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303. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Corneille de parler en ces termes : « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l’humilité de Théâtre souffre aussi qu’elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, Et si Rome et le temps m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encore le courage et le sang, Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse Je fuis l’ambition, mais je hais la faiblesse. » Il fait voir ensuite que les passions qui ne pourraient causer que de l’horreur, si elles étaient représentées telles qu’elles sont, deviennent aimables par la manière dont elles sont exprimées.

304. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

, il n’y a rien de Dieu, et dans un temps où tous ses sens sont occupés à se repaître du vain plaisir qui se présente à eux, et où ses pensées sont appliquées aux gestes, aux paroles, et aux mouvements des Acteurs ?

305. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Quelque juste que soit la guerre littéraire que je déclare au théatre, je sens que les passions qui y sont si vivement et si agréablement étalées, me raviront un grand nombre de suffrages. […] Ce sont des poisons animés par les charmes des actrices, le feu de la déclamation, la pompe de la décoration, la musique, la danse, la compagnie, qui se glissent dans nos veines par tous les sens à la fois, Est mollis flamma medullas.

306. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Plus ces déclamations sont véhémentes, moins ont-elles de force contre la Comédie moderne ; non seulement ce n’est pas un Théâtre, ni une école d’impudicité ; non seulement les Comédiens n’y jouent rien d’infâme, ni avec des postures indécentes : mais même des paroles un peu libres ; des équivoques à qui l’on pourrait donner un mauvais sens, suffiraient pour faire interdire et pour faire siffler la meilleure pièce. […] [NDE] Le sens est que tous les efforts qu'on a faits ont été inutiles (Dictionnaire de l'Académie).

307. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

La tristesse apporte des soupçons, des jugements téméraires, des humeurs hypocondriaques qui approchent parfois de la folie, et ôtent le jugement : « Il n’y a point de sens, ni de jugement, où il y a de l’amertume, et de la tristesse »,8 dit le saint Esprit. […] Comme devant la fin d’icelles, puisque nous devons procurer de recréer Dieu, et de lui donner du plaisir en nos récréations ; et c’est en ce sens que j’explique les paroles de David, « servez à Dieu en la joie » ;84 c’est-à-dire, faites que votre joie, et votre récréation soit un service à Dieu, aussi bien que votre Oraison ; et que Dieu se réjouisse en elle, comme les courtisans jouent devant le Roi pour le recréer.

308. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Ce n’est point vn effet d’impuissance, ou vne marque d’inferiorité d’esprit : c’est vn certain temperament de discours & de sens rassis, où l’esprit agit tout entier, quoy qu’il y agisse sans violence ; où il regne, quoy que ce soit en Souuerain pacifique, & qu’il ne braue personne, où il s’exerce dans vne carriere limitée, & ne laisse pas de faire de belles courses, quoy qu’il s’esloigne des extremitez de l’Eloquence Oratoire, & des precipices de la Poësie heroïque.

309. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Je conviens que nous ne connoissons pas clairement la nature de l’ame ; mais sommes nous beaucoup plus savans sur la nature de la matiere ; & puisque dans l’un & l’autre cas nous sommes obligés de combiner un grand nombre d’effets bien observés pour parvenir à quelque degré de connoissance sur les causes, quels effets sont plus sensibles & plus caractéristiques que ceux des passions & de toutes les affections de l’ame, dont nous sommes continuellement avertis par le sens intime ?

310. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

La plus dangereuse est la peinture à faux, dramatique, de l’homme et de la société, ou cette infidélité des tableaux vivants qui sont censés être ceux des mœurs ou de la vie commune de tel rang, de telle corporation, ou de tel âge ou bien de telles personnes que la malignité désigne, et qui vont être décriées, flétries, peut-être mises au désespoir ; il consiste aussi dans la solennité et l’éclat des représentations, avec tous les prestiges du théâtre ; c’est encore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices, en les combinant et faisant supposer une liaison naturelle entre eux ; c’est l’éternelle image des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en apparence, que l’on méconnaît et décourage par trop de défiance, ou qu’on insulte par malignité ; enfin, c’est en créant ainsi et faisant agir avec toute l’énergie possible, sous les yeux de la multitude des personnages monstrueux qui servent d’excuse et d’encouragement aux méchants, qui font horreur aux bons et, comme je l’ai déjà dit, portent l’agitation dans les esprits faibles, l’inquiétude ou l’animosité dans les cœurs, exaltent la tête de tous, et vont de la scène publique provoquer la persécution, porter les désordres dans les scènes privées de la vie, où toutes les passions excitées imitent la hardiesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la plus vive ; Frappe, enlève les sens, tient une âme captive ; Le jeu des passions saisit le spectateur ; Il aime, il hait, il pleure, et lui-même est acteur. » Voilà plus clairement comme il arrive que ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste Dieu et la religion en faisant bonne contenance au rang des victimes nombreuses des aggressions aveugles et des calomnies effrontées.

311. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Paul, se trouve par-tout dans ce double sens.

312. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Et dans un autre endroit, savoir dans son Homélie 24 touchant la lecture des livres des Païens, vers la fin il dit : que pour conserver la pureté de son âme il faut éviter le plaisir des sens, qu’il faut fuir à cette fin les Spectacles et la musique que l’on y chante qui n’est propre qu’à corrompre l’âme, et à irriter les passions31. « Il ne faut point, dit-il, être curieux de voir ces Spectacles, et les vaines représentations de ces Charlatans, il ne faut point non plus prêter l’oreille à ces airs qui ne tendent qu’à corrompre l’âme : car cette espèce de musique ne porte point ordinairement d’autre fruit que l’esclavage et la dégradation de l’âme, outre cela elle irrite les passions ; et il conclut en disant : nous avons une autre musique bien meilleure que celle-là, et qui nous porte à nous attacher à des choses bien plus excellentes. […] On doit expliquer ce qu’a dit Sylvestre sur le mot Ludus, §.8, dans le même sens : en effet, cet Auteur parlant ailleurs de la profession des Comédiens, il dit que si les représentations sont de choses déshonnêtes, c’est un péché mortel pour ceux qui les font ou qui y assistent65 […] Le Rituel de Sens au Titre de la Communion des malades page 90, parle des Comédiens en ces termes : Mais il faut prendre garde surtout de ne la pas donner à des indignes, ce qui ne se peut faire sans scandale, tels que sont des Usuriers publics, des Comédiens et des Farceurs, des Concubinaires et des gens notoirement criminels.

313. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Il n’a pas le sens ridicule des autres. […] On dit comme l’Empereur Tite, mais dans un sens bien différent, mes amis, j’ai perdu la journée : Amici, diem perdidi.

314. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

« Il ne faut pas que les Ecclesiastiques se trouvent avec les boufons, les farceurs ou les jongleurs, ni qu’ils assistent à leurs representations. » Du Synode de Sens en 1524e. […] Au lieu qu’ils doivent estre persuadez que Dieu les connoît parfaitement en quelque état qu’ils soient, qu’il jugera leurs bonnes & leurs mauvaises actions, qu’il châtiera les méchans, & qu’il recompensera les bons. » Pierre Gregoire de Toulouseb parle des masques à peu prés dans le même sens.

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