Les personnes du monde sur qui on ne prend point exemple, ne sont presque coupables que de leurs propres péchés : mais ceux qui veulent passer pour vertueux, et qui pratiquent en effet quelques bonnes œuvres, sont coupables de leurs propres péchés et de ceux des autres ; et non seulement ils perdent le mérite de leurs bonnes actions, mais ils les empoisonnent en quelque sorte, en les faisant servir à engager les autres dans le péché.
Ainsi il est indubitable que les méchants ne se divertissent qu’à demi, la plus saine partie leur sert de bourreau, tandis que la plus sotte les caresse. […] Le Danseur le peut ; il a la raison et ne s’en sert point : On a plus blâmé Charles IV. […] Les punitions publiques qui s’en feraient, nous serviraient encore d’une barrière ; on se persuade aisément qu’une chose n’est pas mauvaise, quand elle passe sans correction. […] Enfin on accuse la Chasse d’être un métier trop charmant, et que ceux qui s’y attachent négligent tout le reste, ou du moins le font servir à cette passion. […] NDE Figure d'homme ou de femme dont la partie inférieure se termine en gaîne, comme celle du dieu romain Terminus qui servait de borne.
C’est d’avoir en sa maison des tableaux, ou des sculptures de nuditez lascives : de lire des livres pleins d’impuretez, de se trouver souvent en la compagnie de personnes dissoluës & libertines : d’avoir dans sa maison, ou en sa disposition quelque personne qui serve d’attrait au peché d’impureté : de faire profession de joüer continuellement aux cartes & aux dez : de tenir pour les autres un lieu preparé à cet effet : d’aller aux cabarets sans necessité, & seulement par un esprit de debauche : de frequenter les heretiques qui sollicitent ceux qui les frequentent de quitter l’Eglise, surtout s’ils sont intelligens & zelez pour leur fausse religion ; ou de lire les livres où ils traittent à fond de leurs erreurs. […] Il seroit à souhaiter que l’on observast par tout ce qui se prattique dans quelques dioceses, qui est que chacun se confessast au commencement du Caresme, afin que durant la quinzaine de Pasque on n’eust à s’appliquer qu’aux reconciliations, & qu’on renvoyast tous ceux qui se presentent, les remettant aprés la quinzaine : mais dans les lieux où cet ordre ne s’observe pas, il faut que le Confesseur se serve du pouvoir que luy donne le canon du Concile general de Latran, Omnis utriusque sexus, inseré dans le Rituel, lequel obligeant tous les fidelles de communier à Pasque, donne pouvoir au Confesseur de differer la communion jusques au temps qu’il jugera à propos pour le salut du penitent. […] Quelles sont les regles generales dont le Confesseur se peut servir, pour sçavoir quand il doit avertir le penitent qu’il reconnoist estre en mauvais estat, lorsqu’il ne s’en accuse pas ? […] Mais l’experience fait voir qu’il y en a beaucoup d’autres à qui elle nuit plus qu’elle ne sert, & que tout consideré il y a de grandes raisons qui font voir qu’il seroit plus à propos sur tout pour les filles & pour les femmes que les confessions ne fussent point si frequentes.
Ce qui démontre le ridicule & la vanité du fard, par son inutilité, & en même tems l’espece d’attentat de ceux qui s’en servent sur la volonté de Dieu, & les arrangements de sa providence : Non potest unum Capillum album facere vel nigrum, nec adjicere ad staturam suam lubitum unum. […] Toutes ces révolutions des cheveux & de la barbe ont occasionné des événemens plaisans, des contestations ridicules, qui servent à égayer leurs histoires. […] Jamais le fard & les parures mondaines n’ont servi à parer cette Hostie à orner ce Temple, & n’ont pu plaire au Dieu de toute sainteté. […] Choisissez-donc entre deux maîtres, vous ne sauriez en servir deux à la fois ; vous-même ne pouvez réunir deux sentimens si contraires. […] Si la Réligion gagne la cause, elle ne sera servir les cheveux qu’à essuyer les pieds de Jesus Christ, après les avoir arrosés de ses larmes.
On ne peut servir deux maîtres. […] Les chaussures héraidiques ne pouvoient servir qu’à une piece & à un personnage, il eût fallu les changer à chaque piece, & pour bien suivre ce costume savoit le blason aussi bien que le P. […] Les Romains, ombrageux sur leur autorité, s’imaginerent qu’il vouloit par là préparer le peuple à lui accorder les honneurs royaux, & faire entendre qu’il étoit supérieur aux Rois, en faisant servir le diademe de jarretiere. […] C’est une figure, comme quand on dit, les nuages sont la poussiere de ses pieds, la terre lui sert de marchepied, il marche sur l’aile des vents, cela veut dire que la sainte Vierge, représentée par cette femme, est au dessus de toutes les créatures, même des astres qu’elle foule aux pieds, & du démon dont elle écrase la tête, selon la prophêtie faite à Eve, soit par l’exemption du péché originel, soit par la préservation du péché actuel : Ipsa conteret caput tuum, & tu insidiaberis calcaneo ejus. […] Le cérémonial se sert de ce mot & non de celui de calceus, qui marque un soulier fermé, qu’on n’employoit pas quand le cérémonial a été fait.
Après ce spectacle on servit un souper splendide sur dix-sept tables : celle du Roi à laquelle le Nonce du Pape fut invité (autre farce) étoit de quatre-vingt couverts, sous une tente magnifique representant le temple de Janus fermé par la paix. […] On juge sans peine quel des deux apôtres étoit le mieux écouté, & faisoit plus de fruit : les actrices pouvoient servir de thermometre. […] Ces lieux qui ne respirent que luxe, que dissipation, que galanterie, vos galas, vos mascarades, vos spectacles, vos divertissemens nocturnes, à quoi servent-ils qu’à ruiner votre santé, épuiser votre bourse, troubler votre repos, & vous mettre hors d’état de remplir vos devoirs ? […] On fait servir de théatre le palais du Prince Radzivil, chef de la confedération de Bar, parti opposé au démembrement du Royaume. […] On porte aujourd’hui à sa mémoire & à son culte une atteinte aussi injurieuse que profâne, en faisans servir la solemnité de la fête à sa célébrité du théatre ; c’est-à-dire, au triomphe du vice, don son zele le rendit la victime.
L’École des Maris & l’École des Femmes de Moliere, dont le fonds est pris des Adelphes de Térence & du Décameron de Bocace, & qui ont servi de modelle à vingt autres comédies, l’École des Pères, l’École des Mères, des Filles, des Garçons, des Jaloux, des, &c. semblent par leur titre promettre de sages leçons & une bonne morale sur le mariage ; mais les paroles des Comédiens, comme celles des amans, Jupiter s’en moque, perjuria ridet Jupiter ; toutes ces écoles prétendues sont l’école la plus pernicieuse pour les mœurs, singulierement pour le mariage. […] La doctrine générale qui en résulte, c’est que la bonne éducation des filles consiste à leur donner une entiere liberté, les laisser courir seules, sur leur bonne foi, le bal, la comédie, les compagnies, & voir qui bon leur semble, comme la Léonor, dont cette conduite indulgente a fait une héroïne, tandis que la vigilance & la retraite ont fait de sa sœur Isabelle une intrigante & une effrontée ; que le soin & l’attention à éloigner les jeunes gens des dangers du crime, ne servent qu’à leur en donner plus d’envie, & leur faire chercher les moyens de se satisfaire, & que la sévérité même qu’on a pour eux, les autorise à secouer le joug, & leur est une excuse légitime ; que ces sévères instituteurs en sont toûjours la duppe, & se couvrent de ridicule ; que malgré toutes leurs mesures, l’amour, inépuisable en ressources, rend inventifs les plus innocens, & trouve enfin mille moyens pour réussir ; qu’après tout c’est un vain scrupule de se refuser à la galanterie, mal commun, dont personne n’est exempt ; qu’il est de la sagesse de ne pas être plus sage que les autres ; qu’on ne peut compter ni sur les femmes, ni sur les filles ; qu’il faut s’y attendre, s’en faire un jeu, & n’avoir pas l’inutile foiblesse de s’en embarrasser. […] Pensez-vous, après tout, que ces précautions Servent de quelque obstacle à nos intentions, Et quand nous nous mettons quelque chose à la tête, Que l’homme le plus fin ne soit pas une bête ? […] L’un fait beaucoup de bruit qui ne lui sert de guères ; L’autre en toute douceur laisse aller ses affaires, Et voyant arriver chez lui le damoiseau, Prend fort honnêtement ses gands & son manteau. […] Le sermon du bonhomme Tobie n’est pas moins roturier : Mon fils, payez vos dettes, ne faites pas attendre l’ouvrier qui vous a servi, que son salaire ne demeure point dans vos mains, ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qui vous fût fait (quelle attention ignoble !).
Ainsi en ces vives couleurs vous faites briller l’éclat, le pourpre étincelant, et l’émail des vôtres, et entre mille belles fictions sentez un aise véritable de dire la vérité, qui citoyenne du ciel ne permet qu’aux Déesses la jouissance de sa conversation : Le souvenir du bonheur de la vôtre me tire ces paroles du cœur, Que je suis ravie en l’admiration des perfections, qui vous ont aussi dignement acquis mon esprit, que l’affection dont je vous veux honorer et servir, et ne me laisser non plus égaler en ce désir, que vous aux vertus qui vous élèvent au trône de la gloire, que je loue par mon silence, puisqu’il faut que le pauvre Aristée se taise lorsque le grand Apollon commence à chanter.
trois moyens aisés de savoir ce qui se passe dans la comédie, et je vous avoue que je me suis servi de tous les trois.
Peut-être que, les tenant à soi par d'autres liens, il néglige maintenant de se servir de ceux-là qui sont plus visibles ; mais s'il en a besoin pour les perdre, il ne manquera pas de les employer.
Peut-être que les tenant à soi par d'autres liens, il néglige maintenant de se servir de ceux-là qui sont plus visibles ; mais s'il en a besoin pour les perdre, il ne manquera pas de les employer.
Des Recreations, Jeux, et autres di-vertissemens, desquels l’ame Chre-stienne se peut servir durant la journée Chapitre IX a.