L’Académie Françoise ne voulut jamais recevoir ce réformateur, quoiqu’il le méritât par son esprit, & son génie autant que Racine, Campistron, Marivaux, Voltaire, Quinaut, Marmontel, & tous les Poëtes dramatiques qu’elle a reçus avant & après lui. […] S’il est si digne de ses éloges & de ceux de toute la Republique qu’il faille inviter tout le monde à les lui prodiguer, & récompenser par des couronnes brillantes celui qui aura brulé le plus d’encens sur son autel, il méritoit donc bien d’être inscrit dans les registres de cet illustre Corps. […] Nous serions trop heureux de le mériter ; nos besoins ne sont plus de son ressort.
Je vous laisse penser en même temps quel gré le Public vous saura de votre ingratitude, et s’il ne m’en saura pas davantage de prendre le parti de M. de Crébillon, dont je n’ai reçu d’autre service qu’une Mercuriale assez aigre, mais je l’avoue, très justement méritée. […] Deux ou trois ans s’écoulèrent depuis ce bel exploit : j’avais pendant ce temps fréquenté assidûment les spectacles, j’avais lu d’excellents critiques, enfin j’avais appris à rougir de l’impertinence de ma censure, et à chérir les ouvrages de M. de Voltaire autant qu’ils le méritent. […] Si un scélérat pouvait être estimé, assurément celui de M. de Voltaire mériterait cet honneur plus qu’aucun autre scélérat ; mais je suis bien certain que vous ne trouverez personne capable d’estimer un pareil monstre.
Boisrobert écrivait régulièrement, Corneille répondait ; il représentait avec de grands compliments, qu’« un si petit objet n’était pas digne de l’Académie, qu’un libelle qui ne méritait pas de réponse ne méritait pas de jugement », qu’une si grande complaisance autoriserait la jalousie, qu’on importunerait tous les jours l’Académie, et que dès qu’il paraîtrait quelque chose sur le théâtre, le moindre Poète se croirait en droit de faire un procès à l’Auteur devant son tribunal. […] Cette Compagnie ne se rendit pas pour cela, il fallut entamer une nouvelle négociation ; on sollicita, on pressa, on promit, on menaça, on mendia de toutes parts des autorités, et on fit venir du fond de l’Angoumois une lettre du vieux Balzac, célèbre Académicien, l’oracle de son temps, et qui méritait mieux de l’être que la plupart de ses contemporains.
Termes dictés par l’Apôtre au Roi, qui par sa docilité à la voix de la Religion, a mérité le surnom de Juste : C’est sous la même condition qu’au commencement du quatorzieme siecle un autre Cardinal acheta l’Hôtel de Bourgogne pour les Comédiens. […] ) que le Théatre, pour mériter la protection du Souverain & des Magistrats, doit être tel que les honnêtes gens & les Chrétiens puissent y assister sans avoir rien à se reprocher . […] nos plus austères anachorettes & toutes nos chastes colombes, faire une sainte violence au Ciel, & nous mériter de voir tarir jusques dans sa source ce débordement de vices ! […] en vain : nos Villes trop semblables à Bethsaïde & à Corrozaïn, mériteront leurs anathêmes, & ce sera pour notre plus grande condamnation que la vérité (p. 21.) […] Je parle encore ici au nom de tous mes Concitoyens, je n’en excepte que ceux qui composant cette espèce d’hommes, ne méritent pas d’être comptés parmi nous ; mais je leur déclare en même-temps que (p. 6.
Le clergé italien n’admet donc point le rigorisme injuste et non fondé qu’on est en droit de reprocher à quelques prêtres fanatiques et ignorants, qui, en France, tourmentés par le désir de dominer, et pour se faire valoir, pour en imposer, et pour se faire craindre, abusent impunément du crédit qu’ils ont usurpé, pour faire éprouver de temps en temps, aux comédiens français, des affronts non mérités.
Indépendamment de ces Ouvrages particuliers, on trouve dans ceux de différents autres Auteurs plusieurs passages contre la Comédie assez circonstanciés, pour mériter d’être indiqués.
Je ne m’y oppose pas ; mais cette protection et cet avantage ne doivent être accordés par les Princes, et ne peuvent être mérités par les Comédiens, que temps que le Théâtre sera dans un état tel que les honnêtes gens et les Chrétiens puissent y assister, sans avoir rien à se reprocher.
Vous sentez bien Monsieur, qu’une Requête pareille obtenant un Arrêt favorable, les Comédiens ravis de pouvoir se compter au nombre des Fidèles et des Citoyens chercheraient à mériter ces titres, d’autant plus que la faveur de l’Arrêt ne s’étendrait que sur ceux qu’une conduite irréprochable en rendrait dignes. […] Les Comédiens Français font la même chose aujourd’hui : ils doivent donc jouir de la considération que leur délicatesse leur a méritée. […] Les Anglais ont honoré cette Actrice d’un tombeau parmi ceux des Rois, ils ont voulu encourager par là tous ceux qui font le même métier à tâcher, par leur talent, de mériter le même honneur. […] Tout homme qui attend son honneur des titres dont il est décoré, s’il les possède sans les mériter, n’est aux yeux des sages qu’un Baudet chargé de Reliques. […] Leur profession n’a rien de honteux pour eux, puisqu’ils n’éprouvent point le désagrément qui l’avilit selon vous : mais, allez-vous dire, n’a-t-on jamais sifflé des Acteurs qui ne le méritaient pas ?
Il ne mériterait pas d’être seulement écouté, s’il ne nous donnait encore une fois Saint Thomas pour garant de ses erreurs.
Il voulait qu’on le réformât en ce qui concerne la tragédie et la comédie ; mais pour l’opéra, il prétend que ce spectacle est si dangereux qu’il mériterait plutôt d’être supprimé que d’être réformé.
Dans presque toutes ces Comédies les amans font présent à leurs maîtresses d’une esclave qui fait chanter & jouer de différens instrumens : c’est ainsi que de tous tems les malheureux, du sein de la misere, ont cherché par des divertissemens à dissiper les ennuis souvent attachés aux plus grandes richesses, & à mériter les faveurs de ceux dont ils attendoient des secours. […] Rien ne seroit plus beau, sans doute, que des assemblées de plusieurs familles, où la jeunesse, sous les yeux de ses parens réunis, non seulement craindroit de leur déplaire, mais où chacun chercheroit encore à mériter par ses soins l’affection & l’estime de ceux parmi lesquels il rencontreroit l’objet de son amour. […] Il ne sallut pas moins à Moliere que tout l’intérêt que Louis XIV prenoit à lui, pour qu’il parvint à mériter la gloire qu’il s’est acquise. […] Nous avons vu avec quelle fureur le Public s’est porté aux représentations du siége de Calais, Piéce qui n’a mérité son succès passager que par l’heureux choix de son sujet.
Les grandes vertus, les grands talents, employés à de grandes choses, peuvent seuls mériter ce titre.
Elle méritoit d’être coquette, Jebu ayant fait mourir le Roi pour monter sur son trone vînt prendre possession de son palais, & quoique dans cette désolation extrême Jesabel eût tout à craindre pour elle-même, & rien à esperer, au lieu des habits de deuil, dont elle devoit être couverte, elle ne s’occupa que de sa parure, & malgré son âge avancé, osa se flatter (tant les femmes comptent sur le pouvoir de leurs charmes) qu’elle gagneroit l’usurpateur par sa beauté. […] Mais la femme qui craint le Seigneur méritera & obtiendra tous les éloges : Mulier timens Deum Laudabitur. […] Elles ne méritent pas moins que cette bonne Chèvre d’être placées parmi les constellations.
Si je n’ai pas une couronne, il suffit de la mériter, disoit-on du prince de Condé, qui étoit bien plus grand homme que la galante suédoise. […] Après sa mort il est décrié pour ses mœurs & sa religion : il ne le méritoit pas moins. […] Voici quelques traits que l’historien a voulu sauver de l’oubli que mérité une vie si dépravée.
Les premiers Romains, sans rien perdre de leur dignité, leur accordoient des marques de considération, qui leur faisoient faire les plus grands efforts pour les mériter ; leurs successeurs le dégradèrent jusqu’à le familiariser, & s’avilirent sans donner de l’émulation. […] L’Auteur qui propose ce bel établissement dont la sagesse de nos pères ne s’étoit pas avisée, paroît entousiasmé de la Dumesnil, qui est allée jouer à Lion, & dont apparemment il a su mériter les bonnes graces. […] non : c’est N… Elle méritoit mieux ces éloges poëtiques que la Reine Elisabeth d’Angleterre, à qui on osoit dire, & qui se croyoit elle-même de la meilleure foi du monde la plus belle personne de son siecle.
Ce n’est qu’en soutenant la gloire de l’Inde, aux perils de ses jours, que Porus se flatte de mériter le cœur de Roxane, qui n’a pas moins d’élevation que d’amour.
J’ose le dire, si les gens de Distinction ne fréquentent plus la Comédie que par coutume, ou pour s’y donner eux-mêmes en spectacle, on doit moins l’attribuer à un certain goût de frivolité, qu’à une juste satiété, qu’à ces intrigues amoureuses, qui, leur rabattant éternellement les mêmes intérêts, les mêmes situations, ne méritent de leur part qu’une inattention dédaigneuse.
On doit étudier avec soin tout ce qui la regarde, il est d’une importance éxtrême de la connaître & de l’approfondir : je fais donc bien de lui consacrer un CHAPITRE ; on verra que je ne laisse rien échapper, autant qu’il m’est possible, de ce qui peut instruire ou mériter l’attention du Lecteur ; j’aime mieux courir les risques de me répéter.
Aura-t-on de la peine à croire, que long-tems avant cet Auteur, on ne se soit joué dans des couplets malins de ceux qui méritaient la risée publique, ou dont le mérite éxtiait l’envie ?
Jérôme dit de Népotien 9 : « Il méritait d’autant plus d’être élevé au Sacerdoce qu’il refusait de l’être, et il s’en rendait d’autant plus digne, qu’il s’en publiait indigne. » Et voici le conseil que S.
Ce serait se moquer de Dieu, et des hommes que de dire que l'on va à la comédie pour l'amour de Jésus-Christ, oserait-on lui offrir cette action, et lui dire : « Seigneur c'est pour vous que je veux aller à la comédie ; ce sera votre esprit qui m'y conduira ; ce sera vous qui serez le principe de cette action ; c'est par votre Croix que vous me l'avez méritée.
Jamais peut-être Princesse n’a été plus généralement et plus sincèrement regrettée ; mais je puis ajouter que le public, en la regrettant, ne savait pas jusqu’à quel point elle méritait de l’être.
La première Comédie que j’ai vue, fut Timon Misanthrope b : quand j’entendis Arlequin lui dire : « Et que me faisait cela ; je méritais, moi, de faire de bonnes actions » : je me sentis pénétré d’une lumière qui échauffa mon cœur, qui y fit éclore une autre forme de sentiments : il semblait que j’acquérais un nouvel être : il ne s’est pas encore passé un seul jour sans que cette idée ne me soit revenue : et depuis plus de trente ans, je cherche et m’empresse à faire tout le bien qui est en mon pouvoir.
Cependant cet homme si connu des gens de mérite, & lui-même si bon littérateur n’étoit point de l’Académie Françoise, quoiqu’il n’y en eut point qui le méritassent mieux que lui. […] La société des libertins lui étoit si agréable, que de toutes les femmes les plus distinguées, elle ne voulut aller voir que Ninon Lenclos, cette fameuse courtisanne, cette célèbre épicurienne dont l’esprit, les grâces, la réputation pourroient mériter des éloges, si le vice en laissoit mériter, ce fut la seule femme qu’elle parut estimer, quoique peut-être la moins estimable, & celle qui avoit fait le plus de mal dans le monde ; elle se ressembloient en bien de choses ; toutes d’eux s’habilloient en homme, toutes deux étoient sans religion, & parloient de tout avec la plus grande liberté, & vivoient dans la plus grande indépendance, la sympathie n’étoit pas surprenante ; mais Ninon avoit plus d’esprit, de décence, de politesse ; Ninon eût su être Reine. […] De tous les forfaits, ce sont les plus impardonnables ; Christine l’en punit cruellement à son second voyage en France, elle fit poignarder à Fontainebleau son malheureux Écuyer, tel fut le Comte d’Essex auprès d’Elisabeth d’Angleterre ne faisant sa Cour, ne servant les amours de la Reine, que par ambition & pour faire sa fortune ne l’aimant point & la tournant en ridicule, ils périrent tous deux avec cette différence que le premier, homme de naissance, guerrier, habile & heureux, revêtu des plus grandes charges de l’État, ajoutant la révolte au mépris, mérita la condamnation des Tribunaux & périt sur un échaffaud : le sécond homme obscur & sans mérite fut traité sans formalité, Christine le fit poignarder sans lui faire le procès ni écouter sa justification, sur je ne sais quel rapport ou soupçon d’infidélité.
Il était naturel que ceux qui ont traité de l’origine de la Comédie se trompassent, & se contredissent eux-mêmes, sans s’en appercevoir ; prétendant que la Religion a donné la naissance au Drame, ils devaient lui faire mériter cet honneur. […] On crut d’abord qu’une chose qui n’avait pour objet que de faire rire, méritait peu d’attention.
« Maintenant qu'il s'agit de mon seul intérêt, Vous demandez ma mort, j'en accepte l'arrêt, Votre ressentiment choisit la main d'un autre; Je ne méritais pas de mourir de la vôtre, On ne me verra point en repousser les coups: Je dois trop de respect à qui combat pour vous, Et ravi de penser que c'est de vous qu'ils viennent, Puisque c'est votre honneur que ses armes soutiennent, Je vais lui présenter mon estomac ouvert, Adorant en sa main la vôtre qui me perd. » En vérité, peut-on pousser la profanation plus avant, et le faire en même temps d'une manière qui plaise davantage et qui soit plus dangereuse. […] Rodrigue n'obtiendrait pas le rang qu'il a dans la Comédie s'il ne l'eût mérité par deux duels, en tuant le Comte, et en désarmant Don Sanche: et si l'histoire le considère davantage par le nom de Cid, et par ses exploits contre les Mores; la Comédie l'estime beaucoup plus par sa passion pour Chimène et par ses deux combats particuliers.
5°, Enfin il faut conclure que l’Auteur de la Lettre a mérité les censures de l’Eglise, et qu’il ne peut être excusé d’une très grande faute. […] Gardons-nous d’irriter ce perfide ennemi, Dans le cœur le plus froid il ne dort qu’à demi ; Et périsse notre art, que nos lyres se taisent, Si c’est à l’amour seul que les hommes se plaisent. » Mais en voilà bien assez pour montrer à quoi aboutit tout ce qu’on apprend aux spectacles, et pour faire rougir le prétendu Théologien, qui mérité si justement ces reproches de l’Ecriture Isaïe 5. 20.
Nous redoublons de respect & de soumission, lorsque l’Etre suprême parle de lui-même, de sa nature, de ses qualités & de ses attributs ; puisque nous savons qu’un Dieu, à tous égards compréhensible aux hommes, cesseroit par cela même d’être Dieu, & ne pourroit mériter nos hommages.
Avouons néanmoins qu’il est plusieurs Auteurs qui ne méritent point ces reproches, & dont même les ouvrages ont été goûtés.
Tous les employés du gouvernement qui sont l’organe des lois et les délégués du prince, doivent sans doute donner eux-mêmes les marques du plus profond respect pour la religion, et témoigner de la vénération pour les ministres du culte, lorsque ceux-ci sont pénétrés de la majesté de leurs fonctions et qu’ils méritent l’estime de leurs ouailles, par leur conduite sage et éclairée : mais lorsque ces derniers s’écartent de leurs devoirs, lorsqu’ils commettent des délits et lorsqu’ils troublent l’ordre social par des actes de fanatisme, il faut que les agents du ministère public, aient le sentiment de la dignité du poste qui leur est confié ; il faut qu’ils ne s’en laissent point imposer par le crédit du clergé, ni se laisser effrayer par l’ascendant que les prêtres n’usurpent que trop souvent sur le gouvernement ; et enfin ne pas courber honteusement la tête, sous le joug de la secte ultramontaine, si puissante et si menaçante, qui, aujourd’hui, sème de toute part, la division, le trouble et le désordre.
La vraie Philosophie ne consiste point à fouler aux pieds la gloire, et encore moins à le dire, mais à n’en pas faire dépendre son bonheur, même en tâchant de la mériter. […] Comment n’avez-vous pas senti, que si ceux qui représentent nos pièces méritent d’être déshonorés, ceux qui les composent mériteraient aussi de l’être ; et qu’ainsi en élevant les uns et en avilissant les autres, nous avons été tout à la fois bien inconséquents et bien barbares ? […] Je suis, avec tout le respect que méritent votre vertu et vos talents, et avec plus de vérité que le Philinte de Molière, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur, d’Alembert.
Mais le danger de nos Spectacles est le moindre des reproches qu’ils méritent : on n’y voit que scandales affreux : on y dégrade absolument la nature de l’homme : on y substitue la convoitise à la raison : on y franchit toutes les barrières qui nous séparent des bêtes. […] Tels sont les préparatifs du Poète pour prévenir les Dames en sa faveur ; tels sont ensuite les éloges qu’il leur destine pour mériter leur approbation ; persuadé apparemment de la délicatesse de leur goût ; mais des Auteurs de cette espèce ont-ils la moindre notion de l’honnêteté ? […] Mais supposé, reprend Eschyle, que vous eussiez corrompu votre siècle ; et que d’une nation vertueuse et pleine de courage vous en eussiez fait une république de lâches et de voluptueux : que mériteriez-vous en ce cas ? Ici l’Arbitre interrompt les parties, et dit : Ce qu’il mériterait ?
« Je sçais que les Monasteres, par leur inconduite, ont souvent mérité des réformes. […] Un homme qui vit dans un cloître, comme il est obligé d’y vivre, ne peut qu’exciter l’estime, & mériter l’attachement des gens de bien. » Ce n’est donc pas à une mauvaise intention des Ecclésiastiques qu’il faut absolument attribuer la difficulté que Charlemagne eut à faire adopter généralement la langue Tudesque qui fut si long-temps celle de la Cour. […] Cette profession de Trouveres, Jongleurs ou Ménestriers essuyoit de temps en temps le mépris qu’elle méritoit. […] Duclos 45, les Jongleurs ou Ménestriers étoient en assez grand nombre pour mériter un article particulier dans un tarif que ce Prince fit faire pour régler les droits de péage à l’entrée de Paris. […] Les représentations qui se faisoient par les Enfans sans souci, rue des Mathurins, à l’Hôtel de Cluny, parvinrent à mériter d’être défendues par Arrêt du Parlement de Paris, du 6 Octobre 1584.
Si, en parlant des duellistes, on les qualifiait, comme ils le méritent, de fous et de furieux ; si l’idole fantastique qu’ils appellent l’honneur n’était représentée que comme une chimère et une extravagance, si on avait soin de ne peindre la vengeance que sous les couleurs d’une action lâche et cruelle, nul doute que l’on n’accoutumât les hommes à moins de susceptibilité ; mais ce qui contribue à exaspérer les esprits et à les rendre enclins à la vengeance, c’est l’opinion accréditée qu’il y a de la lâcheté à supporter un affront. […] Heureux, alors, heureux ceux qui auront su être sages à temps, qui, renonçant à des plaisirs captieux et funestes pendant ce court passage qu’on appelle la vie, auront persévéré, avec l’aide de Dieu, dans l’accomplissement des divers devoirs qui leur ont été assignés, qui n’auront cessé de rendre à l’auteur de tout bien de dignes et pieuses actions de grâces pour les bénédictions non méritées que, dans sa bonté paternelle, il a daigné répandre sur eux !
Alors bien loin de mériter du blâme pour avoir fait une Comédie sur un sujet déjà traité, ils auroient la gloire au-contraire d’avoir su terrasser le vice avec des armes qui avoient été inutiles entre les mains d’un autre.
Indépendamment du desir de vous soumettre ma conduite & de mériter votre approbation, votre appui m’est nécessaire dans le parti indispensable que j’ai pris, & je viens le réclamer avec toute la confiance que votre amitié pour moi m’a toujours inspirée.
Du reste, ce n’est pas au théâtre à m’en faire un crime ; la satire est son aliment, la plaisanterie est son langage ; et plût à Dieu qu’il respectât toujours assez la vérité et la décence, pour ne pas mériter la plus rigoureuse censure par sa malignité et ses bouffonneries, et donner à tous ceux qui le fréquentent, un ton de causticité et de frivolité, dont on ne se corrige presque jamais !
La Coquetterie de Célimène est punie par la honte et par l’abandon de ses Amants : et le Misanthrope de son côté a sa bonne part de la punition que méritait son imprudence de s’être attaché à Célimène par prédilection, lui qui haissait tout le genre humain.
Et la raison qu’elle en donne, c’est qu’il n’est pas trop sur si ce sont en effet des biens ou des maux ; que celui qui s’en afflige ne tirera dans la suite aucun fruit de s’être affligé ; que les choses de la vie ne méritent pas même une fort grande attention, & qu’enfin l’affliction est un obstacle à ce qu’il y auroit de plus important à faire dans ces accidens. […] Plus cet homme sera admirable par ses vertus, moins il méritera de tomber dans le malheur : par-conséquent plus son malheur sera grand, plus la Tragédie jettera de trouble dans notre ame. […] Hecube qui après avoir vu périr sa Ville, son Palais, son Mari, ses Enfans, dans le moment même qu’on lui est venu arracher sa fille pour l’immoler, trouve le cadavre du dernier de ses fils qu’elle croyoit avoir sauvé, souffre des maux qu’elle n’a point mérités, & Euripide a excité la Pitié par cette Tragédie qui offre le Spectacle des miseres humaines, accablant un Personnage ordinaire, dont les qualités personnelles n’excitent en nous ni admiration, ni haine. […] Rapin, à ménager leur compassion pour les Sujets qui la méritent, & à voir sans Pitié Clytemnestre égorgée, parce qu’elle a égorgé son mari.
Qu’on se garde bien de mettre un tel homme sur la scène, il est bien éloigné de mériter cet honneur, c’est un Original qui n’existe pas, et qui ne mérite pas d’exister : c’est une chimère métaphysique injurieuse à la nature, c’est un monstre qu’il faudrait étouffer puisqu’incapable de bien et de mal, il serait également insensible à l’un comme à l’autre, qu’il regarderait du même œil la prospérité et le malheur d’autrui et trouverait également ridicule qu’on rît ou qu’on pleurât, par conséquent il ne serait pas plus disposé à soulager les malheureux qu’à participer aux plaisirs des gens contents. […] Je crois fermement qu’il n’est point d’homme qui ne souhaite de mériter d’être comparé à ces modèles par préférence à tous autres. […] Il est facile de se persuader que l’affreux Damien, ni les abominables Jésuites, auteurs de l’attentat contre Sa Majesté Portugaise, ni la Marquise de Tavora, n’auraient jamais eu les idées funestes qui les ont conduits au supplice si justement mérité, s’ils avaient vu souvent représenter les Tragédies de Cinna, de Brutus, de Venise sauvée, de Catilina, et de La Mort de César z. […] On compatit avec raison au malheur d’un brave Cavalier puisque ce n’est point sa vengeance personnelle qu’il a entreprise mais celle de son père, et que cette vengeance, toute légitime qu’elle est, le rend malheureux ; on déteste la cruauté du point d’honneur qui lui a fait perdre sa maîtresse dont il est si digne et qu’il est sur le point d’épouser, et l’on est ravi que sa valeur et sa vertu lui méritent l’honneur de voir son Roi s’intéresser au succès de son Amour, et qu’à force de belles actions, il justifie le penchant de Chimène pour le meurtrier de son père : voilà ce qui intéresse et ce qu’on applaudit dans la pièce ; c’est parce que Rodrigue a toutes les vertus, qu’on lui pardonne une vengeance qu’il ne prend que malgré lui, et non pas parce qu’il a fait un beau coup d’épée, et que les Français les aiment trop, comme on présume que vous le croyez.
Un événement aussi heureux, et qui doit faire époque dans les annales de la religion, et dans celles de l’état, lui méritera sans doute l’hommage éternel de la reconnaissance publique. […] Sous les rapports qui les lient au corps social, sans doute, comme tous les autres citoyens, ils méritent des égards. […] Certes, je ne refuserai point à beaucoup de ces productions le tribut d’éloges qu’elles peuvent mériter sous le rapport du bon comique ; mais je dirai, avec les hommes sensés et qui tiennent aux principes d’un gouvernement sage, qu’elles sont toutes détestables, en les considérant dans leur moralité. […] L’amour-propre, douloureusement blessé, crie à l’injustice, à la calomnie ; mais l’homme sensé rit de ces vaines clameurs, et l’auteur qui veut en mériter le nom et la gloire, écoute avec reconnaissance, et se corrige avec empressement ou docilité. […] Pour remplacer, d’ailleurs, ces pièces équivoques ou licencieuses, que le bon goût et l’honnêteté réprouvent, n’avons-nous pas un grand nombre d’ouvrages excellents, mais que nos artistes dramatiques négligent avec un dédain si peu mérité ?
L’ignorance leur donna le nom de Comédiens, parcequ’ils parurent dans un temps et; dans des pays où ceux qui auroient pu mériter ce titre comme successeurs et; émulateurs de ceux que la Gréce avoit honorés, ne se rencontroient plus. […] Après avoir prouvé qu’on seroit porté à les considerer, il est question de faire voir, s’ils pourroient mériter cette considération. […] Toute une ville a les yeux ouverts sur elle, et; l’on assure son deshonneur avant qu’elle ait encore mérité qu’on l’en soupçonne. […] Vous sentiez bien que vous le méritiez. […] Ce trait de modestie ne s’accorde pas avec tous les éloges que vous croyez mériter et; que vous vous prodiguez.
La réponse de Bossuet à Louis XIV qui lui demandait son sentiment sur les spectacles, est courte, décisive et pleine de sens : « Sire, les Spectacles ont pour eux de grands exemples ; mais ils ont contre eux des raisons invincibles. » Les maximes et les réflexions de ce grand Homme sur le même sujet, ne méritent pas moins d’être approfondies. […] Quelle croyance méritent-elles donc, quand elles assurent que les Spectacles ne font aucun tort à leur vertu ? […] Après avoir apprécié, dans la raison, ce phosphore qu’on nomme l’esprit, ce rien qu’on appelle la renommée, ce moment qu’on nomme la vie ; qu’il interroge la Religion qui doit lui parler comme à moi ; qu’il contemple fixément la Mort ; qu’il regarde au-delà, et qu’il me juge… Le temps vole, la nuit s’avance, le rêve va finir : pourquoi perdre à douter ou à délibérer, le seul instant qui nous est laissé pour croire et pour mériter ?
D’abord si l’on observe sans prévention le moyen dont l’auteur se sert pour réprimer l’avarice et l’usure, on voit avec peine qu’il met en spectacle, devant les enfants comme devant leurs parents, le fils d’un avare qui manque de respect à son père, qui l’insulte cent fois, tâche de lui attirer le mépris et la risée publique, le vole, le goguenarde et se rit de sa malédiction, de manière à mériter l’approbation des spectateurs ; on voit que la fille même manque à son père et s’en moque avec autant de succès dans cette pièce. […] La révolution qui a ruiné tant d’honnêtes gens fournit nombre d’exemples d’une pareille conduite qui est naturelle, qui a été celle de beaucoup d’émigrés élevés dans l’aisance, et qui doit être imitée par tous les malheureux faits pour exciter l’intérêt des particuliers et mériter des applaudissements et l’estime publique. […] C’était une faction d’étourdis, de libertins, de femmes perdues ou insensées, qui croyaient gouverner la société lorsqu’ils en sapaient les fondements et préparaient des renversements, qui condamnaient les autres au ridicule quand ils ne méritaient eux-mêmes que le mépris.
Il faut même convenir que Louis XIV a fait de grandes choses, & le méritoit à bien des égards. […] Qu’on ouvre les histoires, il n’en est point où ces sobriquets ne se trouvent à tout moment, ils sont communs à la Cour comme chez le peuple, & ne signifient pas grand chose, ainsi que les statues, les médailles, les inscriptions, les dédicaces des livres, les piéces de poësies, monumens de la bassesse des uns, & de la vanité des autres, ne prouvent pas plus pour le mérite superieur des uns, que le silence pour la médiocrité des autres ; il y a incomparablement plus des grands hommes qui ont mérité des titres, sans en avoir obtenu, qu’il n’y en a qui en ont obtenu sans l’avoir mérité.
Le Mercure fait l’analise & la justification de la mere jalouse, du sieur Barthe, avec tant d’affectation & de zèle, qu’on ne peut guere douter que ce ne soit l’ouvrage de son auteur, cette comédie méritoit de réussir, elle est pleine d’esprit & de vérité, & très bien faite ; elle échoua pourtant, tandis que dans le même tems Azor & Zemire, piéce très médiocre, malgré les deux Z. […] qui sont si fort à la mode, eût un grand succès qu’elle ne méritoit pas. […] L’infidélité partout condamnée, n’est qu’un jeu au théatre, un honneur dans Amphitrion, un tour d’adresse dans George Dandin, par-tout un goût pardonnable : le chagrin des maris trompés, leur vigilance, & leur zèle un vrai ridicule ; le grand Moliere en a été la victime, & le modéle ; il n’a pû vivre avec sa femme, malgré les plus basses satisfactions, & il le méritoit aussi peu qu’elle, quoiqu’à tous égards actrice complette.
La Réligion corrigea Racine de l’ambition comme du théatre, il en mérita mieux l’estime de la Cour & du public. […] L’Académie a d’ailleurs des Evêques & même des Archevêques, comme celui de Toulouse, (Lomenie,) plus ancien que celui d’Aix, celui-ci l’emporte-t-il donc sur la Religion de son confrere, jusqu’à mériter ce sur-tout en sa présence ? […] Outre ce travail dont la Religion, les mœurs & son caractere d’Ecclesiastique auroient dispensé l’Abbé italien, il a joint à ce Poëme tout ce qu’il a pu déterrer des autres œuvres de ce Poëte libertin pour en faire un Recueil complet, & il les a enrichis des notes de sa façon, comme si un tas d’extravagance méritoit un commentaire.
On va rapporter comment, depuis la naissance du Christianisme jusqu’au tems des derniers Conciles, elle les a justement méritées. […] Cette nouvelle Comédie ne méritoit pas moins toute l’indignation de l’Eglise.
Les beaux esprits travaillèrent sur ce riche fonds : Sophocle, Eurypide, Aristophane, &c. y prodiguèrent les efforts d’un génie qui méritoit d’être mieux employé. […] Un peuple entier dont le mauvais gouvernement autorisoit ces infames licences, méritoit bien de devenir l’esclave des Romains, & de l’être aujourd’hui des Turcs.
Je confesse que l’artifice, la vanité, le despotisme, ont un peu altéré, dans ces souveraines, l’innocence de leur domination ; mais nous n’aurions pas ce reproche à leur faire, si nous nous étions conduits avec elles de façon à ne pas mériter nous-mêmes leurs reproches : l’amour n’a pas suffi pour nous rendre heureux ; le plaisir nous a rendu ingrats, la douceur nous a rendu téméraires ; nous avons voulu régner à notre tour ; ont-elles dû consentir à recevoir des fers ? […] Puissiez-vous trouver une amie qui soit assez jalouse de votre estime, pour vouloir que vous méritiez celle de son sexe, par un désaveu de vos outrages !
Il n’est donc pas vrai, comme on va le prouver, que les Pères dans les premiers siècles, en condamnant les Spectacles, n’ont eu en vue que l’idolâtrie dont ces premiers siècles étaient souillés ; ou qu’ils ont supposé qu’ils ne méritaient d’être condamnés, que parce qu’il y avait toujours beaucoup d’impuretés et de dissolutions. […] Troisièmement, il dit19 que les spectacles méritent d’être condamnés, parce qu’ils sont la pompe du diable, à laquelle nous avons renoncé par le baptême. […] » Il les avait condamnés auparavant en général, quand dans le même endroit il avait dit72 : « Ces Spectacles publics doivent être abolis, parce qu’ils irritent beaucoup les vices et qu’ils sont très propres à corrompre les esprits, et bien loin de contribuer à nous faire mériter la vie bienheureuse, ils y nuisent beaucoup. […] En effet si l’on considère les sujets ordinaires des Comédies, et les circonstances qui les accompagnent, elles méritent d’être condamnées par l’une ou par l’autre de ces raisons. […] Dans la pensée de Saint Chrysostome, ceux qui louent les Comédiens, sont censés les engager à faire leur exercice, et par là ils se rendent dignes du supplice que les Comédiens méritent ; de même ceux qui les autorisent par leur présence sont complices, et sont la cause80, poursuit ce Père, de ce qui se dit et de ce qui se fait dans ces Spectacles.
C’est justement le cas où vous vous trouvez, Monsieur : il falloit examiner par vous-même ; on ne voit jamais bien par les yeux des autres ; on ne peut rapporter les choses que selon l’idée qu’on s’en forme, & nos sensations sont toutes différentes : d’ailleurs, il est difficile de trouver un homme désintéressé : enfin vous deviez vous exposer au danger, si vous vouliez remporter une gloire solide & méritée.
Dans le premier cas, il n’y a point d’idées, point de finesse, point d’expression même que l’Auteur, (nous ne parlons que de ceux qui méritent ce titre) n’ait comparées à d’autres, donc il n’ait balancé la force, la douceur & les effets.
Fenelon avoit les mêmes vues ; ainsi les Saints, les Politiques, les Sages ont cru que le Théâtre méritoit une attention particuliere de la part du gouvernement.
Il n’est point de roman plus connu, plus lu, plus estimé ; &, si de pareils ouvrages pouvoient le mériter, il n’en est point qui le mérite davantage.
Après avoir retracé l’état des comédiens chez les anciens, M. d’Hénin considère successivement leur existence aux trois âges de l’art dramatique ; sous la première et la second race de nos rois, il voit les bateleurs ou histrions qui avaient succédé à ces acteurs du cirque, flétris chez les Romains, mériter, par leurs jeux obscènes et leurs farces grossières, les censures de l’Eglise et les châtiments du bras séculier.
On ne réussit point à rendre une Piéce sans mériter un applaudissement : on n’assiste point au Spectacle sans y prendre plaisir. […] Enfin la précision la plus scrupuleuse en tout, puisqu’il ne s’agit pas seulement de mériter, à l’exemple toute autre Piéce Académique, le suffrage d’une portion choisie ; mais d’enlever la voix & l’applaudissement unanime d’un Public universel. […] Les choses importantes ont cela de particulier, qu’en attirant nos soins elles sçavent les mériter : on le sent d’avance par l’espéce de feu & d’intérêt avec lequel on s’y attache ; au lieu qu’en fait de riens, de bagatelles, fussent-elles même d’un agrément sensible, on n’en a pas plûtôt ris, qu’on les oublie : eh pourquoi ? […] Rendons justice aux Spectacles ; payons aux Acteurs le tribut d’estime & de considération qu’on leur doit : on ne peut priver les uns du crédit qu’ils méritent, sans faire un mal réel, ni sans absurdité, jetter une notte d’infamie sur les autres, qu’un talent singulier distingue d’ailleurs & préconise.
Ainsi l’emploi des Comédiens établi pour donner aux hommes une recréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérité d’être défendu, et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération, c’est-à-dire qu’ils ne disent ou ne fassent rien d’illicite ; qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. […] : saint Cyprien cité par le même saint Augustin, saint Grégoire, en un mot tous les Saints Pères ont vivement déclamé contre le luxe et contre la richesse des habits ; tantôt intimidant les Chrétiens par l’exemple du mauvais Riche, tantôt les menaçant des Anathèmes prononcés par saint Paul, et tantôt les excitant à suivre l’exemple du grand Jean Baptiste, qui par l’austérité de sa vie a mérité tant de louanges de la bouche même du Sauveur. […] que Marier sœur d’Aaron dansa au son des tambours, et qu’elle mérita même par cette action ? […] éloquentes qui lui attiraient toujours une foule d’Auditeurs, qu’après s’être un peu relâché l’esprit la Campagne, il revenait rendre aux Martyrs les honneurs qu’ils méritaient.
Un Ouvrage parvenu à six éditions, & comblé de tant d’éloges, méritera toujours de la considération. […] Mensonges séducteurs, pompeuses bagatelles, Méritiez-vous d’user nos plumes les plus belles ? […] Et la multiplicité des Editions en est une preuve plus décisive encore, que les justes témoignages qu’il vous a mérités. […] Elles serviront de frein aux Gens de Lettres, si l’on ne peut mériter d’y être admis que par des Ouvrages utiles & des mœurs irreprochables. […] Mais est-ce une injure, qu’une punition méritée ?
Rodrigue n’obtiendroit pas le rang qu’il a dans le Drame, s’il ne l’eût mérité par deux duels, en tuant le Comte, & en désarmant Dom Sanche. […] Mais quelque mépris qu’elle méritoit, il y eut un homme de Lettres (M. […] Son Discours de réception y reçut les applaudissemens qu’il méritoit. […] Les Financiers qui exercent leur état avec probité, méritent de la considération. […] Cet Ouvrage n’auroit mérité que des éloges, si l’Auteur avoit été aussi exact sur la fidélité due aux Rois, que sur les Théatres publics.
Méritons-nous que Dieu nous continue ses faveurs ; puisqu’il n’est pas un de ses bienfaits, dont nous ne fassions des armes pour le combattre ? […] Alphonse Roi d’Aragon, qui a mérité le nom de Sage ne mettait point de différence entre un fol et un danseur, parce que l’un et l’autre fait des actions de folie, il ne les distinguait point, si ce n’était que le Danseur ne l’est que pour le temps qu’il danse, l’autre l’est pour toujours : On leur pourrait donner un troisième, qui est l’ivrogne : car qu’est-ce que l’ivresse ? […] Ces Messieurs jugèrent très prudemment, que la jeunesse n’a déjà que trop de chaleurs au-dedans pour l’impureté, sans lui présenter au-dehors de nouvelles flammes pour la brûler, et que quand un pareil ouvrage eût été tolérable sortant de la main d’un Poète profane, il méritait d’être mis au feu venant de celle d’un Evêque. […] Thomas, tirées de deux solennités honteuses, qui se pratiquaient parmi les Païens, et qui méritaient d’être en abomination. […] Menedemus y perdit la tête, comme il avait mérité.
Les Drames tragiques, outre le reproche qu’on leur fait d’être dangereux par l’éveil des passions tumultueuses qui, sans eux, resteraient assoupies*, ont peut-être jusqu’à présent mérité celui de n’être que d’une utilité bornée, en ne représentant que des actions hors de la portée des Spectateurs. […] Il y aura des recompenses pour-tous les degrés, & l’on ne sera admis à paraître sur le Théâtre, qu’après avoir mérité tous les prix du genre que l’on aura choisi* [J] [J]. […] qu’on n’applaudisse presque jamais le bon Acteur que lorsqu’il commence à cesser de le mériter ! […] Ceux ou celles qui auraient violé sur le Théâtre quelqu’une des règles de la décence, & manqué à l’honnêteté publique, outre la punition corporelle qui suivrait l’exclusion, seront encore privés de tous les Prix qu’ils pourraient avoir mérités auparavant. […] Quel Spectacle, que celui d’une République entière, assemblée autour d’une Place, d’un Cirque, d’une Carrière, où la Jeunesse s’efforçait de mériter les applaudissemens des Vieillards ?
les hommes ne méritent pas que Dieu jette les yeux sur eux, & c’est pour cela que quand il les regarde, c’est une grace. […] Elle va s’expliquer par la bouche d’un de ses Prêtres, mais si distingué de tous les autres par sa pieté, par son zele, & par sa doctrine, qu’il a mérité d’estre appellé le maître des Evêques. […] pour mériter d’estre un spectacle de gloire à Dieu & à ses Saints dans toute l’éternité bienheureuse.
C’est ce que méritent des foiblesses si ridicules. […] Combien de nos guerriers méritent cet éloge ! […] Dezprez de Boissi a fait paroître en divers temps plusieurs lettres contre les spectacles, qui ont été très bien reçues, & le méritent.
Que faut-il de plus pour faire mériter les couronnes académiques, & être proposé à la postérité comme l’un des plus grands hommes dont l’Empire François se glorifie ? […] Mais en vérité il y auroit trop à faire & trop peu à gagner, les corrections feroient un volume plus gros que les œuvres, & les trois quarts de ses pieces ne méritent pas d’être corrigées. […] Ceux qui avoient mérité d’y être admis par leurs vertus & leurs victoires, y passoient une vie à jamais heureuse dans les jeux, les repas, les plaisirs, la chasse, les exercices militaires, selon les idées & le goût de la nation.
Cette Princesse conçoit un amour violent pour Hippolyte, fils de Thésée, son mari : Après bien des combats, elle prend enfin la résolution de découvrir à son Amant une flamme si criminelle : Ce jeune homme, plein de vertu, bien loin de répondre à cet amour incestueux, est épouvanté d’une déclaration si peu attendue : L’amour de Phèdre se change en fureur, et dans la crainte d’être prévenue, elle se hâte d’accuser son Amant, et se résout à le perdre par une calomnie horrible ; enfin elle se livre toute entière à son désespoir, et se donne à elle-même la mort qu’elle n’avait que trop méritée. […] Quoique ce Roi barbare eût bien mérité ce cruel traitement, cependant ce triste spectacle diminue la douleur, que les infortunes d’Hécube avaient causée. […] Qu’il ne choisisse pas un homme vicieux pour le Héros de sa pièce ; car l’on n’est que médiocrement touché de voir un méchant homme tomber dans de grands malheurs, qu’il n’a que trop mérités par ses crimes ; ou si la fortune le favorise, on sent un secret dépit de voir le vice récompensé par de continuelles prospérités.
Telle fut d’abord la comédie nouvelle des Moissonneurs, une parodie licencieuse du livre de Ruth, de l’histoire de Boos, qui mérita la censure d’un grand Archevêque. […] Ils le méritent autant que leurs pieces.
Les Poètes qui ont retranché Créon de cette Tragedie n’ont pas senti de quelle importance était ce personnage, sans lequel ils ne peuvent suivre la maxime généralement embrassée et établie par les premiers Maîtres de l’art : ils prétendent, ces Maîtres (mais en ce point je ne sais si leur avis est bien sûr) ils prétendent, dis-je ; que lorsque le Héros de la Pièce doit succomber à une infortune qu’il n’a pas méritée, il faut adroitement mettre des bornes à la compassion des Spectateurs, en la diminuant par quelque trait qui donnent atteinte ou à la vertu, ou au caractère de ce personnage. […] Si Britannicus meurt, quoi qu’innocent ; c’est pour servir au caractère de Néron, et le faire détester davantage : Si Géta est assassiné, sans l’avoir mérité ; c’est pour mieux peindre la cruauté de son frère : si Hyppolite périt ; c’est pour charger le crime de Phèdre : ainsi ce n’est pas sur les personnages qui meurent que tombe ce qu’on appelle la catastrophe ; mais sur ceux qui commencent et qui conduisent l’action à une bonne ou à une mauvaise fin, et qui excitent le plaisir ou l’indignation des Spectateurs suivant les circonstances du sujet.
L’envie de mériter les applaudissemens d’une foule de débauchés, l’emporta sur la vertu, & l’a banni des Pièces. […] Mais s’ils sont vertueux, ils la méritent sans contredit, pourquoi leur vouloir ravir l’unique salaire des ames vertueuses ? […] Cette Pièce mérita à l’Auteur une Pension du Roi, de mille liv. […] J’en ai connu un dont le profond savoir a mérité la confiance du Monarque des Lys, maintenant Ambassadeur auprès d’une illustre République. […] Les Spectacles y sont aimés, & les Acteurs estimés lors qu’ils le méritent, & cela bon ou mauvais.
Il me semble que le mot Opéra est assez usité parmi nous, pour mériter d’avoir un pluriel.
Ils reprenaient avec une entière liberté, dit Horace, tous ceux qui méritaient d’être notés pour leurs malices, leurs rapines, leurs débauches, et leurs autres crimes.
Des visages fardés, des gorges découvertes méritent bien plus d’être chassées du Temple, à coups de fouet, que des marchands de colombes pour le Sacrifice ; ils ne vendent rien moins que des colombes & ce n’est pas pour le Sacrifice qu’on étale cette infâme marchandise, & qu’on fait ce marché honteux. Henri Henriques, Portugais, d’abord Jésuite, & ensuite Dominiquain, enfin redèvenu Jesuite, a composé une Somme Théologique, éloignée des deux excès, du rélâchement & de la sévérité ; c’est un Casuiste judicieux, méthodique, clair & précis, habile Canoniste : il parle, L. 8, C. 56, de ceux à qui on doit réfuser, même publiquement, la Communion, il décide comme tout le monde, qu’il faut la réfuser aux pécheurs publics, selon ces paroles de l’Evangile : ne donnez pas les choses saintes aux chiens ; il distingue les différentes especes de notorieté, & de connoissance personnelle, qu’on peut avoir du crime, & donne des exemples de plusieurs sortes de pécheurs publics, qui ne méritent pas de communier ; la plupart ne sont pas l’objet de cet ouvrage.
Une Actrice, une Dame, ne peut s’offenser de l’agréable nom de Bergeronnete, qui peint le plaisir de la vie pastorale ; & les petits poliçons qui portent la queue de Madame méritent bien celui de Hochequeue. […] Ce sont là des corps de maître, qui lui méritent les bonnes graces de Madame ; mais si c’est un maladroit, un négligent qui ne sache pas la mettre en œuvre, on lui dit ce que le grand Moliere par un coup de génie lui fait dire dans une scene : Allons petit garçon, qu’on prenne ma queue, qu’on la porte noblement & avec esprit, sans quoi vous aurez le fouet.
La jeune Sara avoit épousé successivement sept maris qui tous libertins, & ne cherchant dans le mariage qu’à satisfaire leur passion, avoient mérité d’être mis à mort le jour de leurs noces par le démon Asmodée. […] On peut sans doute s’y sanctifier, il y eut toûjours des mariages agréables à Dieu, il voulut même que la plus sainte des créatures (sa mère) fût mariée ; mais on ne sauroit trop dire que les plus saints motifs y doivent conduire, la vocation du ciel le décider, les bonnes œuvres y mériter la bénédiction de Dieu, & les vertus y régner.
Ils abusèrent bientôt de son excessive indulgence, ils jouèrent une pièce intitulée Sottise, et qui à tous égards en méritait le nom. […] Voici cet arrêt si bien mérité, qui fut imprimé par ordre du Parlement, publié et affiché partout, qu’on trouve dans les gazettes, notamment celle de Hollande (art. de Paris.
Que de blessures, que de morts trop méritées ! […] Non : tout le monde leur donne ce nom ; ils ne le méritent que trop.
Le sieur Patte dans ses Monuments est plus excusable en confondant ainsi les grands hommes, parce qu'il n'envisage que le mérite littéraire, qui, sans mériter l'apothéose, peut être distingué dans Pétronne, Ovide, l'Arétin, Boccace, quoique en vérité Bossuet et Molière, Fénelon et Quinault, Pascal et Racine, Arnaud et Corneille, sont peu faits pour figurer ensemble. […] Le monde fournit abondamment à l'un et à l'autre ; ses sottises méritent tous nos ris, ses crimes toutes nos larmes.
Parmi les Maisons souveraines, dit-il, celle de Médicis à Florence est une de celles qui ont plus mérité du genre humain (si par mériter on entend corrompre les mœurs) : il faut pourtant en oublier les femmes (la plupart en effet étoient dans le goût de leurs maris) ; & parmi ces femmes, notre Catherine & notre Marie, l’une par sa méchanceté, & l’autre par sa foiblesse & son incurie, &c. […] Ses compatriotes l’ont fort loué, & il le méritoit, quoique le patriotisme ait un peu exagéré dans son panégyrique : ce zele est pardonnable.
son succès si bien mérité prouve que vous êtes dans l’erreur.
On ne peut donc point douter qu’un Evêque ne soit dans l’obligation de corriger les vices qu’il remarque dans son troupeau, et principalement de remédier à ceux qui sont publics et scandaleux : et celui qui étant constitué dans cette dignité et dans cette charge, ne reprendrait pas et ne ferait pas ce qui dépendrait de lui pour ôter ces scandales, mériterait plutôt, suivant la pensée de saint Grégoire, d’être appelé « un chien mort, que de porter le nom d’Evêque ».
Cependant le Frère parlant d’elle et l’appelant « la bonne femme », donne occasion à la Suivante de mettre la dernière main à ce ravissant caractère, en lui disant « qu’il n’aurait qu’à l’appeler ainsi devant elle : qu’elle lui dirait bien qu’elle le trouve bon, et qu’elle n’est point d’âge à mériter ce nom ». […] Outre cela, tout le monde demeure d’accord, que ce dépit a cela de particulier et d’original par-dessus ceux qui ont paru jusqu’à présent sur le théâtre, qu’il naît et finit devant les Spectateurs, dans une même Scène, et tout cela aussi vraisemblablement, que faisaient tous ceux qu’on avait vus auparavant, où ces colères amoureuses naissent de quelque tromperie faite par un tiers, ou par le hasard, et la plupart du temps derrière le théâtre ; au lieu qu’ici elles naissent divinement à la vue des Spectateurs, de la délicatesse et de la force de la passion même ; ce qui mériterait de longs commentaires. […] Après cette belle résolution, il fait lever sa fille et lui dit que, « si elle cherche à s’humilier et à se mortifier dans un Couvent, d’autant plus elle a d’aversion pour Panulphe, d’autant plus méritera-t-elle avec lui ». […] Le mari voyant toutes choses changées, suivant le naturel des âmes faibles insulte au misérable Panulphe ; mais son Beau-frère le reprend fortement, « en souhaitant au contraire à ce malheureux qu’il fasse un bon usage de ce revers de fortune ; et qu’au lieu des punitions qu’il mérite, il reçoive du Ciel la grâce d’une véritable pénitence qu’il n’a pas méritée ».
Il n’est donc pas vrai, comme on va le prouver, que les Pères des premiers siècles en condamnant les spectacles, n’ont eu en vue que l’idolâtrie dont leurs siècles étaient souillés ; ou qu’ils ont supposé qu’elle ne méritait d’être condamnée, que parce qu’il y avait toujours beaucoup d’impuretés et de dissolutions. […] » que les spectacles méritent d’être condamnés, parce qu’ils sont la pompe du diable, à laquelle nous avons renoncé par le Baptême. […] » : « Ces spectacles publics doivent être abolis, parce qu’ils irritent beaucoup les vices, et qu’ils sont très propres à corrompre les esprits ; et bien loin de contribuer à nous faire mériter la vie bienheureuse, ils y nuisent beaucoup. […] En effet, si l’on considère les sujets ordinaires des Comédies, et les circonstances qui les accompagnent, elles méritent d’être condamnées par l’une ou par l’autre de ces raisons. […] Dans la pensée de Saint Chrysostome, ceux qui louent les Comédiens sont censés les engager à faire leurs exercices ; et par là ils se rendent dignes du supplice que les Comédiens méritent : de même ceux qui les autorisent par leur présence sont complices, et sont la cause S.
Ce qui a donné lieu à ce proverbe populaire : « Payer en monnaie de singes ou en gambades. » Les troubadours et les ménétriers essuyaient de temps en temps le mépris qu’ils méritaient.
Savez-vous qu’il a fait un grand Ecrit qui a mérité d’être brûlég.
Elle ignore donc qu’il n’est jamais permis de faire le mal par complaisance pour des amis, que le devoir de la charité exige de ne pas faciliter aux autres les occasions de péché, et qu’il suffit de se joindre à ceux qui font le mal pour mériter la même punition, quoique le mal se fût fait sans eux. […] Est-ce la Juive où les beaux sentiments se trouvent du côté des Juifs, et où l’on fait mentir l’histoire pour faire détester le caractère des catholiques ; où travailler le dimanche « c’est bien mériter du Ciel, fuir le vice et la paresse, c’est honorer l’Éternel » ; où l’on voit les intrigues, la haine, la vengeance, le parjure et la rage de l’amour accompagnés de blasphèmes et de malédictions, qui font frémir.
sans qu’aucune considération ait pu faire excepter de cette sévere loi ce prodige du siecle dernier, dont pour faire en deux mots le portrait, on pourroit dire ce que disoit un sage Payen d’un auteur tout semblable : qu’étant presque le seul qui pût mériter d’être vu & d’être écouté sur le théâtre, il étoit, d’autre part, le seul de tous ceux qu’on y voit, qui méritât de n’y jamais paroître : homme, en effet, qui, dans tout autre état que celui où son génie l’avoit jetté, eût été non-seulement l’honneur de sa patrie par la beauté de son esprit, non-seulement l’amour & les délices de la société par la bonté de son cœur, mais un modele de Christianisme même par l’austere probité & l’intégrité de ses mœurs.
Les condamnations anciennes n’ont donc plus aujourd’hui d’objet, & il seroit à propos que l’Eglise levât des anathèmes qui ne sont plus mérités. […] je ne crains point de le dire : si l’Eglise Gallicane est plus sévère sur ce point que quelques autres, c’est que, par un effet de la miséricorde de Dieu, dont nous ne méritons que trop d’être privés, la religion a été jusqu’ici mieux connue, & la morale de Jésus-Christ enseignée avec plus de pureté parmi nous que par-tout ailleurs.
Ses amours avec Heloïse, les lettres galantes, les burlesques avantures étoient de ces événemens des amans de Cithere, qui font rire le public un moment, dont on ne se souvient plus le lendemain, & qui ne méritent pas qu’on s’en souvienne. […] C’est lui même, non dans le cours de ses égaremens, mais depuis qu’il est converti, Prêtre, Réligieux, Abbé, fondateur d’Abbaye, après avoir, par sa mauvaise doctrine & sa causticité, mérité d’être chassé de l’Abbaye de Saint Denis, condamné par un Concile, excommunié par le Pape, qu’il s’avise d’écrire ses avantures, non pour les déplorer, comme Saint Augustin a écrit ses confessions, mais pour entretenir sa passion ; car on n’en fait rien que de lui, & de la savante Climene, qui se le rappelloient mutuellement dans leurs lettres, dans le style qu’on appelle tendre, noble, pathétique, parce qu’il est très-licentieux & très-passionné, le tout mêlé de dévotion ; déreglements des Réligieuses, de passages de l’Ecriture, aussi bien que des poëtes, & sur-tout d’éloges infinis deux-mêmes.
Ils se disent enfans de cette sainte famille, ils n’en sont que les enfans illégitimes qu’elle n’avoue pas, & qui ne méritent que ses larmes, Toute sorte d’odeurs, eaux, pommades, poudre, essences, pâtes y sont proscrites, jusqu’à la poudre des cheveux ; on n’y souffre pas même l’usage du tabac, ni en poudre ni en fumée. […] Le Philosophe Aristippe, Auteur de la secte Cirrenaïque, mettoit sans détour la béatitude dans la volupté sensuelle, bien différent d’Epicure qui la cherchoit dans les plaisirs de l’esprit & de la vertu, ce qui lui a mérité des apologies & des panégyriques.
La sensibilité des personnes intéressées lui avoit donné un éclat momentané qu’elle ne méritoit pas. […] L’Abbé Boileau, homme d’esprit, habile docteur, mais très-singulier, & satyrique comme son frere, a mérité a des titres opposés l’attention du théatre.
Les Académies se sont mises sur le pied de faire l’éloge de chacun de leurs membres, à leur réception & à leur mort ; ce qui nous a valu l’immense recueil d’Eloges de Fontenelle, tous remplis d’esprit & de graces, quoique plusieurs assez peu mérités. […] Nicole, Pascal, Dugué, n’auroient eu, ni mérité la confiance de Voltaire.
Les Saints, les politiques, les sages ont cru qu’il méritoit une attention particuliere du gouvernement. […] Un de ses amans mieux écouté lui en fit une verte réprimande qui tenoit du sermon : Vous mériteriez bien d’être puêché à votre tour, répondit-il en riant, vous la respectez moins que moi.
Q uels éloges n’avez-vous pas mérités, Monsieur lorsque vous voyant veuf, jeune encore, et peu riche, vous avez eu le courage de vous retirer à la campagne pour garantir votre fils, et votre fille de la corruption de la capitale, et vous livret tout entier au soin de leur éducation ! […] Si ces derniers se montroient là passagèrement, s’ils y venoient avec indifférence ou par esprit d’observation, ils ne laisseroient pas de mériter la réprimande qui fut faite à Caton aux jeux de Flore.
Sont-ce les Comédiens par leurs jeux, ou les Saints par leurs prières, qui ont fléchi la divine miséricorde, et nous ont obtenu la grâce, quand nous ne méritions que des châtiments ? […] 8.) de la comédie, bien éloignée sans doute de son temps (au douzième siècle) de l’élégance et de la pompe de la comédie Française, mais qui toujours semblable à elle-même par ses vices et ses dangers, qui en font le caractère, n’a pas mérité seule les anathèmes que la religion et la vertu ont lancés sur elle dans tous les temps.
Il n’avoit donc pas besoin de se munir d’un poignard pour tuer sa fille ; il ne savoit pas qu’elle méritât cet excès de rigueur de sa part.
C’est-à-dire, dans deux états bien différens, par les qualités qu’ils exigent, & par la considération qu’ils méritent.
Vous avez tort, M. de Molière : il fallait que le père fût absolu, qu’il parlât toujours sans que le fils osât lui dire mot, que la religieuse, bien loin de paraître sur un théâtre, fit dans son couvent une pénitence perpétuelle de ses péchés, et cet athée supposé n’en devait point échapper ; ses abominations, toutes feintes qu’elles étaient, méritaient bien pour leur mauvais exemple une punition effective.
Et si les Acteurs des Fables Atellanes ont été si favorablement traités, nous peut-il rester quelque scrupule pour les Comédiens et les Tragédiens, que les Romains tenaient dans un plus haut rang, qu'ils honoraient d'une bien plus grade estime, et que le cours des années n'a pas empêché de passer jusqu'à nous avec les règles de l'art, et les exemples des ouvrages qui les ont rendus si célèbres, et qui leur ont mérité l'affection des Grands, et l'applaudissement des peuples.
On nous montrera bientôt combien toutes ces fêtes de carnaval sont indignes du nom de Chrétien ; travaillons à mériter ces reproches.
on oserait lui dire : C’est pour vous, Seigneur, c’est pour l’amour de vous que je vais aux spectacles ; c’est pour vous obéir que je vais rendre hommage au démon, qui préside à ces assemblées ; ce sera votre esprit qui m’y conduira, ce sera vous qui serez le principe de cette action ; c’est par votre croix que vous me l’avez méritée !
Feignons que Dieu nous veut regarder favorablement, quoiquefk nous ne le méritions pas, voyons s’il le peut. […] Je demanderais volontiers, à tous les puissants et riches de ce monde, de quel crime serait coupable ce serviteur, qui machineraitfo du mal contre son seigneur doux et bénin ; qui dirait des injures à celui qui aurait bien mérité de lui ; et pour la liberté qu’il en aurait reçue, lui rendrait du déshonneur, et le desservirait ? […] Premièrement si Dieu nous exauce par sa miséricorde, (car nous ne vivons jamais si bien, que nous méritions d’être exaucés,) Mais si quelquefois, comme j’ai dit, s’apaisant soi-même, il nous donne des jours paisibles, des revenus abondants, une tranquillité riche en tous biens, et une abondance croissante par-dessus nos désirs ; nous sommes corrompus par une si grande prospérité des biens qui nous viennent, et sommes tellement empirés par une grande insolence de nos mœurs, que nous oublions du tout Dieu et nous-mêmes. […] Le texte donne « quoi ne nous ne le méritions pas » : nous corrigeons une coquille évidente. […] Comprendre : bien que la pauvreté, en survenant, ait coutume d’aider les orphelins qui étaient autrefois prodigues, parce qu’ils ont cessé d’être vicieux en perdant leurs richesses, nous [ne méritons pas d’être soulagés car] nous sommes restés mauvais malgré la perte de notre opulence.
La Décoration est trop peu de chose par rapport à tout le reste pour mériter que je m’arrête à observer que par son rapport & sa convenance avec l’action représentée, elle rend la représentation plus vive & plus animée, qu’elle en lie & en unit toutes les parties, & qu’elle y ajoute un nouvel ornement. […] Je viens d’en indiquer un grand nombre d’une autre espece, & j’y en ajouterois peutêtre de nouveaux, si la matiere méritoit d’être encore plus approfondie, & si je n’avois à me reprocher de m’en être déja trop occupé. […] Il accable Cinna de reproches trop mérités ; il lui fait grace ensuite par une grandeur d’ame & une clémence inouies.
N’avez-vous pas lu dans Cahusac et Noverre que Socrate dansait aux bals de cérémonie d’Athènes, et que Platon mérita le blâme des philosophes pour avoir refusé de danser à un bal que donnait un roi de Syracuse ?
Un Gentilhomme a pu faire, sur le Théatre de Londres, sans être Comédien de profession, le rôle d’Orosmane ; mais s’il méritoit de la considération, c’est qu’il jouoit un plus beau rôle dans la Société.
Il n’y a qu’un comédien qui puisse s’élever contre une condamnation si juste & si méritée.
Que les ouvriers & les marchands qui font métier de faire & de vendre des masques tels qu’on les porte au carnaval, exercent une profession mauvaise par elle-même ; & par conséquent qu’ils sont obligés d’y renoncer, s’ils veulent mériter la grace de l’absolution, puisqu’ils donnent occasion au prochain d’offenser Dieu.
Entrez, Mademoiselle, dans le parti de la vérité, vous mériterez l’estime des honnêtes gens, & la mienne en particulier.
Habillé simplement, même grossierement, sobre, frugal, se nourrissant des viandes les plus communes, ne buvant presque point de vin, dormant peu, le plus souvent sur la dure, toujours à cheval, faisant sans s’arrêter, les plus longues courses, s’exposant comme un simple soldat aux plus grands dangers, partageant les travaux, les fatigues, la disette, sérieux, parlant peu, observant & faisant observer la plus rigide discipline : il méritoit les victoires qu’il achetoit si cherement.
Je renonce aux maximes de ce monde trompeur : je déteste ses Loix : je ne veux point de commerce avec un Peuple qui vous méconnoît : j’ai en horreur les fausses Divinités qu’il respecte : les Idoles qu’il adore ne sont point des Dieux comme le nôtre : ils sont l’ouvrage de ses mains ; vous seul, ô mon Sauveur, mérités qu’on vous aime, qu’on vous serve, qu’on vous adore ; & les Loix corrompuës de Babilone n’ont rien de commun avec les saintes Loix de Jerusalem.
J'en trouve deux principales qui méritent d'être examinées, et qui m'obligent à reprendre cette matière de plus haut.
C’est aussi cet esprit de société, répandu en torrent, ou sans mesure ni ménagement, qui, de l’aveu ingénu du plus éloquent panégyriste de Molière, a produit l’abus de la société et de la philosophie, qui est cause que la jeunesse a perdu toute morale à quinze ans, et toute sensibilité à vingt ; qui fait aussi qu’après avoir perdu l’honneur, on peut aujourd’hui le recouvrer rentrer dans cette île, du temps de Molière escarpée et sans bords, c’est-à-dire, jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez de plus que, malgré les cent cinquante mille pièces de théâtre environ qui nous ont passé sur le corps, ou plutôt sur l’âme, depuis la restauration des lettres, pour nous perfectionner, nous nous sommes toujours détériorés de plus en plus ; vous verrez que les rares petits coins de la terre civilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus, sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni théâtre, ni comédie, ni beaucoup des gens qu’ils perfectionnent dans les villes ; et vous en inférerez que pour mettre le comble à la dépravation, surtout aujourd’hui que les hommes corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l’anglomanie en Angleterre, il ne manquerait plus que de livrer de même à la justice précipitée du public malin, qui a besoin de rire, qui ne se rassemble que pour cela, à ce tribunal confus, incohérent et enthousiaste, composé de toutes sortes de gens, qui tient ses assises dans toutes sortes de lieux, qui passe en sections du théâtre dans les salons et dans les réduits, sur les places publiques et aux coins des rues, où il délibère d’après ses passions discordantes, propres on empruntées, qui dénature on change les actes d’accusation, qui juge cent fois in idem, dont la jurisprudence est incertaine et si versatile qu’il désavoue habituellement ses jugements, lesquels, en effet, sont cassés en grande partie, et souvent, après des années de la plus cruelle exécution, quelquefois dans un autre siècle, par le public mieux éclairé, sage et impartial, dont les arrêts méritent seulement alors toute confiance et respect ; il ne manquerait plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux tartufes de religion, de mœurs, de bienfaisance, etc., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Je renouvelle aujourd’hui ce vœu que j’ai déjà formé, pour que les hommages qui vous sont dûs vous accompagnent jusqu’au-delà du tombeau ; qu’il soit fait une distinction nationale entre la mémoire d’un homme vil qui a passé sa vie à déshonorer sa profession, autant qu’il fut en lui, à tromper, à affliger ses concitoyens, dont il a mérité le mépris et la malédiction, et la mémoire de l’homme probe et bienfaisant qui emporte avec lui la bénédiction, les regrets et les larmes de ceux qui l’ont connu ; et que le nom chéri de ce bon citoyen soit proclamé et célébré ; que ses restes vénérables soient conduits au dernier asile par un père de la patrie, entourés des honnêtes gens dont il s’est fait aimer, des infortunés qu’il a secourus et qui pleurent sa perte !
Plusieurs Chevaliers s’en sont honneur, quelques Dames, il est vrai, ont refusé de faire leur cour : ce sont des hiboux qui ne méritent pas d’y être admises ; le grand nombre va de bonne grace admirer, étudier, se former à cette école. […] Il y prit goût, non pour des pieces régulieres, & bien faires, dont il n’étoit pas capable de sentir les beautés ; mais pour des farces & des mascarades dignes de la barbarie de ses peuples ; il avoit à sa cour un vieux fou, nommé Jotof, qui lui avoit appris à écrire, & s’imaginoit avoir mérité, par ce service, les plus importantes dignités.
Le Comte Campi a beaucoup étudié le Théatre françois ; &, à l’exemple de Corneille, a mis à la tête de ses pieces des observations sur la tragédie, qui annoncent un homme d’esprit & de goût : mais son patriotisme le trahit, il prodigue des éloges au grand nombre de dramatiques italiens qui le méritent peu. […] Son mauvais goût éclate dans le choix & l’assemblage des hommes les plus inégaux en mérite, qui composoient son Bureau poétique & son Académie naissante ; Boisrobert, Colletet, Létoile, Rotrou & Corneille, qu’il ne fit pas même entrer dans son Académie, quoiqu’ils le méritassent mieux que les autres.
C’est un des objets qui méritent le plus la sévérité de la police. […] Les ballets méritent quelque attention.
Ses ouvrages méritent une analyse. […] On peut y ajouter une autorité d’un autre genre, que l’élévation du rang & l’éminente piété ne rendent pas moins respectable, c’est le sentiment de Madame Henriette, fille du Roi, enlevée à la France à la fleur de son âge, après en avoir mérité l’admiration par ses vertus, de qui on peut bien dire avec le Sage : Elle a fourni en peu de temps une longue carriere ; Dieu n’a terminé ses jours de bonne heure que pour la préserver de la malice du péché & du prestige de la vanité du monde.
Je vous insulterais presque autant que vous le méritez si je m’arrêtais plus longtemps à l’ironie : je reprends mon sérieux pour répondre à ce qui suit. […] Que diriez-vous Monsieur si vous voyiez cette Dame unir au talent de la Peinture, qui l’a fait recevoir dans l’Académie de Bologne, celui de la Poésie, qui l’a fait recevoir dans celle de Rome, et qui lui a mérité les suffrages distingués du feu Pape ?
L’Evangile à l’esprit n’offre de tous côtés, Que pénitence à faire et tourments mérités ; Et de vos fictions le mélange coupable, Même à ces vérités donne l’air de la fable. » Laissons donner aux Poètes les éloges que ces Vers méritent, et ne nous arrêtons pas davantage à faire sentir combien toutes sortes de fictions sont indignes de l’Ecriture, surtout celles qui ne roulent que sur des intrigues d’amour.
Il confesse dans l’avertissement qu’elles ne méritent pas l’impression, & qu’il ne les feroit pas paroître si elles n’étoient pas connues : mais, puisqu’elles ont été si souvent imprimées, il n’y a point d’inconvénient à ce qu’elles soient connues du public. […] Des mœurs & du plaisir arbitres éclairés, vous avez en tout temps illustré nos contrées ; vous changiez en héros nos stupides aïeux ; c’étoit pour mériter un regard de vos yeux, un mot de votre bouche étoit leur récompense ; on vous rendoit un culte, & les honneurs suprêmes vous élevoient encore au-dessus de vous-mêmes. […] On n’a pas fait encore le même honneur à ses recueils d’anecdotes gaillardes, Mémoires turcs, Essais sur Paris, &c. qui ne méritent pas mieux qu’on invite le public, par cet embellissement, à avaler agréablement le poison.
Cet ouvrage, dicté par la passion & l’irréligion, n’a eu qu’un jour de vie, & n’en méritoit pas tant. […] Après la reddition de la place, ce Maire se donna à Edouard, & le servit si bien, qu’il en mérita des pensions. […] Ceux que l’irréligion fait commettre, méritent-ils plus de grace que les autres, parce qu’ils sont plus grands ?
Comme les Auteurs de ces ouvrages se sont extrêmement mis en frais et parés de plus de joyaux qu’à l’ordinaire, ils méritent des attentions particulières : tant d’atours ne doivent point être confondus dans la foule. […] C’est de nous inspirer la crainte nécessaire pour éviter ses châtiments rigoureux, et l’attention à mériter ses récompenses infinies ; c’est de nous animer à réprimer nos penchants déréglés et à nous contenir dans les lois du devoir. […] Ce n’est pas qu’il n’ait pressenti qu’on lui ferait ces reproches ; il savait au fond qu’il les méritait. […] Roscius était un si grand Maître dans sa profession, dit-il, qu’il méritait seul de paraître sur le Théâtre : mais d’un autre côté, c’était un si honnête homme que de toute sa troupe il méritait le moins d’y monter.