Il serait ridicule de voir un Acteur attendre pendant long-tems que son tour vienne de répondre, ou discourir avec gravité & sans prendre haleine, comme s’il prononçait une harangue. […] L’Oracle lui répondit, que le prémier qu’il rencontrerait en sortant du Temple était son fils. […] C’est bien galant au moins ce que vous me dites là, je voudrais vous répondre sur le même ton ; mais, par malheur, je ne fais pas faire de complimens.
Ce branlement des mains et des pieds, cette évagationk et impudence des yeux, tous ses gestes, aussi blâmables que visibles, montrent qu’il y a quelque chose dans l’intérieur, qui répond au dérèglement extérieur : ceux qui font état de la modestie, fuient toutes ces occasions de dissolution ; après tout, quel plaisir trouve-t-on dans un divertissement qui lasse plus qu’il n’allège, et qui est aussi ridicule qu’il est honteux : Véritablement si l’extravagance ne s’était naturalisée dans nos mœurs, nous nommerions folie ce qu’on nomme gentillesse : et c’est à bon droit qu’on appelle des joueurs à ces assemblées, afin que l’âme étant occupée par l’oreille, les yeux ne s’offensent pas de tant de mouvements irréguliers, cela veut dire qu’une sottise en couvre une autre, ce qu’on appelle une école de gaillardise : c’est un apprentissage d’impudicité. […] Bienheureux ceux qui pleurent car ils seront consolés, Malheur à ceux qui vivent dans des joies, car ils seront accablés de tristesses. » Le mauvais riche étant au milieu des flammes d’enfer, Math. 5 et demandant un peu de soulagement, il lui fut répondu qu’il avait vécu dans les délices pendant sa vie, et que maintenant il était justement tourmenté : mais que le Lazare ayant été privé de tout contentement durant la sienne, il en était à présent justement récompensé. 3. […] Jean Chrysostome ci-dessus allégué répond, qu’encore qu’en ces spectacles on ne soit ému à aucune mauvaise convoitise, c’est toutefois se trouver parmi les péchés d’autrui, et s’en rendre en quelque façon participant.
» Belmour répond : « Hom ! […] » Diable et orthodoxe joints ensemble font un effet qui répond assez au caractère de l’Auteur : car rien n’a plus l’air d’une imprécation contre la morale chrétienne. […] Imitateurs du Géant incirconcis, quel ravage ne causeraient-ils pas dans Israël, si la grandeur de leur stature répondait à celle de leur malice ? […] Le Saint-Esprit répondra mieux que nous sur cela : Eccles. 8.11. […] Dans l’Expédition Militaire contre Thèbes ; Etéocle espère la perte de Capanée coupable de mille blasphèmes ; et l’événement répond à son attente.
Vous voyez bien que ce qui regarde les mœurs et la vertu, n’entre point dans les Coutumes des Nations, puisqu’à l’égard de ces choses, ce n’est pas la coutume qu’on doit suivre, mais la raison ; et répondre comme vous faites, c’est de même que si un Général d’Armée qui combattrait maintenant sans prendre son temps et ses mesures, répondait à ceux qui voudraient l’instruire par l’exemple des Anciens Grecs et Romains ; c’est, dis-je, comme s’il répondait, que les Anciens avaient d’autres coutumes que nous, et qu’il lui est permis maintenant d’être imprudent et téméraire, parce que les coutumes des Nations sont différentes. […] Une passion doit avoir toute son étendue, sans cela on est trompé ; ce que l’on voit ne fait qu’exciter le désir d’en voir davantage, et tout le monde a droit de se plaindre, quand un Auteur ne répond pas à ce qu’on s’était promis de son travail. […] Il faut donc vous répondre autrement. […] Je n’en sais rien, et je ne voudrais pas répondre que l’Iphigénie n’eût été ennuyeuse, sans le rôle d’Achille. […] Les Savants répondront que la Tragédie étant la représentation d’une action qui se passe entre une ou plusieurs familles, les femmes y doivent avoir leur part aussi bien que les hommes.
Si l’on accabloit de passages un homme dans l’opinion de l’Abbé du Bos, pour lui prouver qu’un Acteur sur le Théâtre parloit & faisoit les gestes, il seroit forcé de répondre que le partage du geste & de la voix entre deux Acteurs ne se faisoit pas toujours, mais qu’il a pu se faire quelquefois. […] Lucien rapportant la même chose se sert de cette expression υπαδειν, qui répond à celle-ci ad manum cantari : le Danseur imitant une Action par ses gestes, se livroit à son enthousiasme, celui qui chantoit les paroles de cet interméde (le Canticum) suivoit dans son Chant les gestes du Danseur, & chantoit ad manum. […] Solon répond gravement, Ce qui attristoit & faisoit pitié, ce n’étoit point ces Acteurs ; mais une Action triste qu’ils représentoient avec des paroles tristes. […] Lorsque Quintilien demande pourquoi Cicéron a mis per hosce dies, & non pas per hos dies, il répond qu’il est plus aisé d’en sentir la raison que de la dire. […] L’interlocuteur répond non, sans doute, j’entens un son très-différent.
MONSIEUR, Il y a quelque temps qu’il vous plut me commander de faire quelque chose en faveur de la Comédie, et répondre au libelle du Père Augustin, ce que j’ai fait avec autant d’affection, que j’ai d’intérêt à la défense de sa cause ; Il est vrai que j’eusse différé de rien mettre au jour pour diverses raisons que le silence et le respect m’oblige de taire, Mais le pouvoir que vous avez eu sur mon esprit, m’a fait rompre toutes sortes de considérations pour vous rendre cette satisfaction, et donner cette lettre apologétique au public, sous l’aveu de votre protection, espérant que vous l’agréerez d’aussi bon cœur, que je désire me conserver la qualité de MONSIEUR Votre très humble et affectionné ServiteurA.D.L.B. […] Saint Martial évêque de Limoges, autrement appelé l’Apôtre des Gaules, l’un des septante-deux Disciples, dans une Epitre qu’il écrit à ceux de Bordeaux, après les avoir exhortés des devoirs spirituels, les conjure de s’exempter de la fréquentation de ces profanes, comme étant une école de l’idolâtrie, en effet les Païens s’en servaient pour rendre des louanges à leurs Dieux, par Hymnes et Cantiques ; c’est de là que la poésie a été estimée le plus digne de tous les Arts, à cause de la noblesse de son origine, et fut même appelée le langage de la Divinité, car si nous considérons l’histoire Romaine, nous trouverons que les Oracles, ne répondaient autrement qu’en vers. […] A Rotterdam il y a un lieu destiné, où les jeunes hommes s’exercent, et donne l’argent aux pauvres Orphelins, si quelqu’un me dit que c’est pour une bonne œuvre, je réponds que le prétexte n’efface pas le vice s’il y en am. […] Si l’on m’objecte que dans la farce il y a des mots un peu libres, et de mauvaise édification qui fait que l’on condamne la Comédie, je réponds que c’est être ignorant Logicien, en ce que l’une n’est pas de l’essence de l’autre, et qu’étant deux actions différentes et séparées elles n’ont aucune analogie entre elles, et que tel aimera l’une, qui haïra l’autre, outre que s’il se dit quelques rencontres ou pointes d’esprit qui soient facétieuses, les termes en sont ambigus, et n’ont aucun sens qui puisse blesser les chastes oreilles ; Ce n’est pas que je ne souhaitasse qu’elle fût abolie, pour le peu de satisfaction que les honnêtes gens y reçoivent, cela obligerait au moins la plupart de nos Prédicateurs et les Ministres de ne quitter pas si souvent le texte de leur Evangile, pour nous étourdir la tête de telles matières, et parler avec plus de modération de la Comédie, et de ceux qui y assistent. […] Si l’on me dit que c’est la verge de laquelle l’Eglise se sert pour appeler le pécheur à repentance, je réponds qu’il y a différence, entre corriger le vice des hommes, et offenser l’honneur du prochain, comme fait le Père en tous les Chapitres de son libelle ; Car je crois qu’il n’y a point d’endroits dans les imprécations du Sieur de S.
Je réponds à votre ouvrage, beaucoup plus pour vous porter à m’éclairer, que dans le dessein de profiter des avantages que la faiblesse de vos arguments me donne dans la question : peut-être en avez-vous de plus convaincants à produire et que vous vous les êtes réservés pour confondre un adversaire, afin qu’on n’ait pas à vous reprocher d’avoir triomphé sans combattre. […] Entrons en matière, et trouvez bon que je vous réponde ; parlez Monsieur, je vous écoute. […] Donc si quelque Barbare à qui l’on ferait la description de nos spectacles, répondait : « les Français n’ont-ils donc ni femmes ni enfants ?
Je ne répondrai point aux objections qu’on m’a faites par un jugement précipité, qui n’a pas examiné ce qui précède, et ce qui suit les endroits qu’on a condamnés. Je répondrai encore moins à la critique qui est fondée sur le goût et non pas sur la règle.
Je sais qu’on pourra me demander avec raison pourquoi je ne les faisais pas plutôt, et je n’ai rien à répondre, sinon que ces écrits n’ayant jamais été faits pour être imprimés, on en prit le dessein à la hâte par les raisons que l’on a marquées ; et qu’étant fort occupé à d’autres choses, je me contentai de les relire fort légèrement, en m’appliquant particulièrement aux choses. […] [NDE] Après une rapide défense concernant les fautes d’impression, Nicole refuse donc de répondre aux remarques que sa correspondante aurait faites sur son style et passe aux remarques de contenu, concernant deux vers du Cid que l’on ne peut identifier avec certitude en l’absence de la lettre initiale.
Cependant il a plu à un fameux Distillateur & Parfumeur de les réaliser, il a imaginé un orgue savoureux & odorant, semblable au clavecin oculaire ; d’abord il a découvert par un calcul algébrique auquel Bernoulli n’avoit jamais pensé, qu’il y a sept saveurs primitives qui répondent aux sept tons de la Musique, sur lesquelles il a formé sa gamme & son clavier ; l’acide répond à l’ut, le fade au re, le doux au mi, l’amer au fa, l’aigre doux au sol, l’austère au la, le piquant au si. La combinaison des saveurs répond à celles des sons, & forme aussi des tierces, des quartes, des quintes & de très-beaux accords de Musique savoureuse : l’acide & le doux qui font l’ut & le mi, tierce majeure, l’acide & l’aigre-doux, ut sol, quinte font une bonne consonnance. […] Pour bien exécuter ce nouveau chant, on a construit un buffet d’orgues avec tous les tuyaux acoustiques ; à chacun des tuyaux on a adapté une phiole d’une liqueur spiritueuse dont le goût est gradué selon les proportions harmoniques ; chaque phiole a son orifice & une soupape qui s’ouvre ou se ferme selon qu’on lève ou qu’on baisse les touches du clavecin qui y répondent à la place des vents que donnent les soufflets de l’orgue ; la phiole laisse couler de sa liqueur, toutes ces liqueurs se rendent par un conducteur commun à un tuyau où celui qui veut savourer cette harmonie, doit mettre sa bouche pour recevoir les liqueurs à mesure qu’elles découlent ; quand ces liqueurs sont consonnantes, il s’en forme une de leur mélange qui a un goût admirable : ce goût, au contraire, est détestable si elles sont discordantes ; ainsi une main savante flatte agréablement le palais, une ignorante l’empoisonne, comme l’une flatte, l’autre écorche les oreilles. L’habile Auteur qui a fait ces belles découvertes sur les saveurs n’a pas été moins heureux pour les odeurs, il a trouvé leur proportion & leur analogie ; il a composé l’échelle ou la gamme odorante, l’odeur de rose répond à l’ut, le jasmin au mi, la tubereuse au sol, & leur accord forme une harmonie délicieuse. Au lieu de phiole à chaque touche répond une cassolette qui exhale ou retient son parfum à volonté, selon qu’on baisse ou lève la soupape, & comme les odeurs montent, & que les liqueurs descendent ; au lieu du canal conducteur on met sous le clavecin une pyramide creuse ou un entonnoir renversé ; on place le nés au sommet où les odeurs vont aboutir comme dans l’orgue savoureuse, on place la bouche au bout du tuyau conducteur où les liqueurs vont se rendre ; cela ne se fait pas sans rire : un homme au bout d’un tuyau qui avale une ariette, ou à la pointe d’une pyramide qui hume une chacone, une gigue fait avec celui qui touche l’orgue, une scène très-comique, mais un grand inconvénient, c’est qu’on ne peut régaler qu’une ou deux bouches, un ou deux nez à la fois, & qu’à mesure que la liqueur s’écoule, il faut en verser des nouvelles, au lieu que l’air & la lumière fournissent sans se consumer à une foule d’auditeurs ou de spectateurs.
Le sieur Clément ayant fait une critique de la Henriade, très-juste & très-bien faite, l’Abbé de Voisenon, par une imitation ou plutôt une dérision de la Généalogie de Jesus-Christ, dans l’Evangile de Saint Mathieu, fit la liste des principaux Critiques de Voltaire : ce qui ne répond à rien & ne signifie rien. […] Voltaire répondit à Clément & à Voisenon : voici sa réponse en vers & en prose : Il est bien vrai que l’on m’annonce des lettres de Maître Clément ; il a beau m’écrire souvent, il n’obtiendra point de réponse ; je ne suis pas assez sot pour m’embarquer dans ses querelles. […] Il n’a point en effet répondu à sept à huit Lettres du sieur Clément, & il seroit bien difficile d’y répondre rien de satisfaisant. […] Un plaisant a fait courir une brochute contre un Spectacle si déplacé, le Collége y répondit sur le ton du Théatre de la Foire, avec les sarcasmes les plus bas & les bouffonneries les plus grossieres : il s’y donne pour un joueur de marionnettes qui montre au peuple Polichinelle. On n’y répondit rien : une pareille défense est la meilleure réponse, c’est le comble du plus méprisable ridicule.
Je vais m’emparer à mon tour du Tribunal, interroger le Public, et le laisser répondre avec toute la naïveté qui lui est propre. Public : répondez-moi ; qu’est-ce que M. […] Rassurez-vous donc Monsieur, je vous réponds qu’aucun Faussaire ne s’y prendra jamais aussi maladroitement que le Légataire pour faire un faux acte : Crispin et Lisette sont des fourbes trop absurdes pour servir jamais de modèle ; tous trois enfin sont trop mauvais professeurs en friponnerie pour faire jamais des écoliers dangereux. […] Si cependant parmi les arguments que j’ai négligés il s’en trouve quelqu’un qui vous paraisse plus puissant que ceux que j’ai attaqués, et si vous vous imaginez que j’ai évité prudemment d’y répondre, désabusez-vous : ils m’ont paru tous également faciles à vaincre, et je ne refuserai point de rentrer en lice si vous le jugez nécessaire : vous n’aurez qu’à m’en indiquer la nécessité. […] Et vous, Monseigneur, lui répondit Boileau, pourquoi ne vous appelez-vous pas plutôt Jean-Farine ?