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22. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

On aurait dû, ce me semble, innocenter les conducteurs de chariots dans le Cirque : on ne leur fit point de grâce ; et dans un concile d’Elvire, qui se tint en 305, il est ordonné qu’ils quitteront cette infâme et dangereuse profession, s’ils ont dessein d’embrasser la foi, et, s’ils retournent à leur premier métier après avoir reçu le baptême, ils seront chassés du sein de l’Eglise. […] « De quel front, s’écrie Salvien20, osez-vous fréquenter les spectacles après avoir reçu le baptême ? […] J’ai rapporté la décision du concile d’Elvire, dont les canons sont reçus de toute l’Eglise : il se tint au commencement du quatrième siècle. […] Dans le premier, on veut que les histrions, ceux qui montent sur le théâtre, de même que les apostats, soient reçus dans l’Eglise, si l’on reconnaît que leur conversion est bien sincère.

23. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les hommes et les femmes y prennent au premier coup d’œil l’amour le plus vif l’un pour l’autre : ils se l’avouent réciproquement, sans que leur honneur en reçoive aucune atteinte : ce sont même les Héros et les Héroïnes : les Amants et les Maîtresses prennent, pour parvenir à s’épouser, la même route qu’ils prendraient, s’ils se proposaient une action criminelle. Suivant les règlements de la vie civile, également reçus parmi toutes les nations policées pour ce qui regarde le mariage, il ne suffit pas que deux personnes trouvent, dans leur caractère dans leur naissance et dans leur fortune, la convenance qui peut leur annoncer une société heureuse : ils doivent encore, avant que d’aller plus loin, obtenir le consentement de leurs parents. […] Ces sortes de sentiments ne seraient jamais en risque d’être désaprouvés, ou mal reçus des Spectateurs ; car, dans une grande assemblée, il peut bien se trouver quelqu’un qui ne soit pas sensible aux impressions de l’amour, tel qu’on le voit communément sur le Théâtre, et qui par conséquent ne regarde qu’avec indifférence, ou avec mépris les faiblesses du cœur humain ; mais il n’y en aura pas un seul qui ne soit ou père, ou fils, ou mari, ou citoyen : et si, par hasard, il se rencontrait un Spectateur qui fut bon père, mais qui ne fut pas bon citoyen, et que l’action théâtrale de ce jour-là ne traitat que de l’amour de la Patrie ; loin d’en blâmer l’Auteur, il n’est pas douteux qu’il l’admirerait. […] Examinons-en les commencements, et voyons de quelle manière il a été reçu.

24. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Il croit donc que ceux qui dansent les jours des Dimanches pèchent grièvement ; si ce n’est peut-être, dit-il, que ce fût dans l’occasion d’une joie publique, et extraordinaire, comme pour quelque victoire, ou que cela se fît secrètement : mais ces exceptions ne sont point justes, et ne doivent point être par conséquent reçues. […] Nous avons le chant de l’Eglise, les Hymnes, et les Processions pour exprimer la véritable joie, que le saint Esprit inspire à nos cœurs ; et ce sont les seuls témoignages de joie que l’Eglise a reçus, et approuvés ; Au lieu qu’elle a traité les danses, lorsqu’elle en a parlé dans ses Canons, comme des divertissements indécents, et entièrement honteux. […] Certes les vrais Chrétiens, et les enfants de Dieu n’ont pas accoutumé de se servir de ces moyens pour le remercier des bienfaits, qu’ils ont reçus de sa miséricorde ; et nous avons déjà montré, que les danses de l’ancien Testament qui furent rapportées à la gloire de Dieu, et à sa louange, comme celle de Marie sœur d’Aaron, après la ruine de Pharaon, et la perte de son armée, sont bien différentes, et bien éloignées de celles d’aujourd’hui.

25. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

sa poëtique a été bien reçue, son Traité du théatre l’eût été aussi. […] Pourquoi ne pas dire les sacremens  si en effet elles les reçut ? […] Elle les reçut avec résignation. […] Le Mercure reçoit & annonce tout pour de l’argent. […] Les Comédiens Italiens font entr’eux un canevas, ou le reçoivent tout fait.

26. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Quelles leçons pour nos Abbés comédiens, qui ne rougissent pas d’allier l’Autel & les coulisses, reçoivent de la même main le patrimoine des pauvres & la portion d’une representation de leurs Drames ! […] Les Chartreux eussent-ils voulu le recevoir ? […] L’Abbé de Voisenon, dont nous avons parlé, vient de recevoir à l’Académie Françoise les éloges d’Etiquettes. […] C’est recevoir le Bâton de Maréchal sur la breche. […] Sulpice son Pasteur, & avant sa mort, elle renouvella son abjuration entre les mains du Curé d’Auteuil, reçut les derniers Sacremens & la sépulture ecclésiastique.

27. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Voilà des assassinats commis, des avis effrayants reçus : il n’est plus question de pérorer, l’incendie menace Rome, il faut éteindre les flambeaux déjà tournés contre elle pour la réduire en cendres ; il faut donc agir. […] Il voulut bien nous recevoir chez lui, et nous profitâmes assez des avis qu’il nous donna pour qu’il crût pouvoir hasarder de nous faire jouer son Mahomet vis-à-vis d’un Auditoire à faire trembler les Acteurs les plus conformes. […] Les caresses de M. de Voltaire et les compliments que je reçus me firent croire que j’avais mis à profit quelques-uns des conseils dont il m’avait honoré. […] Elle était telle que la gloire que nous en recevions était encore plus flatteuse pour l’Auteur que pour nous. […] , p. 252, note (b) : « Quant à l’Auteur d’Atrée et de Catilina, je ne l’ai jamais vu qu’une fois et ce fut pour en recevoir un service.

28. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Les perles croissent dans le milieu de la mer sans recevoir dans leur nacre une seule goutte d’eau salée, les diamants naissent parmi les rochers sans en recevoir la mousse, et l’or le plus pur de tous les métaux s’engendre dans les entrailles de la terre parmi des ordures. […] Au contraire ils ont des pièces sacrées et Saintes qu’ils représentent souvent au milieu des Eglises avec des danses et des Musiques si graves et si modestes que la sainteté des lieux n’en reçoit aucune profanation. […] Mais cette nuit ils ont surmonté l’attente de tout le monde, car elle a représenté dignement la constance de Sainte Cécile et au martyre et en la Virginité, et Fadrique a si ardemment reçu en soi les passions de Valérien que vous eussiez dit que le feu sortait par sa bouche, et un de ses rivaux a aussi fait le personnage de Tiburce avec tant d’art qu’il n’y a eu aucun des assistants qui n’ait senti des transports et des affections incroyables pour la foi et pour l’honnêteté. […] On tenait que la Reine ferait une magnificence particulière lorsqu'elle la ferait recevoir Religieuse en l’un des Monastères où elle va d’ordinaire se promener.

29. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Selon que ces choses se trouvent ou manquent dans la composition d'un Poème Dramatique, il est reçu avec applaudissement, ou avec mépris. […] Il y aura en cet endroit beaucoup de personnes qui assureront qu'ils n'ont jamais reçu aucune impression mauvaise par la Comédie; mais je soutiens, ou qu'ils sont en petit nombre, ou qu'ils ne sont pas de bonne foi, ou que la seule raison par laquelle la comédie n'a pas été cause de la corruption de leurs mœurs, c'est parce qu'elle les a trouvés corrompus, et qu'ils ne lui ont rien laissé à faire sur cette matière. […] Les anciens, voulant donc instruire les peuples, et la forme de leur culte n'admettant que des sacrifices, et des cérémonies sans aucune exposition, ni interprétation de leur religion, qui n'avait point de dogmes certains: ils les assemblaient dans les places publiques (car ils n'avaient pas encore l'usage des théâtres, qui ne furent même inventés qu'après qu'on se fut servi quelque temps de chariots pour faire que les Acteurs fussent vus de plus loin) et ils leur inspiraient par le moyen des spectacles les sentiments qu'ils prétendaient leur donner, croyant avec raison qu'ils étaient plus susceptibles de recevoir une impression forte, par l'expression réelle d'une personne considérable, que par toutes les instructions qu'ils eussent pu recevoir d'une autre manière plus simple et moins vive. […] La créature y chasse Dieu du cœur de l'homme, pour y dominer à sa place, y recevoir des sacrifices et des adorations, y régler ses mouvements, ses conduites et ses intérêts, et y faire toutes les fonctions de souverain qui n'appartiennent qu'à Dieu, qui veut y régner par la charité, qui est la fin et l'accomplissement de toute la Loi Chrétienne. […] Mais pour pousser encore davantage cette matière sans sortir pour cela des bornes de la vérité, peut-on appeler tout à fait honnêtes des ouvrages dans lesquels on voit les filles les plus sévères écouter les déclarations de leurs amants, être bien aise d'en être aimées, recevoir leurs lettres et leurs visites, et leur donner même des rendez-vous ?

30. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Un Evêque, un Vicaire Apostolique, peut-il malgré tout ce qu’on vient de dire, recevoir aux Sacrements ces Comédiens, ou ordonner aux Confesseurs de les y admettre ? […] On demande si ces Comédiens peuvent s’engager au service d’un Prince hérétique par avarice ou par ambition, quoiqu’ils y passent plusieurs mois sans faire aucun exercice de la Religion Catholique, sans y recevoir les Sacrements, sinon en péril de mort, et sans entendre la Messe que rarement et en cachette ? […] Mais pour examiner le cas dont il s’agit par ce qui se fait à Paris, il est étonnant que ces Comédiens veuillent s’autoriser par ce qui s’y fait, puisque dans Paris on ne reçoit aucun Comédien aux Sacrements qu’après avoir quitté sa Profession, comme il est expressément marqué dans le Rituel, où les Comédiens et les autres pécheurs publics sont exclus de la Communion. En voici les paroles : « Tous les fidèles doivent être reçus à la Communion, excepté ceux qu’un empêchement manifeste en rend indignes.

31. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

La Poésie étant pleine d’esprit et d’artifice, on en doit faire cas comme d’un exercice attaché aux Sciences et aux belles Lettres, qui est reçu dans le Monde sans contestation. […] Qu’est-ce qu’on y souhaite pour n’en recevoir aucune plainte ? […] Comme cela se trouve souvent dans les Histoires, cela doit être observé de même dans les Comédies, et par ce moyen elles pourront être reçues. […] On ajoute une proposition assez judicieuse qui est, que comme l’on examine toute sorte de Livres avant que de permettre de les imprimer, et de les communiquer au public, il faudrait qu’il y eût un Magistrat qui examinât, ou qui fît examiner par Gens experts, les Pièces que l’on voudrait faire jouer devant le peuple, afin que leur représentation ne pût nuire à personne : Mais des Censeurs inexorables diront que d’ériger une Académie pour les Comédiens, ce serait autoriser leur Profession, comme si elle était fort nécessaire au public ; Et pour ce qui est du reste, qu’au lieu de donner la peine à un Magistrat d’examiner les Comédies dignes d’être représentées, il vaudrait mieux les condamner entièrement ; Que par ce moyen on ne craindrait ni brigue, ni surprise, et l’on ne se mettrait point au hasard d’en recevoir du dommage.

32. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

Ma sœur, il faudrait engager monsieur Des Tianges, à vous confier une Lettre de mon mari qu’il doit recevoir, par le même ordinaire que vous aurez celle-ci : copiez-la, & me l’envoyez : je l’exige de votre tendresse : sur-tout n’en supprimez pas le moindre mot. […] Tout est pour nous : nos attraits reçoivent une valeur inapréciable, non de nos vertus, de nos talens, qu’on ne saurait connaître… mais… le dirai-je ?

33. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Il en parla à sa sœur, qui reçut fort mal ses avis, & se brouilla avec lui. […] Elle y eut recours dans la suite ; elle n’y trouva qu’un ami de cour, qui refusa de la recevoir. […] La Princesse de Condé y fut reçue en triomphe, fugitive de Montrond. […] Le Cardinal qui les avoit fait arrêter, court leur apporter la nouvelle, & leur baise les pieds : il en est reçu avec mepris. […] Sa plus grande douleur fut d’apprendre que son fils n’avoit pas reçu les derniers sacremens.

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