N’invitons ni la Sorbonne ni les Facultés de Droit & de Médecine, non plus que les Colleges, de fournir leur contingent à ce grand projet. […] La piété, la sagesse du Roi très-fidele ne permet pas de croire qu’il se soit abaissé à une si lâche vengeance, & le gazetier à qui on fournit de si mauvais Mémoires, devroit avoir la sagesse de n’en pas faire usage. […] Je sais qu’on ne pese pas les Auteurs à la livre, qu’on ne mesure pas le génie à la toise, comme ce riche ridicule qui, pour se donner un air de savant, traitoit avec un Libraire pour lui fournir des livres comme des tapissieries. […] Il n’y a de nouveau que d’en avoir une publique, plus vaste, mieux fournie, & de lui avoir donné un nom Anglois.
Heureusement vous le voyez, mes arsenaux sont bien fournis, mes troupes auxiliaires bien armées. […] Je sais qu’on ne pèse pas les auteurs à la livre, qu’on ne mesure pas le génie à la toise, comme ce riche ridicule, qui pour se donner un air savant, traitait avec un libraire, et se faisait fournir des livres comme des tapisseries ; cependant à mérite égal un grand ouvrage l’emportera sur une brochure. […] La critique de l’Ecole des femmes a fourni matière à une comédie ; ce serait une histoire amusante, que le détail des querelles théâtrales. […] On extrairait aisément des auteurs tragiques un recueil horrible d’assertions sur le régicide orné de la pompe des vers ; mais on a beau parer le visage des Furies et des Gorgones, ce n’est qu’un sublime de scélératesse et la déraison, qui ne mérite que l’indignation des honnêtes gens, loin de leur fournir des modèles.
Ne fournissez pas à vos convoitises de quoi se soulever contre vous.
Il est très-possible qu’il ait donné au Président Henault la premiere idée du Théatre historique & politique qu’il vient de proposer aux Poëtes, & dont il a fourni un modelle dans le drame de François II. […] L’histoire de France lui a fait voir plusieurs évenemens tragiques & comiques qui peuvent fournir la matiere d’un drame régulier. […] en fournissent de même ; mais le nombre en est petit, une vingtaine de pieces dans chacune l’épuiseroit. […] Froissard ajoûte, pour embellir l’Histoire, que dans un mouvement de colere, le Roi d’Angleterre demande six des principaux habitans pour les faire mourir : cruauté peu vraisemblable & inutile, puisqu’il étoit maître de Calais, & que la Reine obtint leur grace : circonstance dont le Poëte auroit pu tirer parti, qui, comme dans Cinna, lui auroit fourni de grandes scènes, en faisant parler & agir la Reine, mais qu’il a négligé ; qu’Eustache de S. […] Mais le silence qu’il garde sur ses défauts essentiels, & l’excès de ses louanges, fait soupçonner l’Auteur d’avoir fourni l’extrait au Journaliste.
Quelle reconnoissance marquez-vous à Dieu de ses faveurs ; quels motifs lui fournissez-vous pour l’engager à vous les continuer, que de vous obstiner à en abuser ainsi ? […] Si le merveilleux, l’extraordinaire vous plaît, les Mysteres de la Religion vous en fournissent. […] Quel amour a jamais fourni une si surprenante scene !
NOus avons vu bien des traits, pour & contre, qui régardent la Magistrature ; en voici quelques autres, le Palais en fournit grand nombre, depuis qu’on a pu se persuader que le goût du spectacle peut s’allier avec le goût de l’étude & du travail ; l’assiduité à la comédie avec l’assiduité au tribunal, les mœurs du théatre avec la gravité & l’intégrité des Juges. […] Son fils mit au feu un très-grand nombre de ses épigrammes mordantes : le succès bon ou mauvais de ses piéces en a beaucoup fourni ; les Plaideurs sont une satire. […] Ses intrigues sans nombre, sont presque toutes avec des actrices ; ce sont les héroïnes de Paphos : son imagination & sa plume ne pouvoient choisir de plus vaste champ ; il fait leur histoire avec la sienne, & celle de plusieurs personnes distinguées, aussi libertines que lui, qui, comme lui fréquentoient le théatre, & ne pouvoient manquer de fournir bien des aventures : ses folies quoiqu’innombrales & très-variées, n’ont rien que de vraisemblable.
Alors il pourra dans ce profond silence admirer à loisir le globe de la Lune, ce beau corps qui nous fournit la clarté au defaut du premier, & qui par le cours & decours, nous donne auec la distinction des mois, la cõnaissance des saisons. […] Il verra le Ciel fournir au defaut des greniers la mãne & les moissons, & les fleuues suspendre leur cours rapide & remonter ce semble vers leur source, pour donner le passage libre sur leur sable.
L’étude des Philosophes leur fera naître des doutes, & leur fournira en même temps les moyens d’en trouver la solution ; la lecture des Historiens leur apprendra à connoître l’homme dans toutes ses variétés ; les Orateurs leur présenteront le modele de la façon dont on doit s’énoncer dans les occasions importantes ; les Rhéteurs leur découvriront les secrets de l’art de dominer sur les esprits ; les Poëtes eux-mêmes contribueront de plus d’une manière à les enrichir : ils leur offriront la Nature embellie des charmes de leur imagination, & leur prodigueront des maximes puisées dans le sein de la Philosophie ; & qui, pour n’être pas entiérement développées, n’en sont souvent que plus propres à faire une vive impression. […] Enfin, munis de tous les secours que pouvoit leur fournir la Théorie, ils desireront d’y joindre la Pratique, & se présenteront avec une modeste assurance, pour remplir les places auxquelles leur naissance les appelle.
Contre le Theatre de Scaurus, je le trouve trop riche, trop orné, pour pouvoir fournir en nature quelque chose de si beau que son art ; & c’eust esté ruïner le plus beau des ouvrages, que d’oster une Scene si precieuse, que celle qui nous est depeinte par les Autheurs (& dont nous parlerons en son lieu) pour faite un Amphitheatre & pour y donner des chasses. […] E ncore qu’il n’y eust que les gens de qualité, comme Preteurs, Dictateurs, Ædiles & autres personnes de cet Ordre, qui donnassent de tels divertissements : le luxe emporta si loin la despense, que le Public ou les Empereurs furent contraints de les aider, & de leur fournir des deniers.
Le pere Brumoy va nous fournir une nouvelle autorité contre l’objection de Corneille.
Le Bucheron fournit encore plus de matières à la critique ; on conviendra, je pense, que les personnages de cet Opéra sont dépeints comme vivans dans ce Siècle ; ils ont du moins les mœurs, les usages, les habits des Bucherons de nos jours.
Quelle gloire acquérerait le Peintre qui ne ferait que suivre l’èxquisse qu’on lui fournirait, ou qui ne serait capable que d’ajouter de nouvelles couleurs à un tableau ?
« Quærebam quod amarem, amants, amare, et oderam suavitatem, et viam sine muscipulis. » Il en trouva enfin dans la comédie qui lui représentait l'image de sa misère, et lui fournissait la nourriture de sa passion.
La surveillance de l’autorité séculière sur la conduite du clergé est d’autant plus nécessaire, que l’histoire de France nous fournit des preuves innombrables de l’ambition démésurée de ce corps, et nous cite des faits qui ont mis plus d’une fois l’Etat dans le plus grand péril.
Pour réussir dans leurs projets ambitieux, ils y employèrent toutes sortes de moyens, souvent les plus criminels de séduction, de violence et de cruauté, afin d’extorquer les biens d’ici-bas, et ils allèrent même jusqu’à usurper des principautés et des royaumes, après en avoir expulsé les souverains légitimes, par des intrigues, par des séditions et des complots, dont l’histoire fournit de nombreux exemples.
Douce obscurité qui fit trente ans mon bonheur, il faudrait avoir toujours su t’aimer ; il faudrait qu’on ignorât que j’ai eu quelques liaisons avec les Editeurs de l’Encyclopédie, que j’ai fourni quelques articles à l’Ouvrage, que mon nom se trouve avec ceux des auteurs ; il faudrait que mon zèle pour mon pays fût moins connu, qu’on supposât l’article Genève m’eût échappé, ou qu’on ne pût inférer de mon silence que j’adhère à ce qu’il contient.
Le pere est assez foible pour souscrire aux éloges, fournir aux folles dépenses, prodiguer son bien, en acquérir pour elle par des voies injustes, nourrit ainsi la vanité, la sensualité, les passions naissantes, l’entraîne dans le précipice, & y tombe avec elle. […] Le théatre est à la vérité la foire la plus célebre, & la mieux fournie ; mais il n’est pas borné à la salle du spectacle. […] L’histoire en fournit-elle un grand nombre ? […] Il faut donc pour y fournir, s’épuiser, s’endetter, negliger sa famille, déranger ses affaires pour achêter la paix, & empêcher qu’on ne se fasse justice par ses propres mains, ou qu’on n’ait recours à un amant libéral, qui payera les faveurs par les frais de la parure.
Le nouvel impôt du Palatin de Gnesne a quelque chose d’odieux, il étoit inconnu en Pologne, on l’établit dans le temps le plus misérable de la République où les jeux du théatre sont les plus indécens & les plus onéreux ; c’est un des articles de la nouvelle législation, chargée de rétablir l’ordre dans le Royaume, & qui y établit le désordre à demeure, qui par un abus incroyable de l’autorité qu’on lui a confiée, en fait une loi, un privilège exclusif pour lui-même ; qui l’établit dans son propre Palais, & s’oblige de lui fournir tous les appartemens dont on aura besoin. […] La Duchesse du Maine, une des Actrices, le Duc du Maine, dont Madame de Maintenon avoit élevé l’enfance, en prirent si bien le goût qu’ils passèrent leur vie en fêtes, en spectacles dans leur maison de Sceaux ; ce qui a fourni la matière d’un recueil de bagatelles, connu sous le nom de divertissement de Sceaux dont nous parlons ailleurs. […] Cyr, & delà dans toutes les Communautés de Filles du Royaume, & même leur en fournir la matière par les pièces qu’elle a fait composer & celles qu’elle y a fait représenter sous ses yeux ; la fête de Namur en fut le prologue, elle étoit infiniment moins dangereuse que les pièces données à St. […] Les Mémoires de Lenet, écrits, avec beaucoup de modération, d’exactitude & de simplicité, fournissent par le détail des intrigues, des fourberies, des révoltes dont ils sont le tissu, le tableau, le plus sombre des Acteurs qui ont joué le plus grand rôle, & des personnages subalternes qu’ils ont entraîné à leur suite.
Je rends grâces à notre Seigneur de ce qu'il nous a marqué dans le Verset suivant, quels Spectacles nous devons fournir aux amateurs des Spectacles. […] Fuyez les Spectacles, mes bien aimés, fuyez ces Théâtres infâmes du Diable, afin de ne vous point engager dans les liens de cet esprit malin: Mais s'il faut relâcher votre esprit, si vous vous plaisez aux Spectacles, l'Eglise notre sainte et vénérable Mère vous en fournit de plus excellents et de plus agréables ; ce sont des Spectacles salutaires qui remplissent l'esprit de joie.
Mais on a beau le défendre : peut-on espérer que le Clergé n’ira point au spectacle, lorsque de toutes parts on lui en ouvre l’entrée, on lui en fournit l’occasion, on l’invite, on le presse, on le force presque d’y venir ? […] Qui connaît mieux les anecdotes théâtrales, qui y fournit plus de matière, qui lit plus régulièrement les pièces, juge plus hardiment, prononce plus décisivementc, qui sent, qui goûte mieux le jeu des Acteurs et les grâces des Actrices, que ceux que leur état devrait y rendre les plus étrangers ?
Ces sujets fourniraient des scènes très comiques. […] Le ridicule des Comédiens fournit un trop beau champ à la satire, pour avoir été négligé.
Elle en tenoit un journal, qui renfermoit une infinité d’anecdotes galantes ; ce qui me fit connoître parfaitement la Cour & la ville, & me fournit bien des facilités dans mes négociations. […] Il nous doit être d’autant plus précieux, que la France, qui en a profité, en a fourni le projet & donné le moelle, où l’Espagne n’a fait que très-peu de changement. […] Elles ont même leurs Poëtes, qui fournissent des piéces.
« Ben Jonson après lequel il peut faire gloire d’errer, lui fournit plus d’un exemple de ce qu’il pratique ; que cela se voit dans le Chimiste, où FaceP. […] » Ben Jonson nous fournit quelque chose d’important sur cette matière dans son Epître dédicatoire du Renard, où il invective avec beaucoup de chaleur et de force de raisonnement contre la licence du Théâtre. […] Don Sébastien nous en fournit sans compte et sans mesure.
Une Pièce fournit quelquefois plus qu’il ne faut à l’action, & fût-elle jouée médiocrement, elle plaît.
Cette nouvelle forme, qu’il s’agirait de donner au Théâtre-Ephébique, exigerait à la vérité plus de dépenses & une Troupe nombreuse : néanmoins des raisons assez fortes, & que je dirai plus bas, empêchent qu’on ne permette au Néomime d’aggrandir sa Salle : le même motif me porte à croire qu’il serait à propos que l’Ambigu-comique ne pût avoir ni Machines, ni un Orquestre complet : on le priverait de tout ce qui ne serait pas essenciel pour former la Jeunesse : j’opinerais même encore à ce que son Orquestre fût composé, comme son Théâtre, de jeunes Sujets, distingués par des talens déja supérieurs, qui de-là passeraient aux autres Spectacles, afin que tout le nouveau Théâtre devînt un Ecole, dont le Public serait le Professeur : ainsi lorsque la Représentation serait achevée, les jeunes Acteurs rangés dans la Salle de Répétition, seraient obligés d’écouter durant une demi-heure, les avis que les Spectateurs éclairés jugeraient à propos d’aller leur donner, & de recevoir également bien le blâme & la louange : & pour fournir au surcroît de dépense, les Places seraient à 3 l ; I. 1.16 f ; I 1.4 f ; & 12 f.
Comme aussi tous les frais d’icelle furent fournis par les pères et mères dont leurs enfants jouaient lors.
L’on commença à s’ennuyer de ces représentations sérieuses, les Joueurs y mêlerent quelques farces tirées de sujets profanes et burlesques : cela fit beaucoup de plaisir au Peuple qui aime ces sortes de divertissements, où il entre plus d’imagination que d’esprit ; ils les nommèrent par un quolibet vulgaire, les jeux des pois pilés : ce fut selon toutes les apparences, quelque scène ridicule qui eut rapport à ce nom, qui leur en fournit la matière.
Cette Scène est prise de la Comédie Italienne de Lélio et Arlequin Valets dans la même maison, qui a fournit de même à Molière les épisodes de Cléante, d’Elise et de Maître Jacques, avec la Scène de la Cassette.
En effet, tout ce que la prudence humaine peut faire, est de fournir des expédiens & de s’accorder, autant qu’il est possible, avec le vice & la folie, employant la raison à agir, même contre ses propres principes, & nous enseignant, pour ainsi dire, à déraisonner avec sagesse & bon sens, ce qui, en beaucoup d’occasions, n’est pas aussi paradoxe qu’on se l’est imaginé. […] Non : le jour suivant leur fournit de nouveaux sujets de dissipation, ils y courent ; mais l’ennui sombre, vengeur du tems mal employé, les poursuit jusques sur ces Trétaux, où ils cherchent vainement un asyle contre lui. […] Qui donc sera assez barbare pour avancer qu’il faut fournir à cette populace, des aliments dangereux, parce qu’il faut qu’elle se nourrisse ? […] Les Politiques, les fameux Législateurs de la Grece & de Rome, dont les Codes sont passes jusqu’à nous, & forment encore la base de nos Législations modernes, ont-ils jamais pensé que, pour amuser le petit Peuple & les oisifs de profession, il fallut leur fournir les moyens dangereux de tuer le tems qui leur pese, & leur ouvrir des écoles de libertinage & de paresse, pour les empêcher de mal faire ? […] Mais ces Jeux ne fournissent-ils pas des expédiens aussi prompts que faciles, pour épuiser la bourse d’une infinité de Sujets, qui ensuite entrainés, poussés par le désespoir, se portent aux dernieres extrémités, & vont apprendre, sur le grand chemin, à corriger la malignité de leur fort ?
Par ce moyen naturel, toutes les invraisemblances de position des anciennes Pièces se trouveraient corrigées, & les Auteurs des nouveaux Drames disposeraient à leur avantage des facilités que leur fournirait une Scène bien entendue. […] La huitième Classe, ridicule & gigantesque en Espagne, mais sage & retenue sur la Scène française, nous a fournis des Drames excellens. […] Les Pièces seront variées autant qu’on le voudra*, le grand nombre d’Acteurs que les Exercices & l’honnêteté de l’Art fourniront, mettant dans le cas de donner au Public, sans difficulté, tous les Drames qui existent, & qui n’auront pas été renvoyés au rejet. […] Je suis, comme on l’a vu, bien loin de croire, que l’histoire raisonable doive fournir des sujets à l’Opéra : c’est un Spectacle d’enchantement, d’illusion, où les Êtres fantastiques doivent briller, surprendre, étonner, mais où les vrais Héros seront toujours déplacés. […] Mon jugement n’est pas le même sur la Musique instrumentale : j’en ai senti la force ; souvent elle exprime, elle peint : l’ouverture des Actes de plusieurs Opéras, pourrait nous fournir des modèles pour la convenance de Musique à suivre dans les entr’actes de nos Tragédies.
Voici ses termes : « Les paroles de nos ariettes, toujours détachées du sujet, ne sont qu’un misérable jargon emmiellé, qu’on est trop heureux de ne pas entendre : c’est une collection faite au hazard du très-petit nombre de mots sonores que notre Langue peut fournir, tournés & retournés de toutes les manières, èxcepté de celle qui pourrait leur donner du sens. […] Ce sera dans le monologue & dans les situations tranquilles que le Poète fournira au Musicien de ces airs vifs, brillans & à prétention.
Ajax se jettant sur son épée fournit une Tragédie à Sophocle ; Philoctete à qui l’on veut enlever ses fleches, lui en fournit une autre, sans qu’il ait besoin d’un Personnage de femme.
On ne voit pas que les Missionnaires se soient servis de ce moyen à la Chine et au Japon, où le théâtre, établi dans tout l’Empire depuis plusieurs siècles, leur fournissait la plus grande facilité d’enseigner le catéchisme sur la scène. […] Leur incontinence devint commune, elles y firent une foule de dévots de leur beauté plutôt que de leur Déesse Vesta ; le théâtre leur fournissait des rendez-vous et des facilités pour les voir et leur parler.
Tout ce que la Poésie, la Musique, la Danse, les Machines peuvent fournir de plus brillant, fut épuisé dans ce Spectacle superbe : la description qui en parut, étonna l’Europe, & piqua l’émulation de quelques hommes à talens, qui profitèrent de ces nouvelles lumières, pour donner de nouveaux plaisirs à leur Nation.
Soit que les Sujets soient épuisés, ou que ceux que l’on traite fournissent de quoi tomber naturellement dans des Scènes qu’on a déja vues, il me semble que je ne vois rien qui n’ait du rapport à ce que j’ai vu : et je ne puis m’empêcher de dire à la gloire de Racine, que tout ce qu’il a fait a toujours été nouveau, et que loin de ressembler à qui que ce soit, il a été assez Maître de son Génie pour ne faire aucune Pièce où il ait voulu se ressembler lui-même.
Suivant mon système j’approuve la Pièce du Misanthrope : j’y trouve deux vices fortement attaqués, la Coquetterie, et la Misanthropie, dont le premier est commun et fournit bien des exemples dans Paris, et l’autre est singulier et très rare : il me paraît que tous les deux sont fort instructifs et fort propres à corriger de la manière que Molière les a traités.
Vous êtes le seul qui n’avez par apperçu ou voulu épercevoir toutes les leçons que la Tragédie fournit à cet égard. […] Pour éviter cet inconvénient, les femmes vous ont fourni des traits de satyre très-propres à égayer l’esprit fatigué de votre morale Anti-comédienne. […] Quoique vous en puissiez dire, la force de l’autorité Royale a été bien plus efficace que ne l’auroit été une chambre d’honneur telle que vous nous en fournissez le projet. […] Galanterie, esprit de coquetterie, attitudes indécentes, desir de voir et; d’être vû, matiere à jalousie, innovation, tout cela nous auroit fourni un autre Volume. […] Une République comme la vôtre tirera un bien plus grand avantage du modéle que vous lui fournirez, qu’un Royaume immense, où il est presqu’impossible de ne pas être confondu.
Bientôt comme nous vous serez citez au tribunal de Dieu ; pulvis es & in pulverem reverteris : Soyez toujours prêts, vous ne savez ni l’heure ni le jour, & loin de vous préparer à ce terrible passage & à vous ménager une sainte mort ; ce spectacle même vous prépare la plus malheureuse, par l’oubli de la mort, où il vous entretient, par l’habitude du vice dont il forme la chaîne, par les péchés qu’il fait commettre, par la frivolité dont il vous amuse ; les images dont il souille vos imaginations & vos regards, les sentimens dont il corrompt votre cœur, les passions qu’il exalte, le goût du monde qu’il vous donne, les exemples du vice qu’il vous offre, les leçons qu’il vous en fait, les attraits & les occasions qu’il vous en fournit : memento homo quia pulvis es & in pulverem reverteris. […] Les Régens disent qu’il leur étoient impossible de fournir d’aliment à tant d’années, ils ont imaginé des pieces de théatre, qui donnent de l’occupation à leurs écoliers ; abus qui sollicite fortement l’autorité civile ; il faut admirer malgré qu’on en aie l’adresse de ceux qui sont parvenus à déguiser aux parens le peu de rapport de ces distractions avec l’objet principal, & leur faire approuver cette mascarade de leurs enfans. […] L’Eglise & le monde fournissent nombre d’originaux.
Toutes les femmes, il est vrai, donnent à peu près la même scene à leur toilette ; mais celle d’une Actrice, incomparablement plus variée, plus animée, plus peuplée, plus libre, pourroit fournir bien plus d’incidens, d’intrigues, de portraits, de bons mots. […] Le théatre est un arsenal bien fourni de toute sorre d’armes ; une troupe de Comédiens est une armée des plus lestes & des mieux aguerries, chaque représentation est une bataille où de part & d’autre tout est défait, tout tombe sous les coups du péché. […] La beauté ne dépend pas de nous ; mais la parure qui l’embellit & la remplace, est notre ouvrage, le chef-d’œuvre de notre goût ; elle en aiguise les traits, & fournit des armes, qui toutes légères qu’elles sont, ne portent pas moins des coups mortels.
Ce personnage d’Elmire est d’une noirceur, d’une bassesse, d’une infamie dont le théatre fournit peu d’exemples. […] Qu’on apprenne cette scène par cœur, on aura la leçon toute faite, & son carquois bien fourni, sans avoir besoin de la plate bouffonnerie d’un Orgon sous une table, comme le maître de Scapin dans un sac.
Voici mes preuves, la nouvelle histoire du théatre Italien m’en fournira. […] L’héroïne de ce roman finit par une sorte de conversion ; dégoûtée de son métier par des vols, des mépris, des infidélités, forcée par la misere, elle accepte une pension viagère de quinze cents livres que lui fournit la femme de son amant, partie par générosité, partie pour se débarrasser d’une rivale dangereuse, & va vivre pensionnaire dans un couvent.
& toutes les sortes d’Acteurs se mettoient en estat de fournir leur carriere. […] Les Courses à cheval n’estoient pas tout à fait si simples, car non-seulement on devoit fournir sa carriere avec vitesse, mais il y avoit encore des graces, & des manieres à observer, certaines regles à suivre, & certains tours de force & d’adresse à executer.
Voyez ce père tendre, qui s’épuise de travail, pour qu’un jour son fils & sa fille reçoivent de sa main, en le bénissant, un bien plus considérable au jour de leur mariage ; c’est que pour lui, le plaisir d’être le bienfaiteur de ses enfans, est le plus doux de tous : jetez enfin les yeux sur l’homme assis au dernier degré, voyez-le durant la semaine se livrer aux plus rudes travaux ; c’est qu’il entrevoit qu’ils doivent, au bout de six jours, lui fournir le moyen de s’abandonner à la joie. […] Je conviens encore que l’Auteur d’un Drame sachant que ce n’est pas dans sa Pièce seule qu’est la source du plaisir qu’on va chercher au Spectacle, il peut légitimement compter sur le jeu des Acteurs & les grâces des Actrices ; supposer que sa Pièce tirera son principal agrément & sa plus grande force, de la bouche qui doit la débiter : mais, par cette raison même, c’est à lui, s’il prétend au mérite solide d’être un Citoyen utile, estimable, à ne fournir au Comédien qu’un jeu décent ; à ne rien mettre dans la bouche des Actrices qui puisse par elles se changer en poison pour les Spectateurs.
Malheureusement cette horrible société n’en a fourni que de trop nombreux exemples ! […] L’aveuglement ministériel est si grand que les hommes d’état ont l’imprévoyance et la faiblesse de fournir eux-mêmes, les armes les plus puissantes pour consolider l’esclavage, et river les chaînes des agents de la souveraineté.
avez-vous du goût pour le ridicule, et voulez-vous fournir la matière de quelque scène comique ? […] Comment donc la politique n’applaudirait-elle pas aux Congrégations, qui dérobent tant d’occasions au vice et fournissent tant de moyens à la vertu ?
Soit que jusqu’icy les Loix du Balet n’ayent pas esté publiées, ou que le Ciel & sa bonne fortune l’ayent preservé des chicaneuses & ridicules inquietudes des Maistres-ez-Ars, il n’est tenu que de plaire aux yeux, de leur fournir des objets agreables & dont l’apparence & le dehorsimpriment dans l’esprit de fortes & de belles images. […] Pour faire le choix d’un beau Sujet, il faut bien examiner si le poinct de l’Histoire ou de la Fable qui nous a pû fraper l’imagination, a cette seve necessaire pour fournir à toute l’action. […] Le Sujet doit aussi estre riche de soy, & pouvoir fournir à l’Autheur de quoy exercer son bel esprit. […] Enfin, il choisira dans la diversité des tons & des modes, de quoy fournir des airs pour les divers sujets ; & bien assortir ses chants & sa composition, aux pas que peut requerir l’Entrée ou le sujet. […] Ie ne toucheray point icy les qualitez de voix propres pour faire des Recits, nous en avons à choisir dans les deux Sexes, sans violence, & sans dissection ; & nostre heureux climat produit sans rien destruire tout ce que l’Art peut souhaîter ou fournir pour la delicatesse & pour le changement & pour la perfection des plaisirs.
Je finis par un passage que me fournit M.
Si ce même Auteur ajoute : « Que les larmes, que les fléxions touchantes fournissent au sentiment, sont encore plus puissantes que celles qu’il emprunte des expressions les plus énergiques. » Il n’a pas fait atention que les inflexions touchantes font dans l’esprit des expressions énergiques, qu’elles en fortent comme de leur source naturelle ; enfin, qu’elle ne touchent que parce qu’elles sont des plus énergiques.
Qu’une expression à qui l’on pourra donner un double sens, soit la seule propre à rendre une belle idée, & fournisse une rime riche.
Homère en fournit la preuve dans ses Ouvrages immortels.
Le mot essentiel, gratis, manque ici ; on a fait payer très-exactement, à l’entrée, & on a même quêté par une annonce par tout répandue, pour fournir aux frais de la statue à ériger : rendons justice à tout le monde ; je ne doute pas qu’on ne soit redevable à l’Académie Françoise de cette effervécence de zèle. […] Un si beau monument coutera cinq ou six ans aux ciseaux des Pigalles & des le Moine : 2°. est-il bien noble de publier, sur les toits, cette petite économie, & ces arrangemens domestiques, comme une ménagere qui compte ce que lui coute la nourriture & les habits de ses enfans, qu’elle prend sur ses épargnes, & qu’elle trouve insuffisantes pour y fournir ? […] D’inviter les grands & les petits, & la nation entiere à y fournir.
Il est vrai que les Familles des Atrées, des Œdipes, des Agamemnons, sembloient faites pour fournir aux Poëtes des Sujets Tragiques. […] Le Poëte n’employe qu’un petit nombre de Personnages, qui tous, excepté celui d’Abner, sont fournis par l’Ecriture Sainte. […] Supposons que les Sujets Historiques y soient traités avec quelque vraisemblance, comment un Poëte peut-il, pour fournir des Ariettes au Musicien, finir toutes ses Scenes par de petits Vers, qui ne contiennent que des comparaisons, des maximes triviales, des vérités sautillantes ?
Pour fournir à tant de folles dépenses, il ruina son peuple, il occasionna des guerres qui, pendant plus de quarante ans, désolerent tout son pays, & au milieu de ces horreurs, malgré l’invasion de la Lorraine, dans le temps qu’elle étoit le théatre de la guerre, qu’on y exerçoit des cruautés inouies, que les peuples & lui même étoient errans & fugitifs, dans le temps qu’on négotioit pour son rétablissement, au lieu de s’occuper de ces objets importans, & de pleurer sur tant de maux dont il est cause, dominé par ses passions, il donna des fêtes, des bals, des carrousels, des mascarades, des comédies, des tournois à Selle Dessanglée, au risque de tomber à chaque pas de cheval. […] M. d’Apremont son pere, quoique Sujet du Duc, lui avoit fait la guerre jusques dans le centre de la Lorraine, aidé de quelques troupes que lui avoit fourni Louis XIV.
On auroit pu chercher des preuves, interroger la prévenue & ses compagnes, ménager des justifications, faire voir que ce n’étoit qu’une surprise momentanée par la témérité d’un jeune homme, où elle n’avoit aucune part, & avoit même résisté, faire parler Elmire qui pouvoit avoir tout entendu, suspendre le jugement, rendre la condamnation difficile, & enfin, si on vouloit la faire mourir, fournir des preuves apparentes. […] Comme si avoir donné la vie, cultivé l’enfance, fourni la nourriture & l’éducation, n’étoient pas de véritables & de grands bienfaits.
Va, il est en bonnes mains, & je t’en répons… Il m’a fourni jusqu’à mon titre : reconnais-tu sa main ? […] Il en faut aux hommes, de quelqu’espèce que ce soit : & s’il est vrai que la Nature, dans ses effets, la Société dans ses évènemens, ne leur en fournissent de piquans, que de loin à loin, ils auront grande obligation à quiconque aura le talent d’en créer pour eux, ne fût-ce que des fantômes, & des ressemblances, sans nulle réalité.
Le théâtre, comme tout le reste, doit sans doute, selon le génie des nations ou des siècles, le goût de la Cour ou de la ville, la diversité des modes, la variété des circonstances, le caractère des Auteurs, prendre des tons différents de modération ou de débauche, de différentes nuances de décence ou d’effronterie ; mais ce n’est que changer d’habit, le fond est toujours le même, c’est toujours une troupe de gens sans religion et sans mœurs, qui ne vit que des passions, des faiblesses, de l’oisiveté du public, qu’il entretient par des représentations le plus souvent licencieuses, toujours passionnées, et par conséquent toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice, le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait tomber la plupart des spectateurs. […] Il n’est pas étonnant que Caligula les rappelât ; il était trop corrompu pour ne pas aimer éperdument le théâtre ; c’était une de ses maîtresses qui lui en fournissait de toute espèce.
Il fournit des leçons à la Morale ; enfin il participe à la politique & au gouvernement de l’Etat.
Une peste qui ravageait alors l’Italie en fournit l’occasion.
En le relisant avec plus de plaisir encore, il m’a fourni quelques réflexions que j’ai cru pouvoir offrir, sous vos auspices, au public et à mes Concitoyens. […] La même scène dont je viens de parler m’en fournit la preuve. […] Ceci me fournit l’occasion de proposer une espèce de problème. […] Je vois que, dans plus de six cents mille habitants, ce rendez-vous de l’opulence et de l’oisiveté fournit à peine journellement au Spectacle mille ou douze cents Spectateurs, tout compensé. […] Je dis donc que, si plus de six cent mille habitants ne fournissent journellement et l’un dans l’autre aux Théâtres de Paris que douze cents Spectateurs, moins de vingt-quatre mille habitants n’en fourniront certainement pas plus de quarante-huit à Genève.
C’est quelque amateur du théatre, aucun autre genre de savant ou de littérateur, ne s’est occupé de lui ; c’est quelque homme sans réligion, aucun bon chrétien n’a pu vouloir immortaliser l’ennemi du christianisme ; c’est Voltaire lui même qui a fourni le dessein, une bonne partie de l’argent, & fait agir ses amis, & les actrices pour faire élever ce monument de la folie du théatre ; il est bien placé dans la salle, c’est le rendez-vous de la frivolité, du libertinage, de l’irréligion ; voilà le trône de Voltaire, & la demeure de ses amis. […] Voltaire lui-même en fournira le spectacle, & sans doute bientôt, à 75, ans on est bien près du terme fatal, où le poëte, l’acteur, l’actrice, l’amateur, l’entousiaste vont également se briser.
La France, l’Italie, lui en fournissent en abondance de toute espece. […] Mais il est singulier que pour l’engager à venir à Berlin, ce grand Roi lui promette de lui fournir des pucelles à son usage, & qu’elles seront plus traitables qu’une certaine Grisette qui dans son dernier voyage se refusa à ses embrassemens .
Ce temps fut bien court, & trop rempli d’autres objets, pour laisser au premier homme le loisir d’en fournir des mémoires au Parnasse. […] La Comédie peut aussi fournir des narrations utiles & agréables.
Il apprit par expérience, autant qu’homme du monde (c’est toûjours le grand Baile), à représenter les mauvais ménages, les maris dont le front étoit peu respecté ; les plaintes, les justifications, les brouilleries, les raccommodemens domestiques, lui fournirent la matiere de plusieurs scènes où sa femme & lui jouoient tout naturellement. […] La charité du vieux Tobie, son démêlé avec sa femme, sa guérison miraculeuse, l’apparition de Raphaël sous l’habit d’un voyageur, & à la fin la reconnoissance, le départ, le retour, le mariage du jeune Tobie, l’entrevûe de Gabelus, le repas des noces, l’entrée de la jeune épouse à la maison de son mari, la conversation avec une belle-mère, &c. auroient fourni bien des scènes intéressantes.
Les Théâtres seraient donc, ou immédiatement sous la direction de Personnes publiques préposées au nom du Prince, ou laissés aux Magistrats-municipaux ; il semble même que la partie des Spectacles publics regardant plus particulièrement ces derniers, le soin de vrait leur en être confié : Dans ce cas, la Ville percevrait le produit des Représentations, & fournirait à la dépense, tant pour l’ordonnance générale des Spectacles, que pour l’entretien & l’habillement des Acteurs & Actrices. […] Le Théâtre de l’Opéra est nombreusement fourni de sujets médiocres : quant aux bons… Apparent rari nantes in gurgite vasto.
Pour des amants et des maîtresses, on peut aisément y en prendre, la marchandise y est commune, le magasin en est abondamment fourni, elle y est même plus traitable et plus séduisante qu’ailleurs. […] Cette idée comique fournirait la matière d’une jolie pièce sous le titre du Comédien Gentilhomme ou de la Comédienne Demoiselle Les divers rapports de l’Etat avec les différents rôles de Princesse, de Soubrette, de Colas, de Pierrot, de Poète, de Scaramouche, etc., feraient naître plus d’incidents et plus amusants que le Bourgeois Gentilhomme de Molière.
Comme les passions seules fournissent les intrigues, les passions seules peuvent les bien rendre, et les voir jouer avec plaisir. […] Ainsi dans les combats que le spectacle livre à la vertu, ou plutôt dans la défaite générale de ceux qui osent s'y exposer, tout ne reçoit pas les mêmes atteintes ; l'impureté, qui y domine, n'est pas toujours l'épée qui porte le coup mortel, chaque passion lance ses traits ; l'arsenal de l'iniquité, le carquois du démon, ainsi que celui de l'amour, sont bien fournis.
On sentira à la première occasion la force impérieuse d'un ennemi à qui on a fourni des armes, et l'inutile répugnance d'un cœur qu'on a cent fois mortellement blessé : « Qui amat periculum, peribit in illo. […] Cet assemblage ferait une jolie pièce du Philosophe Comédien ou du Comédien Philosophe, qui fournirait une infinité de raisonnements et de rencontres très comiques.
De là Lucain passe à la description du repas donné par Cléopatre, ce qui n’est que trop imité par le raffinement de la délicatesse, du luxe ; le ciel, la terre, la mer, le nil, ont fourni des animaux de toute espece, les mets y sont servis dans des plats d’or, on y boit du vin exquis dans des vases de pierres précieuses, les liqueurs y sont conservées dans le cristal, on y est couronné de roses, & parfumé d’essences. […] Le goût du luxe, l’amour des Actrices rend ainsi ravisseur & prodigue ; on dissipe son patrimoine, on prend de toutes mains, on s’accable de denes, pour fournir aux folles dépenses, & se donner des airs de grand Seigneur, & on rougit d’appartenir à des parons pauvres dont on affecte de se distinguer par une noblesse chimérique. […] L’histoire de Judith pourroit fournir de très-belles pieces au Théatre tragique & lyrique.
379 La Note [B] fournira des détails instructifs sur la Comédie en particulier.
Si monseigneur l’archevêque de Rouen avait eu pour le roi cette déférence qui doit germer et se développer dans le cœur de tout bon Français, et s’il eût pris l’avis du Gouvernement avec lequel il aurait dû se concerter sur le mandement qu’il a fulminé, certes, cet acte qui a réveillé tant de passions, tant de craintes et d’alarmes aurait subi de sages modifications ; la société n’en aurait pas été ébranlée aujourd’hui, car le gouvernement, qui connaît à fond le génie, l’esprit et le moral des Français, aurait, il n’en faut pas douter, fourni à ce prélat les moyens d’arriver à son but, sans heurter l’esprit du siècle et causer de nouveaux troubles.
) respecter quelquefois la vérité, ce n’est que pour mieux pallier l’iniquité de leur systême, & peut-être même pour fournir en leur faveur des prétextes à ceux qui sont assez foibles ou assez téméraires pour oser encore les justifier . […] que cette espèce de corruption…… est sans doute criminelle, puisqu’elle offense Dieu,… qu’elle est sans doute criminelle en France puisqu’elle blesse les loix du pays ; Ils aimeroient bien mieux pouvoir nous démontrer qu’elle n’est point incompatible avec le bonheur d’une Nation , eux qui ne se contentent pas de nous fournir un moyen absurde pour nous faire un jeu de ce crime , mais qui en Apologistes infatigables se font sous toutes sortes de formes un honneur, une étude, un capital de nous en fournir tous les jours de nouveaux moyens. […] d’écrire, sous quelque dénomination que ce soit, contre la Religion, l’Etat & les bonnes mœurs , ce n’est pas nous ôter la liberté de penser (p. 15.) que la justice travaille à nous donner un moyen d’accorder nos plaisirs publics avec le respect que nous devons à notre croyance & à notre culte : moyen qui est si fort à souhaiter, puisqu’il est unique pour la découverte & le triomphe de la vérité, & pour la tranquillité publique, sans laquelle il n’y a point de bonheur ni pour le Philosophe, ni pour le Peuple : moyen qui est tellement du ressort de cette justice, que nous ne pouvons le tenir que de sa main, (quelque soit le Tribunal à qui il appartient d’en connoître ; ceci soit dit, Chers François, pour vous fournir de quoi fermer la bouche à tout iroquois qui se donnera la liberté de dire en votre présence que je fais ici quelqu’attribution de Juridiction.)
Ainsi il falait qu’il y en eût au moins dix feuilles sur la Scéne, huit de face, & deux en aîles ; & comme chacune de ces feuilles devait fournir trois changemens, il falait nécessairement qu’elles fussent doubles, & disposées de manière, qu’en demeurant pliées, elles formassent une des trois Scènes, & qu’en se retournant ensuite les unes sur les autres, de droite à gauche, ou de gauche à droite, elles formassent les deux : ce qui ne peut se faire, qu’en portant de deux en deux sur un point fixe commun, c’est-à-dire en tournant toutes les dix sur cinq pivots placés sous les trois portes de la Scène, & dans les deux angles de ses retours.
Protégés et récompensés du Roi, les Comédiens voient leur Théâtre sans cesse rempli d’une foule de Spectateurs, qui leur fournit tous les ans une récolte assez abondante pour faire oublier à quelques-uns les désagréments, qui ne vous sont pas insensibles.
Il est certain que chez eux la profession du théâtre était si peu déshonnête, que la Grèce fournit des exemples d’acteurs chargés de certaines fonctions publiques, soit dans l’Etat, soit en ambassade.
La lecture de ces mémoires en fournira plus d’une preuve. […] On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence.
La ville de Paris étoit abondamment fournie de Perruquiers, Baigneurs, Coëffeurs, Coëffeuses, &c. […] Ce passage des funérailles à la toilette, & de la toilette aux funérailles, en rappellant l’idée de la mort, devroit fournir matiere à bien de réflexions, si la vanité laissoit la liberté de réflechir.
Toute l’Histoire Ecclésiastique, tous les livres de discipline pour les Clercs & pour les Religieux sont pleins de ces traits, les vies des Saints en fournissent par-tout des modeles. […] C’est une haleine d’ambroisie, des berceaux de jasmin, des bois de myrrhe, des guirlandes de fleurs ; les cheveux, le sein, &c. tout en est abondamment fourni.
Peut-il ne pas sentir, qu’en montrant l’abus que le Seigneur en fait, il fournit au contraire une preuve convainquante que la Rose n’a pas été remise à des mains si suspectes. […] Lacroix, son Avocat, nous ont fournit ces connoissances.
Le sieur Renaudin a établi un magasin où l’on trouve toute sorte d’habits de théatre pour homme, femme, tragédie, comédie, opéra, pour toute sorte de rôles, de nations, de costume ; on en fait faire d’ailleurs dans le goût de ceux qui le commandent & en fournissent les modelles. […] De leur côté ils se sont chargés de donner toute l’année le spectacle au public, d’entretenir le théatre, décorations, habits, machines, & même à neuf, à mesure qu’il sera nécessaire, de fournir Acteurs, Actrices, chanteurs, chanteuses, danseurs, danseuses, instrumens, machines, domestiques, illumination, moucheur de chandelles, &c.
Que penser de l’apologie du théâtre par Marmontel, qui fait une pathétique exhortation de fournir aux Comédiennes un revenu honnête, un état d’aisance, où elles puissent étudier commodément leurs rôles, pour éloigner le libertinage ordinaire où les jette leur pauvreté ? […] Cette Nymphe, célèbre par ses intrigues, son luxe, et ses amants, qu’elle avait ruinés pour y fournir, qui même par ses talents en coquetterie avait mérité que les autres Actrices vinssent recevoir ses leçons, et la prendre pour modèle ; cette fée, dis-je, comme l’Auteur l’appelle, avait tellement enchanté un riche Financier, que par ses profusions excessives il la mit sur le pied des Dames du plus haut rang, lui assura par contrat, sous le titre de dette une pension considérable, et enfin fut accablé de dettes.
Lorsqu’on veut montrer la bonté d’une cause qui fournit elle seule toutes les raisons qu’il faut pour la soutenir, il me semble qu’il est plus à propos d’en laisser le soin au plus jeune avocat du barreau qu’au plus célèbre et au plus éloquent ; et par la même raison qu’on croit plutôt un paysan qu’un homme de cour, les ignorants persuadent beaucoup mieux que les plus habiles orateurs.
Le pécheur le plus stupide a toujours des titres et des couleurs pour se maintenir dans la possession de ce qu’il aime, « il veut, dit saint Augustin, que ce soit la vérité », chaque passion fournit les siennes.
Telle était l’envie de se lamenter, qu’on exposait bien moins de vertus que de malheurs ; de peur qu’une âme élevée à l’admiration des Héros, ne fût moins propre à s’abandonner à la pitié pour un misérable : et afin de mieux imprimer les sentiments de crainte et d’affliction aux Spectateurs, il y avait toujours sur le Théâtre des Chœurs d’Enfants, de Vierges, de Vieillards, qui fournissaient à chaque événement, ou leurs frayeurs, ou leurs larmes.
Ce ridicule se renouvelle tous les jours dans nos armées, & pourroit fournir la matiere d’un second tome aux reveries du Maréchal de Saxe. […] On s’en dédommagea dès-qu’on fut en sureté à Paris, où dès le lendemain le spectacle recommenca pour célébrer l’entrée triomphante de la Cour, après la défaite du Prince de Condé, qui en fournit un beau sujet ; & les Clairons du temps jouerent d’après nature. […] On ne compose que dans cet esprit, on ne traite plus que des sujets prophanes ; les passions seules fournissent la matière dramatique.
Sans en chercher des exemples dans l’antiquité, Corneille nous en fournit assez.
L’Écriture nous en fournit un exemple célébre, en rapportant que Marie sœur d’Aaron & de Moyse, se joignit aux autres femmes qui dansoient séparées des hommes, en chantant des cantiques à la louange du Seigneur, après la victoire remportée par le peuple de Dieu sur les Égyptiens submergés dans la Mer rouge.
Ce seroit offenser Dieu doublement d’acquérir des biens par des voies illégitimes, & de les prodiguer pour des objets défendus, favoriser, soutenir le spectacle, entretenir des Acteurs & des Actrices, payer & honorer le vice, & fournir les occasions de péché ?
Obligé de fournir quatre Piéces, pour être Représentées de suite dans les jours destinés aux Combats poëtiques, il avoit travaillé pour que ces Piéces fussent admises dans le nombre de celles qui seroient jouées, & une Piéce quoique couronnée, pouvoit ne plus paroître sur le Théâtre.
Peut-être que si j’attaquais aussi bien que je défends, elles seraient plus divertissantes, puisque la satire fournit des plaisanteries que l’on rencontre rarement lorsque l’on défend aussi sérieusement que je viens de faire.
Le nécrologe des Actrices fournit-il bien de pareils martyres ?
Dans Œdipe, Iphigénie, la Thébaïde, etc. ce n’est que l’ambition, qui fait la passion des Héros ; Phèdre et Andromaque, ce n’est que l’excès de la passion d’amour, qui fait le motif de l’action tragique : ainsi je suis porté à conclure qu’il n’y a que l’ambition et l’amour qui puissent fournir des sujets convenables à la Tragédie.
Mais puisque ces vampires ne sont pas chimériques, qu’ils existent trop réellement, que tout le monde est convaincu de leur brigandage, et qu’une multitude de faibles victimes sans argent, sans interprètes, dont les plaintes isolées ne sont pas entendues, en peut fournir des preuves incontestables, pourquoi des écrivains sensibles, amis de l’ordre et protecteurs énergiques des opprimés, n’en pourraient-ils prendre fait et cause ? […] C’est dans cet ouvrage où, pour appuyer la nécessité du remède que j’y invoque, je prouve par des raisons et par des faits que dans un temps ordinaire, à l’âge de notre société, au degré d’avancement où en sont maintenant les arts, les métiers et le luxe (à moins qu’il ne s’agisse d’introduire chez nous quelque branche essentielle d’industrie, que nous aurions encore à envier raisonnablement à l’étranger), les établissements nouveaux, surtout les grands et ambitieux que la cupidité attache aux corps des anciens, ne sont que des superfétations voraces qui en tirent les sucs, qui détournent la sève industrielle de ses voies ordinaires, entravent la progression naturelle et la plus juste distribution de l’industrie, lesquelles s’effectuent le mieux possible par la succession constante et régulière des maîtres et des établissements particuliers de tous les genres qui, d’ailleurs, réunissent dans leurs nombreuses communautés respectives, et au plus haut degré actuellement, tous les principes, tous les motifs et moyens de l’émulation souvent prétextée dans les fréquents projets de ces accaparements d’industrie ; accaparements encore facilités, pour le malheur des dernières classes, (la déplorable situation actuelle du peuple anglais en fournit une nouvelle preuve incontestable), par la multiplication sans bornes des machines, ou bras de bois, qui paralysent funestement ceux des hommes ; ce que je crois y avoir bien démontré aussi.
Le monde s’est épuisé pour les embellir ; le Pérou a fourni les métaux, Golconde les diamans, l’Espagne le vermillon, l’Italie la céruse : tous les arts y ont prêté leurs savantes mains, ils ont tissu les étoffes, broyé les couleurs, monté les pierres précieuses, composé les parfums, formé les boucles ; plus de trente métiers sont employés à la parure d’une femme, c’est le chef d’œuvre des Arts & des Sciences, qu’y trouverez-vous de bon ? […] La tentation de la parure n’est que la répétition de la tentation du serpent qui perdit la première femme dans le Paradis terrestre ; l’espérance de son embélissement, le fruit défendu est agréable à la vue, il est délicieux au goût : ses attraits sans doute sont dangereux, mais ce ne sont pas les plus puissans ; le démon ne les fit pas valoir, ce ne sont pas ceux qui perdirent Eve ; l’amour de la beauté fournit contre elle bien d’autres armes : vous serez comme des Dieux par l’étendue de vos lumières, vous connoîtrez le bien & le mal.
Cette critique aux yeux du traducteur est une leçon utile aux jeunes poëtes dont on doit lui savoir gré : elle formera leur goût, corrigera les fanfaronnades des écrivains ennemis de la noble simplicité, qui, par les mains espagnoles, a fourni des trésors inépuisables, dont la traduction leur donne la clef. […] Ce monstre de scélératesse fait horreur au plus libertin ; & quoique la femme de Constantin, & quelques autres exemples dans l’histoire, eussent fournit une matiere à la scène, on n’avoit pas osé braver si indécemment les bonnes mœurs.
Craignez de travestir, Baladins subalternes, Les libertins titrés en buveurs de tavernes ; Faites-en des Chaulieux & des Anacréons, A qui tous les Amours ont fournit des chansons, Que toujours au travers des brouillards de l’ivresse, Malgré tous vos écarts, le courtisan paroisse, Et ne confondez pas, dans vos pesans croquis, Le délire d’un rustre & celui d’un Marquis. […] Ce n’est pas entendre les termes une faculté n’est pas un scandale ; mais employer ses talens à jouer des comédies & fournir matiere au Théatre, & à favoriser l’infame & pernicieux metier des Comédiens, c’est aux yeux du sage Gresset & de tous les gens de bien, un scandale publique qu’il a dû réparer publiquement, très-sérieusement, comme il a fait.
La matiere lui eût fourni des traits aussi réjouissans que le contrat Mohatra. […] On peut y ajouter une autorité d’un autre genre, que l’élévation du rang & l’éminente piété ne rendent pas moins respectable, c’est le sentiment de Madame Henriette, fille du Roi, enlevée à la France à la fleur de son âge, après en avoir mérité l’admiration par ses vertus, de qui on peut bien dire avec le Sage : Elle a fourni en peu de temps une longue carriere ; Dieu n’a terminé ses jours de bonne heure que pour la préserver de la malice du péché & du prestige de la vanité du monde.
Bornons-nous à des vœux, pour que ceux qui spéculent sur les plaisirs du peuple n’abusent pas de sa confiance et ne lui fournissent que des boissons pures de toute mixtion malfaisante, car, sans cela, eux seuls seraient coupables de ce qui paraîtrait excès de la part de leurs victimes. […] La voici : Un autre auteur profane, un poète se charge de vous la fournir : « Ces visites, ces bals, ces conversations Sont du malin esprit toutes inventions…o. » Chrétiens, vous l’entendez !
Pendant que des personnes éclairées travaillent à perfectionner les Arts, à éclaircir les vérités essentielles, à faire triompher la Religion du libertinage, on voit des hommes hardis, remplis de l’esprit du Monde, ou pleins d’eux-mêmes, qui prennent le parti des sens et des passions, et fournissent ainsi des armes aux sensuels et aux superbes. […] C’est qu’il prévoyait qu’ils se réjouiraient dans le rétablissement de leur Ville, et de leur Temple ; et que leurs familles nombreuses, leurs abondantes moissons, leur santé, leur longue vie, leurs victoires, qui devaient être les récompenses de leur fidélité à la loi, leur fourniraient continuellement la matière de nouvelles réjouissances.
Jamais elle ne leur a donné pour fournir aux dépenses. […] Jamais sujet ne l’a mieux mérité, & n’eût plus fourni à leur verve. […] Elle lui fournit de l’argent & des troupes, & lui envoya une pompeuse ambassade, comme au Roi des Pays-bas ; royauté qui s’en alla en fumée, & avec elle son mariage.
Henri se rend ridicule dans cette commission : il fait acheter des grains pour en fournir aux Parisiens pendant le siége qu’il va former. […] Henri IV, peut fournir un troisieme genre de familiarité & de bonté, qui n’est ni tragique, ni comique. […] La vie de ce Prince pleine de galanteries & d’aventures, de déguisemens, de plaisanteries, peut fournir la matiere de vingt drames.
Car d’où vient, Messieurs, que l’on met la Philosophie & l’Histoire au nombre des plus excellentes Ecoles, si ce n’est parce que celle-là fournit les préceptes, & celle-ci les exemples ? […] C’est le hazard, non le choix, qui lui fournit sa matiére. […] Excellent sujet de censure ; si la vanité & l’enjoüement outré ne fournissent pas des sujets plus importans. […] Qu’on dise donc que dans une guerre civile & meurtriere toute la faute retombe sur les Chefs & nullement sur les soldats, sur ceux qui fournissent des armes, & non sur ceux qui s’en servent.
Julien favorisoit le judaïsme pour combattre le christianisme ; il rappella les juifs dispersés, leur ordonna de rebâtir le temple de Jérusalem, & leur fournit de grandes sommes.
On peut justement appeler les Théâtres, et la carrière des courses publiques, une Chaire de pestilence ; Car tout ce qui se fait en ces Lieux est plein de confusion et d'iniquité : Ces assemblées ne fournissent que trop de sujets d'impureté, où les hommes et les femmes étant ensemble, s'occupent à se regarder : C'est là où se tiennent de pernicieux conseils, lors que les regards lascifs excitent de mauvais désirs ; et les yeux étant accoutumés à regarder impudemment les objets qui sont auprès d'eux, se servent de l'occasion qui se présente pour satisfaire leur cupidité.
Il est vrai qu’ils ont fourni bien des quolibets contre les Avocats, les Médecins, les coquettes, et les dévots.
La révolution qui a ruiné tant d’honnêtes gens fournit nombre d’exemples d’une pareille conduite qui est naturelle, qui a été celle de beaucoup d’émigrés élevés dans l’aisance, et qui doit être imitée par tous les malheureux faits pour exciter l’intérêt des particuliers et mériter des applaudissements et l’estime publique. […] Je trouve que ce fut avec bien de la raison que d’autres ont encore dit avant moi que les comédies dirigées contre les vieux maris sont également pernicieuses aux mœurs, parce que les femmes qui ont vu applaudir toutes les ruses, les tours perfides et scandaleux, les infidélités qu’une épouse fait à son mari, à cause qu’il est trop vieux, ne doivent plus avoir de peine à se persuader qu’on peut en faire autant à un mari trop jeune, léger, volage, et toutes les fois, bien qu’il soit d’un âge convenable, qu’on ne jouit pas d’un plus grand bonheur, ou qu’on est plus malheureuse avec lui que s’il était vieux, ce qui arrive assez souvent ; comme quand il est ou qu’on le trouve froid, indifférent, d’un mauvais caractère, grondeur, bourru, méchant, contrariant ; quand il n’est ni beau, ni bien fait, ou qu’une maladie l’a changé, affaibli et vieilli ; quand il refuse de fournir toutes les choses nécessaires à la coquetterie ; en un mot, lorsque, par tant d’autres raisons, par sa propre inconstance à elle-même, l’épouse vient à se croire mal assortie, cesse d’aimer son mari jeune, et se trouve aussi malheureuse et dans la même position que celle qui n’a jamais aimé son mari vieux.
La richesse est l’ouvrage du marchand qui fournit l’étoffe, les graces piquantes sont celui de la toilette, qui les a artistement distribuées. […] L’histoire ne fournit pas plus de variations sur la scene du monde, que le visage d’une femme.
Toutes les villes du Royaume pourroient fournir à l’empire de Thalie d’aussi fraîches & d’aussi plaisantes époques. […] Malheur à ceux qui l’autorisent, qui en inspirent lenvie, qui en font lire les livres, qui y conduisent les jeunes gens, leur fournissent les moyens.
L’histoire du Théatre fourniroit à la Comédie autant de matiere, & une matiere aussi intéressante que l’histoire grecque & romaine en fournissent à la Tragédie, & la mythologie à l’Opéra. […] La jalousie de la mere Bejard qui se flattoit d’épouser Moliere, a fourni, dit-on, des scènes intéressantes.
Mais de leur fournir vous-mêmes, sous ce damnable prétexte, des livres qui leur tournent l’esprit à tout ce que le monde a de plus vicieux ; mais d’en remplir votre maison, et de ne vouloir pas que rien là-dessus de nouveau leur échappe et leur soit inconnu ; mais de leur en demander compte et d’entendre avec une secrette complaisance les récits qu’ils en font ; mais de les croire bien habiles et bien avancés quand ils sçavent répondre aux mots couverts par d’autres bons mots, qu’ils conservent dans leur mémoire des poésies libres, et qu’ils les sçavent rapporter fidélement sans se méprendre ; mais de les conduire vous-mêmes, (car ceci regarde tous les points de morale que je viens de toucher) de les conduire vous-mêmes à des spectacles d’autant plus capables de les amollir, que ce sont de jeunes cœurs beaucoup plus flexibles et plus sensibles ; mais de leur faire observer les endroits fins et délicats, sur-tout les endroits vifs et tendres ; mais de les engager vous-mêmes dans des assemblées, où ils ne voient du monde que ce qu’il a de riant, que ce qu’il a d’éclatant, c’est-à-dire, que ce qu’il a d’attrayant et de séduisant, voilà de quoi vous aurez bien lieu de vous repentir dès cette vie, et de quoi vous serez bien sévérement punis en l’autre. […] Mais mon jeu après tout n’est qu’assez modique et que très-commun : je le veux ; mais ce jeu très-commun fait gémir des créanciers qui ne touchent rien, et qui du moins pourroient s’aider pour les nécessités de la vie de ce qu’un divertissement très-superflu leur enleve ; ce jeu très-commun vous empêche de fournir à des enfants ce que demande non seulement une éducation honnête et sortable à leur naissance, mais quelquefois la nourriture et le vêtement ; ce jeu tres-commun prive des domestiques du fruit de leurs peines, et ruine toutes leurs espérances ; ce jeu très-commun vous endurcit aux gémissements et aux plaintes de tant de malheureux qui réclament votre assistance et qui ne tirent de vous nul secours.
On jugera combien de plus longues recherches m’en auraient fourni, puisque le hazard m’en a tant procuré.
De leur consentement, ledit Prévôt de Paris ou son lieutenant, en faisant lesdites lettres, permit audit Le Royer qu’il commence à faire faire quelques préparatifs pour l’exécution et, connaissant que lui seul il ne pourrait subvenir aux frais nécessaires pour la grandeur de l’acte et magnificence qu’il y fallait garder, associe avec lui quatre ou cinq honnêtes marchands de cette ville, et pour autant que tous étaient ignorants des frais que l’on pourrait faire, prennent avec eux un des maîtres entrepreneurs des Actes des Apôtres pour les instruire de ce qu’il leur conviendrait fairebj, et eux se pensant assurés au moyen de la permission du Roi et de la vérification du consentement des gens du Roy faitebk, marchandent aux marchands de draps de soie et autres pour les fournir des étoffes qu’il leur fallait et ont avancé grande somme de deniers, aux uns deux mille livres, aux autres sept cents, tellement qu’il y a obligation sur euxbl de plus de sept mille livres.
S’il faut montrer de l’amour, ou de la haine : de l’espérance ou du désespoir : de la joie, ou de la tristesse : ils recueillent ce qu’il y a de plus emporté dans les Auteurs les plus lascifs et les plus éloquents, et y ajoutant ce que leur invention leur peut fournir, vous diriez que vous voyez et que vous entendez parler ces démons qu’adoraient les Païens sous les noms des Dieux de l’Amour ou de la Fureur ; et des autres passions dont ils voulaient autoriser le dérèglement.
Toute l’histoire en fournit des exemples, et tous les livres militaires en font un précepte.
Les amateurs du théâtre sont la plupart dans le même goût : d’un million de gens qui le fréquentent, la moitié renonce au lien conjugal ; le plaisir, l’amusement les absorbe ; la frivolité, la dissipation le leur fait oublier ; les railleries sur le mariage les dégoûtent ; le luxe, la dépense les ruinent ; les sentiments qu’on inspire aux femmes, les alarment : les Actrices fournissent un supplément si facile et si doux, sans être chargé des soins embarrassants d’une famille !
Après la mort d’Eschyle, l’estime des Athéniens fut si grande, qu’elle alla jusqu’à rendre un decret par lequel l’Etat s’engageoit à fournir le chœur, c’est-à-dire, les frais des spectacles, toutes les fois que quelqu’un voudroit représenter une des soixante & dix pieces qu’il a composées. […] Comme il étoit pauvre, il s’engagea par un acte de sociétè de fournir à sa troupe autant de pieces qu’elle en auroit besoin, & leur tint parole.
qui ne fait point attendre le Lecteur pour lui fournir une ample matière de scandale. […] Cependant, Plaute me fournit encore de quoi confondre l’irréligion de nos Auteurs.
Pons, à qui son pere a laissé un bien considérable, a eu la noble ambition de quitter le commerce, & de consacrer sa sortune à faire une très-belle fondation : non pas d’un Hôpital, d’un Collége d’une Eglise, d’une maison Réligieuse, mais d’un Théatre dans sa patrie, qu’il a élevé à grands frais, dans sa maison & dans la plus belle salle, petite à la vérité, mais assez grande pour la foule des spectateurs que Saint-Pons peut fournir ; il n’a pas pu avoir, il est vrai, une troupe de comédiens.
Tout le fruit qui en revient est qu’il fournit matiere à bien de scenes rejouissantes que les Molieres Prussiens pourront mettre en œuvre.
Louis XII, le Pere du Peuple, étoit l’ami déclaré, le protecteur, l’allié de Borgia, son zélé défenseur, qui lui fournit des troupes dans ses usurpations, l’attira en France, lui donna le duché de Valentinois, le maria, quoique bâtard & sous-diacre, avec la sœur du roi de Navarre, grand-pere d’Henri IV, il le fit dispenser de son vœu de continence, comme lui-même fit dissoudre son mariage avec la Bienheureuse Jeanne de France, fille de son prédécesseur, pour épouser sa maitresse, comme fit depuis Henri VIII, roi d’Angleterre.
Ma mémoire ne me fournit point de dates de mois, ainsi je n’en dirai rien.
» Malgré ces adoucissements, il faut convenir qu'un Roi pieux qui danse dans les rues, en chemise, devant tout le peuple, qui saute et bondit comme un chevreau, selon l'expression de l'Hébreu, subtilientem, est un spectacle fort extraordinaire, dont l'histoire ne fournit guère d'exemple, et qui dans nos mœurs déshonorerait même un homme du commun.
Cet insipide salmigondi qui ne peut fournir que de bouffonneries & amuser que la populace au coin des rues, a toujours fait, à quelque piece reguliere près, la partie essentielle de la scéne italienne. […] Il y a apparence qu’ils établiront aussi des prix & des Colléges Dramatiques, pour avoir toujours de quoi fournir leur théatre.