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362. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Tout le monde applaudit, la piéce est reçue d’une voix unanime, sans en avoir entendu la lecture ; mais, dit l’acteur méchamment, ou si l’on veut modestement, ce n’est qu’un canevas dont les rôles doivent être remplis à l’improviste. […] Qui peut entendre sans indignation que la statue d’un comédien honore la nation ? […] Qui peut entendre qu’il a combattu les vices, lui qui les a tous autorisés, & tâché de rendre la vertu ridicule ? Qui peut entendre appeller legislateur de la société & du goût , celui qui a été le corrupteur de l’un & de l’autre, en tendant la société libertine, & le goût frivole ?

363. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Mais on voit bien que c’est un trait de satyre, comme c’en seroit un de dire qu’il n’est pas Déiste, qu’il croit à l’Evangile, lui qui doit en être le défenseur & l’Apôtre ; qu’il a de l’humanité, qu’il va au sermon, qu’il entend la messe, lui qui doit être embrasé de charité, annoncer la parole divine, offrir chaque jour le saint Sacrifice. […] Mais il ajoute une sortie indécente contre ceux qui reçoivent les sacremens, entendent la messe & le sermon chez les Religieux, ce qu’il appelle ridiculement friandise spirituelle, & dans leur paroisse viande solide, comme si ce n’étoit pas par-tout même sacrifice, mêmes sacremens, même parole divine. […] Eclairer des sources qui font entrer l’or, c’est, je l’avoue, un galimathias que je n’entend pas. […] Il doit y avoir dans ce ricochet quelque chose de fin que tout le monde n’entend pas.

364. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Hesselin, Maitre de la chambre aux deniers du Roi, à la réception de la Reine d’Angleterre, du Prince de Galles son fils, & du Prince Robert son neveu : en 1651, le ballet de Cassandre, le premier où le Roi dansa au Palais Cardinal : en 1654, le ballet des noces de Thétis & Pélée, Comédie Italienne dansée par le Roi : en 1656, le ballet de Psiché à vingt-quatre entrées, dansé par le Roi, dont les paroles sont de Benserade : en 1659, la Pastorale de l’Abbé Perrin mise en musique par Lambert, Surintendant de la musique de la Reine mere ; premier Opéra françois, d’abord joué à Issi & ensuite à Vincennes, par ordre du Cardinal, devant le Roi, & dans lequel on entendit pour la premiere fois depuis les Grecs & les Romains, un concert de flûtes : en 1663, le ballet des arts : en 1664, le mariage forcé, comédie, ballet dansé par le Roi au Louvre : en 1665, le ballet royal de la naissance de Vénus, dansé par le Roi au Palais Royal : en 1666, le ballet des Muses dansé par le Roi à S. […] L’une représente une intrigue conduite à sa fin par toutes les nuances, les finesses & l’art du dialogue : l’autre, en s’exprimant dans un degré d’éloignement qui suppose dans le spectateur l’impossibilité d’entendre les interlocuteurs, ne lui devient intelligible que par les situations & par des intérêts assez grands & assez vifs, pour que les gestes puissent suppléer au défaut des paroles. […] On entend aussi, dans cet opéra, chanter sur la breche de la forteresse que l’on vient d’emporter d’assaut, un air commençant par ces mots : Dans ces asiles doux & tranquilles, &c. […] On doit entendre ici la belle pantomime, dans le genre du Spectacle de Servandoni, donné aux Thuilleries il y a quelques années.

365. (1647) Traité des théâtres pp. -

De quels Théâtres nous entendons traiter, à savoir de ceux où se jouent les Tragédies, et Comédies. […] Et quant au subterfuge de ceux qui voudraient dire, que ce passage ne se doit entendre que d’un déguisement ordinaire, il n’a pas contenté TertullienTertullien, De Spectaculis, cap. 10. […] Cela posé, on ne peut nier qu’ils ne soient compris sous le Commandement, « Tu ne paillarderas point » ; car le Législateur n’a pas entendu défendre l’action seule de la paillardise, mais généralement tout ce qui peut y servir d’amorce. […] Cette raison donc tirée de la Médecine, et du secours que les Théâtres peuvent prêter à ceux que la Mélancolie travaille, ne semble pas être de mise, néanmoins nous nous en remettons aux entendus en cette science. […] « La souveraine puissance » (il entend celle de Dieu) « doit l’emporter sur toutes les autres.

366. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

de Querlon 122, n’entendit jamais ce Prédicateur sans être sensiblement frappé des vérités fortes & pathétiques qu’il lui annonçoit. […] Aussi Louis XIV vouloit-il entendre tous les deux ans ce Prédicateur, aimant mieux ses redites que les nouvelles choses d’un autre. […] Quand je loue les drames, j’entends ceux où de jeunes ingénus se trouvent comme forcés à contracter des mœurs honnêtes, à aimer la vertu & à concevoir de l’horreur pour le vice130 ». […] Lorsqu’un peuple est plongé dans la barbarie, il ignore ce qu’on entend par Spectacle ; mais à mesure qu’il se polit, on le voit caresser les Muses, & courir en foule au Théatre ». […] On alloit autrefois les trois jours de Ténebres à cette Abbaye, attiré principalement par les voix qui s’y faisoient entendre.

367. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Vous aimiez à voir et à entendre ces filles de Babylone, qui chantaient les cantiques de leur pays.

368. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Cyprien, et aux autres Pères de l’Eglise qui ne vous flattent point, puisqu’ils n’ont point besoin de vous ; aux Pères à qui toute l’Eglise dit en la messe : Vos eslis lux mundi ; aux Pères qui lisaient et qui méditaient jour et nuit l’Ecriture, qui ont reçu le Saint-Esprit pour l’entendre, qui nous sont envoyés de Dieu, pour nous en donner l’intelligence, et qui reprennent aigrement ces folies ?

369. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Le peuple est bien aise d’entendre le secret des cœurs et des conseils ; d’entrer dans l’intelligence des causes, que la police et que les passions lui cachent ; de se rendre juge des Princes, qui se font la guerre, pour lui donner du plaisir.

370. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

En effet c’est là qu’une jeune personne apprend comment on peut se livrer à des intrigues dangereuses en échappant à la surveillance de ses parents ; c’est là qu’une femme, jusque-là modèle de la fidélité conjugale, oublie peu à peu ses principes, s’habitue à entendre sans rougir des propos obscènes, sourit au langage spirituel d’un libertin et en vient quelquefois à se précipiter dans l’abîme. […] -C. y vienne entendre ces chants lascifs, ces propos obscènes de la bouche des acteurs ; qu’il consente à ces gestes libertins, à ces nudités infâmes, à ces danses, à ces ballets impudiques si opposés à la sainteté de sa morale ? […] C’est là qu’ils entendent tout ce qui peut exciter leur curiosité, développer les germes de leurs passions et les familiariser avec le vice.

371. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Jurieu cependant est un ennemi déclaré du théatre, il dit l. 2, c. 3 : une personne qui revient du bal ou de la comédie est très-mal disposé à la dévotion ; on a beau dire qu’on a rendu le théatre chaste, qu’on n’y entend plus que des leçons de vertu, que les passions n’y paroissent animées que pour la défense de l’honneur, qu’on n’y produit que des sentimens de générosité ; pour moi je dis que les vertus du théatre sont des crimes selon l’esprit de l’Évangile, & que si on y entendoit quelque chose de bon, il est gâté par l’impureté des lèvres & des imaginations à travers lesquelles il passe. […] En ramassant quelques mots qu’elle a lu ou entendu dire, & c’est déjà ne savoir ce qu’on dit que d’entreprendre d’en parler ; ce n’est que sur ce ton cavalier qu’elle parle de religion ; car celui de la piété détoneroit infiniment ; ce n’est pas aux genoux d’Orphise, de Félicie qu’Oraphante & Telamon en porteront l’esprit & les sentimens, & entretiendront le langage ; mais pour que la conversation amuse leurs maîtresses, ils lanceront des traits contre l’Église, & leurs belles aussi dévotes qu’eux les payeront de leurs faveurs en revanche.

372. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Ouvrez vos oreilles pour entendre leur panégyrique. […] On a fait à Bath, ville d’Angleterre, un théatre souterrain à quarante pieds sous terre, comme dans une mine profonde, sans doute pour faire voir que le théatre est une mine où l’on puise les plus riches trésors, ou pour entendre les oracles de Thalie comme dans l’antre de Trophonius & dans les initiations Egyptiennes. […] Mais la premiere représentation a dû détromper ; ce qu’on y a vu, entendu, senti, a dû faire toucher au doigt & à l’œil le danger & le crime d’un spectacle où le vice domine, où les occasions naissent sous les pas, sur tout les femmes, qui naturellement plus pieuses & plus sensibles, ont dû être plus alarmées, & avant d’y aller par la vue de l’écueil, & après y avoir été par le soupçon ou plutôt la certitude du n’aufrage qu’elles y ont fait.

373. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Sa vie, qu’on a donnée depuis peu en histoire & en lettres, rapporte qu’elle aimoit si fort le Grec & les antiquités, & avoit tant d’envie de paroître savante, qu’elle fit représenter en Grec les tragédies de Sophocle, auxquelles pour lui faire la Cour on applaudissoit sans les entendre, & auxquelles malgré leur beauté les Dames Suédoises s’ennuyoient fort ; que Meibomius ayant donné au public des recherches sur la musique des anciens, & Naudé ayant écrit sur la danse Grecque & Romaine, elle obligea ces deux Auteurs, qui étoient à sa Cour, de réaliser leurs opinions, & de joindre la pratique à la théorie. Ce fut une vraie comédie de voir Naudé danser à la Romaine, & d’entendre Meibomius chanter à la Grecque. […] Nos masques sont moins embarrassans ; il est vrai que comme nos théatres sont plus petits, il n’est pas nécessaire de tant grossir la voix ni les traits, comme il le falloit pour être vu & entendu dans l’immense étendue du théatre de Rome.

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