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281. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

La Religion Chrétienne qui règle jusqu’aux désirs et aux pensées, ne condamne-t-elle pas ces vastes projets d’ambition, ces grands desseins de vengeance et toutes ces aventures d’amour qui forment les plus belles idées des Poètes ? […] Esprit au Roi et c’est ainsi qu’il a formé toutes ces conceptions chimériques et monstrueuses, que l’Auteur des lettres a rapportées, et que vous témoignez avoir lues.

282. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Son inconstance, ou plutôt sa perfidie, son parjure, son libertinage, son infamie, forment un préjugé légitime contre elle, une présomption légale de la vérité qu’elle ose combattre, qui la rendent également indigne d’être crue et d’être écoutée : sans distinguer les moyens d’abus relatifs à certaines personnes, et les moyens absolus qui portent sur la nullité radicale de l’acte, on lui refuse toute audience. […] C’est une des questions de la cause, s’ils étaient unis par un engagement légitime, ou si l’exercice d’une même profession et les nœuds de la débauche avaient formé entre eux une conjonction illicite qu’ils cherchaient à déguiser sous le nom d’un mariage. » Ils firent mauvais ménage.

283. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

L'imagination du spectateur est souvent froide, engourdie, distraite ; celle de l'Auteur, communément belle, vive, cultivée, a formé ce tableau vivant, et en anime tous les traits, pour frapper les yeux et le cœur. […] L'Encyclopédie, au contraire, cet élixir de sagesse, cette quintessence de religion et de vertu, se déclare hautement pour la comédie, fait le procès à Genève, parce qu'elle ne lui accorda jamais le droit de bourgeoisie, et à Rousseau qui s'obstine à ne pas recevoir dans sa patrie cette vertueuse citoyenne si propre à former les mœurs de ses habitants.

284. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Je ne sai si la croix peut être plus indécemment placée, & former un contraste plus revoltant. […] Mais dans des temps si éloignés, qu’on appelle avec raison, des temps fabuleux, dont un si grand nombre de circonstances ajoutées, toutes ridicules & sans vraisemblance qui le défigurent, c’est faire beaucoup d’honneur à Hésiode, à Ovide, & aux autres Historiens du Parnasse de faire des recherches, & former des conjectures pour lui donner un air de vérité. […] C’est ainsi que s’est formée la couleur des Négres, ils mâchent du noir végétal, comme on mâche du bétel dans l’Inde, & ils sont devenus noirs.

285. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ces Ministres formés de la main de son père, étoient morts ou vieillis, & les baladins qui l’environnoient n’étoient point faits pour les remplacer ; c’étoit un parti nécessaire que celui de la retraite pour conserver sa gloire. […] Ce peuple sage dans sa grossiéreté craignoit qu’une jeune Reine si dissipée ne lui donnât quelque fils naturel qui attroit causé du trouble pour la succession, ou peut-être qu’un mariage bisarre formé par la passion ne fit monter sur le trône quelque amant indigne qui l’auroit déshonoré, ou quelque Prince étranger qui seroit venu gouverner l’État & enlever ses finances ; on souhaita qu’elle se mariât & qu’elle épousât le Prince Palatin, Charles, son proche parent, héritier présomptif de la couronne, mariage à tous égards très-convenable, qui assuroit le repos de la Suède, l’âge, la naissance, la religion, le mérite, tout étoit parfaitement assorti ; on le lui proposa, on l’en pria, on l’en pressa ; un mariage formé par la sagesse n’est pas du goût de Thalie, elle ne veut que les chaînes de la passion, ou l’indépendance du célibat, & quoique toutes les comédies se terminent par un mariage, la plupart des Auteurs, Acteurs, Actrices, Amateurs préfèrent au joug de l’hymen, la dissipation & le libertinage, elle avoit devant les yeux l’exemple récent d’Elisabeth d’Angleterre qui avoit refusé vingt-quatre mariages & joué la virginité pendant quarante ans.

286. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Un homme déjà formé, chez qui toutes les passions ont pris le degré d’empire que la négligence de ses parents, ses mauvaises dispositions, les défauts de son éducation leur ont laissé prendre, ne sera pas plus touché de la Morale de nos pièces de Théâtre, que des principes sacrés développés dans une harangue Apostolique : ce sera cependant toujours un grand bien, comme je l’ai prouvé dans ma lettre à Mr.  […] Je suis bien éloigné de borner à cela l’utilité du Théâtre, je sais par expérience qu’il est capable de former le cœur et l’esprit des jeunes gens ; s’il ne m’est pas permis de me citer moi-même et de remercier le Théâtre des sentiments de probité dont je fais profession, qu’on me permette de citer un de nos plus grands Dramatiques. […] Remplir les devoirs d’un bon Chrétien, faire tout le bien dont je suis capable, cultiver mon métier dont j’ai reconnu tous les avantages et dont l’expérience me prouve l’utilité pour former le cœur et l’esprit des jeunes gens, c’est là comme j’ai résolu de vivre et les dispositions dans lesquelles je supplie la Providence de me faire persévérer.

287. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

« Si une fois les Troupes de Province se forment, & que les procédés de celle de Paris continuent de révolter les Gens de Lettres, on ne voit pas pourquoi ceux-ci ne rameneroient pas la méthode ancienne de faire jouer leurs Piéces sur les Théâtres des grandes Villes ; ils y seroient jugés plus équitablement peut-être qu’à Paris.

288. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Pourquoi voudrait-il se mettre au-dessus du prince et des codes des lois qui forment la base de la constitution présente du royaume ?

289. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Raphaël forma, dans le cours de dix années, plusieurs Peintres célèbres ; et le Poussin, en d’autres temps, ne put parvenir à faire un seul élève digne de sa gloire et de sa renommée.

290. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

C’est en partie dans leur lecture que les anciens Pères se sont formés.

291. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Bossuet, lu dans les séances publiques de l’Académie Françoise, imprimé chez Moutard en 1779, il dit, que ce Prélat avoit été lui-même au Théatre dans sa jeunesse, uniquement pour se former à la déclamation ; mais qu’il n’avoit usé, que très rarement, de ce dangéreux moyen de s’instruire, & que depuis qu’il fut dans les Ordres, il y renonça pour toujours ; qu’il refusa même d’aller voir à la Cour, la Tragédie d’Esther. […] George Scudery Auteur de sept piéces de Théatre, dont il s’étoit fait une ressource contre la faim ; Scudery, dont les écrits sans art & languissans semblent être formés en dépit du bon sens. dit Despreaux, osa le premier entreprendre par écrit, en 1639, la défense des spectacles. […] Cyr &c &c & un très grand nombre de livres écrits pour l’instruction de la jeunesse, ainsi que beaucoup d’autres de piété ; & je défie hardiment, qu’on m’en montre un, où il soit dit, que, pour former la jeunesse, il faille l’envoyer aux spectacles. […] Je pris la liberté de finir, par la question suivante… Depuis quand a-t-on le talent de former la jeunesse à l’école de l’impureté, & où tout conspire à faire rougir la pudeur ? […] Les spectacles se donnent sans exception, pour tous ceux qui forment & augmentent l’assemblée des spectateurs … & pour tous ceux, qui payent le droit d’y assister … Faites votre devoir, n’y paroissez plus … Que le plus grand nombre en fassent de même ; le Théatre sera bientôt abandonné… Vous sçavez, que dans telles & telles compagnies, on n’entend que des sarcasmes contre la Réligion, & contre ceux, qui se font gloire d’en avoir ; vous n’ignorez pas, qu’on y tient sans cesse, des propos de la derniere indécence, & qu’on n’y chante que des chansons équivoques &c.

292. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Elle était inconnue ; son mari dépuis sa nouvelle passion venait plus rarement ; elle osa former le projet, & l’exécuter, de se rendre à la Ville, les jours où la *** devait jouer, & de se modeler sur cette Rivale odieuse qui lui enlevait un cœur qu’elle n’avait pas mérité de perdre.

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