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146. (1675) Traité de la comédie « XXVIII.  » pp. 321-322

C'est le commandement qu'il a fait à tous les Chrétiens en la personne des Prêtres de l'ancienne loi, auxquels il ordonne d'entretenir toujoursg le feu sur l'autel, et d'avoir soin d'y mettre tous les jours du bois le matin. «  Ignis in altari semper ardebit, quem nutriet sacerdos subjiciens mane ligna per singulos dies.

147. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Vous avez heureusement développé quelle est l’influence des lois d’un peuple sur ses mœurs : vous avez aperçu avec finesse, et démêlé avec sagacité les causes les plus cachées de la corruption de notre siècle : enfin, en travaillant pour votre patrie, à qui vous faites tant d’honneur, vous avez déployé l’âme du Spartiate, et l’éloquence de l’Athénien. […] « Le théâtre (dites-vous), au lieu de faire la loi au Public, la reçoit de lui. » Cette proposition strictement énoncée me paraît bien captieuse : elle est vraie, à quelques égards ; mais dans le point, dont il s’agit ici, elle me semble contredite par l’expérience à laquelle seule, en matière de fait, on doit s’en rapporter. Il est indubitable que le théâtre, qui ne signifie rien autre chose que le Poète et les Acteurs, est soumis au Public, dont il reçoit la loi, puisque c’est du Public qu’il attend le blâme ou les applaudissements. Mais il n’est pas moins certain que le Poète a souvent ramené les spectateurs à une opinion qui n’était pas la leur : et en ce cas, c’est le Public qui reçoit la loi du théâtre, au lieu de la lui donner.

148. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Il nous est défendu d'être spectateurs des duels, de peur que nous ne devenions complices des meurtres qui s'y font: Nous n'osons pas assister aux autres Spectacles, de peur que nos yeux n'en soient souillés, et que nos oreilles ne soient remplies de vers profanes qu'on y récite; comme lors qu'on décrit les crimes, et les actions tragiques de Thyeste, et qu'on représente Terrée mangeant ses propres enfants; et il ne nous est pas permis d'entendre raconter les adultères des Dieux, et des hommes, que les Comédiens attirés par l'espoir du gain, célèbrent avec le plus d'agrément qu'il leur est possible: Mais Dieu nous garde, nous qui sommes Chrétiens, dans qui la modestie, la tempérance, et la continence doivent reluire, qui regardons comme seul légitime le Mariage avec une seule femme, nous chez qui la chasteté est honorée, qui fuyons l'injustice, qui bannissons le péché, qui exerçons la justice, dans qui la Loi de Dieu règne, qui pratiquons la véritable Religion, que la vérité gouverne, que la grâce garde, que la paix protégé, que la parole divine conduit, que la sagesse enseigne, que Jésus-Christ qui est la véritable vie régit, et que Dieu seul règle par l'empire qu'il a sur nous: Dieu nous garde, dis-je, de penser à de tels crimes, bien loin de les commettre. […] Serviteurs de Dieu qui êtes prêts d'entrer au service de sa divine Majesté; et vous qui y êtes entrés par la confession, et par la déclaration que vous en avez fait au Baptême, sachez et reconnaissez que l'état de la Foi, l'ordre de la vérité, et la Loi de la discipline Chrétienne, condamnent absolument le divertissement des Spectacles, comme les autres dérèglements du monde, afin qu'aucun de vous ne pèche par ignorance, ou par dissimulation. […] Lors que dans l'eau du Baptême nous faisons profession de la Foi de Jésus-Christ, selon la forme et la manière de sa Loi; Nous déclarons de notre propre bouche que nous avons renoncé au Diable, à ses pompes et à ses Anges.

149. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Nous avons assez vu, ce me semble, que cela ne peut être autrement, à cause des traces qui se font là sur leur cerveau ; et que selon les lois de la nature, leur âme doit toujours ensuite contempler les idées qui répondent à ces traces. […] Mais les railleurs ne reconnaissaient point de loi, ils se croyaient supérieurs à tout ; et par cela seul ils étaient plus abominables devant Dieu, que tout le reste du Paganisme. […] Qu’espèrent-ils répondre au Jugement de Dieu quand il leur sera reproché que pour quelques morceaux de terre blanche et bleue, et quelques pièces de vieux métal ils ont négligé les lois de la charité Chrétienne ?

150. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« L’opinion n’en dépend point (du Théâtre), puisqu’au lieu de faire la loi au Public, le Théâtre la reçoit de lui. […] « Le vin tente moins la jeunesse et l’abat moins aisément ; un sang ardent lui donne d’autres désirs ; dans l’âge des passions toutes s’enflamment au feu d’une seule, la raison s’altère en naissant, et l’homme encore indompté devient indisciplinable avant que d’avoir porté ce joug des lois. […] Il se rend l’ennemi public par l’exemple et l’effet de ses mœurs corrompues […] Il vaudrait mieux qu’il n’eût point existé. […] La pudeur ou timidité naturelle, qui naît de la délicatesse des organes, n’est point trouvée ridicule ; mais peut-être la loi qui la met en précepte, qui en donne des règles, et qui honore et déshonore les femmes pour le même acte.

151. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Que celui de vous, qui sera proche de quelque Eglise, s’y rende promptement ; et que pendant ces jours, il répande son âme devant Dieu par les prières, et par les larmes : que vos yeux et vos mains soient pendant tout ce jour étendues vers Dieu ; parce que c’est le jour qui représente le repos éternel, et de Dieu et des âmes saintes en Dieu, c’est ce jour qui dans la Loi et dans les Prophètes, a été figuré par le septième jour, qu’on appelait le Sabbat. […] Eusèbe écrit que Constantin a fait beaucoup d’ordonnances touchant la piété avec laquelle les fidèles doivent célébrer le jour du Dimanche, et les Fêtes des Saints Martyrs, et qu’il a commandé qu’on quittât toutes les occupations extérieures et mondaines ; afin qu’on pût dans cette liberté, et dans ce repos fréquenter les Eglises, et prier avec plus d’assiduité et de ferveur ; et nous rapporterons encore plus bas plusieurs autres ordonnances des Empereurs sur ce sujet ; par lesquelles il paraît évidemment qu’il n’y a rien de si contraire aux lois divines et humaines, et à la raison même, que d’employer à la volupté, et au plaisir, des jours qui sont consacrés au culte de Dieu, et institués pour ne vaquer qu’aux choses divines.

152. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Saint Cyprien juge les spectacles incompatibles18 avec la loi chrétienne, et qu’on ne peut s’asseoir dans l’amphithéâtre, au milieu des infidèles, sans renoncer à la foi. […] Le moindre effet que leur représentation produise est d’amollir le courage pour la vertu, et d’écarter les spectateurs de l’exactitude qu’ils devraient avoir dans les exercices de la piété, de remplir leur esprit de vanités frivoles, et de les livrer à des ris immodérés qui sont si contraires aux lois de la modestie.

153. (1697) Satire à Mgr Bossuet « SATIRE A MONSEIGNEUR JAQUES BENIGNE BOSSUET. EVEQUE DE MEAUX. » pp. 46-48

 Tels dans l’ancienne Loi des Tartufes sévères Damnaient le peuple Juif pour des fautes légères ; Eux qui loin des témoins en des réduits cachés.

154. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Ainsi le Prêtre vous vendra-t-il à beaux deniers les lois de l’Eglise, et iraL’Anglais dit : « Ainsi l’homme d’Eglise renversera-t-il toutes les règles des Echecs. […] Les Prêtres du Christianisme sont les principaux Ministres du Royaume de Dieu ; ils représentent ici bas ce souverain Dominateur ; ils sont les défenseurs de sa Loi ; les sources de sa divine grâce leur sont confiées ; c’est eux qui président aux hommages publics qui lui sont dus. […] En France, ils sont Ducs, Pairs, Comtes ; en Allemagne, Princes Souverains ; en Angleterre, Lords du Parlement : et la loi y distingue positivement la Chambre haute entre la Noblesse Ecclésiastique et la Noblesse Séculière. […] Certainement, nous ne pouvons croire qu’un homme soit déchu de la gloire de sa famille, dès là qu’il est homme d’Eglise ; sans faire outrage à notre patrie ; sans supposer que nous avons pour Monarque un Julien, et que les lois de l’Antechrist sont les règles que nous suivons. Dégrader de Noblesse les Ministres de l’Evangile à cause de leurs saintes fonctions, ce serait comme imposer des lois pénales à l’Evangile même et mépriser souverainement l’Auteur de la Religion chrétienne.

155. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

Qu’étaient les sombres connaissances de la Loi, en comparaison de l’admirable lumière qu’il a fait briller dans nos cœurs ?

156. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVII.  » pp. 471-473

Telle est de mon honneur l'impitoyable loi, Lorsqu'un ami l'arrête, il n'a d'yeux que pour soi, Et dans ses intérêts toujours inexorable Veut le sang le plus cher au défaut du coupable. » Personne aussi ne s'est jamais blessé de ces paroles barbares d'un père à un fils, à qui il donne charge de le venger.

157. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

Telle est de mon honneur l'impitoyable loi, Lorsqu'un ami l'arrête, il n'a d'yeux que pour soi; Et dans ses intérêts toujours inexorable, Veut le sang le plus cher au défaut du coupable. » On écoute avec plaisir ces paroles barbares d'un père à un fils, à qui il donne charge de le venger.

158. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Voltaire & tous les apologistes du théatre font les étonnés de la contradiction qui se trouve entre l’infamie légale des comédiens & la considération dont ils jouissent ; du moins dans la capitale, car dans les provinces la loi & le public sont toujours d’accord. […] Un homme sage peut-il ne pas regarder avec mépris ce que la loi couvre d’infamie, & se lier avec les ennemis de la vertu ? […] Ce trait du lutheranisme & de la philosophie dont il faisoit professions, ne fut jamais semé par les mains de l’Evangile, de la bienséance & de l’humanité On aura beau remonter à la loi naturelle, on n’y en trouvera pas l’approbation. […] Toute femme mécontente en seroit la maitresse, le mari ne le seroit pas moins : car enfin la loi doit être égale ; le lien est commun, l’obligation est la même. […] Dégoûté de sa femme, il lui dit fort militairement, nous ne nous convenons pas, il faut nous séparer, la loi du pays nous le permet pour cause d’adultere, je me charge de remplir la condition.

159. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Cette nation ennemie déclarée des bonnes mœurs, les Actrices leur étoient inconnues (on a long-temps suivi cette loi parmi nous) ; ils interdisoient même aux femmes l’entrée des spectacles, jusqu’aux jeux olympiques, quoique moins dangereux, comme le marque Stace (Thebaid. […] Je n’entre point dans les autres parties de cette vie extraordinaire, si contraire à la nature, son obéissance, sa pauvreté, ses observances, ses austérités, je me borne au prodige de modestie connu de tout le monde, dont les femmes du monde les plus réservées n’approchèrent jamais, & dont je ne prétends pas leur faire une loi. […] Comparez une Actrice avec une Religieuse, & pour mieux sentir le contraste, imaginez une Religieuse sur le théatre au milieu des Actrices, une Actrice dans un chœur de Carmelites au milieu de la Communauté ; comparez cette guimpe, ce bandeau, ce voile, ce scapulaire, cette robe ; avec ce rouge, ces cheveux frisés, ces riches habits, ces parfums, ces pierreries, cette immodestie ; comparez ces yeux baissés, ces regards modestes, ce maintien honnête, ces démarches mesurées, cette voix douce & ferme, avec cette légèreté, ces transports, cette mollesse, ces langueurs, ces regards passionnés, ces yeux perçans, ces tons efféminés, ces attitudes séduisantes ; comparez leurs actions, leurs discours, le chœur où l’on chante les louanges de Dieu, le théatre où l’on célèbre la Déesse d’Amathonte, ces cellules où se pratiquent tant de mortifications, ces coulisses où se prennent tant de libertés, ces parloirs où l’on ne reçoit que des visites de charité ou de bienséance, ces loges où l’on donne des rendez-vous à ses amans, ces discours pieux où l’on ramène tout à Dieu, ces entretiens licencieux qui ne respirent que le plaisir, la débauche, la malignité, ces repas dissolus, ces soupers fins, poussez bien avant dans la nuit, cette vie sobre & frugale, austere même, où la loi du jeûne laisse à peine le nécessaire. […] Du moins la loi le permet au Musulman, & il ne s’y livre qu’en secret ; la loi des Chrétiens le défend, & c’est en public que des Chrétiennes à leurs gages s’étudient à verser dans leur cœur un poison qu’ils disent criminel ; puis-je penser qu’ils en sont convaincus ?

160. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — ESSAI SUR LES MOYENS. De rendre la Comédie utile aux Mœurs. » pp. 7-10

La Comédie a un grand avantage au-dessus des instructions philosophiques, contenues dans une infinité de bons ouvrages, en ce qu’elle expose sous les yeux un tableau animé des passions humaines, & qu’elle ébranle fortement les sens, pour porter par leur canal la conviction jusqu’au fond du cœur : car telle est la loi de l’union de l’ame avec le corps, que toutes nos idées ont pour cause premiere les objets sensibles, lesquels ne peuvent parvenir jusqu’au siége intellectuel sans y avoir été portées par les sens qui veillent sans cesse autour de l’ame pour l’avertir de ce qui se passe hors d’elle.

161. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

En 1828, cet ouvrage a valu à Sénancour, une condamnation pour outrage à la liberté des cultes, voir Recueil général des lois et des arrêts fondé par J.B.

162. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Qu'un homme du monde suive la mode, et que sans s'embarrasser des lois sévères de l'Evangile, il s'abandonne aux plaisirs qu'il voit régner dans les sociétés où il vit, c'est le torrent de l'exemple, c'est l'empire du respect humain. […] Mais en devenant les Apôtres de la scène, ont-ils bien suivi les lois de cette profonde politique dont les uns leur font un crime, et les autres un mérite ? […] Lorsque le Magistrat touche la porte du lieu sacré, il devient particulier : c'est vous qui commandez au-dedans par une loi divine, à laquelle on ne peut résister sans arrogance. […] Le théâtre était pourtant alors très épuré depuis les lois de Constantin et de ses enfants, qui avaient par là signalé leur zèle pour le christianisme, et ce Prince philosophe le croit encore opposé à la sainteté même du paganisme.

163. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Inutilement la chercheroit-on dans des sujets dont les pas sont comptés, les démarches assujetties à une loi étrangére, & qui doivent mouvemens, idées, expressions, enfin tout à autrui. […] Mais l’expérience ne nous prouve-t-elle pas que cette loi, si chère à la société, est une des plus négligée ?

164. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

, des mensonges et des inventions de leur esprit : ou comme lisent les Septanteas, « Ils me racontent, ils me proposent des plaisirs ; mais il n’y a rien là qui ressemble à votre loi » : elle seule remplit les cœurs d’une joie, qui fondée sur la vérité, dure toujours. […] Les païens dont la vertu était imparfaite, grossière, mondaine, superficielle, pouvaient l’insinuer par le théâtre : mais il n’a ni l’autorité, ni la dignité, ni l’efficace qu’il faut pour inspirer les vertus convenables à des chrétiens : Dieu renvoie les Rois à sa loi, pour y apprendre leurs devoirs : « Qu'ils la lisent tous les jours de leur vie »Deut.

165. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Les Comédiens ne sont pas justifiés en disant que cette Comédie se joue à Paris et à Rome ; comme si on ne savait pas que l’Eglise condamne bien des choses qui se font publiquement par un usage, ou plutôt par un abus qu’elle ne saurait empêcher : comme si de semblables abus pouvaient changer la loi de Dieu, et rendre innocent et licite ce qui est mauvais de sa nature. […] Pro dilectione, sur quoi la glose dit en parlant des Comédiens, « ces gens-là sont infâmes » ; et elle ajoute, « qu’ils l’étaient déjà par les anciennes Lois des Romains », comme on le voit dans Saint Augustin c.

166. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Du moins que la honte leur donne la loi, puisque les saintes écritures ne le peuvent. […] Ils prennent passe-temps et délectation à cette vilénie, ou de connaître l’oisiveté, ou de l’apprendre : on vient en affluence en ce bourdeau de honte publique, en cette instruction de déshonnêteté, afin qu’on ne fasse moins en secret, ce qu’on apprend en public : et même entre les lois on enseigne tout ce que les lois défendent et prohibent.

167. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488

 » Et le saint Roi David, qui avait aussi goûté la douceur de la loi divine témoigne de même le mépris qu'elle lui faisait concevoir de tous les vains discours et de tous les vains amusements de ce monde. « Narraverunt mihi iniqui fabulationes suas, sed non ut lex tua.

168. (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320

 » Et le saint Roi David, qui avait aussi goûté la douceur de la loi divine témoigne de même le mépris qu'elle lui faisait concevoir de tous les vains discours, des gens du monde : « Narraverunt mihi iniqui fabulationes, sed non ut lex tua.

169. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Loi qui défend les spectacles. […] Une Loi qui défende les spectacles ! […] Demandez aux Auteurs de Rome ce qu’on y pensoit d’eux : vous trouverez une Loi expresse de ce sage Senat qui notoient d’infamie tous ceux qui entretiendroient avec eux aucun commerce : Loi qui fut véritablement abolie par la suite par l’usage ; mais remarquez que ce fut au temps de la décadence de Rome. Loi que Charlemagne renouvella dans la suite, & plus sévérement lors du rétablissement des mœurs & de l’Empire. […] Loi qui défend les spectacles.

170. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Comédiennes, Loi qui oblige celles qui ne sont pas Chrétiennes, à monter sur le Théâtre, 104. Loi qui condamne celles qui après avoir embrassé le Christianisme ne vivent pas chrétiennement, à servir au Théâtre, 105.

171. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Il ne faut donc qu’un peu de vrai Christianisme ; il ne faut qu’un peu de zèle pour son salut et pour celui des autres, afin de bannir ces ennemis de la vertu et de l’honnêteté : que Messieurs les Magistrats se donnent la peine d’entendre le Saint Esprit, qui leur parle et qui leur crie, « apprenez Juges, ouvrez, les oreilles, vous qui tenez sous votre autorité, les multitudes, et qui vous plaisez dans les pouvoirs que vous avez sur les Troupes, apprenez deux choses, la premières que toute votre puissance vient de Dieu, la seconde que ce même Dieu vous demandera compte de toutes vos œuvres, et fondera jusqu’à la moindre de vos pensées, par la raison que vous ayant établi les Ministres de son Royaume, vous n’avez point observé la Loi de la Justice ni marché selon sa volonté : ce qui fait qu’en peu de temps il vous apparaîtra d’une manière terrible, et vous fera demeurer d’accord que le jugement contre ceux qui président aux autres, sera effroyable » : Que répondra donc à Dieu le Juge qui aura contribué à la perte des âmes, par la permission injuste qu’il aura donnée à ces persécuteurs de la vertu ? […]  » Je sais bien que quelques-uns entendent cette répréhension, de la criminelle conduite des Juges, lesquels pour asseoir leurs Jugements, n’envisagent ni la Loi, ni le mérite de la cause ni leur propre conscience, mais seulement la qualité des personnes : si c’est un homme puissant dont ils puissent attendre du service, un ami qu’ils veulent obliger, un parent pour le favoriser, ou quelque autre dont on espère de la gratification : mais je n’ignore pas aussi, que ces paroles, « jusqu’à quand aurez-vous égard à la personne des pécheurs », ne doivent être expliquées que de l’injustice que commettent ces Messieurs, donnant leur consentement et leur approbation à des pécheurs publics, tels que sont pour l’ordinaire ceux qui tiennent le Théâtre, et qui ne trouvent leur accommodement, que dans la perte des autres.

172. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

En effet Jésus-Christ nous déclare dans l’Evangile, que toute la Loi et les Prophètes sont renfermés dans ces deux Commandements. « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme et de toutes vos forces, et le prochain comme vous-même. » Mais quel amour pense-t-on que l’Ecriture veut qu’on ait pour soi et pour son prochain ; c’est certainement un amour bien différent de celui que la Comédie inspire. […] On vit tout ce peuple triomphant, craint et respecté de tous ses ennemis, lorsqu’il est fidèle à Dieu : abattu et sévèrement châtié, lorsqu’il oublie la Loi : soutenu miraculeusement, lorsqu’il semble qu’il n’y a plus de ressource, comme au temps de Judith et d’Esther. […] C’est le principal assaisonnement des pièces des Comédiens, et on ne peut espérer l’abolition de la loi que rapporte MartialIn Epist[olae]. […] « Lex hæc carminibus data jocosis, Ne possint, nisi pruriant juvare. » Les Auditeurs et les Auteurs, tous conspirent à rendre cette loi immuable, et tout ce qu’on peut attendre des Auteurs, c’est qu’ils cachent le mal sous des enveloppes ; mais ils font ces enveloppes si minces et si déliées, qu’elles ne servent qu’à donner de l’agrément à ce qui aurait fait quelque horreur paraissant à découvert. Ils ont leurs lois et leurs coutumes, qu’ils croient indépendantes de toute inquisition.

173. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVIII. Autorité des loix. » pp. 45-47

Pendant que les loix du siécle qui ne peuvent pas déraciner tous les maux, permettoient l’usure & le divorce, ces grands hommes disoient hautement, que si le monde permettoit ces crimes, ils n’en étoient pas moins réprouvés par la loi de l’Evangile ; que l’usure qu’on appelloit légitime, parce qu’elle étoit autorisée par les loix Romaines, ne l’étoit pas selon celles de J. 

174. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Cette Loi ne s’observe point parmi nous.

175. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Siège s’acquittaient de ce devoir : « Ce n’est pas sans beaucoup de gémissements et de larmes, disaient-ils, que nous faisons connaître à Votre Excellence, que Dieu conserve, qu’il a plu à Dieu qui gouverne le monde par les lois de sa providence, de retirer de cette vie notre très-saint Pontife, dont la mort a causé une douleur si universelle, que tous jusqu’aux pierres mêmes, s’il est permis de le dire, en ont pleuré, "Cujus cuncti verè, et si dicendum est, etiam lapides ipsi fleverunt exitum".

176. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

Je ne vois point que ces passe-temps soient défendus en la loi divine, les commandements de Dieu, ni ceux de l’Eglise n’en parlent point ; mon confesseur ne m’en dit rien, il sait bien que je les hante, il ne laisse pas de m’absoudre, il me permet la communion tous les dimanches et encore plus souvent, encore que je donne le bal, encore que j’emploie cinq ou six heures à jouer tous les jours.

177. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Je ne sache que trois instruments à l’aide desquels on puisse agir sur les mœurs d’un peuple ; savoir, la force des lois, l’empire de l’opinion, et l’attrait du plaisir : or, les lois n’ont nul accès au théâtre… L’opinion n’en dépend point… Et quant au plaisir qu’on y peut prendre, tout son effet est de nous y ramener plus souvent. […] Cela posé, qu’est-il besoin de la force des lois, et de l’empire de l’opinion, pour lui faire goûter des peintures consolantes pour les bons, et effrayantes pour les méchants ? […] Quand ils ne portent au bien public et particulier que de légères atteintes, la comédie, qui ne doit pas être plus sévère que les lois, se contente de les châtier. […] La société sans doute à multiplié les lois de la pudeur, et quelque capricieux que soit l’usage, le sexe doit s’y conformer : mais dans ce qui n’est pas prescrit par la nature, la pudeur d’un pays n’est pas celle d’un autre. […] Le crime a trois sortes de freins : les lois, l’honneur, la religion.

178. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Ils sont jaloux dans ces assemblées du droit d’arrêter tout par un mot, liberum voto, & dans ces mêmes assemblées ils admettent trois ministres étrangers, leurs ennemis, qui non-seulement y ont voix délibérative, mais qui seuls y exercent le liberum voto, seuls y font la loi, & menacent de tout exterminer si on leur résiste. […] On voit de toutes parts accourir des comédiens, des danseurs, des danseuses, des musiciens, des instrumens ; s’ériger des théatres & des salles de bal, des joueurs de farces, & donner des ballets, se bâtir des vauxhall, & l’illustre Délégation s’occuper de cet établissement : &, pour lui donner un plus grand air d’importance, en faire une loi de l’Etat, le Prince Sultowski avoit d’abord exercé l’hospitalité, & logé généreulement les troupes dans son palais à Varsovie ; mais il crut devoir tirer parti de sa bienfaisance. […] Mais quel besoin de faiune loi d’un usage si commun, si établi, que personne ne condamne ? D’ailleurs, la loi du théatre, du vauxhal, du brelan, n’en est-elle pas une promulgation équivalente ?

179. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Dieu l’avait expressément ordonné ; le Grand Prêtre avait seul droit d’entrer dans le Saint des Saints une fois l’année ; l’Arche d’alliance était toujours couverte, il en coûta la vie à cinquante mille Bethsabites pour avoir osé la regarder ; lors de la publication de la loi il fut défendu, sous peine de mort, d’approcher du mont Sinaï. […] L’Ecriture ne fait les chastes délices que de ceux qui l’étudient dans l’esprit qu’elle a été composée ; la loi est alors seulement plus douce que le miel, plus précieuse que l’or, plus brillante que les astres. […] L’Etre suprême, qui dans l’ancienne loi avait défendu de prononcer son nom, au nom duquel tout fléchit le genou au ciel, sur la terre et dans les enfers, servira-t-il de jouet à ses créatures, et à quelles créatures ? […] Après avoir gravement prononcé des lois de continence et de religion, ce sera un extravagant et un libertin : quelle plus ridicule mascarade !

180. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

, dit-il, vous verrez un grand nombre de chrétiens, non seulement aller aux théâtres : mais aussi les défendre, et tâcher d’inspirer aux autres le désir de les imiter ; attachez-vous à la loi de Dieu ; et gardez-vous bien de suivre ceux qui en sont les ennemis et les prévaricateurs. Car ce ne sera pas sur leurs sentiments et leurs imaginations que vous serez jugé ; mais ce sera sur la verité de cette loi immuable. […] Car pour eux l’ignorance de la loi les excuse ; au lieu que la connaissance de cette même loi vous rend bien plus criminels. […] Car les coupables ne deviennent pas innocents par la multitude de leurs complices ; et une Loi ne perd rien de sa force, quand les infractions s’en multiplient. […] Mais quoique les Magistrats tolèrent malgré eux la Comédie, comme j’ai déja dit ; il ne faut pas en tirer cette conclusion qu’ils l’approuvent et qu’elle soit permise ; puisqu’étant, comme elle est, condamnée par l’Ecriture sainte, par les Conciles, et par les Pères de l’Eglise, la dureté des hommes qui ne veulent pas déférer à ces lois de Dieu, qui sont immuables, sera sans doute très sévèrement punie dans son jugement.

181. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

 Le soir chez mes amis devenu Parasite, J’entendrai Darnoncourt pénitent Sybarite, Regrettant les erreurs de sa belle saison, Peindre l’art de jouir en prêchant la Raison ; Et nouveau Sectateur des Lois de la Nature, Prétendre en fait d’amour, quoiqu’en dise Epicure ; Que l’instant qu’on oppose aux plus pressants désirs, Mûrit la jouissance, et triple les plaisirs. […]  Le lendemain, je vole à ce Palais Magique,3 Qu’anime encor Lulli de sa tendre Musique, Un sceptre de cristal en ses débiles mains, L’Amour dans ces beaux lieux gouverne les humains ; Respirant sous ces lois, on y voit cent Prêtresses Annoncer ces faveurs, et vanter leurs faiblesses.

182. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

C'est donc ainsi que les Chrétiens ont fulminé contre les Jeux Scéniques et contre tous les Mimes et Bateleurs qui n'y paraissaient que pour faire les divertissements du peuple, par des actions et des paroles dignes de la plus grande sévérité des Lois, et qu'ils ont empêché que la sainteté des Chrétiens ne fut souillée par la communication de ces impudences, dont le poison se pouvait aisément glisser dans l'âme par les yeux et par les oreilles : ils n'ont pas traité de la même sorte la représentation des Poèmes Dramatiques, et je ne trouve que fort peu d'endroits qui témoignent ce qu'ils en ont pensé « Comœdiae et Tragœdiae horum meliora Poemata. » Tertull. de Spect.

183. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Et pour toutes preuves, quant à la Loi de Dieu, il se contente d’apporter les explications favorables que donne Albert le Grand à certains passages de l’Ecriture qui paraissent condamner les Comédies ; comme s’il n’y avait pas encore une infinité d’autres passages dans l’Ecriture qui les condamnent, ou comme si Albert le Grand était l’unique Juge des Controverses. S’étant ainsi expédié à peu de frais de la Loi de Dieu et de l’Ecriture, il vient aux objections qu’on pouvait lui faire de la part des Lois des Empereurs et des Canons de l’Eglise. […] Notre Docteur emploie une autre espèce de lexiveo pour effacer la tache d’infamie dont les Comédiens se trouvent marqués dans les Lois Impériales. […] Les Canons et les Lois Impériales en ont bien décidé d’une autre manière ; et saint Charles Borromée qui en a été le fidèle Interprète, n’a jamais montré plus de zèle que contre certains Casuistes relâchés de son temps, qui, comme notre Docteur fait encore aujourd’hui, réduisaient la défense d’assister aux Spectacles au seul temps des Offices divins. […] Il confirme la même chose par les Lois des Empereurs, qui défendent absolument les Spectacles aux jours de Fêtes, et il en marque deux qui sont trop belles et trop précises pour ne pas les rapporter ici.

184. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

Sous l’emblème des fausses religions on attaque la véritable : Mahomet, les Vestales, Eugénie, Argillan, Virginie, Olinde, Sophronie, l’honnête Criminel, les Lois de Minos, les Guèbres et beaucoup d’autres en sont des preuves.

185. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Dieu a inspiré aux Princes d’entretenir cette défense par leurs Lois, puisque Philippe Auguste dans le 12 Siècle, chassa de sa Cour les Comédiens, au rapport de Dupleix Historien. […] Car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l’Eglise et demeurent dehors, donnent par leur conduite quelque bonne espérance, qu’après s’être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l’Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure.

186. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

C’est une belle, une sage loi, sans doute, que celle qui défend le divorce ; mais qu’elle cause d’abus !

187. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

Bauny, « qu’on ne doit ni refuser, ni différer l’Absolution à ceux qui tombent et retombent dans des crimes contre la Loi de Dieu et de la Nature, quoi qu’il n’y paraisse aucune espérance d’amendement.

188. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Les amusements qu’il a condamnés d’après les canons, les lois, les saints Pères, et même les auteurs profanes, ne sont-ils pas en effet très condamnables ?

189. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PREFACE CONTENANT L’HISTOIRE DU DIX-SEPTIEME SIECLE, SUR LA COMÉDIE. » pp. -

La second, l’infamie dont les Lois ont noté les Comédiens.

190. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

Il ne le faut point, et comme ils ne peuvent vous commander chose qui soit contre la loi et volonté de Dieu, aussi n’êtes-vous pas obligé de leur obéir, s’il y a du péché.

191. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Vous avez établi des lois sages et sévères contre ces monstres de nature qui trafiquent de leurs enfans, qui sacrifient le sentiment précieux de la paternité à la bassesse de l’intérêt. […] Trop fière de sa dignité, pour se compromettre avec les erreurs dominantes, avec la fougue entraînante des préjugés, avec la loi absurde de l’usage, elle n’a garde d’attaquer dans ce temps de vertige et de déraison, l’existence même des spectacles, tels qu’ils sont généralement établis parmi nous. […] Si les lois quelquefois absurdes, mais toujours sévères et ennemies de la molesse, que Minos et Lucurge avoient données à leurs patriotes, avoient été respectées, si la fureur du théàtre n’avoit remplacé l’ardeur des exercices mâles et salubres ; la Grèce n’eût jamais subi de joug étranger. […] Contenez autant qu’il est possible les mimes dans les règles de la décence et de la subordination aux lois ; ce genre de gêne qui pour eux est un supplice redoutable, en diminuera le nombre.

192. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Il ne peut être approuvé que dans un Serrail, où l’unique loi est d’allumer & d’entretenir les passions sensuelles d’un homme livré à la débauche, ou dans le monde & sur le théatre, où par une sorte de Serrail ouvert au public, & plus criminel que celui de Constantinople, on allume & on entretient par toute sorte de moyens les passions de tous les libertins. […] Cette Princesse idolâtre, qu’Achab Roi d’Israël épousa, contre la défense de la loi de Dieu, acheva de perdre la religion dans ce royaume. […] Licurgue n’avoit pas fait de loi contre l’adultere, non plus que contre le particide. […] Elles s’imposent chaque jour la loi d’être laides la moitié de la journée, pour paroître belles trois ou quatre heures.

193. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Et c'est pour cela que les Pères de l'ancienne Eglise n'ont pas seulement condamné les Théâtres des Païens par cette société qui rendait les Spectateurs complices d'une Idolâtrie si contraire et si pernicieuse à la foi du Christianisme, mais aussi par l'impudence des Acteurs, par les choses honteuses qui s'y représentaient, et par les discours malhonnêtes qui s'y récitaient ; et comme l'innocence des mœurs est de tous les temps, et qu'elle nous doit être aussi précieuse qu'aux Docteurs des premiers siècles, j'estime qu'il est à propos pour lever le scrupule que cette considération pourrait jeter dans les âmes touchées des sentiments de la piété de montrer ici deux choses : La première, qu'elle était parmi les Romains cette débauche effrénée des Jeux de la Scène, qui se trouva même par les Lois digne d'un châtiment plus sévère qu'une simple censure : Et la seconde, que la représentation des Poèmes Dramatiques fut toujours exempte de leur peine, comme elle n'était pas coupable de pareille turpitude. […] Scéniques, ayant quelque indignation de voir les pratiques de cet art de mal faire autorisé par les Lois.

194. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Quels sentiments aurait eu Jésus-Christ des fidèles qu’il formait, s’il avait jugé nécessaire de leur interdire par une loi expresse, des plaisirs païens ? Quels sentimens auraient eu des fidèles, les Païensm êmes, s’ils avaient vu qu’avec cette loi si pure, si sainte, si parfaite, qui condamne jusqu’à la pensée du mal, qui oblige de tendre sans cesse à la perfection, ces fidèles eussent eu besoin d’un commandement particulier, pour n’aller pas aux spectacles ?

195. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Un Catholique y voit, y respecte la décision, la loi de l’Eglise, la règle de la conduite dont il ne peut s’écarter sans pécher. […] Celles-là sont des péchés ; la loi les défend. […] Dieu nous renvoie à sa loi & à sa grace pour apprendre à pratiquer nos devoirs.

196. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Thomas et tout le monde, d’après la loi de Moïse, qui est expresse, c’est une chose mauvaise de se masquer, à moins qu’il ne soit absolument nécessaire pour sauver son honneur ou sa vie ; à plus forte raison d’un sexe à l’autre, d’une personne consacrée à Dieu à un Comédien. 3.° Qu’il n’est pas permis à un Religieux de quitter son habit, même pour peu de temps et pour sa commodité, comme pour jouer à la boule ; à plus forte raison par bouffonnerie. 4.° Qu’il est aussi peu convenable de cacher ses habits et de les couvrir des livrées du vice, et faire un mélange indécent et ridicule du sacré et du profane. 5.° Que ces récréations toutes mondaines ne conviennent point du tout à des personnes consacrées à Dieu, qui font une profession solennelle de renoncer au monde, et qu’elles les exposent à beaucoup de dissipation et de mollesse. […] Quel Comédien voudra suivre ces lois ? […] Cet historien, de la race des Incas, anciens Empereurs du Pérou, ajoute que dans le palais de ses ancêtres on donnait ce divertissement à leur Cour, on y représentait des pièces dramatiques dans le goût du pays, apparemment fort différent du nôtre, comme dans tout le reste, en ceci surtout ; que tout s’y passait avec beaucoup de décence et de modestie ; que les lois de la pudeur y étaient inviolablement observées.

197. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Le Comédien ne respire que la licence et le plaisir ; le Pasteur des âmes, et le défenseur de la veuve, se réservent la justice et la piété : le langage comique répand partout le sel de la satire, l’amertume de la malignité ; le langage évangélique ne fait couler que le lait et le miel de la charité : les regards, les paroles, les démarches annoncent la dissolution et la frivolité des acteurs et des spectateurs ; et d’un autre côté peignent le recueillement et la religion de l’orateur et de l’auditeur chrétien, l’équité, la fermeté, la sagesse de l’oracle des lois. […] Est-ce sous les lois d’un Avocat ou d’un homme apostolique que le Comédien vient s’exercer ? […] « Coutume abominable, dit-il, défendue par la loi de Dieu, que l’Université avait quelque temps souffert, je ne sais pourquoi, et qu’on a sagement interdite. » Sur quoi il cite un fort habile et pieux Professeur, qui témoigna en mourant un regret extrême d’avoir suivi cette coutume, qu’il savait avoir été pour plusieurs écoliers une occasion dé dérangement.

198. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Il a fréquenté les spectacles dans un temps où l’idolâtrie détruite par Constantin et ses enfants, ne régnait plus sur le théâtre, et où leurs lois chrétiennes en avait réformé les abus et les scandales ; dans ces temps, où les Magistrats Chrétiens qui donnaient ces jeux ou y présidaient, et par vertu, et par intérêt, pour ne pas déplaire à leur Prince, n’auraient pas souffert ces indécences prétendues, dont on veut se faire une excuse pour sauver nos comédies, et que même les Païens n’y souffraient guère ; dans ces temps en un mot, où le spectacle était tel qu’il est parmi nous. […] qui ne sera plus porté à faire ce qu’il voit autorisé par l’exemple des Dieux, que ce qui est ordonné par les lois ! […] Par la loi des 12 tables la réputation des citoyens n’est pas abandonnée à la licence des Poètes il n’est permis de parler de personne qu’en justice, avec de bonnes preuves, et donnant à l’accusé la liberté de se défendre.

199. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Dieu qui, par la sainteté de sa Loi, nous ordonne de veiller en tout temps sur nos sens, sur notre esprit, et sur notre cœur, pour en écarter les représentations et les pensées dangereuses, qui fera rendre compte d’une parole inutile et des moindres dépenses superflues, peut-il approuver des spectacles qui remplissent l’esprit et l’imagination de tant d’objets vains, ridicules et séduisants ?

200. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Mais la malignité a trop de charmes : on chercha à éluder la loi. […] Et, comme la ressemblance y étoit ménagée, de maniere qu’on pût aisément y reconnoître ceux que l’on jouoit, il fallut une nouvelle loi pour défendre de faire la satyre personnelle des Citoyens. […] Cependant aujourd’hui les enfans de la foi D’un plus sage transport ont-ils suivi la loi ? […] L’amour étoit pour eux une espece de Divinité qui leur donnoit la loi, & qui décidoit souverainement de la paix & de la guerre. […] Ils firent à ce sujet une Loi qui se trouve dans le Recueil intitulé de la Discipline des Protestans de France, chap. 14, art. 28.

201. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Zaïre étoit élevée dans la Loi Mahométane, par une Esclave Chrétienne ; nous avons déja dit que cela étoit absurde : ainsi ce personnage est, on ne peut pas moins, dans la vraisemblance Théâtrale. […] Elle a succé les principes de la Loi de Mahomet avec le lait.

202. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

La loi ancienne défend expressément à toutes sortes de personnes de se déguiser de la sorte : Deuter. […] Or il faut observer que cette défense ne doit pas étre considérée comme simplement légale, & comme un précepte qui ait été par conséquent aboli par la loi de l’Évangile ; mais on doit au contraire la regarder comme un précepte moral qui n’oblige pas moins les Chrétiens qu’il obligeoit les Juifs ; ainsi que l’enseigne S.

203. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

 87) autre chose, l’ordre de la Loi. […] On voit encore en cette Loi les Puissances temporelles tendre la main aux Chefs de l’Eglise, à l’occasion des Spectacles : si nous remontons jusqu’au IIe. siècle, nous trouvons à coté de Tertulien, St.

204. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Ceux-ci, parlant à tous les états, se renferment plus exactement dans les bornes rigoureuses de la loi, pour être à portée de tout le monde. […] Vous êtes Chrétiens, dites-vous, voilà votre religion, votre amour, votre espérance, votre loi, votre modèle, votre bonheur, & vous fréquentez le théatre ?

205. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Vous ne sauriez sans rougir, vous ne pourriez sans crime, les entretenir de ce que vous avez vu & entendu, vous êtes obligé de garder honteusement le silence ; en revenant de l’Eglise au contraire, vous racontez avec confiance & avec fruit ce que vous ont appris, ce que vous ont inspiré de bon & d’utile la voix des Prophètes, l’enseignement des Apôtres, l’oracle de la loi divine, la réception des sacremens. […] La loi du Seigneur est expresse ; le mal est grand, le châtiment est éternel & inévitable.

206. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

De là naîtra bientôt une émulation de parure qui ruinera les maris, les gagnera peut-être, et qui trouvera, sans cesse mille nouveaux moyens d’éluder les lois somptuaires. […] Le Législateur doit l’exemple de la pratique de ses lois ; donc le Sénat de Genève ne pourrait se dispenser de danser lui-même, pour faire danser les autres.

207. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

En supposant même qu’il eût échappé, dans des siecles d’ignorance, quelque chose à reprocher à des Auteurs respectables, leur autorité ne feroit pas plus loi que l’exemple des Ecclésiastiques qu’on dit rencontrer tous les jours aux spectacles, ne doit en imposer : c’est peut-être le plus grand scandale qui puisse arriver dans un Pays Catholique. […] Tous les suffrages de l’opinion, de la bienséance & de la vertu purement humaine, fussent-ils réunis en faveur de nos Théatres publics, on aura toujours à leur opposer la loi de Dieu qui les défend. On ne pourra jamais acquérir de prescription contre cette loi.

208. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Déjà encore ils y aboient avec quelques succès la création de nouvelles lois inquisitoriales. […] Qu’on juge maintenant de l’asservissement pénible dans lequel gémissent tous les agents subalternes d’un gouvernement trop faible pour accorder aux magistrats cette noble indépendance, si nécessaire pour rendre la justice en matière politique et religieuse, et faire respecter les lois. […] Les plus grands ennemis des souverains sont les adulateurs et les prêtres qui leur souhaitent le pouvoir absolu, qui leur conseillent de se mettre au-dessus des lois et de déchirer les chartes ou les constitutions qui sont les pactes tutélaires des droits du souverain et du peuple.

209. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

La créature y chasse Dieu du cœur de l’homme, pour y dominer à sa place, y recevoir des sacrifices et des adorations, y régler ses mouvements, ses conduites et ses intérêts, et y faire toutes les fonctions de Souverain qui n’appartiennent qu’à Dieu, qui veut y régner par la charité qui est la fin et l’accomplissement de toute la Loi Chrétienne. […] C’est pour cela que l’Ecriture nous apprend que la vie de l’homme sur la terre est un combat continuel, parce qu’il n’a pas plutôt terrassé un ennemi, que cette défaite en fait naître un autre dans lui-même, et qu’ainsi sa victoire n’est pas moins à craindre pour lui, que ses pertes : c’est avec ces armes que la chair fait cette cruelle guerre à l’esprit qui ne peut vivre qu’en mortifiant les passions de la chair : elles appartiennent à cette loi de mort qui s’oppose continuellement à la loi de l’esprit.

210. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

L’autorité séculière se crut enfin obligée de mettre un terme à tant de désordres scandaleux, et, d’accord avec les lois canoniques, elle régla le sujet des pièces de théâtre, et ordonna que la scène théâtrale serait transportée hors des églises et placée dans des salles construites pour cet objet.

211. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Notre clergé emploierait donc, dans l’action de ses lois pénales, deux poids et deux mesures.

212. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Il est certain que rien n’intéresse plus essentiellement la République que l’éducation des enfants ; et je suis persuadé que, si on y donnait toute l’attention que mérite une chose de cette importance, presque tous les hommes vivraient conformément aux sages institutions que la Loi nous prescrit, et qu’il n’y aurait pas un si grand nombre de Prévaricateurs.

213. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Ainsi la loi d’hier n’étoit plus celle d’aujourd’hui, & celle d’aujourd’hui se voyoit le lendemain remplacée par une autre. […] Mais, me dira-t-on, les Représentans de la Nation ne pourroient-ils pas autoriser la censure par une loi écrite, & par conséquent, rendre légale l’autorité de tous ceux qui gênent la publication de la pensée ? […] Du moment que vous admettez une seule partie de l’Ordre public où l’opinion du Magistrat fait la loi, vous violez le droit naturel, & le despotisme est en vigueur. […] Quant à moi, je ne saurois concevoir un délit sans concevoir aisément une loi qui prononce des peines contre ce délit.

214. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Cette loi avoit été agréée & garantie par le Roi de Prusse, & par tout l’Empire. […] Si c’est une loi, pourquoi la viole-t-il ? […] C’est si bien l’état d’un prussien, que, par une loi générale, tout mâle est enrôlé en naissant, il reçoit le caractere militaire, même avant le baptême, il est soldat avant d’être chrétien. […] Ce qui me donnoit le plus d’inquiétude est la marche réguliere & constante des gens de loi.

215. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Voici donc en raccourci le tableau du vrai galant-homme ; c’est de siffler toutes les vérités chrétiennes, de blasphémer, de dire des infamies au sexe même, de violer toutes les lois de l’amitié, de déchirer ses amis en leur absence et d’en trahir les intérêts. […] Une loi peut être très bonne quoiqu’elle ne soit pas fidèlement gardée : il en est même que l’on viole sans cesse, et qui n’en sont pas pour cela ni moins sages ni moins justes. […] Mais Falstaff est un personnage de Tragédie : et les lois de la Justice sont plus austèrement observées en ce genre de Poème ? […] Je comprends que les lois de la Religion et celles du Théâtre Anglais sont bien différentes.

216. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Tel ce sacrilège qui dans les expressions de l’amour divin cherchait de quoi faire des déclarations infâmes ; tel ce Peintre scandaleux qui choisit les histoires de Joseph, de Bethsabée, de Suzanne, pour renouveler les horreurs d’Arétin et des Carache ; tel l’impie Hérode, curieux de voir Jésus-Christ, non pour se ranger sous sa loi, mais pour repaître ses yeux de quelque prodige, mais pour s’en jouer et le renvoyer couvert, en dérision, d’une robe blanche : « Sprevit eum cum exercitu tuo. » N’en dis-je pas trop ? […] Les ordonnances ne parlent pas non plus des rôles Ecclésiastiques ou Religieux, qu’on aurait pu, en les déguisant, introduire sur la scène, sans encourir les peines, puisque la loi ne les défend pas ; mais on voit bien que c’est l’esprit de la loi, et toutes les fois qu’on a pris de pareilles licences on ne l’a pas fait impunément, et d’ailleurs un rôle sans un habit conforme est ridicule et sans agréments. […] Ces lois sont plus détaillées que les nôtres ; elles interdisent aux actrices les habits modestes des filles consacrées à Dieu.

217. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Comme si dans un Royaume héréditaire le successeur n’est pas tout choisi par la loi ; elle répondit : Je ne suis ni assez jeune pour me marier, ni assez vieille pour faire mon testament. […] Depuis dix-sept siècles on n’a vu dans toutes les Églises chrétiennes, même d’Angleterre & dans les pays où l’on n’observe point la loi salique pour la succession au trône, ni Pape, ni Évêque, ni Prêtre, que des hommes ; de quel droit l’Église Anglicane change-t-elle l’ordre établi par un Dieu, suivi sans exception dans tout l’univers, & par elle-même jusqu’à la débauche d’Henri VIII, suivi encore par elle-même & par toutes les communions Protestantes pour les Ministres inférieurs y auroit-il plus d’inconvénient qu’une femme fut Chef & Gouvernante de l’Eglise particulière de Cantorbery sous le nom d’Archevêque, qu’il n’y en a qu’elle soit Chef & Gouvernante de toute l’Église Anglicane, dont l’Église de Cantorbery ne fait qu’une partie. […] Ce Prélat, homme du plus grand mérite, au jugement même des Protestans, en mourut de chagrin dans sa prison ; elle fit porter une loi injurieuse à la nation & contraire à l’humanité ; cette loi défendoit de parler en faveur de ceux qui étoient accusés de crimes d’état, dont le plus grand étoit le Papisme, & de travailler à les délivrer sous peine d’être eux mêmes réputés coupables de haute trahison, comme si on pouvoit empêcher un fils de faire voir l’innocence de son père, & de travailler à sa liberté ; jamais l’inquisition contre laquelle on crie tant ; ne fut si barbare. […] Cet acte condamnoit encore les demandes réitérées que le Parlement avoit fait à Elisabeth de se nommer un successeur, il y en avoit un désigné par la loi, le Roi d’Ecosse. Dans un Royaume héréditaire, le choix du successeur n’est pas libre, ni la nation ni le Prince régnant ne peuvent priver de la succession l’héritier légitime, & la transporter à un autre, & renverser la loi fondamentale.

218. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Il eût suffit ce semble de leur faire observer la loi : mais le théatre a paru au gouverneur le lieu le plus dangereux, où elles pouvoient faire le plus de mal, parce que tout les y favorise. […] Les pleurs, les gémissemens, les sollicitations, les intrigues ont fait adoucir la loi : on la bornée aux dimanches & fêtes dont le théatre est la profanation Est-ce trop ? […] 9, §. 4, on trouve une loi sur un bœuf blessé par un autre bœuf d’un coup de corne. La loi ordonne au propriétaire de payer le dommage à celui dont le bœuf a été blessé : elle excepte les sourds, les aveugles, les foux, les pupilles, comme incapables de garder leurs bestiaux, & méritant quelque grace par leurs infirmités. Cette loi ajoute une autre exception en faveur des spectacles où l’on fait combattre les animaux : ce qui regarde les juifs d’Espagne, où l’on donne des combats de taureaux.

219. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Benoît, l’Orient & l’Occident, ont suivi cette loi ; l’Eglise l’a toujours approuvée, & a anathématisé ceux qui combattent les vœux monastiques. […] Trouve-t-on quelque goût à augmenter le désordre de la passion par une idée d’inceste, comme le fameux & licentieux conte & comédie d’Annette & Lubin, qu’on fait cousins germains, sans nécessité, & que jamais ni églogue, ni roman, ni drame pastoral, n’avoit imaginé, pour avoir occasion de blâmer la loi qui défend ces mariages, & de donner du ridicule aux dispenses que l’Eglise en accorde. […] la loi qui la défend, n’ordonne-t-elle pas d’honnorer son père & sa mère ? […] La loi est précise ; la raison en est évidente : tot. tit. de his quæ vi met. caus. […] Ignorance grossiere, ou mauvaise foi insigne, d’attaquer par préférence la profession religieuse, que la loi traite comme tout le reste, & même plus favorablement, puisqu’elle exige une année de noviciat pour se consulter, ce qu’elle n’accorde ni au mariage ni à aucun autre contrat, quoique le mariage n’en ait pas moins besoin.

220. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Les Français furent heureux tant qu’ils furent unis, tant qu’ils eurent du respect pour la religion et les lois, tant qu’ils aimèrent leur Dieu et leur roi ; mais, dès que les théâtres retentirent des maximes impies et libertines, leur bonheur disparut avec leurs vertus.

221. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Il fit promulguer cette loi sur son théâtre au commencement de la piéce mauvaise ploitique, il falloit attendre à la fin, on s’en seroit allé en murmurant, à cette proposition le tumulte fut effroyable, & la révolte générale, on ne voulut pas permettre aux acteurs de jouer, les loges & l’emportement alla si loin, qu’on démolit & qu’on détruisit tous les ornemens de la salle : il fallut supprimer la Loi, tout fut rétabli à grands frais, & l’on revint comme auparavent en ne payant à l’entrée, qu’à proportion du tems. […] Dieu voulut bien s’accomder au génie des Juifs dans la liturgie qu’il leur donna dans sa loi.

222. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Ce qui le trouble & l’agite, c’est la douleur & la passion ; ce qui l’arrête & le contient, c’est la raison & la loi ; & dans ces mouvemens opposés, sa volonté se déclare toujours pour la derniere. […] La plus noble faculté de l’ame, perdant ainsi l’usage & l’empire d’elle-même, s’accoutume à fléchir sous la loi des passions ; elle ne réprime plus nos pleurs & nos cris ; elle nous livre à notre attendrissement pour des objets qui nous sont étrangers ; & sous prétexte de commisération pour des malheurs chimériques, loin de s’indigner qu’un homme vertueux s’abandonne à des douleurs excessives, loin de nous empêcher de l’applaudir dans son avilissement, elle nous laisse applaudir nous-mêmes de la pitié qu’il nous inspire ; c’est un plaisir que nous croyons avoir gagné sans foiblesse, & que nous goûtons sans remords. […] Mais songez toujours que les Hymnes en l’honneur des Dieux, & les louanges des grands hommes, sont la seule espèce de Poësie qu’il faut admettre dans la République ; & que, si l’on y souffre une fois cette Muse imitative qui nous charme & nous trompe par la douceur de ses accens, bientôt les actions des hommes n’auront plus pour objet, ni la loi, ni les choses bonnes & belles, mais la douleur & la volupté : les passions excitées domineront au lieu de la raison.

223. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Solon disait qu’il avait donné aux Athéniens, non les meilleures lois en elles-mêmes, mais les meilleures qu’ils pussent observer. […] Je me bornerai donc à convenir que la société et les lois ont rendu la pudeur nécessaire aux femmes ; et si je fais jamais un Livre sur le pouvoir de l’éducation, cette pudeur en sera le premier chapitre. […] Personne, Monsieur, ne prétendra le contraire ; des hommes assez heureux pour se contenter des plaisirs offerts par la nature, ne doivent point y en substituer d’autres ; les amusements qu’on cherche sont le poison lent des amusements simples ; et c’est une loi générale de ne pas entreprendre de changer le bien en mieux : qu’en conclurez-vous pour Genève ? […] J’ai peine à croire aussi qu’on ne pût remédier par des lois sévères aux alarmes de vos ministres sur la conduite des Comédiens, dans un Etat aussi petit que celui de Genève, où l’œil vigilant des Magistrats peut s’étendre au même instant d’une frontière à l’autre, où la législation embrasse à la fois toutes les parties, où elle est enfin si rigoureuse et si bien exécutée contre les désordres des femmes publiques, et même contre les désordres secrets. J’en dis autant des lois somptuaires, dont il est toujours facile de maintenir l’exécution dans un petit Etat : d’ailleurs la vanité même ne sera guère intéressée à les violer, parce qu’elles obligent également tous les Citoyens, et qu’à Genève les hommes ne sont jugés ni par les richesses, ni par les habits.

224. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Cependant les lois de la modestie sont si sévères à l’égard des femmes, que ce leur est presque un crime d’apercevoir trop qu’elles sont mal observées : elles ne peuvent quelquefois témoigner sur cela leur répugnance ni changer de visage, sans qu’il en naisse quelque sentiment désavantageux à leur vertu : pour peu qu’elles paraissent comprendre en ces occasions, c’est dans l’esprit des autres comme si elles avaient part au mauvais discours qui se tient, ou comme si elles dissimulaient mal qu’elles y entendent finesse. […] Mais quel que fût son fonds personnel, et son goût particulier, il n’ignorait pas qu’à Rome on ne violait point impunément les lois de l’honnêteté dans le langage. […] Il met le feu à l’Ecole de Socrate pour avoir appris aux jeunes gens à disputer contre les lois de la justice, à ce qu’il prétend, pour avoir débité des principes d’Athéisme, et s’être moqué de la Religion du pays. […] Et quelle merveille qu’un Athée violât les lois de la pudeur ? […] De petits bouffons sont-ils propres à régler les affaires importantes de l’Etat, et à donner de l’autorité aux lois ?

225. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

La Nature semble nous en faire une loi.

226. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

 » L’on sait quelle est la vie des Comédiens : on sait avec quelle sévérité les Lois civiles et Ecclésiastiques condamnent leur profession.

227. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Vous ne vous souvenez que trop de vos lois et de vos coutumes passées.

228. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Tu voles au gré de tes vœux, l’émail de ces rives fleuries A peine suffit à tes feux ; Comme toi papillon volage, Je n’ai de loi que mes plaisirs, L’amour cause trop de soupirs, Il en faut faire un badinage Par l’inconstance des désirs. […] La loi qui ordonne l’habit long, & la legereté qui le raccourcit en le relevant, & l’affectation qui découvre précisément ce que la bien séance veut qu’on tienne couvert, au contraire en outrent inutilement la longueur. C’est également combattre l’esprit de la loi.

229. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

L’Empereur Aurelien par une loi permit aux femmes les souliers rouges comme aux Courtisannes. […] Les danseurs s’en font une loi, ce que la rapidité & les revolutions de la danse rendent plus difficile & plus incommode ; c’est presque danser sur la corde. […] Tous les Religieux qui se sont devoués à la pénitence se sont faits une loi de la nudité des pieds.

230. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

C’étoit, selon le goût du temps, des Courtisanes ou des esclaves, comme il paroît par le théatre de Plaute & de Térence ; & quoique la galanterie des femmes mariées & des filles de famille fût peut-être aussi commune qu’elle l’est de nos jours, la loi de la bienséance étoit assez écoutée à Rome, pour ne pas les introduire sur la scène. […] L’éducation de la jeunesse est donc pour l’état un objet de la derniere importance ; la nature & la loi en ont chargé les parens, & leur ont remis en cette partie l’autorité du Législateur. […] Ils connoissent trop bien l’antiquité, qui rejetoit l’amour, pour ne pas se faire une loi de l’imiter.

231. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Les sujets de nos Tragédies sont ordinairement puisés dans l’Histoire, les Auteurs se font une loi de respecter les faits attestés, et loin que le Spectateur, dans les circonstances inventées s’amuse à réfléchir que ce sont des fables, les larmes que l’Acteur lui arrache prouvent assez qu’il est frappé du tableau comme il le serait de l’original. […] Mais quelle horreur n’aura-t-on pas pour un Scélérat protégé ou puissant qui, après s’être impunément souillé de tous les crimes, aura néanmoins été assez bien servi en Cour pour en sortir blanc et net, et pour obtenir même un poste éclatant du haut duquel il insulterait à la probité, braverait les lois, opprimerait les faibles et les innocents : un tel homme serait d’autant plus odieux à tout le monde qu’il jouirait tranquillement de ses forfaits, et qu’il serait heureux au sein du crime : ceux qui se seraient attendris pour lui en le voyant conduire au supplice deviendraient eux-mêmes ses bourreaux, au moment qu’ils le voient heureux. […] Je vous déclare donc que bien loin de croire que le bien public m’autorise à critiquer les ouvrages de M. de Voltaire, je le regarderai toute ma vie comme un maître éclairé à qui je dois le peu de talents qu’on a la bonté de reconnaître en moi ; que je le regarde comme un ami dont le cœur est fermé à tout ce qui pourrait altérer ses sentiments en faveur de ceux qui s’y sont donné place, comme un protecteur moins attentif à ses intérêts qu’à ceux des personnes qu’il protège comme un père, aux soins et à la tendresse de qui j’ai l’obligation de n’être plus dans les chaînes de la finance, et à qui je dois l’avantage de pouvoir vivre avec l’aisance que les talents procurent à ceux qui les exercent ; quand je serais devenu sage, et que quand bien même je verrais malheureusement assez clair pour trouver quelque faute capable d’altérer tant soit peu le plaisir ou plutôt le ravissement que j’éprouve quand je lis ou que je vois représenter ses ouvrages, je ne m’en imposerais pas moins la loi de les défendre envers et contre tous.

232. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Pour concilier, s’il était possible, la passion et la loi, il faut ériger la passion en vertu, et faire disparaître les vertus véritables, pour laisser sur l’autel la seule idole du plaisir. […] On ne peut trop maintenir le respect dû aux Puissances, aux lois de l’Etat : je loue infiniment le zèle de ceux qui leur font rendre un si juste devoir ; je voudrais seulement que Dieu ne fût pas moins respecté, ses lois moins observées, sa morale moins révérée, sa religion, ses Ministres, son culte moins protégé : le Créateur et tout ce qui appartient à son service, le mérite-t-il moins ?

233. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Je suis tout bonnement la loi de la nature, & m’embarrasse peu si le monde murmure. […] Le Gouvernement a raison de laisser subsister l’infamie prononcée contre les comédiens, l’honnêteté publique l’exige ; c’est la loi de tous les temps, fondée sur l’opinion universelle. […] Cet arrêt, dérogeant à tout ce qui l’a précédé, doit être regardé comme la loi constitutive de la Comédie Française. […] Ainsi le règlement de Mrs. les premiers Gentilshommes est devenu tout-à-la-fois une loi publique, par la sanction de l’enregistrement, & une loi conventionnelle pour les Comédiens, par l’adoption qu’ils en ont faite dans leur acte de société. […] La loi qui veille à l’exécution des engagemens, réclame donc en sa faveur.

234. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

Après l'éclaircissement de ces vérités, touchant les choses qui se pratiquaient dans le Théâtre des Romains, il sera facile de montrer que la juste censure des premiers Docteurs de l'Eglise, ne regardait point les Acteurs des Comédies et des Tragédies, mais seulement les Scéniques, Histrions, ou Bateleurs, qui par la turpitude de leurs discours et de leurs actions avaient encouru l'indignation et de tous les gens de bien, l'infamie des Lois, et l'anathème du Christianisme ; Il ne faut qu'examiner les paroles qu'ils ont employées en cette occasion, et qui nous en peuvent aisément donner toute assurance.

235. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

Le repos de l’ancien peuple consistait à se relâcher de son travail pour méditer la loi de Dieu, et s’occuper de son service.

236. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

La seconde, l’infamie dont les Lois ont noté les Comédiens.

237. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Je vous renverrai à la raison qui parle assez haut, quand on la veut écouter ; à la coutume des pays, qui peut passer pour loi, à l'état, à l’âge et à la condition d’un chacun : C’est de là qu’il faut prendre ses mesures pour ne se rien permettre, que le bien et l’honneur nous pût défendre. […] La loi les décrie et les hommes les caressent ; s’ils sont innocents pourquoi leur donne-t-on la même peine qui se donne aux faussaires et aux parjures ? […] Au lieu de renverser leurs théâtres aussi souvent qu’ils jouent pour leur faire voir que ce n’est que par violence qu’on les souffre : les Villes Capitales des Etats leur donnent des Palais, comme si le public était intéressé à conserver des personnes que les lois ne peuvent approuver. […] Quoique les autres déguisements de visage, de parole, de condition, soient un peu plus tolérables que celui du sexe, ils ne laissent pas pourtant d’être répréhensibles ; et si les lois étaient dans leur vigueur, il n’y aurait pas seulement la conscience et la crainte du péché pour nous en retenir. […] La Loi d’Angleterre les punit de mort : D’autres peuples les condamnent à une bonne amende, mais sait-on bien en France d’où est venu le nom de masque et ce qu’il signifie ?

238. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Fruit de la bienfaisance, La fête de ce jour, De la reconnoissance Exige le retour ; Comble notre espérance, Comble les vœux d’un Roi Dont l’exemple à la France, Des mœurs fait une loi. […] L’Académie des Belles-Lettres de Montauban vient d’établir deux prix en faveur de l’Agriculture, le plus utile, le plus nécessaire, le premier des arts dont le Seigneur a fait une loi à l’homme dès le commencement du monde, même dans le Paradis terrestre, avant le péché originel, ut operaretur & custodiret illum .

239. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Et encore après que les Romains furent attediésm de tels jeux publics, et qu’ils connurent qu’il tournait en lascivité et in perniciem n de la république, qu’ils les laissèrent, et y euto loi expresse que les frais et impensesp qui se faisaient des jeux publics seraient employés ès réparations et fortifications de la ville de Rome. Et encore est aujourd’hui cette loi écrite in lectione unica codicis de expensis ludorum.

240. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

 5.) porte la sévérité jusqu’à traiter de déserteur de la milice, un Soldat qui fréquente les bains et les spectacles, et fait entendre que c’était la loi qu’on suivait : « Miles lavacris et spectaculis intentus velut militiæ desertor jure damnatur. » Il est fondé sur les lois Romaines, qui condamnent à la mort un Soldat qui se serait fait Comédien, car ce métier marque en lui tant de bassesse, qu’il est indigne de servir la patrie, indigne de vivre : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum » (L.

241. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

 3.) une loi que Justinien a insérée dans son Code (L. […] Ces lois ne sont pas douteuses.

242. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

La loi de Valentinien du onze fevrier 371, nous apprend non seulement que la profession de Comédien étoit infame, même parmi les Païens  ; mais encore qu’elle n’étoit pas libre. […] L’Empereur Gratien renouvelle cette loi, & ordonne que, si ces filles viennent à faire des actions plus dignes d’une Comédienne, que de la pureté du Christianisme, elles seront contraintes de servir au Théatre, pendant tout le reste de leur vie. […] « Si, dit-il, l’Acteur est infame dans l’ordre des Loix, il résulte de cette peine d’infamie, que la peine de la Loi contre un délit, détruit tout autre peine, parce qu’on ne doit jamais punir deux fois pour le même délit. » Voici la conséquence qu’il en tire… « Ainsi l’infamie prononcée par la Loi contre les Comédiens, les mettroit à couvert de l’excommunication de la part de l’Eglise. » Mrs. les Avocats au Parlement de Paris étant admis à l’audience, demanderent d’une voix unanime, par M. […] La loi couvre indistinctement du même opprobre tous ceux qui montent sur le Théatre.

243. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

J’ai vu la maison du Seigneur, les Livres de la Loi, les cérémonies du sacre des Rois de Juda. […] Et si cette Loi exige aussi que chaque membre soit le modele des Citoyens, nous avons tout gagné. […] On ne pourra jamais acquérir de prescription contre cette Loi. […] Ne tient-il qu’à secouer le joug d’une loi, pour se croire en droit de la juger ? […] La loi n’est pas venue fondre sur vos têtes avec trahison ; votre personne, vos biens, vos droits d’homme seront toujours protéges par la loi même qui vous flétrit.

244. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

La prémière loi est de plaire ; quand elle est éxactement observée, toutes les autres sont inutiles. » Voilà ce que diront les Partisans d’un Spectacle que l’on chérit en France.

245. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Il semble que Dieu même, dont ils ne sont que les ombres, en ait usé de la sorte dans l’ancienne Loi, quand il se montrait aux hommes : Car il paraissait dans une lumière si éclatante, que les yeux avaient peine à le souffrir : Il était porté dans un char de flammes, ou sur les ailes des vents ; Les foudres et les éclairs marchaient devant lui, et faisaient mourir souvent quelques coupables ; pour donner de l’étonnement et de la terreur aux innocents.

246. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

 »29 Et saint Augustin loue Dieu, de ce « qu’il a si bien ordonné de tout, qu’il a fait, que l’âme déréglée qui s’émancipe du saint Ordre des Lois de Dieu, est une peine à soi-même ». […] Le premier, Que vous n’alliez jamais en ces récréations, sans avoir élevé votre cœur à Dieu, et sans renouveler votre intention, qui ne doit être autre, que de lui plaire, et de lui obéir en cette action, aussi bien qu’aux autres ; puisque, comme j'ai dit en l’article précédent, il a été si bon, que de vous obliger à prendre quelque divertissement et récréation ; comme il a été si bon que d’ordonner en la loi de Moïse quelque repos, et rafraîchissement pour les bêtes, ayant commandé, « qu’on baille du repos au bœuf, et à l’âne, un jour la semaine » :54 allez-y aussi pour obéir à ceux qui ont pouvoir de vous commander, et pour conserver la charité, laquelle est entretenue en ces conversations, ou récréations ; offrez à Dieu cette action à votre ordinaire, vous mettant en sa sainte présence, demandant sa bénédiction, et l’unissant avec la semblable que Jésus-Christ faisait étant avec ses Apôtes. […] Jouant à des jeux illicites par les lois ou Divines, ou humaines ; comme sont les jeux qui sont purement de hasard. […] Trompant en jouant, ou jouant avec ceux qui jouent ce qui ne leur appartient pas, et qui ne peuvent pas aliéner, comme sont les fils de famille, les Religieux, les femmes, et autres qui dépendent d’un supérieur ; ou contraignent les autres à jouer par menaces et injures, par ainsi les gagnent ; ou faisant contre les lois du jeu ; ou lorsque quelqu’un est fort expert au jeu pour gagner un autre, qu’il connaît n’y entendre que bien peu, et fait semblant de ne savoir pas jouer : en tous ces cas, suivant la plus commune opinion, celui qui gagne, est obligé à la restitution, et péché contre la justice et l’équité.

247. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

C’est à la dureté du cœur humain que l’on doit rapporter une concession pareille ; quelqu’autenticité qu’on lui suppose, elle ne sçauroit légitimer ce que la Loi de Dieu défend, un amusement contraire aux bonnes mœurs & à la religion chrétienne, Il n’est point vrai, Mademoiselle, que l’Etat vous autorise, vous n’avez en France, selon Brillon2, aucune Lettre-patente, au moins dans les formes usitées, les Comédiens sont purement tolérés.

248. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Son principe, sa loi primitive, est de s’attâcher à faire passer devant nos yeux les Villageois & les mœurs des Artisans, dont nous n’avions qu’une faible idée.

249. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Son premier but fut de servir de frein aux mauvaises passions des hommes, et de rétablir parmi ceux-ci les saintes lois de la fraternité, le règne de la justice et de l’union.

250. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Vous ne vous souvenez que trop de vos lois et de vos coutumes passées. 

251. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Je sai que dans la suite l’intrigue, la crainte, les présens, l’autorité, ont attaché au Parlement, qui n’a de loi que l’intérêt, des arrêts qui l’ont légitimée & ennoblie. […] Malgré l’indécence & le ridicule que nous y trouvons, on a vu regner des bâtards & des femmes, sur-tout en Angleterre, où l’on reconnoit leur droit à la couronne, que notre loi Salique proscrit. […] C’en est une dans la loi Salique, que la plûpart des Provinces de France soient parvenues à la Couronne par les femmes, la Bretagne, la Navarre, la Guienne, le Languedoc, la Provence, l’Artois, &c. […] La nation l’en prioit, plusieurs grands Princes la demandoient, le bien de l’Etat l’exigeoit, l’esprit philosophique de la population lui en faisoit une loi, elle n’avoit point fait de vœux Monastiques, son Eglise ne les approuvoit pas, & permettoit le mariage des Prêtres. […] On fait honneur à Elizabeth d’avoir réprimé le luxe des hommes par quelque loi somptuaire ; car celui des femmes fut toujours sacré : il eût fallu se réformer elle-même, & ce ne fut jamais l’objet de son zele.

252. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Je dois lui rendre cette justice, qu’il n’y a que des gens peu savants ou passionnés qui lui puissent refuser, qu’il est fait selon toutes les lois et la première institution de la véritable Comédie, qui ne fut inventée des Grecs qu’elle reconnaît pour ses Auteurs Scalinger de poetica. […] elle sera toujours mauvaise : une circonstance de plus, ou de moins, ne saurait rendre bonne une action essentiellement méchante ; et de même qu’un parjure, ou un calomniateur, notés d’infamie par la Loi que vous me citez, seront toujours infâmes, quelque circonstance dont vous les accompagniez, aussi la Comédie ne peut être représentée dans quelque occasion, ou pour quelque motif que ce soit, sans encourir la tache d’infamie, qui, selon vous, y est attachée. D’ailleurs pour entendre ce que veulent dire les Lois, il faut s’en rapporter aux Docteurs qui les ont expliquées. […] Les Lois des Empereurs y sont formelles ; et l’on en trouve non seulement contre les Clercs qui jouent, mais encore contre ceux qui les regardent jouer, ou qui s’intéressent dans leur jeu. […] Il y a des Lois terribles dans ce Royaume contre les blasphèmes : on leur perce la langue ; on les condamne même au feu : Entretiendrait-on les Comédiens, et leur donnerait-on des Privilèges s’ils étaient Blasphémateurs, Libertins ou Impies ?

253. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Ce grand homme, le plus éloquent des Pères Latins, d’une des premières familles de Carthage, qui connaissait bien les spectacles, où il avait souvent été avant sa conversion, et qu’il peint si parfaitement, a donné cette décision foudroyante dont nous avons parlé ailleurs, rapportée dans toutes les collections des Canons, et qui fait loi dans l’Eglise. […] Ils obéissent à la loi divine, professent la vraie religion. […] L’éloquent Lactance, appelé le Cicéron Chrétien, connaissait le monde, il avait été Païen ; il connaissait la Cour, il y avait passé plusieurs années Précepteur de Crispe, fils de l’Empereur Constantin ; que pense-t-il des spectacles, dont le Prince nouveau Chrétien aurait si peu souffert la licence, qu’il en abolit une partie, et fit contre eux des lois sévères, et dans le portrait desquels nous voyons l’image des nôtres (L.

254. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Qui oserait faire l'apologie d'une joie indécente qui blesse la délicatesse de la pureté, je ne dis pas d'une manière grossière, que les premières lois de la politesse interdisent aux honnêtes gens, mais encore par ces obscénités voilées de la gaze de l'équivoque, assaisonnées du sel d'un bon mot, déguisées sous des noms empruntés ou des allégories délicates, délayées dans des sentiments tendres, glissées dans la naïveté des expressions, perçant jusqu'à travers le masque de la condamnation ? […] Il est vrai que cette chemise fort ample pouvait bien dans l'agitation d'une danse violente, voltiger fort indécemment : inconvénient que la loi avait voulu prévenir dans les Prêtres, en ordonnant que dans leurs fonctions ils porteraient des caleçons.

255. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

Je n’ai point recherché la première place dans le festin du Seigneur ; mais la plus basse ; Et il lui a plu de me dire, Montez plus haut. » Ce Saint Docteur dit ailleurs : « Que les honneurs doivent nous chercher ; et que si nous les cherchons, nous renversons l’ordre et la loi de Jésus Christ qui veut que nous choisissions la dernière place : »8 « Honor te quærere debet non ipsum tu.

256. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

« Un fils, dit saint Augustin, doit obéir en tout à son père, excepté contre la Loi de Dieu, et quand dans cette circonstance un fils préfère Dieu à son père, le père n'a pas droit de se mettre en colere contre son fils. » « Il n'est permis de désobéir à ses parents que quand il s'agit d'obéir à Dieu », « In ea re sola filius non debet obedire patri suo, si aliquid pater ipsius jusserit contra Dominum Deum ipsius.

257. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Cependant ne serait-il pas possible de remédier à cet inconvénient par des lois sévères et bien exécutées sur la conduite des Comédiens ?

258. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Peut-être que la loi imposée aux auteurs d’observer les loix de la décence dans les paroles, les actions, les intrigues, a fait exclure des ouvrages qui par leur natures ont remplis d’une morale lubrique, & que la musique & la danse échauffent à l’excès : motifs qui n’auroient rien que de louable ; d’ailleurs quelque chatié que fût un opéra, l’exécution en seroit périlleuse ; les actrices, les danseuses, les chanteuses, les figurantes, en feront nécessairement l’écueil de la vertu. […] On auroit tort de confondre le dépôt de la loi avec les mœurs des premiers Pasteurs ; ce Pape si peu fait pour être Pape, ne s’écarta jamais des vérités de la foi, dans ses décisions, ses Bulles contre Luther sont très-justes ; le cinquieme Concile de Latran, où il présida, & qu’il termina, est reçu de toute l’Eglise, & prescrit les regles les plus sages. […] En France la loi salique reçuë dans l’empire des Lettres comme dans le Royaume ne laisse pas tomber les lauriers poétiques en quenouille. […] Cette foiblesse personnelle d’un Curé est sans conséquence, contre la loi générale ; comme le remarque judicieusement l’abbé Joli dans sa critique de Bayle.

259. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Tout le corps du Paganisme & de la Poësie n’est guere que la débauche & ses effets tournés de mille manieres, pour apprendre cette loi essentielle qu’il faut fuir la volupté pour n’en être pas infecté. […] Un consentement formel au péché, un acquiescement sans reserve aux propositions bonteuses de l’infame Eunuque Vagao Ministre des débauches, d’Holopherne, à qui sans hésiter elle répond qu’elle est prête à tout ; le scandale donné à toute l’armée, qui ne peut douter de son crime, puisqu’elle s’enferme seule dans sa tente, & passe la nuit avec lui, livrée à ses desirs & à ses attentats (heureusement il étoit plongé dans le sommeil, sans quoi elle étoit perdue, elle emprofite pour lui couper la tête) : l’hypocrisie d’une femme, qui pour ne pas se souiller, dit qu’elle ne veut toucher à rien de ce qu’on sert sur la table du Général, & porte avec elle, pour se nourrit, du pain, du fromage & des figues seiches, & va le matin faire dévotement sa priere ; tout cela est inexcusable dans le Christianisme, & l’étoit dans la Loi de Moyse, qui jamais ne permit le mensonge, le scandale, l’impureté, même le mariage avec les Payens & les incirconcis. […] Quand même il seroit vrai que Judith se le seroit permis, on n’en pourroit rien conclure pour des Chrétiens, dont la Loi condamne si sévérement tout ce qui tend à l’impureté, jusqu’aux regards & aux pensées. […] La Loi de Dieu défendoit, il est vrai, de se marier avec des infidelles ; mais dans les occasions extraordinaires, & pour un bien public, on le croyoit permis.

260. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Plutarqueg rapporte que Solon condamna les Tragédies dés leur naissance ; Que les Athéniensh estimoient que les Poëmes Dramatiques estoient des choses si indécentes & si insupportables, qu’il y avoit une Loi parmi eux qui défendoit aux Areopagites de faire des Comedies ; & que les Lacedemoniensi ne souffroient point qu’on joüât dans leur Ville de Comédies, ni de Tragédies, de crainte d’écoûter, même en se joüant, ceux qui representoient des choses contraires à leurs Loix. […] a « Que les femmes, dit la Loi de Dieu, ne s’habillent point en hommes, ni les hommes en femmes ; car quiconque le fait, est abominable devant Dieu. » Sur quoi saint Ambroise fait cette belle reflexionb : « Si vous considerez avec attention (dit ce saint Prelat) ce qui est défendu par ce precepte du Deuteronome, vous verrez que ce déguisement est un dereglement étrange, que la nature même ne peut souffrir. […] Thomas dit que c’est une chose mauvaise de foi, c « qu’une femme s’habille en homme, ou qu’un homme s’habille en femme » : De se vitiosum est quòd mulier utatur veste virili, aut è converso ; principalement parce que cela peut donner lieu à l’impureté, & que cela est défendu par la Loi en termes exprés, à cause que les Païens se servoient de ce changement d’habits pour la superstition de leur idolatrie ». […] Elle est condamnée expressément par la Loi Mimæ b, & par la Nouvelle 123. de l’Empereur Justinienc.

261. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Dans ces Spectacles dont nous avons parlé, nous nous déclarons en quelque façon apostats, transgresseurs de la Loi, et ennemis des Sacrements ; car la première protestation que les Chrétiens font au Baptême, n'est-ce-pas de renoncer au Diable, à ses Pompes, à ses Spectacles, à ses ouvrages. […] Mais quand on verrait entre eux tout ce que je viens de dire, ils ne seraient pas toutefois si coupables que nous, parce que l'offense qu'ils feraient en voyant de si grandes impuretés ne serait pas suivie de la transgression de la Loi.

262. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Il prétend prouver en alléguant l’antiquité, que les Comédiens sont notés d’infamie, selon les lois et constitutions Ecclésiastiques ; j’avoue avec lui que la Comédie à sa naissance, a été condamnée de l’Eglise primitive, et des Pères Orthodoxes, en ce qu’elle était une fondrière de tous vices : Mais comme les temps perfectionnent les hommes, et changent de mal en bien l’être des choses, elle s’est tellement rendue agréable par la pureté de son innocence, qu’il ne lui reste rien pour ajouter à son mérite, et qu’autant qu’elle a été pernicieuse en son principe, elle s’est montrée recommandable en la fleur de son printemps. […] Qu’il considère combien la Calomnie est préjudiciable à la réputation des hommes, et comme elle opprime la vertu des plus justes actions, que sa rigueur a troublé les plus grands des siècles passés, qu’elle a décoché ses traits contre les plus vertueux, qu’elle a été le fusil de la division des choses, qu’elle a ruiné l’harmonie de l’amitié des hommes, qu’elle a pris l’innocence à partie, qu’elle a essayé de corrompre toute la terre, bref qu’elle n’a rien exempté du joug de son pouvoir, puisque Dieu même a subi la force de sa tyrannie ; par le blasphème des Juifs, qui l’appelaient séducteur, corrupteur des lois, ennemi de l’Etat, un séditieux, un larron, et autres impiétés opposées diamétralement à l’éclat de ses belles vertus.

263. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Artifice, tromperie, violence, tout ce qui est capable de séduire une jeune fille, y est mis en œuvre ; l’un avec circonspection s’insinue par les flatteries & les caresses ; l’autre l’attaque audacieusement, à visage découvert, & forçant toutes les barrieres de la loi, entraîne sa captive dans le précipice ; plusieurs avec un air de droiture & de probité, par des protestations & des sermens, & une sacrilège profanation des choses saintes, osent prendre Dieu à témoin de leurs promesses ; quelques autres ébranlent la religion & la soi par des principes impies, pour obtenir d’autant plus aisément la victoire, qu’ils trouvent moins de résistance. […] La morale de l’Evangile est aussi invariable que ses dogmes, & s’il ne fait pas une défense expresse de la comédie, qui d’ailleurs étoit inconnue aux Juifs, c’est qu’il est inutile de porter une loi pour des choses visiblement indignes d’un Chrétien, & si opposées à l’esprit du Christianisme. Quelle idée les Payens auroient-ils des Chrétiens, si avec une loi si sainte ils avoient besoin d’une pareille défense ?

264. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Tels sont, Mademoiselle, selon ce fameux Sceptique, les grands succès des Comédies de Moliere ; il a réformé des Petits Maîtres, des Précieuses ridicules, des manieres que les bienséances du monde ne pardonnent jamais, il est vrai, mais qui ne blessent en rien la Loi de Jesus-Christ.

265. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Que quand même les lois civiles permettraient des abus, et que plusieurs personnes les autoriseraient, il ne faudrait pas moins s’élever contre … … … … … Que si l’on souffre ces sortes de personnes, (les Comédiens) pour éviter de plus grands maux, comme on a toléré autrefois des choses qui paraissaient plus mauvaises, il faut du moins qu’on fasse entendre qu’elles sont mauvaises. […] On lui répond que oui ; parce qu’il n’y a point de lois plus certaines et plus respectables que les Conciles, les Rituels, et les Mandements. […] Le Brun, ce fait ne s’accorde pas avec le récit de l’Auteur de la vie de saint Charles, qui assure que les Comédiens aimèrent mieux quitter Milan, que d’observer les lois prescrites par ce saint Cardinal. […] Il est décidé, selon lui, que la fervente dévotion a des degrés où il est toujours très bon de s’efforcer d’atteindre, mais qui ne peuvent pas faire une loi pour le général des hommes. […] Car les règles de cette Religion qui sont les mêmes pour tous ceux qui la suivent, nous enseignent, et nous obligent sans exception et sans restriction, à travailler sans cesse à nous rendre plus parfaits, à aimer Dieu, le prochain, à faire pénitence, etc. s’en dispenser, c’est violer les préceptes ; et si le général des hommes n’a pas une fervente dévotion, qui n’est autre chose que l’observance de ces préceptes, il n’est pas moins vrai qu’il doit l’avoir, et que c’est une loi indispensable, absolue.

266. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

« L’Empereur Justin abrogea entièrement le chapitre de la loi Papia Poppæa, au sujet des mariages des Sénateurs, & cela parce que Justinien que Justin avait adopté, venait d’épouser Théodora qui avait été Comédienne. […] C’est une contradiction insoutenable : Justin n’abrogea donc pas la loi Papia Poppæa [c’est à dire le chapitre au sujet des mariages des Comédiennes] en faveur de son adopté. […] Tout le monde sait qu’un Souverain ne reçoit de loi que de lui-même, & qu’il se dispense d’anéantir celles qui lui sont contraires, pour se justifier aux yeux de la multitude qui se trouve presque toujours de son avis. Rendons justice à la vérité : soyons sûrs qu’un génie aussi grand, aussi vaste que Justin se fut dispensé d’anéantir le chapitre de la loi Papia Poppæa, au sujet des mariages des Comédiennes, s’il n’en avait connu toute l’extravagance. […] Justin en abrogeant ce chapitre, ne fit que ce qui se fait de nos jours lorsqu’on vient à reconnoître que le préjugé seul fait la solidité d’une loi.

267. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Qu’on éxplique, si l’on peut, cette Enigme : …………………………………………………… Soyés sûr que dans notre ménage, Si votre bien dépend de moi, Vous, le vôtre de ma future, L’amour, l’amitié, la nature, Seront pour nous une loi. […] Il m’est cher, vous mon Père encore plus ; Si nos jours ne coulaient ensemble, Ses désirs deviendraient superflus : Même nœud nous unit, nous rassemble, Et nos enfans seront en moi, Pour vous la leçon la plus sûre ; L’amour instruirait la Nature, Si jamais j’oubliais sa loi.

268. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Plaute dans un Prologue, fait défendre par Mercure, de la part de Jupiter, toutes les brigues, parce que, dit-il, pour un Comédien comme pour un Grand homme, la Loi est la même ; c’est par le mérite & non par la cabale qu’il faut triompher : Eadem Histrioni sit lex, quæ summo viro : Virtute ambire oportet, non favoribus. […] Theodose par une de ses Loix ordonna qu’ils ne paroîtroient plus qu’aux portes du Cirque & du Théâtre, les portraits des hommes infames, dit cette Loi, ne devant pas paroître dans les lieux honnêtes.

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