Ces cloux grands ou petits faisoient la difference des Senateurs & des Chevaliers, car ces derniers n’osoient pas en porter de la grandeur des autres. […] Le Premier des Tarquins avoit en son Triomphe une Veste toute d’or, & le grand Pompée se servit & porta celle d’Alexandre le GrandScal. […] Fulvius, fit porter deux cent & tant d’Images, d’or, d’argẽt, & d’airin, des Villes ou des Païs subjuguez, & presque autant de marbre. […] Pompée Triomphant de Mithridate y fit porter des arbres entiers d’Ebene, inconnus à Rome jusqu’alors. […] Car il luy estoit permis de porter des Couronnes dans les Assemblées publiques & de s’y trouver avec ses habits de Triomphe.
Les désordres infinis du clergé de France excitèrent les craintes de la nation et du roi Henri III, aux états de Blois, tenus en 1588 ; le garde des sceaux de Montholon prononça dans cette assemblée, au nom de ce prince, un discours dans lequel on remarque le passage suivant : « Sa majesté demande donc d’abord au clergé puisqu’il est chargé de la réformation des autres, qu’il commence par se réformer lui-même, et donner bon exemple aux autres ordres de l’Etat. » Cette mercuriale, justement méritée et justement appliquée, devait porter le clergé à écouter la parole royale et le vœu de la nation, et à rentrer de lui-même dans les principes de l’Evangile et dans les dogmes apostoliques, qui indiquent et ordonnent aux ministres du culte une soumission entière à la volonté du prince ; mais loin de produire un effet aussi salutaire, aussi conforme aux préceptes de la religion, cette mercuriale ne fit qu’allumer le feu de la vengeance dans le cœur du clergé, et le prince qui l’avait ordonnée fut cruellement assassiné l’année d’ensuite par Jacques Clément prêtre et dominicain ! […] C’est sous le règne d’Henri III que le clergé et les jésuites eurent la criminelle audace de proclamer les principes subversifs de toute monarchie légalement instituée : « Qu’un prince qui maltraite ses citoyens est une bête féroce, cruelle et pernicieuse ; « Qu’il y a des cas où il est permis à tout le monde de tuer, même celui qui est prince de droit, soit par succession, soit par élection, mais qui devient tyran par sa conduite ; « Que si un prince légitime devient tyran jusqu’au point de piller les fortunes publiques et particulières, s’il méprise notre sainte religion, s’il charge ses sujets d’impôts injustes, s’il fait des lois avantageuses pour lui et peu utiles au public, la république doit s’assembler et l’inviter à se corriger : que s’il ne répare pas ses fautes, elle peut lui faire la guerre, et si les circonstances le permettent, lui porter le fer dans le sein. […] Si donc, il est prouvé par les événements les plus déplorables que l’ambition du clergé, que l’oubli de la discipline qui lui est propre, que l’ignorance des lois qu’il doit le plus connaître, l’aient porté à s’écarter de ses devoirs d’une manière aussi coupable, l’autorité séculière doit sans cesse se mettre en garde contre les nouvelles entreprises qu’il prétendrait former ; elle doit lui reconnaître une administration toute spéciale dans l’Eglise ; mais hors de l’Eglise, il lui appartient de surveiller la conduite des prêtres, et de savoir s’ils se conforment eux-mêmes aux propres lois qui leur sont imposées par les canons des conciles, parce que le prince est le protecteur né de ces mêmes conciles.
Outre que bien des maris soupçonneux, emportés, et brutaux diffameraient de jeunes femmes sages et honnêtes, par une fausse accusation ; au hasard des peines portées contre eux par la même loi ; et qui n’allaient qu’à perdre le droit de pouvoir répudier leur femme, et à payer une amende pécuniaire à ses parents. […] En un mot, n’en est-il point d’elles, comme de ces Gentilshommes ruinés qui portent le nom des terres qu’ils n’ont plus ? […] Et parce que les Ordonnances et Censures Ecclésiastiques n’ont jamais tant de force, que les Lois Civiles portées sous de certaines peines : J’approuverais fort l’expédient du P.S. qui proposa de faire passer en parti, une certaine amende au profit des pauvres. […] Noeuds de rubans portés sur les coiffures des femmes.
L’Esculape ès Processions Païennes était un Dragon en bosse de toile peinte, qui ouvrait et fermait la gueule, et montrait une langue fendue et noire, par les cordes de poil de cheval que celui qui la portait serrait et desserrait à son plaisir. […] » tient que les Assyriens la portèrent les premiers en la guerre.
Si elles prennent les divertissemens de la Comedie, elles contribuent à y porter les autres, & à les faire passer pour des choses absolument permises & indifferentes. […] & violenti rapiunt illud , c’est à dire, qu’il faut se faire violence, contrarier sans cesse ses inclinations, mortifier les sens, son amour propre, dompter ses passions, porter chaque jour sa croix ; de forte, que la vie chrétienne, & qui méne au salut, doit être une vie mortifiée, contrarier aux inclinations & aux sens : cependant cette Demoiselle trop commode ne veut rien moins que se faire violence. […] Mais en renonçant au devotisme, elle n’a pas renoncé à la Religion ; & voulant être chrétienne, elle ne doit pas rougir de porter les marques du Christianisme qu’elle professe. […] C’est un Pere cruel, qui méne sa fille comme Darius fit aller autrefois son cher Daniel à la fosse des Lions : quel est son desespoir de porter lui-même sa fille au bucher pour qu’elle soit la victime de ses passions naissantes ? […] Si c’est une chose si criminelle que la Comedie, vous avez trop de penetration, Madame, pour ne pas sentir le malheur des personnes, qui par leur exemple ont contribué aux foibles à s’y porter.
ne disons rien des gestes et des postures qui lui porteraient la mort dans le cœur. […] Mais comment peut-on dire en vérité que la danse ne fait tort à personne puisqu’elle donne lieu à des jalousies diaboliques, et qu’elle fait naître des vengeances qui portent les hommes à se couper la gorge ? […] Sanctia prit l’habit de son mari, mais ce fut pour le couvrir du sien, et le tirer de la prison, d’où il ne fût point sorti que pour aller porter sa tête sur un échafaud. […] que nous voulons avoir part à ses artifices, et que nous faisons gloire dès cette vie de porter ses couleurs ? […] NDE Le capuchon bigarré porté au bout d'un bâton par les fous.
Le genre Dramatique prit chez eux une nouvelle forme ; ils le tirèrent par dégrés de l’avilissement où il paraissait devoir rester toujours, & le portèrent enfin au comble de la perfection. […] Molière sembla avoir le dessein de la ressusciter de nos jours, par le soin qu’il avait que ses Acteurs portassent les mêmes habits, & eussent les mêmes manières que les originaux qu’il dépeint dans ses Drames. […] Les Romains, que l’ambition portait à faire les guerres les plus injustes, éteignirent, sans doute, dans le cœur des Grecs, lorsqu’ils le subjuguèrent, l’amour des Belles-Lettres. […] La prémière s’appelait Prætexta, à cause que l’on nommait ainsi la robe de pourpre, à large bande, que portaient les Magistrats en dignité ; & parce que ses Acteurs étaient vétus de la sorte : voilà notre Comédie héroique. […] Ils la portèrent même à un certain dégré de gloire.
En troisiême lieu les femmes & les filles qui portent le sein decouvert, lorsqu’elles ont esté suffisamment averties du mal qu’il y a dans cette immodeste façon de se vestir. […] Et quand ils n’y auroient pas commis de si grands pechez, le peril où ils s’exposent de les commettre, doit porter les Confesseurs à leur deffendre ces divertissemens dangereux. En sixiême lieu ceux qui lisent des livres heretiques, ou des livres qui traittent de choses lascives & qui portent à l’impureté, ayant esté auparavant avertis de ne le plus faire. En septiéme lieu ceux qui ont des tableaux ou des representations lascives, & qui peuvent porter au peché. […] Les Confesseurs doivent-ils porter les personnes de pieté qui communient fort souvent de se confesser toutes les fois qu’ils communient ?
Léon X le porta sur le Saint Siege, & le Cardinal Bibiana obtint la pourpre en récompense. Les Savans chassés de Constantinople par Mahomet II, que Laurens accueillit & pensionna, ont par intérêt & par reconnoissance porté son nom jusques aux nues. […] Elle fut bien-tôt consolée de sa perte, mais elle versa des larmes, elle lui fit de magnifiques funérailles, elle porta long-temps le deuil. […] Cette boëte, fidellement gardée dans la famille de Mesmes, famille distinguée qui a porté de très-grands hommes, fut ouverte un siecle après. […] Aucun Historien du monde n’a porté jusqu’à cet excès l’amusement & la reverie.
Partout où vous trouverez des hommes célestes ; partout où il y a des hommes sages, des pères et mères vertueux, c’est là, Monsieur, qu’on trouve des filles à marier sages et vertueuses, modestes et capables par leur exemple, leurs conseils et l’amour qu’elles inspirent, de porter au bien un jeune homme dont le penchant l’entraînait au désordre. […] Ce que vous dites ci-dessus pour prouver que le spectacle ne peut porter le goût de la Vertu dans nos cœurs se trouve anéanti maintenant ; écoutez-vous vous-même. […] Parce que les Perses indolents et voluptueux leur avaient appris à rougir du travail ; Alexandre s’honorait au contraire de porter une tunique tissée de la main de sa mère et de ses sœurs : ces femmes-ci tiraient donc vanité de leur adresse et de leur travail. […] Ce n’est pas l’ennemi, mais ce sont vos Sicaires, Qui portèrent sur eux leurs poignards sanguinaires. […] Oseriez-vous deviner qui des femmes ou des hommes a porté l’art de la Déclamation à un plus haut degré d’élévation ?
Les Farceurs avec leurs gestes honteux ne corrompent-ils pas les mœurs, ne portent-ils pas à la débauche, n'entretiennent-ils as les vices ? […] On s'accoutume facilement aux crimes dont on entend souvent parler: L'esprit de l'homme ayant une pente au mal, que fera-t-il s'il y est encore porté par les exemples des vices de la chair, auxquels la nature se laisse aller si aisément. […] Les vers polis, et les discours agréables, gagnent les esprits, et les portent où ils veulent : c'est pourquoi celui qui recherche la vérité, et qui ne veut pas se tromper soi-même, doit rejeter les voluptés pernicieuses, auxquelles l'âme s'abandonne, comme le corps aux viandes délicieuses, il faut préférer les choses véritables à celles qui sont fausses, les éternelles, aux passagères, et les utiles aux agréables.
…… S’il allait ne plus avoir pour moi cette franchise dont il s’était fait une loi, & si son inconstance se portait jusqu’à l’amitié ? […] C’est cette unité de genre, que nous avons adoptée, qui paraît être la principale cause de la perfection que le Drame a déjà acquise parmi nous, & qu’on peut porter beaucoup plus loin. […] Une émotion relative aux dispositions que nous y avons portées. […] Quelle mollesse dangereuse portait dans les âmes cette Actrice fameuse par sa beauté, son pathétique, & sa criminelle facilité ? […] Dans la vérité, le nôtre ne dépend-il pas de celle de nos mœurs, & des atteintes qu’y porteraient nos Actrices ?