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9. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

L’art de bien les faire est d’appliquer à un seul nom deux termes étrangers, sans compter sa définition naturelle ; c’est-à-dire, qu’il faut rencontrer un sens complet dans chaque partie d’un mot de plusieurs sillabes. […] On ne les connaissait pas du tems d’Aristote, puis qu’il dit dans sa Poétique ; « Les noms ne signifient rien, même doubles & séparés, comme Théodore, si l’on désunit les deux noms qui le forment, ni l’un ni l’autre ne signifient rien12. » Je crois avoir prouvé le contraire ; je vais le faire sentir encore mieux par ce même mot Théodore, que notre Philosophe soutient ne signifier qu’un simple nom d’homme. […] Il est donc aisé de s’appercevoir que l’Oracle des Sçavans a mal défini les noms.

10. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

En effet, s’il a donné le nom d’assemblée à une petite multitude de Juifs ; à combien plus forte raison ne doit-on pas appeler de ce nom ces prodigieuses assemblées de païens ? […] En effet tous les jeux tirent leur nom de quelque Dieu du paganisme. […] Voyez, ô fidèles disciples de J.C. combien de noms infâmes ont rempli le cirque ! […] Ainsi ayant invité publiquement tout le monde à cette dédicace, il ôta à cet édifice le nom de théâtre, et lui donna le nom de temple de Vénus ; où nous avons ajouté, dit-il, quelques emplacements pour les spectacles. […] Nous savons, que les noms de ces hommes morts ne sont rien, non plus que leurs simulacres.

11. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Il donne à ces filles des noms qui nous paroissent fort singuliers. […] Personne ne s’embarrasse du nom des filles de Job. Ces noms mystérieux ne doivent pas surprendre. […] On prend les noms de tous les êtres qui ont quelque grace. […] A quoi fait allusion un nom si bizarre ?

12. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Le nom Antonius Artesius est une mauvaise lecture : dans l’opuscule que La Porte suit (voir infra, n. 25), la référence est présentée comme « Ant. […] Florent. » (p. 9) qui signifie « Antoninus Archiepiscopus Florentinus » mais La Porte invente un nom propre (Artesius, ou Artephius, est le nom d’un philosophe hermétique du XIIe s.), preuve que l’érudition des comédiens a des limites. […] [NDE] La Porte tire cette science d’un recueil publié sous différents noms, dont la 1e éd. paraît sous le nom de Pier Maria Cecchini, Trattato sopra l’arte comica, cavato dall’opere di S. […] Il est réédité sous le nom de Giovan Battista Andreini (Florence, V.  […] Il sera ensuite réédité anonymement en 1611 et repris sous le nom de Nicolo Barbieri en 1627 et 1634.

13. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Mais il a méprisé les saints livres, combattu, persécuté le christianisme, favorisé le judaïsme, professé le polythéïsme, toléré toutes les autres religions, agi & parlé en cynique, affecté les mœurs & le nom de philosophe. […] On ne veut pas même lui donner le nom d’apostat que S. […] On parla dans le temps d’un sonnet à la princesse de Conti, qui dut toute sa célébrité à ce grand nom ; parce que la princesse parut l’agréer, comme toutes les femmes ne manquent pas d’approuver ce qui flatte leur beauté. […] Je lui assure pour douaire l’immortalité : le nom de femme devoit mourir avec elle, celui de ma femme vivra éternellement. […]         Est-ce un évêque à la douzaine,         Qui, content d’en porter le nom,         S’embarrasse peu de la peine.

14. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

A ce prix on lui laissa le nom de Roi, & une pension pour vivre. […] Cependant le nom de Louis XIV a prévalu dans le public, sur celui de Grand, que presque personne ne lui donne. […] Alexandre le Grand, si vanté dans tous les siécles, n’est plus connu que sous le nom d’Alexandre. […] Le nom d’un homme qui a fait des grandes choses, imprime plus de respect que toutes les épithetes. […] Cet homme si estimé, si digne de l’être, n’a jamais eu que le nom & la dignité de Censeur.

15. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

L’origine des deux noms est plus embroüillée, que la connoissance n’en est necessaire. […] Cette porte s’apelloit vulgairement Capene, ou Appie, à cause de la ruë de mesme nom. […] Trabée ; mais ces noms differens ne sont & ne signifient qu’une mesme chose. Ces noms estoient fondez sur la varieté de leurs representations. […] La premiere concerne le nom : la seconde, les personnes.

16. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Les noms des Personnages peuvent aussi être vrais & supposés ; en mettant des noms vrais dans une Pièce, il est permis malgré cela d’en imaginer le Sujet ; & en mettant des noms supposés, on est maître d’y placer des choses vraies & réelles. […] Le second éxemple est plus rare ; il ne se trouve guères, je crois, que dans les Pièces Satiriques, je serai d’avis qu’on le suivit le moins qu’on pourra ; le prémier est plus usité, facilite davantage le Poète, & fait naître plutôt l’illusion : lorsque les noms des personnages sont vrais, on est porté à croire que l’action est réelle. […] Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ?

17. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

On ne veut plus me parler ; on se propose de ne me voir qu’au Théâtre : on renonce au projet de venir pour moi chez mon amie… Mais, cette amie, chère Adelaïde, elle mérite donc enfin ce nom ? […] Les deux Billets-doux sont à présent entre les mains de monsieur D’Alzan : Agathe, dont il ne connaît pas la main, a écrit sous mon nom de Florise ; elle-même a remis le paquet, comme venant de le recevoir d’un inconnu, qui s’était retiré sur-le-champ. […] J’ai cessé de l’écouter ; j’ai pris mon fils dans mes bras ; & plus clairvoyant par l’instinct seul de la nature, ce cher enfant m’a reconnue ; il balbutiait, en me souriant, le nom de maman. […] Votre fille, que Mademoiselle *** caressait, ne m’avait pas encore aperçue ; le son de ma voix la frappe ; elle se dégage, & vient à moi, en me donnant tous ces noms charmans que nous lui avons appris. […] Il s’est relevé, troublé, indécis : je n’ai pu soutenir plus longtemps mon personnage ; je me suis précipitée dans ses bras : — Oui, mon ami, me suis-je écriée, je suis Florise… & votre épouse… Votre amante, votre maitresse, votre amie ; celle qui veut tout tenir de vous, ne dépendre que de vous : je vous ai plu sous un nom emprunté, par des talens que vous ne me soupçonniez pas… que faut-il encore ?

18. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Du nom, de la forme, & de la difference du Theatre. […] D’un mot de ces Etruriens est venu celuy qu’on a donné aux Mimes, car comme ils appelloient leurs Farceurs Histres, ils ont depuis fait passer le nom d Histrions à tous leurs Boufons. […] Cette ombre ainsi recherchée donna son nom Grec à tout ce qui cacha les Acteurs, & à tous les Ieux où l’on en usa de cette forte. […] Il s’en faisoit de toutes les sortes, dont les noms sont amplement deduits dans un moderne. […] La seconde vient des noms qu’on leur donnoit, de flutes droites ou gaucheres.

19. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Cette différence entre les Histrions ou Bateleurs, et les représentateurs des Poèmes Dramatiques a été si peu connue des Modernes, que depuis plusieurs siècles les plus doctes Ecrivains s'y sont lourdement trompés ; car ils ont attribué tous les défauts des Mimes et Bateleurs scéniques, aux Comédiens et Tragédiens ; ils en ont confondu les noms, l'exercice, le mérite, les qualités, la réputation, et généralement toutes choses ; et je me suis cent fois étonné qu'une infinité de savants critiques se soient laissés fasciner les yeux, sans discerner combien ces différents Acteurs ont été distingués parmi les Anciens. […] Il ajoute même les noms d'Antiochos, Démétrius, Stratoclès, et HémusQuintil, l. 11. c. 5. […] Cette équivoque a fait son erreur, et son faux raisonnement, et je ne pense pas que l'on trouve chez les Anciens ces noms Latins, Comœda ou Tragœda, pour signifier une femme qui jouait la Comédie ou la Tragédie, il n'y en a point, ou du moins puis-je assurer que je n'en ai jamais rien trouvé. […] écrits des anciens Auteurs, mais il n'en avait pas épuré les lumières ; car il dit bien que les Pantomimes étaient de beaucoup inférieurs aux Comédiens et aux Tragédiens, en la société desquels ils n'étaient point, mais il ajoute qu'ils n'étaient pas Histrions Scéniques, ce nom ne convenant point aux Bateleurs, et n'étant propres qu'aux Joueurs de Poèmes Dramatiques, car il est bien vrai que les Comédiens et Tragédiens étaient distingués des Mimes et Pantomimes, mais il n'est pas vrai que le nom d'Histrion qu'il prend pour un Acteur de Drames, ne comprenait point cette espèce de Bouffon ; car au contraire il leur était propre, et leur fut donné dès l'origine des Jeux Scéniques, comme nous l'apprenons clairement de Tite-Live. Et cela se fit près de cent cinquante ans avant que la représentation des Poèmes Dramatiques fut reçue au Théâtre Romain, durant lequel temps les Bouffons et Bateleurs ont porté le nom d'Histrion Scénique.

20. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Le nom de Comédie qui lui fut donné, et qu’elle porte encore aujourd’hui, nous marque assez cette origine. […] Dans les vieilles Comédies, en reprenant les vices, ils apostrophaient les personnes et les appelaient par leur nom, sans aucun déguisement. […] Cela donna lieu à une seconde réforme de la Comédie, qui consistait à n’y représenter que des sujets feints et sous des noms inventés. […] conservèrent aussi l’usage des Mimes et des Pantomimes sous ces mêmes noms Grecs, et celui des Danseurs de corde qu’ils nommèrent, Funambuli, de funis corde, et ambulo je marche ; et ils ajoutèrent enfin à tous ceux-ci les Histrions, qui joignaient des récits de vive voix aux postures et aux gesticulations des Mimes : ce nom fut donné à ces derniers, selon quelques-uns, parce qu’ils étaient venus de l’Histrie, ou selon d’autres, dont Plutarque est du nombre, parce que celui qui inventa cette sorte de jeux se nommait Hista, et qu’il fit passer son nom à tous ceux de sa profession.

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