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35. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — ESSAI SUR LES MOYENS. De rendre la Comédie utile aux Mœurs. » pp. 7-10

Mais sans entrer dans toutes ces discussions sur la Comédie ancienne & moderne, discussions qui n’aboutiroient vraisemblablement qu’à faire pencher la balance du côté de l’une ou de l’autre sans faire adopter la meilleure, je me bornerai ; 1°. à examiner la Comédie dans sa nature, c’est-à-dire dans le but qu’elle doit se proposer ; 2°. ensuite j’examinerai si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie ; 3°. enfin je rechercherai s’il n’y a pas quelques obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie.

36. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Il falloit faire rire le Peuple ; & les meilleurs Poëtes furent obligés de s’abaisser à composer de pareils Ouvrages, qui ne furent jamais assez estimés pour qu’on ait pris soin de les conserver à la Postérité, puisque dès le huitiéme siécle, comme on voit par un passage d’Eustathe sur l’Odyssée, il ne restoit plus de ces Piéces que le Cyclope d’Euripide. […] Ce n’étoit pas non plus, les meilleures Piéces qu’on choisissoit toujours pour être jouées, parce que les Magistrats chargés des frais du spectacle, achettoient les Piéces, & que quand ils étoient avares, ils achettoient quelquefois une Piéce médiocre, que le Poëte donnoit à meilleur marché. […] Les Piéces du Fils de Sophocle avoient été meilleures que les autres, ce qui avoit fait soupçonner qu’il donnoit sous son nom les Ouvrages de son Pere.

37. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Il est quatre choses, qui sont pour ainsi dire asseurées de plaire generalement à tout le monde, ou à la plus grande partie, ou du moins à la meilleure. […] A l’egard du premier, il seroit a besoin de regler cette trop grande égalité qui regne parmy eux, & qui leur fait souvent preferer les mauvais avis aux meilleurs ; qui fait naistre dans une Troupe un orgüeil intraitable, & des opiniatretez seditieuses & mal fondées.

38. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

On en trouve beaucoup dans les Comédies de Renard, & pour comble d’inconvénient, les meilleures de Moliere n’en sont pas exemptes. […] Transportons nous chez Corneille ; & pour observer toute justice dans la comparaison, choisissons une de ses meilleures Tragédies, & dans cette Tragédie une des plus belles Scènes. […] Malgré ce vice fondamental, que l’Auteur s’est rappellé plus d’une fois sans doute dans ses secrets repentirs, la Tragédie de Bajazet est une des meilleures de notre Théatre. […] Cet Ouvrage est fait pour corriger & rendre meilleurs les bons Rois, pour instruire leurs Ministres, pour effrayer les Tyrans & les impies, pour consoler les Sujets opprimés. […] Tant il est vrai que l’envie, la cabale, singuliérement le mauvais goût combattent quelquefois, étouffent même le succès des meilleurs ouvrages, & la réputation des Ecrivains du premier ordre.

39. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

L’attention que l’on a apportée au choix des matières, puisées dans les meilleurs sources ; les maximes appliquées aux différents morceaux choisis pour former ce Recueil, n’en seront pas le moindre ornement, et nous donnent lieu d’espérer qu’il sera reçu favorablement du Public et lu sans scrupule par les personnes des états les plus sérieux.

40. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VIII. Les spectacles favorisent les duels. » pp. 93-95

Voilà ce qui rend la vengeance si active qu’elle est presque toujours prête à laver dans le sang la moindre injure ; voilà la source funeste de cette foule de duels qui portent si souvent la désolation dans les meilleures familles.

41. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Les nouveaux Administrateurs de l’Opera ont fait la Parodie de la Fête de Salenci ; ils ont établis des récompenses pour les meilleurs Auteurs, Acteurs, Chanteurs & Danseurs qui auront le mieux réussi : sera-ce aussi une belle émulation de vertu qui la méritera ? […] Le second prix est destiné au meilleure ouvrage sur quelques sujets d’Agriculture qui aura été présenté à l’Académie. […] Les Académiciens y lisent leurs ouvrages, après la semonce de Mr. le Directeur, ensuite on distribue les prix ; savoir : à l’Auteur du meilleur ouvrage & aux deux Curés des filles qui ont été jugé les plus vertueuses de la Paroisse, & les plus digne de la couronne, lesquels doivent le leur livrer lorsqu’elles se marieront & en faire mention dans le Contrat de mariage.

42. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

qui est tout confondu, ainsi que l’étaient les tyrans quand ils voyaient la gaieté et la constance des Martyrs, car il pense attirer les âmes à son parti, sous l’amorce du plaisir et de la réjouissance, et il voit que ceux qui le quittent pour servir à Dieu, en ont beaucoup plus, et avec meilleur fondement, que ceux qui le servent. […] prenant ce moyen-là pour une fin meilleure, reculant, comme l’on dit, pour mieux sauter, se reposant un peu pour plus longuement travailler, perdant un peu pour gagner beaucoup. […] non seulement pour n’employer pas à cela tout le temps, ou la meilleure partie d’icelui ; car il y a des occupations plus importantes, qu’il faut préférer à celle-là, autrement ce ne serait pas vous recréer par divertissement, ains par occupation ; mais aussi pour choisir les heures, et le temps qui est propre à cela, comme d’ordinaire est, après le repas, ou après avoir été occupé et bandé en quelque affaire pénible, soit pour l’esprit, soit pour le corps ; car à proprement parler, la récréation n’est pas convenable qu’après le travail, et le travail est le mérite de la récréation : Ainsi la Sagesse divine disait, « Qu’elle avait tout rangé et disposé avec Dieu, et puis qu’elle se recréait jouant en ce monde en sa présence. […] Lors qu’on emploie trop de temps au jeu, vous en verrez qui ne font que jouer dès le matin jusques au soir, d’autres qui emploient à cela les meilleures heures de la journée, et ne peuvent se retirer du jeu : c’est d’eux qu’on peut entendre ces paroles ; « ils ont estimé la vie n’être qu’un jeu, ou bien que le jeu était leur vie »,90 tous les deux sont blâmables ; voici la raison. […] La veille de la Communion, principalement de celles qui vous sont plus importantes, comme celles du premier Dimanche des mois, et des fêtes de Notre Seigneur, et de la Vierge ; faites cela pour une préparation à votre Confession, et pour une meilleure disposition à la Communion ; plusieurs jeûnent, ou font quelque abstinence en ce jour-là ; le retranchement du jeu sera pour vous au lieu du jeûne.

43. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Mais vous, Homere, s’il est vrai que vous ayez excellé en tant de parties ; s’il est vrai que vous puissiez instruire les hommes & les rendre meilleurs ; s’il est vrai qu’à l’imitation vous ayez joint l’intelligence & le sçavoir aux discours ; voyons les travaux qui prouvent votre habileté, les États que vous avez institués, les vertus qui vous honorent, les disciples que vous avez faits, les batailles que vous avez gagnées, les richesses que vous avez acquises. […] C’est donc avec raison que nous blâmions les imitations du Poëte & que nous les mettions au même rang que celles du Peintre, soit pour être également éloignées de la vérité, soit parce que l’un & l’autre flattant également la partie sensible de l’ame, & négligeant la rationnelle, renversent l’ordre de nos facultés, & nous font subordonner le meilleur au pire. […] Enfin, de quelque sens qu’on envisage le Théâtre & ses imitations, on voit toujours, qu’animant & fomentant en nous les dispositions qu’il faudroit contenir & réprimer, il fait dominer ce qui devroit obéir ; loin de nous rendre meilleurs & plus heureux, il nous rend pires & plus malheureux encore, & nous fait payer aux dépens de nous-mêmes le soin qu’on y prend de nous plaire & de nous flatter. […] Ce n’est pas une légere alternative que de se rendre meilleur ou pire, & l’on ne sçauroit peser avec trop de soin la délibération qui nous y conduit.

44. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

La Tragédie de Britannicus en cet état pourrait être mise au nombre des meilleures et des plus estimables, et serait très convenable au nouveau Théâtre. […] La Scène sixième du quatrième Acte entre Maxime et Æmilie deviendrait par là infiniment meilleure : car Maxime, sans trahir Cinna, ferait sa déclaration à Æmilie et lui proposerait de fuir avec lui pour l’épouser. […] L’Œdipe de M. de Voltaire, avec les changements que je propose, serait peut-être une des meilleures Tragédies que l’on pût conserver. […] La Tragédie d’Amasis peut être comptée parmi les meilleures Tragédies modernes que nous ayons ; et, si je la place dans la classe des Tragédies à corriger, ce n’est que pour une seule Scène qui me paraît en avoir besoin.

45. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Des Spectacles des Grecs. » pp. 3-6

Pour ce qui est de leurs divertissemens, il s’en trouve peu de choses dignes d’vne remarque particuliere : on y courut sur des Chariots attelez de deux Iuments : la jeunesse se piqua de courre aussi vîte qu’elles : & enfin la gloire de la course & de la vitesse s’y disputa en toute façon, tantost à pied, & tantost sur les meilleurs & les plus legers coureurs.

46. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Pontife, ajoutent-ils, que Dieu a appelé de cette vie à une meilleure, nous avait mis dans un grand accablement nous voyant ainsi destitués de notre Pasteur ; mais la bonté divine n’a pas laissé longtemps en cet état ceux qui espéraient en lui.

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