens de nommer, et d’examiner l’art avec lequel chacun d’eux a tourné, selon son génie, la Tragédie d’Euripide : pour moi j’admire également tous les deux ; car, en suivant des routes très différentes, chacun d’eux a réussi parfaitement, et a trouvé moyen d’ajouter des beautés nouvelles à l’original Grec : cet examen et les remarques qu’il ferait naître fourniraient aisément matière à une dissertation très curieuse, et surtout utile pour les Poètes ; mais je reviens à mon sujet.
si on en ôtoit tout ce qu’elle offre de vicieux, il n’y auroit plus de spectateurs. » Je n’ai jamais entendu , dit M. de Fontenelle à ce sujet, la purgation des passions par le moyen des passions mêmes. Voici l’aveu public qu’a fait sur le même sujet M. de la Motte dans son discours sur la tragédie : Nous ne nous proposons pas d’éclairer l’esprit sur le vice & la vertu en les peignant de leurs vraies couleurs. […] Voyez la réponse de ce Docteur à la consultation que lui fit sur ce sujet & sur quelques autres difficultés, M.
Voyez les détails que l’on donne à ce sujet, dans le troisième Volume Des Idées Singuliéres, sur l’accent noté pour la Déclamation ; (sous presse).
Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches injustes de M. de Sénancourt, sur le même sujet.
» Ces esprits qui servent à Dieu de ministres ne sont pas stables, et il trouve des défauts dans ses Anges mêmes ; à combien plus forte raison des âmes enfermées dans des corps, comme dans des maisons de boue, seront-elles sujettes à la corruption et au péché ?
J’ai tout lieu d’espérer que ce sujet, s’il doit être de quelque utilité, y parviendra bien plus sûrement sous cette forme nouvelle, que s’il n’eût paru que sur la Scène, cette prétendue école des Mœurs où l’Amour-propre ne vient reconnoître que les torts d’autrui, & où les vérités morales, le plus lumineusement présentées, n’ont que le stérile mérite d’étonner un instant le désœuvrement & la frivolité, sans arriver jamais à corriger les vices, & sans parvenir à réprimer la manie des faux airs dans tous les genres, & les ridicules de tous les rangs. […] Je vous demanderois grace ; Monsieur, sur quelques traits de cette Lettre, qui paroissent sortir des limites du ton épistolaire, si je ne savois, par une longue expérience, que la vérité a toute seule par elle-même le droit de vous intéresser indépendamment de la façon dont on l’exprime, & si d’ailleurs, dans un semblable sujet dont la dignité & l’énergie entraînent l’ame & commandent l’expression, on pouvoit être arrêté un instant par de froides attentions aux régles du style, & aux chétives prétentions de l’esprit.
) Le Caffre, l’Iroquois, le Japonois, l’habitant de la froide Siberie, enfin tous les Peuples qui composent ce bas monde, trouveront en cet ouvrage le sujet de leur admiration & de leurs éloges. […] Ce sujet ne touche par aucun bout à la question des Spectacles ; mais en parcourant les délits qui sont atteints de la peine d’infamie, comme il a rencontré celui-ci en route, il n’a pas cru devoir le passer sous silence.
Raisonnons donc sur certains sujets plus ordinaires, plus connus, & qui sont a peu près les mêmes que ceux dont a parlé Tertulien. […] Je ne dis pas que ç’a été une Morale de perfection seulement & de pur conseil : il n’y a qu’a peser leurs termes & qu’a les prendre dans le sens le plus naturel & le plus commun : sur quel autre sujet se sont-ils expliquez avec plus de rigeur ?
[NDE] Chapitre au sujet des fêtes : que les jours fériés consacrés à la majesté suprême, nous voulons qu’ils ne soient occupés d’aucun plaisir; ce même jour la scène théâtrale ne réclamera rien pour elle, ni le combat du cirque ou les spectacles pleins de larmes des femmes. […] [NDE] Au sujet du jeu des sots (représentations farcesques à l’occasion de la « fête des fous »).
Et saint Basile dit encore sur le même sujet : « C’est pour notre avantage, et pour notre utilité, que nous faisons avec solennité la mémoire des Martyrs ; car ils n’ont pas besoin de nos louanges, qui ne répondent jamais à leur mérite ; et ils ont une entière félicite, et une parfaite gloire en Dieu, dont ils jouissent ; mais c’est nous, qui avons besoin de nous représenter la conduite qu’ils ont tenue, pour parvenir à l’état bienheureux qu’ils possèdent ; afin de nous rendre dignes, par l’imitation fidèle de leur vie, de participer un jour à leur bonheur. » In serm. de Gordio mar. […] Eusèbe écrit que Constantin a fait beaucoup d’ordonnances touchant la piété avec laquelle les fidèles doivent célébrer le jour du Dimanche, et les Fêtes des Saints Martyrs, et qu’il a commandé qu’on quittât toutes les occupations extérieures et mondaines ; afin qu’on pût dans cette liberté, et dans ce repos fréquenter les Eglises, et prier avec plus d’assiduité et de ferveur ; et nous rapporterons encore plus bas plusieurs autres ordonnances des Empereurs sur ce sujet ; par lesquelles il paraît évidemment qu’il n’y a rien de si contraire aux lois divines et humaines, et à la raison même, que d’employer à la volupté, et au plaisir, des jours qui sont consacrés au culte de Dieu, et institués pour ne vaquer qu’aux choses divines.
Partout où se rencontrent la danse, la musique et les transports d’une joie effrénée, les femmes s’oublient de leurs devoirs, les hommes sont saisis d’un esprit de vertige : c’est un sujet de tristesse pour les anges, c’est le sanctuaire des démons et leur grande fête27. » Saint Isidore de Séville, qui vivait au septième siècle, appelle le théâtre un lieu de prostitution, theatrum idem et prostibulum. « Les histrions sont, dit-il, ainsi nommés, parce qu’ils racontent des événements à la manière des historiens ; mais les sujets sur lesquels ils s’exercent sont de nature à devoir être mis en oubli : ils mettent sous les yeux du peuple toute la conduite d’un scélérat illustre, en le décorant des vers plaintifs de la tragédie.
D’ailleurs, ils connaissent trop bien l’Antiquité pour ne pas savoir que les Grecs n’ont presque point placé cette passion dans leurs Poèmes dramatiques ; et que, lorsqu’ils en ont fait usage, ce n’a été que pour en inspirer de l’horreur, ou pour en tirer quelque sujet d’instruction ; comme on voit dans Phèdre et dans Andromaque. J’ose donc assurer au contraire qu’ils seront charmés de voir leur génie en liberté, et que leurs premiers efforts feront connaître combien l’amour, qu’on croit aujourd’hui l’unique fondement du Théâtre, y est étranger ; pendant que la nature toujours féconde fournit abondamment, dans le cœur de l’homme, des sujets convenables pour former de bons Citoyens.
Il a plu à La Fontaine d’aller pêcher dans ce bourbier plusieurs de ses contes, & à quelques Auteurs Dramatiques le sujet de leurs farces. […] On ne peut disconvenir qu’un théatre, où on ne donneroit que de pareilles pieces ne fut infiniment moins dangéreux que celui où on ne représente que les amours des Dieux, les intrigues de la jeunesse, toute sorte de galanteries, avec des Actrices, dont l’air immodeste est aussi analogue aux sujets prophanes que la modestie convenoit à des sujets pieux. […] On ne compose que dans cet esprit, on ne traite plus que des sujets prophanes ; les passions seules fournissent la matière dramatique. […] Personne ne la crut ; elle avoit été suspecte à tous les partis, elle ne reçut point les derniers sacremens, & donna pour dernier conseil à son fils, qu’il n’eût garde de suivre, d’accorder à tous ses Sujets la liberté de conscience. […] Ils n’y entrerent qu’après que les intrigues de la Reine, l’approbation des Etats, l’autorisation du Roi, l’exemple de toute la Cour, les arrêts du Parlement, leur en eurent fait une nécessité sous peine de passer pour mauvais sujets, & mauvais Catholiques.
Quel vaste sujet d’Eloges ne me fourniraient pas votre Trisaïeul, qui rendit les mêmes services aux Rois Henri III et Henri IV.
C'est à quoi on a beaucoup travaillé sur le sujet de la Comédie.
» Si ces esprits qui servent à Dieu de ministres ne sont pas fermes, et s'il trouve des défauts dans ses Anges mêmes ; à combien plus forte raison des âmes renfermées en des corps, comme en des maisons de boue, seront-elles sujettes à la corruption et au péché ?
Traite-t-on présentement d’autres sujets dans vos Spectacles ? […] Il faut pourtant dire quelque chose en particulier de Saint Antonin, quand ce ne serait que pour faire connaître les bévues que vous avez faites sur son sujet. […] Un autre que moi vous aurait fait un crime de vous être servi sur ce sujet de ce moyen, c’est-à-dire, de la Confession, surtout l’ayant fait si mal à propos, et pour autoriser le vide. […] L’Acteur en jouant se propose de représenter si vivement une passion, qu’il puisse l’insinuer dans le cœur de ceux qui voient la peinture qu’il en fait, jusqu’à leur arracher les larmes des yeux, si c’est un sujet de compassion jusqu’à faire rire les plus tristes et les plus sérieux, si c’est un sujet de joie et risible. […] Mais, revenons à notre sujet.
La compassion intéresse jusqu’à se faire honneur de la ressemblance, ce qui est non seulement contraire aux bonnes mœurs, mais au but de la tragédie, qui est de corriger les passions par la terreur & la pitié : il ne faut donc pas traiter des sujets où le principal intérêt & le premier rôle tombe sur un scélérat qui ne doit paroître qu’odieux & méprisable pour faire haïr les vices. […] La noblesse du sujet, la dignité de la poésie, font regarder les héros comme des êtres d’une espece supérieure, & l’intérêt de l’Etat, mis en opposition avec celui de l’amour, donne à l’amour un air d’importance, qui, d’une foiblesse & d’un vice, en fait quelque chose de grand, qui n’est qu’un contre-tems malheureux. […] Les femmes avorterent, les enfans moururent de peur : on l’accusa d’Athéisme dans son Prométhée, qui est l’original du festin de Pierre ; il est vrai que ce n’est qu’un tissu de blasphême : on l’accusa encore de sacrilége, pour avoir révélé le mystere des Initiés, & le peuple pensa l’assomer en plein théâtre ; mais il fut absous, parce que n’étant pas initié, il ne parloit que sur le rapport d’autrui ; il prit tous ses sujets dans l’Iliade & l’Odissée, & s’en faisoit gloire ; car il n’est pas inventif poëte, il n’est qu’inventif décorateur. […] Ce sujet en est monstrueux. […] Sujets, incidents, épisodes, tout dans nos pieces n’est qu’amour, l’amour est le Dieu de nos tragédies.
L’Actrice Philosophe seroit le sujet d’une fort jolie piece. […] Elle en avoir, dit-on, indiqué le sujet, & formé le canevas. […] Il n’y a point de troupe ni Chinoise, ni Italienne, ni Françoise, qui fasse, ni qui soit capable de faire de tels inpromptu, c’est-à-dire, de composer & de jouer sur le champ une piece quelconque sur un sujet donné. […] Mais créer sur le champ une comédie sur un sujet arbitraire est au-dessus des troupes les mieux exercées. […] En suite des Comédiens représenterent sur le champ la piece dont le Roi leur prescrivit le sujet.
Cette heureuse femme catéchisée auprès du puits de Jacob par le Sauveur des hommes, n’a pas été trompée dans la créance dont elle était imbue sur son sujet, il ne nous a rien caché de ce qu’il nous était important de savoir, car il est le Seigneur qui enseigne à son peuple ce qui est utile, et le gouverne dans la voie par laquelle il apprend à marcher, « Ego Dominus docens te utilia »Isai. 48.
Sans doute, nous sommes loin d’avoir discuté le sujet dans toute son étendue ; nous nous sommes contenté d’en mettre un léger aperçu sous les yeux du lecteur : mais, quelque bornées que soient les limites que nous nous sommes imposées, nous ne doutons pas que ce petit nombre de pages n’appelle la plus sérieuse attention.
Et c'est à quoi on a beaucoup travaillé sur le sujet de la Comédie.
Le Perruquier a une matiere d’ouvrage, le Coëffeur n’a qu’un sujet. On emploie dans le travail une matiere, on travaille sur un sujet. […] Le Perruquier est un Marchand qui vend la matiere, & son ouvrage, lesquels sont sujets à confiscation. Le Coeffeur ne vend que ses services, le sujet sur lequel il travaille n’est point à lui, on ne confisque point là frisure d’une Dame, sa chevelure n’est point dans le commerce, ni sujette aux Statuts des Perruquiers.
souvent pour des riens ; mais beaucoup de nos jeunes gens se croiraient perdus de réputation, si deux ou trois aventures de ce genre ne donnaient à leurs vingt ans une malheureuse célébrité, qui fait d’un étourdi, que l’âge pouvait ramener, un mauvais sujet consommé. […] Le hasard fit qu’à travers la cloison, qui me séparait de la pièce voisine, j’entendis la conversation suivante, entrecoupée de beaucoup de choses étrangères à mon sujet et que, par amour pour les mœurs, je m’abstiendrai de rapporter ici : eh ! […] J’entre donc sur la foi de l’enseigne ; un nouveau sujet d’affliction m’attendait dans cette maudite taverne. […] Pénétré de ce grand principe, et tout en brodant sur ce sujet, j’arrive à ce boulevard qu’on a nommé, je ne sais pourquoi, Montparnasse. […] Si le genre y eut gagné, à la bonne heure ; mais la plupart des emplois ont périclité après la retraite des sujets, dont ils portent les noms, et il est résulté de cette réforme, que, de deux opéras comiques, plus que passables, nous n’en avons qu’un, sur lequel il y a bien des choses à dire !
Voilà, Messieurs, les sujets & les sources des leçons que peut donner le Théatre. […] Heureux d’avoir été moins propre à traiter des sujets d’un caractere tout oppose ! […] La verité des sujets, verité si précieuse à la Scéne (sur-tout dans les faits notoires) ne les retint pas. Des faits inconnus & fabuleux corrompirent par leur mélange les sujets anciens & connus. […] Excellent sujet de censure ; si la vanité & l’enjoüement outré ne fournissent pas des sujets plus importans.
Je dirais volontiers : Pourquoi le même sujet serait-il d’un côté amusant, et de l’autre ennuyanti ? […] Il pourrait naître encore une infinité de sujets des événements, comme l’heureux Retour. […] Sans aller chercher les héros de la fable, les Muses en avaient de plus réels à célébrer ; la matière était assez abondante pour qu’on se passât aisément de sujets étrangers, et d’incidents profanes et dangereux. […] et en général n’a-t-on pas presque toujours eu sujet d’en médire. […] [NDA] M.F. s’écrie dans ses Observations : « Pourquoi la représentation du même sujet dans les Collèges et sur le Théâtre public, est-il d’un côté une bonne action, et de l’autre un crime ?
Je ne veux pas me jeter sur les passages des Pères, ni faire ici une longue dissertation sur un si ample sujet.
Il ne trouve pas moins mauvais qu’on flatte cette autre partie plus emportée de notre âme, où règnent l’indignation et la colère : car on la fait trop émue pour de légers sujets.
Cet écrivain, qui je le crois, doit être estimable sous d’autres rapports, m’attaque sans ménagement dans le Mercure du dix-neuvième siècle2, et il m’oblige malgré moi, pour ainsi dire, de rentrer dans la discussion, au sujet des avanies et des actes d’intolérance, que les comédiens français ont à essuyer de la part du clergé, ou plutôt, de la part de quelques ecclésiastiques ignorants et fanatiques.
Parmi tous les beaux Arts que Pierre le Granda introduisit dans son Empire, cet Auguste Prince ne songea pas à y établir un Spectacle : les soins qu’il prit, soins si dignes d’un vrai Monarque, n’eurent pour objet que le bonheur du peuple innombrable qu’il gouvernait ; et sans doute le Théâtre, tel qu’il le voyait, lui parut moins propre à polir ses Sujets, qu’à corrompre l’innocence de leurs cœurs.
Nous toucherons encore ce sujet au traité de la conversation. […] Pour savoir la pensée de saint Augustin sur ce sujet, il ne faut que lire ce qu’il en a écrit sur le Psaume 91. […] Le Roi mourut soudainement à la chasse au grand regret de tous ses sujets ; Si la Danse des Noces est innocente ? […] Saint Augustin ne l’aurait pas fait, encore que le sujet fût indifférent et d’une simple curiosité ; on raconte de lui un beau mot. […] NDE pointille = contestation, dispute sur un sujet fort léger (Littré).
Aussi que de jeunes sujets en qui l’on avoit admiré les germes des talens les plus intéressans pour la patrie, ne sont devenus que des citoyens inutiles & dangereux, immolés à l’oisiveté & au libertinage ; que pour avoir été respirer imprudemment aux théatres cet air de frivolité & de corruption qui pervertit le jugement, & fait perdre le goût de toute espece d’application, C’est l’aveu que faisoit le Prince de Conty, en écrivant contre les spectacles. […] Parmi les Ecrivains ecclésiastiques, on n’en peut citer aucun qui se soit exprimé d’une maniere équivoque sur ce sujet ; pas un seul qui n’ait condamné les spectacles. […] C’est la réponse que fit à ce sujet M. de Clermont-Tonnere, Evêque de Noyon, à Louis XIV. […] Tout dans les drames de ce Théatre conspire à faire rougir la pudeur : le sujet est contre la décence.
Le Philosophe immortel qui fait tant d’honneur à notre siècle, rira de mon sentiment : sans ôser combattre ce grand homme, je vais proposer mes idées ; s’il trouve que je sois dans l’erreur, il daignera me faire grâce ; il sait trop que les malheureux humains sont sujets à se tromper. […] Qu’on a sujet de la trouver pauvre & stérile, en comparaison de celle qu’on ôse lui préférer ! […] La France n’a-t-elle pas lieu de se glorifier depuis long-tems d’avoir vu naître dans son sein une foule de Compositeurs célèbres dans le genre héroïque ; c’est-à-dire, même dans un genre, où l’on a eu le plus sujet de nous critiquer ? […] Sans entrer dans aucune discussion à ce sujet, il me suffit, pour la gloire de notre Langue, que Lully n’ait travaillé que sur des paroles Françaises.
Tous deux porterent au plus haut point la gloire du Théâtre d’Athenes, & divertirent le Peuple, en lui faisant verser beaucoup de larmes, parce qu’ils choisissoient ces Sujets terribles, dont je parlerai dans la suite, s’attachant principalement à exciter la Crainte & la Pitié, par des Actions conduites avec toute la vraisemblance possible, en présence de Chœurs, qui étant composez d’un grand nombre de Personnages, augmentoient la pompe du Spectacle. […] Ainsi elle n’avoit rien que de grave, & elle étoit si nécessaire que dans l’Ajax de Sophocle, dont le Chœur est composé de Soldats qui sont censés ne savoir pas danser, le Poëte suppose que dans un transport de joie, ils invoquent le Dieu Pan, celui qui regle les danses des Dieux, pour qu’il leur inspire une danse, Parce que, disent-ils, dans un pareil sujet de joie, il faut nécessairement que nous dansions. […] Les Sujets n’y étoient pas feints : c’étoient des personnes vivantes, & souvent les premiers de la ville, que les Comédiens en prenant leurs noms & leur ressemblances, par le moyen des masques, faisoient parler. […] Les Poëtes prenant des sujets de fiction, ne pouvoient plus que désigner ceux qu’ils vouloient railler, & ils les désignoient de façon que la satire n’en devint que plus fine.
voila comme on les perd… Oui, je te gronderais : mais il vaut mieux quitter ce sujet. […] … Concluons donc, que le Théâtre, uniquement composé des Pièces dans le genre dont je viens de parler, « ne peut être comporté par l’austérité Républicaine » : mais convenons, en consultant la raison, qu’en eux-mêmes, les Spectacles, sont légitimes, utiles ; qu’ils peuvent, par leur argument ou leur sujet, instruire les hommes, adoucir ; épurer les mœurs, aussi bien qu’ils pourraient les corrompre ; que de bonnes loix (comme je le prouverai en deux mots, en répondant aux questions 6 & 7,) que de bonnes loix, dis-je, suffisent pour réprimer les abus : le Comédisme réformé, le Drame intéressant & châtié produiront cet avantage, écarteront tous les inconvéniens. […] Pour que des loix soient efficaces, il ne suffit pas qu’on les ait rendues exécutables, & qu’elles partent d’une puissance aussi légitime qu’absolue : il faut encore, qu’elles trouvent des sujets disposés à les aimer. […] Les Règlemens seront suivis, lorsque les bonnes dispositions des Sujets en assureront l’exécution.
Ignace dans ses constitutions, les pièces, toutes en Latin, sur des sujets pieux, sans aucun habit, sans aucun rôle de femme, n'étaient que des exercices littéraires. […] Polyeucte), l'Auteur de ce bon livre dit très sensément : « Corneille a fait du martyre de ce Saint le sujet d'une tragédie qui est un chef-d’œuvre dramatique ; mais les personnes pieuses ont été choquées de la liberté que le Poète s'est donné de faire monter les Saints sur le théâtre, d'altérer la vérité de l'histoire, de corrompre les vertus chrétiennes, et de mêler la tendresse de l'amour Romain à l'héroïsme de l'amour divin. […] 42.), les plus sav ants d'entre eux composèrent des tragédies dont le sujet était tiré des livres saints(et même des comédies) et on ne le trouva pas mauvais. […] La thèse qu'il y expose est l'affirmation que le Pape avait le pouvoir de déposer les rois et de les punir de peines temporelles, et de dispenser, pour de justes causes, les sujets du serment de fidélité (Wikipedia).
Les sujets sont-ils de même genre ? […] Les sujets sont vus autrement.
L e sujet ne peut être bon qu’autant que les personnages sont bien choisis, que leur caractère se dévéloppe avec art. […] Diderot tombe dans le défaut qu’il a sujet de reprocher aux Auteurs dramatiques, on doit en conclure que ce défaut est difficile à éviter, & qu’on à lieu de craindre de le laisser glisser dans ses Ouvrages, si l’on ne se tient soigneusement sur ses gardes.
J’ai vu depuis peu de jours, Monsieur, votre Lettre imprimée sur la Comédie : elle annonce vos regrets au sujet des Pièces de Théâtre que vous avez données au public, et de vos bagatelles rimées, dont la plupart ont fait l’admiration de nos meilleurs esprits, et les délices des connaisseurs. […] Vous voilà à présent engagé, Monsieur, à occuper votre talent à des sujets utiles aux mœurs et à la Religion, et surtout à dissiper et à détruire ce tourbillon d’insectes qui lancent tous les jours contre elle leur aiguillon venimeux, et osent publier leurs railleries impies et punissables de ses dogmes sacrés.
Le sujet de cette Comédie, et la manière dont il est traité, sont détestables. […] Tertullien en a fait l’unique sujet de son Livre des spectacles.
Ses sujets, pleins de zele, vouloient bruler le tableau, & courir après le Peintre pour le punir. […] On ne pouvoit comprendre le sujet de son mécontentement. […] Qu’eût-il fait s’il avoit rançonné ses sujets même ? […] Jamais sujet ne l’a mieux mérité, & n’eût plus fourni à leur verve. […] Il veut prendre possession de ses Etats, & ses sujets ne veulent plus de lui.
C’est donc avec beaucoup de raison que Sénèque dit à ce sujet : Comportez-vous dans les compagnies avec tant de sagesse et de discrétion que personne ne vous trouve fâcheux, ou ne vous méprise comme un homme de rien qui ne saurait pas vivre, car c’est un vice d’être fâcheux à tout le monde, et l’on s’attire avec sujet le nom de sauvage et de grossierf. » De ces paroles de saint Thomas, il vous est aisé de juger, Monsieur, que sous le nom de jeux, il comprend aussi la Comédie, quand il dit : « Que ce relâchement de l’esprit, qui est une vertu, se fait par des paroles et par des actions divertissantes ». […] Elles y sont le sujet de l’entretien des jeunes gens : l’on y apprend le lieu de leur prostitution : l’on y compte le gain qu’elles y font ; et l’on y fait leur éloge devant ceux qui ne devraient rien savoir de toutes ces choses. […] J’ai été bien aise de vous rapporter toutes ces choses avant que de vous découvrir précisément mon sentiment sur ce sujet ; et sur les principes incontestables que j’ai posés : je dis que, selon moi, les Comédies de leur nature, et prises en elles-mêmes indépendamment de toute circonstance, bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes. […] L’Académie de Musiqueu, qu’il a plu à Sa Majesté d’établir pour diversifier les plaisirs de ses Sujets, n’a-t’elle pas le privilège de conserver la qualité de Nobles à ceux qui ont l’avantage de l’être ? […] Le plus grand mal qu’on y puisse trouver, c’est que la plupart des Sujets sont tirés de la Fable ; et encore quel mal est-ce là ?
Par-là il ouvre la porte à cette foule de désordres qui font le sujet de nos larmes.
Quétant, si connu par le succès incroyable du Maréchal-Ferrant, s’exprime à ce sujet avec beaucoup de force ; « C’est, dit-il, une erreur d’imaginer qu’il faille moins d’art pour faire un Opéra-Comique, que pour composer une grande Pièce. » Les paroles de celui à qui nous devons presque l’éxistence de notre Opéra, ne trouveront pas, je l’espère au moins, aucun contradicteur.
E n réfléchissant sur tout ce que j’ai dit au sujet du Spectacle moderne, on s’appercevra sans peine que la plus-part de ses Poèmes, fondés sur les règles qui constituent les Drames en tout genre, s’écartent assez souvent de ces règles si èssentielles.
Quelque chose que l’on vous dise à son sujet, n’en soyez pas étonné : apprenez que je le sais & que je l’approuve.
Mais si notre goût corrompu ne peut plus s’accommoder des choses simples, et qu’il faille réveiller les hommes gâtés par quelques objets d’un mouvement plus extraordinaire ; en laissant à d’autres la discussion du particulier qui n’est point de ce sujet, je ne craindrai point de prononcer qu’en tout cas, il faudrait prouver des relâchements plus modestes, des divertissements moins emportés.
La gloire d’avoir une cour, qu’elles se flattent de ne devoir qu’à leurs charmes, est le sujet dont elles s’amusent le plus.
On s'est servi à dessein de ces exemples, parce qu'ils sont moins dangereux à rapporter: mais il est vrai que les Poètes pratiquent cet artifice de farder les vices en des sujets beaucoup plus pernicieux que celui-là; et si l'on considère presque toutes les Comédies et tous les Romans, on n'y trouvera guère autre chose que des passions vicieuses embellies et colorées d'un certain fard, qui les rend agréables aux gens du monde.
Mais il est vrai que les Poètes pratiquent cet artifice de farder les vices en des sujets beaucoup plus pernicieux que celui-là.
Celles qu’on nommait à manteaux, ou à patins ; où le sujet & les Personnages étaient Grecs, aussi-bien que les habits ; l’on s’y servait du manteau ou robe-longue, & des patins, sorte de chaussure grecque. 5. Les Comédies designées par le nom de Prétextates, où le sujet & les Personnages étaient pris dans l’état de la Noblesse, & de ceux qui avaient droit de porter la Toge-prétexte. 6. […] Les Comédies appelées d’un nom qui répond a notre bas-comique ; dont les Sujets & les Personnages étaient pris du bas-peuple, & tirés des tavernes : (tels sont plusieurs de nos Opéras-comiques) : les Acteurs y jouaient en robes longues, sans manteaux à la Grecque.
Si le personnage vicieux qui fait le sujet de la piece, se déclare lui-même injuste, peut-on craindre qu’il surprenne l’approbation de son iniquité ? […] Sur toutes les imperfections, qui sont les sujets ordinaires des plaisanteries comiques. […] On ne s’habille plus comme les Romains ; mais l’élevation des sentimens ne dépend point de l’habillement : la noblesse de l’ame est de tous les tems, & n’est point sujette aux vicissitudes de la mode. […] C’est chez les Peuples dépourvûs de cet amusement instructif, que l’amour est le plus sujet à s’égarer. […] Sujets à s’égarer, ainsi que les autres hommes, leurs plus fréquentes erreurs naissent de la jalousie de leurs rôles ; jalousie qui les aveugle, parce qu’ils sont sujets à confondre l’ambition déréglée avec l’émulation que produit l’amour du talent, mais ces querelles peu importantes n’étouffent point en eux les sentimens de l’humanité : ils s’imposent volontairement l’obligation de s’aider mutuellement.
Un Auteur moderne a fait une longue dissertation à ce sujet. […] Les Grecs ouvrirent peut-être les yeux, & connurent enfin leur erreur au sujet d’un Art dont ils arrêtaient les progrès. […] Heureusement qu’on n’est plus sujet de nos jours à de pareils transports. […] Je citerai à ce sujet un trait singulier. […] Pensée d’un Auteur moderne, au sujet du goût qu’on a pour la Musique.
Ses vertus Episcopales qui l’ont fait être l’un des plus grands ornements de l’Eglise Romaine et de l’Eglise Gallicane, n’ont-elles point été capables de faire de sa mort un assez grand sujet de deuil pour n’être pas tout à fait oublié à la réception de son successeur ?
En lisant l’histoire du droit canonique, au chapitre de la puissance des rois, comme protecteurs des canons, on y voit que les ecclésiastiques y sont, à double titre, soumis à l’autorité séculière ; premièrement en leur qualité de citoyen, qui les soumet à la puissance temporelle, comme tous les autres sujets ; en second lieu, en leur qualité d’ecclésiastiques, ils sont également soumis au prince, qui, étant protecteur des saints canons et décrets des conciles, a droit de veiller sur les mœurs des ecclésiastiques, afin de s’opposer au relâchement de la discipline de l’Eglise.
Cet ouvrage est devenu rare, & vrai-semblablement n’aura pas les-honneurs d’une seconde édition ; nous allons en extraire divers traits qui regardent le théatre, qu’on ne trouveroit pas ailleurs : ils serviront à en faire le portrait, sur-tout du côté de la galanterie, qui est le sujet de ce livre. […] Ces vaudevilles rapportent plus que les meilleurs sujets (ils ont fait la fortune du gros Panard). […] De là le peuple couroit au théatre, il y retrouvoit les mêmes sujets. […] L’Auteur aime les révolutions, les conjurations, les élans de la liberté & de l’indépendance : sujets peu propres à réussir, dit Voltaire, quoique fort dans son goût.
Car les arguments et sujets des Comédies contiennent pour la plupart adultères et paillardises. […] ou Toguées, prenant leur appellation des accoutrements des joueurs d’icelles, lesquels accoutrements étaient Toges, ou longues robes à la façon des Romains : et leur sujet était Latin : les autres se nommaient Pretextates,Pretextates. […] Les autres furent dites RhyntoniquesRhintoniques du nom de l’auteur : les autres, Tabernaires, ayant leur sujet et style vulgaire, et de petite conséquence. […] Car ils sont graves en leurs dictions avec une élégance et majesté accompagnée d’éloquence, laquelle assistée d’une gravité et poids fort propre et convenable au sujet, embellit la variété des sentences.
Jamais Poëte ne fut si extravaguant en apparence, & ne traita des Sujets si sérieux : mais jamais Poëte ne put traiter de pareils Sujets, que dans une Ville où toute critique étoit bien recue sur le Théâtre, pourvu qu’elle fût tournée de façon, qu’elle fît rire : les Atheniens s’imaginoient que quand Bacchus étoit fustigé sur leur Théâtre, ce Dieu en rioit lui-même.
Il sera ennemi secret de la charte, il donnera au souverain le perfide conseil de s’emparer d’un pouvoir absolu et de gouverner ses sujets par la contrainte et par la terreur. […] L’écrit dans lequel je voudrais m’expliquer à ce sujet, n’est pas encore commencé, et probablement je ne m’en occuperai jamais, car, ainsi que je l’ai annoncé au commencement de la présente Notice, je ne me mettrai à l’œuvre qu’après l’heureuse issue, si elle a lieu, du procès intenté contre le Constitutionnel et le Courrier.
L’on y ajouta bientôt des Acteurs, et alors la Comédie eut ses personnages, et ses sujets déterminés ainsi que la Tragédie. […] Cela donna lieu à une seconde réforme de la Comédie, qui consistait à n’y représenter que des sujets feints et sous des noms inventés.
Rien n’est petit quand la passion s’en mêle, & elle est d’autant plus forte ici, sur des bagatelles, que l’on y a moins de sujets graves, & capables de faire diversion. […] L’Académie Française vient d’y préluder, en donnant l’Eloge de Moliere, pour le sujet du prix qu’elle a distribué en 1769. […] Il est vrai qu’elle pouvoit se dispenser de la remplir de Poëtes licencieux ; ainsi que de donner pour le sujet du du prix l’Eloge de Moliere, & d’annoncer ainsi au public que des ouvrages contraires aux bonnes mœurs, qui devroient à jamais en fermer les portes, pouvoient être un titre pour être admis dans son Sanctuaire, ou être couronné de sa main. […] On donne un avant goût du plaisir futur, on annonce les pieces qui se représenteront après Pâques, c’est un sujet fort dévot de méditation pendant les fêtes. […] Plusieurs piéces de théatre, recueillies en trois ou quatre volumes, entr’autres la Cérémonie, comédie qui a eu un grand succès, & Merope traduite deux fois en François, critiquée, imitée, & surpassée par Voltaire, qui dans une lettre polie écrite à lui-même lui dit ce qu’il pense des deux piéces, & de quelque autre sur le même sujet. 2°.
Les bouffonneries dans le goût de son temps sont des momens de délire pour un personnage si grave & si savant, dans un sujet aussi sérieux. […] Personne depuis Pradon & Racine n’avoit osé traiter un sujet tragique dans le goût de Phedre. […] Un sujet si scandaleux, une maniere de le traiter si scandaleuse, jusqu’à faire admirer & aimer une femme adultere & incestueuse, qui s’efforce de séduire le fils de son mari ; &, ne pouvant le rendre coupable, le fait périr par une calomnie atroce, comme la femme de Putiphar fit mettre en prison l’innocent Joseph, comme deux infâmes vieillards firent condamner à mort la chaste Susanne. […] La scène ne fît-elle d’autre mal que de déplacer les talens & dissiper les bons sujets, d’enfouir ou plutôt de dégrader, d’anéantir leur mérite, elle feroit un très-grand tort à la société. […] La danse est sujette à des abus : il faut donc couper les bras à l’homme, parce qu’il peut en abuser.
Ie veux seulement en profiter, & faire entendre à nos Cavaliers, que la richesse des habits, la fierté des Chevaux, & le nombre des Soûtenans n’eust pas eû tout son éclat, si le sujet & le dessein n’eussent esté accompagnez d’un esprit secret & d’une fine intelligence, tant au choix & à la distribution de ses diverses parties, qu’à l’expression & qu’à la justesse de la representation.
Les Scènes étaient dressées selon le sujet et argument des fables.
Je n’hésiterais donc pas de dire que les règlements d’une bonne police devraient renfermer cette passion dans les bornes qu’elle doit avoir, pour n’offrir que de bons exemples, et pour n’être jamais un sujet de séduction.
C’est, Madame, le sujet de vôtre Lettre. […] On feroit un volume de tout ce qu’ils ont dit sur ce sujet. […] Il choisit en particulier le docte Concinna, pour publier les sentimens de l’Eglise sur ce sujet ; ce qui fut exécuté en 1752. […] Fagan, dans ses nouvelles observations, au sujet des condamnations prononcées contre les Comédiens, ne peuvent en disconvenir : enfin les Encyclopédistes eux-mêmes en font l’aveu le plus formel, en 1753, tom. 3 pag. 671. […] Chrysostome, n’est-ce pas un assez grand mal, que d’employer si inutilement un si long tems, & d’être aux autres un sujet de scandale, & de les attirer à ces représentations par son exemple ?
Il encouragea, par de solides bienfaits, l’étude des Langues savantes ; il conféra des Magistratures & des Charges aux hommes distingués par leurs talens, & ne négligea aucun moyen d’exciter l’émulation dans le cœur de ses Sujets. […] L’Etat aura toujours une pepiniere abondante de Sujets laborieux & appliqués, en état de se distinguer dans les Places qu’on jugera à propos de leur confier, soit dans la Magistrature, soit dans l’Administration. On n’éprouvera plus d’autres embarras que celui du choix entre des Sujets également dignes.
Il faut que les tyrans fassent ensorte que leurs sujets s’accusent les uns les autres, se troublent eux-mêmes, & que l’ami persécute l’ami ; qu’il y ait de la discussion entre les riches, & de la discorde entre le peuple & les opulens ; ils auront moins de moyens de se soulever. Il faut aussi rendre les sujets pauvres, établir de grands subsides & en grand nombre, pour les appauvrir. […] Un tyran ne doit se fier à personne : il ne doit pas paroître cruel à ses sujets, il se rendroit odieux & occasionneroit des soulevemens.
Le manque de Décorations entraîne l’impossibilité des changemens, & celle-ci borne les Auteurs à la plus rigoureuse unité de lieu ; règle gênante, qui leur interdit un grand nombre de beaux sujets, ou les oblige à les mutiler.
je ne vois pas, Monsieura, que vous ayez aucun sujet de vous plaindre de moi, pour avoir écrit que je ne pouvais juger à la hâte d’ouvrages comme les vôtres, et surtout à l’égard de la question que vous entamez sur la Tragédie et sur la Comédie, que je vous ai avoué néanmoins que vous traitiez avec beaucoup d’esprit.
PREFACE DE L’AUTEUR Persuadé comme je le suis que rien n’a contribué davantage à corrompre notre siècle que les spectacles, je consacre volontiers quelques-unes de mes veilles à écrire sur ce sujet.
) Il faut que je vous avoue, Messieurs, que j’ai longtemps considéré devant Dieu et balancé en mon esprit si je pouvais traiter ce sujet, et que plusieurs raisons, très bonnes en apparence, se sont présentées à mon imagination pour me dissuader de cette entreprise.
*** J’ai choisi pour sujet notre Scène française ; Je n’ai pu choisir mieux pour atteindre aux Talents, Pour attendrir les cœurs et captiver les sens ; Elle ne produit rien qui n’instruise et ne plaise.
Je reviens à mon sujet. […] Mais revenons à mon sujet. […] L’ivresse et l’amour ôtés, il reste peu d’importants sujets de dispute. […] Aujourd’hui l’on fermerait les Théâtres pour le même sujet et sûrement cela serait plus raisonnable. […] Voyez la fin de cet essai, au sujet des filles de Lacédémone.
« Le crime du Poète (dites-vous à tout Port-Royal)d vous a irrités contre la Poésie. » Mais Monsieur, s’il se trouvait qu’en effet on ne l’eût point offensée, n’aurait-on pas grand sujet de se moquer des efforts que vous faites pour la défendre ? […] Mais vous croyez avoir grande raison, et vous apportez l’exemple de saint Jérôme comme si ceux de Port-Royal avaient dessein de s’en servir pour justifier une prétendue contradiction dont vous accusez leur conduite « vous nous direz, leur dites-vous,o que saint Jérôme a loué Rufin comme le plus savant homme de son siècle, tant qu’il a été son ami, et qu’il traita le même Rufin comme le plus ignorant homme de son siècle depuis qu’il se fut jeté dans le parti d’Origène. » Vous devinez mal, ils ne vous diront point cela, ce n’est point leur pensée, c’est la vôtre, mais quand ils auraient voulu dire une si mauvaise raison et d’une manière si injurieuse à saint Jérôme, Vous deviez attendre qu’ils l’eussent dit, et alors vous auriez eu raison de vous railler d’eux, au lieu qu’ils ont sujet de se moquer de vous. […] Je vois bien que vous voulez attraper ce genre d’écrire, mais cet enjouement n’est point du tout votre caractère. » Je ne vous réponds pas ce que tout le monde sait, que les sujets sont bien différents et qu’un enjouement perpétuel serait peut-être un aussi grand défaut dans les Imaginaires, comme il est une grande grâce dans les Provinciales. […] Goibaud-Dubois se fait l’écho de l’indignation déjà exprimée par Nicole à ce sujet dans la première des Visionnaires.
Au milieu des malheurs qui s’accumulent sur nos têtes, cette capitale offre un spectacle singulier par les contrastes ; quelques patriotes déployant dans ces cruelles circonstances l’élévation de leur ame, persistant avec une fermeté courageuse, mais stérile à parler, à agir en hommes libres, tandis que des perfides sacrifient lâchement la patrie à leur fortune, & préférent la splendeur honteuse du moment à la gloire immortelle de retarder du moins la ruine de l’état ; d’autres enfin indifférens rient de tout, & contemplant avec indifférence les événemens qui se passent sous leurs yeux ; ceux-ci se sont égayés au sujet de la puérile dispute qui s’est élevée entre deux grands au sujet des spectacles publics, il s’agit de savoir au nom duquel des deux ils doivent être donnés ou plutôt autorisés (tandis que tous les deux devroient s’y trouver déshonorés). […] Sa Majesté déclare en faveur des étrangers qui voudront acquérir lesdites rentes ou leurs héritiers donataires, légataires ou autres représentant même sujets des Princes & États, avec lesquels elle pourroit être en guerre ; que lesdites rentes seront exemptes de lettres de marques & réprésailles, droit d’aubaine, bâtardise, confiscation ou autres auxquels Sa Majesté renonce expressément. […] Le Festin de Pierre, ce sujet traité bien des fois en différentes langues, l’a été trois fois en France par Molière, Dorimon & Rosimon, & toujours mal à quelques saillies près ; il fait aussi peu d’honneur à leur plume qu’à leur religion. C’est un conte de vieille, mais sujet impie où l’on tâche d’ébranler les preuves de la Religion par les mauvais raisonnemens & les sarcasmes qu’on met dans la bouche des libertins sous prétexte que c’est leur rôle, & l’on affoiblit la certitude d’une autre vie par des apparitions ridicules de revenans sous la figure d’une statue qui vient au milieu de la débauche d’un repas. […] Louis XIV donnoit souvent le sujet des pièces de théatre, comme faisoit le Cardinal de Richelieu, mais ne fit jamais de vers comme cette Éminence : il donna à Quinaud pour sujet d’opéra Amadis des Gaules, & Roland ; à Molière pour la comédie le Fâcheux.
Cir n’étoit rien moins que Jesuitesse, sa famille, sa communauté, ses éleves, ses amis ne le furent point ; elle pria Racine son ami, devenu dévot, qui avoit quitté le théatre pour le Jansenisme, & la Cour, & qui alors se rapprochoit de la morale relachée, que Port-Royal condamnoit, & l’approchoit par conséquent des Jésuites, qui ont commis tous les péchés du monde : elle pria Racine de faire une tragédie sur un sujet tiré de la Bible, qui pût être représentée par ses éleves ; il travailla, dit-on, malgré lui, il fit Esther, cette piéce d’abord jouée à St. […] Ce ne furent plus des sujets devots tirés de l’Ecriture.
Il faut que le Gouvernement, que les hommes d’Etat ne s’y méprennent pas ; l’excommunication est une des pénalités les plus réelles, les plus terribles ; et si le prince permettait aux prêtres d’en faire l’application, selon les catégories qui en sont frappées par les lois ecclésiastiques, il serait lui-même, ainsi que la majeure partie de ses sujets, spontanément victime de sa condescendance pour le Clergé. […] Le Clergé ne doit donc jamais agir en ce qui concerne les pénalités qui auraient un effet civil, sans l’attache, sans l’assentiment de l’autorité séculière ; car, il faut en convenir, la France, en 1825, n’est pas la France du quatorzième et du quinzième siècle, et le prince étant le chef suprême de l’Etat, nulle autre autorité que la sienne ne peut infliger à ses sujets quelque peine que ce soit, surtout lorsque ces peines deviennent infamantes, et attirent sur ces mêmes citoyens le mépris et la vindicte publique, effets réels de l’excommunication.
Chrisostôme, que d’employer si inutilement un si longtems, d’être aux autres un sujet de scandale ?
Mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes ; et si vous dites que la seule représentation des passions agréables dans les tragédies d’un Corneille et d’un Racine, n’est pas dangereuse à la pudeur, vous démentez ce dernier, qui, occupé de sujets plus dignes de lui, renonce à sa Bérénice, que je nomme parce qu’elle vient la première à mon esprit ; et vous, qui vous dites Prêtre, vous le ramenez à ses premières erreurs.
Ces réflexions, sont peut-être hors de mon sujet, et je n’ai pas besoin de m’y arrêter. […] On en peut juger par ce que nous lisons dans le théâtre des Grecs au sujet d’Aristophane. […] Dans cet état de choses, devons-nous être surpris des difficultés qu’on éprouve à réunir des sujets propres à courir honorablement cette carrière. […] Mais d’ailleurs tous les sujets propres à y figurer avec succès ne sont pas épuisés. […] Mais, de bonne foi, est-ce bien là un sujet d’opéra, et n’y a-t-il pas conscience à se jouer ainsi des choses les plus sacrées !
Grand sujet d’embarras, comme vous voyez, Monsieur, et aussi grand, que la comparaison qu’il fait de l’autorité des Conciles et des Pères, avec celle des Scolastiques et des Casuistes modernes, vous paraîtra juste. […] Je ne puis en attendant m’empêcher de le plaindre sur l’emploi qu’il fait de l’autorité des Pères ; il a le malheur de trébucher autant de fois qu’il se mêle de les citer : je l’ai relevé sur le fait de Tertullien, il faut lui faire la même charité sur le sujet de saint Cyprien, qu’il prend encore ici de travers. […] « Omnem homicidii speciem uno et principali præcepto interemit, non occides. » Vous voyez, Monsieur, après cet exemple, quelle est la conclusion qui reste à tirer sur le sujet de la Comédie. […] Est-ce donc qu’il n’y a pas de sujet de dissipation dans les Comédies d’aujourd’hui ? […] Mais enfin, il ne nous appartient pas de raisonner sur la conduite de notre Souverain : le parti que de fidèles Sujets et de bons Français ont à prendre, est de prier Dieu pour Sa Majesté et pour ses Conseils, tant de conscience que de politique.
Quel est mon sentiment à ce sujet.
Si je ne l’ai pas osé, c’est moins par la crainte de succomber sous la force de ses Argumens, que par vénération pour ce qui en fait le sujet.
A ces causes, et attendu la circonstance particulière de l’Avent, de la Mission que nous faisons faire dans cette Ville, et des Prières publiques qui s’y font actuellement pour demander à Dieu la Paix, cette Paix que lui seul peut donner et que nous ne saurions lui demander avec trop d’ardeur ; quoique nous ne puissions ne pas condamner en tout temps la Comédie : Nous défendons particulièrement à tous les Fidèles de notre Diocese d’y aller pendant ce saint temps, consacré par lui-même et par tous les exercices publics de Piété que nous y faisons faire pour des sujets si importants, et ce sous peine d’Excommunication : Nous ordonnons à nos Confesseurs de traiter dans le Tribunal conformément aux Règles marquées par l’Eglise ceux qui contreviendront à notre présente Ordonnance, et particulièrement les personnes de l’autre sexe que la pudeur devrait en détourner avec plus de soin.