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43. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Dans les bals de cérémonie elle n’étoit qu’un mouvement sans objet, une occasion toujours la même de montrer les graces de la figure. […] Ce zèle est juste ; il est certain que ces danses sont l’occasion prochaine de mille péchés. […] & où fut-on jamais plus assiegé, plus pressé par l’ennemi, plus invité par l’occasion, plus engagé par les attraits du plaisir, que dans un bal, que sur le théatre ? […] les mauvais regards, les discours licencieux, les désirs, les pensées d’impureté, les libertés, le scandale, l’occasion donnée du péché, ne sont-ils pas dans les principes du Christianisme de véritables péchés ? […] les pieges du démon, l’aliment des vices, l’occasion du péché, sont-ils des délassemens ?

44. (1707) Lettres sur la comédie « [frontispice] »

Desmolets Tome sept, partie premiere A PARISChez Nyon fils, Quai des Augustins,près la rue Gille Cœur,à l'Occasion.

45. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « [frontispice] »

Jacques,à l'Occasion.

46. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Mais cela paraît particulièrement dans le luxe de leurs Habits, dans la magnificence de leurs Festins, et dans la pompe de leurs Spectacles : Car quand ils se montrent à leurs Sujets dans quelques occasions extraordinaires, ils doivent prendre ces ornements qui semblent être consacrés aux cérémonies publiques ; Ils sont obligés d’emprunter l’éclat des Perles et des Diamants pour éblouir les yeux des Spectateurs, et de ne rien oublier de tout ce qui peut entretenir la Majesté de leur Personne, et l’admiration de leurs Sujets. […] Les Spectacles qui sont autorisés par le temps et par la coutume, seront un peu plus difficiles à régler : Car il semble que c’est en ces occasions que le Prince fait paraître sa Magnificence, qu’il divertit ses Sujets, qu’il exerce sa Noblesse, qu’il ravit même ses Alliés, et qu’il donne des marques de sa grandeur et de son adresse.

47. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Tout cela aurait été fort au gré de la jeunesse et des Dames ; Sophocle qui était de l’humeur de tous les Poètes, n’aurait pas laissé passer cette occasion de mériter des louanges et de plaire, s’il n’eût pas fait plus de scrupule que nos Auteurs, de faire paraître l’amour sur le Théâtre. […] Ce que j’ai dit de Solon, n’est que pour vous faire voir combien les Anciens étaient scrupuleux sur les Spectacles ; et je ne suis pas fâché de vous avoir donné cette petite occasion de railler. […] C’est pourtant ce qui fait tout le jeu du Théâtre, c’est ce qui fait paraître toute la tendresse et tous les embarras d’Agamemnon, c’est ce qui donne occasion à ces beaux Vers qui obligent de se récrier, et à ces tendres sentiments qui tirent les larmes des yeux de tout le monde. […] Vous savez que les Tragédies de Collège donnent souvent occasion à des railleries malicieuses, quand ceux qui les composent n’en usent pas avec la prudence et la modération que je demande. […] Mais on peut feindre un Héros Chrétien, et le mettre dans l’occasion de souffrir pour la Religion, quand il n’est dans une Pièce que par forme de personnage Episodique, et quand la persécution ne va pas jusqu’à le faire mourir.

48. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Il est pourtant vrai que cette consécration religieuse ne dura pas toujours ; ce ne fut que dans les premiers siècles, où l’on n’avait à Rome que des théâtres mobiles, qu’on dressait à l’occasion de quelque fête publique, pour donner des jeux à l’honneur des Dieux. […] Malgré son autorité, Pompée fut fort blâmé, et peut-être aurait-il tôt ou tard reçu quelque affront ; mais, comme nous l’avons dit, il s’avisa d’y bâtir un temple à Vénus et de le lui consacrer : « Pompeium à majoribus incusatum quòd mansuram theatri sedem posuisset. » Cette innovation de Pompée paraît à Tacite l’époque de l’entière dépravation des mœurs, par le goût et l’habitude du théâtre qu’elle inspira, l’occasion et la facilité qu’elle donna de rassembler et d’étaler au public tout ce qui était le plus propre à le corrompre : « Abolitos paulatim patrios mores funditus everti per accitam lasciviam, ut quodcumque corrumpi, et corrumpere queat, in urbe videatur degeneretque juventus gymnasia, et otia et turpes mores exercendo. » Je ne sais pourquoi on n’a pas craint dans plusieurs collèges d’imiter cette innovation de Pompée, en y construisant des théâtres à demeure, comme si ce n’était pas assez d’en élever dans l’occasion, quand on voulait donner quelque pièce. […] Un vrai pénitent ne fait pas plus de grâce à l’idolâtrie du vice : il va, comme Madeleine, arroser de ses pleurs, essuyer avec ses cheveux, embaumer de ses parfums les pieds du Sauveur ; matière, occasion, danger, image, souvenir du péché, il voudrait tout immoler.

49. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Mais ce qui me surprit le plus, ce fut la façon dont vous vous expliquiez aussi, à l’occasion du Cid, sur le duel, ce monstre que les Lois et le bon sens auraient depuis longtemps étouffé, si les passions des hommes n’étaient souvent plus fortes que le bon sens et les Lois. […] C’est qu’elles sont convaincues que le grand art d’éviter les chutes, est d’écarter les occasions prochaines ; que les aimer, les rechercher, s’y complaire, c’est vouloir tomber infailliblement dans les abîmes qu’elles creusent sous nos pas ; et que ce n’est point en y apportant de l’aliment, qu’on parvient à arrêter le ravage d’un incendie. […] Il se trompait sur le fait, ne sachant pas ce qui s’était passé en 16967, où à l’occasion d’un Jubilé, les Comédiens Français hasardèrent de présenter à Innocent XII une Supplique tendante à lui demander d’y participer, et à se plaindre du refus qu’on faisait de les absoudre. […] Etre également prêt, suivant les occasions, à refuser un cartel, ou à forcer un rempart et un retranchement, c’est ce qui forme le Héros, dont le caractère doit être, quoi qu’il lui en puisse coûter, de ne jamais reculer sur aucun devoir.

50. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Commençons par ce passage de l’Ecclésiastique ; « Ne fréquentez jamais une femme, ni une fille qui aime la danse, et n’ayez nulle communication avec elle, de peur que ses attraits ne soient une occasion de ruine pour votre âme. » Cap. 9. […] « Execrabile festis diebus vacare choreis, ubi visu, auditu, gustu, tactu, mentes adstantium illaqueantur et contaminantur. » Il cite en cet endroit le Canon du Concile de Tolède, que nous avons rapporté auparavant ; et ajoute, « Malheur à ceux qui contribuent à ces maux par le son de leurs instruments ; car ils rendront compte devant le juste Juge de tous les péchés auxquels ils ont donné occasion, parce que celui qui donne occasion à quelque dommage que le prochain souffre, est lui-même, suivant le Droit, la cause du dommage qu’il souffre. » « Væ iis qui sunt in causa efficaci tantorum malorum, per suos lascivos sonos ; reddent de omnibus malis, quæ occasiones pulsationis contingunt, apud justum judicem rationem.

51. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Que signifie autre chose, tout ce que l’Ecriture sainte dit de l’extrême pureté du cœur, qui est comme la base de la vie chrétienne, tout ce qu’elle dit de la mortification des sens, de la légèreté de l’esprit, de la faiblesse de la chair, de la force des passions, de la malice et des ruses du tentateur, du danger de s’exposer aux moindres occasions d’être tenté ; enfin, tout ce qu’elle dit de l’attention, et de la vigilance sur les désirs, de la modération des plaisirs, des victoires sur son propre cœur, de la perversité des maximes et des joies mondaines. […] un objet trop mondain vu par hasard, un mot trop libre dit sans dessein, une lecture peu modeste faite sans malice, mettent en danger la vertu la plus affermie, et sont très souvent des sources de réprobation : et tout ce que la passion a de plus vif et de plus empoisonné, tout ce que l’art de tenter a de plus fin et de plus poli ; un assemblage de tout ce qui peut séduire, ne sera ni une occasion prochaine de péché, ni un manifeste danger à des gens nourris, la plupart dans une criminelle mollesse, nourris même dans le péché ! […] Si les spectacles profanes sont une occasion prochaine de péché, comme on n’en saurait disconvenir, qui peut y assister en sûreté de conscience ?

52. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

S’ils disent que la leur n’est point mercenaire, à quelle occasion exigent-ils argent à bonne et grosse somme de ceux auxquels ils donnent leur tragédie à représenter, somme qui se monte le plus souvent à trois et quatre cents écus ? […] Les assemblées publiques qui se font à notre sujet y répugnent duab tout, vu qu’il n’y a rien, disait Lycurgue, premier et plus grand législateur de son temps, plus propre et nécessaire à la manutention de la paix que la société, occasion qu’il contraignitac ses citoyens de manger tous ensemble le brouet lacédémonien à la manducation duquel l’honnête familiarité et la paisible société suivies des graves discours de ces doctes personnages servait comme d’entremet, de sauce, d’appétitad et de friandise et délicatesse à cette soupe noire, fade et de mauvais goût. […] [NDE] Allusion à l’attentat de Jean Chatel, occasion directe du bannissement des jésuites.

53. (1675) Traité de la comédie « VIII.  » p. 283

Les chutes de l'âme sont longues ; elles ont des préparations et des progrès, et il arrive souvent qu'on ne succombe à des tentations que parce qu'on s'est affaibli dans des occasions de peu d' importance.

54. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

PRÉFACE J’ai tort, si j’ai pris en cette occasion la plume sans nécessité. […] Pour avoir droit de garder le silence en cette occasion, il faudrait que je n’eusse jamais pris la plume sur des sujets moins nécessaires.

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