Sa haute piété, le caractere particulier de cette piété, portée à une sorte d’excès, figureroient mal avec le goût du spectacle. […] Toutes les vertus sur le théatre seroient portées au plus haut degré de considération, de gloire, & presque d’enthousiasme. […] Ils ont mis les loges à un plus haut prix, l’huile a été substituée à la bougie, &c.
Mais cette belle récompense est d’une plus haute antiquité, c’est du temps de Philippe le Bel, qui les institua, que datent leurs honneurs & leurs titres. […] Il faut donc remonter plus haut, & supposer, ce qui est très-vrai, que l’ancienne idolâtrie Egyptienne, Phénicienne, Syrienne, &c. […] Tous Masqués doivent pour l’honneur des maisons où ils vont, mener un tabourin ou haut bois, ou pour le moins vielle.
La cause de cette erreur est l’obscurité d’un passage de Tite-Live, qui regarde le partage du chant & de la danse, dont a parlé aussi Lucien, que j’ai cité plus haut. […] J’ai dit plus haut que l’impression que fait sur nous la Musique est causée, non par les paroles que nous entendons chanter, mais par l’Harmonie des tons, & la beauté de la voix, & que cependant cette impression n’étoit pas ordinairement assez vive pour nous faire verser des larmes. […] Il rapporte qu’un Philosophe étant entré dans le lieu où l’on représentoit une Tragédie, racontoit en ces termes à Solon, ce qu’il avoit vu : J’ai vu des Hommes élevés sur des chaussures si hautes, que j’ignore comment ils pouvoient se soutenir.
Ils n’ignoroient pas ces bons Romains, la nature & les proprietez de chaque chose : Et comme ils estoient trop intelligens en l’art de la guerre, pour bastir des Citadelles dans les vallons, ils auoient trop de connoissance des ouurages de l’esprit, pour employer le haut stile & les éuenemens illustres dans les sujets populaires. […] Et pour cette-cy, il est tres-certain, Monsievr, & Pericles mesme, le sublime & l’Olympien Pericles en demeureroit d’accord auec nous, que l’Eloquence ne doit pas tousjours aller par haut, & que toutes ses actions ne doiuent pas estre de toute sa force.
Le Spectacle fut ainsi disposé ; Il fit arracher aux Soldats les plus hauts arbres avec leurs racines, & les fit replanter & soustenir par de bonnes & de grosses poutres liées ensemble. […] Quelquefois on y a fait naistre une haute Montagne pleine de fruitiers & arbres verdoyans, rendant par son faîte un ruisseau d’eau comme de la bouche d’une vive fontaine.
Tels les Rois d’Israël et de Juda, fidèles adorateurs du vrai Dieu, détruisaient les hauts lieux, coupaient les bois sacrés, anéantissaient les idoles. […] Les applaudissements, l’assemblée choisie, la fierté des discours, la hauteur des sentiments, les hommages, disons mieux, les adorations qui élèvent au plus haut des cieux cette Déesse, nourrissent l’orgueil de la vie.
Pourquoi fuient-elles comme l’aspic et le scorpion ces hauts lieux tant de fois reprochés au Peuple d’Israël dans les Ecritures ? […] Le même Auteur, pag. 118, détaille mieux le fait dont on a parlé plus haut, qui concerne la Requête des Comédiens à Innocent XII.
En vain on croiroit excusables les Auteurs qui s’y conforment ; nous avons prouvé plus haut que c’est un abus dangéreux.
Le démon peut agir sur les corps ; il l’a fait plusieurs fois lorsque Dieu le lui a permis : l’ancien & le nouveau Testament en rapportent beaucoup d’exemples ; l’Eglise en est persuadée, les prieres, les exorcismes, qui sont de la plus haute antiquité, ne permettent pas d’en douter : mais les circonstances ridicules, infâmes, extravagantes qu’on y ajoute, ne portent sur aucune autorité, l’Ecriture n’en rapporte aucune, l’Eglise les condamne.
Le Bailli est fait sur le modèle des Baillis actuels : rien ne nous avertit dans cette Pièce que le tems de son action remonte jusqu’à la plus haute antiquité.
L’Avare rit de la peinture qu’on fait de lui-même, & croit se moquer de son voisin ; la Coquette applaudit à son portrait, & dit tout haut à l’oreille de cinq ou six personnes discretes, qu’elle connaît bien là son amie ; le petit Maître sourit à l’esquisse de ses ridicules, & s’écrie, que le Marquis un tel est peint à ravir.
Il est vrai que depuis peu on a l’attention, ainsi que nous l’avons remarqué plus haut(72), de jouer aux Français, dans les entre-Actes, des morceaux de musique dont le genre est à peu près semblable à celui de la Pièce représentée.