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8. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Extrait du Privilège du Roi. » pp. -1

Et défenses sont faites à tous Imprimeurs, libraires et autres personnes de quelque qualité et condition qu'elles soient, de l'imprimer, vendre et débiter, à peine de quinze cents livres d'amende, confiscation des Exemplaires, et de tous dépens, dommages et intérêts, comme il est plus amplement porté par lesdites Lettres. […] Pepingué, Imprimeur et Marchand Libraire à Paris, pour en jouir le temps porté par celui.

9. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Approbation qui peut servir de Preface. » pp. -

Comme tout relachement ne manque jamais de patron ; on trouve à la seconde lettre les raisons, par lesquelles l’esprit du monde veut justifier ce divertissement : mais la troisiéme lettre doit convaincre l’esprit du veritable Chrêtien, que toutes ces raisons portent â faux : puisque l’Auteur y demontre, que le nom de Jesus-Christ que nous portons, & qui lui a coûté tant de sang, est deshonoré par ceux qui assistent à la Comedie ; que ces spectacles otent tout sentiment de pieté ; qu’ils sont dangereux à l’égard de tout le monde ; & que plusieurs n’y peuvent assister sans pêché mortel.

10. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES DISCOURS. » pp. -1

Jugement qu’ont porté sur les spectacles les Auteurs tant profanes que sacrés, depuis Auguste jusqu’à Justinien. […] Du jugement qu’on a porté des Jeux de Théâtre, ou des divertissements qui en approchaient depuis les Scholastiques jusqu’à nos jours. 187 LETTRE.

11. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

La jurisprudence des arrêts s’est conformée aux ordonnances, & a défendu de porter, vendre & débiter des masques. […] Autre du Parlement de Rouen, qui défend, sous grieves peines, de porter, vendre, acheter faux visages, faux nez, barbes feintes, & autres choses déguisantes. […] Le Pape vint ensuite porté sur une machine entourée de tapis de grand prix, assis sous un dais dans un fauteuil, la thiare & les clefs de S. […] Une autre genre de masque réprouvé & qualifié tel par les Canons, est celui des Ecclésiastiques qui portent un habit mondain. […] C’est une apostasie de ne pas porter la soutane & la tonsure, comme à un Religieux de ne pas porter l’habit de son ordre.

12. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

L’impiété qu’on y professait ouvertement fit éclore et fortifia en eux des passions fougueuses qui portèrent le trouble et la désolation dans l’Etat, et qui finirent par détruire le trône sur les débris de l’autel. […] Je sais que les gouvernements qui tolèrent les spectacles le font par politique, les regardant comme un mal nécessaire, se persuadant que le peuple qui s’en amuse est moins porté aux séditions, moins occupé d’intrigues et de cabales. Mais, en supposant que les gouvernements ne puissent pas sans danger supprimer les théâtres, ni en diminuer le nombre, chose qui ne paraît pas croyable, ne courent-ils pas des dangers infiniment plus grands en s’exposant aux atteintes mortelles que leur portent chaque jour des pièces vraiment immorales, qui, à la faveur du plaisir qu’elles procurent, font couler dans l’âme des spectateurs le poison des plus désolantes doctrines, et qui, par des allusions perfides et adroitement ménagées auxquelles l’art des acteurs ajoute encore un merveilleux relief, ne sont propres qu’à nourrir et à fortifier cet esprit d’insubordination qui de nos jours a fait tant de ravages, et qui est encore bien éloigné d’être entièrement anéanti ?

13. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

C’est ce qui m’a porté à vous dresser ce discours, pour vous auertir de vostre deuoir, afin qu’vne salutaire instruction découure vos manquements, & remedie aux blesseures de vos ames, qui n’estants pas soignées ne guariroient pas facilement ; car plus on flatte vn mal plus on le rend incurable : Et le vice n’est iamais plus insolent que lors qu’on l’authorise ; & qu’on excuse sa malice au lieu de la chastier. […] Comme si ce n’estoit pas assés à l’homme d’estre aucunement porté de son naturel à la barbarie, sans reueiller encore ses humeurs & ses passiõs, & exciter dans son cœur vne funeste rage par céte leçon publique. […] Est-ce estre Chrestien que de cherir des euenemens si impies & si contraires à son estat ; & peut-on douter qu’il ne fut assez impudent pour porter s’il pouuoit le Saint Esprit dans ces lieux de débauches & d’infamie, puisqu’à l’issuë de la Messe étant congedié auec les autres Chrestiens, selon la coustume de l’Eglise, & bruslant d’enuie d’estre vistement au theatre, il y porté le S. […] Ie ne puis souffrir que les Chrestiens, au lieu de condamner ces spectacles y donnent leur attention ; & ils ne sçauroient sans faire tort à leur condition, porter la veuë sur les actions bouffonnes de certains charlatans qui ont appris des Grecs l’art d’imiter toutes sortes de voix pour le plaisir des oreilles ; quel agreement y a t’il dans ces sots exercices. […] Nous y sommes naturellement portés plustost qu’au bien ; nous auons vne secrette inclination pour les vices ; & partant que peut faire vne ame qui les prend pour exemples, & qui se conduit par les saillies d’vne nature lubrique & corrompuë ; & si estant foible de soy-mesme, elle glisse aisément ; comment pourra-t’elle s’empescher de choir estant poussée d’ailleurs ?

14. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Il leur fit porter une chaussure haute appelée cothurne. […] Ils portèrent cet art à la plus grande perfection ; ils le rendirent par là encore plus dangereux qu’il ne l’était auparavant ; et depuis ce temps, ses résultats moraux ont toujours été de flatter les passions du cœur, et de faire éprouver successivement aux spectateurs l’amour et la haine, la compassion et la cruauté. […] Dans les unes, les acteurs portaient la robe prétexte d comme représentant les actions de ce qu’il y avait de plus distingué dans la républiquee. » Dans d’autres, on représentait les actions des gens de la lie du peuple qui fréquentaient les cabarets. […] Il voulait que l’on traitât comme des esclaves et des personnes infâmes les comédiens et tous ceux qui servaient à divertir le peuple aux dépens des mœursf. » Les Romains portèrent dans les provinces qu’ils conquirent le goût qu’ils avaient pour les spectacles. […] On vit toujours des mimes errants de province en province, de nation en nation, porter la semence de cette mauvaise plante que le christianisme avait arrachée : elle se conserva presque sans interruption en Italie.

15. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

L’esprit de l’homme ayant une pente au mal, que ne fera-t-il pas, s’il est encore porté par les exemples des vices de la chair, auxquels la nature se laisse aller si aisément ? […] D’ailleurs nous ne sommes pas seulement obligés d’éviter les choses mêmes qui nous paraissent indifférentes, et qui portent insensiblement au péché : car comme celui qui marchant sur le bord d’un précipice quoiqu’il n’y tombe pas, ne laisse pas d’être dans la crainte, et qu’il arrive souvent que la crainte le trouble et le fait tomber dans ce précipice : de même celui qui ne s’éloigne pas du péché, mais qui en est proche, doit vivre dans l’appréhension ; car il arrive souvent qu’il y tombe. […] C’est pour ce sujet que je voudrais pouvoir reconnaître ces personnes ; mais encore qu’elles nous soient inconnues, elle ne peuvent néanmoins se dérober aux yeux du Verbe éternel : j’espère qu’il touchera leur conscience, et qu’il leur persuadera de sortir volontairement, leur faisant connaître qu’il n’y a que ceux qui se portent à faire pénitence, qui soient véritablement dans l’Eglise. […] Je ne vous déclarerai pas leur crime par mes discours ; mais par les propres paroles de celui qui doit juger toutes les actions des hommes : Celui, dit-il, qui verra une femme avec un mauvais désir, a déjà commis l’adultère dans son cœur. » Si une femme négligemment parée, qui passe par hasard dans la place publique, blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; ceux qui vont aux Spectacles non par hasard, mais de propos délibéré, et avec tant d’ardeur, qu’ils abandonnent l’Eglise par un mépris insupportable pour y aller ; ceux qui regardent ces femmes infâmes, auront-ils l’impudence de dire qu’ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque les paroles, les voix, les chants impudiques et tendres les portent à la volupté ? […] Toutes ces choses devraient donc porter ceux qui les voient, non pas à rire, mais à pleurer.

16. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

N’en donnant qu’un petit nombre je leur laisse le champ libre, pour examiner eux-mêmes les Pièces qui restent ; ce qu’ils feront, sans doute, mieux que moi ; j’évite par là l’inconvénient de leur donner un ouvrage immense à faire, s’ils voulaient critiquer les jugements que j’aurais portés sur deux ou trois mille Pièces. […] Les grands Maîtres (ainsi que d’illustres Ecrivains ont remarqué) nous ont donné plusieurs préceptes qui sont contraires à la vérité et à la raison : depuis deux mille ans nous portons le joug sans oser le secouer ; parce que nous ne les approfondissons point ces préceptes, ou parce que nous nous obstinons à les soutenir par prévention. […] La matière est vaste et demanderait un ouvrage complet : le jugement que les gens d’esprit et connaisseurs porteront du peu que je viens de dire sera mon guide, et me confirmera dans mes idées, si on les approuve ; ou me les fera rejetter, si on juge que je me sois trompé.

17. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — ESSAI SUR LES MOYENS. De rendre la Comédie utile aux Mœurs. » pp. 7-10

La Comédie a un grand avantage au-dessus des instructions philosophiques, contenues dans une infinité de bons ouvrages, en ce qu’elle expose sous les yeux un tableau animé des passions humaines, & qu’elle ébranle fortement les sens, pour porter par leur canal la conviction jusqu’au fond du cœur : car telle est la loi de l’union de l’ame avec le corps, que toutes nos idées ont pour cause premiere les objets sensibles, lesquels ne peuvent parvenir jusqu’au siége intellectuel sans y avoir été portées par les sens qui veillent sans cesse autour de l’ame pour l’avertir de ce qui se passe hors d’elle.

18. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Je n’y ai considéré que votre cœur, ou du moins vos sentiments présents ; et mes réflexions ne porteront que sur cet objet principal. […] La nature vous l’arrache ; oui, la nature ; elle pense à vous : vous nous l’apprenez vous même, en disant que le plus charmant objet de la nature, le plus capable d’émouvoir un cœur sensible, et de le porter au bien, est une femme aimable et vertueuse. […] Vous nous faites sentir, au contraire, que nous avons la véritable idée du mérite ; car le jugement qu’en général nous portons de pareille femme ; notre procédé même envers elle, est bien contraire à celui que vous nous imputez. […] La force de votre éloquence nous porterait quelquefois à vous croire ; mais vous vous ôtez jusqu’à la ressource de notre séduction, à force d’abuser du penchant que nous aurions à les calomnier avec vous. […] Vous seriez demain plus équitable, et meilleur juge, si vous vous portiez mieux….

19. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Depuis quel temps les Dames portent des masques en France ? […] Je ne décide point ici s’il y a du peché aux Dames de porter des masques, ou s’il n’y en a pas. […] Celui qui se déguise en idole, ne veut point porter l’image de Dieu. […] Le Parlement de Toulouse a souvent défendu par ses Arrests à toutes sortes de pernes de vendre ni porter des masques. […] « Que les Ecclesiastiques ne portent jamais de masques, & qu’ils n’accompagnent jamais ceux qui en portent. » Le premier Concile Provincial de Milanb en 1565.

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