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89. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Je vais vous le dire, Mademoiselle, et cette anecdote fort intéressante pour le Théâtre, est sans doute ignorée des Comédiens, qui n’auraient pas manqué de lui faire trouver place dans le Mémoire de leur Avocat, s’ils en avoient eu connaissance. […] Ce serait un avantage pour les hommes de talent, qui trouveraient dans cette Ecole des places de retraite convenables à leur mérite.

90. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Il est à propos que le Roi crée une place de premier Poète tragique ou sérieux, et une autre de premier Poète comique, qu’il les nomme d’entre les trois que nommera le Bureau des spectacles, ils seront choisis entre ceux qui auront fait plus de pièces qui soient en même temps plus agréables aux spectateurs et plus utiles aux bonnes mœurs. […] Pour contenir les Auteurs et les Comédiens dans les règles des bienséances et des bonnes mœurs, il est à propos que deux de ces Commissaires de spectacles aient deux places de droit des plus commodes pour assister quand ils pourront aux représentations comme Censeurs publics.

91. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVII. Du gouvernement & de la Police intérieure du Théâtre. » pp. 12-18

Ce préjugé soutenu par des savans, par des Poëtes du premier ordre, ne nous paroît pas difficile à détruire ; & nous nous croyons obligés de nous en charger, avec d’autant plus de raison, qu’il est impossible de rendre quelque éclat à la Scène Françoise, si on ne remet pas le Comédien à sa propre place, & les Auteurs & le public dans leurs droits.

92. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363

Elle méritait pourtant bien une place dans des Ouvrages faits au sujet du Théâtre.

93. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Ne suffit-il pas que la musique Italienne bannisse le naturel & ce beau simple qui fait briller les Ouvrages en tout genre, pour n’être digne que de la seconde place dans notre estime ?

94. (1574) Livre premier. Epître dixième. Cyprien à Eucratius son frère « Epître dixième. » pp. 30-31

Car on ne peut estimer que celui-là cesse de suivre un tel état, qui en constitue d’autres en sa place : et qui au lieu de lui seul, en met plusieurs pour ses lieutenants, contre l’ordonnance de Dieu, enseignant, et instruisant, comment le mâle se déguisera en femelle, et que le sexe soit changé par art, et qu’on plaise au diable, qui souille la créature de Dieu, en offensant par tels déguisements d’un corps efféminé et contrefait.

95. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.

96. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

Quelle idée peut-elle avoir du vrai bonheur, quand, amusée ainsi par des objets frivoles, elle y place toute sa félicité, et qu’au lieu d’apaiser sa faim par une nourriture solide, elle s’empoisonne par le mensonge et l’erreur ?

97. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

S’il se trouvoit un enfant dans des lieux de libertinage, les hommes les plus licencieux vouloient qu’on le transportât dans une place où son innocence fût assurée2. […] Mais que fait-on si la succession rapide des goûts et des principes ne leur prépare pas une place dans le tombeau qu’ils ont creusé aux mœurs ? […] X. 27.) mêmes n’étoient pas une place propre à parler en faveur de la vérité et de la vertu. […] Imaginez dans quelle crise doit se trouver l’état physique d’un homme, qui se tenant dans une situation immobile et gênée, l’espace de trois ou quatre heures, dans une place hermétiquement fermée, respire 30 ou 60 mille fois l’haleine de 3000 personnes asthmatiques, pulmoniques, scorbutiques, hydropiques, éthiques, lépreuses, etc., effrayant mélange d’air, épaissi encore et détérioré par la fumée de quelques centaines de chandelles, lampes, bougies, flambeaux, etc. ; qui en même-temps éprouve toutes les commotions de volupté, de haine, de tristesse, de vengeance, etc., que le spectacle fait naître.

98. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Ceux ci les grandes affaires, les grandes places, le grand monde : Sangaride ce jour est un grand jour pour vous , le Sauveur le compare à des sépulchres blanchis, qui ont une belle apparence, mais qui ne renferment que la pourriture, & des ossements des morts. […] C’est un art chez les femmes de faire, de choisir & de placer les mouches ; on en fait de toutes sortes de figures, rondes, ovales, triangulaires, en croissan, en fleche, de toute grandeur ; invisibles, petites, médiocres, grandes : on en fait de plusieurs couleurs, selon la nature du teint ; la plupart sont noires, on les place de mille manieres : solitaire, simétrisée, en couronne, en ligne, en grand nombre, en petit nombre, selon le goût ou les desseins qu’on se propose, & les conquêtes qu’on médite ; on en met sur toutes les parties du visage, jusques sur le bout du nez : ces emplacements sont de la derniere importance, pour favoriser & faire mieux sortir les traits de la phisionomie, la fraîcheur & le coloris du teint ; chacune selon sa figure, sa grandeur, sa situation produit un effet bien différent, qu’on étudie avec le plus grand soin ; elles donnent un air galant, modeste, sérieux, enjoué, triste, majestueux, effronté, ce qui leur a fait donner des noms différents, qui formeroient un Dictionnaire de Toilette. […] C’est une affaire d’état pour les femmes que le choix de la place où elles doivent se mettre, au bal, aux spectacles, à l’Eglise, à table, au jeu, dans les compagnies, pour se ménager un jour favorable. […] De toutes les qualités qui peuvent rendre une femme aimable, il ne lui manquoit, dit Tacite, que la chasteté, c’étoit un phenomêne de luxe & d’amour de la parure ; son unique divinité étoit son corps ; elle engagea ce Prince à massacrer Agripine sa mere, Séneque & Brutus ses précepteurs, qui n’approuvoient pas ses excès, à répudier sa femme Octavie, & à la faire mourir, pour prendre sa place : elle quitta deux fois ses maris ; Crispinus dont elle avoit un enfant, pour épouser Othon dont elle étoit amoureuse, & ensuite Othon lui-même, pour épouser Néron qui étoit amoureux d’elle, & le fit releguer en Lusitanie, sous prétexte de l’en faire Gouverneur.

99. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Il y a bien plus de contradiction entre les anathêmes prononcés contre les bâtards & les femmes qui se laissent séduire, & la considération où ils sont l’un & l’autre dans le grand monde, qui se croit plus éclairé & qui est plus aveugle que le peuple, chez qui le fruit, les auteurs, les complices du crime n’occupent que la place qui leur est due. […] Il est mort luthérien, continue la Marquise catholique, lettre 42, il ne sera pas enterré à Saint-Denis ; les préjugés de notre religion ne permettent pas de lui donner place dans le tombeau de nos rois (elle est fort au-dessus des préjugés cette pieuse dame). Les prêtres disent qu’il est hérétique (ils ont grand tort, les luthériens ne le sont pas ; pour moi j’aime de pareils hérétiques à qui les actrices donnent le coup de grace), je souhaite que Dieu nous en envoie encore un semblable (pour faire honneur au célibat) En revanche, en place des honneurs religieux, son cadavre, qui n’étoit plus ambulant, fut comblé des honneurs militaires depuis Chambort jusqu’à Strasbourg, où, au bruit de l’artillerie, il fut pompeusement conduit & enterré dans une chapelle luthérienne. […] Quand on fut arrivé au milieu de la forêt, on découvrit un palais superbe, on s’arrêta à la porte, Diane en sortit avec ses nymphes, pour accueillir la demi-déesse & l’inviter à entrer ; on se place dans un sallon orné de peintures représentant les amours & les aventures de Diane.

100. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

vous en riez ; est-ce là leur place ? […] Non, sans doute, ce n’est pas leur place, & c’est de quoi je me plains. […] Toute sa plaisanterie consiste dans les naïvetés d’un paysan, méssager de l’amant, qui découvre le secret de l’intrigue au mari même, sans le connoître, comme dans l’École des Femmes le galant se décelle au jaloux, qu’il ne connoît pas, & dans des grossieretés du mari, de sa femme, des domestiques, dont on ne riroit qu’à la Place Maubert, si la Place Maubert étoit la seule corrompue.

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