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440. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

» On peut représenter les effets de la nature, une rivière débordée, des rochers escarpés, des plaines, des forêts, des villes, des combats d’animaux ; mais ces objets, qui ont peu de rapport avec notre être, qui ne nous menacent d’aucun mal, ni ne nous promettent aucun bien, sont de pures curiosités ; ils ne frappent que la première fois, & parce qu’ils sont nouveaux : s’ils plaisent une seconde fois, ce n’est que par l’art heureusement exécuté. […] L’Architecture, après avoir formé ces lieux, les embellissait par le secours de la Peinture & de la Sculpture Comme les Dieux habitent dans l’Olympe, les Rois dans des Palais, le Citoyen dans sa maison, & que le Berger est assis à l’ombre des bois, c’est aux Arts qu’il appartient de représenter toutes ces choses avec goût dans les endroits destinés aux Spectacles.

441. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Toute sorte de bouffonnerie est interdite, encore même ne se fiant pas à leurs promesses, il ne laisse représenter aucune pièce qui n’ait été vue et approuvée par le Magistrat : « Nous serions des insensés, dit-il, de faire enseigner à nos femmes, à nos enfants, à nos concitoyens, rienr de contraire à notre religion, à nos lois, à nos mœurs, et détruire tout ce que nous nous efforçons d’établir. » L’Etat est intéressé, dit-on, à entretenir la comédie, pour amuser le peuple, ou naturellement remuant, ou désespéré par sa misère, ou aigri par la dureté des impôts. […] Voici la traduction de son passage, faite en 1612 par le Docteur Bellier : « Pour quelle autre raison pensons-nous que les théâtres qui sont par toute la terre, soient remplis tous les jours d’un nombre infini de spectateurs, car ceux qui sont alléchés et amadoués de contes, et ayant laissé à l’abandon leurs yeux et leurs oreilles, s’adonnent et affectionnent à des joueurs de luth, à toute sorte de musique lâche et efféminée (« Lactatoribus et Mimis inhiant propter gestus, motus ac status effeminatos ») : « Recevant chez eux des danseurs et joueurs, à cause qu’ils représentent des mouvements et contenances sensuelles.

442. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Si l’on veut juger de la bonté de ces pièces par le petit nombre de gens à qui elles plurent en France dans leur nouveauté on ne les représenterait pas aujourd’hui avec tant de succès en Allemagne : mais il faut que l’amour-propre cède enfin à la vérité et que l’on estime universellement un ouvrage qui a puni des vicieux en les démasquant et triomphé d’une vaine critique par la solidité de sa morale que toutes les nations peuvent s’appliquer.

443. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Ambroise engage l’Empereur Valentinien I. à défendre aux femmes Chrétiennes le métier de Comédiennes, 105. son zèle à décrier les Spectacles, 160. refuse les présents du Préfet Symmaque, 294 Ammien Marcelin, déclame contre le grand nombre de danseurs, 349 Antioche achète le droit de représenter les Jeux Olympiques, 57.

444. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Un Ambassadeur de Spire est fort indifférent à l’Etat : cependant comme il est dangereux de permettre qu’un Sujet soit attaché à un Prince étranger ; ce qui dans bien des occasions, & de la part de plusieurs Princes pourroit tirer à conséquence, le Roi a déclaré qu’il ne vouloit pas que dorénavant aucun de ses Sujets représentât en France un Prince étranger. […] Cette réflexion est juste, ce contraste est frappant : mais il oublie de dire, & on compose des comédies, & on éleve chez soi un Théatre, on y fait venir des comédiens, j’y fais mes pièces, je représente ces horreurs, je les expose aux yeux du public, & je lui donne des farces ; de la même plume, dans le même temps partent la défense de Calas & Nanine.

445. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Ce fut un mystère en effet qu’on représenta à Constance, la Naissance du Sauveur, l’Adoration des Mages, le Massacre des Innocens ; ce qui faisoit trois pieces plûtôt qu’un drame régulier. […] On l’a tellement pris, que dans les fêtes données à Vienne pour la fête du mariage du Roi des Romains, l’Impératrice a fait représenter plusieurs comédies par les Archiduchesses ses filles ; ce que ni Charles V, ni Charles VI, ni les Ferdinands, ni les Maximiliens n’avoient jamais eu la pensée de faire.

446. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Foix, dans sa Préface des Veuves Turques, fait beaucoup valoir que l’Ambassadeur de la Porte, alors à Paris, ayant vu représenter sa piece, la lui demanda & en accepta la dédicace, & que son fils, qui entendoit assez bien le François, la traduisit en Turc, honneur, dit-il, qui n’avoit jamais été fait à aucune piece de théatre, & qu’on la représentoit dans les serrails des Seigneurs de Constantinople, du Capitan Pacha, du grand Muphti, du grand Visir, & même dans celui du grand Seigneur, tant elle est dans le goût & l’esprit d’une nation si chaste par tempéramment & par religion, Ses deux pieces, Arlequin au Serrail, & le Derviche qui épouse six filles dans son isle déserte, méritent aussi-bien que les Veuves le double honneur, le seul qui leur convienne, de la traduction Turque & de la représentation au serrail. […] d’où a-t-on tiré que cette piece y a été représentée ?

447. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Ni la joie de la comédie, ni la tristesse de la tragédie, n'ont de sujet raisonnable ; rien de ce qu'on y représente ne nous intéresse en effet. […] Que devaient penser du théâtre ces deux Philosophes, où ils voyaient qu'on avait la sottise de représenter des sottises, la cruauté de peindre des cruautés, le crime de s'occuper des crimes ?

448. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Pour se mettre à la portée du peuple, ce Saint représente la joie, le plaisir, les fêtes des bien-heureux dans le ciel par des idées de danse, de bal, d’instrumens, de musique, &c. […] Il en portoit en sa main un tableau, ainsi qu’on le représente dans ses images. […] Il n’y a pas même une piece sur aucun théatre, où l’on représente même par jeu, la charité pour les pauvres.

449. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Je sens que je prouverois trop contre la Comédie, si je développois ces réflexions ; je laisse donc au Lecteur la liberté de les pousser jusqu’où elles peuvent aller : d’ailleurs mon sentiment n’étant point de bannir la Comédie d’une République, mais seulement de la rendre utile aux Mœurs, quand j’aurois démontré que telle ou telle Comédie est une école du vice, il ne s’ensuivroit autre chose, sinon que telle ou telle Comédie ne devroit point être représentée.

450. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Quand je vais au Théâtre, le plaisir que je prends aux Drames qu’on y représente me fait verser des larmes.

451. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Un jour, qu’elle est au Théâtre, où l’on doit représenter une Pièce qu’elle avait apprise, il se répand que la *** ne jouera pas ; qu’une indisposition subite l’en empêche.

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