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112. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Un Mutius Scévola, qui ayant manqué à frapper un Roi, eût été cruellement meurtri, s’il n’eût laissé brûler sa main ; Et combien y en a-t-il parmi nous, qui sans donner aucune marque de crainte, ont vu brûler tous leurs membres pouvant se délivrer d’une parole ?

113. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Au mépris d’un axiome qui vient d’être promulgué presque officiellement sur la nécessité, en Europe, de l’entremise des ecclésiastiques appelés missionnaires dans les forêts du Nouveau Monde, l’auteur allègue les canons d’un concile auquel il ne manque presque rien pour être vieux de six siècles. « Il est ordonné aux évêques de prêcher par eux-mêmes, et non par d’autres.

114. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

L’argent ne manquera point pour ces folles dépenses : les peuples sont dans la misere, & on prodigue des sommes immenses pour dotter magnifiquement des spectacles, auxquels la Réligion & la vertu défendent de se trouver. […] Les issues pour les sorties, sont multipliées dans toute la galerie extérieure ; la facilité de déboucher pour se rendre aux voitures suppléera à ce qui pourroit manquer à la facilité de la circulation, dans un quartier si fréquenté, trois réservoirs contenant deux cent muids d’eau, sont disposés en cas d’incendie ; les loges très-nombreuses des acteurs sont toutes en briques, & les escaliers le sont en pierre : au dessous de tout est un Palais souterrain pour loger les diables, les furies, & les dieux infernaux. […] Il n’y manque que d’être de murailles de cristal ou de diamans, & d’avoir été construit d’un coup de baguette ; parmi tant de merveilles, nous nous arrêterons à quelques particularités qui ont du rapport à la matiere que nous traitons ; & au but que nous nous proposons.

115. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

On parla dans le temps d’un sonnet à la princesse de Conti, qui dut toute sa célébrité à ce grand nom ; parce que la princesse parut l’agréer, comme toutes les femmes ne manquent pas d’approuver ce qui flatte leur beauté. […] SILVIE Le comique après tout n’est pas ce qui nous manque, Et, quand l’on en voudra, nous mettrons à la banque.

116. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Ce n'est pas un vice de langage : on peut être respectueux sans savoir la langue, et manquer très élégamment au respect. […] Le mensonge manque au respect plus que la simplicité.

117. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Car c’est une consequence indubitable, que le Poëte manque de lumiere, s’il laisse de l’obscurité en ce qu’il produit & en ce qu’il veut faire paroistre. […] Il en arrive outre cela deux choses dangereuses à l’honneur d’un Entrée ; La premiere, que la figure n’en est pas juste d’abord, & qu’elle demeure imparfaite par la faute de celuy qui a manqué. […] Car chacun s’attendant à son Compagnon se trouve insensiblement hors de rang : ou (ce qu’il faut pardessus tout éviter) voulant ayder, remetre, ou corriger celuy qu’il voit manquer, il manque luy-mesme, & fait faire ainsi une double faute. […] Toutes ces beautez du chant ne doivent pas toutefois dominer si absolument dans celuy qui travaille, qu’elles luy fassent manquer à la fidelité qu’il a jurée au sujet. […] Mais on ne peut jamais s’asseurer sur le vent, l’halene manque, les poulmons s’epaisissent, l’estomac se fatigue, & enfin, on sent une notable difference de la fin & des commencemens, & on n’y trouve plus de justesse.

118. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Dites encore, que les discours, qui tendent directement à allumer de telles flammes, qui excitent la jeunesse à aimer comme si elle n’était pas assez insensée, qui lui font envier le sort des oiseaux et des bêtes que rien ne trouble dans leurs passions, et se plaindre de la raison et de la pudeur si importunes et si contraignantes : dites que toutes ces choses et cent autres de cette nature, dont tous les théâtres retentissent, n’excitent les passions que par accident, pendant que tout crie qu’elles sont faites pour les exciter, et que si elles manquent leur coup, les règles de l’art sont frustrées, et les auteurs et les acteurs travaillent en vain.

119. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Ils devraient encore faire attention, que blâmer et anathématiser ce que la loi et le prince autorisent, récompensent et honorent, c’est tout à la fois manquer de respect au prince et à la loi.

120. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

Comme la nature nous a faits les uns pour les autres, elle nous a liés par cette sympathie ou communication réciproque de nos passions ; de sorte qu’une personne vicieuse qui nous parle fortement, ne manque point de nous tourner l’esprit et le cœur comme le sien, et par consequent de nous infecter de son venin, à moins que nous nous tenions attachés à la vérité pour n’être pas ébranlés par ses paroles, et que nous n’excitions en nous-mêmes des passions opposées à celles qu’elle nous inspire.

121. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

C’est à eux qu’il appartient de dire leur sentiment ; si j’ai manqué par trop de complaisance ou par trop de sévérité, en adoptant, en souhaitant qu’on corrigeât, ou en rejettant les ouvrages de Théâtres que j’ai examinés.

122. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

 » Partisans de la Musique ne manqueront pas de me dire que le Roi David l’a aimée ; que sa main qui étouffait les Lions et qui domptait les Géants, touchait agréablement une Harpe, et qu’il n’a guère moins fait de miracles avec sa voix qu’avec son épée.

123. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Il y mena la vie qu’on y mene, & qu’on ne peut manquer d’y mener avec la Champmelé & les autres actrices. […] L’Abbé Italien en respirant l’air philosophique de Paris, n’a pu manquer d’y prendre le ton du jour, & en particulier le mot de ralliement, l’entousiasme pour Voltaire ; il a dédié son livre à cet homme célèbre, plus proné par l’irreligion qu’il ne le mérite pour ses talens, & lui a écrit la lettre la plus flatteuse, cette dédicace, cette lettre est le Prospectus du Libraire où les éloges sont à l’envie portés jusqu’à la fadeur, ont d’ailleurs des choses plaisantes. […] Elle est destinée sans doute au piedestal de la statue de Voltaire, la voici, il a manqué de brillanter ce frontispice par une médaille. […] On se lasse du métier ; on trouve une occasion favorable de s’établir, on en profite ; on a fait un amant riche qui veut épouser & faite la fortune de sa maîtresse, on ne le manque pas ; on étoit entré dans la troupe pour avoir du pain, on a fait quelque réserve, on a obtenu quelque pension, on quitte pour s’établir ; c’est un bien sans doute de quitter un mêtier scandaleux, de contracter un mariage légitime & d’y vivre en honnête femme.

124. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Quant aux autres spectacles, il est certain que le possesseur d’un privilége qui permet à lui seul de faire ce qui est défendu à tous les autres, ne manquera jamais de trouver des capitalistes qui s’associeront à son entreprise. […] Ils ne manqueront pas de trouver des capitalistes qui s’associeront à leur entreprise. […] Le peuple suit et applaudit, à l’ambigu comique, le Soufflet, les Dragées d’un jeune Prince, la Conspiration manquée, etc. […] Si un ouvrage est licencieux ; s’il offense les particuliers, ou s’il peut être dangereux au gouvernement, les tribunaux sont ouverts, et le plaignant a, dans ce cas, l’avantage qu’il ne manque point de témoins.

125. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Cet honneur pouvoit-il lui manquer ? […] La disgrace de la Cour les fit manquer à la Grange. dont le mérite dramatique n’étoit pas inférieur, Son discours de reception ne lui en eût pas ouvert la porte. […] L’Historiographe de France ne manquera pas sans doute à l’avenir de faire un article de la vie théatrale des Rois, comme de leur vie militaire, littéraire, publique, mais non pas religieuse apparamment.

126. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

La moitié des hommes les laissent découverts sans manquer aux loix de la modestie, plusieurs Ordres Religieux ont fait de leur nudité une pratique de mortification, Dieu l’a conseillée aux Apotres : Neque calceamenta . […] Les acteurs & les actrices ne manquent pas de déployer sur leurs pieds ces fausses & ridicules richesses, sur tout quand ils dansent. […] Les Evêques Anglois ne manquent pas d’étaler dans leurs armoiries ces mots sacrés & ce ruban bleu, ainsi que le chef de l’Eglise Anglicane dans les siennes.

127. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Excès de sensualité dont à la longue la santé est altérée ; il est plus ordinaire de parfumer les lettres, certaines gens s’en font un devoir de politesse, sur tout en écrivant aux femmes, & les femmes n’y manquent pas en écrivant à leurs amans. […] Un Prince si efféminé ne pouvoit manquer d’être vaincu ; il le fut en effet, les parfums le perdirent, sa Capitale fut prise & son Palais pillé. […] Divers passages de l’Écriture sont sentir l’extrême influence des parfums sur la volupté, & leur liaison avec l’incontinence ; 1.° Salomon faisant le portrait d’une courtisanne qui veut séduire un jeune homme, & qui va au-devant de lui, ornée de tous les attraits les plus capables d’allumer les passions ; ce qu’il appelle ornatu meretricio , dont elle lui fait le détail, n’oublie pas de lui dire que pour l’enivrer de plaisir ; elle a parfumé son lit avec les odeurs les plus exquises, aspersi lectulum meum cinnamomo myrrha & aloe  ; les Actrices n’y manquent pas.

128. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

non Monsieur, le fils d’Harpagon qui le vole et lui manque de respect n’est pas plus criminel que son père. […] Il est odieux qu’un fils vole son père, il est odieux qu’il lui manque de respect ; mais ne m’avouerez-vous pas que cela est mille fois plus excusable quand le père en est cause, que quand un fils est porté à ces excès par sa propre corruption ? Ergo si Harpagon est la cause de tous les égarements de son fils, il est le premier et le plus criminel ; et cette pièce, si licencieuse à votre avis, est telle qu’elle doit être pour apprendre aux avares que Quand les pères ne donnent rien aux enfants, les enfants les volent et leur manquent de respect.

129. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Mais ils auraient dû prévoir qu’en montant la Cour et la capitale sur ce ton, c’était donner le branle à tout le royaume, qui ne manque pas de suivre les exemples, surtout quand ils favorisent le vice, et qui en effet dans ces folies de la scène a passé tout ce qu’on pouvait en imaginer. […] Boisrobert en triompha, et courut porter cette pièce importante à Son Eminence, qui ne manqua pas de la trouver décisive pour fonder la juridiction de l’Académie. […] Les Académiciens, fort embarrassés, représentaient, « que la Compagnie, qui ne faisait que de naître, ne devait pas se rendre odieuse par un jugement qui peut-être déplairait aux deux parties, et ne pouvait manquer d’en désobliger au moins une, et une grande partie de la France ; qu’à peine pouvait-on souffrir sur la simple imagination qu’elle prît quelque empire sur la langue, que serait-ce si elle entreprenait de l’exercer sur un ouvrage qui avait l’approbation publique ?

130. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

J'ai connu le marquis, le théatin et le chevalier ; c’étaient de fort bonnes gens qui ne manquaient point de mérite ; le religieux était celui qui semblait en avoir le plus.

131. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Quand on objecte aux Défenseurs du Théâtre l’autorité des Pères de l’Eglise qui l’ont si formellement condamné, ils ne manquent pas de répondre, que ces Spectacles, qui ont attiré l’indignation des premiers Chrétiens, étaient des Ecoles de Paganisme, et qu’ils faisaient partie du culte que les Gentils rendaient à leurs fausses Divinités.

132. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

, exécution et jouissance du fruit d’icelles, dont on ne peut venir à bout : et toutefois pour telles moqueries et vilenies qui sont contre le commandement de Dieu, vos lettres et les arrêts ne manquent point.

133. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

S’il manque de ce sublime qu’on voit dans les autres Spectacles, c’est une singularité qui le distingue, bien loin de lui faire tort. […] Si nous n’allons pas par les rues en chantant à haute voix, avouons qu’il ne nous manque qu’un dégré de chaleur, & que nous n’en sommes guères plus sensés.

134. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Ce mélange bizarre ne pouvait manquer de réussir dans sa nouveauté. […] Ce qui manque à la plupart des peintures de caractère, & ce que Molière, ce grand modèle en tout genre, possédait éminemment, c’est ce coup d’œil philosophique, qui saisit non-seulement les extrêmes, mais le milieu des choses : entre l’hypocrite scélérat, & le dévot crédule, on voit l’homme de bien qui démasque la scélératesse de l’un, & qui plaint la crédulité de l’autre.

135. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

C’est unei horrible présomption, de se persuader que le secours de la Grâce (sans lequel nous ne pouvons éviter le mal, ou faire le bien, et qui ne nous manque jamais, tant que nous marchons dans la voie où Dieu nous a mis pour aller à lui) nous suive jusques dans ces lieux où l’on ne se peut trouver avec affection, qu’en se détournant de Dieu, et transgressant toute sa Loi. […] Si je voulais suivre l’ouverture que me donne ce sujet pour vous entretenir, j’aurais de la peine à conclure cette lettre et vous seriez plutôt ennuyé, que je ne manquerais de pensées.

136. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

A l’image animée de ces passions, il ne manque guère de s’en élever de pareilles du fond de corruption qui est en nous, tel est l’empire d’une représentation vive sur le cœur humain, lorsqu’elle est accompagnée de discours passionnés, tout y concourt, la déclamation, le port, la geste, les ajustements, la symphonie, n’est-ce pas là jeter de l’huile sur du feu, et aplanir le chemin à un torrent ? […] [NDE] Le mot « les » se réfère probablement à comédies, le manque d'accord se trouve parfois à l'époque.

137. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Ce n’est pas son intention, sans doute ; mais en osant violer les règles du raisonnement, au point de dire ou faire entendre, qu’une vérité est vraie, parce qu’elle est vraie, il a manqué de respect envers les mystères révélés de notre religion, en employant pour les défendre, des arguments puérils et absurdes. […] Ces ministres du culte, manquèrent de présence d’esprit.

138. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Dans les guerres de notre temps, l’embarras et le bruit de l’artillerie, les fortifications avancées, la petitesse des théâtres, rendent des surprises aussi considérables moralement impossibles ; mais dans le détail du service, les spectacles et les parties de plaisir font faire tous les jours des fautes ; on manque une occasion, on n’est point à son poste, on néglige la discipline, on marche trop tard. […] Le propre de la tragédie est d’inspirer la terreur et la pitié : elle manque son but, si elle n’excite ces mouvements tendres qui arrachent les larmes, ces violentes agitations qui font frémir à la vue d’un grand danger ou d’un grand malheur.

139. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

On se plaint que les terres sont mal cultivées, qu’il manque de cultivateurs. […] Baronius le fait venir d’un bourg de la Palestine, dépendant de Gaze, où il croit que ces jeux ont été institués, du mot Syriaque Majamas, qui signifie les eaux, parce qu’ils se célébraient au bord de la mer ou des rivières, ce qui les rendit si fameux à Antioche dans le faubourg de Daphné, où les eaux étaient abondantes, avec les débauches énormes que les délices du lieu, la superstition païenne, le caractère des habitants, ne pouvaient manquer de porter à l’excès.

140. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

ceci peut déplaire ; je donne trop matière à la censure ; quand, dis-je, on se parle de la sorte, on ne manque pas de rayer les fautes qui allaient échapper.

141. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Aristote avait peut-être raison de son tems de prétendre qu’un Poète devait très peu s’occuper du Spectacle de sa Pièce, parce qu’il est étranger à l’action ; & que quand même il manquerait, le Drame serait toujours entier.

142. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

La même reflexion a dû faire sentir à tous leurs Poëtes, que puisqu’ils vouloient imiter une Action, il falloit que l’imitation rendît l’Action telle qu’on l’eût vue se passer, si on y eut été présent : de-là les trois Unités, tellement nécessaires, que si l’une manque, toute vraisemblance disparoît.

143. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Il manque cependant un fleuron à la couronne de Moliere. […] Elle réparera cette faute dans l’histoire complette qu’elle ne peut manquer de donner depuis Thespis jusqu’à Vadé inclusivement. Cette histoire manque à la littérature ; les histoires particulieres de l’Opéra, du Théatre Italien, du Théatre François, n’en sont qu’une partie, & la moins savante. Pour l’Académie Françoise, est-il douteux que sur les scenes de Moliere elle ne compose un traité parfait de l’art du Théatre qui nous manque aussi ?

144. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Des exemples feront mieux entendre comment l’on peut manquer à ces trois sortes de décences ; je les prendrai dans les premières Pièces qui s’offriront à ma mémoire. […] Ceux ou celles qui auraient violé sur le Théâtre quelqu’une des règles de la décence, & manqué à l’honnêteté publique, outre la punition corporelle qui suivrait l’exclusion, seront encore privés de tous les Prix qu’ils pourraient avoir mérités auparavant. […] Celles des Peuples de l’Orient, décrites dans Pietro della Valle, & dans Chardin, sont encore dans ce genre : les Négresses du Sénégal ont de même des Danses fort expressives, auxquelles il ne manque que de l’honnêteté : au lieu que les nôtres ne consistent guères qu’à montrer la légèreté, ou présenter des attitudes agréables.] […] Ceci répond à l’objection qu’on n’aurait pas manqué de faire, que nos Acteurs-citoyens ayant moins d’usage, que les Comédiens de profession, ne joueront pas aussi-bien qu’eux. […] Si l’on me demandait ce qui manque à notre Musique d’Opéra ; je dirais que c’est le naturel & l’expression : j’ai toujours remarqué que c’était à l’Acteur ou à l’Actrice que je devais mon émotion : si l’Acteur est mauvais, quoique sa voix soit belle, on ne sent rien.

145. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

Ils sont un poison tantôt lent, tantôt prompt, mais qui ne manque jamais de mettre dans l'âme de malignes dispositions favorables aux passions.

146. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

C’est ce manque d’attention et de réflexion qui m’avait engagé à prendre dans mon écrit particulier, et que je n’ai jamais voulu rendre public, la défense de la Comédie.

147. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Néanmoins ces espèces sont mortes et trop limitées, pour rendre nos sens et nos esprits satisfaits ; c’est pourquoi les Théâtres entreprennent d’achever, ce qui manque à tous ces arts, et de nous faire voir les choses éloignées, avec des expressions plus vives, qui emportent même quelques avantages sur le naturel.

148. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Ainsi quand elle parle chez les uns, si elle est muette dans les autres, il n’y a point de preuve plus précise que la Piéce est manquée : car enfin que joue-t-on ? […] Le Jeu loin de distraire & d’amuser a plus l’air, au contraire, d’un travail & d’une étude : quel soin pour prévenir les coups : quelle attention pour les faire, quel regret de les manquer, quelle inquiétude pour les retrouver, quel chagrin de les souffrir ? […] Mais aux Spectacles le génie trouve sa leçon, & le tact sa régle : c’est-là qu’on apprend en un mot à connoître la nature, à distinguer ses traits qui sont toujours modestes & simples, d’avec ceux de l’art, qui sont toujours au contraire ambitieux & fiers ; parce qu’il n’est rien dans l’empire des lettres qui soit plus étroitemens obligé que les Spectacles à rapporter la nature : c’est-elle qui fait la gloire & le triomphe d’une Piéce quand on la saisie : c’est-elle qui lorsqu’on la manque, en fait l’échec & la confusion. […] Non : tout cela chacun dans son genre est manqué : c’est au Théâtre à fournir un modéle ; c’est-là en un mot qu’on voit tout comme il doit être. […] Parce qu’un fils est prodigue, débauché, libertin, qu’il manque à son pere, & qu’il obtient grace ; ce seront des raisons pour moi d’essayer au même prix de pareilles avantures ?

149. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Comme la passion qu’on a pour ces sortes de choses est naturelle & violente, on s’efforce aussi de la justifier par toutes les raisons, que l’amour propre ne manque pas de suggerer ; jusque-là qu’à moins de rendre absolument criminels tous les divertissemens, de quelque nature qu’ils puissent être, on croira toûjours que ceux-cy doivent être comptez entre les plus innocens. […] Deplus, comme ces spectacles ne se font pas sans grands frais, & qu’on n’en jouit point sans quelque dépense, peut-on seulement revoquer en doute, que l’argent considerable qu’on y employe, pendant qu’on neglige le precepte de l’aumône, qu’on manque de quoy fournir à l’entretien de sa famille, qu’on differe ou qu’on se dispense de payer ses dettes, & qu’on viole les premiers devoirs de la justice ; que cet argent, dis-je, si mal employé, est un peché ? […] Certes si vous en jugez autrement, c’est la passion que vous avez pour ces sortes de spectacles, qui vous fait fermer les yeux au danger present ; & je ne doute point que vous n’en portassiez tout un autre jugement, si je pouvois vous découvrir un autre spectacle, plus triste, & plus lugubre, qui est ce qui se passe dans le cœur de ceux qui sortent de ces assemblées, l’esprit rempli de ce qu’ils ont vû & entendu, qui approuvent la vengeance, qu’on leur a fait paroître si juste, qui entrent dans les sentimens d’orgueil & d’ambition, qu’on leur a fait passer pour une grandeur d’ame, & sur tout, qui sont touchez des disgraces d’un Amant maltraité d’une personne fiere, qui n’a pas répondu aux vœux ni aux soins de celuy qui luy a marqué une fidelité, & un attachement si inviolable, ainsi que Saint Augustin le témoigne de luy-même ; on donne des larmes à son infortune, & une feinte passion vivement representée, ne manque guere d’en inspirer une veritable.

150. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Le Curé fit son devoir, la dame ayant manqué son coup, se rendit sans peine, & fut remise à son mari. […] Il voulut se remarier à d’autres, ses débauches rompirent tout, & lui firent manquer les plus grands établissemens, entr’autres la duchesse douairiere de Courlande, qui depuis a été Czarine, eut la foiblesse de devenir amoureuse de lui. […] Le Comte, surpris aussi, donna un coup de pied à la lanterne, pour la jetter par terre & éteindre la lumiere ; l’autre pied lui manqua ; & il tomba dans la neige avec sa charge.

151. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Comme la passion qu’on a pour ces sortes de choses est naturelle & violente, on s’efforce aussi de la justifier par toutes les raisons, que l’amour propre ne manque pas de suggerer, jusque-là qu’à moins de rendre absolument criminels tous les divertissemens, de quelque nature qu’ils puissent être, on croira toûjours que ceux-cy doivent étre comptez entre les plus innocens. […] Deplus, comme ces spectacles ne se font pas sans grands frais, & qu’on n’en jouit point sans quelque dépense, peut-on seulement revoquer en doute, que l’argent considerable qu’on y employe, pendant qu’on neglige le precepte de l’aumône, qu’on manque de quoy fournir à l’entretien de sa famille, qu’on differe ou qu’on se dispense de payer ses dettes, & qu’on viole les premiers devoirs de la justice ; que cet argent, dis-je, si mal employé, est un peché ? […] Certes si vous en jugez autrement, c’est la passion que vous avez pour ces sortes de spectacles, qui vous fait fermer les yeux au danger present ; & je ne doute point que vous n’en portassiez tout un autre sentiment, si je pouvois vous découvrir un autre spectacle, plus triste, & plus lugubre, qui est ce qui se passe dans le cœur de ceux qui sortent de ces assemblées, l’esprit rempli de ce qu’ils ont vû & entendu, qui approuvent la vengeance, qu’on leur a fait paroître si juste, qui entrent dans les sentimens d’orgueil & d’ambition, qu’on leur a fait passer pour une grandeur d’ame, & sur tout, qui sont touchez des disgraces d’un Amant maltraité d’une personne fiere, qui n’a pas répondu aux vœux ni aux soins de celuy qui luy a marqué une fidelité, & un attachement si inviolable, ainsi que Saint Augustin le témoigne de luy-même ; on donne des larmes à son infortune, & une feinte passion vivement representée, ne manque guere d’en inspirer une veritable.

152. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

On ne manque pas d’applaudir. […] Elles sont si utiles, que plusieurs d’entr’elles sont reçues gratis ; leur présence est le véritable assaisonnement de ce spectacle, elle tient lieu de l’esprit, de la finesse, de l’intérêt, qui manquent aux productions qui sont représentées. […] De-là toutes sortes de travers, de vices et de maux ; la fatuité, le mépris des bienséances, et en particulier le mepris des femmes, les excès de la table, la crapule, la fortune manquée ou ruinée, la santé cruellement compromise.

153. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

que votre manière d’agir ne ressemble pas non plus à la sienne ; faites un usage raisonnable de vos richesses, ne soyez pas aussi avide ou si passionné à les accumuler, ne tenez pas aussi honteusement à des biens superflus ; employez-en du moins une partie à faire des bonnes œuvres, à prouver que vous êtes bon citoyen, bon père et bon ami, et surtout à soulager ceux qui manquent du nécessaire ; ils vous béniront, et vous recevrez de tout le monde les louanges dues à un homme sensible et libéral. […] La plus dangereuse est la peinture à faux, dramatique, de l’homme et de la société, ou cette infidélité des tableaux vivants qui sont censés être ceux des mœurs ou de la vie commune de tel rang, de telle corporation, ou de tel âge ou bien de telles personnes que la malignité désigne, et qui vont être décriées, flétries, peut-être mises au désespoir ; il consiste aussi dans la solennité et l’éclat des représentations, avec tous les prestiges du théâtre ; c’est encore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices, en les combinant et faisant supposer une liaison naturelle entre eux ; c’est l’éternelle image des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en apparence, que l’on méconnaît et décourage par trop de défiance, ou qu’on insulte par malignité ; enfin, c’est en créant ainsi et faisant agir avec toute l’énergie possible, sous les yeux de la multitude des personnages monstrueux qui servent d’excuse et d’encouragement aux méchants, qui font horreur aux bons et, comme je l’ai déjà dit, portent l’agitation dans les esprits faibles, l’inquiétude ou l’animosité dans les cœurs, exaltent la tête de tous, et vont de la scène publique provoquer la persécution, porter les désordres dans les scènes privées de la vie, où toutes les passions excitées imitent la hardiesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la plus vive ; Frappe, enlève les sens, tient une âme captive ; Le jeu des passions saisit le spectateur ; Il aime, il hait, il pleure, et lui-même est acteur. » Voilà plus clairement comme il arrive que ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste Dieu et la religion en faisant bonne contenance au rang des victimes nombreuses des aggressions aveugles et des calomnies effrontées.

154. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Ce chef-d’œuvre régulier de la folie humaine pouvait-il y manquer ? […] On pourrait donc, sans manquer au profond respect qui est dû à tout ce qui touche à la religion, abandonner à la faiblesse humaine deux actions qui n'ont rien de grand, dont le Saint Esprit n'a jamais fait l'éloge, et dont on aurait tort de se servir, comme on a fait quelquefois, pour autoriser les folies du théatre.

155. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

2 Les siécles qui servent d’époque à la décadence du goût, abondent en principes, & manquent de bons ouvrages.

156. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Je compare ces derniers à des fleurs artificielles, qu’on charge de clinquans, pour suppléer au véritable éclat qui leur manque.

157. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

On annonce qu’elle ne peut manquer de parvenir à établir sa société en titre d’Académie, & que dès l’instant elle ensevelira pour toujours l’ignominie que l’ignorance & une superstitieuse prévention ont élevé contre l’état des Comédiens.

158. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Le soin, peut-être minutieux, qu’ils ont de marquer la pantomime de leurs Drames, prouve combien ils craindraient de perdre, si l’on y manquait.

159. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

Les Personnages qu’on y voit agir sont factices, il est vrai ; mais leurs ridicules & leurs passions se trouvent dans la plus-part des hommes ; l’on ne saurait donc manquer d’être frappé d’un tableau qui peint au naturel nos erreurs & nos travers.

160. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

qu’ils s’imaginent que le monde est heureux, lorsque ceux qui l’habitent, ne travaillent qu’à embellir leurs maisons ; et qu’ils ne font pas d’attention à la ruine de leurs âmes, lorsqu’on s’amuse à bâtir des Théâtres magnifiques, et qu’on détruit les fondements de la vertu ; lorsque les riches dans l’abondance des biens où ils se trouvent, mettent leur gloire à entretenir les débauches des Comédiens, pendant que les pauvres gémissent dans la misère, et que les choses les plus nécessaires à la vie leurs manquent.

161. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Vous, jeune personne, gardez-vous de paraître dans ces lieux pernicieux où votre innocence ne manquerait pas de faire un triste naufrage.

162. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

J’avais un Aristarqueb sévère et judicieux, je ne l’ai plus, je n’en veux plus1 ; mais je le regretterai sans cesse, et il manque bien plus encore à mon cœur qu’à mes écrits.

163. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

S’il a des Pièces sans nœud, ce mot pris à la rigueur du terme, il en a tant d’autres où les préceptes du Philosophe Grec sont suivis, qu’on ne peut accuser ses Poètes d’y manquer par faiblesse ou par ignorance ; mais j’ai observé plus haut que ces Pièces dont l’action est un peu relevée ne sont nullement dans son genre. […] Aristote le condamne sans réserve ; & les Auteurs de Poétique, ou plutôt ses Commentateurs, n’ont pas manqué de soutenir la même chose ; mais avec beaucoup de raison.

164. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Selon que ces choses se trouvent ou manquent dans la composition d'un Poème Dramatique, il est reçu avec applaudissement, ou avec mépris. […] La seconde chose qu'ils objectent, est qu'il y a des Comédies saintes, qui ne laissent pas d'être très belles, et sur cela on ne manque jamais de citer Polyeucte, car il serait difficile d'en citer beaucoup d'autres.

165. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

A qui craint-on de manquer de respect ? […] Seroit-ce lui manquer de respect que de l’éclairer ? […] Vous voyez encore que si j’avois attaqué les erreurs de la Nation Françoise actuelle, bien loin de lui manquer de respect, j’aurois fait le devoir d’un bon Citoyen.

166. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Le Prince ne manqua pas au rendez-vous. […] Cependant à la Cour de Pologne, il n’y a ni grand, ni petit Aumonier ; le premier Evêque, le premier Prêtre qui s’y trouve, dit la messe du Roi, ce qui manque quelquefois. Les Evêques & les Prêtres de Cour ne la disent pas tous les jours ; mais par le zele & les soins du Podthomorge, la comédie ne manque jamais.

167. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Je ne sai qui est le plus étonnant, un Prince si peu fidele à ses engagemens, ou des Princes assez crédules pour traiter avec un homme qui leur a tant de fois manqué de parole, & causé tant de préjudice. […] Tant d’intérêts divisés ne pouvoient manquer d’allumer une guerre générale ; mais elle commence par un endroit que la politique n’auroit jamais soupçonné. […] Donnez dans votre Cour le plus grand éclat à vos actions ; que personne n’écrive que pour louer tout ce que vous faites ; pensez toujours en maître ; si on vous manque, réservez votre vengeance jusqu’au moment où vous pourrez en tirer une satisfaction complette ; ne craignez pas les représailles, tampis pour celui de vos sujets sur qui elle tombera ; il faut avoir l’autorité d’un Despote absolu.

168. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

ce sont les personnages de ce mérite qu’on met à la tête des autres, et qu’on fait briller davantage par le caractère et par la pompe extérieure : s’il y a de l’esprit dans une pièce, c’est pour eux, tout le reste dût-il en manquer. […] quand ils en manqueraient pour elles : car les âmes bien nées sont équitables envers autrui, quelque injuste qu’on puisse être à leur égard. […] Il semble qu’un tel renversement, loin de plaire, ne devrait jamais manquer de choquer la raison, et d’exciter l’indignation de ceux qui en sont les spectateurs.

169. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Racine converti, après avoir solennellement renoncé au théâtre, a cru ne pas manquer à ses engagements en les composant, et, ce qui est bien plus étonnant, en formant les Actrices. […] Les beaux esprits ne manquaient pas au christianisme, S. […] Ils le paient cher ; la raillerie ne manque pas de faire sentir le contraste de la dévotion et de la comédie, si peu faites pour être unies.

170. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Mais comme il y a près d’un an que nous nous laissâmes engager à développer ici la Tradition de l’Eglise touchant les spectacles, et que cette matière ne paraît pas achevée, si on ne traite le point proposé ; nous ne refusons pas d’en parler, d’autant plus que les défenseurs de la Comédie ne manqueraient pas de se prévaloir de la liberté que les Comédiens viennent de se donner par la représentation de Judith350. […] On ne manquerait pas de dire qu’on n’est pas là pour écouter de telles leçons, et qu’il faut penser que l’on est à la Comédie. […] On veut des sujets qui excitent les passions, et on ne manquera pas de prendre des endroits366 que l’Eglise ne permettait autrefois de lire qu’avec des précautions qui ne sauraient s’observer à la Comédie.

171. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Un Acteur Ex-Italien vient d’établir un Spectacle à-peu près dans le genre de l’Opéra & du Théâtre des Bamboches : mais où l’on découvre plus de moyens de perfection, puisque ce Théâtre réunit trois genres différens : Une sorte de Déclamation, rendue par des Enfans : Des Marionnettes, au Jeu desquelles il manque peu de chose pour opérer une certaine illusion : & la Pantomime exécutée par les jeunes Acteurs.

172. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Que voit-on sur le Théâtre du Monde qui, à proprement parler, ne soit Comédie : et que de Personnages y fait-on, à quoi il ne manque que le nom de Tartuffe pour être les Originaux, dont celui qu’on a représenté n’est que la Copie ?

173. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Ils émeuvent les sens, ils flattent les passions, ils abattent la plus forte vertu: Ces corrupteurs agréables ne manquent pas d'approbateurs, qui leur servent à insinuer plus doucement leur poison dans les cœurs de ceux qui les écoutent.

174. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Le délit dont nous venons de parler, considéré sous le point de vue de l’état politique et celui de la législation, impose nécessairement à MM. les procureurs du Roi, l’obligation de surveiller et de réprimer en ce qui les concerne les ministres du culte qui, par un faux zèle de religion, manqueraient au respect qu’ils doivent au souverain, et se mettraient en quelque sorte en insurrection, contre ce qui a été institué par l’action de l’autorité souveraine et par le fait de la législation et des règlements de la police du royaume.

175. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Je ne vous dirai pas que vous concluez d’une supposition, & non d’un fait prouvé, c’est assez votre ordinaire ; quand les raisons manquent, l’imagination vient au secours. […] Le fils qui manque d’égards pour une pere, quoique peu respectable d’ailleurs, n’est pas cependant excusé, il n’est pas-là pour se faire aimer, il partage le ridicule avec son pere ; & s’il y a quelques objets intéressans dans la piece, ce n’est pas surement le fils d’Harpagon, mais la tendresse innocente d’Elise & de Valere. […] On n’apprend point à la Comedie à manquer de respect aux vieillards ; mais seulement à ne pas donner à leurs opinions un consentement sans examen. […] Ce Vaudeville est dangereux pour la jeunesse qu’il accoutume à manquer de respect aux vieillards, en se vantant de les surpasser.

176. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Mais cette ressource ne vous manque-t-elle jamais à vous-même ? […] Une voix secrète et importune nous crie, que ce qui est beau, grand et vrai, plaît à tout le monde, et que ce qui n’obtient pas le suffrage général, manque apparemment de quelqu’une de ces qualités. […] Si dans quelques Tragédies on a voulu nous intéresser pour des scélérats, ces Tragédies ont manqué leur objet ; c’est la faute du Poète et non du genre ; vous trouverez des Historiens même qui ne sont pas exempts de ce reproche ; en accuserez-vous l’histoire ? […] Vous convenez que c’est l’objet de nos Tragédies ; mais vous prétendez que l’objet est manqué par les efforts même que l’on fait pour le remplir, que l’impression du sentiment reste, et que la morale est bientôt oubliée.

177. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Quoiqu’il en soit, si notre Pégase manque de vigueur et d’haleine, il fait de vains efforts pour se soutenir, il retombera toujours, pour m’exprimer de la sorte, dans la boue et dans la fange. […] Il est certain que des paroles impures ne manqueraient pas de choquer dans le commerce ordinaire de la vie, et qu’une femme surtout, qui a un peu d’honneur ne les souffrirait point. […] Encore une fois, la modestie est le caractère propre du sexe ; c’en est l’ornement ; c’en est le rempart : elle a été établie par la Providence comme garde de la vertu ; et afin qu’elle ne manque jamais au besoin, elle est entée, pour ainsi dire, sur la disposition naturelle du corps ; elle est même proportionnée aux différents âges, et plus agissante dans les jeunes gens lesquels ont les passions plus vives. […] « Je claque des dents, ajoute-t-elle, je frissonne, je m’évanouis, les forces me manquent par degrés et s’en vont par des roulades de frayeur.

178. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Que le Musicien ne doit point manquer à la Prosodie. […] Le Musicien, trop rempli du génie de son Art, manque quelquefois aux prémiers principes de la Langue.

179. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Ce n’était pas assez pour être savant, d’avoir étudié toute sa vie, d’avoir lu tous les auteurs, il fallait avoir lu Jansénius, et n’y point avoir lu les propositions. » Il ne manque rien à cela que d’être vrai. […] Mais peut-on nier que cette traduction ne soit un excellent moyen pour conserver la pureté et l’innocence de ceux qui ne cherchant dans cet ouvrage que ce qu’on y doit chercher, qui est d’y prendre une teinture de l’air et du style de cet auteur, et d’y apprendre la pureté de sa langue, se tiennent à ce que la traduction leur explique, et sont détournés de lire le reste où le secours de cette traduction leur manque, par la peine qu’ils auraient à l’entendre ?

180. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

» Il n’y manque qu’une chose, c’est de se suivre soi-même, et de ne pas adorer des Dieux dont on déclare infâmes les Prêtres et le culte. […] On applaudit aux combats des Gladiateurs, et on se moque des œuvres de miséricorde ; on entretient la débauche des Comédiens, et on laisse manquer les pauvres du nécessaire ; on blasphème la doctrine de Dieu et on décrie les Prédicateurs qui condamnent cette infamie publique, et on adore ces Dieux prétendus qui se plaisent à des spectacles de théâtre qui déshonorent le corps et l’âme.

181. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Malela ne manque pas de le remarquer. […] Les Evêques des Villes d’Afrique ne manquaient pas de prêcher contre les spectacles, mais ils avançaient peu par leurs sermons. […] Que les Evêques qui manqueraient de zèle en ce point pour les répréhensions et les corrections nécessaires, méritent eux-mêmes et encourent la déposition, qui suppose un péché très grief. […] , où il ne manque pas de parler en divers endroits contre les spectacles, lorsque l’occasion s’en présente. […] Ces personnes se trompent, bien fort, si elles croient qu’on déclare excommuniés ceux qui manquent trois fois d’aller à la Messe de Paroisse.

182. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

je l’ai dit : quelques mondains, c’est-a-dire, un certain nombre des gens libertins, amateurs d’eux-mêmes ; & idolátres de leurs plaisirs ; de gens sans étude, sans connoissance, sans attention à leur Salut, de femmes vaines, dont toute la science se reduit à une parure, dont tout le desir est de paroître, & de se faire remarquer, dont tout le soin est de charmer le tems, & de se tenir en garde contre l’ennemi qui les surprend, dès que l’amusement leur manque, & qu’elles sont hors de la bagatelle ; mais ce qu’il y a souvent de plus déplorable, dont la passion cherche a se nourir & a s’allumer, lorsqu’il faudroit tout mettre en œuvre pour l’amortir & pour l’éteindre.

183. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Aux critiques de Christine de Pisan, qui reprochait au roman son style grossier et son discours misogyne, Gerson ajoute le manque de respect pour la religion et la satire anticléricale de Jean de Meung, exprimant son dégoût pour la littérature romanesque.

184. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

La nature, dira-t-on, est assez bien exprimée ; et, si cet effet n’accompagne pas l’exécution de la pièce, on regarde le secret de l’art comme manqué, et l’auteur en est puni sur-le-champ par le mépris public qu’on fait de son ouvrageaj.

185. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

A cet effet il serait obligé de produire des témoins et de présenter des Certificats en bonne forme : il se soumettrait sans réserve à tous les règlements du nouveau Théâtre ; et, si dans la suite il manquait à son devoir, ou que sa conduite se dérangeât, et qu’enfin on fût obligé de le congédier du Théâtre, il sortirait sans aucune récompense.

186. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

C’est endroit est difficile ; peut-être manque-t-il quelque chose dans le latin.

187. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Ou s’il va encore plus loin, s’il veut nous effrayer, suivant le but & les loix de la Tragédie, par une catastrophe qui nous montre sensiblement les funestes effets d’un amour criminel, ou d’une ambition démesurée, nous ne manquons guères d’attribuer le malheur du Héros à son imprudence plutôt qu’à sa passion ; nous nous flattons que nous serons plus sages ou plus heureux ; peut-être même toutes ces pensées sont-elles souvent bien éloignées de l’esprit du spectateur. […] Rien ne manque donc plus à la véritable gloire du Poëte, parce que joignant toujours ce qui plaît à ce qui touche, & ce qui touche à ce qui instruit, il rassemble & il réunit tout ce qui peut faire sur nous une impression aussi agréable qu’intéressante, & aussi intéressante que solide. […] Il joint la lumiere & les couleurs de la peinture, à la vérité & au relief de la Sculpture ; il y ajoute le mouvement & la vie qui manquent à l’une & à l’autre. […] On ne trouve dans les derniers que la satisfaction de sentir la perfection absolue de son esprit, au lieu que les premiers y font goûter une perfection rélative, ou une perfection comparée à celle des autres, & l’on ne manque guères de la croire supérieure.

188. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Si les Auteurs Dramatiques dans une Monarchie ou dans une République ont tous deux pour objet d’attaquer les défauts particuliers à leur nation, ils ne manqueront pas s’ils sont sages, de ménager ceux qui résultent de la constitution, ils se contenteront d’attaquer certains effets mais ils en respecteront le principe. […] Ils transforment au contraire cette passion en sentiment, ils veulent toujours qu’elle soit subordonnée à la Vertu, qu’elle soit justifiée par le mérite et la sagesse de la personne aimée : si cette passion est telle dans les mœurs des Français, assurément les Auteurs auraient grand tort de la peindre comme criminelle, mais si cette passion n’est pas encore telle et n’est qu’un tribut que les Auteurs imposent aux cœurs bien faits en faveur de la Vertu, loin de changer les mœurs, ils veulent apprendre ce qui manque à leur perfection. […] On voit bien que vous n’avez pas sous les yeux les objets de votre critique, les livres vous manquent et surtout Molière, votre mémoire ne vous dédommage pas de cette privation, vous n’auriez pas imaginé qu’il est des caractères estimables qu’on n’ose mettre sur la scène tel que celui d’un homme droit, vertueux, « simple et sans galanterie, [qui ne] fait point de belles phrases, ou un sage sans préjugés qui ayant reçu un affront d’un spadassin, refuse de s’aller faire égorger par l’offenseur : qu’on épuise, ajoutez-vous, tout l’art du Théâtre pour rendre ces personnages intéressants comme le Cid au peuple Français, j’aurai tort si l’on réussit. »ac Pour détruire cette objection, il m’est facile de prouver que nos Auteurs n’ont pas eu la lâche complaisance que vous dites et de le prouver par des faits. […] Une pauvre servante au moins m’était restée, Qui de ce mauvais air n’était point infectée ; Et voilà qu’on la chasse avec un grand fracas, A cause qu’elle manque à parler Vaugelas.

189. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Un Officier ne manquera pas la Parade, un Marchand ne quittera ni le Port ni la Bourse, un Détailleur sa Boutique, un Avocat le Palais ou son Cabinet, un Procureur son Etude, un Financier son Bureau, pour venir au spectacle dans un temps où leur devoir et leurs intérêts exigent leur présence. […] Ils se croient obligés de consulter un Comédien et le plus honnête homme d’entre eux ne manque jamais d’amour-propre ; il est donc probable que ses avis tourneront toujours à son avantage particulier et au préjudice de ses Confrères en général. […] La loi contre les Duels n’est pour ainsi dire qu’une demie loi, et vous le démontrez ; au lieu qu’il ne manque rien aux règles que je prescris au Théâtre pour y établir le bon ordre et le rendre respectable. […] Pour que l’on pût être de votre avis, il fallait ne pas faire apercevoir ce qui manquait à la loi de Louis XIV puisque c’était fournir à ceux qui vous liront une réponse qui coule de source.

190. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Ceci est contre la vérité de l’Histoire : les Républiques, les Etats les plus pauvres ont eu des Spectacles : le manque du nécessaire n’en prive pas le Sauvage au milieu des forêts. […] Tout concourt donc à prouver l’honnêteté de l’Art ; il manquait peut-être celle du Comédien ; le moyen de la procurer est trouvé : le Comédisme honorera desormais le Citoyen & la Noblesse elle-même. […] Les mœurs de nos Acteurs seront pures : quel est le Jeune-homme, la Jeune-fille, connus, estimés d’une Ville entière, qui oseront se manquer à eux-mêmes* ? […] Les Jeunes-gens des deux sexes qui manqueront à l’honnêteté publique, seront punis rigoureusement : il le faut. […] Il faut croire pourtant qu’elle ne manqua pas de prétextes.

191. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Les plus zélés et les plus sages parmi eux n’ont pas manqué de déclamer contre les mœurs corrompues du siècle avec beaucoup de violence ; mais à peine ont-ils ouvert la bouche pour parler contre les infamies des Spectacles. […] Je veux croire que c’est plutôt manquer de réflexion, que par malice que vous avez fait parler Tertullien de cette manière : car sans cela, qui pourrait excuser une si grande faute d’avoir donné une si horrible pensée à Tertullien. […] D’ailleurs cette permission qu’il donnait à la Comédie sous cette condition, ne l’engageait pas beaucoup : car il n’ignorait pas que son Official, après avoir lu les Pièces, ne manquerait pas de prétexte pour en défendre la représentation, à moins qu’elles n’eussent été de la dernière pureté et purgées de tout sentiment dangereux. […] Je connais une Demoiselle qui a demeuré plus de quatre années dans une maison dont un Comédien était le principal locataire, et qui pendant tout ce temps ne fréquenta et ne visita la famille Comédienne que quand elle ne le pouvait éviter, quoiqu’on ne manquât pas de la gratifier souvent de billets d’Amphithéâtre qu’elle avait soin ou de renvoyer ou de supprimer. […] Ce Prêtre qui ne manquait pas d’esprit, remarqua qu’il n’en destinait point pour la Comédie, et lui dit qu’il était surpris que de tant d’enfants qu’il avait, il n’en réservât pas un seul pour lui succéder.

192. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

L’Abbé de Monville entre bonnement dans tout ce détail, fait la description de chaque tableau, & se récrie sur sa beauté ; les expressions lui manquent pour varier ses panégyriques. […] Peu d’auteurs, même les plus célebres, qui n’y manquent : chacun fait parler ses personnages selon son génie. […] Dans tous les autres Dictionnaires, dit-il, même dans l’Encyclopédie, cette vaste mer de toutes les Sciences, les termes qui concernent la construction, la décoration du Théatre & des machines qu’on y emploie, y manquent absolument.

193. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Les grands Acteurs manquent, quand les grands Auteurs manquent.

194. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Les mauvais prêtres n’ignorent donc pas que la servitude et le manque d’instruction avilissent les hommes, abrutissent les peuples et les rendent tous malheureux : tandis qu’au contraire, la science, la raison, le bon sens et la liberté tempérée par les lois, corrigent nécessairement la nature humaine et rendent meilleures et plus heureuses toutes les classes de la société. […] Il est temps de repousser les principes dangereux de ces hypocrites incorrigibles, qui cachent leurs projets ambitieux, sous le masque de la religion ; et auxquels il ne manque que le pouvoir, pour renouveler les horreurs de l’abominable inquisition religieuse et rappeler la torture et les bûchers.

195. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Il eût manqué quelque chose à l'éducation de la jeunesse, si on ne l'eût rendue Comédienne. […] Sa philosophie l'en éloignait par principe de vertu ; et par zèle pour sa religion, ne pouvant l'interdire à tout le monde, il voulait du moins que les Prêtres Païens s'en abstinssent, pour donner du crédit au paganisme par cet air de piété, à l'exemple des Chrétiens, qui n'y allaient jamais, et auxquels dans son système de persécution il n'eût pas manqué de défendre d'y paraître, s'ils l'eussent fréquenté, pour se moquer d'eux, ou d'ordonner d'y aller, pour les corrompre, s'il eût espéré d'être obéi.

196. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Si je manque d’héritier, en est-ce un titre pour m’enlever la couronne ?

197. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Il ne manque que cela à la Cour pour faire une belle comédie. […] Mariage désiré & manqué. […] Il est vrai que tous les cœurs étoient changés, jusqu’aux Protestans, les Calvinistes aussi opposés que les Catholiques à la Religion Anglicane, faisoient plus du bruit qu’eux, & menaçoient d’un soulevement général ; elle s’imaginoit qu’un mari pourroit rétablir ses affaires, appaiser ou contenir les mécontens ; quand elle vit manquer cette ressource, elle tomba dans une espèce de désespoir ; & dans sa maladie, lorsqu’on lui présentoit des remèdes, elle disoit avec douleur ces mots singuliers qui la trahissoient & démontroient ses éloges dont on la combloient encore : Laissez-moi mourir en repos, les Anglois sont las de moi, & je suis lasse d’eux, il est temps de nous séparer. […] L’entreprise ayant manqué, Elisabeth joua un nouveau rôle, & lui envoya une magnifique ambassade pour la féliciter de son heureuse arrivée ; cette Reine voisine l’inquiétoit, c’étoit l’héritière légitime du royaume d’Angleterre, elle devoit exclurre Elisabeth qui étoit bâtarde, elle avoit même pris le titre de Reine d’Angleterre, elle pouvoit lui déclarer la guerre ; le voyage n’est pas long d’Edimbourg à Londres, elle y avoit bien des partisans ; tous les Catholiques se seroient déclarés pour elle ; une bataille gagnée l’auroit mise sur le trône.

198. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

En effet, que manque-t-il à leur glorieux triomphe, quand les actrices, après les avoir si souvent traînés à leurs chars, daignent s’attacher au char de Themis . […] Clément, & dit de lui très-franchement & très-justement, son ouvrage manque souvent de chaleur, de force, d’élévation, d’élégance ; la prose en est communément froide, la vérsification foible, les vers pénibles & solitaires, la monotonie fatiguante, la philosophie trop forcée & infiniment parasite ; sa prose ne vaut pas mieux que ses vers . […] Il ne manque ici que de faire dépouiller les actrices : mais il n’en est gueres besoin, l’immodestie de leurs habits, la licence de leurs gestes, de leurs mouvemens, de leurs œillades, favorisent le vice autant & peut-être plus que la nudité des actrices romaines. […] Heureusement pour les terres australes, il n’en avoit point entendu parler, le poison du christianisme n’auroit point manqué de l’infecter, dès que les françois, anglois, espagnols y avoient mis le pied.

199. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Les qualités des parties & de leurs familles sont ordinairement fausses ou très-douteuses, On écrit ce que dit le pere, le parain, les parens, de leur nom, surnom, noblesse & état : c’est un curé qui écrit ce qu’on veut, un vicaire qui ne connoît point les gens, un secrétaire à qui on fait écrire, & qui met ce qu’on lui dicte ; & les parens ne manquent pas de se donner toutes les décorations qu’ils imaginent. […] Quoique la Reine fut présente, on s’apperçut que c’étoient les doubles qui jouoient, & non les premiers acteurs : cette négligence, regardée comme un manque de respect, méritoit l’animadversion. […] Cette faute est fort fréquente : sous prétexte de se reposer de leurs fatigues (dont le théatre est très-innocent), ces messieurs & ces dames manquent au public, en mettant leurs prevôts (leurs substituts) à leur place, quoiqu’on ait payé pour eux, & qu’on ait fait valoir leurs noms pour attirer du monde : ils meritoient des punitions. […] Mais, ajoute-t-il, si on juge à propos de faire usage de ces exercices, tout dangereux qu’ils sont, il faut 1°. oublier qu’on donne un spectacle, il ne faut agir que pour agir, non pour plaire : le soin de plaire distrait & en fait manquer les moyens .

200. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Leur mémoire dans Rome est encor précieuse Autant que de César la vie est odieuse. » On y emploie la religion du serment, et toutes les conjurations n’y manquent pas. […] Je sais, sans me flatter que de sa seule audace Un homme tel que moi doit attendre sa grâce. » La moitié de cette pièce est sur ce ton de révolte et de régicide ; elle n’est toute entière qu’une conjuration tramée contre un Roi légitime par son Vizir, son frère, et sa Sultane favorite, et traversée par des folies amoureuses qui la font manquer : folies fades, ridicules et sans vraisemblance dans un Prince qui ne se fait point de scrupule d’envahir le trône, et a la faiblesse de se sacrifier à sa maîtresse, et de se perdre avec elle. De tout cela il ne reste dans l’esprit des spectateurs que de la pitié pour le Prince imbécile qui manque la couronne, de l’estime pour le courage du Vizir qu’on plaint d’être le jouet de deux enfants, et de la haine pour le Sultan qui fait mourir les rebelles. […] Le théâtre n’a pas manqué de s’emparer de ce riche fonds ; plusieurs de ces contes, et les plus licencieux, ont été mis en farce et donnés sur la scène.

201. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Mais comme le monde y trouve de grands avantages pour s’attirer des sectateurs, il en a toujours pris la défense ; & sans doute ces sortes de divertissements n’ont pas manqué d’apologistes redoutables, puisque les saints Docteurs n’ont pas dédaigné de prendre la plume pour les combattre fortement. […] Et il ajoûte, que si le démon n’y possede pas toujours les corps, il ne manque jamais d’y faire une entrée triomphante dans les ames, parce que le théatre luy en ouvre toutes les portes, en luy livrant tous les sens, dæmoniis penetrabiles fiunt. […] pour cela même, Chrétiens, que ce monde reprouvé en a toujours pris la défense, & jamais il n’a manqué de protecteurs officieux des spectacles, qui ont fait tous leurs efforts pour les justifier, assertores blandi, & indulgentes patroni, qui præstant vitiis autoritatem.

202. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Il faut, pour faire le portrait d’un Vieillard, le peindre grondeur, de mauvaise humeur, d’un commerce difficile, louant le passé, censurant tout ce que font les autres, et craignant toujours de manquer de biens pour l’avenir, quoiqu’il regorge de richesses. […] Brutus ne manquait pas de tendresse pour ses enfants, cependant il les condamna à la mort, parce qu’ils avaient voulu remettre les Tarquins sur le trône ; le zèle de la Patrie l’emporta sur l’amour qu’un père a naturellement pour ses enfants. […] Les deux plus grands génies de l’antiquité, Homère, et Virgile, ont manqué en ce point.

203. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Mais on se persuadera encore ordinairement, pour ne pas dire toujours, qu’on n’a rien à craindre de ce côté-là, et, en attendant, on va s’exposer volontairement, par curiosité ou par récréation, c’est-à-dire sans nécessité, à un danger prochain de péché mortel que l’on ne peut manquer de trouver dans un spectacle notablement obscène. […] « Si, après que le pénitent a été instruit, et qu’il a promis de ne plus aller au spectacle, il est tombé et a manqué à sa parole, le confesseur doit lui refuser l’absolution jusqu’à ce qu’il ait été éprouvé pendant le temps nécessaire, en suivant les principes marqués…… pour l’absolution de ceux qui sont dans l’occasion prochaine du péché mortel.

204. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Une jeune & très-jolie débutante a demandé grâce d’un quart, en produisant cependant des lettres d’un Sous-fermier, d’un Duc & Pair, & de deux Conseillers au Parlement, qui lui donnent les espérances les plus prochaines, & même la certitude d’avoir bien-tôt ce qui lui manque. […] Il faut que les filles de l’opéra aient été inoculées (de la petite vérole sans doute) : en voilà plusieurs qui nous manquent.

205. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Ressource abominable, sans doute, & dont aucun des Auteurs Forains, ne manque cependant point de faire usage. […] Les partisans des Trétaux, ne manqueraient pas de dire, si cet Ecrit leur tombaient dans les mains, que mes observations, dont vous sentez, Monsieur, toute la vérité, ne sont qu’une diatribe outrée : non, non, & tout homme instruit de ce qui se passe, tout homme judicieux qui me lira, m’aura bientôt justifié de ce reproche. […] De même qu’une lampe s’éteint lorsqu’on cesse d’y mettre de l’huile ; de même l’esprit & le talent se rouillent & se perdent lorsqu’on manque de les exercer. […] De quelle indignation aurait été pénétré ce grand Homme, s’il eût été témoin oculaire des scenes scandaleuses dont je viens, Monsieur, de vous présenter le détail : certes, il n’aurait pas vu avec une indifférence Stoïque, le triomphe du mauvais Goût & de la Débauche ; ce grand Magistrat, dont toute la vie, digne d’une meilleure fin, fut consacrée à la gloire & au bonheur de sa Nation, n’aurait pas manqué d’employer tout son crédit, toute son autorité, pour faire cesser des abus si révoltans, si contraires au bien de l’Etat & de l’humanité en général. […] Leurs partisans ne manqueront pas de se plaindre ; s’ils avaient connaissance de mes idées, ils ne manqueraient pas aussi de les ridiculiser & de les décrier : qu’importe ?

206. (1647) Traité des théâtres pp. -

Mais comme Satan pour se déguiser un temps, et paraître lors en Ange de lumière, ne laisse pas d’être Satan, Encore que les Théâtres, parfois, prennent un plus beau masque, et ne montrent pas ce qu’ils ont de hideux, ils ne laissent pas d’être toujours les mêmes, c’est-à-dire, des lieux destinés de leur nature à la dissolution ; et ainsi, comme rien de contraire ne saurait être de durée, ils ne manquent point de retourner bientôt à leur naturel. […] fa , s’ils manquaient à le reprendre. […] Combien donc qu’ilsfe parlent quelquefois des Théâtres, lorsqu’ils les voient dressés, et qu’on y court en grande foule, et en cet instant-là ne disent rien des Blasphèmes, ou autres crimes plus détestables, il n’y a rien de perdu, car ils ne manqueront à d’autres occasions de leur faire aussi leur procès. […] Tout au rebours, nous estimons, de la plupart, que s’y laissant al1er par infirmité, et manque de bien savoir le mal qu’ils commettent, comme leur péché est d’ignorance, aussi Dieu leur fera miséricorde. […] Lecture conjecturale : petit manque de texte.

207. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Du reste, qui oserait avec justice leur reprocher de manquer de génie ?

208. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Qu’elle coupoit les cordes des cloches pour qu’on manquât les offices, se faisoit habiller & deshabiller par des jeunes pages, au lieu de femmes de chambre, se déguisoit en hommes, & couroit la nuit, qu’elle abandonna son mari, s’alla promener en Piémont, en France, en Flandre, en Allemagne, qu’on lui dédia une tragédie, qu’elle en fit la fortune, &c. mais pourvu qu’on soit belle, ou du moins qu’on s’en croie, on a toute sorte de mérite, les graces effacent tous les défauts, le coloris du tein donne toutes les vertus. […] Portez-les aux Temples des faux Dieux, chargez-en les victimes qu’on y brûle, sur leurs Autels : elles ne peuvent manquer de leur plaire, d’établir, d’avancer, de répandre leur culte, en même tems qu’elles détruisent celui du vrai Dieu.

209. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Le premier ne pouvoit manquer de l’emporter dans la crise funeste de la décadence des affaires, que la corruption des mœurs a amenée, & dont le théatre va consumer le peu qui reste de vertu & de liberté dans la nation. […] Les comédiens & les comédiennes sont d’habiles Arbalétriers qui tirent droit au cœur, & ne manquent gueres leur coup.

210. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

La plupart de ces fictions manquent de vrai-semblance, & à tout moment démentent le caractère étranger qu’on a pris, & laissent voir le François qui joue si mal-adroitement son rôle : Tout a l’humeur Gasconne en un Auteur Gascon. […] Il prétend, dans sa Préface, & Freron le dit après lui, que Poisson étoit le principal Acteur de la piece, que la mémoire lui manqua, & que pour remplir le vuide il ajouta de son chef des discours & des gestes obscènes.

211. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

L’agréable même y manque. […] Je déteste le tableau qui pendant la piece met sans cesse devant les yeux l’héroïsme manqué & la foiblesse des deux frères rivaux.

212. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Vous ne manquerez pas de répondre, qu’on prend bien garde à ces excès, et qu’on ne souffre pas de semblables familiarités. […] Voilà ce que la Foi nous apprend, voilà ce qu’elle nous découvre par ses lumières, et qui assurément n’approchent pas de la réalité ; car on manque de pensées et d’expressions pour donner un portait au naturel, et pour faire une peinture vive et parlante de ce divertissement, qui est aussi ridicule qu’il est honteux ; car si l’extravagance ne s’était naturalisée dans nos mœurs ; nous appellerions folie ce qu’on nomme gentillesse.

213. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

En effet, sous prétexte de ruiner la fausse dévotion, il représente les brutalités de son Tartuffe avec des couleurs si noires, et il lui fait avancer des maximes si détestables, que la corruption du cœur humain ne manquera pas de les faire appliquer, non à un Tartuffe de Théâtre ; mais à un véritable homme de bien. […] Scene V Il peut tant qu’il voudra me venir voir ici. » Ce jeune Plumet ne manque pas de venir.

214. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Je vous dirai donc sans aucun intérêt particulier, que le monde rit de vous entendre parler si négligemment d’un Ouvrage qui a été généralement approuvé, et qui ne pouvait pas manquer de l’être, sous le nom de tant de Saints Pères qui le remplissent de leurs plus beaux sentiments. […] Goibaud du Bois reproche à Desmarets de manquer à la fois de révérence et d’humilité lorsqu’il traite des « saintes vérités ».

215. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Une troupe de jeunes Clercs de Procureur ne put manquer de donner dans tous les plaisirs. […] On avance qu’elle ne peut manquer de parvenir à s’établir (la troupe) en titre d’Académie, et que dès l’instant elle ensevelira pour toujours l’ignominie que l’ignorance et une superstitieuse prévention ont élevée contre l’état de Comédien.

216. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Toute la Cour l’y reconnut, il y alla par curiosité quand il en fut instruit, & ne manqua pas de s’y reconnoître, & ne la dissimula point ; il en dit avec autant d’esprit que de modestie & de sagesse. […] Enfin pour mettre la dernière main à l’empire de Thalie, il ne manque que devoir les Italiens à l’Hôtel de Conti ; mais il n’y a point d’apparence que la comédie soit jamais, sous la protection d’un Prince dont les ancêtres furent les plus grands ennemis. […] Les Anglois, tout admirateurs qu’ils sont de Shakespear, ne l’ont jamais mis en parallèle avec Nevton, quoiqu’il ait d’aussi grands traits de génie que Corneille, & que la décence qui lui manque ne soit pas un défaut sur le théatre Anglois.

217. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Le Dieu des jardins qu’on y voit agir, les bouteilles qui marchent toutes seules, ainsi que la plus-part des plaisanteries de cette Pièce, ne manqueraient pas de faire un bel éffet de nos jours sur le Théâtre moderne. […] Il ne lui manque plus que d’employer la déclamation, encore ses récitatifs en approchent-ils beaucoup. […] Sa musique enjouée & bouffonne le récompense avantageusement de ce qui lui manque ; elle le rend certain de l’emporter sur l’Opéra-Sérieux ; tant que le goût de la Nation ne changera pas.

218. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Il a donc rendu le Misanthrope moins haïssable que ridicule ; il a donc manqué le vrai but de la Satire dans cette Comédie.

219. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Qui les enhardit à manquer de respect à leurs Juges ?

220. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

&c. » Joignons encore à cela, car nous ne manquerons point d’appui ni d’exemple ; joignons, dis-je, ce que (feu M.

221. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Il est certain que ceux qui travaillent pour le Spectacle moderne ont fait paraître tout-à-la-fois sur la Scène des Pièces en un Acte, en deux, en trois ; depuis peu ils ont poussé jusqu’à quatre : il ne leur manque plus que d’atteindre jusqu’à cinq Actes, pour se vanter d’avoir donné une mesure de plaisirs, ou d’ennui, égale à celle du Poème le plus dans les règles.

222. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

qui assurent que l’ancienne croyance de l’Eglise, est qu’aux renonciations du Baptême contre le Démon, ses pompes, et ses œuvres, les Spectacles et les Comédies y sont comprises, et ajoutent, qu’on manquerait beaucoup de conduite d’exorciser d’une part le Démon, si d’ailleurs on laissait aux Chrétiens pleine liberté d’assister à telles occupations, et de renoncer par là à Jésus-Christ, ainsi qu’ils auraient avant fait au Diable.

223. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Les prêtres qui commettent des délits et des crimes sont sujets à la loi commune, et il n’y a aucune exception en leur faveur, pag. 337 et 360 ; les évêques et les prêtres manquent eux-mêmes à la discipline qui leur est imposée par les lois de l’Eglise, pag. 344 et suiv. ; ils ne doivent avoir avec eux aucune, mais aucune femme, ni servante, pag. 347, 348 et 350 ; on en donne la raison plausible, pag. 351 et 352 ; les prêtres qui faussent leurs serments envers les souverains et qui attentent à leur vie sont anathématisés par les conciles, pag. 331 ; Henri III reproche au clergé de France de l’avoir fait assassiner, pag. 333* et suiv.

224. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Nous nous passerons de leurs maximes, que nous ne pourrions prendre pour règles de notre conduite, sans manquer à la majesté du trône : notre religieux Monarque avant que d’y monter, a fait un vœu spécial d’employer toute sa puissance pour arrêter la fureur des duels, & par-là nous a intimé ses volontés, ou plutôt celles de Dieu même, qui ne s’est reservé qu’à lui seul le droit de la vengeance, mihi vindicta , (Rom. 12. v. 19.) […] C’est sous le double point de vuë que nous présentent cette isle & ce serrail, qu’il ne manque rien au tableau ; je me trompe, il est au-dessous de l’original. […] Moyens aujourd’hui si multipliés qu’il est surprenant, suivant la pensée d’un Auteur Comédien, (Louis Riccoboni, dans son Livre de la Réformation du Théâtre, pag. 34. qui écrivoit en 1740, & dont le témoignage ne peut manquer d’être ici d’une grande autorité sur tous les esprits). […] Il peut bien n’être d’aucun Pays, d’aucune secte, d’aucun état  : il peut encore être ferme, instruit, honnête à sa manière ; mais sûrement il lui manque une des qualités requises, celle d’être véridique : me tromperois-je ?

225. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

C’est pourquoi après l’essor qu’il permet à son zèle, il ne manque jamais de reprendre la méthode scholastique.

226. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

L’esprit abhorre ce partage, & n’entre qu’avec dédain, dans une carriére, où il se voit confondu avec mille objets, qu’il ne manque pas de regarder comme fort au-dessous de soi.

227. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Que tandis que ces Predicateurs de l’Evangile seront abandonnez, les Comediens cependant ne manquent pas d’auditeurs, qui y vont en foule ?

228. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

C’est pourquoi après l’essor qu’il permet à son zéle, il ne manque jamais de reprendre la méthode scholastique.

229. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Je vais vous le dire, Mademoiselle, et cette anecdote fort intéressante pour le Théâtre, est sans doute ignorée des Comédiens, qui n’auraient pas manqué de lui faire trouver place dans le Mémoire de leur Avocat, s’ils en avoient eu connaissance.

230. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

L'observateur n’avait garde d’y manquer, puisque ses remarques ne sont faites qu’à ce dessein.

231. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Ici toute autre raison manque hors celle qui se tire de la nature des choses.

232. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Ces estampes & celles du Portier des Chartreux, qui les renouvellent & enchérissent sur elles, sont un meuble dont les acteurs, les actrices & bien des amateurs ne manquent gueres d’être fournis, ainsi que de bien d’autres, qui, quoique moins grossieres, ne sont gueres moins dangereuses pour les mœurs : peut être même le sont-elles davantage. […] Elle est à la verité plus agréable : on n’y voit, ni cyprès, ni épines, ni orties ; mais mais toutes les fleurs viennent lui rendre hommage, il n’y manque que le lys de la virginité. […] Je m’embarrasse fort peu de mentir, & de manquer aux bienséances, pour faire ma cour, & soulager la pauvreté qui m’égorge.

233. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

C’étoit l’exercice le plus important de la journée, où il étoit le moins permis de manquer, & de ne pas faite de progrès. […] Quelques ex-Jésuites qui vivent à Cahors où la Société étoit très-puissante, ont cru se manquer à eux-mêmes, s’ils ne se déclaroient pour le théatre, ils ont crié plus haut que les autres, & décidé que le comédie étoit permise.

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