Cecilius reçut froidement le Poëte qui étoit mal vétu, & comme il étoit à table, lui accorda avec peine un moment pour réciter quelques Vers.
Nous instruisons un moment : mais nous avons longtemps séduit, et, quelque forte que soit la leçon de morale que puisse présenter la catastrophe qui termine la pièce, le remède est trop faible et vient trop tard. » On sait que les auteurs dramatiques attribuent à leur art la gloire d’avoir triomphé de la barbarie, et d’avoir adouci les mœurs publiques : Garnier, dans son ouvrage intitulé De l’Education civile, est bien éloigné d’en convenirae.
Mazarin ne portait pas si loin ses désirs et ses vues ; il n’était rusé que pour le moment, comme un joueur qui écarte ou jette à propos une carte ; il savait parer un coup, tendre un piège, trouver un abri dans un orage, et le laisser passer.
Pierre Corneille, dans l’examen qu’il en fait, s’exprime en ces termes. « Les tendresses de l’amour humain y font un si agréable mélange avec la fermeté du divin que sa représentation a satisfait tout ensemble les dévots et les gens du monde etc. » On ne pense plus de même aujourd’hui : il y a des personnes qui sont choquées de ce mélange ; et je veux bien, pour un moment, me ranger de leur parti.
C’est là que l’on peut dire que l’impiété et le libertinage se présentent à tous moments à l’imagination : une Religieuse débauchée, et dont l’on publie la prostitution : un Pauvre à qui l’on donne l’aumône, à condition de renier DieuEn la première représentation.
C’est un homme qui sait aimer et estimer tout ce qui mérite de l’être, c’est un homme qui méprise et déteste la débauche et l’impureté, mais qui se permettra d’aimer tendrement une épouse vertueuse, qui fuira les ivrognes, mais qui se permettra pour la réparation de ses forces et le bien de sa santé, un usage modéré de sa bouteille ; qui fuira la fureur du jeu, mais qui n’en fera pas moins sa partie avec des amis de sa trempe, sans désirer le gain et regretter la perte, qui sera attentif à ses intérêts, vigilant dans son commerce, économe dans sa dépense, mais qui loin d’être avare emploiera le superflu de sa fortune à soulager les malheureux, à gagner le cœur de ses mercenaires et de ses domestiques par des libéralités encourageantes et bien placées : c’est un homme enfin pieux et charitable, sans hypocrisie, qui se contente de donner à Dieu les moments qu’il exige, et le reste du temps à ses affaires. […] Lorsque le sanguinaire Sylla pleurait au spectacle, ce n’était pas le moment auquel il dictait ses proscriptions, je crois au contraire qu’il serait facile de conclure de la sensibilité qu’il montrait que si la fréquentation du Théâtre eût fait partie de son éducation, que s’il eût appris à réfléchir comme on le peut faire dans un bon nombre de nos excellentes Tragédies sur les dangers de l’ambition, s’il eût vu souvent le tableau des périls auxquels un Tyran, un Usurpateur, un Traître sont exposés, sa sensibilité naturelle eût triomphé dans son cœur de ses dispositions à la Tyrannie.
On regarde cela comme une histoire ou une aventure représentée au naturel, dont la représentation et l’idée disparaît entièrement dans le même moment que le rideau est tiré. […] De plus, il y a une espèce d’union et de commun accord entre ceux qui se trouvent dans le lieu de la Comédie, dès le moment qu’ils y sont tous assemblés pour la faire jouer ; ce qui fait que le péché qu’il y a en cette occasion devient celui de chaque Particulier. […] « Dès le moment, dit-il, que vous avez regardé l’iniquité du Théâtre, vous êtes coupable.
On fait faire à Orgon une donation de tous ses biens, & puis on lui fait dire qu’il donneroit cent louis de ce qui lui demeure, & l’Huissier ne lui demande que la maison, il lui laisse les meubles jusqu’au moindre ustencile, & se contredit un moment après : De vos biens désormais il est maître.
Le Marquis de Rozelle en veut à l’Actrice ; la femme n’y est qu’un moment.
des chantres du Pont-neuf, des joueurs de vielle, qui alloient de château en château, récitant, chantant, jouant leurs fabliaux, quelquefois sur des treteaux qu’ils élevoient pour le moment.
L e voila ; il est à côté de moi ; il travaille ; il lit ; il copie ; je ne lui laisse pas un moment de relâche ; vingt pages depuis hier : l’oisiveté, dit-on, est la mère du vice, & je veux l’en préserver.
Cette decision de saint Paul peut servir de resolution au doute, que Madame *** proposa : car je veux pour un moment, que la Comedie dont je parle, soit comtée entre les choses indifferentes, ou qu’elle passe pour telle à l’égard des personnes, qui ne courent aucun danger d’y commettre le peché : je veux même, pour pousser le parallele plus loin, que la Comedie soit pour des ames, qui ont une vertu à l’épreuve, ce que les viandes immolées aux Idoles étoient pour ceux qui étoient instruits de la liberté des enfans de l’Eglise : mais on m’avouera, comme les Corinthiens, quand ils donnerent occasion aux autres, qui n’étoient pas si bien instruits, devinrent coupables du scandale qu’ils leur donnoient ; que ceux-ci, quand par leur exemple ils authorisent les autres, qui n’ont pas la même force, ni une vertu qui se peut exposer au danger de commettre le peché, sont aussi responsables de tout le mal, que les foibles y feront.