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501. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Scaramouche, par exemple, parlait seul ; un autre acteur ne lui répondait que par gestes, ou, après l’avoir écouté, s’enfuyait dans la coulisse, d’où il faisait la réponse. […] Comédie, Cas 4.) qu’il a été consulté sur une Communauté, qu’il place à Milan, et qui apparemment n’est pas au-delà des Alpes, où les Religieux, d’ailleurs très édifiants, jouent quelquefois entre eux seuls, et fort secrètement, des pièces de théâtre sur des sujets de piété, et louent pour cet effet des habits à la comédie, dont ils se couvrent par-dessus les leurs.

502. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

A des obstacles qui seuls suffiroient pour faire naître le dégoût, & déserter la Scène, on en ajoute chaque jour qui précipitent la Décadence.

503. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Au contraire Lucifer se plaisant et contentant en l’amour de soi-même, a été privé de la consolation et communication de l’amour de Dieu, lequel seul peut bien-heurer et contenter en tout plaisir et délectation.

504. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

» « Ce texte, dit Tertullien, regarde les princes de la nation juive qui consentirent à la mort de Jésus-Christ : or les spectacles le font mourir une seconde fois ; ce sont des conventicules de Satan où la foi se détruit, où la morale de l’Evangile est combattue par des maximes détestables. » Cet oracle n’est pas le seul d’où Tertullien infère la condamnation des spectacles ; il ajoute ceux-ci tirés de l’Evangile et de l’apôtre saint Paul16 : « On ne peut servir deux maîtres, ni supposer aucun rapport entre la lumière et les ténèbres, entre la mort et la vie. » Si vous suivez Jésus-Christ, il faut renoncer au théâtre, la doctrine de l’un ne compatissant pas avec celle de l’autre.

505. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Ces sortes de sentiments ne seraient jamais en risque d’être désaprouvés, ou mal reçus des Spectateurs ; car, dans une grande assemblée, il peut bien se trouver quelqu’un qui ne soit pas sensible aux impressions de l’amour, tel qu’on le voit communément sur le Théâtre, et qui par conséquent ne regarde qu’avec indifférence, ou avec mépris les faiblesses du cœur humain ; mais il n’y en aura pas un seul qui ne soit ou père, ou fils, ou mari, ou citoyen : et si, par hasard, il se rencontrait un Spectateur qui fut bon père, mais qui ne fut pas bon citoyen, et que l’action théâtrale de ce jour-là ne traitat que de l’amour de la Patrie ; loin d’en blâmer l’Auteur, il n’est pas douteux qu’il l’admirerait.

506. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Le concert des Peres si unanime, si précis, leur décision soutenue de tant de preuves, l’importance qu’ils donnent à ce point de morale… Ne permettent pas d’hésiter… La morale des Peres, dit Benoit XIV, est la morale de l’Eglise, & la seule qu’elle avoue. […] Huerne fût retranché de leur corps, & déférerent sa consultation, parce que, disoient-ils, La question touchant l’excommunication encourue par le seul fait d’acteur de la Comédie, y est audacieusement décidée en faveur des Comédiens… En abusant des maximes sages, & confondant les objets, on attaque l’autorité de l’Eglise sur la puissance d’excommunier, … Et qu’enfin, on tire une fausse conséquence de cette maxime, vraie en matiere criminelle, (non bis in idem) En parlant du second mémoire de M. […] Si vous dites, que la seule représentation des passions agréables dans les tragédies d’un Corneille, & d’un Racine, n’est pas dangéreuse à la pudeur, vous démentez ce dernier… Et à la pag. 9. […] C., ce sont donc des œuvres de Satan : donc tout Chrétien doit s’en obstenir… Donc de quelque innocence, dont il puisse se flatter, en rapportant de ces lieux son cœur exempt d’impression, il en sort souillé ; puisque par sa seule présence, il a participé aux œuvres de Satan.

507. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Ce n’est donc ni le besoin de la fable, ni l’instruction des spectateurs, encore moins l’intérêt de la vertu, qui fait mettre de la galanterie ; c’est le besoin du vice (affreuse verité) on ne met l’amour que pour l’amour, le vice seul le rend nécessaire au spectateur libertin : Trahit sua quemque voluptas. […] La Loi chrétienne ne leur interdit que le ministere Sacerdotal, qu’elles ne voudroient, ni ne pourroient remplir ; encore les en approchet il, par l’ordre des Diaconesses, & par l’état réligieux, & il en souffre comme à Fonterraut, à Jouarre, qui gouvernent des hommes ; il leur laisse le gouvernement des Etats, la guerre, le commerce, les sciences, où quelques-unes se sont signalées, & dont leur foiblesse, leur goût, leur frivolité, leurs infirmités, leurs occupations les éloignent : elles auroient tort de s’en plaindre, elles seules s’en excluent, & avec raison. […] Il veut que la raison de cet empressement soit le plaisir de voir en même tems deux comédies, deux sortes d’acteurs & d’actrices pour une seule action, l’une très véritable dans les loges, l’autre imaginaire sur le théatre : la comédie réelle & la comédie représentée.

508. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Le seul caractere de l’historien la feroit regarder comme une fable, & tous les jours la critique, la philosophie, pour décrédirer les legendes, les traite de comédies, & les Moines qui les ont faites de Comédiens. […] Bossuet, qui avoit lui seul plus de religion, d’éloquence, de sublime que tous les Moliere, les Voltaire & les la Harpe du monde, y trouve les trois défauts opposés, la corruption, la boussonnerie, la grossiereté. […] C’est un vieux Recueil d’une infinité de touts de souplesse dont on pourroit faire de très bonnes Comédies, & un Théatre de voleurs.Après avoir écarté les rivaux, le Sieur la Harpe vient enfin à Voltaire, le seul pour lequel il écrit.

509. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Ce ne sont pas les seules de votes, dont elle se raille, qui doivent faire des actions surnaturelles pour être dans la voie du salut : on ne se sauvera nulle part, & en nul état, si on n’y pratique des œuvres meritoires. […] mon Dieu, s’écrie saint Ambroise, combien un seul pêché fait-il des coupables ! 

510. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Ils n’aspirent qu’à en faire de vraies machines essentiellement obéissantes, et les prêtres se réservent à eux seuls le droit d’en régler les croyances religieuses. […] C’est le seul moyen de rétablir la morale publique, car l’immoralité particulière ne fait des progrès parmi le peuple, qu’en raison de la corruption des gouvernements.

511. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Les Jésuites seuls y ont brillé. […] Est-il un seul de ces censeurs qui n'aime, qui ne fréquente la comédie ?

512. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

tandis que le génie de nos Écrivains sera forcé de ne faire ses choix qu’entre les passions ; qu’il sera asservi aux caprices d’un frivole personnage, d’une Femme de Théâtre, qui prétend ne chercher que dans elle seule, la regle du goût de la Nation, & les couleurs qui doivent former le portrait des mœurs ?

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