/ 496
168. (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289

Elles ne prennent plaisir d'être l'objet de leur passion : elles sont bien aises qu'on s'attache à elles, qu'on les regarde avec des sentiments non seulement d'estime, mais de tendresse ; et elles souffrent sans peine qu'on la leur témoigne par ce langage profane que l'on appelle cajolerie.

169. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Mais enfin, il me semble que j’entends quelqu’un qui me dit, que toutes ces raisons ne le regardent point, qu’il se connoît assez pour ne point apprehender les mauvaises impressions que cela peut faire, qu’il luy reste encore assez de temps aprés avoir vaqué à ses devoirs & à ses affaires, pour le donner à quelque divertissement, & qu’il n’est pas d’un rang si distingué, que son exemple puisse authoriser les desordres que les autres y peuvent commettre ; & pourquoy donc, dira-t-il, m’interdire un divertissement que nous ne voyons pas défendu par les Lois ni divines, ni humaines ? […] Que si l’on regarde la condition des Grands de la terre comme dangereuse au salut, parce qu’ils sont nez dans l’éclat, que le monde se presente à leurs yeux avec tout ce qu’il a de plus engageant, & qu’il leur faut faire de continuels efforts sur eux-mêmes, pour en détacher leur cœur ; que doit on croire, ou penser de ceux qui le recherchent au lieu de le fuir ? […] Car c’est le nom que le Saint-Esprit donne à tous ces spectacles, & à tous ces divertissemens ; puisque le moins qu’on en puisse dire, est, qu’ils nous exposent toûjours au danger du peché : Beatus homo qui non respexit  ; heureux celui qui ne les regarde pas, parce que plus il s’en éloigne, plus il s’éloigne de l’occasion du crime, laquelle aprés le crime même, doit être regardée comme le plus grand de tous les maux ; car je veux que cette occasion qui est prochaine à l’égard de quelques-uns, comme nous avons dit, ne soit qu’éloignée pour les autres ; cela doit suffire, pour être convaincu, qu’ils sont dangereux pour tout le monde ; parce que personne ne se doit fier sur sa vertu, dans les rencontres où les objets sont capables d’en porter d’autres au peché. […] Et ne me dites point que vôtre conscience ne vous reproche rien sur ce chapitre, & que vôtre experience ne vous a point encore fait connoître qu’il y eût du danger pour vous, & qu’ainsi vous ne regardez pas ces spectacles comme des occasions de peché, mais comme des divertissemens honnêtes & innocens : car ne sçavez-vous pas que comme il y a des poisons lents, qui n’ont leur effet qu’aprés un long temps, de même que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces passions dangereuses ne se font point sentir, ou que vous êtes comme Samson, qui croyoit qu’il se déferoit de ses liens, quand il voudroit ; mais il s’y trouva pris & arrêté, lorsqu’il s’y attendoit le moins.

170. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Mais enfin, il me semble que j’entend quelqu’un qui me dit, que toutes ces raisons ne le regardent point, qu’il se connoît assez pour ne point apprehender les mauvaises impressions que cela peut faire, qu’il luy reste encore assez de tems aprés avoir vaqué à ses devoirs & à ses affaires, pour le donner à quelque divertissement, & qu’il n’est pas d’un rang si distingué, que son exemple puisse authoriser les desordres que les autres y peuvent commettre ; & pourquoy donc, dira-t-il, m’interdire un divertissement que nous ne voyons pas défendu par les Lois ni divines, ni humaines ? […] Que si l’on regarde la condition des Grands de la terre comme dangereuse au salut, parce qu’ils sont nez dans l’éclat, que le monde se presente à leurs yeux avec tout ce qu’il a de plus engageant, & qu’il leur faut faire de continuels efforts sur eux-mêmes, pour en détacher leur cœur ; que doit-on croire, ou penser de ceux qui le recherchent au lieu de le fuir ? […] Car c’est le nom que le Saint-Esprit donne à tous ces spectacles, & à tous ces divertissemens ; puisque le moins qu’on en puisse dire, est, qu’ils nous exposent toûjours au danger du peché : Beatus homo qui non respexit  ; heureux celuy qui ne les regarde pas, parce que plus il s’en éloigne, plus il s’éloigne de l’occasion du crime, laquelle aprés le crime même, doit être regardée comme le plus grand de tous les maux ; car je veux que cette occasion qui est prochaine à l’égard de quelques-uns, comme nous avons dit, ne soit qu’éloignée pour les autres ; cela doit suffire, pour être convaincu, qu’ils sont dangereux pour tout le monde ; parce que personne ne se doit fier sur sa vertu, dans les rencontres où les objets sont capables d’en porter d’autres au peché. […] Et ne me dites point que vôtre conscience ne vous reproche rien sur ce chapitre, & que vôtre experience ne vous a point encore fait connoître qu’il y eût du danger pour vous, & qu’ainsi vous ne regardez pas ces spectacles comme des occasions de peché, mais comme des divertissemens honnêtes & innocens : car ne sçavez-vous pas que comme il y a des poisons lents, qui n’ont leur effet qu’aprés un long tems, de même que peut-être vôtre esprit occupé presentement d’autres soins, ces passions dangereuses ne se font point sentir, ou que vous êtes comme Samson, qui croyoit qu’il se déferoit de ses liens, quand il voudroit ; mais il s’y trouva pris & arrêté, lorsqu’il s’y attendoit le moins.

171. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Un désir bien pardonnable me fit approcher des vitres, à l’instant même où la jeune personne regardait si la passe de son chapeaug n’était pas déformée. […] Les interprètes de toutes les horreurs du genre ne veulent plus, avec raison, être regardés comme des enfants, et une riche draperie remplace une légende qui, vous en conviendrez, ne serait plus de circonstance. » Je remerciai mon Cicérone, et j’arrivai devant l’ancien Opéra, aujourd’hui théâtre de la Porte Saint-Martin. […] [NDA] Ouvrage dont le succès peut être regardé comme le fondement de la fortune de ce théâtre. […] [NDA] Ouvrage dont le succès peut être regardé comme le fondement de la fortune de ce théâtre. […] [NDA] Ouvrage dont le succès peut être regardé comme le fondement de la fortune de ce théâtre.

172. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

L’Athlête du bon goût , étoit donc bien éloigné de goûter les spectacles, & de les regarder, comme tellement épurés, qu’on ne pût douter de leur utilité. […] depuis quand regarde-t-on, comme des Comédies épurées, des piéces lubriques, une vive école des passions, & des maximes, qui feroient honneur dans le langage ordinaire ? […] Depuis quand regarde-t-on comme utiles, & même nécessaires à la patrie, les organes de la lubricité, & du Comique obscene &c ? […] Pour moi, dit Voltaire, dans sa lettre à Racine, je ne les regarde pas comme une occupation qui retire de la débauche. […] Illicites & criminels, parce que l’Eglise les a toujours regardés avec abomination, & que son intention a toujours été, d’en détourner les fidéles.

173. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XV. La tragédie ancienne, quoique plus grave que la nôtre, condamnée par les principes de ce philosophe.  » pp. 61-63

La tragédie a donc tort, et donne au genre humain de mauvais exemples lorsqu’elle introduit les hommes et même les héros ou affligés ou en colère, pour des biens ou des maux aussi vains que sont ceux de cette vie ; n’y ayant rien, poursuit-il, qui doive véritablement toucher les âmes dont la nature est immortelle, que ce qui les regarde dans tous leurs états, c’est-à-dire, dans tous les siècles qu’elles ont à parcourir.

174. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

C’est que, dans cette entreprise, un Ecrivain se trouve d’abord arrêté par des obstacles qui mortifient son amour-propre ; car, d’un côté, des personnes pieuses regardent comme un crime, la seule proposition de faire absoudre les Comédiens par l’Eglise ; & de l’autre, les trois quarts des Spectateurs traitent de ridicule, le soin que l’on prend de justifier leur plaisir : de façon que cette défense est, aux yeux des Dévots, un attentat ; & aux yeux des Gens du monde, un pédantisme. […] D’ailleurs, le P. le Brun devoit-il tant se prévaloir de plusieurs Conciles particuliers, qui ne regardent qu’une certaine Discipline, comme ceux de Tours & de Bourges, en 1683, & 1684, qui défendent les Spectacles les jours de Fêtes, les danses dans les Cimetieres, les danses devant les Eglises, &c ? Devoit-il encore regarder, comme un si grand surcroît d’autorités, les Rituels des Diocèses, puisque les Rituels ne sont qu’une suite naturelle des décisions des Conciles ? […] La Comédie fut regardée, dans sa naissance, comme un effet de la sagesse des Grecs, & elle resta long-tems dans la plus haute estime ; mais quand un Poëte osa se mocquer publiquement des Dieux, des Ministres de l’Etat, & des Philosophes les plus respectés, les choses changerent de face, & ces Comédiens, auparavant si aimés, furent alors chassés comme ils le méritoient.

175. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Saint Thomas, à qui les partisans du Théatre font regarder, comme un acte de vertu, d’assister à la Comédie, parle simplement des plaisirs que les Histrions donnent au Public, tels que sont parmi nous les Joueurs de Gobelet, de Pantomimes, les Sauteurs. Ce savant Docteur suppose comme certain, ce qu’il a déjà prouvé dans la Question 87, art. 2, que ce sont des gens méprisables par leur état, la bassesse de leurs sentimens, & souvent par la corruption de leurs mœurs, qu’on peut regarder avec autant de mépris que les filles prostituées ; & que ce qu’ils ont gagné par leurs farces est un bien mal acquis. […] Par quel renversement de bon-sens peut-on regarder comme glorieuse sur le Théatre, une action à laquelle toutes les loix ont attaché des peines infamantes ? […] ce cri armé de tous les traits de l’éloquence, n’est-il pas le cri de la patrie, qui venge l’honneur & les bonnes mœurs sacrifiées aux licences de telles scenes, qui accoutument les yeux du Peuple à des horreurs qu’il ne devroit pas même connoître, & à des forfaits qu’il devroit regarder comme impossibles ?

176. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Eh bien, Monsieur, je serai assez généreux pour ne le regarder que comme tel : je cherche à vous persuader ; il vous faut des raisons ; je suis en état de vous en donner. […] Il prend envie de croire que le vrai bonheur, le véritable amour, consiste à avoir les yeux fermés auprès de ce qu’on aime, à n’oser regarder ses charmes, à se priver d’un plaisir, pour un plaisir plus grand, quand on a lu des maximes si nobles, si pures et si séduisantes. […] L’infortuné Zima n’en était même que plus agité ; s’il se rappellait ses songes, c’était pour les regarder comme des trahisons de son génie, et pour en détester le souvenir. […] Zima la regardait, l’examinait, sentait son cœur palpiter ; mais il restait debout, et était toujours prêt à fuir.

177. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Si, cependant, vous me demandiez si la comédie est propre à faire mourir en nous l’esprit du péché, & à nous faire rentrer dans la voie du salut, je vous avouerai franchement que je la crois peu capable d’opérer ces miracles ; je la regarde comme un objet indifférent en soi qui peut servir de délassement aux personnes occupées, & d’occupation aux personnes qui n’ont rien à faire ; mais vous auriez tort, je le répete encore, de vous imaginer que je regarde le théâtre comme une école de religion ; Non, pour changer leurs mœurs & régler leur raison, Les chrétiens ont l’Eglise & non pas le théâtre.

178. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Il est donc important de mettre tous ses soins à ce qui les regarde. […] Tout ce que je viens de dire au sujet de ce qu’il faut observer dans la manière de dépeindre un personnage, regarde autant les Poètes de l’Opéra-Bouffon que les Auteurs des divers Théâtres.

179. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Dancourt parmi les Poètes comiques est regardé comme celui qui possède le mieux la vivacité, le naturel, la coupe du Dialogue. […] Ne faites pas tant la fière ; vous ne me connaissez pas encore ; mais regardez-moi bien ; vous verrez un luron qui en a déniché plus d’une.

180. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Est-il loisible de regarder les autres danser ? […] La Sœur du bienheureux Pierre Damien, ayant une fois regardé danser et écouté quelques chansons, en a été punie l’espace de dix-huit jours en Purgatoire.

181. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Et toutefois il y a là une grave erreur ;  car si l’on suit avec attention l’histoire dramatique des siècles postérieurs, il devient évident que c’est par une fâcheuse méprise qu’on a cru voir le berceau de nos comédiens modernes parmi ces troupes d’histrions anathématisés dès les premiers âges de l’ère chrétienne ; qu’on ne peut, sans mauvaise foi, les regarder comme les successeurs de ces derniers, et qu’il serait tout au plus permis de considérer comme tels ces acteurs en plein air, dont les parades précèdent dignement la représentation en cire de la Chaste Suzanne ou du Jugement de Salomon. […] L’Eglise favorisait ce genre de spectacle, qu’elle regardait comme susceptible d’édifier les fidèles ; les membres du clergé y assistaient ; quelques-uns même y prenaient part.

182. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Première Lettre. De madame d’Alzan, À madame Des Tianges, sa sœur. » pp. 18-20

regarder votre éloignement comme une marque d’indifférence !

183. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

Les autres prennent hautement sa défense dans toutes ses parties : enfin des gens plus raisonnables prétendent qu’il faut regarder la Comédie sous deux points de vue tout à fait différents.

184. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VIII. Les spectacles favorisent les duels. » pp. 93-95

Ces maximes font sur l’esprit des spectateurs de mauvaises impressions, sans même qu’ils s’en aperçoivent, affaiblissent l’horreur qu’ils ont pour ce crime, le leur font regarder comme une action héroïque, et les disposent à le commettre eux-mêmes lorsque l’occasion s’en présentera.

185. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

La seconde proposition regarde les Comédiens, s’ils pèchent mortellement en jouant la Comédie. […] Le premier regarde les Comédiens mercenaires, qui gagnent leur vie à jouer sur le Théâtre des pièces d’amour avec des femmes, d’une manière peu modeste ; ce qu’il accuse être une profanation du Christianisme, et un métier injuste pour gagner de l’argent. […] Dans le troisième Chapitre, il nomme les Supérieurs auxquels il faut s’adresser, savoir les Papes, les Prélats et les Princes ; il conclut qu’il serait et plus sûr, et plus utile de défendre absolument les Spectacles, que d’entreprendre de les modérer : car pour modérer et purifier les Spectacles, il faut bannir les expressions tendres, et les sujets qui regardent l’amour des femmes.

186. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Passons maintenant à ce qui regarde la vraisemblance extérieure du Drame. […] Je regarde le monologue de sens-froid comme un reste de l’imperfection de la vieille Comédie. […] Ces messieurs sont un peu mieux regardés aujourd’hui : pourquoi l’Acteur n’aurait-il pas le même bonheur ? […] C’est à l’Auteur à les donner : ce travail le regarde absolument ; s’il les laisse à l’Acteur, il n’a fait que la moitié de sa Pièce. […] I, qui regarde les Acteurs de l’Opéra, aura lieu pour les Danseurs attachés à ce Spectacle.

187. (1825) Des comédiens et du clergé « Sommaire des matières » pp. -

Cet ouvrage, en précisant les lois civiles et ecclésiastiques dont l’auteur fait l’application, servira de guide aux autorités constituées du royaume, en ce qui regarde leurs droits comme déléguées du prince, et conduira à leur instruction les prêtres qui peuvent méconnaître les obligations qui leur sont imposées par les conciles, en même temps qu’il offrira aux comédiens l’état constitutif et légal de leur profession.

188. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VI. Des Comédiens français rétablis dans leurs droits civils et religieux, à raison de leur profession, et entièrement affranchis des anathèmes et des excommunications de l’Eglise. » pp. 130-133

Ce soin en effet les regardait, parce qu’au prince seul appartient le droit d’établir et de maintenir la discipline civile, et c’est aux prêtres et aux évêques à s’y conformer et y obéir.

189. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Il est touchant, dit Lucrèce, de considérer du rivage un vaisseau luttant contre les vagues qui le veulent engloutir, comme de regarder une bataille d’une hauteur d’où l’on voit en sûreté la mêlée. […] Le Public regarde comme une chose indifférente, que celle qui lui peint la Vertu, soit estimable par la pureté de ses mœurs, ou la maîtresse d’un Mondor, vil oppresseur des Peuples ; d’un Magistrat inique qui vend la justice ; d’un Seigneur débauché qui deshonore sa naissance & trahit ses ayeux. […] Son Auteur y dispute aux Comédiens la qualité d’hommes à talens ; il les regarde comme de vils copistes. […] D’habiles Physiciens ont pensé, qu’il se fesait continuellement par les yeux des personnes passionnées, des amoureux, ou des femmes lascives, une émanation d’esprits infiniment projectiles, qui communique insensiblement à ceux qui les écoutent & les regardent, les mêmes agitations dont ils sont affectés.

190. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Pour rendre cette Tragédie parfaite, je voudrais retrancher jusqu’à la moindre idée d’amour dans le cœur d’Æmilie ; j’ai toujours pensé, en voyant représenter Cinna, qu’Æmilie n’aime point, et qu’elle ne respire que la vengeance ; et je suis persuadé qu’un Spectateur, qui entre dans cette pensée, regardera les plus vives expressions de l’amour d’Æmilie, comme autant de feintes auxquelles elle a recours pour engager Cinna à poignarder Auguste ; car on sait que ce sont là les armes ordinaires des femmes, lorsqu’elles veulent parvenir à leurs desseins. […] J’ai toujours regardé les quatre premiers Actes des Horaces, comme un Ouvrage comparable, s’il n’est pas supérieur, à tout ce que nous avons de plus excellent en ce genre dans l’antiquité : je ne puis voir sans quelque peine, il est vrai, l’amour de Camille pour Curiace ; les violents transports qu’elle fait paraître à l’occasion de la mort de son Amant, quoi que cet Amant fût destiné à être son époux, sont indécents dans une fille bien née ; ils blessent également les sentiments qu’on doit à sa Patrie, et ceux que la bienséance inspire : le sexe en général en est offensé ; et tout le monde sent que de pareils exemples doivent être bannis du Théâtre, où ils peuvent faire des impressions dangereuses dans le cœur de la jeunesse. […] Médée ne meurt pas ; mais elle doit être regardée comme la plus méchante des femmes, et la plus cruelle des mères ; et son nom sera toujours en abomination dans la mémoire des hommes. […] Quoiqu’il en soit, il est temps que l’enchantement finisse ; et que je regarde cette Tragicomédie, non seulement avec indifférence, mais même avec des yeux de critique.

191. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Si vous voulez que les Spectacles soient regardés comme une école de la vertu, & une occupation digne des honnêtes-gens, ôtez la tache qui flétrit, en France seulement ceux qui s’y consacrent par état. […] Les gens à préjugés ont quelque apparence de raison de ne vouloir pas aller entendre & applaudir des Acteurs qu’on regarde comme flétris.

192. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Le même Tertullien que je viens de citer, parlant de la scène et de l’échafaud des Farceurs, l’appelle « la sacristie de Vénus, le consistoire de l’impudicité, l’arsenal de toute vilenie, qui prend sa grâce et sa gaité, de l’ordure et de la saleté », parce que la voix des Bateleurs, leurs gestes et leurs habits de parade, allument des étincelles de lubricité dans le cœur de ceux qui les écoutent et qui les regardent. […] Ne vous vantez donc plus d’avoir saintement célébré les Fêtes ou les Dimanches, parce que vous y avez entendu la sainte Messe, et que vous vous êtes abstenus du travail, puisqu’il est vrai que vous les avez violés autant de fois, que vous vous êtes rendus à ces pernicieuses assemblées : vous y avez plus déshonoré Dieu cent fois, que vous ne l’avez honoré par la Messe que vous avez entendue : il vous regarde donc comme autant de profanateurs des jours qui lui sont dédiés, et vous châtiera sur ce point selon vos démérites.

193. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Pourquoi donc un Théologien vient-il aujourd’hui, contre une expérience universelle, abuser du langage des saints Docteurs, pour autoriser des Spectacles qu’ils n’ont jamais regardés qu’avec horreur, en y supposant les circonstances qui s’y trouvent de nos jours, aussi bien que de leur temps ? […] Jusque-là elle ne les regardera ni comme Chrétiens, ni comme « honnêtes gens ». […] On voit bien que si je l’avais voulu suivre dans tant de détours et de raisonnements bizarres j’aurais fait un gros volume, dont je ne doute pas que le public ne me dispense volontiers, puisque tout cela ne regarde point le fond de la question. […] Ainsi, pour savoir si nous avons atteint le point que les Pères nous ont marqué, nous n’avons qu’à regarder si les spectacles qu’on nous donne ne nuisent point invinciblement aux sentiments de Religion, s’ils peuvent s’accommoder avec la mortification des sens, et la résistance aux passions avec l’amour dominant du Créateur, et le détachement de la Créature. […] Tout ce qu’on peut faire pour l’obliger, c’est de ne le point regarder comme Casuiste ni relâché, ni sévère, ni modéré ; et de croire ou ne croire pas « trahir la vérité », ni « blesser » personne, en voulant mettre celle de son ami dans « un plein repos » : mais que malheureusement il se trompe et qui pis est : qu’il semble aimer son erreur.

194. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Les Comédiens étaient autrefois considérés comme infâmes, & par cette raison, on les a regardés comme incapables de rendre témoignage.

195. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Car il était bien requis de regarder soigneusement, que l’échafaud pour les joueurs fût bien dressé, comme aussi2.

196. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE III. Réflexions sur le renouvellement du Théâtre. » pp. 36-41

On sait que les personnes graves décrièrent les Spectacles, et qu’elles tâchèrent de les faire supprimer : On sait aussi que les gens de Lettres et les Poètes, de leur côté, cherchèrent à persuader, par leurs dissertations, que le Théâtre était utile, et que les Anciens l’avaient regardé comme une école pour la correction des mœurs : c’est une différence d’opinion qui dure encore.

197. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Cet article regarde particuliérement les Italiens, qui, non seulement font changer la Scène à la fin d’un Acte, mais qui même au milieu d’une Scène, transportent leurs Acteurs dans plusieurs endroits. […] Si l’on formait les Opéras-Bouffons, & les Drames en tout genre, sur un modèle aussi beau, on les regarderait avec justice comme autant de chefs-d’œuvres. […] Toute réfléxion faite, je suis presque tenté de regarder ce Drame comme une galerie de portraits, qui viennent frapper la vue chacun à leur tour, & dont l’un fait oublier nécessairement l’autre.

198. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

Il s’est exercé sur tant de genres différens, ses Ecrits offrent une Littérature si étendue, si saine, si variée, que ce Recueil sera regardé comme un des plus utiles & des plus intéressans.

199. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes.

200. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Certainement nos Dramatiques regardent la vertu comme leur grande ennemie : ils en ont donné des marques non équivoques en l’attaquant avec un acharnement incroyable ; et (ce que je ne puis avouer sans une extrême douleur) avec un succès aussi qui passe l’imagination.

201. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Si, malgré ce petit ouvrage, que l’on peut regarder, ainsi que tous ceux qui l’ont précédé, comme une nouvelle promulgation de la loi qui les condamne, comme un nouvel anathème et une nouvelle malédiction lancée contre eux, les loges et le parterre continuent à regorger de spectateurs, toujours est-il vrai que les principes qui y sont développés engageront quelques personnes à abandonner la résolution qu’elles avaient formée d’y aller, feront prendre à quelques autres la résolution de ne jamais y aller, en en éloigneront d’autres encore qui avaient contracté l’habitude d’y aller.

202. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

On regardait ce Poète comme un homme qui devait servir à régler les mœurs, à corriger le vice ; c’est ce qui est fort bien exprimé dans son Epitaphe. […] Comment éviterez-vous cet écueil, vous qui n’êtes appliqués qu’à regarder ces objets dangereux ? […] Saint Louis était peut-être le seul Prince qui regardait tous ces plaisirs comme de vains amusements. […] » La bouffonnerie est regardée comme la quatrième espèce de gourmandise. […] Tout cela, nous fait voir de quelle manière on regarde en France les Comédiens304.

203. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Aujourd’hui nous allons éxaminer un autre abus, qui pour être autorisé des grands, n’en est pas moins pernicieux dans des conséquences encore plus funestes, & que de trop lamentables expériences ont toujours fait regarder comme un principe de corruption & le régne du démon dans le monde. […] Des spectacles de cette nature, qui ne sont que sur des matiéres impures & induisantes au péché, ne peuvent sans péché être regardés avec attention, & souvent on s’y donne avec tant de passion, que cela va jusqu’au péché mortel. » S. […] P., que la tolérance de la comédie n’en justifie point aujourd’hui l’usage, qui ne sera jamais regardé que comme un véritable abus. […] L’Eglise veut qu’on regarde tous les comédiens comme gens excommuniés ; elle leur refuse les derniers Sacremens à la mort, quand ils ne promettent pas d’y renoncer en cas de convalescence, & la sépulture ecclésiastique après leur mort, quand ils ont refusé de le promettre.

204. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Des Comédiens et de plusieurs choses qui les regardent. […] C’est un commandement de Dieu qui regarde généralement tous les Chrétiens, de travailler à leur propre sanctification : « Hæc est voluntas Dei sanctificatio vestra. »Thess. 4. […] Mais si c’est une femme mariée, ne blesse-t-elle pas encore davantage l’honneur dû à ce Sacrement, en employant ses soins, ses frisures, et son fard, pour se faire un visage de Comédienne ; afin de paraître belle aux yeux impudiques de tant de spectateurs qui la doivent regarder ? […] Car, lorsque les spectateurs prennent plaisir à regarder ce qui se passe sur le théâtre lorsqu’ils l’approuvent et y applaudissent ; c’est comme s’ils la représentaient eux-mêmes.

205. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Il est vrai que cette grande circonspection, dont usent les Comédiens, ne paraît qu’en ce qui regarde la passion de l’amour. Car pour ce qui est des autres, ils sont bien plus indulgents, et ils n’y regardent pas de si près. […] Et pour ce qui regarde l’amour, un des plus malicieux artifices du démon, est de faire représenter ce qui se passe dans le commerce d’une passion illégitime, sous le prétexte d’un mariage espéré, afin que les compliments étudiés qui se font, les messages, les Lettres pleines de douceurs et de tendresses qui s’écrivent, soient moins suspectes à des âmes simples et sans expérience. […] « Je viens sacrifier ; et c’est à ses beautés Que je viens immoler toutes mes volontés. » Ces mots de sacrifier et d’immoler, qui ne sont dûs qu’au Créateur devraient-ils être employés pour des Créatures, qui se regardent après cela comme de petites Divinités, à qui l’on doit offrir l’encens de toutes sortes de louanges.

206. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

Ceci pourra paroître singulier à la plupart de ceux qui sont accoutumés à regarder la Comédie comme un Spectacle de pur amusement ; mais je les prie de mettre à part les préjugés que l’habitude leur a fait contracter, & d’examiner quelques Comédies d’après les principes constitutifs de son essence, j’espere après cela, que la plupart de mes lecteurs trouveront mon opinion moins extraordinaire. […] Quant aux deux préceptes d’Horace : le premier qui enseigne que rien n’empêche de dire la vérité en riant, ne peut avoir aucune application à la Comédie ; il ne regarde que ceux qui étant chargés de la conduite d’autrui, doivent être pleins de douceur & de bonté pour leurs éleves.

207. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

très saint Père, C’est sans doute aux Evêques que ces paroles de Moïse sont particulièrement adressées : « Ayez soin du peuple, instruisez-les dans toutes les choses qui regardent le service de Dieu, apprenez-leur les cérémonies du culte Divin, la voie par laquelle ils doivent marcher, et les œuvres qu’ils doivent faire. » « Esto tu populo in his, quæ ad Deum pertinent, ut referas quæ dicuntur ad eum, offendasque populo ceremonias, et ritum colendi viamque per quam ingredi debeant, et opus quod facere debeant. »Moys. […] Il n’appartient donc point au peuple de régler les choses qui regardent le culte de Dieu, et la célébration des Fêtes.

208. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Croyez-moi, vous n’y regarderiez point de si près, s’il avait écrit en votre faveur. […] Que l’on regarde tout ce que vous avez fait depuis dix ans, vos Disquisitionsr, vos Dissertations, vos Réflexions, vos Considérations, vos Observations, on n’y trouvera autre chose sinon que les Propositions ne sont pas dans Jansénius.

209. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Le Tribunal de la Cour ne regarde que l’administration & la discipline intérieure entr’eux ; mais non les étrangers, les ouvriers, les auteurs, les débiteurs, les créanciers, &c. à l’égard desquels on n’a rien changé à la justice ordinaire. […] Ce grand différent, qui lui-même est une farce, ne regarde que des comédiens & des comédies : la manière de le terminer la plus sage & la plus utile seroit de supprimer les pieces, la Troupe & le Théatre. […] Cet arrêt, dérogeant à tout ce qui l’a précédé, doit être regardé comme la loi constitutive de la Comédie Française. […] L’approbation de la Police me suffiroit sans doute pour négliger cette objection qui ne me regarde plus. […] Je pourrois me prévaloir contr’eux de l’expérience que vingt années d’étude ont pu me donner dans mon art ; mais je vous ai promis des moyens de persuasion, & je ne regarde pas mon expérience comme une autorité.

210. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Peut-on même regarder sans admiration ces branches ornées des trophées de leurs aïeux, ou des bourses coloriées de leurs peres, qui ont acheté la noblesse, ou leur état ? […] Ne doit-on pas rougir de leur ressembler, & regarder la comparaison comme une insulte ? […] Il regarde Vénus comme la nature ou l’ame de la nature, regnant sur le ciel de Jupiter, sur la mer de Neptune, sur l’enfer de Pluton. […] Quoique la Reine fut présente, on s’apperçut que c’étoient les doubles qui jouoient, & non les premiers acteurs : cette négligence, regardée comme un manque de respect, méritoit l’animadversion. […] Qui peut regarder comme un bon mot, une sentence utile, une regle de morale, les discours d’une poule, l’entretien d’une taupe ?

211. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Voilà un précepte que l’on ne sçaurait trop suivre ; quoiqu’il regarde particulièrement les Poètes du Spectacle moderne, il se rapporte à tous les Auteurs en général.

212. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Le véritable honneur m’attire bien moins sur ses pas que la passion des femmes et la soif des richesses40. » Sénèque, dans une de ses épîtres, regarde l’amphithéâtre comme l’asile de l’oisiveté.

213. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Non, le vice n’aura point un empire sans limites, et les consciences n’y éprouveront point une sécurité sans interruption ; tandis que les Ministres de l’Evangile s’acquitteront de leur devoir : tandis que ces Ministres seront regardés comme les Envoyés du Seigneur et les colonnes du Christianisme ; tandis qu’ils seront en possession d’être écoutés et respectés pour leur caractère, le sujet de la douleur des Poètes subsistera toujours ; le Théâtre sera toujours traversé, l’Athéisme combattu, et le libertinage réprimé. […] Le Sacerdoce fut-il jamais regardé comme un vain titre ? […] Outrager les Envoyés du Seigneur, c’est au fond ne le reconnaître point lui-même ; c’est regarder les saints Livres comme des fables, et les vérités de l’autre vie comme des impostures inventées par les Prêtres : c’est s’être dit à soi-même, je suis désormais résolu de ne point épargner la profession de ces imposteurs. […] On doit donc par respect regarder tout Prêtre, comme la charité veut que l’on regarde tout homme, par le côté le plus avantageux.

214. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Le premier est, lorsque les penitens ignorent les principaux mysteres de nostre foy, le Pater, l’Ave, le Credo ; les Commandemens de Dieu & de l’Eglise ; & que l’on reconnoist que cette ignorance est une marque de leur peu d’affection pour ce qui regarde leur salut ; ou que ce sont des personnes si grossieres, que l’on ne peut pas les instruire sur le champ. […] Les Saints Peres, qui estoient animez d’un amour & d’un zele tres ardent pour les ames, n’ont pas cru que cette consideration, qu’un penitent pourroit mourir avant que d’estre absous, fust un fondement raisonnable & suffisant pour se dispenser des regles que l’Eglise avoit établies dans un point si important, & qu’elle a toujours regardées comme le nerf & le soutien de sa discipline. […]  Pour ce qui regarde ceux qui meurent dans le cours de la penitence qui leur a esté imposée, nous ordonnons qu’on ne les prive pas de la communion de l’Eglise, mais qu’on reçoive les offrandes qu’on fera pour eux, parcequ’ils ont honnoré la penitence.

215. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Dans la suite les personnes libres, oubliant par libertinage les lois de l’honneur, voulurent se mêler avec les esclaves dans l’action la plus honteuse, regardée comme l’apanage de la servitude. […] Il y traite de tout ce qui regarde les oiseaux, les poissons, les bêtes à quatre pieds, relativement aux lois. […] Après avoir parlé de la parure, de la danse, de la peinture, de la musique, et de tous les aliments de la passion, toujours hérissé de lois et de canons, et émaillé de vers et de contes, il ne pouvait manquer de parler du théâtre, l’aiguillon, et le règne brillant de la volupté, à côté de laquelle ce galant amateur le place au premier rang, avec de grands éloges : place qui n’annonce pas que l’Auteur qui la lui donne, le regarde comme l’école de la vertu.

216. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Quand on entend parler des Pères de l’Eglise comme des gens « qui s’abandonnent à la rigueur, qui se gendarment24, qui se déchaînent25 », car c’est ainsi que l’Auteur parle toujours des Pères) ne semble-t-il pas qu’il les regarde comme des Auteurs peu judicieux, qui n’écoutant point la raison, décident de tout sans modération et sans connaissance ; et que les Scholastiques au contraire sont de sages maîtres, dont les lumières, la sagesse, les tempéraments, et l’autorité doivent nous régler. […]  » C’est pourquoi il ne voulut pas même permettre aucun plaisir public pendant les cinquante jours depuis Pâques jusqu’à la Pentecôte, parce que ces jours étaient regardés comme des jours de Fête, et ils furent ainsi compris dans la dernière Loi de feriis ; où il est dit si expressément : « Dies festos majestati altissima dedicatos nullis volumus voluptatibus occupari. […] Racine ont été loués, comme, les deux Auteurs qui ont donné les pièces de Théâtre les plus chastes ; Qui est-ce néanmoins qui n’a pas loué davantage ces célébrés Auteurs, d’avoir enfin regardé ce travail comme des péchés de la jeunesse ?

217. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

On peut regarder la seconde Lettre comme une sorte de supplément à la premiere. […] Nous avons jusqu’ici rendu compte de ce qui regarde les précédentes Editions. […] Vous regardez mes sentimens à cet égard comme une suite de mes préjugés contre les Spectacles. […] Je regarde le Théatre comme le berceau des passions. […] Mais cela ne regarde point le sujet de cette Lettre.

218. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Corneille est, comme quelqu’un l’a dit, un aigle qui s’élève au-dessus des nues, regarde fixement le Soleil, & se plait au milieu des éclairs & de la foudre : Racine est une colombe qui gémit dans des bosquets de mirthe, au milieu des roses. […] Les Poètes Dramatiques dignes d’écrire pour le Théâtre, ont toujours regardé l’obligation d’inspirer la haîne du vice, & l’amour de la vertu, comme la première obligation de leur art.

219. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Epigène ayant le premier fait jouer un drame dont le sujet était étranger à Bacchus, les spectateurs s’écrièrent : « Il n’y a rien là qui regarde Bacchus » : ce qui devint dans la suite un proverbe que l’on appliquait à ceux qui ne traitaient pas la matière qu’ils devaient traiter. […] On la regardait alors comme un acte de religion capable de fléchir la colère des dieux.

220. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Comme la tragédie avait quelque chose de sacré dans son origine, d’abord ces acteurs furent regardés plutôt comme des prêtres que comme des baladins. 3°.  […] Qui ne regarde ces malheureuses chrétiennes, si elles le sont encore, dans une profession si contraire aux vœux de leur baptême, comme des esclaves exposées en qui la pudeur est éteinte ?

221. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

Je n’ai travaillé que sur le plan qui regarde les Spectacles, une partie de sa Brochure étant coupée de dissertations étrangères à son sujet & nullement faites pour le mien.

222. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

Qui ne les regarde pas, ajoûte-t’il, comme des Esclaves exposées, en qui la pudeur est éteinte, quand ce ne seroit que par tant de regards qu’elles attirent ?

223. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Mais, me repliquera-t-on encore, tous les grands Musiciens, tous les plus fameux Compositeurs, la chérissent avec transport, tandis qu’ils regardent à peine cette musique dont vous prétendez faire l’idole de l’Univers.

224. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Mais il n’est que trop visible qu’ils se regardent de mauvais œil, & que ce n’est qu’avec peine qu’ils font servir leur Art au bien général.

225. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Que le Compositeur doit chercher à peindre. » pp. 340-344

Les talens de Rameau peuvent être regardés comme une cause de cette délicatesse ; on peut aussi leur attribuer l’attention sévère qu’on fait aux Ouvertures des Pièces, par lesquelles on juge souvent des talens d’un Compositeur : toutes les Ouvertures de ce Musicien immortel, ont un rapport parfait aux Poèmes pour lesquels elles sont faites, & sont autant de chefs-d’œuvres.

226. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Malgré son mariage, dont tout le monde sait les circonstances, on n’a pas laissé de regarder Molière comme un très honnête homme : soit, mais il y a bien de la distance de cette qualité à celle d’un bon chrétien.

227. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PREFACE CONTENANT L’HISTOIRE DU DIX-SEPTIEME SIECLE, SUR LA COMÉDIE. » pp. -

Ces deux Ouvrages d’Hédelin ne furent pas sans Réponse ; car on donna en 1659. un Traité contre la Comédie, qui se trouve dans le troisième Volume des Essais de Morale, et on peut regarder ce Traité comme une Réponse ; car quoique l’Auteur n’y nomme ni Hédelin ni ses Ouvrages, il se plaint pourtant de la corruption de son siècle, en ce qu’on y avait voulu justifier la Comédie.

228. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

La raison et la Religion ne nous permettent pas de regarder simplement l’impureté comme une chose ridicule ; elles veulent que nous en ayons horreur, et elles demandent que nous en ayons tant d’éloignement, que nous n’y pensions jamais.

229. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

C’est un objet trop important, pour qu’il soit permis de regarder avec indifférence le jugement qu’on en doit porter. […] En adoptant vos maximes, nous devons être regardés comme des séducteurs du genre humain. […] Un homme qui tente un grand crime n’est pas regardé comme un grand homme, ou bien il faudroit chercher un autre terme pour désigner un homme qui forme une entreprise grande & juste. […] Un tel art, loin d’être regardé comme nuisible, ne doit pas être mis au rang des amusemens indifférens, puisque de votre aveu le cœur de l’homme est toujours droit, sur tout ce qui ne se rapporte pas personnellement à lui-même , & que par conséquent il n’est pas à redouter, que les spectateurs se trompent dans les jugemens qu’ils porteront d’une action qui ne se rapporte pas à eux personnellement, & qu’au contraire il y a tout lieu d’espérer, que s’il se présente quelqu’occasion pareille, ils se jugeront comme ils ont jugé les autres, & feront sur eux-mêmes l’application de leurs propres maximes. […] Il n’y a que l’ennemi du genre humain qui puisse regarder l’obscurité comme une faveur, & s’enveloper avec plaisir dans des ténebres impénétrables, qui le dérobent au jugement de ses semblables.

230. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Cela est toutefois plus profitable au Maistre de Dance, qu’avantageux ou qu’agreable à ceux qui dancent ou qui regardent.

231. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24

Le licite et le régulier le ferait languir s’il était pur : en un mot, toute comédie, selon l’idée de nos jours, veut inspirer le plaisir d’aimer : on en regarde les personnages, non pas comme gens qui épousent, mais comme amants : et c’est amant qu’on veut être, sans songer à ce qu’on pourra devenir après.

232. (1764) Comédie pp. 252-254

Parce que l’Eglise qui après tout doit être la grande règle d’un Chrétien, condamne les spectacles, et regarde comme excommuniés ceux qui montent sur le théâtre.

233. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

Malgré la nécessité de réformer le Théâtre, il paraît presque impossible, aujourd’hui, d’en bannir les femmes, sans détruire absolument les Spectacles que l’on regarde comme nécessaires, par la raison spécieuse des désordres qui sont plus fréquents, lorsque les Fainéants et les Libertins manquent de quelques amusements publics qui les dissipent, ou qui les occupent.

234. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Le droit canonique n’est pas moins précis que le droit civil, non seulement parce que l’Eglise regarde comme infâmes tous ceux que les lois de l’Etat déclarent tels (Caus. […] Ce Père, dit la loi, n’avait que trop raison de regarder son fils comme indigne de son patrimoine. […] » Si un enfant qui s’est fait Comédien, ne peut se plaindre du testament de son père qui l’a déshérité, d’un autre côté lorsqu’on a institué un Comédien pour héritier, non seulement les enfants du testateur, quoiqu’il leur ait laissé la légitime, mais encore ses frères et sœurs, peuvent attaquer le testament, comme inofficieux ; à plus forte raison, si on avait institué une Actrice, qui n’est regardé par toutes les lois que comme une femme indigne et prostituée, à qui on ne peut rien laisser, même par titre de fidei-commisj secret : Persona turpis infamis (L. […] Mais toutes ces subtilités sont inutiles ; aucun Auteur ne les a faites, ils reconnaissent tous que la loi de l’exhérédation regarde tous ceux qui par état montent sur le théâtre et représentent publiquement pour de l’argent.

235. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Et comme il n’y a rien de si facile que le trouver des ressemblaces en toutes choses, quand on a un côté fixe pour les regarder ; toutes les piéces où le Comedien a joué, lui découvrent des rapports entr’elles, qui abrégent beaucoup son étude, & impriment à son jeu une uniformité qui prouve qu’il est souvent dispensé d’esprit & de travail. […] Mais nous l’avons déja dit : il falloit les regarder sous ce double point de vûe d’Acteurs & de Poëtes.

236. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Il est vrai que les Comédiens d’aujourd’hui sont différens de ces anciens Farceurs ; mais l’Eglise n’a point encore fait de distinction en leur faveur, & l’usage assez général est de regarder les Comédiens comme excommuniés. […] Je ne crois pas que cette défense regarde des représentations honnêtes, mais seulement des jeux de théâtre obscènes & indécens.

237. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Mais ce qu'il y eut d'étonnant, et presque d'incroyable en ces Histrions, est que les femmes venaient même toutes nues sur le Théâtre, y faisant des sauts et des gestes que l'honnêteté ne permet pas de voir ni de penser ; et que néanmoins les Matrones Romaines, les Filles et les Vestales regardaient hardiment et avec « Præter verborum licentiam quibus obscenitas omnis effunditur, exuuntur vestibus meretrices quæ tunc mimorum funguntur officio. » Lactan. l.  […] D'où vient que les honnêtes femmes en détournaient quelquefois leurs yeux, pour ne point regarder lesDonat.

238. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Néanmoins les personnes illustres de naissance ou de condition ne les ont pas traités de même sorte ; car les premiers étaient estimés jusqu'à ce point que Sophocle qui joua lui-même quelques-unes de ses Tragédies, eut le commandement de leurs armées, et les autres furent toujours méprisés, et regardés comme des gens qui tenaient le dernier rang en la société civile. […] Mais parmi les Romains, les Patrices, c'est-à-dire, les nobles qui avaient la plus grande autorité ne furent pas si favorables à ces Scéniques, Histrions, Farceurs, Bouffons et Bateleurs que nous avons décrits ; car ils les notèrent d'infamie par les Lois, et les déclarèrent indignes de posséder aucunes Charges publiques, de porter les armes sous leurs Généraux, et d'avoir le droit de suffrage aux Assemblées de leurs Bourgeois, et nous ne voyons point que le peuple qui les regardait comme les Auteurs de tous leurs plaisirs, ait jamais obtenu ni seulement demandé leur rétablissement.

239. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Il termine sa dissertation par ces paroles où il y a du vrai : Elles furent abolies en 1560 par l’ordonnance d’Orléans ; leur nombre ne diminua pas, quoique leur profession ne fût plus regardée comme un état ; en leur défendant d’être nulle part, on les obligea de se répandre par-tout. […] L’une de leurs pratiques étoit de baisser la tête sur le sein, & de regarder leur nombril. Ils croyoient cette posture propre à leur procurer le recueillement, les visions & les extases ; c’étoit la moindre de leurs erreurs, adoptée du plus petit nombre : c’est la seule qu’il a plu à l’Auteur des Essais de recueillir par préférence, pour s’amuser du spectacle d’un homme qui se regarde le nombril ; sans quoi cette secte obscène, qui fut d’abord éteinte, n’eût pas mérité son attention. […] parce que la nature sacrifiée a repris ses droits, parce qu’une fille a cédé à ses désirs & à ceux de son amant, tout un empire regarde cet amourette comme un présage de quelque événement sinistre. […] Ils en profitèrent pour se faire regarder comme le premier corps de l’Etat, & pour achever d’exercer toute autorité sous le despotisme de la superstition.

240. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Les Manichéens qui regardaient la création comme l’œuvre du démon, parleraient-ils plus brutalement ? […] Or, s’imaginerait-on que Mr C. sans que son sujet l’y conduise en aucune sorte, ne regarde ce prodige que comme un feu follet, ou comme le Cerf volant de Sydrophel dans Hudibras ? […] Certainement,L’Auteur regarde les Comédies Anglaises comme des ouvrages du démon, aussi-bien que les Oracles qu’ils rendaient autrefois. […] Le Tout-puissant sera-t-il regardé comme une vaine Idole, comme la chimère d’un Jupiter ! […] L’Auteur regarde les Comédies Anglaises comme des ouvrages du démon, aussi-bien que les Oracles qu’ils rendaient autrefois.

241. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

La Parodie a d’abord été inventée par les Grecs ; & ce mot dérive de parà (contre) & d’odê (chant) : on regarde la Batrachomyomachie d’Homère, comme une Parodie de quelques endroits de l’Iliade.

242. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

Au lieu que maintenant que nous ne les connaissons pas, nous sommes plus obligés de nous tenir sur nos gardes, et de tâcher de nous avancer dans la vertu… La règle de ce Père qui ne regarde pas précisément la matière dont nous parlons, peut bien y être appliquée.

243. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

La comédie a toujours été regardée comme le délassement le plus digne de charmer les nobles loisirs des souverains, et des grands hommes : elle est encore le divertissement des hommes d’état, des grands seigneurs, des gens polis, et l’amusement du peuple ; elle est propre à rectifier les mœurs, en employant le plaisant et le ridicule ; elle a pour but de faire rire et d’instruire le spectateur.

244. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

« On ne regarde pas aussi longtems, dit l’Auteur que nous combattons dans ce chapitre, un panier de fleurs de Baptiste, n’y une Fête de village de Téniers, qu’on regarde un des sept Sacremens du Poussin.

245. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

On y apprend à juger de toutes choses par les sens, & l’on s’accoutume à ne regarder comme bien que ce qui les frappe. […] C’est beaucoup nuire à son ame, que de l’accoutumer à regarder sans horreur le plaisir que les mondains trouvent à aimer, & à se faire aimer ; & c’est-là un des premiers effets de la Comedie.

246. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Les pères & mères vont chercher des causes éloignées du désordre des enfans ; c’est le théatre qui les perd, qui leur apprend à former des intrigues & faire agir les domestiques, à surprendre la vigilance & ménager des rendez-vous, à voler, à emprunter de l’argent, à regarder le crime comme une galanterie, le mensonge comme une adresse, le luxe comme bienséance, l’autorité comme tyrannie. […] Augustin avec le plus de violence, fut celui des spectacles : spectacles qui lui furent si pernicieux, & qu’on regarde aujourd’hui comme innocens.

247. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Mais à présent on n’y regarde point de si près. […] C’est rendre vraisemblable ce qui ne l’était guères auparavant ; on devrait s’éfforcer d’imiter ce jeune Auteur, qui dans son coup d’éssai, possède mieux l’art du Dialogue, que la plus-part de ceux qui se regardent de nos jours comme les maîtres du Théâtre.

248. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Croyez-moi Monsieur, on se serait moqué de lui chez vous, comme on l’aurait fait à Paris, si les objets qu’il a traités si gravement eussent été des détails aussi puérils que ceux que votre petite politique vous fait regarder comme des monstres. […] En supposant d’ailleurs que le vin fasse éclater les mauvais desseins qu’un méchant couvait à jeun, il faut donc regarder comme un malheur qu’il se soit enivré, car il aurait peut-être toujours couvé, dans son sang-froid, un projet funeste dont l’exécution lui aurait paru dangereuse, tant qu’elle n’aurait pas pu être accompagnée de certaines circonstances que sa prudence lui faisait juger nécessaires, au lieu que l’ivresse l’aveuglant sur les dangers de l’entreprise, sa témérité lui fait tenter avec succès ce qu’un homme à jeun n’aurait pas osé tenter.

249. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Autres qui n’y vont pour vendre, ni pour acheter y vont toutefois, par curiosité pour y voir seulement la Foire et l’assemblée pour y manger, boire, danser, rager et faire joyeuse chère, et pour y attraper ou décevoir quelques pauvres filles qui y vont aussi bien souvent pour se faire regarder et rechercher afin d’y avoir quelque chose. […] Car quant au service des prêtres peu le font en vraie dévotion, les uns le font d’une pompe et bravade, et de gloire s’écoutent et se regardent comme si le service de Dieu gisait à faire bonne et grosse mine.

250. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

A quoi il répond que sans doute en général, regarder la représentation de quelque chose n’est point un mal, mais que la vue des spectacles devient vicieuse, vitiosa redditur inspectio spectaculorum, parce que par ce moyen l’homme prend du goût & de l’inclination pour les vices d’impureté ou de cruauté : Per hæc homo fit pronus ad vitia lasciviæ vel crudelitatis. […] En conclurra-t-on que tout le monde peut pour son plaisir lire ces livres, regarder ces objets, écouter ces détails ? […] Ainsi le théatre regardé dans la pratique réelle, dans l’ordre moral, tel qu’il devroit être & ne sera jamais, tel qu’il ne devroit pas être & qu’il est & sera toujours, avec les circonstances qui précèdent, accompagnent, suivent la représentation, la fin qu’on s’y propose, les dispositions avec lesquelles on y va, les effets qu’il produit, d’une chose indifférente par sa nature, devient un divertissement très-dangereux, très-mauvais, qu’on ne peut se permettre en conscience.

251. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Les inversions de la plus-part des langues étrangères, qu’on regarde comme un mérite, sont au contraire un très-grand défaut. […] Que vont dire ceux qui regardent encore les Français comme des Ecoliers en musique ? […] Il y aura de tout tems une espèce de haîne entre les Musiciens de France & ceux d’Italie ; les prémiers, piqués d’être regardés comme les moins habiles, voyent toujours d’assez mauvais œil ceux qui leur disputent si fièrement la victoire : les seconds, se prodiguant eux-mêmes les honneurs dûs au mérite, sont indignés d’avoir des concurrens, & s’en vengent en les accablant du plus profond mépris.

252. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Il est pour moi d’une complaisance… Il ne m’en a jamais autant marqué… Il me regarde quelquefois de cet air timide & pendard que les hommes savent si bien prendre au commencement d’un passion… Dis donc, ma sœur, s’il allait m’aimer ? […] Regardons notre Spectacle & ses Drames comme un moyen toujours prêt, dont la Puissance Souveraine peut faire usage pour inculquer aux Peuples telles maximes qu’elle croira convenir ; en temps de guerre, par exemple, l’héroïsme patriotique ; durant la paix, les Associations avantageuses, le goût des Arts utiles, du Commerce, des travaux profitables à la Population, &c. […] Le Spectacle serait soutenu sur les fonds publics ; & ce que l’on propose ici pourrait avoir lieu, même en exécutant le nouveau Plan, quoiqu’on ne suive pas cette idée dans la disposition des articles qui regardent les Salles de nos Spectacles.

253. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

on dirait sûrement que l’Auteur fait le contraire de ce qu’il doit faire : qu’il ne sait pas son métier, puisqu’il va contre les règles de la raison et du bon sens : qu’il blesse les bonnes mœurs, loin de les faire respecter : qu’il mérite d’être regardé comme un séducteur qui approuve le vice, en confirmant le vicieux dans le mal par le succès, enfin qu’il faut le bannir comme un ennemi de la République.

254. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

En effet l’invention du Théâtre qui aujourd’hui (faute d’y réfléchir) n’est pas regardée avec l’admiration qui lui est dûe, cette invention, dis-je, supposait dans l’esprit où elle a pris naissance, des idées confuses du merveilleux, où les grands Hommes ont peut-être toujours voulu atteindre, mais où ils n’ont pû réellement parvenir qu’après un nombre infini de réfléxions, d’examens et de rapports combinés, qui supposent nécessairement de longues études, une tête bien faite, et surtout un génie supérieur.

255. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

en un mot, on a joué le Tartufe de mœurs ; regardez comme nous sommes devenus plus sages, comme nos mœurs se sont améliorées ! […] Concluez donc avec moi qu’il faut que l’envie ou le besoin de rire ait bien du pouvoir sur les hommes pour les porter si obstinément, malgré l’épreuve du contraire qui les accable, à regarder comme propre à corriger les mœurs le moyen le plus puissant de tourner toutes les vertus en ridicule, de tout corrompre ! […] Ce prince veut, dans cet acte conciliant publié en 1641, que l’état de comédien ne soit pas regardé comme infâme, et que son exercice ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public, pourvu qu’ils se contiennent dans les termes de leurs devoirs, et qu ils ne jouent que des pièces de théâtre qui soient exemptes d’impuretés et de paroles lascives et à double entente, etc. […] Après cet acte de justice que je regarde comme devant être le premier moyen de la réformation, un second et excellent moyen, qui a déjà été provoqué, serait l’épuration des répertoires des théâtres.

256. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

certes, il était impossible que les Pères de l’Eglise en parlassent autrement, puisque l’Auteur de la Lettre avoue qu’ils ont toujours regardé la Comédie, comme « l’une des plus pernicieuses inventions du démon ». […] » Que si notre âme est touchée de la crainte de ces menaces, nous devons plus appréhender le péril où nous sommes à cause de notre prochain, qu’à cause de nous mêmes : car comme parle l’Apôtre, nous devons procurer mutuellement le bien les uns des autres : et ne penser pas seulement à ce qui vous regarde en particulier ; mais aussi à ce qui regarde notre prochain. […] Et quand Jésus-Christ, dit : « Si quelqu’un voit une femme, et qu’il la regarde avec un mauvais desir, il a déjà commis le péché dans son cœur. » Ce n’était pas à des Moines qu’il parlait, dit S. […] Que celui donc qui regardait auparavant les ouvrages des hommes avec étonnement, s’arrête à considérer ceux de Dieu, et se serve pour cela des yeux que la foi lui donne.

257. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

L’on regarde presque ce fameux Philosophe comme un saint.

258. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

J’admirais ce prodigieux aveuglement dans des personnes d’ailleurs si éclairées, et je le regardais comme un triste exemple de la vanité de l’homme, lequel pour se faire un nom dans le monde pour se donner la réputation d’homme d’esprit, s’applique à des choses qu’il n’est permis ni de voir, ni de lire, au moins selon les Pères auxquels je m’en rapporte, et auxquels je crois que nous sommes obligés de nous en rapporter.

259. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

La vue des conspirateurs qui paraissent sur le théâtre avec honneur, qui y sont applaudis et récompensés, diminue l’horreur qu’on a pour la révolte, la fait même regarder comme un devoir sacré, et enhardit à réaliser ce qu’on ne voit qu’en peinture.

260. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin Que c’est à Dieu un agréable spectacle de voir un Chrétien combattre contre la douleur, se préparer contre toute sorte de tourments, de menaces et de supplices, regarder sans crainte le visage de ses bourreaux, se jeter hardiment au milieu des apprêts de la mort, défendre sa liberté contre les Rois et les Princes, résister à tout hormis à son Dieu, à qui il est ; Enfin triompher de son juge, car celui-là est victorieux, qui a obtenu ce qu’il demande.

261. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

(On tâche d'éluder l'autorité des Pères, en particulier de Tertullien, en disant qu'ils s'élevaient contre l'idolâtrie qui régnait alors sur le théâtre ; on verra dans tout le reste de cet ouvrage qu'il le condamne par d'autres raisons qui ne regardent pas moins la scène moderne que l'ancienne.) […] Ainsi le démon cache son venin mortel dans des viandes délicieuses ; regardez comme du poison couvert de miel, tout ce que le théâtre peut avoir de noble, de poli, de judicieux, d'honnête : n'achetez pas votre satisfaction au prix d'un si grand danger. […] Ce serait une folie de regarder la volupté comme un bonheur.

262. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Pour qu’il fut possible de les regarder comme participant à l’intrigue, il faudrait que ce fut le Hèros du Drame qui se mariât, au lieu que c’est toujours un Personnage subalterne. […] On peut encore regarder les Drames du nouveau Spectacle comme des plans ou des canevas de Comédies, dans lesquels on ne jette quelques paroles qu’afin d’exquisser le caractère des Personnages.

263. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Voici un trait dans l’Ecriture qui regarde encore les spectacles le plus près. […] Ce célebre Orateur, après avoir prouvé qu’il n’est point permis d’aller aux spectacles, & qu’il n’y pas un Philosophe ancien, soit grec, soit romain, qui n’ait regardé les spectacles, comme la source de tous les désordres, rapporte ce beau trait d’une illustre Princesse, dont toute la France a pleuré & pleurera long-tems la mort prématurée, (Madame Anne-Henriette de France.)

264. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Nous nous contenterons d’avertir que soit pour faire un beau Dessein, soit pour en bien juger, il faut regarder premierement l’Ouvrage en gros avant que de passer au détail. […] Il y en a toutefois d’incorrigibles, & qui ébloüis de la vitesse de leurs doigts, ne regardent plus aux pieds du Danceur, ny au pas de Balet. […] Mais le plus sur, pour ne pecher point contre cette regle, c’est de ne regarder jamais que l’hypoteze, de s’attacher droit au fond de la chose, & rendre la galanterie personnelle. […] Ainsi dãs chaque veüe il faut regarder juste le point principal, & qui doit servir de base à toutes les imaginations suivantes. […] La seconde contient le Parterre, les Coridors & Loges, qui font face au Theatre, & qui occupent le reste du Salon de trois côtez, l’un qui regarde la Court, l’autre le Iardin, & le troisiéme le corps du Palais des Thuileries.

265. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Tout le monde est reçu pour les voir & pour les entendre ; soit qu’on regarde le lieu de l’assemblée, comme un endroit public ou une salle particuliere : l’alternative est une troisiéme circonstance exprimée dans la loi.

266. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Si les peintures immodestes ramènent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, et que pour cette raison on en condamne l’usage, parce qu’on ne les goûte jamais autant qu’une main habile l’a voulu, sans entrer dans l’esprit de l’ouvrier, et sans se mettre en quelque façon dans l’état qu’il a voulu peindre : combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre, où tout paraît effectif : où ce ne sont point des traits morts et des couleurs sèches qui agissent, mais des personnages vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la passion : de vraies larmes dans les acteurs, qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent : enfin de vrais mouvements, qui mettent en feu tout le parterre et toutes les loges : et tout cela, dites-vous, n’émeut qu’indirectement, et n’excite que par accident les passions ?

267. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Le théâtre doit instruire et divertir le public, mais les instructions de piété n’y doivent être ni fréquentes ni affectées, il faut qu’elles soient regardées comme des sentiments qui sont attachés aux caractères des Acteurs, et qui servent à l’action qui se passe sur la Scène.

268. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Clément d'Alexandrie ne lui est pas plus favorable par les mêmes raisons, et surtout par le danger dans lequel se mettent les hommes et les femmes qui vont dans ces assemblées pour se regarder.

269. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

Des personnes de piété et d’érudition ont fait voir clairement en différents Traités qu’ils ont publiés sur cette matière, que la défense de l’Eglise, et ces promesses du Baptème regardent aussi bien les Comédies de ce temps, que les spectacles des anciens.

270. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

Pour les trois remarques de votre lettre, je ne m’arrêterai qu’à celle qui regarde les vers du Cid,les deux autres étant indubitables, puisqu’elles ne dépendent que de l’usaged.

271. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

On sait bien qu’elle est plus curieuse que solide ; que quand elle demeure dans les termes de la Nature et qu’elle ne consulte que les Astres, elle est ignorante ; que quand elle passe ces bornes, et qu’elle consulte les Démons, elle devient criminelle : De sorte qu’en quelque état qu’on la regarde, elle doit être toujours suspecte au Souverain, et il faut qu’il demeure bien persuadé, qu’il n’y a point d’argent plus mal employé que celui qu’on donne pour la récompense d’un Art qui ne vend que des conjectures ou des mensonges.

272. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Que doit-il résulter de ce scandale inouï pour les jeunes spectateurs, ou pour les enfants qui, d’instinct, d’après le mouvement de leur cœur, et d’après leur éducation, doivent regarder comme de droit naturel le devoir d’aimer leurs parents, et le précepte de les respecter comme indispensable, absolu et tel que leur propre intérêt et la honte d’y manquer devraient du moins empêcher des enfants d’aller jusqu’à outrager ainsi l’auteur de leurs jours ? […] ces lâches préceptes, qui supposent la réforme et la répression impossibles, l’éducation et les lois inutiles, ou les mauvais exemples sans dangers, n’ont eu que trop de succès ; les respects, les hommages, sont prostitués, tous les égards dûs à la franchise, à la loyauté, sont prodigués au vice, à l’homme déloyal par les élèves de cette école ; la vertu est devenue inutile, souvent nuisible auprès d’eux : celui qui la pratique encore rigoureusement en est regardé comme une tête faible, traité d’imbécile, sinon d’hypocrite. […] Ceci étant regardé comme un succès complet à d’autres égards, advienne que pourra, peut dire l’auteur. […] Cette manière d’agir, aussi peu sensée que celle de frapper rudement et bouleverser un homme endormi pour l’éveiller, tandis qu’il suffit de l’agiter doucement, quoique bien établie et admirée aujourd’hui, doit faire regarder enfin les auteurs qui l’emploieront avec aussi peu de raison comme des forts à bras littéraires, ou des don Quichote, mus par l’orgueil et l’amour propre, dont le principal objet est de faire montre de l’étendue de leur esprit, de la force de leur génie, en produisant de grands effets, bons ou mauvais, n’importe, pourvu qu’ils soient extraordinaires et étonnants, et qu’ils fassent beaucoup et long-temps parler d’eux.

273. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Cependant je regardai mon état comme une chûte de Phaëton ; jen avois d’autant plus de peine que je me croyois infame : mais nécessité n’a point de loi, & on s’accoutume à tout. […] Arlequin débute par des lazzis, des quolibets ; il regarde tout le monde ; s’il voit quelque visage pâle & défait, n’êtes-vous point , dit-il, quelqu’un de ces Messieurs, nos rappelés à face sinistre ? […] Plein de lui-même, & si avide de gloire, qu’il instruit le public des moindres choses qui le regardent souvent basses, ridicules & vicieuses, il n’eût pas fait imprimer un voyage en Italie, s’il étoit de lui, ni n’en ait fait mention dans ses essais où il détaille jusqu’aux themes qu’il a composés dans les classes ? […] Comment se trouveroit-il au théatre, le centre de la corruption des mœurs, où la corruption seule compose, joue, écoute, regarde, prononce & donne seule le prix à tout un ouvrage ?

274. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Je n’examine pas le mérite poëtique de ces deux farces, selon moi fort médiocre, quoique ses enthousiastes les élèvent jusqu’aux nues ; je ne les regarde que du côté des mœurs, avec d’autant plus de raison, que leur titre d’école les annonce comme des ouvrages didactiques faits pour instruire, & non pas jetés au hasard pour divertir sans conséquence, & il est certain qu’indépendamment des grossieres indécences d’actions & de paroles qui révoltent les honnêtes gens & font les délices des libertins, on ne sauroit donner à la jeunesse de plus mauvaises leçons & de plus mauvais exemples. […] Son devoir aussi-tôt est de baisser les yeux, Et de n’oser jamais le regarder en face. […] Dieu vous regardera dans sa miséricorde, & vous paroîtrez devant lui avec confiance, car l’aumône efface le péché & délivre de la mort (non pas corporelle, l’homme charitable meurt comme un autre), & préserve l’ame des ténèbres : Eleæmosina à peccato & à morte liberat, nec patitur animam ire in tenebras (encore la foiblesse d’esprit de croire l’immortalité de l’ame !).

275. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

On a beau en écarter les termes grossiers, & n’employer que des expressions ingénieuses, ce n’est que le tissu plus délié de la gaze qui fait mieux appercevoir ce qu’elle semble couvrir, & par l’agréable mélange des couleurs variées & bien assorties de la soie dont il est composé, fait regarder plus curieusement & sentir plus vivement ses charmes empoisonnés. […] ) L’Eglise a toujours regardé les secondes noces comme une fornication tolérée. […] Jamais les secondes noces n’ont été traitées de péché mortel, mais seulement regardées comme une marque d’un grand penchant a l’incontinence.

276. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Il se retranche sur la tolérance de l’autorité publique, pour faire voir qu’en justice on ne peut regarder la convention comme illicite, et qu’en conséquence le Juge doit accorder un dédommagement. […] Mais la Comédie Française n’en peut tirer aucun avantage, elles lui sont même contraires. 1.° La Basoche a eu des lettres patentes de Philippe le Bel et de quelques autres Princes ; mais elles ne regardent que leur juridiction et leurs privilèges, et ne font aucune mention de comédie, qui ne s’y introduisit que longtemps après. […] Mézeray ajoute que dans le même temps la Reine donna un grand repas à son fils, où les Dames de la Cour parurent par son ordre la gorge découverte, ce qui fut regardé comme un excès de débauche ; car jusqu’alors les femmes avaient été modestement voilées.

277. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

On regarda comme une des plus odieuses tyrannies de Néron et de Caracalla, d’avoir quelquefois obligé les Sénateurs a jouer sur le théâtre. […] Peut-on regarder comme innocent ce que la religion fait arroser de larmes, et dont on craint de rendre compte au jugement de Dieu ? […] Ces jeux ne peuvent être ni honnêtement représentés, ni honnêtement regardés ; on ne sait qui des deux est le plus coupable, l’acteur ou le spectateur : « In ludis theatricis rara est gravitas, abest modestia, prompta scurilitas, vanitas, statiloquium, mendacia, verba otiosa, vanæ inspectiones, levitas, libidinosæ tractationes, brevis lætitia, parvum gaudium, magna temporis jactura, puerilis occupatio, spectator vanus, lusor insanus, ludorum qui nec honeste geruntur, nec honeste spectantur, adeo ut ignoremus an sit actor infamior an spectator. » Ce Prélat assurément n’aurait pas fait un titre de noblesse de la qualité de Comédien, comme l’Arlequin de Berlin, et n’aurait pas invité les Magistrats à la comédie.

278. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

 51.) va plus loin ; il défend à tout le monde de regarder, à plus forte raison de jouer la comédie, puisque ceux qui la jouent, non seulement la regardent, mais la font regarder, sous peine de déposition, s’il est ecclésiastique, d’excommunication, s’il est laïque : « Prohibet Mimos et eorum spectacula perspici ; si secus fecerit, clericus deponatur, laicus segregetur. » Le troisième concile de Carthage de l’an 397 (Can.

279. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

 » Il faut pourtant de l'adresse pour coiffer ces têtes de Méduse et les faire regarder sans frémir. […] Point de femme qui au sortir du spectacle ne regarde son sexe comme une Divinité que tout adore, et ne traite de barbare le mari même qui ne brûle pas assez d'encens. […] quelle invitation aux femmes et aux enfants de secouer ce joug tyrannique, et de ne regarder comme heureuse qu'une vie de dissipation !

280. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

 » Lui à qui le Sage déclare qu'il vaut mieux aller dans une maison de deuil que dans une partie de plaisir, parce que dans l'une l'homme y apprend sa fin et celle des choses de la terre, et dans l'autre il en perd l'idée : « J'ai regardé le ris comme une erreur, et j'ai dit à la joie, pourquoi me trompez-vous ? […] Il se ligue avec tous les ennemis du bon ordre, et par l'esprit frivole qu'il donne, leur assure le plus grand succès ; légèreté qui voltige sans choix et sans discrétion, indifférence qui néglige et ne fait que glisser rapidement sur les plus grandes affaires, vivacité qui offense par mille traits piquants qui font rire aux dépens du prochain, d'autant plus cruels que le bon mot qui les aiguise en rend la plaie plus profonde, épanchement perpétuel hors de soi-même, qui regarde sa maison et son cœur comme une prison insupportable. […] Considérez ces yeux, ils ne regardent pas, ils voient ; c'est un voyageur qui marchant à grands pas, aperçoit en passant un arbre, un champ, une maison.

281. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

Il en est arrivé de même des Poèmes Dramatiques : car depuis qu'ils ont été retirés des Théâtres anciens consacrés aux faux Dieux, ils n'ont plus été considérés comme une invention des Démons, et n'ayant plus rien de leur vieille et criminelle vénération, ils sont donnés au public, et portés jusques dans le Palais des Rois, sans aucun scrupule d'Idolâtrie ; On les regarde seulement comme les Chefs-d'œuvre d'un bel esprit ; et une parfaite imitation de la vertu des Héros, et tout ce que l'on y peut admirer sont les inventions du Poète, et le beau récit des Acteurs.

282. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Or, est-il un délassement plus utile et plus innocent que celui de la comédie, disent ses défenseurs, puisqu’elle n’est autre chose, à la regarder en général, qu’une représentation naïve d’un événement agréable, assaisonné d’une satire fine et douce pour la correction des mœurs ?

283. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

Ces deux ouvrages d’Hédelin ne furent pas sans réponse : on donna en 1659 un Traité contre la Comédie, qui se trouve dans le troisième volume des Essais de Morale ; et on peut regarder ce Traité comme une réponse ; car quoique l’Auteur n’y nomme ni Hédelin ni ses ouvrages, il se plaint cependant de la corruption de son siècle, de ce qu’on y avait voulu justifier la Comédie.

284. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Quant à moi, je ne les ai jamais regardés que comme un reste des Spectacles des Anciens ; j’y ai trouvé par tout l’image vivante de la Lutte et des combats des Athlètes ; de la course des chariots ; des combats des bêtes fauves, etc. et je répète encore que, si les Savants, qui se sont donnés la torture pour découvrir les usages des morts, avaient bien étudié les vivants, ils seraient parvenus, peut-être, à expliquer bien des passages des Anciens, qui sont encore inintelligibles par les contradictions sans nombre de ceux qui ont entrepris de les interpréter.

285. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

, et plus pompeux que n’étaient anciennement les grands marchands : et voilà comment ces jeux de l’Hôtel de Bourgogne ont bien opéré pour retirer le peuple des vices, voilà la profession de piété qui se fait à Paris sous votre autorité, et de vos Magistrats : voilà la désobéissance générale par tout votre Royaume au Commandement de Dieu écrit en la première table, lesquelsm ne regardent que Dieu, son honneur, et son service.

286. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

« regardaient néanmoins une Comédie, comme une œuvre si infamante qu’ils établirent pour loi qu’aucun Juge de l’Aréopage ne pourrait écrire en ce genre ». […] Les saint Pères la condamnent dans leurs écrits ; ils la regardent comme un reste du Paganisme et comme unebm école d’impureté. […] dont la fonction était de veiller au bon ordre et à la pureté des mœurs, regardaient les Pièces de Théâtre comme autant de batteries dressées contre la vertu et l’honnêteté. […] Il serait sûrement regardé comme un insigne libertin. […] « Tout ce que je dis ne vous regarde point, me répondez-vous ; parce que vous ne chantez ni récitez ces vers infâmes.

287. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Ce Drame, parole de Quinaut, musique de Lulli, fut regardé comme un chef-d’œuvre, il eut le plus grand succès. […] Il seroit utile d’établir de pareilles fêtes parmi les garçons, du moins de les célébres alternativement entre les garçons & les filles, les mœurs des uns ne sont pas moins nécessaires que les mœurs des autres ; il est vrai que dans plusieurs Colléges on leur distribue des prix à la fin de l’année ; que l’on a des croix & des places distinguées dans les classes ; mais toutes ces couronnes ne regardent que leurs progrès dans les lettres ; il n’est point de récompense pour la vertu, elle demeure obscure, tandis que souvent on a tous les honneurs pour avoir bien fait un thême.

288. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Cette passion insensée qui fait des ravages incroyables dans le monde, ce feu d’enfer qui enflamme le cercle de la vie de la plupart des enfants d’Adam, l’impureté dont saint Paul ne veut pas que le nom même soit prononcé parmi des Chrétiens, parce que son image est contagieuse, ou si l’on est obligé d’en parler, ce ne doit être qu’avec horreur, qu’en la flétrissant, la traitant avec exécration comme une maladie honteuse qui ravale l’homme à la condition des bêtes, ce vice, dis-je, y est transformé en vertus, il est mis en honneur et en crédit, regardé comme une belle faiblesse dont les âmes les plus héroïques ne sont pas exemptes, et qui leur sert d’aiguillon pour entreprendre les choses les plus difficiles, on s’y remplit du plaisir qu’on se figure à aimer et à être aimé, on y ouvre son cœur aux cajoleries, on en apprend le langage, et dans les intrigues de la pièce les détestables adresses que l’auteur suggère pour réussir, or n’est-ce pas là une idolâtrie dont se souille le cœur humain ? […] Quoi une sainte, pure comme un Ange, qui avait reçu de Dieu un esprit solide et une horreur extrême de tout ce qui blesse la pudeur faillit à se perdre sans retour, si Dieu ne l’eût regardée des yeux de sa miséricorde, et n’eût ouvert les siens sur l’abîme où elle se précipitait, et vous qui êtes plus faibles que des roseaux, plus fragiles que du verre, vous prétendez que vôtre chasteté ne court aucun risque en vous enivrant de ces folies.

289. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

C’étaient des femmes qui se présentaient au public dans un état indécent : qu’on regarde, ou plutôt qu’on ne regarde pas nos Actrices, qu’on n’écoute pas leurs conversations, qu’on ne suive pas leurs démarches, on rougirait des Majuma Français, célébrés, non au mois de mai, mais toute l’année.

290. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Rousseau avance pour la seconde fois, qu’il nous dise s’il regarde le rôle de Caton, dans la tragédie d’Adisson, comme déplacé au théâtre ? […]  » O vous, qui regardez la justice et la vérité comme les premiers devoirs de l’homme, êtes-vous juste et vrai dans ce moment ? […] Je vais approfondir ce qui regarde la Comédie, les Mœurs des Comédiens, et l’Amour, ce sentiment si naturel et si dangereux, qui est l’âme de nos deux Théâtres. […] Il hait le crime, déplore l’erreur, aime la bonté, respecte la vertu, et regarde les vices répandus dans la société, comme un poison qui circule dans le sein de la nature humaine. […] Rousseau, qui connaît si bien le danger des passions, à regarder cette froideur comme un vice ?

/ 496