LA matiere que je traite aujourd’hui, Mademoiselle, ne doit point effrayer votre Jurisconsulte, elle est parfaitement de son ressort : il se donne pour l’organe & l’Interpréte de la Loi, & c’est touchant cet objet, qui lui est si familier, que j’ose lui prêter le collet.
Ces diverses réfléxions m’ont engagé à traiter séparément de quelques genres de Poèmes, qu’il était à craindre qu’on ne remarquât pas assez, si je les avais confondus avec les principaux Drames joués au Théâtre.
C’est donc combattre les règles et les principes des maîtres, que de dire avec la dissertation, que le théâtre n’excite que « par hasard et par accident » les passions qu’il entreprend de traiter.
Pour moi si j’ai jamais quelque juridiction sur ce livre par une seconde impression, je ne le traiterai pas si favorablementc ; et je n’oserais dire à quoi monteraient les corrections que j’y pourrais faire, si j’en avais le loisir, tant il y a de choses à observer, quand on veut éviter la négligence de style.
Quoique ce Discours soit plus curieux que nécessaire, et qu’il importe peu de savoir si le Monarque doit appliquer son esprit à ces Arts, qui pour leur noblesse sont appelés Libéraux, et si pour se délasser des affaires il se peut exercer à la Peinture et à la Musique ; J'ai cru néanmoins que je devais traiter ce sujet, parce qu’il a déjà été traité par quelques autres ; Joint que voulant former un Prince, je suis obligé de lui marquer aussi bien ses exercices que ses occupations, et d’examiner si la main qui porte le Sceptre peut prendre quelquefois le Pinceau pour se divertir et s’égayer.
C’est un frondeur, un moqueur, un comédien qui joue tous les rôles, contrefait tous les hommes, feint d’avoir tous les travers, dans lesquels il vent faire tomber, pour s’en divertir : ici un miroir convexe ou concave, qui represente tout en grotesque, un Cameleon qui prend toutes les couleurs des objets qui l’environnent, un Scarron qui donne une teinte de burlesque à tout ce qu’il traite. […] Moliere ni les autres comiques n’ont jamais osé traiter ce sujet, ils se seroient joués eux-mêmes. […] Le Christianisme leur donne la même liberté qu’aux hommes, les traite aussi favorablement, quelquefois même passe les bornes de l’égalité, par des privileges qui leur sont propres. […] Jeu & luxe, mouches & fard, coëffures bizarres, nudités de gorge, Bal, comédie, opéra, sujets usés de la morale des Prédicateurs, on vous traite sort inutilement dans la Chaire : Les femmes ne vous écoutent plus ; mais si les Ministres se taisent, s’ils sont forcés de se taire, la Providence a permis que la liberté Satirique du théatre, y supplée.
Aucun livte de morale ne traite si au long de l’origine, des avantages, des progrès, des révolutions du théatre dans la Grece, à Rome, en France ; aucun ne fait de plus grands éloges des Poëtes qui y ont brillé, des Auteurs qui en ont parlé. […] Tous ces raisonnemens se trouvent dans le Traite : de M. […] Il n’est pas heureux en apologies ; la légereté libertine avec laquelle il la traite suffiroit pour la décréditer, elle ne fait honneur ni à son jugement ni à sa morale. […] Il va prendre son pere dans sa maison, le mene par la main, insulte son Bailli, qu’il traite de méchant, de calomniateur.
Ce seroit une jolie matiere à traiter sur la théatre, que la toilette d’une Actrice, & les aventures des foyers & des coulisses avant, pendant & après la piece. […] Les Coëffeurs des Dames traitent le métier des Perruquiers d’art méchanique, & mettent leur profession au rang des arts libéraux ; ils appellent leurs ouvrages des création de génie, des chef-d’œuvres d’invention & de goût. […] La chevelure de Bérénice ne mérita de monter au rang des constellations qu’après avoir été savamment traitée par un Coëffeur de la rue Quimquempoix. […] pourquoi s’étaler commee une marchandise, & presque comme un esclave qu’en bien des endroits on mène au marché, se faire acheter par des péchés, & enfin être traitée comme on le mérite ?
Toutes les affaires publiques doivent être traitées dans les assemblées de la nation, & ils établissent un conseil permanent qui les décide. […] La comédie est une quatrieme puissance copartageante, la plus puissante de toutes, qui envahit tout ; elle a transformé la sale des séances en sale de spectacle, où de nouveaux acteurs traiteront les plus grandes affaires, & joueront mieux leurs rôles que les premiers. […] Dans une séance où l’on devoit traiter de la religion, du gouvernement, de la police, du commerce des colonies, surpris de ne voir qu’une vingtaine sur plus de quatre cens qui devoient s’y trouver, & qui cependant, pour être plutôt libres, se hâtoient de décider promptement toutes les affaires, un des députés représenta que Milord Stanlei, dans sa maison de campagne, aux portes de Londres, donnoit une fête & une comédie champêtre qui l’emportoit sur tous les Comités & tous les Bals.
Il s’est tres-bien peint lui-même : Mon goût, dit-il, est de ne m’amuser qu’à des espèces de mignatures, à des développemens naïfs du cœur, des idées riantes, que je veux toujours traiter simplement, & jamais parées que de leurs propres beautés, qui souvent même se perdent sous la main. […] Voilà l’air de famille de toutes ses pieces ; car parmi les éloges que l’Auteur se donne par-tout d’un air nonchalant, il fait beaucoup valoir que dans toutes ses pieces il n’y a pas une scène superflue, ni rien de superflu dans les scènes ; qu’au reste c’est un grand mérite, qu’il est plus difficile qu’on ne pense de traiter une action simple sans écart, sans remplissage, avec les seuls Acteurs absolument nécessaires, & ne faisant dire à chacun que ce qu’il doit précisément dire ; qu’il y a tant de variété & de fécondité dans son théatre, que les pieces n’ont pas même un air de famille. […] Jamais les secondes noces n’ont été traitées de péché mortel, mais seulement regardées comme une marque d’un grand penchant a l’incontinence.
Otez-leur le nom de Misanthropes si vous voulez : traitez-les de brutaux, le nom n’y fera rien : toujours sera-t-il vrai qu’il y a dans le monde des Alcestes et des gens capables de s’attirer une affaire fâcheuse pour dire trop durement leur avis et capables de se faire haïr par l’âpreté de leur morale et la brutalité de leur sagesse prétendue. Il n’y a que vous qui puissiez trouver de la grandeur d’âme à la manière impertinente et grossière dont Alceste traite l’homme au Sonnet. […] Le Public ne gagnerait pas au change ; il ne lui serait pas plus avantageux de voir transformer Philinte en hypocrite, en indifférent, en bavard, comme vous prétendez qu’il est : croyez-moi Monsieur, dispensez-vous d’enseigner à Molière comme on traite bien un caractère et comme on fait une bonne Comédie, et souvenez-vous de ce que vous avez dit vous-même et que j’ai déjà cité, « que de petits Auteurs comme nous trouvent des fautes »dg où les gens d’un vrai goût ne voient que des beautés.
Cette question est traitée fort au long par Tiraqueau (de Nobilitate C. […] Faire profession du Christianisme, et vivre dans le vice ; ramper bassement aux pieds d’un protecteur, et traiter fièrement ses égaux ; piller d’une main, et prodiguer de l’autre ; passer du palais au parterre, avoir une charge et une Actrice. […] Alexandre Sévère ne leur donna jamais rien : « Il ne faut, disait-il, les traiter que comme des esclaves » (Lampridius in vit.
Les Curés de Paris observent religieusement cette conduite, qui est fort approuvée par le Cardinal de Noailles, parce que les Comédiens contribuent aux péchés de tous ceux qui vont au spectacle, que l’Eglise a toujours condamné. » N’y eût-il que la manière indécente dont on y traite le mariage, ils devraient en être exclus. […] On peut voir ces deux plaidoyers de Messieurs Cochin et Laverdi, où la question est savamment traitée pour et contre, et où l’on rapporte nombre d’arrêts qui l’ont ainsi jugé. […] M. l’Avocat général traite savamment la question de droit, et démontre ce grand principe qu’il n’y a que les enfants nés ex soluto et soluta, qui puissent être légitimés par le mariage subséquent, même avec la bonne foi d’une des parties, ce qui n’était pas ici, puisque les deux se connaissaient parfaitement, et n’étaient que des débauchés (L.
Pourquoi voudrait-on les traiter avec plus de rigueur que les autres Spectacles de l'antiquité que les Empereurs Chrétiens ont entretenus longtemps après leur avoir ôté tout ce qu'ils avaient du Paganisme ; ils en firent les divertissements de leur Cour et de leurs Peuples, quand les Fidèles y purent assister sans entrer dans la société des Idolâtres.
Les plus sages d’entre les Païens les ont traitées d’excès et de folie, ils n’ont souffert ces pernicieux passe-temps qu’à celles qui sont la corruption et la ruine des jeunes gens, non aux femmes pudiques, le S. […] Et après cela le bal trouvera des partisans et des apologistes aussi bien que la comédie, on traitera de divertissement honnête, d’action indifférente, ce qui est la honte et l’opprobre du christianisme.
Les sciences ne sont pas mieux traitées. […] « Un Clerc pour quinze sols, sans craindre le holà, Peut aller au parterre attaquer Attila, Et si ce Roi des Huns ne lui charme l’oreille, Traiter de visigoths tous les vers de Corneille. » Mais qu’importe, pourvu que le Receveur ait de l’argent, les Actrices des amants, les Acteurs une bonne table ?
Del Monaco assure que tous les Auteurs qu’il a lus sur ce sujet sont du sentiment qu’il y a péché mortel pour les Comédiens, parce qu’ils disent des paroles équivoques, et se servent d’expressions tendres ; parce que les femmes jouent avec les hommes sur le Théâtre ; parce qu’on y traite des intrigues d’amour ; parce que quoiqu’on les dise réformées on les rend agréables, et ainsi opposées à la pureté du cœur, commandée aux Chrétiens. […] [NDE] Adam Contzen (1571-1635), jésuite allemand dont les ouvrages traitent essentiellement les controverses théologiques, l’économie politique et l’interprétation des textes bibliques.
L’art de la perspective n’a aucun rapport avec le sujet que je traite.
Je ne prétends point ici néanmoins traiter les questions qui pourraient naître de ce discours, et dont il est plus facile de s'instruire, que des curiosités enveloppées des ténèbres du vieux temps.
Saint Thomas traite ici trois questions dont les deux premières appartiennent au sujet des jeux : dans l’une il parle des jeux en général : dans l’autre, il vient aux spectacles.
Voilà ce qu’on ne rougit pas de traiter de grands hommes, & d’offrir à imiter. […] Permettre aux artistes de traiter ces sujets, recevoir, récompenser, exposer au Louvre ce que la vertu défend de regarder ; est-ce respecter les mœurs & la police ? […] Le Concile traite les images comme les paroles libres, qu’il ordonne d’y effacer. […] Voyez cette multitude de Teiniers & de Calots, il s’amuse de ces trognes bachiques, de ces attitudes grotesques, de ces caresses rustiques, des danses, des foires, de ces nageurs, de ces chasseurs, &c. il en amuse ses convives, & au milieu de ces bouffons, de ces arlequins, il traite les affaires les plus sérieuses.
Le tragique fait penser profondément, s’occupe d’objets sérieux, fait parler des personnes graves, décentes, élevées, raisonne dans le conseil des Princes d’affaires importantes, & traite de grands intérêts. […] Il y auroit même un grand inconvénient, on auroit la facilité de blâmer le Prince, de satyriser les Ministres, de décrier le gouvernement, d’entretenir le mécontentement du peuple sous le voile de quelques traite historiques ou de quelque négociation. […] Un Auteur traite une infinité de sujets divers, mais par-tout il est connoissable, même air, même style, même goût, même marche ; par-tout le même ton & la même ame. […] mais il les traita d’hypocrites, qui cachoient sous une apparence de piété des vices plus grands que ceux qu’ils condamnoient en lui.
Mais après ce qu’il ajoute, ses sentiments ne sont plus équivoques : car il lui plaît de traiter Jéhu de Cocher de Fiacre ; sur quoi l’un de ses personnages réplique : Jéhu fit jeter Jézabel par les fenêtres suivant l’ordre qu’il avait reçu de Dieu d’exterminer la maison d’Achab. […] Berinthie qui s’est chargée de séduire Amanda la sollicite et la presse par cette belle harangue : « Mr Le Digne vous a traitée comme les Interprètes font le texte : rien ne lui a échappé dans l’exposition de vos rares qualités. […] » La clémence est traitée de faiblesse par bien de gens ; et la bonté divine qui devrait les porter à la componction, ne fait que les endurcir davantage. […] Sénèque inférieur aux Grecs en jugement leur est de beaucoup supérieur en impiété : ses héros et ses héroïnes traitent les Dieux avec une arrogance extrême : ils s’élèvent contre eux jusqu’à la fureur, sans que le Poète se mette toujours en peine de tirer raison de ces insultes.
Différant à parler de la première joie, qui est intérieure, et qui accompagne toujours celui qui vit bien, de laquelle je traiterai en la sixième Partie de ce premier Tome ; je ne m’arrête ici qu’à la seconde, et prouve en ce paragraphe, que tant s’en faut qu’on défende aux âmes vertueuses ces honnêtes récréations corporelles, que plutôt on les leur conseille, et on se plaint si elles les refusent, et se bandent trop l’esprit. […] s’il arrive que vous soyez contrainte, soit par vos parents, soit par d’autres, à qui vous n’osiez pas refuser de vous trouver en des compagnies, où les discours récréatifs ont quelque chose de mal, et sont contraires à la volonté de Dieu : de peur d’y intéresser votre âme ; imitez Sainte Catherine de Sienne, dressez en votre cœur une cellule ou cabinet, et une secrète retraite, en laquelle votre esprit demeure, se retire, et traite avec Dieu ; lors vous y pourrez être, sans encourir aucun dommage, et quasi sans savoir ce qu’on y a dit, ou fait. […] Vous serez comme les trois enfants jetés dans la fournaise ardente en Babylone, un seul cheveu de leur tête n’en fut point brûlé, ni leur robes aussi ; ains cette fournaise leur servit de rafraîchissement, comme une douce rosée ; une mauvaise pensée représentée par les cheveux, le dérèglement en votre corps, qui est comme la robe de l’âme, ne se trouveront point en vous : ains (ce qui est plus admirable, et qu’est arrivé à quelques bonnes âmes que je ne puis nommer, parce qu’elles vivent encore) vous sortirez de ces lieux-là, avec la douce rosée de la dévotion, et de l’union avec Dieu, comme si vous sortiez d’une Prédication, ou d’une Méditation ; ceci semblera étrange à ceux qui ne connaissent pas, comme Dieu traite les âmes qui lui sont fidèles en tout et partout ; ce que j'écris est néanmoins véritable. […] A ceux avec qui vous traitez, vous accommodant tant que faire se pourra à leur humeur, vous souvenant que quand on se recrée,A ceux avec qui on se recrée.
Ie tascheray toutefois de distinguer les choses, & de ne m’écarter pas du sujet que ie me propose de traiter dans chaque liure. […] Toutes ces especes du Poëme Dramatique se peuuent traiter en prose ou en vers : mais les vers asseurement, s’ils sont bien tournez, chatoüillent plus l’oreille que la prose, & donnent plus de grace & de force à la pensée. […] Il en est de méme des autres, & les Autheurs que ie reuere ne seront pas sans doute fâchez que jen vse de la sorte à leur égard, traittant les Dieux du Parnasse sur le pied que sont traitez lez Dieux de la Terre. […] Comme dans tous les ouurages en prose ou en vers le bon sens & la belle expression doiuent soûtenir les matieres que l’on traite, il faut pour bien faire les soûmettre necessairement à la censure des Maîtres de l’art, & prier quelqu’vn de Messieurs de l’Academie Françoise d’y jetter les yeux. […] Ils ont soin aussi que les Portiers facent leur deuoir, qu’ils ne reçoiuent de l’argent de qui que ce soit, & qu’ils traitent ciuilement tout le monde.
Un écrivain Anglois qui n’est point accusé de traiter trop gravement les choses, étoit moins indulgent que nous sur les abus du Théatre. […] Il la traite en Evêque, c’est-à-dire, en Docteur & en juge. […] Ses Tragédies, ses Cantiques, ses Lettres, sa Prose & ses Vers sont comme paîtris de cette faculté souple & délicate qui s’attache sous sa main aux différentes matières qu’il traite, qui les anime, les vivifie, leur communique ce charme secret qui intéresse, & cette chaleur douce & continue dont il ne faut pas chercher la source dans des mouvemens passagers de tendresse, mais dans le trésor inépuisable d’un cœur naturellement sensible & fécond. […] Mais pour prouver d’une manière plus précise & plus développée ce que j’ai avancé, que Racine traite l’amour en homme de génie, & Corneille en homme d’esprit seulement, prenons dans ces deux Poëtes deux morceaux de passion que l’on puisse opposer l’un à l’autre, & dont une courte analyse fasse voir le vrai ou le faux de mon opinion. […] La Tragédie de Corneille sur le même sujet confirme ce que j’ai dit plus haut, que le génie abandonne tout-à-fait ce Grand-homme quand il traite de l’amour.
Il peut se faire que l’auteur a essuyé quelques rebuts des comédiens ; mais il est vrai que c’est pour les auteurs une des plus humiliantes épreuves que l’examen de leurs pieces au tribunal des comédiens ; les acteurs & les actrices, tous les traitent avec la morgue la plus insultante, & les railleries les plus piquantes, & encore même rejettent souvent leurs ouvrages. […] 1769, traite fort bien cette idée neuve qui paroît vraie. […] Linguet crut pouvoir hazarder une nouvelle traduction du théatre Espagnol, il a mérité de réussir, sa traduction est bien faite, & il traite judicieusement plusieurs questions dramatiques ; il y a quelques pieces fort longues, (c’est le goût des Castillans) prises de Lopez de Vega, de Calderon, de Guillaume Castro & de quelques autres moins célebres : Lopez de Vega est comme Hardi parmi nous, qui composa huit cents pieces de théatre, il en a donné plus de deux mille ; on appelle ses œuvres, par une fanfaronnade de Castille, l’Océan Dramatique, & il est impossible qu’un si grand nombre de poëmes soient bons ; mais ils sont meilleurs que ceux de notre Hardi.
La plainte pleine de blasphêmes contre la Providence, sur ce qu’après un mariage secret, que son honneur, & la volonté de sa famille ont rendu nécessaire ; arrive la mutilation de son mari, qu’on traite du plus grand des malheurs, du plus cruel assassinat ; exclamation qui décéle honteusement ce que l’on cherche dans l’amour ; se peut-il que Dieu qui a toléré avec indifférence, nos plaisirs, avant le mariage, les empêche après que le Sacrement les a permis, & fasse subir à un mari, des châtimens qui ne sont dus qu’à l’adultere ? […] L’expérience apprend qu’on ne revient jamais aussi innocent qu’on y est allé, au contraire, cette doctrine a été traitée d’attentat sur l’autorité Royale, de Leze-Majesté, de bisarrerie, de ridicule. […] Chez toutes les nations de la terre, de Pekin à Gibraltar ces femmes auroient été prises pour des foles, on les auroient enfermées ; mais en France les folies des Dames sont des graces, leurs sortises des gentillesses, qu’on se fait un devoir d’admirer, on les traite comme des enfans, leurs adorateurs ne sont-ils pas des enfans aussi, que le hochet de l’amour amuse ?
Nous ne traitons point ici la controverse : mais il est certain que le bien public s’oppose à cette liberté. […] Prince vainqueur de la Saxe, de la Pologne, de la Russie, qui détrônoit les rois, devoit-il être traité en petit-maître des coulisses qui traite avec une actrice ? […] La nouvelle dame abusant de sa faveur, traita mal la divinité dont elle renversa les autels.
Cacatrix est une folie singuliere ; on ne peut s’empêcher de rire de la confiance intrépide d’un mari trompé, de la familiarité pleine de gaieté, avec laquelle un Abbe traite les femmes (il faut bien que la religion & les Ministres fassent une partie de la dépravation des mœurs, & y répandent un sel plus piquant). […] Quelque châtié que soit le théatre, les ouvrages les plus dangereux sont ceux où l’amour est représenté comme la vertu des belles ames, & les maximes des gens vertueux traitées de contes de vieille, où l’on établit que la raison ni la sagesse ne sont pas faites pour le bel âge, où les passions, au lieu d’être peintes d’une maniere à en donner de l’horreur, sont déguisées & revêtues de tous les charmes qui peuvent les insinuer dans un cœur sans expérience, & le faire tomber dans ces agréables rêveries, source ordinaire de la corruption. […] Parler le langage du crime, paroître l’aimer, s’y déterminer, le commettre, en inspirer le goût en exprimer les mouvemens, en diminuer l’horreur, en excuser l’excès, le traiter presque de vertu, en étaler les objets, parler de tous leurs charmes, travestir les fureurs en héroïsme : quel scandale public !
Cette Troupe satisfaite & exultante estoit suivie des Ostages que le General avoit receu, attendant l’accomplissement des Traitez. […] Car il ne craint point de dire, que cét homme splendide traita toute la Ville & les Faux-Bourgs. […] Mais son insolence fut bientost punie par Sentence, & le Senat crut ne pouvoir se dispenser de traiter en coupable celuy qui avoit fait si peu de cas de la reconnoissance qu’on avoit pour sa vertu.
Ne traiterait-on pas de fou, le Manant qui éxigerait un pareil service de la bonté de son Seigneur ?
Oui, Mademoiselle, c’est avec un plaisir infini, que je vais me revêtir des droits que vous m’offrez : je veux vous traiter comme la sœur de mon épouse : & c’est chez madame D’Alzan, dans son appartement, en sa présence, que je desire de vous entretenir ce soir.
Ces affaires se traitaient dans les assemblées générales, où les évêques, comme plus instruits, se rendaient plus utiles que les autres seigneurs.
Les livres de droit, de Théologie, de Médecine, de Mathématique, n’ont que les figures nécessaires pour faire entendre les questions qu’on y traite. […] Nous ne prétendons pas traiter cette grande matiere ; mais voici l’usage que nous faisons de cette fameuse querelle, qui mit aux mains l’Orient & l’Occident ; elle suppose de l’aveu des deux parties, que les images produisent sur l’esprit & sur le cœur, de bons & de mauvais effets, Qu’il faut donc proscrire les images indécentes, dont l’effet ne peut être bon, & nécessairement mauvais, & conserver les images de piété, qui ne font aucun mal, & peuvent faire beaucoup du bien.
Je n’examinerai point de nouveau la question que j’ai déja traitée. […] Mais ces fiers vainqueurs adoptèrent, sans peut-être s’en appercevoir, les usages de ceux qu’ils traitaient en maîtres : trop heureux de pouvoir donner des loix à des Peuples policés, qui se vengeaient en les éclairant !
Diana, qu’on n’accusa jamais de sévérité, traite cette question (Part. […] Il y traite de tout ce qui regarde les oiseaux, les poissons, les bêtes à quatre pieds, relativement aux lois.
« Je me sens accablé, dit-il dès la deuxième page, par un torrent de passages, de Conciles et de Pères, qui depuis le premier jusqu’au dernier ont tous fulminé contre les spectacles, et ont employé la ferveur de leur zèle, et la vivacité de leur éloquence pour en donner une si grande horreur aux fidèles, que les consciences faibles et timorées ne veulent pas même qu’il soit permis d’en disputer, et traitent de pernicieux et de relâchés, les Docteurs qui ont l’indulgence de les tolérer. » I. […] * * * Plein des dons de la Cour sur le point de vieillir, Il méprise un métier qui vient de l’anoblir ; Et détestant ses Vers trop remplis de tendresse, Les prend pour des péchés commis dans sa jeunesse. » Le prétendu Théologien devrait suivant ses principes traiter de scrupuleux M.
Cette comparaison est un reproche de l’excès, du luxe & de la parure des femmes, elles se traitent comme des Divinités, de Déesses, d’adorables. […] Aujourd’hui cet ouvrage est inconnu, on a fait tant de progrés dans les sciences, que ce qui étoit alors un problème, est devenu une vérité ou une erreur connue de tout le monde ; il semble qu’il a voulu amuser le public & faire montre de son esprit par des paradoxes où il traite le pour & le contre. […] On fait grâce à tous ces raisonnemens de les traiter de jeux d’esprit, d’un homme qui veut s’égayer & amuser des femmes malades, à peu près comme on les trompe pour leur faire prendre une médecine, ou souffrir une saignée.
L’auteur peut-il traiter le conte de l’âne d’or si grossiérement obscene, si généralement méprisé, de chef-d’œuvre de gaieté, de finesse, de narration ? […] Il traite les Actrices & les Danseuses dont il est épris comme les célébres faiseurs de contes. il nomme la plupart, Clairon, Fanier, Arnaud ; Doligni, Allard, Guimard, Dubois, Dangeville, d’autres, selon, la nomentclature du Théatre, Eglé, Théodore, Corvine, Vestris, Ziphilis, Rosine. […] Vous traitez de fausse délicatesse cette volupté vraie qui naît de la nature, se nourrit dans l’ame, la concentre, & ne l’y ôte que pour la faire jouir avec plus de recueillement & de vivacité, inspirée par Thaïs, &c.
Thomas dont nous parlerons) : question, dit-on, qui n’a jamais été traitée par les adversaires de la scène. […] Elle favorise le vice ; elle enseigne aux enfans à mépriser l’autorité des parens, & à tromper leur vigilance, par des engagemens clandestins, formés par une passion aveugle ; elle apprend aux femmes la coquetterie, la dissimulation, les ruses, pour tromper leurs maris, au préjudice des liens sacrés du mariage, & les livrer à une ignominie que mérite seul l’auteur du crime que l’on fait triompher ; elle invite les domestiques à flatter sans pudeur, à servir sans remords les passions de la jeunesse, à voler, à tromper leurs maîtres & les tourner en ridicule ; elle accoutume le public à traiter de bizarrerie une sage circonspection, & de politesse une connivence criminelle, l’impiété & l’indifférence à ses devoirs, de force d’esprit philosophique, à embellir le vice, à enlaidir la vertu, & tourner en plaisanterie les choses les plus importantes. […] L’Auteur sur cette question cite des Casuistes qui traitent cette folle dépense de péché véniel ; mais il combat leur sentiment, & croit le péché mortel avec le commun des Théologiens.
Il est des plaisirs innocents et il en est d’abominables : après tout le plaisir à parler en général n’est jamais une fin à se proposer. » L’autorité de Quintilien sera ici à sa place ; vu que nos Poètes traitent les obscénités de railleries fines. […] Je ne voudrais point d’autre titre que celui-là pour traiter un homme de faquin ; son père l’eût-il laissé Duc en mourant. […] av ne balancerait pas à traiter un Duc de faquin.
Corneille et Molière sont des Peintres, et de grands Peintres, mais de vrais Callots, toutes les fois qu’ils traitent de la piété. […] Il s’étend beaucoup sur la gravité convenable au chant de l’Eglise, la manière respectueuse dont on doit l’exécuter, et les dangers d’une musique molle, efféminée, trop vive et légère, ordinaire à la musique profane, qu’il traite de nouvelle, c’est-à-dire peu connue de son temps. […] Sans doute, si c’est pour les faire représenter ; mais si on se borne à la composition ou à la lecture, on peut les traiter comme tout autre ouvrage d’esprit, ou tout autre tableau.
Quoique ce que rapporte Baronius348 après Joseph, que le Poète Théodecte fut frappé d’aveuglement pour avoir osé mêler l’Ecriture Sainte dans une Tragédie, ait donné lieu de demander, si on peut approuver qu’on prenne des Histoires de l’Ecriture Sainte pour en faire des pièces de Théâtre ; nous pourrions nous dispenser de traiter cette question, parce qu’elle n’est pas nécessaire pour l’éclaircissement du second siècle que nous venons d’achever, ni du troisième que nous allons commencer Spond. 183. […] Mais comme il y a près d’un an que nous nous laissâmes engager à développer ici la Tradition de l’Eglise touchant les spectacles, et que cette matière ne paraît pas achevée, si on ne traite le point proposé ; nous ne refusons pas d’en parler, d’autant plus que les défenseurs de la Comédie ne manqueraient pas de se prévaloir de la liberté que les Comédiens viennent de se donner par la représentation de Judith350. […] Il nous suffit d’avoir montré que les Auteurs qui travaillent pour le Théâtre des Comédiens, ne croient pas pouvoir se passer de mêler de la galanterie dans tous les sujets qu’ils traitent.
Cependant quoiqu’il refuse de s’expliquer, & qu’il décline la dispute, ne trouvez pas mauvais que je traite la question, elle vous intéresse trop pour la taire.
Ainsi, comme les Prêtres en avaient un soin particulier, qu'ils y étaient présents, et qu'ils les traitaient comme un acte de Religion, les honnêtes femmes, et mêmes les Vestales ne faisaient point de scrupule d'y assister, encore que les premières fussent d'ordinaire dans leur appartement éloigné de la société des hommes, et que les autres fussent engagés dans un état séparé du commerce de la vie civile.
Dans le Chapitre de la seconde Partie, où il traite de l'obligation des Prédicateurs à reprendre continuellement les pernicieuses coutumes, qui sont la source des péchés, et à persuader de les abolir.
Il ne s’agit pas de traiter ici à fond des Spectacles, et vous n’attendez pas de moi ce que des personnes très habiles ont déjà fait, et que je n’ai point promis.
Quiconque ne se sent pas les dispositions nécessaires pour la traiter avec autant de sagesse que de dignité, doit y renoncer : on court le risque de se déshonorer, en la rendant méprisable et pernicieuse à la société.
Après avoir dit tant de mal des Spectacles, il ne vous restait plus, Monsieur, qu’à vous déclarer aussi contre les personnes qui les représentent et contre celles qui, selon vous, nous y attirent ; et c’est de quoi vous vous êtes pleinement acquitté par la manière dont vous traitez les Comédiens et les femmes. […] Nous traitons la nature en elles comme nous la traitons dans nos jardins, nous cherchons à l’orner en l’étouffant. […] Plus inexorable pour elles, vous les traiterez, Monsieur, comme ces peuples vaincus, mais redoutables, que leurs conquérants désarment ; et après avoir soutenu que la culture de l’esprit est pernicieuse à la vertu des hommes, vous en conclurez qu’elle le serait encore plus à celle des femmes.
Ce serait traiter les Dames à peu près de la même manière que ceux qui reçoivent leur argent, pour les insulter à la face d’une nombreuse Assemblée : ce serait s’imaginer qu’elles se repaissent d’idées criminelles, qu’elles sont accoutumées au langage des mauvais lieux, et qu’elles aiment à voir des représentations abominables. […] Neptune à cette proposition traite Hercule de grosse bête : vu qu’il est l’héritier présomptif de l’empire du monde, et qu’il y doit naturellement succéder après le décès de Jupiter. […] lorsqu’il comparaît devant Æacus, ce Juge sévère le traite avec hauteur et examine par une bastonnade ses prétentions à la Divinité ; Bacchus hurle sous les coups et gâte par là son affaire. […] Enfin, si c’est un mérite que d’infecter l’esprit et de corrompre le cœur, que d’apporter dans les familles la honte, les maladies, l’indigence ; je conviens que les Poèmes de nos Auteurs sont au-dessus de tous les éloges : mais s’il n’en est pas ainsi, il me semble qu’on devrait traiter ces ouvrages tout autrement qu’on ne fait.
Pour moi je déclare que je souscris d’avance à tout ce que l’un & l’autre daignera décider sur la question que j’entreprends de traiter aujourd’hui. […] Vous l’étes, mais de grace ayez à vôtre tout un peu d’indulgence pour un art, qu’il vous plaît de traiter de badin. […] Mais pensez-vous que le Poëte Tragique en soit moins adroit parce qu’il sent la difficulté de la guerison, parce qu’il compatit à nos maux, parce qu’il nous traite en hommes ? […] Heureux d’avoir été moins propre à traiter des sujets d’un caractere tout oppose ! […] La diversité soit d’ordonnance, soit de coloris dans les divers Tableaux Dramatiques fut-elle mieux traitée ?
Que la Comédie telle qu’elle a été traitée par Moliere, est suffisamment bonne pour les mœurs. […] Il appréhendoit que sa critique ne fût traitée de cagotisme par M. […] Mais devoit-il traiter de cruelle la Religion qui leur en a fait un devoir ? […] Rousseau contre les Spectacles, n’y est pas mieux traitée. […] de Pompignan seront peut-être traitées de rêves édifians, dulcia somnia : Rarò vox virtutis sititur.
C’est un Poëte qui traite l’histoire comme une intrigue de théatre, il accommode à son gré la fable, pour préparer le dénouement qu’il se propose. […] Elles le sont moins que les Comédiennes, qui outrent tout en ce genre ; on méprise, on traite de Comédiennes celles qui se montrent dans l’état où l’on paroît au théatre.
.), d’après Cicéron et tous les maîtres de l’art, blâme l’éloquence du théâtre, même dans les Avocats, quoiqu’ils ne soient que des séculiers, et qu’ils ne traitent que des matières profanes : qu’aurait-il dit des Ministres des Autels ? […] On a vraiment bonne grâce de louer les Comédiens, de vouloir qu’un Prédicateur prenne leurs leçons, et de le traiter, par mépris, de Comédien quand il les imite.
Un jour qu’il vint dans ma classe, la matière que je traitais m’engagea à parler contre l’aveugle fureur des spectacles. […] ), ouvrage utile, bien écrit, mis au nombre des livres Ecclésiastiques par le Pape Gélase, traite contre les Idolâtres le même sujet que ce Père dans la Cité de Dieu, et fait voir que les malheurs des temps viennent de la corruption du théâtre : « Theatra incusanda, non tempora. » Par une profonde méchanceté le démon a demandé des sacrifices, où il se nourrit moins de la chair des animaux que de la perte des vertus : « Profundo malignitatis argumento sacrificia flagitans, quibus non tam cruore pecorum, quom profligata virtute pascerentur. » Les vertus sont les victimes qu’on immole à l’autel de l’impudicité : « Ad aram luxuria virtutum victimas trucidantes. » Vous qui ne goûtez que la volupté, osez blasphémer le Dieu qui la défend, et vous vous réjouissez de la perte de vos âmes.
« Mais, ajoute Madame de Motteville, si cela est, malheur à nous d’avoir dégénéré de la vertu de nos pères, et d’être devenus infirmes dans notre zèle et notre fidélité. » Les Courtisans crièrent contre le Curé, et le traitèrent de ridicule ; ils eurent la malignité de dire que le P. […] Dans le fond un Comédien, fût-il Molière ou Baron, n’est pas fait pour traiter avec un Pape sur l’affaire des investitures.
Et cet homme de bien appelle cela corriger les mœurs des hommes en les divertissant, donner des exemples de vertu à la jeunesse, réprimer galamment les vices de son siècle, traiter sérieusement les choses saintes ; et couvre cette belle morale d’un feu de charte, et d’un foudre imaginaire, et aussi ridicule que celui de Jupiter, dont Tertullien raille si agréablement ; et qui bien loin de donner de la crainte aux hommes, ne pouvait pas chasser une mouche ni faire peur à une souris : en effet, ce prétendu foudre apprête un nouveau sujet de risée aux Spectateurs, et n’est qu’une occasion à Molière pour braver en dernier ressort la Justice du Ciel, avec une âme de Valet intéressée, en criant « mes gages, mes gages m » : car voilà le dénouement de la Farce : ce sont les beaux et généreux mouvements qui mettent fin à cette galante Pièce, et je ne vois pas en tout cela, où est l’esprit ? […] L’Athée se met au-dessus de toutes choses, et ne croit point de Dieu : l’Hypocrite garde les apparences, et au fond il ne croit rien : le Libertin a quelque sentiment de Dieu, mais il n’a point de respect pour ses ordres, ni de crainte pour ses foudres : et le malicieux raisonne faiblement, et traite avec bassesse et en ridicule les choses saintes : voilà ce qui compose la Pièce de Molière.
Je vais le prouver en osant écrire sur une matière que vous avez traitée : c’est sacrifier à cet amour de la vérité, l’amour-propre même. […] Je rejette une foule de Pièces dont les beautés8 et l’utilité surpassent les défauts et les inconvénients ; dans le dessein où je suis de traiter, quelque jour, cette matière plus amplement.
Je ne distingue que deux objets dans la contestation présente : l’excommunication & la peine d’infamie ; celle-ci sera traitée en une seule Lettre qui suivra immédiatement ; la censure ecclésiastique demande plus d’étendue.
Soit que les Sujets soient épuisés, ou que ceux que l’on traite fournissent de quoi tomber naturellement dans des Scènes qu’on a déja vues, il me semble que je ne vois rien qui n’ait du rapport à ce que j’ai vu : et je ne puis m’empêcher de dire à la gloire de Racine, que tout ce qu’il a fait a toujours été nouveau, et que loin de ressembler à qui que ce soit, il a été assez Maître de son Génie pour ne faire aucune Pièce où il ait voulu se ressembler lui-même.
Quand ils traiteraient les passions de la manière la plus honnête, cette apparence d’honnêteté et le retranchement des choses immodestes rendraient leurs pièces beaucoup plus dangereuses, parce que en attaquant la pudeur d’une manière moins directe, les personnes vertueuses en ont moins d’horreur, et pensent moins à se défendre du poison qu’elles contiennent.
S’ils ont quitté les farces indécentes pour des Poèmes dictés par la raison et la sagesse, on doit donc les traiter en honnêtes gens et leur rendre les privilèges qu’on accorde dans la société à tous les bons citoyens. […] Qu’on se garde bien, en même temps, de leur donner une trop haute opinion d’eux-mêmes ; qu’on les considère, qu’on les estime, qu’on les accueille ; mais sans les caresser excessivement : qu’on les traite seulement comme on traite les honnêtes gens, avec distinction mais sans enthousiasme : alors on ne verra pas des mœurs moins pures sur le Théâtre que dans tous les autres états de la Société, surtout si l’on soutient avec vigueur les règles que je viens d’indiquer. […] Ils s’étaient imaginé, dit-il, qu’un homme qui avait pu traiter si énergiquement le caractère d’Atrée devait avoir l’âme aussi noire que son Héros.
La compassion intéresse jusqu’à se faire honneur de la ressemblance, ce qui est non seulement contraire aux bonnes mœurs, mais au but de la tragédie, qui est de corriger les passions par la terreur & la pitié : il ne faut donc pas traiter des sujets où le principal intérêt & le premier rôle tombe sur un scélérat qui ne doit paroître qu’odieux & méprisable pour faire haïr les vices. […] Quoique nous ayons déjà parlé de son théatre françoit, la célébrité de cet Auteur nous sera pardonner quelque répétition : c’est une suite de dialogues sur l’histoire de France, qu’il appelle drames, parce que les acteurs du tems, c’est-à-dire, ceux qui ont part aux événemens en sont les interlocuteurs : on peut traiter de même toutes les histoires, faire de tout l’univers un théatre, de tous les siecles une comédie ; ce seroit une bibliotheque théatrale, immense, dans cette suite de conversations appellées des scenes, sans observer aucune unité de tems & de lieux ; mais seulement d’action ; tout ce qui eut part aux affaires passe en revue, ses drames doivent être d’une longueur fort inégale, puisqu’elle dépend de l’importance & de la durée des événemens. […] Franc traite mal Sakespear : le Héros Anglois.
Bel esprit superficiel, qui ne fait que glisser sur les matieres qu’il traite, pour en prendre ce qui amuse, ou satisfaire sa malignité ; esprit fort, qui ne respecte & n’épargne rien, empoisonne, exagere, invente, pour décrier ce qu’il n’aime pas, même sur le théatre ; cela peut être, je ne suis pas chargé de son apologie, je rapporte seulement ce que tout le monde peut lire dans son histoire universelle : en voici des extraits sur les matieres du théatre, pris au hasard. […] le Franc & tous les amateurs de l’antiquité traiteront cet arrêt de blasphême). […] Est-ce trop en dire, de la traiter de scandale ?
doit-elle être traitée en style tragique, comique, ou lyrique ? […] Le seul caractere de l’historien la feroit regarder comme une fable, & tous les jours la critique, la philosophie, pour décrédirer les legendes, les traite de comédies, & les Moines qui les ont faites de Comédiens. […] Il le traite comme le plus meprisable & le plus dangereux corrupteur de la nation.
Un militaire peut ignorer ces matieres : mais il ne doit pas s’en mêler, & traiter si lestement des questions les plus importantes qu’il n’entend pas. […] Il s’est fait dans le même temps deux grandes fêtes, pour des objets que le sage traite de frivoles ; mais qu’on a estimé dans tous les temps, & que la qualité de ceux qui en reçoivent les honneurs nous oblige de respecter. […] Mais tout cela est sans consequence dans un maître a danser qui n’est pas obligé de savoir l’histoire, & traite les évenemens comme un pas de trois.
Une chose est agréable, ou le paraît ; et parce qu’elle est agréable, on l’aime ; et parce qu’on l’aime, on se figure qu’elle est bonne ; et à force de se le figurer, on s’en fait une espèce de conviction, en vertu de laquelle on agit au préjudice de la conscience et malgré les plus pures lumières de la grâce : or appliquons cette maxime générale aux points particuliers, surtout à celui que je traite. […] Car du moins si c’étoient les pasteurs des ames, si c’étoient les maîtres de la morale, si c’étoient les ministres des autels, les directeurs, les prédicateurs de la parole de Dieu, qui maintenant et parmi nous eussent sur la question que je traite, des principes moins séveres que ceux de toute l’antiquité ; et si ces principes étoient généralement et constamment suivis par la plus saine partie des chrétiens, peut-être seroit-il plus supportable alors d’examiner, de délibérer, de disputer. […] Mais que j’attaque jusqu’à la promenade, que je prétende qu’il y ait sur cela des mesures à garder et des précautions à prendre, que je sois dans l’opinion qu’une mere chrétienne ne doit pas sans ménagement et sans réflexion y exposer une jeune personne, qu’elle doit avoir égard aux temps, aux lieux, à bien des circonstances dont elle n’a guere été en peine jusqu’à présent, c’est ce qu’on traitera d’exagération, et sur quoi l’on ne voudra pas m’en croire.
Ces cinq autorités, qui n’en font qu’une, les seules qu’on trouve pour ou contre pendant cinq ou six siecles d’ignorance, semblent traiter le théatre comme une chose indifférente, qui ne devient mauvaise que par les circonstances de la licence, de l’assemblée, du temps, du lieu, ce qui suffiroit pour proscrire le nôtre, où toutes les circonstances les plus dangereuses sont rassemblées avec le plus grand art. […] Qu’on réunisse toutes ces conditions, qu’il n’y ait rien de mauvais, d’indécent ou de dangereux, jamais d’excès ni dans la chose ni dans l’affection qu’on y a ; que la gravité chrétienne la modestie, la piété s’y conservent ; qu’on ne se le permette que comme un besoin, un soulagement à la foiblesse humaine ; qu’on se traite comme les enfans, à qui on permet des récréations, mais sans excès, sans danger, sans indécence ; qu’on n’y souffre rien que de convenable aux temps, aux lieux, aux caractères des personnes, aux jours de fête & de pénitence, & on verra que si ce Saint paroît, dans la spéculation d’une abstraction métaphysique, avoir quelque légère indulgence pour le spectacle en général dans sa nature, personne n’en est en effet un censeur plus sévère dans la réalité & la pratique, où jamais ne sont ni ne peuvent être observées les sages loix qu’il a prescrites.
Nous ne les traiterons pas avec tant de rigueur, mais nous concluerons, que la prétendue purgation des mœurs, est une chimère inventée en faveur seulement des Comédiens.
En général on peut dire qu’en France cette partie du Drame est beaucoup mieux traitée dans la Comédie que dans les Poèmes tragiques.
Ces Chrêtiens du cinquiéme siécle se plaiserent aux spectacles que les paiens avoient inventés ; mais ils eurent soin de rectifier leur intention, & d’y assister à la Chrêtienne ; cependant le zelé Prêtre les traita encore comme des Apostats de la Foi : & en les traittant de la sorte, il nous fit connoître, que les spectacles de la Comedie ne peuvent jamais être rectifiés par l’intention la plus pure : non, Madame, aucune intention ne leur otera la malice, qui leur est propre ; & ce sera toûjours une injure à Dieu, que d’y assister.
C’est pourquoi, il ne faut pas espérer de rien faire de régulier de la comédie, parce que celles qui entreprennent de traiter les grandes passions, veulent remuer les plus dangereuses, à cause qu’elles sont aussi les plus agréables : et que celles, dont le dessein est de faire rire, qui pourraient être, ce semble, les moins vicieuses ; outre l’indécence de ce caractère dans un chrétien, attirent trop facilement le licencieux, que les gens du monde, quelque modérés qu’ils paraissent, aiment mieux ordinairement qu’on leur enveloppe, que de le supprimer entièrement.
Le sujet semble, en effet, au premier aperçu, beaucoup mieux convenir à un docteur de Sorbonne qu’a un maréchal de camp ; rarement on a vu le même homme mener de front les matières cléricales et les théories stratégiques ; il est fort permis à un général de n’avoir pas lu Baronius, et ce n’est certainement pas dans les actes des conciles qu’on apprend à placer des batteries ou à ranger une division en ligne de bataille ; enfin, si l’on me permet cette forme triviale, canons et canons il y a, et l’on pouvait raisonnablement craindre qu’un homme habitué à vivre au milieu de ceux de Mars, ne traitât un peu cavalièrement ceux de l’Eglise.
Se plaire à des mauvaises pensées, à des mauvais regards, s’y exposer volontairement ; la morale la plus indulgente le traite de péché mortel. […] Le vrai triomphe d’Alexandre fut auprès de la femme & de la fille de Darius, ses captives, aussi belles que Campargne, & plus dignes de lui, qu’il traita toujours avec le plus grand respect. […] Ce prince sur le champ dégoûté d’une esclave scythe qui le trahit, l’abandonne à son peintre : dégoût & délicatesse qu’on traite pompeusement d’héroïsme, & qui n’est qu’un trait de mépris d’une femme de mauvaise vie. […] Quelle fureur d’aller choisir dans le bourbier de la mythologie, & d’étaler sur un théatre des objets qu’on ne peut traiter sans le plus grand danger, & pour le public, & pour soi-même.
Voltaire, Maupertuis, le marquis d’Argens le traitent de fou qui ne pensoit que dans l’ivresse. […] L’or & l’argent abonderent, mais le luxe courut sur les pas de la richesse (à l’exemple du prince le plus magnifique & le plus libertin), l’ancienne simplicité que l’on traita de rudesse & de grossiereté, disparut On trouva les habitations de ses peres trop étroites & ses possessions trop bornées, on joignit maison à maison, héritage, à héritage, on eut des palais, des jardins magnifiques ; les chevaux défendus par la loi, se multiplierent, & le pays se remplit de chars brillans & de superbes attelages, & les lits d’ivoire mollement garnis remplacerent les couches des anciens ; le bissus, le fin lin, les laines choisies furent employées dans les vêtemens ; l’hyacinthe, l’écarlate, la pourpre en rechausserent l’éclat & le prix ; les filles de Sion, autrefois si modestes, se montrerent dans les rues & dans les places, & y étalerent la richesse de leur parure ; les mantes, les écharpes, les dentelles précieuses, les colliers, les bracelets, les ceintures garnies de pandeloques, les ajustemens, les bijoux de toute espece, & plus encore leurs démarches & leurs regards, tout annonça leur désir de plaire, la vanité & la mollesse ; elles apprirent à relever leur taille par la hauteur de leur coëffure syrienne, ornée de rubans en forme de couronne, les pierreries brillantes dans leurs cheveux frisés, les anneaux à leurs doigts, & l’or à leurs chaussures ; à l’antique frugalité succederent de somptueux repas, où les vins exquis se servoient sans mesure dans des vases précieux, pour la matiere & pour la forme, couronnés de fleurs, parfumés d’essence ; les riches voluptueux les commencerent avec le jour, les prolongerent jusques dans la nuit, au son de la lyre, de la guittare, de la flûte, du tambour ; au son des instrumens ils joignirent la voix des chanteuses, & ils se flatterent d’égaler dans leurs concerts domestiques le goût & la magnificence des rois. […] Il est difficile de faire un ouvrage où l’on instruit en amusant, où l’on couvre l’aridité du savant des charmes d’une diction élégante, où l’on enchaîne le raisonnement & les images de Vénus. » Ils appellent ces explications galantes, cette lecture amusante ; en cela bien différente de celle de son concurrent, grave, sérieuse, profonde, qui traite fort peu galamment Vénus de prostituée, & son culte un tissu de prostitution publique en son honneur : ce que le galant abbé combat de toutes ses forces. […] Mes brebis entendent ma voix ; ce mot de brebis lui donna une idée de bergerie, il traita ce sujet comme une vraie pastorale d’opéra : c’en étoit une double Ces paroles doivent être chantées par une voix seule, non par un chœur ; & dans la bouche d’un Dieu qui les a prononcées, elles doivent paroître avec la majesté digne de Dieu.
Ils s’écrient comme Boileau, touchant à tes lauriers craindroit de les fletrir : Comme ce n’est que par modestie que l’auteur traite de canevas une piéce si bien travaillée, il continue son exposition, & rassure les acteurs, il veut faire revivre Moliere, & veut que sa présence idéale, sans doute ; car il ne prétend pas faire le miracle d’une résurrection réelle, elle n’arrivera qu’au jour du jugement, où les hommes auront alors bien d’autres affaires que l’apothéose de Moliere ; il veut donc que cette présence inspire de nouveau les poëtes, & leur apprenne l’art qu’il avoit d’observer & de peindre les caractères comiques : il doit recourir à une magicienne pour évoquer l’ombre de ce grand homme. […] Qu’un caractère nouvellement découvert, à traiter ? […] Il salut trouver un local pour tenir cette grave assemblée, digne de l’objet important qu’on devoit y traiter.
Il n’y manque que d’être de murailles de cristal ou de diamans, & d’avoir été construit d’un coup de baguette ; parmi tant de merveilles, nous nous arrêterons à quelques particularités qui ont du rapport à la matiere que nous traitons ; & au but que nous nous proposons. […] Les Persans célébrent chaque année la mort de Hussein fils d’Ali & de Fatmé fille unique de Mahomet tué avec 72 de ses compagnons par Omar, qui lui disputa la succession du Prophète, ce qui forma les deux grandes branches du Mahométisme, qui se traitent mutuellement d’hérétiques & de schismatiques.
Heureusement il ne faut avoir lu ni ce Savant qu’on nomme Aristote, ni ses Commentateurs, ou ses Critiques, qui sans doute sont beaucoup plus savans encore, pour traiter la matière que j’embrasse. […] Pour moi, qui suis la première femme qui traite cette matière ; qui n’ai lu les Ouvrages des hommes que pour les contredire, je vais prendre un juste milieu : J’avance que le Théâtre peut être utile ou dangereux par ses Drames, par la Musique, par les Danses ; mais qu’il est toujours avantageux par le plaisir qu’il procure ; je dois le prouver dans un autre endroit.
.° Les Païens, qui n'ont pas la plénitude de la vérité, parce qu'ils n'en ont point le maître, jugent du bien et du mal selon leur caprice, appelant ici bien ce qu'ailleurs ils traitent de mal. […] « 23.° Si les Juges même qu'ils amusent, traitent si rigoureusement ces ouvriers d'iniquité, combien doit être plus sévère la justice divine ?
Or ayant appris, que plusieurs prennent à cœur la cause de ceux desquels nom blâmons justement le métier, et qu’ils trouvent des Avocats, oùb ils devraient être condamnés sur l’étiquette du sacc ; j’ai cru être obligé de relire ce que j’en avais écrit ci-devant en latin, et traiter la même matière en notre langue, pour l’usage de ceux qui m’entendront mieux parlant ainsi. […] Mais pource que les Philosophes qui traitent de la morale, semblent n’accuser d’incontinence et intempérance, sinon ceux qui se laissent surmonter par les appétits désordonnés de l’attouchement et du goût : et qui s’adonnent aux couches illégitimes, ou s’emportent aux délices et excès du boire et du manger ; il y en a peu qui mettent au rang des intempérants, ceux qui se plaisent à voir ou à ouïr les choses vaines, ou folles, ou même peu honnêtes ; et qui en l’ouïe, ou en la vue de telles choses, ne tiennent point de mesure. […] Mais on interprète cela des spectacles profanes, afin qu’on ne soit contraint de réprouver la coutume qui dure encore en quelques lieux, où se jouent ès Temples des comédies de matières sacrées ; combien que la loi n’excepte rien, et qu’il n’y ait raison de faire d’exception, pource qu’il y a plus de péché à manier les choses sacrées indignement, et impurement ; qu’à traiter des choses profanes d’une manière conforme à la matière. […] Peut-être, s’en trouvera-t-il peu, en quelque profession Chrétienne que ce soit, qui veuillent maintenir cet abus, et qui ne confessent, que tels jeux ne se doivent mêler avec la Religion et que les choses religieuses, se doivent traiter avec une tout autre gravité. […] Nous irritons contre nous le Dieu miséricordieux par nos impuretés ; nous déshonorons par nos ordures, celui qui a fait la propitiation pour nos péchésfq ; Nous frappons par nos outrages, celui qui nous traite si doucement.
Si cette considération ne renfermait pas une réponse suffisante, et que je fusse obligé d’en faire une au libelliste froid qui, à la vue de la plus grande misère, et du pouvoir commun à tous les hommes d’être immoral, m’a contesté l’affaire et le besoin pur d’écrire sur l’indigence et l’immoralité, et de traiter des moyens d’en détruire les causes, je pourrais y ajouter, qu’ayant vu dès mon enfance la maison de mon père, administrateur des pauvres, continuellement assiégée ou remplie de malheureux pleurant, souffrant la faim et le froid, marqués de tous les traits de la misère, ces tristes scènes, ont fait naître et laissé dans mon cœur un sentiment pénible que je n’ai pu soulager que par la composition de ce Traité ; et que ma mission fut, par conséquent, de la nature de celle que nous recevons tous de la pitié, pour tâcher de retirer notre semblable d’un abîme où nous le voyons périr.
Isidore de Séville traite d’Apostats ceux qui fréquentent le Théâtre, 168 Judith, pourquoi son Histoire plaît, 310. défigurée par M.
Je sais bien qu’il ne leur est pas plus permis de s’y rencontrer les autres jours ; mais je marque ici particulièrement les Dimanches et les Fêtes, pour satisfaire au sujet que je traite, comme aussi parce que c’est ces saints jours qu’on emploie plus ordinairement à ces pernicieux divertissements.
Car Dieu, dit-il, nous a commandé de traiter avec douceur et paix le Saint Esprit, parce que c’est un esprit de douceur et de paix ; mais comment cela s’accordera-t-il avec les Spectacles, puisqu’il n’y a point de Spectacles sans émotion. […] Traite-t-on présentement d’autres sujets dans vos Spectacles ? […] J’avoue que Saint Thomas dans sa 2.2. q. 168. a. 2. et 3, traite des Jeux, et qu’à cette occasion il dit tout ce que vous en rapportez p. 7, 8, 9, 10. et 12 avec pourtant quelque altération du texte à votre ordinaire. […] Or l’Auteur en la composant n’a d’autre dessein que de traiter une passion avec tant de tendresse, de délicatesse et de force, qu’il puisse l’inspirer et la faire ressentir ou aux Lecteurs ou aux spectateurs de sa Pièce, qui ne contient en elle d’autre dessein que celui que l’Auteur s’est proposé : plus il est habile, mieux il réussit dans son dessein. […] Quoiqu’il en soit, ils sont toujours exclus des Charges publiques, l’Eglise les regarde et les traite comme des Excommuniés, et le Public comme des Infâmes.
Abandonner sa maison à des domestiques, livrer sa famille à des nourrices ou des gouvernantes, ou plûtôt être sans enfans, car ils sont à charge, on crir le bal & les spectacles, passer la nuit en parties de plaisir, le jour au lit ou à la toilette, faire grand’chère, jouer gros jeu, toûjours belle compagnie & quelque amant, porter les plus riches habits, avoir un appartement différent du mari, s’embarrasser fort peu de lui, le connoître à peine, traiter avec mépris son beaupère & sa belle-mère, en vivre séparé, &c. voilà le bon ton, la belle morale, la noble conduite du théatre. […] Peut-on, sans gémir, voir une action si importante pour la vie présente & pour l’éternité, abandonnée aux folies du théatre, être l’objet de ses amusemens & de ses désordres, y être traitée de la maniere la plus licentieuse, avec la morale & les sentimens les plus opposés à la religion, y devenir l’école du vice, le fruit de l’intrigue, la récompense des passions, y être préparée par le crime, accompagnée d’infamie, troubler enfin toute la société, & conduire à la réprobation éternelle ?
Les anciens comiques avoient leurs juremens, Hercule, Jupiter, Dii te perdant ; ne traitons-nous pas aussi insolemment notre Dieu ? […] Je sais qu’il est quelques pieces où les passions sont traitées décemment, & justement condamnées ; mais leur nombre est si petit, elles sont si rarement représentées, si froidement accueillies, qu’on ne doit les compter pour rien ; encore même faut-il se consoler de la contrainte, par quelque farce dont la licence satisfasse le goût du spectateur & de l’Acteur.
Plusieurs, qui traitent ce nouveau drame de sermon, aiment mieux rire avec Moliere que pleurer avec la Chaussée. […] Les harangues de la place Maubert en disent cent fois d’aussi vifs, d’aussi justes, d’aussi plaisans, que Moliere même alloit écouter, qu’il a inserés dans ses pieces, dont il faisoit juge sa servante, & que personne ne traite de sublime.
Tel vicieux qu’il soit, il veut qu’on le ménage, & qu’on feigne de le prendre pour ce qu’il n’est pas ; il se révolte quand on le traite en libertin ; ainsi qu’il est des malades qui s’éfforcent de cacher le mal qui les ronge, & qui s’emportent lorsqu’on leur soutien qu’ils ont perdu la santé. […] Il faut se garder de choisir le sujet d’un Drame dans des Ouvrages connus par leur indécence ; parce qu’il est bien difficile de le traiter selon ce que la bienséance éxige, quelque art qu’on y employe.
La raison que ces Conciles ont eue d’en user ainsi a été, que ç’aurait été traiter avec mépris, et faire injure à la dignité de cet adorable Sacrement, que d’admettre à la participation des saints Mystères ces personnes qui s’en rendaient indignes. […] Le second mauvais effet que produit la Comédie, est un grand dégoût pour la lecture des bons Livres, qui doivent faire la plus grande consolation des chrétiens, et toutes leurs délices : car il est impossible qu’étant rempli des fadaises du Théâtre, on ait de l’attrait et du goût pour les vérité éternelles, et pour les biens ineffables dont traitent les Livres de piété.
III. sur les Jeux du Théâtre, où il traite la même question, donne en preuve des altérations de l’Ecriture la tragédie de Judith, qui venait de paraître, et qui composée par un Ecclésiastique (l’Abbé Boyer), devait moins qu’un autre s’écarter du respect dû aux livres saints. […] « Il fallait, dit-elle, des personnes innocentes pour chanter les malheurs de Sion : la Chammêlé nous eût fait mal au cœur. » Madame de Maintenon, après la mort du Roi, apprit avec surprise que le théâtre s’était emparé de la pièce d’Athalie, et que le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, qui lui devait la mitre et la pourpre, et qui faisait profession d’une morale sévère, ne s’opposait pas à une représentation qu’elle traitait de profanation, quoiqu’elle lui eût autrefois paru une œuvre de piété dans ses filles.
Siége, il se livra à tous ses penchans, donna dans le plus grand faste, comme son pere ; il ordonna dès le prémier jour qu’on le traitât en grand Prince, & on n’eut garde d’y manquer. […] & 15. siécles, sont traitées de farces par quelque Ecrivain Italien. […] Il traite en particulier des théatres Italiens, le seul objet qui nous occupe.
Que seroit-ce, si cette multitude de Livres, qui traitent des principes du Drame, tomboit entre les mains du public ?
le Chevalier du Coudray semble traiter ce malheur légerement, on aura soin de lui dire avec la plus grande impartialité, qu’il a tort, & très-grand tort d’abandonner le Théâtre.
Alexandre fit deux actes célebres de générosité envers les vaincus, après la victoire, il traita avec les plus grands égards dus à leur dignité, la femme & les filles de Darius, & le Roi Porus ; mais quoique les Grecs aimassent bien les spectacles, quoiqu’ils y réussissent parfaitement, Alexandre ne donna point la comédie à Lisigambis dans les pleines d’Arbelles, ni à Porus dans son camp, aussi ne trainoit-il pas dans son armée un régiment de comédiens, comme une troupe de pandoures ; il n’est pas même parlé de théatre dans sa vie, quoique écrite dans un grand détail, tant il l’aimoit peu.
que ce serait traiter indignement la Majesté de Dieu, et diffamer la Doctrine Evangélique, si on exposait l’honneur et la pureté de son Eglise,C. prod. 65. de consec.
Dans tous les Journaux économiques, c’est une question fort longuement traitée, si les priviléges exclusifs sont utiles ou nuisibles dans le commerce, les arts & les métiers. Tous les Economistes sont pour la suppression des priviléges & la communication ; le Théatre s’est avisé de traiter cette question par rapport à lui. […] Dans le siecle passé, Moliere lui-même, que cette raison n’auroit pas arrêté, n’osa point traiter ce sujet : il eût été odieux & révoltant. […] Mais ne voyez vous pas que leur troupe en furie, va prendre encore ces vers pour une raillerie, & Dieu sait de quel air des rimeurs en courroux, & des auteurs blessés s’en vont fondre sur vous, traiter en vos écrite chaque vers d’attentats , &c.
L’imitation est toujours une contrainte, mais c’est l’esclavage le plus dur, pour deux Auteurs qui traitent le même sujet.
Les matieres, qui s’y traitent, ne sont ordinairement, que d’amour, & de ses intrigues, car le theatre ne plairoit plus, si cette passion n’en faisoit l’ame : L’expression, qu’on en fait, est par la declamation la plus douce, la plus animée, & la plus transportée : L’ajustement d’une Comedienne n’a rien, qui ne respire je ne sçay quoy d’impur, par la nudité de sa gorge, par son geste mol, & affecté, & par son action effeminée.
Les Acteurs forains, réduits d’acheter à prix d’argent le droit de divertir le Public, traitèrent avec les Directeurs de l’Académie Royale de Musique, & obtinrent la permission de le remettre sur la Scène avec tout l’éclat qu’ils pourraient lui prêter.
Son Ouvrage, devenu fort rare, traite la matière à fond ; et le sage Religieux qui en est l’Auteur, a démontré par des raisons sans réplique, que le Théâtre n’a jamais été condamné par l’Eglise, et qu’en soi-même il ne peut être condamnable.
Je sais bien qu’un nouvel Auteur peut traiter le même sujet que l’ancien, mais de peur de passer pour plagiaire, il évitera de copier les plus belles scènes et de se servir des plus beaux vers ; il fera peut-être mieux à tout prendre que l’ancien Auteur, qui a traité le même sujet, mais sa pièce aurait été beaucoup meilleure, s’il avait pu sans scrupule et sans rien diminuer de sa réputation se servir de tout ce qu’il a trouvé d’excellent dans l’ancienne pièce ; or pour cela il faudrait qu’il lui fût imposé par un prix proposé de perfectionner telle pièce, alors il ne perdrait rien des beautés de telle pièce de Corneille, de Racine, de Molière et de leurs successeurs, ou s’il se trouvait forcé de perdre quelques-unes de ces beautés, il leur en substituerait de plus grandes et y en ajouterait de nouvelles.
Citons le passage où cet écrit traite de l’immoralité épouvantable dans laquelle le théâtre est tombé de nos jours, et de la dépravation qui en est la suite nécessaire parmi le peuple. « Un spectacle où la moralité serait respectée, resterait désert de nos jours. […] D’ailleurs quand cette passion serait traitée avec plus de réserve sur le théâtre, il n’y aurait pas moins d’inconvénient, et si j’ose le dire, moins de cruauté à leur donner sur une matière si délicate, des leçons prématurées et infiniment dangereuses, et à leur faire courir le risque de perdre leur innocence avant même qu’ils sachent quel en est le prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable ; mais les parents s’intéresseront-ils à conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes l’excellence ?
On y voit de fort bons morceaux ; la peinture des vertus & de l’innocence de ces jeunes filles est traitée avec délicatesse & naîveté ; l’institution de la fête de S. […] L’Opera seul peut adopter cette absurdité qu’il a enfantée, que l’on traite de beauté, & qu’au village on traiteroit de folie.
Dans ce siècle de la licence, Où le vice heureux & fêté Brave l’honneur & la décence, Et rit avec impunité ; Où, si faussement ingénues, Et nos Phrynés & nos Laïs Étalent aux yeux de Paris Les trésors qu’elles ont acquis, Et les mœurs qu’elles ont perdues ; Où l’art de vendre & d’acheter Se traite avec tant de justesse ; Où l’on sait le prix de Lucrèce Pour peu que l’on sache compter…. […] L’illusion la plus dangereuse & la plus commune, c’est de ne traiter de péché que les crimes grossiers, & de danger que les derniers attentats qui y entraînent.
Est-ce que pour si peu (un adultère) on traite ainsi les gens ? […] Cette maniere profane & cavaliere de traiter une des actions de la vie les plus importantes & les plus saintes, accoûtume les esprits à la plus grande licence, à ne plus envisager le mariage que comme une partie de plaisir, un engagement d’inclination, une liberté de satisfaire son amour.
Il ne parle pas dans son Télémaque de sa conservation, de sa réformation, quoiqu’il y traite de toutes les parties du gouvernement, de tous les objets de l’ordre public. […] Il faut bien choisir quelque passion pour la traiter & la combattre, & personne n’empêche un Auteur de prendre une action vertueuse pour le sujet de ses pieces.
., n’ont jamais aimé le théâtre, goût bien différent des folies des derniers siècles, qu’on traiterait mal à propos de gothique. […] 15.), en rapporte beaucoup d’autorités, et traite au long cette question, à l’occasion d’une danseuse de l’Opéra dont il fait l’histoire.
Ce n’est donc pas la faute du Théatre, si certains Ouvrages, quoique fort bons et; fort utiles pour les mœurs, n’y sont pas bien reçus, c’est la faute des Auteurs, qui doivent amener avec circonspection les sujets qu’ils veulent traiter. […] Moliere a été bien hardi de traiter quelque chose d’aussi sérieux que le Misantrope devant des spectateurs accoûtumés à des bouffonneries ; mais cette hardiesse lui a valu l’honneur d’être regardé comme le pere et; le réformateur du Théatre Comique. […] Nous verrions avec plaisir un sujet dont la morale seroit telle que celle de ces deux piéces ;3 mais il faudroit le traiter dans notre langue avec la liberté de l’invention. […] C’est ce qu’Aristote nous apprend quand il nous enseigne de quelle maniere il faut se conduire lorsqu’on a des actions atroces à traiter. […] Vantez tant qu’il vous plaira l’espece d’esclavage où les Anciens retenoient leurs femmes par jalousie peut-être, exaltez leur assiduité au travail, leur vigilance et; leur activité dans le détail du ménage, leur exactitude à se lever de table après le service comme les Clercs de Procureurs ; mais laissez-nous la satisfaction de traiter les nôtres avec plus d’amitié, de tendresse, d’égard et; de respect.
Enfin, insistera-t-on, si le comédien représente l’ouvrage du Poête, celui-ci ne retrace dans son Poëme qu’une action passée, qu’il tire de l’Histoire, ou même d’anciens auteurs qui l’ont traitée avant lui.
Les matieres, qui s’y traitent, ne sont ordinairement, que d’amour, & de ses intrigues, car le théatre ne plairoit plus, si cette passion n’en faisoit l’ame : L’expression, qu’on en fait, est par la déclamation la plus douce, la plus animée, & la plus transportée : L’ajustement d’une comédienne n’a rien, qui ne respire je ne sçay quoy d’impur, par la nudité de sa gorge, par son geste mol, & affecté, & par son action efféminée.
M on dèssein n’est de traiter dans ce Chapitre que de la Pastorale Dramatique, c’est-à-dire des Pièces dans lesquelles agissent des Bergers.
Mais ne m’avouera-t-on point qu’il s’y prend bien mal pour nous persuader que la véritable dévotion le fait agir, lorsqu’il traite Monsieur de Molière de démon incarné, parce qu’il a fait des pièces galantes et qu’il n’emploie pas ce beau talent que la nature lui a donné à traduire la vie des saints Pères ?
Nous avons établi trois sortes d'Acteurs qui n'avaient rien de commun avec les Mimes, Planipèdes, Histrions ou Farceurs ; et j'ajoute que les plus nobles de tous étaient les Tragédiens, tant pour la grandeur des matières qu'ils traitaient, que pour les personnes illustres qu'ils représentaient, et la manière sérieuse dont ils agissaient.
« Vitanda spectacula omnia non solum, ne quid vitiorum pectoribus insideat, quæ sedata et pacifica esse debent ; sed ne cujus nos voluptatis consuetudo detineat, et a Deo atque a bonis operibus avertat. » Alexandre de Halès traite les danses comme un divertissement qui est mauvais, et qui n’est propre qu’à émouvoir la sensualité et les convoitises, et à causer des sentiments d’impureté.
Plusieurs excès qui excluent du Ciel y sont transformés en vertus, la passion de vengeance qui a si longtemps entretenu la fureur brutale des duels s’y voit non seulement justifiée, mais louée, la patience qui ferait souffrir une injure sans la repousser, serait traitée de lâcheté, de bassesse d’âme et d’infamie, des sentiments impies ou dénaturés qui ne seraient capables que d’inspirer de l’horreur s’ils étaient représentés tels qu’ils sont, produisent un effet tout contraire, et attirent l’affection plutôt que l’indignation par le tour ingénieux de l’auteur et par le moyen du fard dont il les peint.
On aura eu raison alors de traiter de divertissements païens les réjouissances du carnaval ; alors ces Ministres de l’Evangile, sincères et peu flatteurs, auront été les sages, on rendra justice alors à la vertu de ceux qui avaient pris le bon parti, en s’interdisant toutes ces fêtes peu chrétiennes.
[NDE] En bon orateur, La Porte pratique l’excusatio propter debilitatem, figure de l’exorde : je me qualifie à traiter un sujet en m’en déclarant indigne.
Leurs enfans les traitent d’avares impitoyables, & parce qu’ils leur refusent, avec raison, non ce qui est nécessaire à leur honnête entretien, mais ce qui pourrait leur faciliter l’entrée de la carrière du libertinage, & les y pousser, ces fils ingrats & dénaturés n’envisagent plus dans les auteurs de leurs jours, que leurs plus cruels bourreaux. […] Il est un fait hors de doute, & que pourraient, au besoin, constater les Empyriques, qui font aujourd’hui fortune à traiter le mal Amériquain ; c’est qu’on ne pouvait travailler plus utilement pour leur art, fort suspect, qu’en établissant ces Salles du Boulevard, qui sont pour me servir des expressions d’un Agréable, qui avait appris à les connaître à ses propres dépens, les galeries de la sœur aînée d’une cadette déjà assez meurtriere. […] Il nous traite tous d’idiots, de stupides, comme jadis les Grecs traitaient de Barbares, tous ceux qui n’étaient point de leur pays. […] Mais si cette douceur, cette honnêteté tant rebattues, ne sont que des mors vagues, des expressions parasites, qui ne signifient rien à force d’être répétées sans cesse ; si par malheur les mœurs publiques sont corrompues, si les mœurs particulieres sont détestables, les notions du bien & du mal, changées, la Religion tournée en ridicule, la nature traitée de chimere, on n’a plus à chercher la cause de tant de forfaits multipliés, on la reconnaît dans ses effets.
Ceux qui liront ce qu’il y a couché, et le conféreront avec mon écrit, y trouveront un merveilleux rencontre en divers endroits, soit ès raisons, soit en diverses des autorités : mais ce n’est pas la première fois, que ceux qui traitent même sujet, et lisent mêmes Auteurs, coïncident en leurs observations. […] De quels Théâtres nous entendons traiter, à savoir de ceux où se jouent les Tragédies, et Comédies. […] De vrai la matière qui s’y traite le plus ordinairement, ce sont des amours. […] Outre cette Loi, il y a celle qu’on appelait Julia, qui traitait aussi fort mal les Théâtres59, défendant à ceux qui étaient du corps du Sénat, de s’allier par mariage avec aucun de ceux qui s’y produisaient ; Cependant c’eût parfois été un avantage grand à un Sénateur qui eût été pauvre, de pouvoir épouser la fille de l’un d’entre eux, comme de cet EsopeMacrobe, lib. 3, cap. 7. […] Et de fait, cette prétendue réformation n’est qu’en masque, vu que le sujet ordinaire qui s’y traite, ce sont des passions d’amour, qui ne peuvent sinon fort préjudicier à une jeunesse laquelle y court. 2.
La matiere ne seroit-elle pas bien plus digne de lui, & bien plus intéressante pour les Gens de Lettres, s’il se proposoit de traiter en général Des causes du plaisir qu’une Tragédie parfaite excite dans l’ame des Spectateurs. […] Je n’ai fait ici qu’une ébauche grossiere de ce qui regarde le premier point, où j’ai jetté rapidement, & peutêtre avec trop d’abondance, les premiers traits qui se sont présentés à mon esprit : les réflexions de l’Auteur, la fécondité de son génie & la délicatesse de son goût y suppléront avantageusement par les nouvelles découvertes qu’il fera dans le cœur humain, & par l’Art avec lequel il développera les ressorts des mouvements que je n’ai presque fait qu’indiquer ; il ne sçauroit au moins traiter cette matiere d’une maniere plus agréable ni plus intéressante pour ceux qui se plaisent à chercher dans la connoissance de l’homme le fondement des regles de la Poësie, comme de celles de la Rhétorique. […] L’Auteur paroît avoir voulu se réduire à traiter ces deux dernieres questions.
Cette armée d’Amazones, chargée d’exécuter ses ordres, faisoit sous ses drapeaux la guerre la plus dangéreuse à sa famille, à ses amis, à ses ennemis, & à tous ceux avec qui elle avoit à traiter. […] Ces figures bizarres, répandues confusément & sans ordre, sont des caracteres magiques, des figures de geomance, de metoposcopie, qu’on trouve dans tous les livres qui traitent des sciences occultes, les signes des sept planettes, des lettres initiales, de je ne sai quel nom, des mots barbares inintelligibles, entr’autres les noms que les livres de magie donnent aux Démons : Hagiel, Haniel, Aganiel ; & on y trouve aussi le nom de Fernel ou Frenail, habile Medecin & bon Ecrivain, à qui la Reine croyoit devoir sa fécondité, & qu’on accusoit de donner dans cet reveries. […] On ne compose que dans cet esprit, on ne traite plus que des sujets prophanes ; les passions seules fournissent la matière dramatique.