A ce titre le théatre a droit de monter sur le tribunal. […] Après avoir entendu son arrêt, elle se mit à sa toilette, se fit magnifiquement parer ; & superbement habillée, elle monte sur l’échaffaut, comme sur le théatre, y rit, y pleure, comme une folle. […] Il a tant de goût pour le théatre, qu’il place souvent la comédie dans les amours de son héroïne, même avant qu’elle montât sur le trône. […] Il en vouloit au trône d’Elizabeth plus qu’à son cœur, & ne se servoit de sa faveur que comme d’une échelle pour y monter. […] Elle monta sur le balcon où étoit la musique, y joua du clavecin, & chanta une chanson Françoise à l’honneur d’Henri, & pour faire voir qu’elle n’étoit pas si vieille, elle mena l’Ambassadeur à la chasse, & voulut courir à cheval avec lui.
Dieu se se joua de tous ces projets ; Elisabeth survécut à Marie, monta sur le trône, refusa la main de Philippe, & détruisit la religion catholique. […] Voici l’histoire, le vrai crime de Don Carlos fut l’hérésie & la révolte : impatient de monter sur le trône, il ambitionnoit la souveraineté des Pays-Bas, alors en guerre avec Philippe ; Les Députés pour faire diversion l’avoient demandé au nom de leur pays, avoient promis de le reconnoître ; il s’éloignoit d’un père & d’un Roi, à son gré trop sévère qui s’opposoit à ses passions. […] Elle n’étoit pas si difficile pendant le règne de sa sœur, elle eut volontiers épousé Devonshire, si Marie l’eut permis, & si Devonshire l’eût osé ; elle s’engagea avec Milord Strafford ; cet homme hardi & puissant chassé par la Reine, s’étoit réfugié en France, Elisabeth entretenoit avec lui des intelligences, elle le fit revenir, & lui promit de l’épouser, s’il vouloit faire une conspiration pour monter sur le trône ; il s’empara de quelques places, prit la qualité de Roi, & se donna pour mari de la Princesse, il fut pris & décapité, Elisabeth devoit l’être avec lui, elle y étoit condamnée ; Philippe lui sauva encore la vie, tant de revers la dégoûtèrent du mariage, & firent enfanter ce brillant système de virginité qui fit donner le nom à la Virginie, & mérite de figurer sur le théatre de la foire. […] Il y eut bien des sortes de prétendans, tous pour monter sur son trône ; car à l’exception de Devonshire, aucun ne l’aima ; plusieurs de ses Sujets aspirèrent à sa main, elle les dédaigna, & quoique des regards tendres, des petites caresses, des mots obligeans, en un mot le manège d’une coquette les retint à son service, & les empêcha de former de parti, elles les en croyoit indignes. […] Le Chancelier Bacon, Protestant célèbre par son génie & par ses injustices, monta sur le théatre avec elle, & lui dit d’un air patelin & mystérieux : Il y a encore quatre prisonniers pour religion qui ne sont pas delivrés, Mathieu, Marc, Luc, & Jean, ils attendent leur liberté avec impatience.
On alloit dans les forêts, dont le silence, l’horreur, l’obscurité aidoient à monter l’imagination. […] On y monte par une grande estrade de dix ou douze marches, le Prédicateur va se placer sur un fauteuil, d’où il fait son discours, tantôt assis, tantôt de bout. […] Seize chevaux montés par des prisonniers enchaînés, tous jeunes & bien faits, les cheveux épars, environnés de gardes, qui ont une mine affreuse, les menacent, & les frappent.
Qu’on se rende justice, les Marquis qui courent le bal, déguisés de mille manieres les plus ridicules qu’ils peuvent imaginer, ceux qui montent sur le théatre de société pour jouer toute sorte de rôles les plus comiques, Arlequin, Pantalon, Scaramouche, &c. tous ces gens-là sont-ils plus sages ? […] Il se mêle au parterre, il monte sur le théatre, il fait tous les exercices d’un histrion avec plus d’ardeur que les Comédiens. […] On lui tenoit des chevaux prêts dans le voisinage ; il monte à cheval, & s’enfuit.
Aussi de voir GUILLOT-GORJU monter sur le Théâtre, il n’est pas si étrange que si on y voyait monter un Eléphant pour jouer la Comédie.
Voilà, Mademoiselle, le grand cheval de bataille de votre habile Jurisconsulte, il auroit dû jetter les yeux sur la Glose qui est en marge ; elle établit une différence décisive entre celui qui représente pour son plaisir, & ceux qui montent sur le théâtre pour en tirer du profit ; ceux-ci sont tous notés d’infamie, sans exception, parce qu’ils divertissent le monde à prix d’argent, par le spectacle de leur personne, quia mercedis causâ ludibrium sui faciunt : Il n’en est pas de même des Musiciens qui jouent des instrumens en présence de plusieurs personnes, dès qu’ils le font gratuitement pour s’amuser, comme le Roi David, cet exercice ne les deshonore pas.
Et lorsque par toi seul soutenu, rassuré, Il voit monter sa gloire au suprême degré ; Tu disparais, tu veux faire un plus noble usage Des talents que le ciel t’a donnés en partage.
Pour moi si j’ai jamais quelque juridiction sur ce livre par une seconde impression, je ne le traiterai pas si favorablementc ; et je n’oserais dire à quoi monteraient les corrections que j’y pourrais faire, si j’en avais le loisir, tant il y a de choses à observer, quand on veut éviter la négligence de style.
Il en est qui l’attachent aux branches des arbres, & montent par elle jusqu’au sommet, & se jettent sur leur proie. […] Ces queues font sur-tout un effet admirable, lorsqu’à l’Opéra quelque Déesse monte au Ciel ; ou en descend. […] Les Magistrats la baissent en entrant dans le chœur des Chapitres, pour assister aux cérémonies ecclésiastiques, & quand ils montent sur le tribunal, où ils sont censés en présence du Roi, au nom duquel ils prononcent, comme dans le lit de justice, où les queues des plus grands Seigneurs sont traînantes, même celles des Evêques, Ducs & Pairs ; comment ne le seroient-elles pas à l’Eglise devant le Roi des Rois ?
Un jeune libertin, ou charmé du spectacle, ou séduit par quelque Actrice, se joint à une Troupe, court avec elle, monte sur le théâtre. […] Mais les Supérieurs ne se conformeraient-ils pas mieux aux canons de n’y laisser jamais monter que des laïques ? […] Tandis que ces mêmes remords ne l’empêchent pas de monter sur le théâtre, d’avoir des intrigues, de vouloir la cassation de ce même sacrement qu’elle respecte si fort, et de se présenter sans rougir à l’audience, comme coupable d’une profanation envers l’Eglise, d’une supposition de domicile envers la justice, d’une mauvaise foi envers un mineur, d’un concubinage de cinq ans, si par la fraude, et de sa connaissance, il n’y a pas eu de vrai mariage : une femme de soixante-cinq ans, nourrie dans les intrigues, vouée à l’inconstance, après une habitation de cinq ans, entreprendre de détruire son mariage, et ne pas craindre de s’exposer à la dérision du public qu’elle scandalise !
» Il n'est rien de si fastidieux que de voir seize fois par an le Mercure, ouvrage avoué par l'autorité publique, employer quarante ou cinquante pages au détail de toutes les folies qui paraissent sur les théâtres, et à l'éloge de tous ceux qui y montent, et quels éloges ? […] L'Officier qui donne les ordres, le Soldat qui monte la tranchée, le Magistrat qui juge un procès, le Médecin qui visite un malade, une mère qui instruit ses enfants, sont gens très sérieux et font des actions très sérieuses. […] Quand j'entre dans quelqu’une de ces compagnies, il me semble voir une volière pleine de petits oiseaux, ils montent, descendent, s'agitent, s'élancent, chantent, béquettent ; la vue en est fatiguée.
» Ô impiété, pouvons-nous dire en l’imitant, vous avez fait monter la vertu sur le théâtre, et vous en avez fait une comédienne !
La raison d’apprendre aux Enfants à déclamer, et de leur inspirer cette hardiesse honnête, nous paraît très faible, et il est fâcheux de dire et difficile de persuader, que l’on ne puisse apprendre l’un, ni se donner l’autre, que sur un Théâtre sur lequel on ne paraît qu’une ou deux fois au plus en sa vie, et sur lequel il serait très honteux de monter dans un âge plus avancé.
On reprochait à César, comme une grande faute, d’avoir obligé Laberius, Chevalier Romain, qui avait un talent singulier pour contrefaire les gens, et qui avait composé quelque comédie, de monter sur le théâtre et de jouer sa pièce. […] Lors même que l’indécence de quelques Empereurs a laissé monter les Chevaliers et les Sénateurs sur le théâtre de Rome, ce désordre n’a jamais passé à l’armée.
Das le 2. il propose les preuves du Comédien, pour autoriser l’usage de faire monter les femmes sur le Théâtre, et les y faire parler d’amour ; il met en poudre ces preuves, et établit solidement que cet usage est très criminel et très dangereux ; ce qu’il continue de faire dans le Chapitre 3. où il estime ce point décisif contre la Comédie. […] » Le Comédien ne doit jamais exprimer la tendresse d’un amant, ni par paroles ni par gestes, non pas même pour faire voir le sort infortuné de l’impureté ; le moindre haleine se communique, les esprits dissipés n’entendent pas en sûreté l’histoire des passions d’autrui : qu’aucune femme ne monte sur le Théâtre, que son habit même n’y paraisse pas.
Or le rouge qui est à la mode, depuis cinquante ans, & que les hommes même mettent avant que de monter sur le Théâtre1, nous empêche d’appercevoir les changemens de couleur, qui dans la nature font une si grande impression : mais le masque des anciens Comédiens cachait encore l’altération des traits, que le rouge nous laisse voir2.
Mais comme ils furent corrompus par la licence des Poètes, et par la mauvaise conduite des Acteurs, les Rois jetèrent l'infamie sur ceux qui montaient sur le Théâtre, où l'on avait porté tant de dissolution.
C’est là que la volupté entre par tous les sens, que tous les arts concourent à l’embellir, que la poésie ne rime presque jamais que l’amour et ses douceurs ; que la musique fait entendre les accents des passions les plus vives ; que la danse retrace aux yeux ou rappelle à l’esprit les images qu’un cœur chaste redoute le plus ; que la peinture ajoute à l’enchantement par ses décorations et ses prestiges ; qu’une espèce de magie nous transporte dans les pays des fées, à Paphos, à Cythère, et nous fait éprouver insensiblement toute la contagion de l’air impur qu’on y respire ; c’est là que tout nous dit de céder sans résistance aux attraits du penchant ; c’est là que l’âme amollie par degrés perd toute sa force et son courage ; qu’on languit, qu’on soupire, qu’un feu secret s’allume et menace du plus terrible embrasement ; que des larmes coulent pour le vice, qu’on oublie ses vertus, et que, privé de toute réflexion, réduit à la faculté de sentir, lié par de honteuses chaînes, mais qui paraissent des chaînes de fleurs, on ne sait pas même s’indigner de sa faiblesseau. » Aussi Riccoboni, auteur et comédien tout à la fois, après être convenu que, dès la première année qu’il monta sur le théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile que la suppression entière de tous les spectacles.
« LE Théâtre, dit l’Abbé d’Aubignac, étant peu-à-peu & par dégré monté a sa dernière perfection, devint enfin l’image sensible & mouvante de toute la vie humaine.
Une infinité d’Ecclésiastiques de tous les rangs, depuis la premiere Dignité jusqu’au dernier Bedeau, ose y paroître couvert de poudre, & même monter à l’Autel, quoique le nombre de ceux qui y montent soit petit, un Prêtre curieux de sa parure, a peu de goût pour célébrer la sainte Messe, & il fait bien. […] L’une pour les Dames qui montent à cheval, vêtues en Amazones ; chacune des autres a sa destination.
Dans les petits hôtels un théatre à demeure est incommode, il occupe un appartement ; il sera bien plus agréable d’avoir un théatre dans une armoire, qu’on montera & démontera, selon le besoin. […] Chacun va acheter sa maison toute faite, la fait placer & monter où il veut, dans deux heures il est logé : il l’a fait avec la même facilité transporter ailleurs quand il veut changer de gîte. […] L’Entrepreneur, pour célébrer à sa maniere la fête de la Victoire, fit construire un petit vaisseau monté sur quatre roues, comme un carrosse, garni de poupées pour marelots : il le fit rouler, comme les vaisseaux de la Religion voguent sur la Méditerranée.
Celui-ci, qui s’étoit monté sur le ton de la dévotion, ne crut pas pouvoir mieux la montrer qu’en se déclarant contre le théatre & ses appartenances (p. 2. pag. 56.). […] La lune est son étrier quand il monte à cheval (& comme il faut deux étriers, Saturne ou Jupiter est le second). […] On est monté sur ce ton en France, on se pique de galanterie, c’est-à-dire on aime les femmes, on veut les séduire & se vanter de ses bonnes fortunes.
Après la piece les Comédiens la firent monter sur le théatre avec l’Abbé femme. […] Dans cet état on court les rues, on va au spectacle, on monte à cheval, on prend des leçons à l’Académie, on conduit un cabriolet, &c. […] Les Grecs ne faisoient pas monter les femmes sur la scène, mais des hommes habillés en femme, ce qu’on a long-temps imité en France, & ce qui est moins dangereux pour les mœurs.
Quelque attention qu’on voulût avoir, que l’on n’a jamais, et que l’on ne veut pas avoir sur le choix et l’éducation des débutantes, en qui l’on ne demande que les talents et les grâces, c’est-à-dire les dangers et les moyens de séduction, bientôt les leçons et les exemples les monteraient sur le même ton. […] On ne peut forcer personne à monter sur le théâtre, ni l’empêcher de le quitter ; libre ou esclave, fils ou étranger, ni père ni maître n’ont ce droit : « Nemini liceat ancillam vel libertam invitam in scenam pertrahere, nec converti volentem prohibere. » Se fût-elle engagée par contrat, eût-elle donné des cautions, ni elle ni ses cautions ne peuvent être obligées même d’en substituer une autre. […] Tout cela est purement personnel ; mais qu’on en ait fait une loi, que pour tout ce qui entre ou sort de ce tripot, il faille monter jusqu’au Trône, et que le Monarque se montre difficile pour laisser la liberté de se retirer, il faut en vérité que la Clairon attache bien de l’importance à son métier et à sa personne, pour se flatter que la Majesté royale s’occupe de ces grands événements.
Il dit, dans un autre endroit : « Je proteste que, depuis la première année que j’ai monté sur le théâtre, il y a déjà plus de cinquante ans, je l’ai toujours envisagé du mauvais côté, & que je n’ai jamais cessé de desirer l’occasion de pouvoir le quitter. » Le P. […] Sans cet arrêt, Floridor se fût trouvé dans le cas de ce chevalier Romain qui, après avoir été forcé, par l’empereur, de paroître sur le théâtre, dit : J’y suis monté chevalier Romain, & j’en descends Histrion.
Tout empire : le luxe introduisit la licence, le théâtre leur donna des ailes, elles vengèrent l’univers vaincu : « Sævior armis, luxuria incubuit, victumque ulciscitur orbem. » Enfin sous les Néron, les Caligula, les Héliogabale, le désordre étant monté à son comble, le spectacle, qui en fut toujours et un effet et un principe, ne connut plus les lois de la pudeur, jusqu’à ce que les Empereurs Chrétiens éteignirent cet incendie, ou plutôt jetèrent quelque poignée de cendres sur ce brasier, en le renfermant dans certaines bornes de bienséance. […] Ses crimes sont montés jusqu’au ciel ; qu’elle soit aussi profondément confondue qu’elle s’est impérieusement élevée ; que ses tourments répondent à ses délices, sa misère à son opulence, ses larmes à sa joie profane, son désespoir à sa présomption : « Quantum in deliciis fuit, tantum date illi tormenta. » Tous les peuples, saisis d’étonnement, s’écrieront : Malheur, malheur à vous, infâme prostituée, si fière de vos attraits, de vos talents, de vos parures, de votre gloire, de votre volupté ; dans un moment vous ne serez plus.
Vous venez de voir que, suivant la pensée de Riccoboni, les sentiments les plus corrects changent de nature en passant par la bouche des Acteurs : bien entendu qu’il y comprend aussi les Actrices, à qui il nous apprend13 qu’Innocent XI défendit de monter jamais sur aucun Théâtre ; c’est nous dire assez qu’à Rome on est sur cet article plus sévère qu’en France. […] Monter le premier à une brèche au risque de sa vie, se présenter avec assurance à la tête de sa troupe vis-à-vis un bataillon serré qu’il s’agit d’enfoncer, est sans doute un acte de bravoure.
Cicéron dans l’Oraison pro Quinctio, parlant du Comédien Roscius, dit qu’il était si habile dans son Art, qu’il n’y avait que lui seul qui fût digne de monter sur le Théâtre ; et que d’ailleurs il était si homme de bien, qu’il n’y avait que lui seul qui n’y dût point monter. […] Cet exemple ne doit point passer sans explication, de peur qu’après la lecture de votre Écrit, ceux qui montent sur le Théâtre ne se mettent dans l’esprit, que leur état est aussi bon que celui des personnes qui travaillent à vivre dans une exacte piété, et dont vous ne parlez pas avec grand honneur sur le fait des aumônes. […] Mais ne leur donnons point cette espérance tant qu’ils monteront sur le Théâtre ; et ne les flattons point de leurs bonnes œuvres prétendues : quand ils distribueraient tous leurs biens aux pauvres ; quand ils transporteraient les montagnes, cela ne leur servira de rien, s’ils n’ont la charité : Mais l’ont-ils ? […] Mais pourrai-je me taire, et m’empêcher de parler contre l’impiété des Théâtres, pour faire rentrer en eux-mêmes ceux qui y montent au péril de leurs âmes ? […] C’est ainsi que l’Église est en possession d’en parler o : Je pourrais produire autant de témoins de ce que j’avance, qu’il y a de Prédicateurs qui montent dans les Chaires, puisque tous d’une commune voix s’élèvent contre ce dérèglement.
De Pélerins, dit-on, une troupe grossiere, En public, à Paris, y monta la premiere, Et sottement zélée, en sa simplicité, Joua les Saints, la Vierge, & Dieu par piété.
Et comme il est plus aisé de descendre du grand au moindre, que de monter de celui-ci à celui-là, on peut d’avance leur répondre qu’alors ils partageront la gloire des maîtres de l’art, qui nous ont laissé des chefs-d’œuvres dans la Tragédie de pure action, & dans la Tragédie épisodique.
Celui qui se résout à monter sur le Théâtre, s’applique d’abord à étudier les gestes, les grâces de tel Acteur célèbre ; il s’éfforce de saisir la Nature.
Lorsque nous sommes arrivées chez moi, une calèche me dérobait si bien aux regards, que personne de la maison ne m’a reconnue : nous sommes montées pour attendre Mr.
Ainsi ceux qui montent sur le Théâtre, sont moins coupables, au sentiment de saint Chrysostome, que ceux qui leur applaudissent, et les approuvent : « Otez les Spectateurs, et vous ôterez les Acteurs. » In Epist[ola]. ad Eph[ésii]. hom[ilie]. 17.
Les comédiennes, montées sur le théâtre à la place des passions, en secouant les torches de l’impureté sur les spectateurs, en feraient jaillir sur votre cœur des étincelles que vous ne pourriez pas facilement éteindre.
Il y a plus de vivacité, de sensibilité, de passion, d’invention, de finesse, il semble que les organes & les imaginations sont plus montées sur le ton du théatre ; cet avantage est médiocre, la Réligion & la vertu ne le lui envieront jamais. […] Avant son Exaltation sa vie étoit assez décente, il évitoit le scandale & l’éclat : n’ayant plus rien à ménager, quand il fut monté sur le St. […] Bibiana dépouillé de ses lauriers reprit son premier metier ; il fit répresenter à grands frais des comédies dans une salle magnifique du Vatican, où les décorations changeoient à chaque acte, on ne s’y mettoit en peine que d’y faire rire, & cet homme qu’on dit avoir chassé les histrions pour réformer la comédie y faisoit jouer les piéces les plus licencieuses : on invitoit même les enfans des meilleures maisons à monter sur le théatre & y servir d’Acteurs. […] Ainsi fit-il perdre la tête à son sécretaire Tarassoni insatué de la musique, où il n’entendoit rien ; jusqu’à l’établir Surintendant de la musique, & chef de tous les Musiciens de Rome ; & au poëte Burabassi, jusqu’à le faire entre en triomphe dans Rome, monté sur un Elephannt ; & inviter tous les poëtes d’Europe à se rendre à la Fête, & lui mettre la couronne poëtique sur la tête, & donner un grand festin à lui, & à tous les poëtes, dans le Palais du Vatican ; cette farce eut un dénouément tragique, l’Elephant, éffarouché du bruit des acclamations jetta le poëte par terre, & changea les lauriers en ciprès.
On appelle cette échelle de cordes, l’echelle de Jacob , pour monter au paradis d’amour . […] C’est un instrument de musique monte sur des tons plus ou moins doux ou forts. […] Lucain & Corneille, Euripide & Racine, Plaute & Moliere étoient montés à l’unisson. […] Hic est pampineis viridis modo vesujus umbris, Presserat hic madidos nobilis uva lacus, Hæc juga, quam Nicæ colles plus Bachus amavit, Hoc nuper Satiri monte dedere choros ; Hæc Veneris sedes Lacedemone gratior illi, Hic locus Herculeo nomine clarus erat.
Je vois bien que la liberté que je prends de vous parler ainsi, vous blesse, mais je le fais exprès ; afin que ces blessures vous deviennent salutaires, et qu’elles vous fassent enfin quitter une conduite si indécente à des Chrétiens ; et si déréglée. » « Je monte aujourd’hui en chaire tout triste et tout abattu, dit-il encore dans une autre Homélie, Hom. 40. in Genes. […] Et si les Comédiens sont infâmes, pour monter sur le théâtre. […] Mais, me direz-vous, les enfants même de qualité, ne doivent-ils pas être déclarés infâmes, comme le sont les comédiens, puisqu’ils montent aussi bien qu’eux sur le Théâtre. […] Car outre les pièges qui ne se trouvent pas dans les Pièces que représentent des Ecoliers sous des Régents sages et pieux, c’est la nécessité qu’il y a de les accoutumer à paraître en public, qui les fait monter quelquefois sur le Théâtre, au lieu que c’est l’intérêt ou le plaisir, ou la vanité qui portent les comédiens à s’y produire.
Gresset rend compte de ses scrupules pour autoriser son abjuration du Théâtre, le Public me permettra sans doute de lui rendre compte des motifs qui m’ont porté moi à monter au Théâtre et de ceux qui m’engagent à persister dans l’état de Comédien. […] Je ne prévoyais point que cela dut arriver si tôt et l’impatience que j’avais de n’être plus à charge à mon Père, me rappelait au projet de monter au Théâtre. […] Or la scène s’est purgée des reproches qui l’avaient fait condamner, il est donc permis d’y monter et je ne sais si je ne puis pas à mon tour reprocher un scrupule indiscret, un orgueil très peu chrétien ou même de l’inhumanité à ceux qui par leurs décisions particulières, donnent aux décrets de l’Eglise une extension qu’ils n’ont pas. […] Que des traces du monstre on purge la Tribune, j’y monte.
D’où il infère que les Lois Civiles en notant d’infamie ceux qui montent sut le Théâtre pour exercer Artem Ludicram, n’imposent cette peine qu’aux Bouffons, et non pas aux Comédiens. […] Et pour peu d’intelligence qu’on ait de la Jurisprudence, on ne peut douter que tous ceux qui montent sur le Théâtre pour le gain, ne soient notés d’infamie par les Lois. […] Qu’on ne gardait pas seulement l’ancienne coutume, qui ne contraignait aucun citoyen à s’y trouver, ni à monter sur le Théâtre ; Mais que foulant aux pieds les lois de nos Ancêtres, nous donnions entrée chez nous aux vices des étrangers ; afin que Rome fût le réceptacle de toute sorte d’ordure, et de corruption. […] Que les principaux sous ombre de faire des versets et des harangues montaient déjà sur le Théâtre ; et qu’il ne leur restait plus qu’à descendre tout nus en l’arène, et de prendre le Ceste au lieu de la cuirasse, et de l’épée. […] Que les principaux sous ombre de faire des vers et des harangues, montaient déjà sur le Théâtre : et qu’il ne leur restait plus qu’à descendre tout nus en l’arène, et de prendre le Ceste au lieu de la cuirasse et de l’épée.
Mais de voir un Théologien entreprendre de justifier en même temps ceux qui travaillent pour le Théâtre, ceux qui y montent et ceux qui y assistent ; qui peut n’en être pas surpris ? […] N’est-ce pas aussi à cause de cela, que dès qu’on voit une jeune fille monter sur le Théâtre, on dit d’abord, c’est une fille perdue ? […] Cela me fait souvenir d’une fille qu’on a vu monter sur le Théâtre de l’Opéra il y a quelques années. […] Quand on aura mis votre Théâtre sur le même pied que celui des Collèges, il n’y aura pas sans doute plus d’infamie dans la suite de monter sur l’un que sur l’autre. […] Que dis-je, un simple Artisan pour peu de cœur et d’honneur qu’il eût, voudrait-il épouser une fille qui montât sur le Théâtre ?
Leur Cicéron louant un certain Comédien nommé Roscius, n'a-t-il pas dit qu'il était si habile dans son art, qu'il n'y avait que lui seul qui fut digne de monter sur le Théâtre; et que d'ailleurs il était si homme de bien, qu'il n'y avait que lui seul qui n'y dût point monter, marquant par-là, en termes bien exprès, que le Théâtre est si infâme, que plus un homme est vertueux, plus il doit s'en éloigner.
Le monde s’est épuisé pour les embellir ; le Pérou a fourni les métaux, Golconde les diamans, l’Espagne le vermillon, l’Italie la céruse : tous les arts y ont prêté leurs savantes mains, ils ont tissu les étoffes, broyé les couleurs, monté les pierres précieuses, composé les parfums, formé les boucles ; plus de trente métiers sont employés à la parure d’une femme, c’est le chef d’œuvre des Arts & des Sciences, qu’y trouverez-vous de bon ? […] Pour favoriser la population des Nains, ce Prince si grand & si petit qui a joué tant de rôles sur la scène du monde, fit en 1710 une fête solennelle sans exemple dans l’histoire, ayant eu la fantaisie de voir un mariage de Nains, il en assembla soixante-douze pour la cérémonie, qu’il fixa au 24 novembre : la veille, deux Nains de taille égale, richement vêtus, se mirent dans une petite voiture à trois roues, tirée par un petit cheval orné de rubans de différentes couleurs, & allèrent précédés de deux Maréchaux Nains, montés sur de très-petits chevaux, inviter ceux que l’Empereur vouloit admettre à la nôce ; le lendemain tous les Nains étant assemblés, la procession défila vers l’Église de la Forteresse où le mariage devoit être béni par le plus petit Papa (Prêtre Grec) qu’on avoit pu trouver dans l’Empire : un Maréchal Nain portant un bâton orné de rubans, ouvrit la marche, il précédoit le fiancé & la fiancée qui marchoient devant l’Empereur, les Ministres, les Knées, les Bojards, les Officiers & les autres personnes de la Cour ; les soixante-dix Nains restans venoient ensuite, ayant un Nain à leur tête, & marchant deux à deux ; la procession étoit suivie d’une foule immense, contenue par les Soldats de la garde. […] 8.° La beauté est un diamant, il est par lui-même brute, il faut le polir, il est permis de le faire ; le fard est le poli du visage, le Baigneur, la femme de chambre sont le jouaillier qui le porte à l’Orfévre qui le monte.
Après avoir promené la danse d’un pôle à l’autre, Cahusac la fait monter sur le théatre, c’est-à-dire sur son trône. […] Je ne sais comment Cahusac en fait un crime à Trajan, & le traite d’homme médiocre que Pline a loué en courtisan, & qu’il auroit dû blâmer en Philosophe, puisque, de l’aveu de toute l’antiquité, ce fut un des plus grands Princes qui soient montés sur le trône des Césars. […] Il étoit à danser quand on lui apprit la prise d’Amiens par les Espagnols ; Gabrielle d’Etrées, qui dansoit avec lui, fondit en larmes : Ma Maîtresse, lui dit-il, il faut monter à cheval pour faire un saut.
A la premiere l’Empereur monté sur un cheval armé de toutes pieces & richement harnaché, fit plusieurs allées & venuës sur ce Pont, la Couronne en reste, la hache à l’arçon, le bouclier au bras, & l’épée au costé.
Si les filles qui sont de la race infâme des Comédiens refusent de monter sur le Théâtre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foi, et de la Loi de la très sainte et vénérable Religion des Chrétiens, pour la garder toujours inviolablement ; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grâce spéciale, de ne point exercer cet honteux métier, jouissent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comédiens.
» « Le Régiment de Saint-Gervais avait fait l’exercice, et selon la coutume, on avait soupé par compagnies : la plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent après le souper dans la Place de Saint-Gervais, et se mirent à danser tous ensemble, Officiers et Soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient montés les Tambours et Fifres, et ceux qui portaient les flambeaux.
On voit même des hommes possédés d’une ambition si furieuse, qu’ils tenteront tous les moyens possibles quoique abominables en méchanceté pour monter au faîte de la grandeur, quand ils seraient assurés d’en descendre par le précipice ; ils ne se soucient pas comment la vie se termine, pourvu qu’elle se passe dans l'éclat, car ils n’y voient rien pire que la mort qui la finit.
Ce Roscius a laissé un nom si célebre qu’il mérite dans l’Histoire du Théâtre une place d’autant plus honorable, que fameux par sa supériorité dans sa profession, & par une probité rare dans sa profession, il a reçu de Ciceron ce grand éloge, qu’il paroissoit seul digne de monter sur le Théâtre, & seul digne de n’y pas monter.
De sorte qu’on appelle Comédien, celui qui monte sur un théâtre et qui par le Rôle, dont il s’est chargé, aide aux autres à y représenter publiquement quelque Pièce dramatique, afin de divertir le peuple, et de gagner par là de quoi subsister. […] à la condamnation et à la honte de tous ceux qui montent sur le théâtre pour gagner de l’argent.
Car il écrit en termes exprès que le Théâtre des Grecs était beaucoup moins avancé dans l'aire ou parterre que celui des Romains, parce que chez les premiers les Artisans de la Scène, c'est-à-dire proprement les Histrions, Mimes et Bateleurs ne montaient point sur l'avant-scène pour faire leurs plaisanteries ; mais qu'ils jouaient tous sur l'Orchestre.
Il s’y est perpétué, il est monté jusqu’au comble. […] Elles avoient dans leur voyage dansé, chanté, fait l’amour, donné par tout des fêtes brillantes, des ballets, des mascarades, des comédies, moins bonnes sans doute que celles de Moliere, mais les meilleures du temps : c’étoit leur exercice ordinaire, & la belle éducation qu’elles avoient reçue par les soins de la Reine, qui vouloit les faire monter avec honneur sur la scene. […] Deux Papes & plusieurs Cardinaux l’avoient faite monter sur le trône. […] Vous auriez vu quarante à cinquante Demoiselles la suivre, montées sur de belles baquenées enbarnachées ; & elle se tenoit à cheval de si bonne grace que les hommes n’y étoient pas mieux.
les Spectacles, tels que nous les voyons aujourd’hui, plus criminels encore par la débauche publique des créatures infortunées qui montent sur le Théâtre, que par les scènes impures ou passionnées qu’elles débitent, les Spectacles seraient des œuvres de Jésus-Christ ? […] Elles montent sur le Théâtre en faveur de la musique, et y parlent plus haut que nos lois ! […] Nous instruisons un moment, mais nous avons longtemps séduit ; et, quelque forte que soit la leçon de Morale qui termine la pièce, le remède est trop faible et vient trop tard. » Louis Riccoboni, célèbre acteur du Théâtre italien de Paris, auquel il renonça par principe de religion, convient, dans l’un de ses ouvrages imprimé en 1743 et 1767, que, dès la première année qu’il monta sur le Théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté.
Si jamais il monte en chaire, on comparera les deux apothéoses de Moliere & de St. […] Cette chanson est du moins dans l’esprit de la fête, dans le caractère du héros, j’ aime mieux Moliere, ou que j’aime mieux Moliere ; ce refrain est assurément plus convenable que tous les traits augustes, que la couronne des mœurs, que l’immensité, que l’éternité, que l’espace attendus, que l’immensité resserrée, l’aîle du tems qui plane, la demeure du sort, & tout ce fatras où l’auteur ne s’entend pas lui-même, & dont Moliere seroit bien étonné de se voir offrir le burlesque hommage : Quid dignum tanto feret hic promissor hiatu, Parturient montes, nascetur ridiculus mus. […] Qui force le particulier de monter sur le théatre, ou d’aller au parterre ?
Le besoin d’argent me le fit pourtant reprendre pour quelques jours ; je fis de l’orviétan, & j’allois de bourg en bourg, de village en village, avec mon valet monté sur un palefroi, couvert d’un habit antique, débiter mes remedes. […] Je montai sur le théatre pour me faire connoître, & lui demandai quelque secours dont j’avois grand besoin. […] Tels sont tous les Comédiens, des gueux ou des débauchés, que la misere & le vice font monter sur la scene.
Il aspira au trône de Constantinople, il y monta par des crimes, il s’y maintint par des cruautés, il fit mourir son pupille, & comme il étoit naturellement sanguinaire, il se plaisoit à voir, à multiplier, à rendre plus douloureux les supplices des ennemis vaincus & des criminels condamnés. […] Les romains la firent monter sur la scène : elle y fit peu de progrès ; ce peuple étoit trop sérieux. […] Celle de Paris s’adoucira, & bientôt ses docteurs, régens, monteront sur le théatre, Pierre Lombard, Cujas, Hypocrate, Aristote sortiront des coulisses & joueront quelque farce.
Cet Auteur, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le théatre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvoit s’empêcher d’avouer que rien ne seroit plus utile que la suppression entiere des spectacles. « Je crois, dit-il3, que c’étoit précisément à un homme tel que moi, qu’il convenoit d’écrire sur cette matiere. […] Innocent XI défendit aux femmes de monter sur le Théatre.
Les Ecrivains Jésuites en sont si remplis, que le style et le langage de la plupart de leurs ouvrages de littérature est monté sur le ton du théâtre. […] Polyeucte), l'Auteur de ce bon livre dit très sensément : « Corneille a fait du martyre de ce Saint le sujet d'une tragédie qui est un chef-d’œuvre dramatique ; mais les personnes pieuses ont été choquées de la liberté que le Poète s'est donné de faire monter les Saints sur le théâtre, d'altérer la vérité de l'histoire, de corrompre les vertus chrétiennes, et de mêler la tendresse de l'amour Romain à l'héroïsme de l'amour divin.
Pierre montait à l’autel, prenait le saint ciboire, se communiait lui-même, et présentait la sainte hostie aux apôtres. […] Pendant cette représentation qui durait deux heures, l’on voyait un personnage bouffon qui faisait des singeries et se moquait de la sainte Vierge qui montait au ciel ; pour exprimer sa surprise, ce bouffon se couchait par terre pour faire le mort ; se relevait ensuite, et courait avec rapidité se cacher sous les pieds du père éternel, où il ne montrait que sa tête. […] Après l’office de la messe, le chapelain de la confrérie montait à la tribune des apôtres et entonnait : assumpta est Maria in cœlum : gaudent angeli, laudantes benedicunt Dominum ; après quoi il récitait quarante vers français pour engager les apôtres à publier par toute la terre l’Assomption de la sainte Vierge, dont ils venaient d’être les témoins. […] Ils firent sortir de l’église les sonneurs qui pour la garder y avaient leur logement ; ils s’emparèrent des portes et des clefs pendant les quatre jours de la cérémonie, se rendirent enfin maîtres de tout, sonnèrent eux-mêmes à toute outrance, et ne devinrent, pour ainsi dire, raisonnables que le matin du dixième jour de mai : ils poussèrent même l’insolence jusqu’à pendre par les aisselles, aux fenêtres d’un des clochers, deux chanoines qui y étaient montés de la part du chapitre pour s’opposer à ce dérèglement…. […] Il y avait aussi une troupe d’ecclésiastiques grotesquement habillés, qui jouaient les prophètes de l’Ancien Testament, tels que Moïse, Aaron, Daniel, etc. ; venait ensuite Balaam monté sur son ânesse, qui s’efforçait à coups d’éperons de la faire avancer, mais un ecclésiastique glissé sous le ventre de l’ânesse disait pour elle à Balaam : Pourquoi me déchirez-vous ainsi avec l’éperon ?
respectable Laberius*, vous qui forcé par un ordre étrange de monter sur la Scene, conçutes tant d’horreur de vous-même pour vous être vu mêlé avec des hommes si inférieurs à votre rang, que diriez-vous de la confusion que le Théâtre a jettée dans l’ordre de nos Sociétés ?
Conviendroit-il d’aller tirer quelqu’un des petites-maisons, pour le promener dans les rues, le faire monter sur des treteaux, & le livrer à la risée du public.
On n’y voit les Comediens & les Comediennes monter sur le Theatre, que pour y parler d’intrigues de mariage & d’amourétes, & representer les passions les plus dangereuses.
Ces Comédiens ayant été avertis par les Confesseurs qu’ils ne devaient pas jouer cette Comédie, l’absolution même ayant été refusée à une des femmes qui monte avec eux sur le Théâtre, ils s’en sont plaints à leurs Maîtres, et ils en ont fait des railleries publiques.
Corneille est républicain par caractère, il est partout monté sur ce ton, c’est là son sublime. […] Vous l’êtes justement, et c’est sans attentat Que vous avez changé la forme de l’Etat, etc. » Et son complice, qui ne médite pas moins la mort de son Prince, lui dit : « Oui, j’accorde qu’Auguste a droit de conserver L’empire où sa vertu l’a seule fait monter : Il a fait de l’Etat une juste conquête. » S’il est Monarque légitime et vertueux, quel droit, quel prétexte a-t-on pour l’assassiner ? […] Et vous devez aux Dieux compte de tout le sang Dont vous l’avez vengé pour monter à son rang. » On sacrifie les plus tendres sentiments, les objets les plus chers, la vie d’un amant. […] « Cette mort que mes vœux s’efforcent de hâter, Est l’unique degré par où je veux monter.
Le voyage est long, il y a loin d’une Ursuline, d’une Visitandine à l’auteur de l’Epître à Uranie.Dans son séjour à Paris, elle fit la conquête d’un jeune poëte qui, extasié des tragédies de l’oncle et des charmes de la nièce, se monta sur le ton tragique et fit imprimer plusieurs pièces adressées à Voltaire, pour le prier d’être le mentor de tous les deux. […] Le génie et les succès de Corneille bien appréciés, ne sont donc que le ton sur lequel les guerres civiles avaient monté la nation. […] Outre les inconvénients innombrables pour les mœurs, cette plaisanterie médisante et habituelle monte l’esprit sur le ton de la licence.
Dans le Dialogue sur les lois, obligé par l’empire de l’usage de tolérer malgré lui le spectacle, il veut du moins qu’on tâche d’en prévenir les abus, il ne permet à aucun citoyen ni à aucune personne libre, de monter sur la scène, il renvoie aux esclaves et aux étrangers ce méprisable métier. […] Le théâtre anime les passions, allume la fermentation dans les esprits, et les monte sur le ton de l’indépendance, de l’orgueil, du vice, et les rend plus faciles à prendre l’impulsion qu’on voudra leur donner.
L’Historien de Rome parlant encore un peu plus bas de l’origine de ces Spectacles, dit qu’elle fut pure, mais qu’ils étoient déchus ; & que le désordre étoit presque monté jusq’uà la folie.
On ne croira jamais que le Théâtre soit le centre du bon goût, & le réformateur de nos travers, tandis qu’on verra ceux qui y montent rejettés du rang de citoyens.
Je suppose que tandis que le Peuple s’amuse à entendre un Baladin monté sur des treteaux, un Criminel condamné à un supplice douloureux, vienne à passer, le Baladin verra presque tous ses Auditeurs le quitter & courir au Spectacle tragique.
Comédiennes, Loi qui oblige celles qui ne sont pas Chrétiennes, à monter sur le Théâtre, 104.
Monteriez-vous sur la scéne, vous farderiez-vous, vous découvririez-vous le sein, si personne ne devoit vous régarder ? […] Il ne faut qu’ouvrir les yeux, pour en être témoin, elles montent sur le théatre, & en font profession.
Il fit chercher par-tout ce pied si charmant, & ayant découvert que c’étoit celui de Rhodope, il le fit monter sur le trone. […] Cet usage de suspandre à la jaretiere de jolies bagatelles, est monté à la ceinture : on y voit suspendu, avec la chaîne de la montre, une infinité de colifichets de toute espece, d’or, d’argent, d’ivoire, qu’on appelle breloques, mot pittoresque, qui représente le petit cliquetis que font ces joujoux quand on les remue.
Au lieu de phiole à chaque touche répond une cassolette qui exhale ou retient son parfum à volonté, selon qu’on baisse ou lève la soupape, & comme les odeurs montent, & que les liqueurs descendent ; au lieu du canal conducteur on met sous le clavecin une pyramide creuse ou un entonnoir renversé ; on place le nés au sommet où les odeurs vont aboutir comme dans l’orgue savoureuse, on place la bouche au bout du tuyau conducteur où les liqueurs vont se rendre ; cela ne se fait pas sans rire : un homme au bout d’un tuyau qui avale une ariette, ou à la pointe d’une pyramide qui hume une chacone, une gigue fait avec celui qui touche l’orgue, une scène très-comique, mais un grand inconvénient, c’est qu’on ne peut régaler qu’une ou deux bouches, un ou deux nez à la fois, & qu’à mesure que la liqueur s’écoule, il faut en verser des nouvelles, au lieu que l’air & la lumière fournissent sans se consumer à une foule d’auditeurs ou de spectateurs. […] Quelle est cette épouse qui monte comme la douce fumée du parfum & des aromates, de la myrrhe & de l’encens, sicut virgula fumi ex aromatibus myrrhæ & thæsis .
Le plan une fois fait, un homme d’esprit monté sur le ton du théatre, qu’il a fréquenté toute sa vie, doit écrire tout de suite, currente calamo. […] Qu’un Secrétaire écrive ses entretiens avec les Dames de sa coterie, on n’aura qu’à les lier à un petit plan, comme il lia les décorations du magasin Italien, ce sera une de ses pieces ; que sa coterie monte sur le théatre, qu’elle ait une historiette convenue, & que chacun sans se gêner parle à l’ordinaire, voilà encore une de ses pieces ; & je m’étonne qu’avec sa facilité cet Ecrivain n’ait donné trente volumes de pieces.
Ce ne sont ni les Femmes savantes, ni les Précieuses ridicules, ni le Malade imaginaire, qui nuisent ; ce sont les fripons, les libertins, les gens durs, injustes, violens, dont il faudroit purger la terre ; ce sont ces femmes hardies qui par leurs désordres enseignent à leur sexe que la pudeur est ignoble & puérile ; ces brillantes débauchées, à qui l’on pardonneroit peut-être de ruiner les fortunes, si elles ne détruisoient pas les sentimens ; ces Actrices corruptrices de la jeunesse, ces mères étrangères à leur famille, ces marâtres qui dépouillent leurs premiers enfans, ces intrigantes qui trafiquent de leurs charmes pour faire monter l’ignorance & le vice aux grandes places. […] Les Poëtes furent toujours montés sur ce ton de présomption.
Aussi est-ce aujourd’hui une pratique ordinaire de Messieurs les Curés de Paris, de ne pas donner le Viatique à un Comédien malade, s’il n’a auparavant renoncé à sa profession par un écrit public, et devant deux Notaires ; et s’il ne promet de ne plus monter sur le Théâtre. […] Rien n’était autrefois si édifiant que les assemblées des fidèles aux jours des Fêtes et des Dimanches ; rien n’était plus saint, ni plus terrible aux démons que les prières qui s’y faisaient, lesquelles étant soutenues par leurs bonnes œuvres, montaient jusqu’au Trône de Dieu, et en attiraient mille bénédictions.
C’est aussi la première et la dernière qui a osé y monter. […] Jugez s’il eût approuvé qu’on étalât, ou plutôt qu’on avilît la religion, en la faisant monter sur la scène.
C’est un prodige ; mais un prodige plus grand encore, ce sont les mœurs de Roscius, que Cicéron dans l’Oraison pro Quintio, loue si finement en deux mots qui peignent au naturel et l’Acteur et la profession : « Roscius, dit-il, a un si grand talent pour le théâtre, qu’il ne devrait jamais en descendre, et tant de probité et de vertu qu’il n’aurait jamais dû y monter. » Le livre 15 du Code Théodosien est presque tout employé à régler la discipline des théâtres, et chaque loi par les termes les plus méprisants semble n’être faite que pour marquer l’horreur qu’on en avait eue dans tous les temps : « Turpis conversatio, vulgaris vita, hac macula, hujusmodi fœces, scenicum prejudicium, etc. » Le Code Justinien, les Novelles, tous les Jurisconsultes, loin d’adoucir les expressions, semblent n’en trouver pas d’assez fortes. […] Lorsque Floridor, dont Piganiol rapporte l’exemple, fut attaqué par les traitants pour le droit de franc-fief, il ne défendit sa noblesse qu’en disant n’être monté sur le théâtre que pour son plaisir, sans faire corps avec la troupe, ni tirer aucune part des représentations.
Il ne monte pas sur un théâtre étaler son crime, il n’invite pas tout le monde à venir en être le témoin ; ses voisins, ses amis en sont instruits, ordinairement le reste du public l’ignore. […] D’où il résulte que quand même cette évaluation et cet abonnement seraient exacts et justes, ce qui n’est pas, les Comédiens ont constamment deux cents mille livres de pur profit à partager ; ce qui, ajouté aux frais, qui sont considérables, forme pour le public une dépense énorme pour l’objet le plus frivole et le plus dangereux ; sans compter le théâtre Italien et de la Foire, qui vont aussi loin, et l’Opéra qui monte beaucoup plus haut et fait beaucoup plus de dépense, et les théâtres innombrables des provinces, ce qui revient à des sommes immenses.
La passion n'est que le ressort qu'on monte pour faire agir la machine. […] Les valets, les soubrettes, les confidents ne sont que des fourbes vendus aux vices de leur maître, dont il emploie l'industrie, suit les conseils, applaudit les bons mots, récompense les honteux services : gens échappés à la potence, et très dignes d'y monter.
Quel plaisir trouvez-vous à ces turlupinades, A ces fades discours, à ces sales propos, Que débite un Pasquinb monté sur deux tréteaux ?
Il paraît bizarre, que dans un Etat Chrétien, on prêche et on écrive contre la Comédie, qu’on déclare excommuniés ceux qui font profession de monter sur le Théâtre, et qu’une foule de Chrétiens ne laisse pas de s’assembler presque tous les jours pour applaudir à ces excommuniés.
L’Opéra-Sérieux qui leur permit de monter sur son Théâtre, ne s’attendait pas qu’ils dussent lui jouer un si vilain tour.
Ce saint Docteur examine d’abord, dans l’Homélie 15. au peuple d’Antioche cette question, si c’est un péché d’aller à la Comédie, par ces paroles : « Plusieurs s’imaginent qu’il n’est pas certain que ce soit un péché de monter sur le Théâtre, et d’aller à la Comédie : mais quoiqu’ils en pensent, il est certain que tout cela cause une infinité de maux ; car le plaisir que l’on prend aux spectacles des Comédies, produit l’impudence, et toutes sortes d’incontinences.
Le Duc de Longueville, qui avoit aimé l’heureuse rivale, se trouvoit partagé entre son amante & sa femme, qui n’étoit point amoureuse de lui : il prit sagement le parti de la neutralité, & ne vit qu’avec indifférence une querelle de femme, qui, selon lui, ne valoit pas la peine qu’il montât sur le théatre. […] Le Duc se rend la nuit chez le Cardinal par une porte de derriere, & monte à son cabinet par un escalier dérobé. […] La ville de Bourges, pour se signaler, monta sur le théatre en habit d’Arlequin.
L’oracle lui répondit : Apprens à mèsurer tes pas en cadence, à monter sur la scéne, tu auras tout, tu m’aideras à depouiller quelques favoris qui abusent de mes presents. […] C’étoit sa place, elle fut d’abord comique : ou si l’on veut une scéne d’opéra ; où l’on est enlevé dans les airs par des cordes ; mais elle devint tragique pour la N. lorsque la corde se rompit, & Junon, au lieu de monter au Ciel ; se cassa la tête.
Les sentimens ne sont que l’ébranlement des organes, la danse les produit, & les communique aux spectateurs, qui sont montés à l’unisson. […] Le théatre eût bientôt monté les esprits à la satyre, à la licence & la méchanceté.
O impiété, vous faites monter la vertu sur le théatre, & vous en faites une Comédienne ! […] Une femme qui écrit met toujours son sexe sur les autels : les jolies femmes se croyant de divinités, tout leur doit & leur rend des hommages divins, pleines de cette idée & pour l’en entretenir, leur langage est toujours monté sur ce ton, elles le prêtent à tout le monde.
Ignorez vous, dit le Philosophe Mensorius, que les odeurs montent à la tête & amollissent tous les sens : Sensus omnes odores demulcent & diliniunt. […] Il est dit de la très-Sainte Vierge qu’elle monta dans le Ciel comme la fumée & la vapeur qui s’exhalent de tous les aromates & les parfums, que sa robe est toute parfumée : Myrrha & gutta & casia in vestimentis tuis ; de J.
Felix, & lui dit les larmes aux yeux & la douleur dans le cœur : Nous montons à Jerusalem, & nous allons voir la triste consommation des cheses prédites du Fils de l’homme. […] L’évêque prêchoit réellement autrefois : mais comme la sollicitude pastorale laisse rarement assez de voix pour se faire entendre dans un vaste auditoire, celui-ci fait monter en chaire.
Mais, continue-t-on, nous pouvons monter jusqu’au trône ; toutes les Cours ont leur théatre, même dans leurs maisons de campagne, qu’elles entretiennent à grands frais, des troupes de Comédiens qu’elles pensionnent, dont elles honorent les jeux de leur présence, & auxquels elles daignent quelquefois se mêler. […] Cet hypocrate peu galant, qui élevé dans les principes sauvages de la République, n’aime pas apparemment le théatre, a impitoyablement, sous peine de la vie, défendu à la Clairon d’y monter.
vous êtes une Actrice qui monte sur la scène : An saltatura scenica ad Ecclesiam pergis ? […] Vous courez de maison en maison, vous vous montrez dans les promenades, au bal, à l’Eglise, vous montez sur le théatre, vous vous offrez à tous les yeux, & vous nous croyez assez dupe pour admirer en vous une vestale qui ne cherche qu’à se défendre des téméraires aggresseurs.
Ils prenoient d’abord des leçons d’un Maître à former la voix, apellé Phonascus, & nous lisons dans Ciceron qu’avant que de monter sur le Théâtre, ils déclamoient chez eux plusieurs années, en se tenant assis & élevoient peu à peu la voix, la ramenant du son le plus aigu, au plus grave. […] Le Peuple fut d’abord effrayé de voir paroître sur un Théâtre un homme monté sur des échasses, que sa chaussure, son masque, & ses habillemens faisoient paroître si grand & si gros ; mais dans l’instant que ce Comédien éleva sa voix, tous les Spectateurs qui se crurent frappés d’un coup de tonnerre, s’enfuirent.
C’est dans ce dernier, que se montent les arlequinades, expulsées de chez Nicolet, et sans feu ni lieu, depuis l’incendie de Lazari57, bergamiste célèbre, aussi léger dans ses métamorphoses, qu’improvisateur comique et spirituel dans ses canevas, genre de pièces non écrites, dont il fit longtemps la vogue. […] [NDE] Sous l’ancien régime, les privilégiés sont ceux à qui le pouvoir accorde le droit de monter tel ou tel type de spectacle.
Je pourrois imputer ces préjugés aux déclamations des Prêtres, si je ne les trouvois établis chez les Romains avant la naissance du Christianisme, & non-seulement courans vaguement dans l’esprit du peuple, mais autorisés par des Loix expresses, qui déclaroient les Acteurs infâmes, leur ôtoient le titre & le droit de Citoyen Romain, & mettoient les Actrices au rang des prostituées…… Loin de distinguer entre les Comédiens, Histrions & Farceurs, ni entre les Acteurs des Tragédies & ceux des Comédies, la Loi couvre indistinctement du même opprobre tous ceux qui montent sur le Théâtre, quisquis in scenam prodierit, ait Prætor, infamis est a.
Je sais qu’au-delà des monts, on a de beaux Opéras, dont on se soucie peu, & qui ne servent que de carcasse pour monter une belle Musique : c’est le chant seul qui attire le Spectateur ; le sens n’est rien ; on n’entend dans les chef-d’œuvres de Métastase que des syllabes sonores.
« Les sauterelles ont été produites de la fumée du puits et de l’abîme, et sont montées sur la terre. » Et un peu après, « Et ces sauterelles sont semblables à des chevaux préparés pour le combat, et elles ont des couronnes, qui semblent dorées, sur leurs têtes. » Il conclut enfin que dans le bal se trouve la pompe du siècle, le feu de l’impureté, la superbe et la vaine gloire, et que les hommes par conséquent y deviennent ennemis de Dieu.
Sans doute, si le spectacle était ce que le font en chaire ces jeunes écervelés de séminaire, ces prêtres ignorants et fanatiques qui parlent de tout en maîtres, et qui ne savent rien, pas même leur langue à l’étude de laquelle ils préfèrent une théologie sophistique et barbare que ni eux, ni leurs maîtres ne comprennent ; si le spectacle, dis-je, était ce que le font ces hommes absurdes, il faudrait le défendre ; il serait alors tout aussi dangereux que lorsque le curé de Metz montait sur les tréteauxc ; que le cardinal Lemoine achetait l’hôtel de Bourgogne pour le donner aux comédiens Français ; que le cardinal de Richelieu reprochait aux bouffons de cet hôtel de n’être point assez gais dans leurs rôles ; et qu’enfin l’abbé Perrin avait la direction de l’Opérad.
Les spectacles tels que nous les voyons aujourd’hui, plus criminels encore par la débauche publique des créatures infortunées qui montent sur le théâtre, que par les scènes impures ou passionnées qu’elles débitent, les spectacles seraient des œuvres de Jésus-Christ !
S’ils disent que la leur n’est point mercenaire, à quelle occasion exigent-ils argent à bonne et grosse somme de ceux auxquels ils donnent leur tragédie à représenter, somme qui se monte le plus souvent à trois et quatre cents écus ?
Pour faire représenter une pièce, il faut monter d’échelon en échelon ; de M. le Censeur Royal, à M. le Lieutenant-Général de Police ; quelquefois à M. le Ministre de Paris ; quelquefois à M. le Magistrat de la Librairie ; quelquefois à M. le Garde-des-Sceaux : voilà pour la ville. […] C’est une autre échelle à monter.
Mais on est monté sur ce ton ; tout est dit. […] On entre au parterre par deux portes, qui ont des deux côtes des colomnes sur des pieds d’estaux, à la hauteur du théatre : on monte sur un Dais reservé pour la Famille Royale ; des dégrés en emphithéatre tout au tour, des colomnes posées sur le haut, des dégrés soutiennent des galeries & des balcons, ornés comme le plafond : on ne voit dans la sale que tout ce que l’architecture, la sculpture, la peinture, la dorure ont de plus riche, & de plus éclatant.
Mais la ville de Paris demeure chargée des pensions des acteurs, qui montent à 150000 livres, somme honnête pour des histrions : l’Hôpital coûte moins. […] Après avoir traité en casuiste très-profond, il monte dans la chaire de la Faculté, & discute en physicien & en médecin : car il sait tout, le Docteur aux bagatelles, il parle de tout du ton le plus magistral.
Son pere qui n’aspira jamais à la qualité de grand homme, quoiqu’il aima passionnément les hommes grands, allarmé de ses entreprises le mit en prison & fit décapiter son complice, un grand Seigneur de la Cour, le 13 septembre 1730, monté sur le trône par la mort de son pere. […] Quand je montai sur le trône, j’y trouvois bien des abus, je ne les corrigeai qu’avec beaucoup de peine ; l’Officier est rétif, il ne plie que difficilement quand il y va de son intérêt.
C'est ce qu'exprime aussi poliment que chrétiennement le sieur Champfort, couronné à l'Académie Française, monté à l'unisson de plusieurs de ses Juges : « Loin d'ici ces mortels dont la folle prudence Refuse à leur pays le prix de leur naissance, » Cela touche d'assez près le galimatias. […] Il est vrai que Shakespeare ne s'était pas avisé, pour barbouiller la religion, d'y faire monter des Moines libertins, de masquer une femme en Moine, de faire faire une confession générale à une aventurière, et de la faire mourir entre les bras d'un Moine son amant.
Ajoutons par des femmes, qui par la hardiesse de monter sur le Théâtre, jointe à l’application continuelle de plaire aux jeunes gens qui vont à la Comédie, sont trop semblables aux danseuses dont Saint Ambroise a fait en plusieurs endroits une peinture affreuse, quoique fort naturelle. […] » Mais en même temps que l’Eglise ordonne à ses Ministres de prêcher contre les spectacles, elle excommunie tous ceux qui font profession de monter sur le Théâtre.
Le Siege de Calais, qu’il vaut bien dans le fond, pour le mérite poëtique, avoit monté les esprits en faveur du Drame Historique : c’étoit le moment qu’on a habilement saisi : plûtôt ou plûtard il eût risqué d’échouer encore. […] Il fut fort heureux d’avoir paru dans un temps où étonnés du crime de Damiens, & de la suppression des Jesuites, les esprits étoient montés & tournés singulierement du côté de la fidélité dûe au Prince, comme Corneille fut en partie redevable de ses succès à la situation des esprits, montés & tournés de son temps vers l’indépendance, par les mouvemens de la ligue & de la fronde.
Le théatre l’avoit gâté, & monté sur le ton du tabarin ; l’acteur paroit par-tout, à travers l’éclat de la pourpre & la gravité empruntée d’un philosophe.
De même que vous vous amusez à contempler les différentes manières de jouer des Acteurs qui montent tour-à tour sur le Théâtre, de même vous jouirez du plaisir de voir de quelle façon cet Auteur traitera tel sujet bien ou mal rendu par ses prédécesseurs ; vous goûterez la douceur maligne de la comparaison.
Le fameux Riccoboni, qui avoit monté cinquante ans sur le théâtre, le regardoit comme l’école des mauvaises mœurs & de la corruption, & ne pouvoit s’empêcher d’avouer que rien ne seroit plus utile que la suppression entiere des spectacles.
Tantôt ils accusent les Magistrats, blâment les Pasteurs, les méconnaissent pour ne les reconnaître pas : et ainsi que les fourmis qui se travaillent de monter et descendre le long des arbres, sans savoir qui les pousse, recourent en tout, et surtout imitant les vautours qui ne s’attachent qu’à la charogne, ils ne font comme les abeilles qui se paissent des plus belles fleurs : leurs sens impurs ne voient qu’impureté, et leurs âmes ensevelies dans les ténèbres de leur présomption ne jouit que d’une fausse lumière, où ils se perdent, et leurs heures, et leur peines : et comme les compagnons d’Ulysse mangent les bœufs du Soleil.
Outre les inconvénients innombrables pour la religion et les mœurs, cette plaisanterie continuelle monte l'esprit sur le ton de la plus licencieuse familiarité : l'enjouement est naturellement familier, et la médisance méprisante ; on n'y connaît ni la prudente circonspection qui ne juge qu'avec connaissance, ni la sage timidité qui arrête, ni la modeste retenue qui s'observe.
Prenez-la le matin, prenez-la le soir ; faites-la longue, faites-la courte ; que ce soit pour peu, que ce soit pour longtemps ; allez lentement, allez vite ; montez, descendez ; allez de plein pied : Si vous aimez l’air sortez, si vous le craignez ne sortez pas, prenez la promenade dans une salle, prenez-la au jardin, prenez-la à la campagne, elle est utile partout. […] Cela remue toute une armée, c’est comme un nouveau feu qui entre dans les veines de tous les soldats : cette musique fait autant de lions qu’il y a d’hommes qui l’entendent : La couleur leur monte au visage, et le courage dans le cœur : Les pieds et les mains s’en ressentent : Tout le corps est dans une nouvelle posture, et les plus timides ont peine de se tenir : Nous lisons dans les histoires que les chevaux et les éléphants qui ne sont qu’une masse de chair, sont sensibles aux fanfares, et en prennent une chaleur qui les pique et les pousse dans la mêlée. […] Le monde est le théâtre sur lequel chacun monte à son tour ; il en est de nous qui font deux ou trois personnages ; d’autres n’en font qu’un : C’est-à-dire que les uns viennent en divers actes et en postures différentes, et que les autres comme ils n’ont qu’une condition, ne paraissent que sous un même habit ; on peut dire des uns et des autres que quand ils sont morts la Tragédie est jouée ; de là nous allons tous en l’autre monde pour y rendre compte si nous avons bien ou mal fait. […] Qui est l’impertinent qui ait obligé son serviteur à deux commandements contraires pour être exécutes en même temps, de monter et de descendre tout à la fois ? […] Aussi la savante Politique n’a jamais bien approuvé, que les jeunes Princes qui doivent monter sur le trône fussent grands Chasseurs ; de peur qu’ils n’y perdissent la tendresse qu’ils doivent avoir pour leurs sujets, et n’y prissent trop d’amour pour la guerre, dont la Chasse est l’apprentissage.
A quoy monte tous les ans la depense ordinaire de chaque Hostel. […] Voicy les raisons qu’ils ont eües, sur tout les François, qui sçauent parfaitement le prix des choses, & qui ont estimé la beauté d’vne jnuencion qui a percé tant de siecles, pour atteindre chez eux le plus haut degré de perfection où elle pouuoit monter. […] Aussi n’a-t-on pas de daigné de tirer d’entre eux des gens pour remplir de hautes charges de justice, & méme pour seruir l’Eglise & monter jusqu’à l’Autel dans les Societez & seculieres & Religieuses, dequoy il se peut produire des exemples tout recens. […] Il me reste a parler des Officiers des Theâtres de Paris, & chacun des deux Hostels en est pourueu d’vn beau nombre, dont les gages montent à plus de cinq mille escus payez tres exactement. […] A quoy monte tous les ans la depence ordinaire de chaque Hostel.
Celui-là termine la branche de Valois après trois siecles de regne ; celui-ci fait monter sur le trône la branche de Bourbon, qui y fait depuis près de deux siecles la gloire de la France. […] La chevelure de Bérénice ne mérita de monter au rang des constellations qu’après avoir été savamment traitée par un Coëffeur de la rue Quimquempoix.
On y promenoit un homme travesti en Silene, monté sur un âne. […] Pour chanter les exploits des Héros qu’il admire, Le foible Anacréon en vain monte sa lyre ; Les cordes sous ses doigts ne raisonnent qu’amour. […] Le caractere de ces représentations, dont les Pélerins de la Terre sainte avoient donné l’idée, procura à la compagnie de leurs Inventeurs le privilege d’être érigée en Confrairie pieuse : De nos dévots Aïeux le Théatre abhorré, Fut long-temps dans la France un plaisir ignoré ; De Pélerins, dit-on, une Troupe grossiere En public à Paris y monta la premiere ; Et sottement zélée en sa simplicité, Joua les Saints, la Vierge & Dieu par piété.
On a fait monter les nouvelles décorations 5223 livres : de sorte qu’en retenant même la portion de l’auteur, le sieur Lonvai se trouve redevable à la troupe de 696 liv. que l’on a fait passer pour dépense journaliere, pour diminuer la recette nette, quoique toute cette richesse soit contraire, & à l’esprit de la piece, & à l’intention de l’auteur ; & ils ont tout gardé pour eux, ils s’en sont servi plusieurs fois dans d’autres pieces, & les ont mises à leur profit. […] Sans monter sur la Scène, ce sont des vraies actrices : il est juste que la gloire en revienne aux maîtresses dont elles prennent les leçons. […] Nous sommes plus comédiens que ceux qui montent sur le Théatre : ils ne jouent que trois heures, & nous jouons tous les jours.
On fit monter la Rosiere dans le Sanctuaire & Mr. le Maire de Besançon lui mit la couronne sur la tête & lui présenta prix & la croix d’or ; la foule & les acclamations étoient étonnantes.
Le misérable ivrogne Thespis, après avoir couru la campagne, barbouillé de lie, dans le temps des vendanges, comme le gros Silène, s’avisa de paroître dans la place publique d’Athènes, d’abord dans un tombereau, & ensuite monté sur des treteaux, de chanter des chansons, & dire des bouffonneries.
Neron nonseulement les fit teindre en pourpre, mais y adjoûta encor des Etoiles d’or, au milieu desquelles il étoit peint monté sur un chariot : le tout travaillé à l’éguille avec tant d’adresse & d’intelligence, qu’il paroissoit comme un Apollon dans le Ciel serain, qui moderant ses rayons ne laissoit briller que le jour agreable des belles nuits & des Astres subalternes.
Le goût du théâtre a donc fait main basse sur la piété, & a fait monter le vice sur le trône. […] Acteurs & actrices, dieux & déesses, métamorphoses d’Ovide, contes de la Fontaine, etc. on ne voit, on ne parle, on ne pense, on n’aime, on ne respire que le théâtre, nul vestige de Réligion ; c’est par prudence, dit-on, une image dévote occasionneroit des railleries impies, cela peut être ; le théâtre a monté le monde sur le ton cinique, surtout contre la piété & les gens pieux.
Le Maréchal de Villars & le Maréchal de Saxe ont été aussi couronnés à la comédie ; mais après de véritables victoires : la couronne après des defaites, eût été une insulte ; ils l’ont été non par un acteur, mais de la main des graces, la premiere actrice, la reine des cœurs, qui monta à leur loge pour la leur offrir, ils étoient trop galans pour réfuser une couronne de la main des graces ; mais ils rendirent la couronne le lendemain, par un présent considérable, qu’ils envoyerent à l’actrice. […] Piqué de voir que les comédiens rejettoient opiniâtrement une piéce de sa composition, intitulée le Suborneur, parce qu’il y dévoile un peu trop les artifices des acteurs & des actrices, piéce qu’il avoit plusieurs fois retouchée ; il imagina d’appeller du tribunal des comédiens à celui du parterre, il porta sa cause, & la plaïda lui-même ; il monte sur un banc comme sur la tribune aux harangues, & demande audience à l’assemblée ; surpris de cette nouveauté, tout le monde se tourne vers lui, & l’écoute ; il enfile une nouvelle philipique, se plaint amérement de l’injustice des comédiens, & en particulier du sieur Preville, à qui il s’étoit adressé, qui avoit accepté la qualité de protecteur, & ne l’avoit pas plus ménagé que les autres ; ses larmes, son ton pathétique, la singularité de la scéne, le préjugé fort répandu, & trop juste contre la chambre ardente, dont les décisions dictées, par les présens, l’intrigue, les graces des actrices ont souvent excité des justes plaintes, intéresserent le grave Aréopage.
Ce caractere flexible est une machine dont on monte & démonte les ressorts, un clavecin dont on touche les cordes, un miroir qui peint tout ce qui l’environne. […] Louis XIV, qui pendant 70 ans donna le ton à la nation, la monta sur le ton de l’enthousiasme pour l’homme qui savoit le mieux le divertir, & flatter ses passions, dans un âge & dans une crise qui lui assuroit son suffrage & celui de sa Cour.
Ces auteurs & ces acteurs ne composoient point, & ne jouoient point toujours, puisqu’ils exerçoient des emplois distingués dans la République : c’est pourquoi c’est mal s’exprimer, que de dire que l’état de Comédien ait jamais été honoré en Grece ; c’est la même chose que si l’on disoit qu’il fût un tems où cette profession fut respectée à Rome, parce que l’Empereur Néron monta sur le théâtre, les cheveux chargés de poudre d’or, pour ressembler à Apollon, y joua de la lyre & récita des vers de sa composition, que ses soldats faisoient applaudir à coups d’épée. […] Laberinus, Chevalier Romain, ayant été engagé par César à monter sur le théâtre à l’âge de soixante ans, pour y réciter ses mimes, se plaignit ensuite de son malheur amérement.