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232. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

On jouoit Psiché, je vous assure que M. étoit Psiché, enlevée comme elle dans un séjour enchanté, aussi surprise, aussi charmée qu’elle ; & la représentoit mieux à l’arrêt de mort de Psiché & la pompe funèbre qui ce suit ; elle pleura après s’être long-temps contrainte, l’honneur avoit combattu dans sa petite ame, mais enfin l’honneur qui n’est pas accoutumé à être le plus fort céda, & le mouchoir fut inondé de larmes, elle voulut s’en aller ou se cacher au fonds de la loge, elle s’imaginoit être déshonorée ; nous eûmes bien de la peine à la rassurer, je lui reprochai qu’elle étoit bien sensible : elle répondit, que ce n’étoit que la pitié ; mais quand les scènes de Psiché & de l’amour vinrent, elle ne le fut pas moins, & il n’étoit plus question de pitié, un air de joie douce & vive étoit peint sur son visage, & sa beauté n’y perdoit pas.

233. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Nous n’avons pas, il est vrai, des idées précises de ces tourmens ou de ces joies, qui peuvent être fort différentes de ce ce que nous éprouvons ici bas.

234. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Servir le Prince & la patrie, dit-il, par des exploits glorieux, rendre sa mémoire à jamais illustre, laisser à la postérité l’empreinte de ses belles actions, que je me retrace avec joie cette belle époque !

235. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Malgré la résolution où j’étais, en partant le matin, de faire le tour de Paris, je bornai là ma promenade extra-muros ; et dans la crainte de trouver encore un spectacle à la barrière d’Aulnay51, des masques de douleur sur des visages hypocrites, de longs habits de deuil sur des corps gonflés de joie, rien que de l’ostentation dans les derniers honneurs !

236. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

C’est là que vous verrez des mères qui encouragent elles-mêmes leurs filles à la mort, et qui considèrent leurs tourments avec une intrépidité que tout l’Univers ne peut entamer ; des vieillards qui se traînent avec joie au milieu des pierres et des injures, pour aller terminer leurs jours par les plus affreux supplices, et menacer les tyrans de la colère céleste.

237. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

» Sixièmement, les Spectacles ne s’accordent point avec l’état d’un Chrétien en cette vie, dont l’esprit consiste à fuir, non seulement toute sorte de plaisir, mais à mettre encore sa joie dans les larmes de la pénitence23. « Chaque chose, dit-il, a ses différents états, maintenant les Païens se réjouissent tandis que nous autres Chrétiens nous sommes dans le combat. […] » Saint Chrysostome dans son Homélie 38. sur le Chapitre 11 de Saint Matthieu, vers la fin, parlant en particulier de la chasteté et de la vie mortifiée qu’il faut mener pour la conserver, dit ces paroles pour éloigner de la Comédie, et de celle particulièrement où l’on chante la musique : « Comment, dit ce Père92 , pourrez-vous supporter la peine qu’il y a à conserver la chasteté, vous qui vous laissez aller éperdument à la joie, et qui prenez tant de goût à des chansons lascives : car si celui qui en est éloigné a beaucoup de peine à embrasser cette vertu ; comme se pourra-t-il qu’en jouissant de ces plaisirs, on puisse vivre chastement ?

238. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Le directeur charmé, le reçut avec joie, & lui offrit 6000 liv. d’apointement, il le remercia, & partit le lendemain, laissant après lui qu’il étoit le président.

239. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

On y trouve, pour contenter tous les goûts, des filles de joie de tous les pays, parées comme des Reines, qui attrapent tous ceux qu’elles peuvent.

240. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Elles dictent les loix, sont la paix ou la guerre, disposent des finances, font pencher la balance de la justice, décident de la victoire, distribuent les graces, non par une autorité directe, mais par l’ascendant de la passion ; elles règnent sur les cœurs, leur inspirent les sentimens, sont couler les larmes, pousser les soupirs, excitent à leur gré la tristesse ou la joie ; on ne pense que d’après elles, on étudie leurs regards, on obéit au moindre signe de leur volonté.

241. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

C’est ainsi qu’après de longs orages, et revenus enfin de leur égarement, les époux retrouveront au sein d’une famille innocente et pure, les douces et paisibles jouissances dont les âmes honnêtes sentent si bien le prix inestimable, qu’ils ratifieront avec des larmes de joie le serment solennel qui, à peine prononcé, fut écrit dans les cieux, et qui ayant eu Dieu même, et pour témoin et pour garant, cessa dès lors d’être du ressort de la puissance humaine8. […] la récompense de l’homme de bien est dans son propre cœur ; la joie pure de faire son devoir lui tient lieu des hommages qu’on lui refuse ; et si, enivrée de plaisirs et d’amusements, la frivolité fuit d’une aile rapide et légère la grave sérénité de son front ; s’il est dédaigné de ceux qui sont dans l’opulence et la joie, le malheureux aux prises avec les disgrâces et la misère, vient dans son sein épancher sa douleur et chercher un remède à ses maux : il est le véritable ami de la détresse, et si par de salutaires conseils, ou de légers secours, il ne peut en tarir la source, il sait au moins en adoucir l’amertume.

242. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

excitoient-ils dans ces enfans le desir de boire, parce qu’un yvrogne dans la joie que lui inspiroit le vin, pouvoit témoigner la plus parfaite satisfaction ? […] « Pourquoi l’image des peines qui naissent des passions, effaceroit-elle celle des transports de plaisir et; de joie qu’on en voit aussi naître ?  […] Je verse des larmes de joie quand Philippe Humbert met dans tout son jour l’innocence et; l’amour filiale de Nanine, mon cœur gros de soupirs se soulage avec délectation par mes yeux.

243. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

, observez que dans le Tartufe, l’auteur nous montre le vice sous ses couleurs les plus odieuses, qu’il emploie tout son talent à nous le faire avoir en horreur, à nous rendre insupportables jusqu’à ses apparences ; il nous apprend à le poursuivre, à le démasquer sans ménagement ; il le confond, il le fait punir sévèrement ; Tartufe est traité par Orgon, en face et avec courroux, d’ingrat, de traître, scélérat, méchant animal, que tous les personnages de la pièce, animés des mêmes sentiments, voient sans pitié, avec grande joie au contraire, saisi par des archers et conduit dans un cachot ; faites cette observation, et il s’ensuivra qu’Alceste est puni, que sa vertu est ridiculisée, parce qu’il se livre ici contre les hommes vicieux à l’indignation qui est provoquée contre eux dans le Tartufe.

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