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97. (1576) De la Censure. pp. 611-613

[NDE] débiffer : Gâter, mettre en désordre (Dictionnaire de l'Académie).

98. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Un bâtard qui n’entre en cette vie que par la porte du déshonneur, n’est pas moins homme qu’un enfant légitime : Le désordre de sa naissance ne lui ôte rien ni de la beauté du corps, ni de la bonté de l’esprit. […] On oppose que le Bal est un divertissement public, plût à Dieu qu’il ne le fût pas tant, le désordre n’en serait pas si déplorable s’il était moins commun. […] Ces désordres qui étaient ordinaires dans les Comédies des Païens, ont donné lieu à toutes les invectives que nous lisons encore aujourd’hui dans les écrits des saints Pères contre les théâtres. […] Tout le désordre du jeu vient originairement du désir de gagner : C’est lui seul qui est la cause de tous les fâcheux accidents qui l’ont mis dans la haine et dans l’abomination. […] Mais l’extrémité de tous les désordres, ce sont les blasphèmes : le Jeu en a plus inventés lui seul, que le vin et la colère ensemble.

99. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256

De pareilles Scènes jettent beaucoup de confusion & de désordre dans le Drame ; il est aisé de perdre le fil du dialogue ; & un mot mal entendu, mal-compris, fait souvent un mauvais éffet.

100. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Bayle, si cher à tous les libertins, dont le cœur était comme dissous dans la corruption, croyait que nos comédies modernes n’ont pas fait beaucoup de mal aux désordres réels ; qu’il n’y a rien même de plus capable de les inspirer, et que, si elles ont corrigé quelques défauts, ces défauts sont certaines qualités qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût et qu’un sot entêtement.

101. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

Nous nous reprocherions d’employer en cette occasion, pour arrêter ce mal, l’autorité que Dieu nous a mise en main, si nous n’avions pas auparavant inutilement employé nos remonstrances : mais l’ayant fait sans aucun fruit, Nous n’avons pas cru pouvoir nous taire, sans nous rendre coupables d’approuver le crime par notre silence, et responsables devant Dieu de tous les désordres, dont ces divertissements criminels sont la source.

102. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

L’esprit a son libertinage et son désordre ; il doit se plaire naturellement où il est le plus à son aise, et le plaisir machinal et grossier qu’il y prend sans réflexion, émousse en lui le goût des choses simples et décentes.

103. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

Malgré la nécessité de réformer le Théâtre, il paraît presque impossible, aujourd’hui, d’en bannir les femmes, sans détruire absolument les Spectacles que l’on regarde comme nécessaires, par la raison spécieuse des désordres qui sont plus fréquents, lorsque les Fainéants et les Libertins manquent de quelques amusements publics qui les dissipent, ou qui les occupent.

104. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

L’acteur de son côté, dévient Prêtre ; Réligieux, Abbé, passe sa vie dans des couvens, & ne trouve par tout que de débauchés ; il en est, dit-on, le censeur, & il n’entretient pas moins un commerce de lettres, où il se détaillent, l’un à l’autre, leurs anciens désordres, avec une licence dont une danseuse de l’opéra rougiroit. […] Souvent il donnoit la communion lui-même, presque toute la journée, à des milliers de personnes ; il prêchoit chaque jour dans quelque Eglise, & faisoit lire ou prêcher dans les autres, contre les désordres de ce tems ; on y voyoit une foule immense, & ceux qui alloient masqués dans les rues, dès qu’ils l’appercevoient, s’ensuyoient au plus vite ; il fit défendre les masques les jours de fête & dimanche, & le vendredi, est l’honneur de la Passion. […] A Athenes, où d’abord on avoit la liberté de tout dire, les Magistrats furent obligés d’y mettre des bornes, pour arrêter un si grand désordre. […] Cet effort met en mouvement toute la machine ; beaucoup de danses ne sont précisément que le tableau, l’expression du désordre, & de la satisfaction du vice.

105. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

C’est le fruit du désordre qu’il cause. […] Ces droits s’achettent ou s’obtiennent si facilement, que la direction du théatre ayant passé dans les mains d’une troupe d’actionnaires qui en prirent la ferme, ils trouvèrent (ce que sans doute on réformera) plus de quatre cents de ces Comédiennes postiches qui sous le nom d’aspirantes, sous la sauvegarde du brevet & de l’Inspecteur général, se moquoient de la police, & vivoient tranquillement dans le désordre. […] Mais c’en est assez pour sentir la licence de leur vie, le désordre de leur immodestie, le danger de leur société. […] Trois ans de souffrances continuelles ont été terminés par la mort la plus courageuse, la plus soumise la plus édifiante, parmi des douleurs effroyables qu’elle souffroit avec joie ; elle n’eût désiré de vivre que pour prolonger sa pénitence ; dans ses derniers momens elle sit une espece de confession publique des désordres de sa vie, sur-tout de ceux qu’elle avoit donné au théatre.

106. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Ce seroit s’abuser étrangement de ne faire tomber les anathèmes que sur un désordre qui n’exista jamais. […] Moliere en France a fait le même désordre par sa comédie des Femmes savantes. […] Ses yeux à peine ouverts lui firent appercevoir le désordre & redouter le danger de la concupiscence dans ses plus puissans attraits. […] Versez des larmes sur les lauriers impurs, cueillis par la main du désordre.

107. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

J’avoue que tous n’en sont pas également susceptibles, l’âge et d’autres dispositions y mettent de la différence, mais tous sont enfants d’Adam, et ont hérité de lui une concupiscence malheureuse, toujours prête à s’enflammer, mais si vous n’êtes pas averti jusqu’ici du désordre de votre intérieur, voyez devant Dieu d’où en peut venir la cause, n’est-ce pas peut-être de ce que vous êtes toujours absent et fugitif de votre propre cœur, et que vous ne savez pas ce qui s’y passe, que vous êtes déjà esclave, et qu’un esclave ne combat plus ? […] Voilà ce que la passion de la comédie objecte de plus fort pour sa justification, ce que j’y ai répliqué doit vous en faire sentir la faiblesse, et conclure avec moi que le théâtre est une source de désordres dont ceux qui ont soin de leur salut doivent s’éloigner, et s’ils sont chargés de celui des autres tels que les Pères de famille, le leur interdire absolument, que ceux qui n'ayant pas connu ces dangers y ont été quelquefois par le passé, prient le Seigneur de ne se point souvenir de leur ignorance, et que tous jurent aujourd’hui un divorce éternel avec toutes ces assemblées mondaines et profanes, dites, avec le Sage, « j’ai estimé le ris une erreur, et j’ai dit à la joie pourquoi me trompes-tu »Eccli. 2.

108. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

ce ne fut plus le même homme, il fit comme tous les autres, et retomba si bien dans son ancien désordre, qu’il y revint assidûment, et y en emmena d’autres : « Accidit miserabilius, nec jam erat ille qui venerat, abstulit inde secum insaniam, qua stimularetur redire, non tantum cum illis, sed pro aliis, et alios trabens. » Il s’est pourtant converti à la fin ; mais fort longtemps après. […] Jamais le théâtre n’eût fait tolérer ses désordres, si l’usage ne l’avait introduit. […] Si Dieu permet les désordres, c’est alors qu’il est plus irrité ; s’il les laisse impunis, c’est alors qu’il punit plus sévèrement, et la misère qui tarit la source des débauches est un effet de sa miséricorde : « Theatrorum moles extruuntur, et effodiuntur fundamenta virtutum ; luxuriantur Histriones, et necessaria vix habent pauperes ; theatrica corporum et animorum dedecora celebrantur, et blasphematur Deus, etc. » Quelles horreurs d’exposer sur un théâtre public les amours des Dieux, les adultères de Jupiter, les infamies de Vénus, vrais ou faux !

109. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Le comble du désordre n’est pas sublime, il est horrible. […] C’est une comédienne, disait-on, gesticularia Dionysia.Le public n’épargne pas plus les prédicateurs qui donnent dans ce travers : c’est un comédien, dit-on ; ce mot dit tout ; il réunit tant de folies et de désordres, que d’un coup de pinceau il livre au mépris et au ridicule tout ce qu’il caractérise ; les amateurs du théâtre le disent comme les autres. […] Ce désordre n’est pas l’obscénité. […] Il est vrai, et voilà le désordre du genre dramatique : il impose la nécessité de composer et de jouer des rôles vicieux qu’on ne peut trop ensevelir dans les ténèbres. […] C’est un crime au ministre des autels de fréquenter, d’étudier, de copier le théâtre : heureusement ce désordre est rare et tout le monde le condamne.

110. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

que la coutume qui serait contraire à ce Droit, serait un abus et un dérèglement manifeste, parce qu’elle ne servirait qu’à fomenter le péché, et à donner aux personnes vicieuses la liberté qu’elles désirent, suivant la dépravation de leur cœur pour continuer impunément dans leurs désordres.

111. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Car, sans parler du concours et des rendez-vous de la jeunesse de tout sexe, à qui la comédie est une occasion de désordre, jugeons de la comédie par ses circonstances et par les sujets qui y sont représentés.

112. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Se familiariser, vivre avec eux, prendre leur ton, adopter leurs principes, imiter leurs désordres, être de leurs fêtes, leur en donner, nouer des intrigues, payer la bonté des actrices, &c. […] Qu’on ne prenne pas le change, l’accueil, les caresses dont on les comble, ne supposent point une vraie estime ; on ne fait pour eux que ce que ce libertinage fit toujours en faveur des objets, des complices, des proxénètes ou des flatteurs de la passion ; car elles sont plus prodiguées encore à ceux que leurs désordres en rendent plus indignes, leur orgueil va jusqu’à changer leur nom ; ils rejettent la dénomination de Troupe, qui leur fut toujours donnée, pour prendre celle de Compagnie : à ce nom avilissant, bien digne d’une profession si vile, ils en substituent un plus noble ; cet abus dangereux des termes annonce la décadence des Lettres, aussi-bien que celle des mœurs.

113. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

C’est la source d’une infinité de désordres dans les familles. […] Les pères & mères vont chercher des causes éloignées du désordre des enfans ; c’est le théatre qui les perd, qui leur apprend à former des intrigues & faire agir les domestiques, à surprendre la vigilance & ménager des rendez-vous, à voler, à emprunter de l’argent, à regarder le crime comme une galanterie, le mensonge comme une adresse, le luxe comme bienséance, l’autorité comme tyrannie.

114. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Il alloit avec fureur aux combats des gladiateurs & des bêtes, où l’on se tuoit ; il s’amuse de la vûe des supplices, des événemens tragiques, des batteries, des querelles, des injures de la populace ; il se repaît avec volupté de la satyre, de la médisance, des railleries où l’on déchire la réputation, &c. ce qui fait un des plus grands plaisirs & un des plus grands désordres du théatre, puisque rien n’est plus opposé à la religion, à la vertu, au bien de la société, que d’entretenir dans l’homme cette passion meurtriere. […] Mais il est surprenant qu’on ne sente pas que le bien public demande qu’on arrête cette funeste source de désordres, & qu’on souffre des jeux qui l’ouvrent à tout le monde, font boire de ses eaux, & en donnent le goût. […] Oublions, si l’on veut, tous les autres désordres ; celui-ci suffit pour le faire abolir.

115. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

L’autorité séculière se crut enfin obligée de mettre un terme à tant de désordres scandaleux, et, d’accord avec les lois canoniques, elle régla le sujet des pièces de théâtre, et ordonna que la scène théâtrale serait transportée hors des églises et placée dans des salles construites pour cet objet.

116. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Les Comédiens de profession ne s’aviseront pas d’en faire l’épreuve ; et, s’il s’en trouvait qui y pensassent sérieusement et qui voulussent l’exécuter, ils verraient bientôt leur Théâtre désert ; et, à l’exception d’un petit nombre de personnes sages et raisonnables, tout le monde se moquerait d’eux et les abandonnerait : la misère suivrait de près leur entreprise ; et, s’ils n’avaient pas la constance de la souffrir patiemment, ces mêmes Comédiens, si bien intentionnés, se trouveraient réduits à la nécessité de revenir à leur ancienne méthode, et peut-être avec plus de licence et de désordre qu’auparavant, pour se dédommager du tort qu’ils se seraient fait à eux-mêmes par leur sagesse, et par leur retenue.

117. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

Un Payen qui suivait les devoirs de l’honnête homme, qui ne s’écartait jamais de ce que lui prescrivaient ses Dieux & la probité, ne valait-il pas ce Chrétien qui semble se faire un plaisir de se moquer de la Religion, & d’afficher les désordres de sa vie ?

118. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Le goût, la magnificence, la variété, l’ordre & l’agréable désordre brilloient à l’envi dans ces assemblées, où se trouvoit l’élite de la Cour & de la ville. […] Le Marquis du Rozet vient de faire jouer la comédie la Méchante C’est une fille hautaine qui ne se plaît que dans le désordre qu’elle cause & les ridicules qu’elle donne, jouant des tours & faisant des noirceurs à tout venant. […] Ce désordre arrive presque toujours quand le théatre ose porter ses mains sacrilèges sur les choses saintes, ce qui a fait défendre absolument chez les Protestans toutes les pieces tirées de l’Ecriture.

119. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Chacun de ces désordres séparément devrait les faire proscrire. […] L'idolâtrie était sans doute un grand désordre, on ne le craint plus, le culte des Idoles est aboli ; mais indépendamment de la superstition, la vertu les a toujours réprouvés, et quoique aujourd’hui peut-être les vices y soient étalés moins grossièrement, la vertu n'en redoute pas moins les attaques, les exhortations des Pères n'y trouvent pas moins leur application. […] Ce ne sont pas tant ces libertins dont on a fait des Dieux, ce sont les démons qui ont inventé tous ces désordres, et se sont couverts de leurs noms ; c'est moins l'idolâtrie qui a formé le théâtre, que le théâtre qui a répandu l'idolâtrie.

120. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Car alors qu'ils assistent à ces Jeux que les Païens font en l'honneur des Idoles, ils se déclarent Idolâtres, ils font injure à Dieu, et méprisent la véritable Religion ; et l'on ne doit point prétexter ces désordres de l'exemple de David, qui fit des Chœurs de Danse et de Musique en des Processions solennelles ; car il ne dansait pas avec des sauts et des gestes dissolus quelque honteuse fable des Grecs ; ils y célébraient la gloire de Dieu par des Hymnes saintes ; et l'on ne se doit point faire un Spectacle des choses dont l'artifice du Démon a corrompu la sainteté pour les rendre criminelles. […] « Combien avons-nous, dit-il, employé de discours pour obliger les Fidèles à quitter les Théâtres et les désordres qui s'y font, sans qu'ils en aient rien fait ; Ils ne laissaient pas de courir aux Danses publiques qui leurs sont défendues, et qui font partie de cette assemblée diabolique, formée contre la plénitude de l'Eglise de Dieu.

121. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Un bal où on la força de se trouver, fut le prélude de sa défaite, & comme la premiere scène d’une piece dont les désordres furent le triste dénouement : ce qu’elle ne répara dans la suite qu’en y renonçant. […] Le désordre fut si grand, qu’il fallut y renoncer. […] Ne sont-ils pas le remede à tous les maux & à tous les désordres d’une ville assiégée & rébelle ? […] Un premier Ministre obligé de prendre la fuite, dont on met la tête à prix, & qu’on va quelques jours après recevoir en triomphe, qu’on comble de bénédictions, qu’on remercie de ses soins, à qui on baise les pieds ; un Roi & la Reine sa mere fugitifs au milieu de la nuit, qui avec sa petite Cour va coucher sur la paille ; des Princes emprisonnés pour crime d’Etat, & l’auteur de leur détention, enveloppé des détours de la politique & des bassesses de la frayeur, court à la prison, brise leurs fers à genoux, & les ramene à la Cour ; le Roi lui-même, après les avoir déclarés coupables d’une révolte qui eût mérité la mort, par un assemblage incompréhensible de fermeté & de déférence, écrit humblement au Parlement pour les justifier ; deux femmes, la Régente & la Duchesse, se disputant la souveraineté, se déclarant la guerre, se fuyant, se poursuivant, se caressant, se maltraitant ; des courtisans incertains, passant selon le vent de la fortune d’une Cour à l’autre, de la soumission à la révolte, se trahissant, se déchirant mutuellement ; un Archevêque de Paris, l’ame de toutes les intrigues, toujours avec des femmes, portant des pistolets dans ses poches, levant un Régiment, soulevant le peuple, enfin emprisonné, obligé de se défaire de son Archevéché, & mourant dans l’obscurité, & heureusement dans la pénitence ; deux Cardinaux plus divisés qu’on ne l’a jamais été dans les brigues des Conclaves, se poursuivre tous les deux comme ennemi de l’Etat, l’un par les entreprises les plus hardies, l’autre par les artifices les plus obscurs ; un grand Prince couvert de gloire, jusqu’alors défenseur de l’Etat contre les étrangers & contre les Frondeurs mêmes, s’arme contre son Roi, quitte le royaume, va combattre chez l’ennemi, & répand le sang des françois pour lesquels il avoit tant de fois exposé sa vie ; une Postulante Carmelite amoureuse, séditieuse, à la tête de la révolte, se moquant de son mari, tantôt brouillée, tantôt intime avec ses freres, les embrassant, les caressant, les insultant, écoutée comme un oracle, haïe & méprisée, ses associés brouillés entre eux, se plaignant les uns des autres, prétendant de remédier aux désordres & en causant de plus grands ; les Magistrats guerriers dirigeant les opérations militaires ; les Guerriers magistrats prenant l’ordre de la Grand’Chambre, & se réglant sur les formalités de la Justice ; des Soldats & des Officiers passant de la toilette aux combats, couvrant de rubans leurs épée, leur tête de frisure & de poudre, & au premier coup de mousquet prenant la fuite ; des Citoyens courageux, qui après avoir bien bu, opposant Bacchus à Mars, se font des retranchemens de leurs barriques ; un Parlement qui prêche la fidélité, & leve des troupes ; des Conseillers qui se plaignent d’une legere imposition sur leurs charges, & en établissent une énorme sur le peuple, sur eux-mêmes, pour les frais de guerre, qui envoient des députés à la Cour rendre hommage & signer la paix ; un Peuple aveugle qui fait également des foux de joie pour l’emprisonnement des Princes & pour leur élargissement, pour l’entrée de la Princesse & pour sa fuite précipitée pendant sa nuit, dans une voiture empruntée, par des chemins détournés, pour éviter la prison ; &, après une folle joie pour des biens imaginaires ou plutôt des vrais maux, tombe dans la sombre consternation, croyant tout perdu ; &, toujours victime des grands, tantôt se livre à une fureur insensée, tantôt rampe bassement dans la poussiere. […] Faut-il que, malgré toutes les loix de l’Eglise & de l’Etat, à l’ombre d’une dispense extorquée qui constate le désordre, les Religieuses & le Clergé voient à leur tête des supérieurs qui portent sur leur front l’infamie de leur naissance ?

122. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Qu’on arrête un moment ses regards sur les désordres qui troublent la paix des familles ou divisent les citoyens entre eux. […] Pour arrêter le cours de ces désordres, dira-t-on, multipliez les tribunaux ; effrayez par la terreur des supplices. […] Je suis loin de favoriser l’orgueil ou la vanité ; mais, pourtant, si l’on ne veut pas perpétuer le désordre, il faut que, comme les choses elles-mêmes, tous les hommes soient à leur véritable place. […] Mais d’où vient ce désordre ? […] Or, on sent assez ce qui doit arriver de désordres dans la société, avant qu’il ait pu l’apercevoir.

123. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Nous devons élever notre voix, & faire tous nos efforts pour réprimer ces désordres.

124. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

C’est ce qui a donné fondement aux abus déplorables, et aux désordres qu’on voit partout sur ce sujet en ces saints jours.

125. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Chacun, de toute part, exprimait son mécontentement ; on voyait la foule irritée grossir à vue d’œil, de moment en moment, et l’agitation générale faisait craindre de voir renouveler les désordres et les scènes scandaleuses que produisirent toujours les refus de sépulture.

126. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Au reste le dessein que je m’étais proposé, quand j’ai travaillé sur les Tragédies, a été de les examiner du côté des mœurs ; afin de bannir du Théâtre de la réforme toutes les Pièces où la passion d’amour est portée à des excès qui peuvent être préjudiciables plutôt qu’utiles : mais, en travaillant selon mon plan et, pour ainsi dire, en chemin faisant, j’ai trouvé que les désordres de l’amour étaient souvent si mal imaginés par les Poètes, qu’il m’a été quelquefois impossible de ne pas relever des défauts que j’ai cru apercevoir dans leurs Ouvrages ; et c’est sur cela que je crois devoir prévenir mon Lecteur, et lui faire connaître ce que je pense.

127. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

A la faveur de cette couche légere, le désordre ne fait que plus de progrès, les fêtes théatrales ne sont pas moins des fêtes de foux, la folie n’en est que plus incurable. […] Faut il être surpris de ce désordre, quand on voit un Pontite amateur du théatre, jusqu’à faire jouer la comédie dans le Palais du Vatican, sous ses yeux, devant tout son Clergé, & étaler ainsi la dépravation aux yeux de toute l’Europe ? […] Cet assaisonnement du poison, cette résurrection, pour ainsi dire, des plus grands désordres, fait revivre des monstres, qui furent les fleaux de la société. […] Je ne sais, si Venise l’étend jusqu’au Clergé ; ce qui seroit le comble du désordre, & que Voltaire auroit grand tort d’appeller le plus sage gouvernement de l’Europe  ; mais comment excuser ses contradictions ?

128. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Qu’elle a fait dans tous les temps les loix les plus séveres, & pris les plus grandes précautions pour prévenir ou corriger les désordres du Sanctuaire ? […] Pavin fut disciple de Theophile, ce fameux impie & débauché, brûlé en effigie, enfermé à la Bastille & banni du royaume, moins connu par ses pieces de théatre, au-dessous du médiocre que par ses désordres. […] L’art insidieux qu’un appelle décence, de déguiser & faire goûter le désordre des passions sous des termes choisis, pleins de politesse, d’élégance & d’harmonie où il a été le plus grand & le plus dangereux maître : art funeste qui fait sa gloire dans le monde & qui fait l’objet de son repentir. […] C’est son portrait fait par lui-même, où l’on voit qu’il a passé sa jeunesse dans des désordres de toute espece ; qu’il se menage dans sa vieillesse, parce que ses organes blasés se refusent à ses transports ; qu’en vieux pécheur toujours Epicurien, n’aimant que la volupté, porte dans le tombeau, comme dit le Prophete, tous les vices de son jeune âge qui ont infecté toute sa vie.

129. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Il en partit la nuit en fugitif, pour venir prendre possession du royaume de France à la mort de son frere, & quoique tout y sur dans le trouble & dans le désordre, il s’amusa plusieurs mois dans la route à une multitude de fêtes qu’on lui donna sur son passage. […] Le plus souvent il couroit les rues avec les jeunes gens dans les marchés & les foires, dansant, chantant, jouant au bilboquet, insultant les passans, entrant chez les bourgeois à l’occasion d’une noce, d’un baptême ou de quelque réjouissance, dont il se faisoit instruire, & y commettant toute sorte de désordres. […] Au milieu de tant de désordres, soit remords de conscience, soit superstition commune dans ce siecle, ou peut être irréligion, frivolité de caractére, variété d’amusemens, on le vit donner dans des dévotions ridicules. […] Je ne sais que trop quel en est ici le funeste empire, & je ne sais pas moins quel en est le ridicule & le désordre.

130. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Comme il n’y a plus d’esclaves, que les femmes publiques sont méprisées, & qu’il nous faut pourtant des intrigues, on a franchi les bornes que la décence Romaine respectoit, on a dégradé les femmes mariées & les filles de famille, en leur faisant jouer le rôle des Courtisanes & des esclaves, & on a établi dans toutes les troupes de comédie, comme un rôle essentiel, le rôle d’amoureux & d’amoureuse ; ce qui est un très-grand désordre, & qui achève de corrompre ces deux états, en ôtant le voile, & diminuant la honte de leurs foiblesses secrettes. […] Quel désordre ne causera pas dans l’imagination des spectateurs un jeune homme & une jeune fille, qui avec toute la vivacité que l’art inspire, font parade de leur tendresse, dans un dialogue étudié, où tout est porté à l’excès ? […] La peinture de leurs désordres les corrigeroit.

131. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Que peut-il résulter de ces mariages, qu’une perpétuité de vice dans les enfants qui en naîtront, qui seront élevés dans le désordre de leurs pères ? […] l’infamie de leur métier, le désordre de leur conduite, donneraient-ils un titre d’exemption d’une loi qu’ils rendent plus nécessaire ? […] Mais le bien public prescrit aux Tribunaux extérieurs, même aux Officialités, de suivre les règles de précaution que les lois ont jugé nécessaires pour prévenir les désordres.

132. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

C’est un grand désordre certainement, que l’on a journellement si grande peine à obtenir vos lettres pour choses de justice, et quand on les a obtenues, la plus grande peine est en la vérificationLettres du Roi sont aisément impétrées et vérifiées ès choses qui sont contre Dieu.

133. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Que peut-on faire de moins que de détester les désordres tumultueux de la Course, et la profession de Meurtrier distinguée par la palme ? Et à l’égard du Théâtre, on y voit beaucoup plus de désordres et guère moins de tumulte. […] Cependant des désordres infinis sont les suites de cette opinion si commune. […] Cependant, si Dieu permet que ces désordres règnent dans le monde, soyons sûrs que c’est justement alors qu’il est plus irrité contre nous. […] Pour renfermer et les Spectateurs et les spectacles tout ensemble ; je ne comprends pas comment on peut allier tant de désordres avec la qualité de Chrétiens dont nous sommes honorés.

134. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Croira-t-on l’excès du désordre que rapporte Salvien (L. […] Lors même que l’indécence de quelques Empereurs a laissé monter les Chevaliers et les Sénateurs sur le théâtre de Rome, ce désordre n’a jamais passé à l’armée.

135. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Le désordre regna par tout.

136. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

« Illud etiam præmonemus, ne quis in legem nostram, quam dudum tulimus, committat : nullum solis. die populo spectaculum præbeat, nec divinam venerationem confecta solennitate confundat. » C’est-à-dire par la danse, ou par la Comédie, ou par quelque autre divertissement profane, « et en causant par ce moyen de la confusion, et du désordre dans nos solennités ».

137. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Ils en avoient pourtant le fonds & l’essentiel, la folie & le désordre. […] Il y avoit les mêmes désordres, ils chantoient, sautoient, cabrioloient, faisoient des tours de passe passe. […] Il n’ignoroit pas les désordres infinis qu’ils occasionnoient ; il avoit honte de sa tolérance, & tâchoit de l’excuser, comme on l’excuse aujourd’hui, par les raisons qu’on donne pour des sentences d’une sage politique. 1.° J’écoute les bouffons & les fous, parce que j’apprends d’eux quelques vérités que mes courtisans ne me diroient pas. […] Quel infame recours aux désordres, pour en faire l’instrument du despotisme !

138. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Peut-être avez-vous vu qu’ils .ne prouvaient que ce qu’il fallait : car vous n’auriez pas manqué après avoir cité les plus forts, de nous dire que ces Canons ne prouvaient rien, parce qu’ils prouvaient trop, comme vous avez fait de Tertullien, de Saint Cyprien et des autres Pères, dont vous n’avez choisi exprès que les passages où ils combattent les plus grands désordres ; mais je vous ferai voir que ce n’a été que pour nous éblouir. […] Ce n’est pas tout, ils disent encore et font des choses préjudiciables au prochain : car ou ceux qui les voient sont dans le désordre, ou ils n’y sont pas ; s’ils y sont, ils ne voient et n’entendent rien qui ne les y entretienne ; s’ils n’y sont pas, il n’y a rien qui ne les y porte. […] L’Eglise n’est pas responsable de tous les désordres qu’elle ne détruit pas ; et il y a bien des choses dont elle gémit sans y pouvoir remédier. […] On savait déjà d’ailleurs que dans toutes les occasions qui se sont présentées, Monseigneur de Paris a fait paraître son zèle contre les désordres de la Comédie, et l’aversion qu’il a pour cette profession, les Comédiens eux-mêmes pourraient vous en rendre témoignage. […] Quoique vous en confessiez, dites-vous, quelques-uns, on ne s’en rapportera pas entièrement à vous, votre témoignage paraîtra suspect ; et il vaudrait mieux pour vous ne vous en point vanter, et ne les avoir jamais confessés, puisque vous ne l’avez fait qu’en les souffrant dans leur désordre.

139. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Quel désordre ne porte pas dans une ville l’arrivée & le séjour d’une troupe de Comédiens ! […] Mais après tout, dit-on, si le désordre & le scandale étoient aussi énormes que D. […] Et quel est l’homme raisonnable qui puisse envisager d’un air tranquille tant de désordres inouis ? […] Néanmoins ils sont ensuite au désespoir quand leurs enfans donnent dans des désordres préjudiciables à leur fortune ». […] L’opinion vulgaire sur les désordres attribués à l’interruption des Spectacles, a été réfutée par M.

140. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

L’amour qui est le tyran des cœurs, est le grand sujet des théâtres, et pour expliquer sa puissance, on le décrit qui arme toutes les passions, qui commet tous les désordres imaginables, sous un prétexte de Justice.

141. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Tout cela, sans être d’une science profonde, est du moins le fruit d’une piété sincère & répare les désordres de sa jeunesse, où, comme les Abbés livrés au monde, & presqu’habillés en femme comme lui par la mollesse & l’affectation de leur parure, il ne tenoit à l’Eglise que par les revenus qu’il en tiroit. […] C’est un grand désordre, une occasion continuelle, une source intarissable de péché. […] S’il arrive quelque désordre, ne vient-il pas de ceux qui se croient à couvert de tout sous le masque ?

142. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Cet Auteur prétend encore qu’on se déguise au Sabbath, pour se livrer plus facilement à tous les désordres (ce que je ne garantis pas). […] Je pense qu’on a voulu faire vivement sentir les dangers & les désordres de la liberté des masques, par le portrait naïf qu’on en fait. […] En outre abusant de leur privilège, les masques supposent le nom d’autrui, soi-disant Princes, qui est un entregent abusif, & crime de faux qui tourne à la déception des damoiselles, lesquelle se décèlent à eux, pensant qu’ils sont ce qu’elles supposent, sont pareillement les maris déçus ; que les masques, par les propos qu’ils tiennent aux damoiselles, les dégoûtent de leurs maris, leur mettent la gloire par leurs flatteries, qui est cause que quelquefois il y a de l’âne & de la mule aux femmes ; que les masqués entrent avec nombre de varlets qu’on ne connoît pas, qui font désordre à la cuisine, sur la chambriere & sur les vivres, &c. qu’ils sont embâtonnés, garnis d’épées & de poignards en leurs brayettes, en sorte que la force est devers eux, & les maris ne sont plus maîtres on leur maison, leur disent des paroles outrageantes, & commettent plusieurs autres grands abus.

143. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Leur beauté naturelle auroit-elle pu plaire à des Spectateurs accoutumés aux désordres de Rowe, d’Otwai, de Dryden ? […] O désordre du Parnasse !

144. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

De plus, cette contemplation continuelle des désordres de la Société, le détache de lui-même pour fixer toute son attention sur le genre humain. […] Mais pourquoi ce désordre est-il inévitable ? […] Jamais peuple n’a péri par l’excès du vin, tous périssent par le désordre des femmes. […] Elle causerait chez nous les plus affreux désordres ; elle servirait d’instrument aux factions, aux partis, aux vengeances particulières. […] Où sont les désordres qui nous forcent de recourir à un expédient si suspect ?

145. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il faut garder les sons perçans & renforcés, le fortissimo de l’Orchestre pour des instants de désordre & de transports où les Acteurs semblent s’oublier eux-mêmes ; il faut, par une musique douce & affectueuse, avoir déjà disposé l’oreille & le cœur à l’émotion ».

146. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

mais il n'est pas étonnant de lire de telles choses dans une comédie, puisque nous n'en aurions aucune si nous n'approuvions ces désordres. » « De comœdia loquor, quæ si hæc flagitia non approbaremus, nulla esset omnino. » Cic[éron].

147. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

et fallait-il prendre le nom de Prêtre pour achever d’ôter aux fidèles le peu de componction qui reste encore dans le monde pour tant de désordres ?

148. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Il n’y a pas un Philosophe ancien, soit Grec, soit Romain, qui n’ait regardé les spectacles, comme la source de tous les désordres.

149. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Cet incomparable Docteur met encore ailleurs les Comédiens en parallèle avec les femmes de mauvaise vie, qu’on sait bien ne pas devoir être entretenues dans leurs désordres.

150. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

2° Il ne peut absoudre ceux qui fréquentent les bals masqués, à raison des désordres qui en sont inséparables.

151. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

Les désordres infinis du clergé de France excitèrent les craintes de la nation et du roi Henri III, aux états de Blois, tenus en 1588 ; le garde des sceaux de Montholon prononça dans cette assemblée, au nom de ce prince, un discours dans lequel on remarque le passage suivant : « Sa majesté demande donc d’abord au clergé puisqu’il est chargé de la réformation des autres, qu’il commence par se réformer lui-même, et donner bon exemple aux autres ordres de l’Etat. » Cette mercuriale, justement méritée et justement appliquée, devait porter le clergé à écouter la parole royale et le vœu de la nation, et à rentrer de lui-même dans les principes de l’Evangile et dans les dogmes apostoliques, qui indiquent et ordonnent aux ministres du culte une soumission entière à la volonté du prince ; mais loin de produire un effet aussi salutaire, aussi conforme aux préceptes de la religion, cette mercuriale ne fit qu’allumer le feu de la vengeance dans le cœur du clergé, et le prince qui l’avait ordonnée fut cruellement assassiné l’année d’ensuite par Jacques Clément prêtre et dominicain !

152. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Le démon n’exigerait pas de voir d’abord que vous vous livrassiez aux plus grands désordres, mais il ferait naître dans votre âme une multitude de pensées criminelles qui diminueraient ses forces, et qui lui feraient perdre la vie de la grâce.

153. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

La solitude calme l’âme, et apaise les passions que le désordre du monde à fait naître.

154. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

soit parce que ces deux désordres éloignent également de Dieu, & tournent entierement vers la créature un cœur aveugle qui s’en fait une divinité ; soit parce que l’ame étant unie à Dieu par la grace, & que Dieu en conséquence daigne l’appeler son épouse, tout amour étranger, tout partage du cœur, est par rapport à Dieu un véritable adultere. […] Les maux qu’elles font ne sont pas si eclatans, elles n’ébranlent pas les empires, mais elles jettent le désordre dans les familles, ruinent les fortunes, l’honneur, la santé de leurs amans. […] La débauche avoit terni toutes ces belles qualités, & l’avoit précipité dans les désordres sans nombre que Ciceron lui reproche dans ses Phillipiques, dont l’un en particulier éroit d’entretenir une Actrice, & de l’avoir toujours après de lui. […] Le désordre de la nudité des femmes n’est venu en Europe que des nations barbares qui l’inonderent, la conquirent.

155. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Ce fut cependant un des grands hommes du quinzieme siécle, un homme à talens, prédicateur célebre, qui parcourut toute l’Italie, & y fit des conversions innombrables, dans un temps où la guerre, le schisme, le vice, les factions des Guelphes & des Gibelins avoient porté le désordre jusqu’au comble. […] Ses conseils, ses leçons, ses exemples, les remplissent du même esprit ; elle les mene dans les compagnies, au bal, au spectacle, & les entraîne dans le même désordre. […] Le luxe mene les deux parties au désordre. […] L’empire des Grecs, qui imita les désordres de Rome, & peut-être les surpassa, subit la même destinée.

156. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Si Dieu permet que ces désordres arrivent, c'est alors qu'il en est plus irrité : s'il laisse ces crimes impunis, c'est alors qu'il les punie plus sévèrement ; et quand il ôte aux hommes les moyens d'entretenir leurs vices, et que par la pauvreté il détruit l'abondance et la multiplication des voluptés ; ce traitement qui paraît contraire à leurs désirs, est un effet de sa miséricorde. […] Certainement nous voyons par la grâce de Dieu de ces conversions merveilleuses, et elles nous sont un sujet d'actions de grâce, et de joie: Mais si nous nous réjouissons à cause de ceux qui sont convertis, ne désespérons pas de ceux dont nous voyons des égarements et des désordres.

157. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Sans doute ces canons ne seraient pas plus indulgents pour ceux qui donnent leurs pièces au théâtre, si ce désordre eût été connu ; mais c’eût été un phénomène. […] Il leur fait une défense expresse de se trouver à aucun spectacle, cette fréquentation étant tout à fait opposée à la profession de piété qu’ils avaient embrassée, et une des plus grandes sources de leurs désordres.

158. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

devrait-on souffrir qu’ils montent sur le théâtre pendant le pièce, se mêlent avec les Acteurs, se croient tout permis, causent souvent bien du désordre, et présentent au parterre le spectacle d’un Magistrat Comédien, qu’ils aient dans leurs maisons des théâtres particuliers, qu’ils y jouent des comédies, où il serait difficile de décider quel est le plus comique, du rôle qu’ils jouent, ou de leur position sur la scène ? […] Il peut seulement fermer les yeux, laisser faire, ne punir ni ne chasser les Acteurs et les spectateurs » : « Se habere mere passive. » « Car, ajoute-t-il, ne pas chasser ou punir tous les criminels, ce n’est pas approuver le crime. » Ainsi en bien des villes d’Italie on souffre des femmes publiques sans approuver leur désordre.

159. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

elle dit qu’une fille ne saurait porter trop loin le respect envers son père, et que la désobéissance entraîne après soi le scandale et le désordre. […] Mais alors le Poète lui donne des qualités dignes de son rang, et ajuste ses sentiments à sa situation nouvelle : il le fait abjurer ses désordres, se repentir de sa vie passée, etc. […] Un plaisir, quelque charme qu’il ait, est indigne de nos poursuites, si tôt que c’est du désordre qu’il naît.

160. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Autre merveille : elle soutient une année entière toute l'austérité de la Trappe, si supérieure à la faiblesse de son sexe et à la corruption de son cœur, sans avoir ni le dédommagement de la passion, puisqu'elle ne se fit jamais connaître à son amant, encore moins le secours de la religion et de la grâce, puisqu'elle fut toujours, dit-elle, « des désordres du cœur la honteuse victime », Quelle idée ! […] Loin d'être un asile à l'innocence, un remède des passions, ce n'est que la ressource du désespoir, le parti du dépit, le fruit de la légèreté, une vraie folie, un voile trompeur qui cache les plus grands désordres. […] Cette épithète, qui n'est là que pour la rime, ne peut lui convenir ; elle n'est que trop juste en parlant du théâtre, et c'est ce qui en fait le désordre ; il rend le vice aimable par l’artifice de son pinceau, qui ne travaille qu'à séduire.

161. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Voilà les désordres dont les Comédies de Moliere ont un peu arrêté le cours ; car pour la galanterie criminelle, l’envie, la fourberie, l’avarice, la vanité & choses semblables, je ne crois pas que ce comique leur ait fait beaucoup de mal, & l’on peut même assurer qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer la coquetterie, que ces piéces ; parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les peres & meres prennent de s’opposer aux engagemens amoureux de leurs enfans.

162. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Ils ne savent que trop combien cette liberté de la presse est capable de dévoiler leurs menées et leurs séductions et combien la publicité des désordres qu’ils répandent de tous côtés s’oppose à l’impunité à laquelle ils aspirent.

163. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Une telle Comédie pourrait être le miroir de la vie humaine, en présentant aux vicieux, dans le Jeu des Comédiens, une image si naturelle de leurs désordres, qu’elle serait capable de les en faire rougir et de les porter à s’en corriger.

164. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

La licence y est ordonnée & autorisée, la bonne morale est proscrite, on détruit même le goût, en excluant les regles, pour faire régner le désordre. […] Il est donc impossible au Théatre d’être jamais bon, tandis qu’il sera soumis au despotisme du désordre.

165. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Il faut que le désordre soit bien grand, puisqu’il a cru la réforme nécessaire, par une expérience de quarante années d’exercice. […] Faut-il aussi approuver le désordre des mauvais lieux, & en lever l’infamie ?

166. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Il n’y a pas un homme de bien qui ne soit misanthrope en ce sens, ou plutôt les vrais misanthropes sont ceux qui ne pensent pas ainsi : car au fond il n’y a pas de plus grand ennemi des hommes que l’ami de tout le monde, qui, toujours charmé de tout, encourage incessamment les méchants, et flatte, par coupable complaisance, les vices d’où naissent tous les désordres de la société. […] L’objet de la plupart des drames les plus estimés n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désordres faits pour séduire la jeunesse inconsidérée, des fourberies capables de suggérer mille moyens de mal faire ?

167. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

La comédie leur offre l’image du monde, la peinture des vices, le désordre des passions, la corruption du cœur humain, le détail des ridicules. […] Ce mot dit tout ; il réunit tant de folies et de désordres, que d’un coup de pinceau il fait le procès à tout ce qu’il caractérise, et le livre au mépris.

168. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Veut-on que tour à tour l’ordre & le désordre regnent sur la scène ?

169. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Quoique munis d’engagements réciproques, les contractants de part et d’autre se disputent à qui en infirmera les clauses ; de là le désordre dans les dispositions des Pièces, les difficultés suggérées par la jalousie, la malice, ou l’intérêt, disputes de rôles, prétentions, etc. […] D’où l’on peut conclure que le même désordre règnerait à Paris qu’en province, si le nombre des sujets et la subdivision des emplois ne levait bien des difficultés, outre celles que l’autorité du Gentilhomme de la Chambre en exercice aplanit sur le champ. […] Tous les prétextes que la paresse, la jalousie peuvent opposer sont détruits ; toute espèce de désordre anéanti par la police que j’indique ; et, par conséquent, le Directeur en état de conduire son spectacle sans avoir besoin d’autres lumières. […] Il serait injuste d’appliquer à leur profession leur dérèglement, après ce que j’ai dit des causes du désordre qui règne entre eux, et qui dépendent absolument du défaut de police.

170. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus, et le second est une entrée à tous les vices. » D’après des témoignages si respectables, et des raisonnements si solides que deviennent toutes les objections des partisans du Théâtre ? […] Néanmoins, ils se livrent ensuite au désespoir, quand leurs enfants donnent dans des désordres préjudiciables à leur fortune. » C’est ainsi qu’a pensé et écrit un Comédien célèbre, d’après la plus longue expérience. […] Il ne croit pas que Molière ait fait beaucoup de mal à ces désordres ; et l’on peut même assurer, dit-il, qu’il n’y ait rien de plus propre à inspirer la coquetterie, que les pièces de ce Comique ; parce qu’on y tourne continuellement en ridicule les soins que les pères et mères prennent de s’opposer aux engagements amoureux de leurs enfants.

171. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Ce jeune-homme a conservé son innocence, ou l’a déja perdue par le péché, & celui-ci ou veut la réparer par la pénitence, ou veut croupir dans le désordre. […] 3.° C’est un état de défiance & de crainte de retomber dans le péché, d’autant mieux fondée qu’on est beaucoup affoibli par les passions, les vices, les désordres passés. […] La coquetterie, les discours libres, les familiarités indécentes sont des jeux & des graces qui ne flétrissent pas la rose de la vertu ; les plus grands désordres terniroient à peine ses vives couleurs, & n’en priveroient pas l’Iris qui a su plaire.

172. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Juvenal, plus raisonnable, ne rapporte ces désordres que pour condamner l’incontinence des dames romaines qui s’y livroient, le danger & la licence du Théatre qui les y excitoient. […] Le Christianisme a tout remis à sa place : il est l’époque de la chûte des dieux, & de l’abolition de leurs désordres. […] Quelques-temps après les désordres se renouvellerent, les spectacles furent rétablis, & Dieu pour punir ce peuple infidele le livra à Genseric, Roi des Vendales, qui prit la ville de Rome, la pilla pendant quatorze jours, en emporta des richesses immenses, y fit une infinité d’esclaves, & S.

173. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Que les désordres que l’on pourroit reprocher aux Personnes de Théâtre, sont indépendans de leur Profession. […] Plus les désordres pourroient paroître grands dans les mœurs des Comédiens, & plus un cœur, vraiment pénétré de charité, devroit se hâter d’en écarter tout prétexte.

174. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Mais si la police du royaume, qui ne réprime que les désordres les plus grossiers, n’a expressément proscrit les jeux de théâtre que pendant l’office divin, les Conciles de toutes les provinces les ont absolument interdits les jours de fête. […] Les ordonnances de nos Rois ne sont pas moins sévères sur tous ces articles, et si elles s’expliquent moins sévèrement sur le théâtre, il est aisé de comprendre que le théâtre égalant et surpassant même tous ces désordres, il est à plus forte raison conforme à leur esprit de s’en abstenir.

175. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Que les mœurs pures soient révérées, & le désordre flétri & puni.

176. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Sur-tout cette fatale passion de l’amour, qui regne sur le théatre, cette passion si naturelle, si commune, si violente ; quel désordre ne cause-t-elle pas, lorsqu’armée des attraits & de la parure des actrices, de la licence des discours & des gestes, d’une danse voluptueuse, des chants efféminés d’une société libertine, elle livrera les plus dangereux assauts ?

177. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Mais ce n’est pas le seul danger auquel on s’expose en allant au bal, il y en a encore un autre qui n’est pas moins à craindre, ni moins ordinaire, qui est celui des querelles ; desquelles naissent, comme l’on ne voit que trop tous les jours, des inimitiés irréconciliables, des duels, des meurtres, et plusieurs autres désordres horribles et scandaleux.

178. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Par malheur, on prit goût à la farce, et d’accessoire elle devint bientôt le principal : comme elle offrait une fidèle et naïve image des désordres du temps, elle ne pouvait être très pure et devait quelquefois causer du scandale : c’est ce qui détermina, en 1546, les révérends Pères de la Trinité à expulser de leur maison les confrères de la Passion, qui y avaient eu jusque là leur théâtre.

179. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Il est comme des bals de théatre de deux especes ; bal & théatre choisi, où l’on ne vient que pour prier ; bal & théatre public ouvert à tous les masques, où tout le monde, sans choix, entre au hasard ; c’est un vrai cahos, rien de régulier, tout est en désordre, le désordre est pour bien de gens un plaisir piquant, comme le bon ordre est un plaisir pour les autres ; c’est-là qu’on s’égare, on se cherche, on s’abandonne, on se trouve, on se pousse, on se lutine ; la foule roule, & s’arrête, elle entraine, elle répousse, on se fatigue, on s’estropie, & on s’est amusé. […] & voilà le cahos & le désordre.

180. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

En 1609, à l’occasion de quelque désordre arrivé à cet Hôtel & à celui de Bourgogne, le Juge de la Police sit cette ordonnance : Sur la plainte du Procureur du Roi, que les Comédiens finissent la comédie à des heures indues, & qu’ils exigent des sommes excessives, nous leur avons fait très-expresses inhibitions & défenses de jouer passé quatre heures & demie depuis S. […] Un Marchand de vin, car on s’enivre ; un Guinguéttier, car il se commet bien des désordres dans une guinguette ; un caffé, qui est un rendez-vous de libertins & de médisans ; un Imprimeur, qui imprime tant de choses contre la religion & les mœurs, eussent donné plus beau jeu à la plume de l’apologiste. […] Ces désordres ne sont pas plus permis à un Soldat qu’à un Bourgeois, au peuple qu’à un Seigneur.

181. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Ce personnage dit à Iacynte pour la résoudre au désordre : Le Ciel n’a que des yeux et point de langue ;P. 37. […] Et quel est l’homme Chrétien qui puisse envisager d’un air tranquille tant de désordres inouïs ? […] Après tout, son trouble et son désordre ne sont pas sans quelque modification ; il est impatient, mais du moins il n’est pas impie.

182. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Ce fut d’abord à bonne intention pour inspirer la crainte de l’enfer au pécheur ; mais c’étoit ouvrir la porte aux plus grands désordres. […] Un devis, un calcul qu’aucun Architecte ne s’est avisé de faire, ce sont les péchés si nombrables qui s’y commettront, le danger continuel de la corruption des mœurs, les désordres extrêmes, les excès de toutes les passions, qui devroient faire abolir tous les théatres ?

183. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Il est certain que si l’on n’empêche pas tous les désordres, ce qui est impossible & commun à tous les états, du moins l’Eglise prend les plus grandes précautions pour les prévenir, & emploie tous les moyens de les réparer, & qu’en effet la plus grande & incomparablement plus grande partie des Religieuses embrasse librement son état, remplit exactement ses devoirs, & que l’éloignement du monde, les exercices de piété, les bons exemples, la pratique de la mortification, la fréquentation des sacremens sont de très-grands secours pour conserver une vertu fragile, dont la privation dans le monde laisse tomber dans les plus grands désordres.

184. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

me pardonnera-t-on d’oser, moi, ver de terre, signaler aussi comme moyen puissant d’accélérer et de combler les désordres, un genre de composition regardé bientôt par tout le monde comme un excellent moyen de les arrêter, et de désigner pour le plus répréhensible un ouvrage fameux du xviie  siècle auquel on croit avoir la plus grande obligation ?

185. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

La Comédie nous fait passer quelques heures dans des plaisirs honnêtes ; elle a l’art de nous faire préférer un amusement agréable & utile, aux désordres inséparables du jeu, & aux malheurs qui suivent le libertinage.

186. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Parce qu’on y perd son argent, ce qui est une source nécessaire d’une infinité de crimes et de désordres. 3. 

187. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

La présence des Magistrats autorisait ordinairement la licence et les autres désordres du théâtre et du cirque.

188. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Parce que c’est le fond de toutes les comédies, qu’on croit pouvoir en couvrir les désordres, & en est un des plus grands, & que c’est l’action la plus importante de la vie & qui se fait le plus mal. […] Peut-on, sans gémir, voir une action si importante pour la vie présente & pour l’éternité, abandonnée aux folies du théatre, être l’objet de ses amusemens & de ses désordres, y être traitée de la maniere la plus licentieuse, avec la morale & les sentimens les plus opposés à la religion, y devenir l’école du vice, le fruit de l’intrigue, la récompense des passions, y être préparée par le crime, accompagnée d’infamie, troubler enfin toute la société, & conduire à la réprobation éternelle ?

189. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Soyez du parti des pères sages et raisonnables, rien n’est plus naturel et plus louable ; mais non pas des mauvais pères qui souvent par leur avarice, leur dureté, leur ignorance, ou leurs préjugés, sont cause de tous les désordres de leur famille. […] Vous voulez « que [le Misanthrope] s’emporte sur tous les désordres dont il n’est que le témoin […] ; mais qu’il soit froid sur celui qui s’adresse directement à lui »de  : mais cet homme-là ne serait plus Alceste, à l’emportement près ce serait Socrate ; or ce n’est pas Socrate que Molière a voulu peindre ; c’est Alceste, c’est le Misanthrope ; c’est un sage par amour-propre et un brutal par tempérament, c’est un orgueilleux fâché contre tout le genre humain de ce que tout le genre humain ne s’arrête pas à contempler sa sagesse.

190. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Ces Compagnies respectables sont trop jalouses des bonnes mœurs et de la décence, pour tolérer dans leurs membres un désordre si dangereux et si scandaleux. […] Peut-il paraître au théâtre, que son état même l’oblige de proscrire, sans être censé l’autoriser, sans jeter dans la tristesse les gens de bien qui voient mépriser la vertu et triompher le vice, et remplir de joie les méchants, qui ont droit de s’autoriser dans leurs désordres par de si grands exemples, et sans tendre des pièges aux âmes faibles, dont on affaiblit les remords, et donner de l’audace aux Comédiens, dont on entretient et accrédite l’infâme profession par la même autorité qui l’a couverte d’infamie ?

191. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Sur quoi cet Auteur remarque qu’au milieu des désordres qui inondaient Rome, il fallait souvent forcer ou engager pour de l’argent à cet infâme métier, qu’il n’y avait que des gens corrompus qui s’y prêtassent. […] quel plus grand désordre qu’il défaille des soldats aux garnisons et frontières, et que Rome soit remplie de Comédiens !

192. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Cette précision du plaisir de l'émotion, et du désordre de la passion, enchérirait sur les horreurs du quiétisme. […] Il faut éviter le moindre péché : ce n'est plus modération quand Dieu est offensé, quand la loi parle, quand le désordre commence.

193. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus, le second une entrée à tous les vices. […] Et ces graves Docteurs, ces dévots auditeurs, ces saints élèves, si fidèles à leurs dogmes, fronderont les Casuistes, feront le procès au probabilisme dont les plus relâchés adoucissements ne sauraient colorer leurs désordres !

194. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Ils y trouveroient d’excellentes maximes pour prémunir leur cœur contre les charmes d’une passion dangereuse, à laquelle il est facile de succomber, & qui n’entraîne que trop souvent la jeunesse dans le désordre. […] Tous les Citoyens de cette République étant occupés, on n’y redoute point, comme dans d’autres Etats, les désordres de l’oisiveté. […] Cependant Platon en prévit les désordres. […] Voilà les désordres dont il pense que les Comédies de Moliere ont pu arrêter le cours. […] Les désordres de son Diocese étoient extrêmes, & la réforme ne pouvoit s’en faire que par degrés.

195. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Le nouvel impôt du Palatin de Gnesne a quelque chose d’odieux, il étoit inconnu en Pologne, on l’établit dans le temps le plus misérable de la République où les jeux du théatre sont les plus indécens & les plus onéreux ; c’est un des articles de la nouvelle législation, chargée de rétablir l’ordre dans le Royaume, & qui y établit le désordre à demeure, qui par un abus incroyable de l’autorité qu’on lui a confiée, en fait une loi, un privilège exclusif pour lui-même ; qui l’établit dans son propre Palais, & s’oblige de lui fournir tous les appartemens dont on aura besoin. […] Quel affreux coup d’œil si à côté de l’histoire de leurs exploits, des titres de leur noblesse, la vérité & la vertu traçoient le tableau de leur cœur & l’histoire de leurs désordres ! […] Ce désordre mérité au comble dans les deux Royaumes, en est un des plus grands.

196. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Il appelle les théâtres « la boutique des démons et la source de toutes sortes de maux et de désordres ». […] Je réponds à cela, que la prudence et les maximes de la politique obligent souvent les Magistrats à tolérer malgré eux des choses, qu’ils n’approuvent pas, pour empêcher de plus grands maux et de plus fâcheux désordres qu’ils craignent. […] Enfin les Tragédies font faire des dépenses bien inutiles et aux Principaux et aux parents ; dérangent tout un Collège, et sont quelquefois cause de grands désordres.

197. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Bayle1, les désordres dont les Comédies de Moliere ont un peu arrêté le cours.

198. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Ce fut aussi pour ce sujet que Octave Auguste défendit aux femmes d’y assister, et l’un des Scipion voyant les grands désordres que ce mauvais entretien causait dans les familles, persuada aux Romains par une grave et forte harangue, d’empêcher les vices étrangers, tel qu’étaient la Comédie de prendre pied dans Rome, ce qui eut assez de pouvoir pour faire tôt après ruiner et brûler les lieux destinés à tel usage, avec tous les sièges et autres préparatifs dont on s’y servait.

199. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Nous n’avons signalé de pareils désordres, que dans l’intérêt de la dignité royale et de l’autorité ministérielle ; celle-ci doit en effet s’affranchir de la servitude honteuse qui pèse visiblement sur elle, et revenons enfin au mandement sur lequel nous avons cru devoir publier quelques réflexions.

200. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Qu’une femme fût dans le désordre, qu’un homme fût dans la débauche, s’ils se disaient de vos Amis, vous espériez toujours de leur salut, s’ils vous étaient peu favorables, quelque vertueux qu’ils fussentn, vous appréhendiez toujours le jugement de Dieu pour eux.

201. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Sur les aîles du désordre, il perce jusqu’au trône de la lumiere, & revient, si j’ose m’exprimer ainsi, chargé des dépouilles mêmes de la divinité.

202. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

La pièce de Molière va causer des désordres épouvantables, et le zélé réformateur des ouvrages de théâtre, le bras droit des tartufes, l’observateur enfin qui a écrit contre lui, parle à la fin de son ouvrage comme un désespéré qui se prend à tout.

203. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

que l’avarice des pères produit la mauvaise conduite des enfants ; enfin dans toutes, cette vérité si utile, que les ridicules de la société y sont une source de désordres. […] J’ai peine à croire aussi qu’on ne pût remédier par des lois sévères aux alarmes de vos ministres sur la conduite des Comédiens, dans un Etat aussi petit que celui de Genève, où l’œil vigilant des Magistrats peut s’étendre au même instant d’une frontière à l’autre, où la législation embrasse à la fois toutes les parties, où elle est enfin si rigoureuse et si bien exécutée contre les désordres des femmes publiques, et même contre les désordres secrets.

204. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Cependant ce désordre, qu’on pourroit considérer comme une calamité publique, vu l’importance d’une bonne éducation par rapport à la société civile, n’est rien en comparaison d’un système qui ayant pris naissance dans la licence républicaine d’un pays où le mélange de toutes les sectes modernes a remplacé la religion antique, s’étend d’une manière effrayante dans les pays catholiques ; et menace d’une révolution prochaine dans les mœurs, plus générale et plus subversive de toute décence, que tout ce que la vicissitude des siècles et des nations nous présente dans le tableau des folies et des prévarications humaines. […] Que diroit ce philosophe, si reparoissant parmi nous, dans ce siècle paradoxal, il voyoit cette foule impénétrable de tous les âges, sexes, conditions, groupée comme une masse immobile, se repaître dans une espèce de ravissement, d’un spectacle où ce qu’il y a de plus précieux à l’humanité, à la raison, au Christianisme, l’innocence du premier âge est sacrifiée au triomphe de tous les vices ; où l’existence même physique de ces tendres rejettons de notre espèce, je veux dire, les premiers efforts de la croissance, les principes d’une bonne constitution, la liberté et la gaieté du cœur, sont étouffés dans la fange d’une éducation monstrueuse, dans l’exercice et l’expression de tous les désordres qui troublent l’harmonie de la santé ?

205. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice. […] C’est l’idée que donne, de cet événement comique & tragique, l’Avocat général, qui l’a le mieux connu, & dont la sincérité lui fait le procès à lui-même sur ses désordres, dans un tems où depuis plusieurs années la passion & la cabale avoit quitté la plume & le burin.

206. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Il n’y a pas un seul exemple d’un crime commis par un naturel du lieu, pas même d’un vice grossier, encore moins d’une foiblesse de la part du sexe : on a même égard à la bonne réputation de la famille de la Rosiere, & les désordres de ses parens mettroient obstacle à son bonheur. […] Voilà le risque que courroit la Rose, si elle étoit abandonnée au choix du Seigneur : lui ou ses gens, sans égard pour la vertu, ne la donneroient qu’a leurs maitresses, & engageroient les filles dans le désordre pour l’obtenir.

207. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Lorsque le Comte revint à Paris, la reconnaissance & l’amour le conduisirent chez l’actrice plutôt que chez le Roi : il alla descendre chez elle, sans se donner le temps de défaire ses bottes, ni de réparer les désordres d’un grand voyage. […] Excuse qui est un nouveau scandale, & sur des raisons frivoles qui sont de vrais désordres 1°.

208. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Il dit du bien & du mal du théatre ; il en prononce la condamnation, & en fait l’apologie ; il l’accuse des plus grands désordres, & l’élève jusqu’aux cieux ; il le croit une source de vice, & il le dit lié & nécessaire au gouvernement ; une occasion de péché, & un amusement honnête. […] Voici une tirade vraie & bonne : Les étrangers, après avoir puisé au théatre nos passions nationales, & les ajoutant à celles de leur propre cœur, vont se précipiter dans l’abyme du luxe, du faste, enfin dans le désordre le plus déplorable & le plus ruineux.

209. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Les désordres causés par ces sortes de Jeux, furent représentés au Parlement de Paris d’une manière très vive et très forte en 1541 par le Procureur du Roi.« Pendant lesdits jeux, dit-il, parlant du Mystere de la Passion, et des Actes des Apostres), le commun peuple dès huit à neuf heures du matin ès jours de Fêtes délaissait sa Messe Paroissiale, Sermon et Vêpres pour aller èsdits jeux garder sa place, et y être jusqu’à cinq heures du soir ; eutd cessé les Prédications, car n’eussent eu les Prédicateurs qui les eût écoutés.

210. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Le cours de sa jeunesse jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans fut traversé d’une infinité d’accidents fâcheux, soit par la mort de Monseigneur le Prince son Père, et de Madame la Princesse sa Mère ; soit par le malheur d’un temps plein de troubles, et de désordres si funestes, qu’il mériterait d’être enseveli dans un oubli éternel. […] Et ce Prince a employé jusqu’à sa mort tout le reste de ses revenus, à réparer les dommages que les peuples avaient soufferts par ses troupes durant les désordres du temps ; pendant que Madame la Princesse de Conti secondant le zèle de Monseigneur son mari, vendait toutes ses pierreries, pour en distribuer l’argent aux pauvres qui mouraient de faim. […] ne prenons-nous pas les plus fidèles que nous pouvons trouver, afin qu’il n’arrive aucun désordre dans nos maisons ? […] « ordonna aux Prédicateurs d’employer tous leurs soins à présenter avec un Zèle pieux, et avec autant de véhémence qu’il leur serait possible, combien les Comédies, et les mascarades, qui sont la source et la semence de toutes sortes de crimes et de désordres, étaient opposées aux devoirs de la discipline Chrétienne, et combien elles étaient conformes aux dérèglements des Païens : et que comme elles sont une pure invention de la malice du démon, le peuple Chrétien les doit entièrement abolir. » Un savant Jésuite Espagnol dans un livre qu’il publia l’an 1614. dit que la Comédie est une tête qui reste de l’Hydre du Paganisme. […] , employé des discours pour obliger les Fidèles à quitter les Théâtres, et les désordres qui s’y font, sans qu’ils en aient rien fait : Ils ne laissaient pas de courir aux danses publiques qui leur sont défendues, et qui font partie de cette assemblée diabolique, formée contre la plénitude de l’Eglise de Dieu.

211. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

On accuse cette mere d’avoir élévé sa famille dans le désordre. […] Il est ordinaire encore que pour regner plus long-temps sans obstacle on éleve les jeunes Princes dans la molesse & la dissipation, & même dans le désordre. […] (Les Danseuses de l’Opéra ne faisoient pas mieux) Tout le monde s’ebahit que par une telle confusion & désordre jamais ne désaisissent leurs ordres, tant ces Dames avoient le jugement solide, (le jugement solide !)

212. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Il gémit sur les désordres des piéces de théatre, & ne les croit par moins grands, que ceux que produisoient les spectacles, contre lesquels les Peres de l’Eglise s’élevoient avec tant de force. […] les désordres qui s’y passent, retombent sur vous, s’il n’y avoit point de spectateurs, il n’y auroit point des Comédiens & de spectacles. »Hom. de David & de Saül. […] » Mr. l’Evêque d’Arras ne s’exprime pas d’une maniere moins décisive, dans le mandement cité… Nous ordonnons, y est-il dit, en parlant des spectacles, à tous nos Pasteurs, de s’appliquer avec soin, à empêcher ces désordres… Et à tous nos Confesseurs, d’y veiller… Ils suivront les régles, que l’Eglise leur donne, pour les péchés publics & de scandale… Ils se souviendront, que ces personnes ne peuvent être capables d’absolution, sans une véritable douleur de leur faute, & une résolution ferme & sincere de ne la plus commettre.

213. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Le procédé de Louis XIV est donc absolument le contraire de celui que vous lui reprochez : il enseignait par-là à tout le monde que la Noblesse est si respectable qu’il n’est jamais permis qu’aux lois de l’Etat de la punir de ses désordres. […] L’Histoire du Théâtre Français vous prouve que les désordres qui accompagnaient ces représentations ont été abolis par les lois de l’Eglise et par l’autorité des Magistrats. […] Ce serait ici le lieu peut-être de vous faire part de mes réflexions sur votre mauvaise critique de la Musique Française et d’attaquer votre préjugé ridicule pour la Musique Italienne ; mais comme l’objet occasionnerait une trop longue digression, j’aime mieux la renvoyer à la fin de cet ouvrage pour ne point imiter votre désordre et sautiller d’un objet à l’autre comme vous faites.

214. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Mais d’un autre côté, connoissant la fureur du Peuple pour les Jeux, ils ne crurent pas moins de leur devoir d’empêcher qu’elle ne dégénérât en une frénésie, qui eût été une nouvelle source de désordres.

215. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Enfin, le torrent de la corruption, dont la comédie fut la principale cause, y entraîna les sénateurs mêmes, & coula à grands flots jusqu’à ce qu’il eût englouti la république dans l’abyme des plus grands désordres.

216. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

. : «  Pour moi, loin de blâmer de si simples amusements, je voudrais au contraire qu’ils fussent publiquement autorisés, et qu’on y prévînt tout désordre particulier en les convertissant en bals solennels et périodiques […] » fu.

217. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Qu’elle est injuste & de mauvaise humeur, l’expérience journaliere & constante, qui fait voir qu’on perd au théatre le peu de vertu qu’on y apporte, & qu’on tombe bientôt dans les plus grands désordres ? […] Ce n’est pas seulement par l’immodestie grossiere des nudités des personnes, du fard, des attitudes dont le théatre ne fut & ne sera jamais exempt ; & par l’immodestie voilée des équivoques ou des peintures gazées, adroitement nuancées, dont il se fait un mérité, que les acteurs & les actrices attaquent la pudeur, & exposent l’innocence ; c’est encore par l’aveu, le détail, la peinture des foiblesses du cœur, des désordres de la vie, racontés même avec horreur.

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