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6. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Dieu parlant aux filles de Jérusalem par le Prophète Ezechiel, dit : « Pource quej tu as joué des mains et des pieds, que tu as dissipé ton cœur pour ce sujet, i’étendrai ma main dessus toi, et te ferai mourir. » cap. 25. […] Moïse ayant reçu de la main de Dieu,Exod. 12. […] dit ces paroles à ce propos : « Où sont les violons, les danses et les battements des mains, là sont les ténèbres des hommes, et la perdition des femmes, la tristesse des Anges et la fête des diables » : Apud Cornel. in Exod. c. 15. […] Ce branlement des mains et des pieds, cette évagationk et impudence des yeux, tous ses gestes, aussi blâmables que visibles, montrent qu’il y a quelque chose dans l’intérieur, qui répond au dérèglement extérieur : ceux qui font état de la modestie, fuient toutes ces occasions de dissolution ; après tout, quel plaisir trouve-t-on dans un divertissement qui lasse plus qu’il n’allège, et qui est aussi ridicule qu’il est honteux : Véritablement si l’extravagance ne s’était naturalisée dans nos mœurs, nous nommerions folie ce qu’on nomme gentillesse : et c’est à bon droit qu’on appelle des joueurs à ces assemblées, afin que l’âme étant occupée par l’oreille, les yeux ne s’offensent pas de tant de mouvements irréguliers, cela veut dire qu’une sottise en couvre une autre, ce qu’on appelle une école de gaillardise : c’est un apprentissage d’impudicité. Les filles vont à la danse pour s’y donner de la vogue ; mais c’est en effet pour y recevoir de l’infamie : c’est dans ces rencontres que les yeux s’y trouvent aussi libres que les mains, les paroles à double entente s’y font entendre distinctement ; la confusion de la compagnie y laisse dire beaucoup de choses que la retenue ne permettrait pas ailleurs : les attouchements qu’on croit illicites en d’autres occasions, semblent devenir ici nécessaires : la foule favorise l’effronterie des plus mal intentionnés ; d’ailleurs la nuit qu’on choisit ordinairement pour les danses, comme étant l’ennemie de la pudeur, et la confidente des crimes, donne du courage aux plus timides pour exécuter hardiment leurs plus pernicieux desseins : c’est ainsi qu’on donne une nouvelle carrière au libertinage, et qu’on fait passer le crime en recréation.

7. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Cette licence était parvenue à un tel point, que le Magistrat de Police fut obligé d’y mettre la main pour en arrêter le progrès. […] Enjoint Sadite Majesté au Lieutenant de Police, de tenir la main à l’exécution de la présente Ordonnance. […] Enjoint Sa Majesté au sieur De la Reynie, Lieutenant Général de Police, de tenir la main à l’exécution de la présente Ordonnance. […] Enjoint au Lieutenant Général de Police de sa bonne Ville de Paris, de tenir la main à l’exécution de la présente Ordonnance. […] Suivant l’Arrêt dont l’Extrait est ci-attaché sous le contre-scel de notre Chancellerie, cejourd’hui donné en notre Conseil d’Etat, Nous y étant : Nous vous mandons et ordonnons par ces Présentes signées de notre main, de tenir la main à ce que nos Comédiens Français fassent incessamment leur établissement au lieu désigné par ledit Arrêt.

8. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Dans une des Scènes suivantes, Pigmalion surprend sa Belle qui baise la main du jeune Elève ? […] « J’éxamine sa main. — ma main ! — sa main ! » Sa main revient si souvent, qu’on s’apperçoit que l’Auteur craint de trouver des Spectateurs trop crédules. […] « Il tient ma main, il la serre, il la baise » : pour une main qu’on baise, Isabelle s’écrirait-elle, « où suis-je !

9. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Quelque temps après, condamné par ses crimes, il périt par la main du bourreau. […] Il en portoit en sa main un tableau, ainsi qu’on le représente dans ses images. […] Ces fauteurs du luxe, qui y prêtent leurs mains vénales sont-ils excusables ? […] Ainsi les alimens sont sains sortant des mains de la nature. […] C. meurt par les mains du Prêtre.

10. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Mais je n’apprécie point son mérite littéraire, je n’envisage ses livres que du côté des mœurs & du théatre, & ces livres sont entre les mains de tout le monde. […] Une si petite égratignure d’une main si foible peut-elle allumer son courroux ? […] Il y a pourtant bien de jolies peintures de la coquetterie des femmes, &c. qui réclament contre la date, ou qui ont été retouchées par une main plus avancée en âge, mais aussi peu chaste que la premiere. […] Duclos a composé son Acajou sur des estampes qui étoient dans les mains du Comte de Tessin. […] Autre coup de pinceau de sa main : la réflexion de l’Amour, qu’on ne veut recevoir parmi les Graces qu’en lui liant les pieds & les mains avec des guirlandes de fleurs : Cette proposition n’est qu’une petite simagrée de vertu, & une timidité de jeune fille, qui, à la faveur de la précaution qu’elle exige, cherche à se faire illusion sur la démarche qu’elle hasarde.

11. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

L’article des concubines ou des mariages de la main gauche est tout théatral ; on auroit tort de le disputer à Thalie, elle en a dicté les pieuses dispositions. […] Cette distinction des femmes de la main droite & de la main gauche est depuis longtemps reconnue par Mahomet, & autorisée dans l’Alcoran. C’est le privilege brillant des gens de qualité, de s’attacher par la main gauche, & l’appanage glorieux & inaliénable du Roi d’en accorder la permission. […] Luther, Melanchton, Œcolampade déclarerent dans une consultation en forme, que Son Altesse dans un si pressant besoin pouvoit, à l’exemple d’Abraham, joindre Agar à Sara par un second mariage de la main gauche, ce qui fut exécuté. Il fut marié des deux mains.

12. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Mais comment étoit-il tombé en ses mains ? […] Elle qui a été élevée en esclave, dès l’âge le plus tendre, par un peuple dont on sçait que les premiers soins, sont de priver non-seulement les enfans des Chretiens, mais même ceux d’un âge mûr, qui tombent entre leurs mains, de toutes les marques du Christianisme. […] La lettre de ce Prince surprise par ses surveillans entre les mains de Zaïre, & remise par eux à Roxane, auroit sauvé ce défaut de vraisemblance, & produit le même effet. M. de Voltaire a sans-doute imité Racine dans le billet que Nérestan écrit à Zaïre, & qui tombe entre les mains d’Orosmane. […] Il faut en dire autant de ces poignards, qui sont surpris entre les mains d’un personnage par celui qui en devoit être frappé.

13. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Il faisoit leur toilette, les peignoit, les paroit de sa main, décidoit du goût & de la mode de leur parure, n’épargnoit rien pour leur procurer des meubles, des habits, des colifichets magnifiques. […] Rien n’en approche que la toilette d’un jeune Abbé Evêque en herbe, entre les mains de son baigneur. […] Qu’est-ce aux yeux de la religion qu’un homme occupé les heures entieres à la toilette d’une femme, & une femme en cet état entre les mains d’un homme ? […] C’est à Dieu qu’il faut demander, c’ost de sa main qu’il faut recevoir un mari ou une femme selon son cœur, si l’on veut que le mariage soit heureux. […] l’or & l’argent sur la personne, & les plus vils travaux dans les mains !

14. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Voilà les titres d’Elizabeth, écrits dans le Parlement de Cithere, par les mains de la folie & de la débauche. […] Convenons que sous la main de Thalie & de Melpomene, il se feroit des scenes intéressantes. […] Toutes les deux viennent d’une belle main, & ont le même esprit. […] Il fut pris les armes à la main par des gens qui n’étoient pas amoureux de sa personne, condamné & exécuté pour crime de haute trahison. […] On accepte sa main, on signe les articles du mariage, & on ne veut plus de lui.

15. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Qui m’offroit l’hommage de son cœur, de la main du sort le plus flatteur, de l’amour le plus tendre & le plus enchanteur. […] Elle embrasse de ses deux mains la tête de mort. On n’embrasse pas des mains. […] Il y en a cent pareilles. 6.° On fait descendre cette Religieuse dans le caveau avec une lampe à la main. […] Elle appuie une main & la tête sur le tombeau, elle tombe sans connoissance sur les marches en descendant, sans que la lampe tombe avec elle.

16. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Lise a raison ; son tein soutient mal le grand jour : Mais B***, M***, mais d’E***, dont l’amour Arrondit l’embonpoint, et calqua la figure, Sur le moule piquant des Grâces d’Epicure ; Sont faites pour orner ce superbe jardin, Qu’au siècle des Beaux-Arts un compas à la main, Le Nôtre dessina pour décorer le Louvre. […] A sa main jadis rude, aujourd’hui satinée, Pour de bonnes raisons si souvent savonnée : A son air, à son geste, à ce regard mutin, A ce joli sourire, à cet air libertin, Sous un nom emprunté je reconnais Victoire, Elève d’un Couvent d’une illustre mémoire, Des bras de la Paris un Abbé l’enleva ; Au faîte des grandeurs un Comte l’éleva ; De Varenne parée en pompeux équipage, Du luxe de nos jours fut la brillante image : De même que l’insecte une fois papillon, Ne jouit qu’un instant de sa belle saison, En un jour élevée, en un moment déchue, On la verra bientôt barboter dans la rue. […] Soit que fils vertueux d’une coupable mère, Servant d’un Dieu vengeur l’implacable colère, Tu sortes tout sanglant du tombeau de Ninusn ; Soit que fils criminel du stoïque Brutuso, Tu pleures dans les bras d’un Romain trop sévère : Mais quand voyant briller entre les mains d’un père, Sur le sein d’Hypermnestrep un poignard suspendu, Tu peins le désespoir d’un amant éperdu, Tous les cœurs partageant ta douleur et ta rage, Volent pour désarmer le tyran qui t’outrage. […]  Le lendemain, je vole à ce Palais Magique,3 Qu’anime encor Lulli de sa tendre Musique, Un sceptre de cristal en ses débiles mains, L’Amour dans ces beaux lieux gouverne les humains ; Respirant sous ces lois, on y voit cent Prêtresses Annoncer ces faveurs, et vanter leurs faiblesses. […] Tout annonce l’horreur, je ne vois plus l’amour ; C’est Armideaa qui vient d’esprits environnée, Un poignard à la main, de serpents couronnée.

17. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Le comble du plaisant c’est de voir que dans des mains il soit possible de faire éclore quelque chose. […] Que signifie des Trésors qui n’ont de valeur que par l’objet qu’on aime, que par la main dont ils nous sont offerts41 ? […] en voici : Et tandis que ton bras des peuples redouté53, Va la foudre à la main rétablir l’équité. […] Il est plaisant de voir marcher un bras, qui va la foudre à la main. […] Tout-à-l’heure le bras marchait, à présent c’est un cœur qui parle par une main.

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