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24. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

A ucun Auteur ne peut se vanter d’avoir écrit sur les règles du Théâtre avec autant de succès qu’Aristote. […] Il instruisit d’un art qui n’avait guères de règles de son tems, & dont chaque nation vient au bout de trois mille ans chercher dans son Livre la connaissance & les règles certaines.

25. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Il pourrait arriver même qu’un homme dépourvu des qualités éssentielles, fit de très-mauvais Drames-Bouffons, après en avoir appris les règles par cœur. […] Soyez certain qu’il vous suffit de savoir ce qu’on a écrit de mieux sur les règles Dramatiques. […] Je suis le prémier qui donne de semblables conseils dans un Livre fait plutôt pour instruire que pour égayer ; mais j’espère qu’on en retirera de très grands avantages : une Ouvrage qui traite en partie du Théâtre moderne, doit renfermer des règles Bisares & singulières, quand ces règles lui sont analogues. […] Ce Chapitre, & une partie des deux Livres qu’on vient de lire ne sont qu’un abrégé des principes nécessaires ; je vais les développer dans les Livres suivans, en parlant de ce qui concerne les Drames en tout genre, & des règles éssentielles auxquelles ils sont assujettis.

26. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Le premier principe sur lequel agissent les Poètes tragiques et comiques, c’est qu’il faut intéresser le spectateur, et si l’auteur ou l’acteur d’une tragédie ne le sait pas émouvoir et le transporter de la passion qu’il veut exprimer, où tombe-t-il, si ce n’est dans le froid, dans l’ennuyeux, dans le ridicule, selon les règles des maîtres de l’art ? […] C’est donc combattre les règles et les principes des maîtres, que de dire avec la dissertation, que le théâtre n’excite que « par hasard et par accident » les passions qu’il entreprend de traiter. […] Dites encore, que les discours, qui tendent directement à allumer de telles flammes, qui excitent la jeunesse à aimer comme si elle n’était pas assez insensée, qui lui font envier le sort des oiseaux et des bêtes que rien ne trouble dans leurs passions, et se plaindre de la raison et de la pudeur si importunes et si contraignantes : dites que toutes ces choses et cent autres de cette nature, dont tous les théâtres retentissent, n’excitent les passions que par accident, pendant que tout crie qu’elles sont faites pour les exciter, et que si elles manquent leur coup, les règles de l’art sont frustrées, et les auteurs et les acteurs travaillent en vain.

27. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

Il faut sans doute que sa parole ait une grande étendue, puisqu’elle contient tous les principes et les règles qui doivent juger le monde, non seulement dans les actions extérieures, mais dans les mouvements les plus secrets de la volonté, et les dispositions les plus intimes du cœur, « judicabit occulta hominum secundum Evangelium »Rom. 2. […] Elle a deux objets, les satisfactions permises dont elle règle l’usage, les réduisant à une juste modération, et les illicites qu’elle retranche absolument.

28. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Traité de la comédie et des spectacles La critique ordinaire de la Comédie fonde ses jugements sur l'application qu'elle fait des règles de la poétique aux ouvrages des particuliers dont elle prétend découvrir les défauts, ou les beautés. […] Comme c'est la religion de Jésus-Christ qui la guide, elle suit des règles infaillibles, et pourvu qu'elle les applique avec justesse et avec fidélité, elle ne se trompe point dans ses jugements. […] Comme ces deux passions ne passent dans l'esprit de ceux qui ne se conduisent pas par les règles de l'Evangile que pour de nobles maladies de l'âme, surtout quand on ne se sert pour les contenter que des moyens que le monde trouve honnêtes. […] Je ne pense pas que selon cette règle on puisse justifier celui qui va à la Comédie, ni celui qui la joue. […] Ils n'ont pas accoutumé d'examiner les choses par les règles que j'ai suivies.

29. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « II. » pp. 9-11

Feu M. le Cardinal Grimaldi était ennemi de votre méchante Morale ; il n’avait que de l’horreur pour vos maximes ; ses règles dans l’administration du Sacrement de Pénitence, étaient contraires aux vôtres ; il voulait qu’on mit en usage bien plus souvent que vous ne voudriez le délai de l’Absolution ; que l’amour de Dieu fût la marque et le caractère des véritables conversions ; que la charité fût l’âme des bonnes œuvres ; qu’elle en fût la fin, le principe et la règle.

30. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

ils n’attaquent en toute autre rencontre que quelque défaut extérieur ou purement naturel et borné à un certain nombre de personnes : mais ils ne connaissent ici ni règles ni bornes. […] Dryden suit rarement les règles de l’équité dans ses Comédies ! […] ces verves sans règle sont d’un Ecolier et non d’un Maître. […] Il faut être bien aveugle et bien ignorant pour fouler ainsi aux pieds et la raison et les règles de l’art. […] Mais le Clergé n’est pas toujours dans la règle ?

31. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Vous voilà donc, Monsieur, réduit à la nécessité de prouver ce que vous avez avancé contre l’auteur des Hérésies imaginaires ; autrement vous voyez bien où cela va, et vous n’en serez pas quitte pour dire que vous n’avez point jugé, que vous vous êtes contenté de laisser à juger aux autres, et que vous n’avez point appliqué les règles que vous voulez qu’on établisse. […] Or personne ne croit qu’on ait droit de le mépriser, ni ne se méprise soi-même, pour pécher contre des règles contraires à celles qu’il s’est proposé de suivre. […] On les reconnaît par là ; et je crois qu’on peut presque établir pour règle que dès qu’on en voit quelqu’un qui fait ces sortes de plaintes, on peut lire ses ouvrages en sûreté de conscience. […] On peut même dire qu’il s’y connaît, et qu’il sait les règles par où il en faut juger. […] Ils sont surpris d’y voir que tandis que ceux qui disent que les Propositions sont dans Jansénius demeurent sans preuve sur une chose dont les yeux sont juges, ceux qui nient qu’elles y soient, quoiqu’ils fussent déchargés de la preuve selon la règle de droit, ont prouvé cent et cent fois cette négative d’une manière invincible.

32. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

Les Auteurs de notre Opéra suivent souvent cette règle importante. […] La règle que je propose n’a pas encore fait fortune.

33. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Je suppose que la Parodie chantante est plus ancienne, parce qu’il fut, sans doute, plus facile de composer quelques couplets malins, qu’un Poème dans les règles. […] Hégémont de Thasos est l’Auteur de la Parodie dramatique ; c’est encore les Grecs qui nous l’assurent : il l’a mit en action en composant des Vers de plusieurs tragiques célèbres une Comédie dans les règles ; il s’appliquait à donner un sens burlesque à une pensée noble & sublime. […] La Parodie est soumise aux mêmes règles que les autres Drames.

34. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Un honnête homme dans les règles du Théâtre Anglais, c’est un insigne libertin, un blasphémateur, un Athée. […] que les Poètes ne sont pas toujours en règle. […] De ces règles qu’il prescrit au Chœur nous pouvons conclure son opinion touchant la pièce même. […] Pour venir à ce but, Ben Jonson avait été obligé de violer la règle de l’unité d’action : M. […] mais le Poète a ses règles particulières ; tout est bon à son sens pour un Mufti, pour un Patriarche, pour un Prêtre quel qu’il soit.

35. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Il ne sue point dans une longue Dissertation, pour ne faire qu’embarrasser la question et la rendre plus difficile à décider, comme a fait le Docteur Fabricius par ses règles prétendues, qui mettent l’esprit dans une plus grande incertitude, que l’Ecriture même. Car ce sont des règles qu’on peut appliquer comme on veut.

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