4. rapporte un long fragment de Lucien, qui d’un compositeur de ballets fait un homme universel, un génie sublime, mémoire excellente, esprit vif, conception facile, oreille fine, goût sûr, jugement droit, imagination féconde, il doit avoir tout.
Corneille, par l’élévation de son génie, flatta l’orgueil, nourrit la fierté, mit dans les mains des hommes le poignard de la vengeance : heureux qu’il n’ait pas tourné du côté de l’amour l’enthousiasme de ses pensées & l’énergie de son style !
Ce grand génie appelle De Morib.
Ce grand génie enseigne la même doctrine dans sa politique (L.
Boyer avait du génie, de l’inclination au travail, de bonnes mœurs, et qu’il portait l’habit Ecclésiastique : n’aurait-il pas dû choisir une autre route que le Théâtre, plus convenable à ses talents, à son honneur et à sa fortune ?
Il n’y a rien que l’éloquence et le génie ne sachent transformer et déguiser. […] Il fait alors le parallèle de ces deux grands Maîtres de la scène Française, et dit ensuite que ceux qui se sont emparés de la scène après ces deux Poètes, ont bien pu imiter ou surpasser même leurs défauts, principalement celui des sottises amoureuses ; mais qu’il ne leur a pas été si aisé d’atteindre à leur art, beaucoup moins à leur génie.
Rien de plus certain cependant (je parle d’après un homme qu’on en peut croire) que sur deux Théâtres, on ne met que des Etres imaginaires, des Pantalons, des Arlequins, des Dieux, des Fées, des Génies, des Sorciers, &c. sur le troisième, les jolies conversations de cent maisons de la Capitale ; des choses ou meilleures qu’on ne les voit dans le monde, ou pires qu’on les y trouve. […] Ainsi l’Auteur comique, outre le génie nécessaire, doit avoir un esprit juste, & la rectitude d’intention : si l’une ou l’autre de ces qualités lui manquent, il ne donnera que des Pièces mauvaises ou dangereuses : un homme qui ne court qu’après les applaudissemens, s’embarrasse assez peu que sa Pièce corrompe, pourvu qu’elle soit suivie ; il jettera le vernis du ridicule sur la vertu, ou du moins, en n’attaquant nos défauts que par une légère plaisanterie, il ne nous les fera pas haïr ; il pourrait aller même jusqu’à mettre l’honnêteté au rang des choses incommodes ; nous avons plus d’une Comédie, où les Auteurs ont cherché à se rendre agréables par ce coupable moyen, & je me suis aperçu que ces Pièces étaient les plus suivies. […] Le premier sujet traité par les Italiens sous le nom de Tragédie, est la Sophonisbe du Trissin : mais la plus spirituelle des Nations semble ne pouvoir s’élever jusqu’au vrai Tragique : un Tribunal odieux met chez elle des entraves au génie : le Prêtre veut bien qu’on se donne en spectacle ; mais sous une forme ridicule : la décence tragique excite sa jalousie.
Cette manière d’agir, aussi peu sensée que celle de frapper rudement et bouleverser un homme endormi pour l’éveiller, tandis qu’il suffit de l’agiter doucement, quoique bien établie et admirée aujourd’hui, doit faire regarder enfin les auteurs qui l’emploieront avec aussi peu de raison comme des forts à bras littéraires, ou des don Quichote, mus par l’orgueil et l’amour propre, dont le principal objet est de faire montre de l’étendue de leur esprit, de la force de leur génie, en produisant de grands effets, bons ou mauvais, n’importe, pourvu qu’ils soient extraordinaires et étonnants, et qu’ils fassent beaucoup et long-temps parler d’eux.
Il passa le reste de sa vie, tourmenté de la goutte, se consolant de ses douleurs, & de sa retraite par la conversation des hommes de génie.
Ce rôle est ce qu’il doit être, vif & ardent ; sont intérêt est celui de son amour, il n’a point de nuance particuliere, tous les amans de Térence & de Moliere sont les mêmes, (il est vrai que ces deux grands maîtres sont très-monotones, il n’y a que l’aveuglement de l’entousiasme qui leur trouve du génie.)
Je ne dis pas que ç’a été la morale de gens foibles et instruits, bornés dans leurs vues et timides ou précipités dans leurs décisions : outre leur sainteté qui nous les rend vénérables, nous sçavons que c’étoient les premiers génies du monde ; nous avons en main leurs écrits, et nous y voyons la sublimité de leur sagesse, la pénétration de leur esprit, la profondeur et l’étendue de leur érudition.
Comme il est presque toujours dans les abstractions, & que par la subtilité de son grand génie il penetre jusques dans les derniers replis de l’essence des choses, il considere la comedie comme une simple représentation d’actions & de paroles : en quoy consiste le caractere du Poëme dramatique, & ce qui en effet n’a rien de mauvais en soy.