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481. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

 » C’est l’exception que ce saint Docteur mit à la règle générale qu’il vint d’établir. […] La troisième est qu’il est moralement impossible, que ces Religieux puissent se donner un tel divertissement, sans que cela vienne à la connaissance de quelques Novices, ou de quelques domestiques séculiers : et qu’ainsi ils ne leur causent quelque scandale, ou à ceux qui le pourront apprendre d’eux dans la suite.

482. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Ils viennent d’entendre ce qu’on ne leur dit jamais : la vérité. Ils viennent d’apercevoir le tableau de toutes les scènes de leur vie : ils ont vu les ressorts si cachés de toutes les machines que font mouvoir devant eux leurs ministres et leurs flatteurs.

483. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Il vaudroit mieux, pour les connoisseurs délicats, qu’il continuât son jeu, ils ne perdroient que quelques mots, & ces mouvemens de terreur, qu’on vient d’exciter en eux, ne seroient point réfroidis.

484. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Car c’est alors qu’elle se met en defense, qu’elle devient subtile, & ingenieuse, qu’elle s’imagine mille pretextes pour appuyer son droit, & que dans la crainte d’être privée de ce qui la flate, elle vient enfin a bout de se persuader, que ce qu’elle desire est honnête & innocent, quoi qu’au fond il soit criminel, & contre la loi de Dieu. * Mirum quippe quam sapiens sibi videtur ignorantia humana, cum aliquid de hujusmodi gaudiis ac fructibus veretur omittere.

485. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

D’où peu donc venir ce plaisir extrême, qui accompagne seulement le danger où se trouvent nos semblables ?

486. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

« Il viendra un temps où les hommes ne pourront plus souffrir la saine doctrine. » rend="i">II Ep. de S.

487. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les quatre sortes de sentiments que je viens d’indiquer sont tels que, s’ils étaient mis sur la Scène avec tout l’appareil propre à en faire valoir l’intérêt, ils ne pourraient manquer de remplir l’objet que l’on doit se proposer, qui est de corriger et d’instruire ; mais on ne saurait disconvenir que la passion de l’amour, ainsi qu’on a coutume de nous la représenter, ne produise des effets tout contraires.

488. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Je pense donc que, pour accoûtumer le plus grand nombre des Spectateurs aux Pièces du Théâtre de la Réformation, il n’est pas nécessaire de renouveller les hommes ; laissons-les tels qu’ils sont, et souffrons qu’ils viennent au monde comme la nature les forme : il suffit de ne les pas pervertir par une éducation dangereuse et par de mauvais exemples.

489. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Molière dans le plus grand nombre de ses Pièces a été imitateur, il n’a inventé que la moindre partie de son Théâtre ; j’observe donc que lorsqu’il a imité, si la source où il puisait n’était pas pure, ses Comédies ne sont pas assez correctes : et de là vient qu’il nous a donné plusieurs Pièces où les bonnes mœurs ne sont pas toujours régulièrement conservées ; au contraire lorsqu’il a inventé, il nous a fait connaître combien il était exact observateur des règles de l’honnête homme, en respectant les égards de la Société civile, et en ne donnant que des Pièces utiles pour la correction des mœurs.

490. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Il en a montré le chemin, qu’on le suive, et si nous n’avons plus de Molière à espérer, qu’il nous vienne seulement des Destouches, et nous pouvons être sûrs qu’ils attaqueront avec succès les ridicules et les vices qu’on peut nous reprocher aujourd’hui. […] Le spectacle leur offre ce modèle, il est donc très sage de les exhorter à venir souvent l’y voir, pour leur faire contracter l’habitude de ces idées qu’ils n’admirent en lui que parce que la nature leur a donné les dispositions nécessaires à les admirer. […] Vous n’affectez apparemment cette opinion que pour faire croire que la bravoure gâte les mœurs de la nation ; je sais bien que si tous les hommes étaient bons et sages, la valeur serait la plus inutile de toutes les qualités : mais puisque l’ambition, l’injustice, l’oppression, la cruauté l’ont rendue si nécessaire depuis Nimbroth al jusqu’aujourd’hui, et que probablement elle ne le sera guère moins dans les siècles à venir ; il est très sage de la faire aimer et de la nourrir par de grands applaudissements. […] « Savoir souffrir la vie, et voir venir la mort, C'est le devoir du sage, et ce sera mon sort ; Le désespoir n’est point d’une âme magnanime, Souvent il est faiblesse, et toujours il est crime.

491. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

En vain se persuade-t-on, d’après une calomnie malheureusement accréditée, que des Confesseurs approuvent ou tolèrent ce genre de plaisir, et voient avec tranquillité leurs pénitents venir des Spectacles au Tribunal de la réconciliation, et passer de la Table sainte aux Spectacles… Point de règle plus fausse que de juger de la morale des Confesseurs par la conduite des pénitents. […] Mais, comme cette nécessité ne vient que de leur mauvaise disposition qu’ils sont obligés de corriger, on peut dire que la Comédie n’est nécessaire à personne, et qu’elle est dangereuse à tout le monde. » « Eh ! […] Nous instruisons un moment, mais nous avons longtemps séduit ; et, quelque forte que soit la leçon de Morale qui termine la pièce, le remède est trop faible et vient trop tard. » Louis Riccoboni, célèbre acteur du Théâtre italien de Paris, auquel il renonça par principe de religion, convient, dans l’un de ses ouvrages imprimé en 1743 et 1767, que, dès la première année qu’il monta sur le Théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté.

492. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Le jour même de cette dénonciation, Claude eut pour elle un retour de tendresse, & ordonna qu’on fit venir cette malheureuse pour plaider sa cause. […] Viendra un jour qui tirera ce grand voile, & mettra chaque chose à la place, les acteurs & les actrices y joueront des rôles bien différents de celui des réligieux. […] Il est surprenant qu’on aye osé proposer, & il le seroit beaucoup qu’on reçut ce systeme inhumain dans un siécle philosophe, où on ne parle que d’humanité & de bienfaisance, & qu’on en vint jusqu’à en faire un plaisir, qui jamais ne pourra plaire qu’à des mauvais cœurs.

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