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121. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Antigone pour avoir donné la sépulture au cadavre de son frere, est condamnée à mort, dans le moment qu’elle doit épouser Hémon, qui lorsqu’il apprend la fin cruelle de sa future Epouse, va se tuer sur son corps : cependant ces deux Amans ne parlent point de leur Passion dans cette Piéce, & ne se trouvent jamais ensemble sur la Scene. […] fit gloire aussi jusqu’à la mort d’un amour adultere. […] Tel craint de le fâcher qui ne craint pas la mort. Quand Rodogune a demandé aux deux Freres la mort de leur Mere, & qu’un des deux l’appelle une ame cruelle, l’autre lui répond, Plaignons-nous sans blasphême : Il faut plus de respect pour celle qu’on adore. […] Chimene, malgré tout le bruit de sa douleur, aime beaucoup moins son Pere que son Amant, & lorsque le Pere de Camille lui conseille d’étouffer sa tristesse, après la mort de son Amant, & de montrer du courage ; elle répond que l’Amour ne prend point de loix   De ces cruels tyrans Qu’un Astre injurieux nous donne pour parens.

122. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Il s’applaudit de sa mort, parce qu’aimé du peuple, il pouvoit être mis sur le Trône à son préjudice, & à la mort d’Antigone, qui seule pouvoit l’en éloigner, cet ambitieux qui ne songeoit qu’à régner, entre dans le plus grand désespoir. […] Cependant vers la fin de la piéce, elle imagine de demander aux deux Princes, ses amans, qu’ils la vengent, en égorgeant leur mere, de la mort de leur pere.

123. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

Il est de Maffée Vegio, mort en 1458. [NDE] L’Ombre du comte de Gormas et La Mort du Cid, Chillac, 1639, fait également partie de cette suite du Cid.

124. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Ainsi il fait un exercice continuel d’ambition, de vanité, de fausse tendresse, de vengeance, tout est en combustion chez lui, sans qu’il en sente seulement la fumée parce qu’il en est dehors, l’appareil de son supplice y est tout dressé par le déchaînement des passions sans qu’il l’aperçoive, tout occupé qu’il est de ces aventures imaginaires qui font des plaies très réelles et très profondes dans son âme, il ne voit pas les précipices que ses ennemis lui creusent, et les chaînes qu’ils lui forgent, je pleurais, dit saint Augustin dans les Confessions, une Reine Didon qui s’était tuée par un violent transport de son amour, et je ne pleurais pas mon âme, ô mon Dieu, à qui je donnais la mort, en m’éloignant de vous sa vraie vie, par l’attachement déréglé à ces fictions dangereuses. […] Ils ne s’empareront pas seulement de votre esprit et de votre cœur, ce qui n’est néanmoins que trop suffisant pour vous perdre, ils infecteront encore votre imagination et votre mémoire, en y imprimant des traces qu’ils savent bien réveiller dans les temps les plus favorables à leurs noirs desseins, c’est une semence funeste qui produira en son temps des fruits de mort, si elle ne le fait pas directement, ce sera indirectement en éteignant en vous l’esprit de prières et de dévotion, or qu’est-ce qu’une âme vide de cet esprit ? […] Si l’Eglise n’exerce pas la sévérité de ses censures sur ceux qui vont à la comédie, parce que le nombre de ces coupables est trop grand, elle exclut les comédiens à la vie et à la mort de la participation des Sacrements s’ils ne promettent sincèrement de renoncer à ce métier infâme, on les passe à la table de la communion comme des pécheurs publics s’ils sont assez hardis que de s’y présenter. Nos rituels y sont formels, ils sont encore irréguliers pour les ordres sacrés, et la sépulture Ecclésiastique leur est déniée après leur mort, or si leur profession est illicite et reprouvée par les lois du Christianisme, en quelle conscience peut-on contribuer à les entretenir et les autoriser par sa présence ?

125. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

quel combat, qui ne soit consacré à un homme mort ? […] Les autres jeux ont été institués pour amassert le peuple, lorsque la famine avoit saisi la ville, comme Comédies, et Tragédies, et ces jeux furent puis après dédiés à Cérès et Bacchus, et aux autres Idoles et morts. Ces jeux de prix Grégeoisu, ou en chants, ou en instruments de musique, ou en voix, ou en forces, ont pour leurs chefs, divers diables : et toute autre chose qui émeut et attire les yeux des Spectateurs, ou attraitv les oreilles, si on regarde son origine et institution, on trouvera que la cause est ou une Idole, ou un diable, ou un mort. […] Les bêtes cruelles surmontées et apprivoisées par la piété et religion des autres : il verra pareillement plusieurs avoir été ressuscités des morts, et plusieurs corps jà consumés être sortis de leurs sépulchres, pour se réunir à leurs âmes : et surtout verra un merveilleux et admirable Spectacle, à savoir le diable, lequel avait triomphé de tout le monde, gésir tout étendu, sous les pieds de Jésus-Christ.

126. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Et le jeune homme qu’elle aime, tout chrétien qu’il est, et prêt de souffrir la mort pour la défense de la foi et de la pureté même de cette Sainte, ne laisse pas de lui persuader d’épouser ce jeune Prince païen qui l’aime, et de la faire assurer de sa part que, « C’est tout ce que veut d’elle Le souvenir mourant d’une flamme si belle. » De sorte que si l’on voit dans cette pièce en la personne d’une Sainte, la foi triomphante des supplices les plus honteux ; on y voit en même temps l’amour profane triompher de plusieurs misérables qu’il s’est assujettis, et poursuivre jusqu’à la mort une Sainte Vierge, et un généreux martyr. […] Tertullien, dans le livre qu’il a fait des spectacles, entreprend de montrer que ces divertissements ne peuvent s’accommoder à l’esprit de la religion que nous professons, et aux devoirs d’un Chrétien : Que ce qui fait qu’ils ont tant de défenseurs, est la crainte que l’homme a qu’on ne diminue le nombre de ses plaisirs : Que c’est en vain qu’on se figure que les Chrétiens ne s’en abstiennent, que parce qu’étant résolus de souffrir la mort pour la foi, ils renoncent à toutes les voluptés de la vie, afin de l’aimer moins, et de n'être point retenus par les plaisirs, qui sont comme les liens qui nous y attachent ; mais qu’ils s’en abstiennent, parce qu’encore que ces divertissements ne soient pas défendus en termes exprès dans l’Ecriture sainte, néanmoins ils ne laissent pas d’y être suffisamment condamnés. […]  ; 8. parce que supposé qu’il y en eût d'honnêtes, les Chrétiens ne doivent toujours les regarder que comme un miel envenimé, dont ils ne peuvent goûter sans danger de se donner la mort Chap.

127. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Dieu ne veut pas la mort, mais la conversion du pécheur ; il est prêt à lui pardonner jusqu’au dernier soupir. Quel excès de barbarie & d’impiété de lui refuser le secours que Dieu lui offre pour faire une sainte mort, & obtenir le pardon de ses crimes ! […] Trouveroit-il quelque chose d’ingénieux dans cette opposition de trois à trois, de trois morts à trois noces ? […] François fait régulierement chaque année une descente en purgatoire, pour en tirer les ames de ceux qui sont morts dans l’habit de son ordre. […] Il est pourtant certain que dans les grands crimes l’Eglise dégrade les Clercs & les livre au bras séculier qui les condamne à mort.

128. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Il ouvre le billet qu’il a tiré pour sa vie ou pour sa mort ; il voit que ce billet est l’un des mauvais : à cet aspect, il s’écrie après quelques imprécations : « Il est noir comme l’enfer ! […] Je ne saurais prononcer une syllabe qui n’aille à ma mort ou à ma damnation. » Belle préparation à la mort dans un homme Chrétien ! […] Lucien ni Celse ne se seraient peut-être pas énoncés en termes plus badins et plus burlesques sur la résurrection des morts. […] Peu de temps après son fils et la Reine se donnent la mort.

129. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

« Eloignez bien loin de vous toute tristesse, laquelle cause la mort à plusieurs, et n’apporte aucun profit » :4 Et non seulement n’apporte aucun profit, mais cause beaucoup de maux. […] et d’autant que la mort vous peut arriver aussi bien en jouant, comme en priant ; il est convenable que vos jeux, et vos récréations soient tellement faites, qu’en icelles Dieu soit honoré, votre salut éternel avancé, et que la mort vous arrivant durant icelles, elle ne vous surprenne pas, ni ne vous trouve pas en l’exercice d’une action, où Dieu trouve quelque sujet de déplaisir : c’est où je vise en cet article, vous enseignant la pratique pour jouer, et pour vous recréer, sans aucune offense de Dieu, et avec du mérite devant Dieu. […] C’est cette tasse que tenait en sa main cette femme vue par Saint Jean en son Apocalypse, « dorée par dehors, mais au dedans pleine d’abominations » :60 C’est le vin que le Sage dit, « devoir enfin mordre comme la couleuvre » ; c’est le scorpion qui adoucit avec sa bouche, mais pique, et empoisonne avec sa queue ;61 « c’est ce chemin qui semble bon et beau, mais enfin aboutit à la mort »,62 non tant du corps, que de l’âme. […] Souvenez-vous qu’en cette action, aussi bien qu’aux autres, vous pouvez mourir : et parce que vous ne voudriez pas que la mort vous arrivât en faisant une action qui déplût à celui qui vous doit juger ; Retranchez en y allant toutes mauvaises intentions,Avant la danse. […] Tandis que vous étiez là, le temps s’est passé, la mort s’est approchée, pour vous faire danser d’une autre danse, par laquelle on passe du temps à l’Eternité, ou glorieuse, ou malheureuse.

130. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Mais par bonheur pour nous, Solon était Païen, et il est mort il y a longtemps. […] Une mère ambitieuse, qui pour se venger du mépris que son fils fait des dignités qu’on lui offre, va elle-même le livrer à la mort : tout cela ne peut-il pas paraître sur le Théâtre Français ; et plaire même aux gens les plus délicats ? […] Vous verriez ensuite un fils qui s’expose à la mort pour sauver son Père ; et le père obligé, ou de voir périr son fils, ou de quitter la foiaj. […] Si l’histoire en parle, et s’il est vrai que ce Héros a souffert pour la foi, on peut changer la nature de ses souffrances, et faire, par exemple, qu’on le menace de la mort, quoiqu’il n’ait jamais été menacé que de l’exil. […] [NDE] Corneille, La Mort de Pompée, 1644.

131. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Bernard, mort en 1158. […] Il est mort en 1673, 17 Février. […] Ce grand Magistrat, né en 1668, est mort en 1751. […] Jean Racine, né en 1639, & mort en 1699, nous parle encore dans ses écrits. […] C. est mort.

132. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Telle superstition fut si grande parmy les Troyens, que mesmes les femmes se decoupoient le visage au hazard de leur beauté qui leur est tousiours precieuse, pour en tirer du sang qu’elles versoient avec grande Religion sur le bucher des morts qu’elles avoient cheris. […] La mort avoit son prix reglé, aussi bien que les blessures : Et tout le benefice estoit pour le Maître des Ieux. […] La mort estoit le plus prompt & le plus seur remede contre leur servitude. […] Car le premier, dit-il, estoit un effet de l’humanité du vainqueur, qui satisfait de sa victoire ne vouloit point la mort de son ennemy. […] Nous avons iuré (dit un galant homme,) de souffrir le feu, les fers, les coups, & la mort, comme des veritables Gladiateurs, pourroient avoir juré à leurs Maistres .

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