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44. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

On convient que ces circonstances étoient incompatibles avec la pureté de la foi qui abhorre le culte des fausses divinités, avec la doctrine des mœurs qui proscrit l’effusion du sang humain. […] J’en conviens, mais ce sont des Chrétiens qui leur mettent ces blasphémes dans la bouche : jugeroit-on, en assistant à la représentation de leurs Tragédies, qu’ils n’ont point pensé comme Sophocle & Euripide en matiere de Religion.

45. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

S’il arrive à quelques hommes de Lettres d’en convenir, c’est par une fausse modestie, & afin qu’on refuse de les croire. […] Je ne crois pas que ses Poètes s’opposent à ce que je veux persuader : Il me paraît qu’ils conviennent devoir beaucoup à la représentation.

46. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Je n’ai point parlé dans mon livre de la table d’un ministre ; mais si M. de Sénancourt sait raisonner, il doit convenir qu’il avoue par sa dernière phrase, qu’un évêque est plus respectable à la table d’un ministre d’Etat qu’à celle d’un pauvre, ce que je ne prétends ni soutenir, ni contredire. […] Si M. de Sénancourt pouvait être soupçonné de remplir la tâche d’un écrivain vénal, et si on avait l’injustice de croire, que le clergé l’eût pris pour en faire son défenseur et son panégyriste, on serait obligé de convenir, que les évêques auraient choisi un avocat bien mauvais et bien malhabile.

47. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Il le peint sous un seul point de vue, & choisissant ce point de vue à sa volonté, il rend, selon qu’il lui convient, le même objet agréable ou difforme aux yeux des spectateurs. […] Convenons donc que tous les Poëtes, à commencer par Homere, nous représentent dans leurs tableaux, non le modèle des vertus, des talens, des qualités de l’ame, ni les autres objets de l’entendement & des sens qu’ils n’ont pas en eux-mêmes, mais les images de tous ces objets tirées d’objets étrangers ; & qu’ils ne sont pas plus près en cela de la vérité, quand ils nous offrent les traits d’un Héros ou d’un Capitaine, qu’un Peintre qui, nous peignant un Géometre ou un Ouvrier, ne regarde point à l’art où il n’entend rien, mais seulement aux couleurs & à la figure. […] J’en conviens : mais le Philosophe ne se donne pas pour sçavoir la vérité, il la cherche ; il examine, il discute, il étend nos vues, il nous instruit même en se trompant ; il propose ses doutes pour des doutes, ses conjectures pour des conjectures, & n’affirme que ce qu’il sçait. […] La scène représente donc tous les hommes, & même ceux qu’on nous donne pour modèles, comme affectés autrement qu’ils ne doivent l’être pour se maintenir dans l’état de modération qui leur convient. […] Écoutons leurs raisons d’une oreille impartiale, & convenons de bon cœur que nous aurons beaucoup gagné pour nous-mêmes, s’ils prouvent qu’on peut se livrer sans risque à de si douces impressions.

48. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Que de criminels, en allant subir le supplice dû à leurs forfaits, sont convenus que leur fatal engoûment pour les Spectacles Forains, était seul la cause de leur perte & de leur infamie ! […] Je conviens qu’il y a, aujourd’hui, quelque police extérieure, cela n’empêche pas qu’il n’y ait par semaine quelques coups d’épée reçus ou donnés, mortels ou non, par suite de querelles survenues entre les jeunes gens qui assistent à ces Spectacles. […] Si au contraire elles sont du second genre, il est absurde, encore un coup, de soutenir que ces seules Pieces ou extravagantes, ou ordurieres, conviennent au bas Peuple. […] Troisiemement, je conviens avec mes antagonistes, qu’il faut des Spectacles pour les gens oisifs, je leur accorde encore qu’il en faut pour le menu Peuples, mais je suis bien éloigné de convenir que ces Spectacles, d’un genre borné, comme ils les demandent, que ces Pieces écrites en style trivial, doivent contenir des obscénités, qui réveillent les appétits blasés des uns & excitent la grosse gayeté des autres. […] Je conviens que si l’on supprimait tout-à-coup les Trétaux, la Jeunesse oisive, qui trouve une distraction conforme à son goût dans ces lieux impurs, se répandrait sur le pavé de Paris, & y commettrait mille désordres.

49. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Nous convenons qu’il a de grandes beautés ; mais les situations, les sentimens, les passions, & cette extremité où est Chiméne, de venger la mort de son pére, sur son amant, ne sont-ils pas aussi admirables que le style ? […] Le style n’est autre chose que l’assemblage de plusieurs signes, dont on est convenu de se servir, pour exprimer les affections de l’ame. […] Chaulieu n’emploie pas les figures, parce qu’elles conviennent à son sujet ; mais, parce qu’il les fait naître.

50. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Approbation qui peut servir de Preface. » pp. -

L’Auteur y suit le précepte de saint Charles Borromée, & il allegue à la premiere lettre les Péres de l’Eglise, que Dieu nous a donnés après l’Evangile pour être la juste regle de nos actions : il en rapporte les dicisions contre la Comedie de leur tems, dont la censure convient fort au Theatre de nos jours.

51. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Il faudrait alors que ce qu’on marquerait devoir arriver à tel Personnage lui convint de telle sorte que le Spectateur craignit à chaque instant de l’en voir déchu. […] Le Vaudeville deviendrait alors d’une difficulté prodigieuse, j’en conviens ; il aurait aussi plus d’agrémens, il plairait d’avantage en paraissant plus naturel. […] Ces paroles condamnent tous ceux du Spectacle moderne, & forcent de convenir qu’ils sont la plus-part défectueux : le fort de l’intrigue roule toujours sur des amours épisodiques. […] J’aime mieux en convenir, plutôt que de courir les risques qu’on me reproche trop de partialité.

52. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

A quelque pièce pieuse près, en très petit nombre, dont les rôles exigent un jargon dévot, je défie de rien trouver au spectacle qui ne convienne aussi bien à des Païens qu’à des Chrétiens, qui n’eût pu paraître sur la scène de Rome ou d’Athènes, comme sur celle de Paris. […] J’en conviens. […] Les siècles grossiers, avec plus de simplicité et de droiture, allaient au spectacle, mais convenaient qu’on faisait mal d’y aller ; ils y mêlaient les mystères à leur mode, la déshonoraient, il est vrai, parce que le théâtre est inalliablem avec la religion, mais ne s’avisaient pas d’être les défenseurs et les panégyristes de l’anéantissement de toutes les idées de la piété. […] Et ne pensez pas que les ennemis de la comédie soient les seuls à le dire ; l’Auteur des Mémoires sur la vie de Molière, ou plutôt son panégyriste, en convient. […] Athènes en fut scandalisée, et le Poète Grec en convint : il ne se défendait, non plus que le Poète Français, qu’en disant que c’était le rôle de l’Acteur, et qu’à la fin de la pièce il faisait expirer le coupable sur la roue.

53. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

convient-il qu’il quitte son habit ? convient-il qu’il y paroisse avec son habit ? […] La première convenait qu’elle devait le jour au crime, mais elle prétendait avoir été légitimée par le mariage subséquent. Les collatéraux, sans convenir qu’elle fût véritablement fille de Scaramouche, ce que la prostitution de la mère et les variations du père pouvaient rendre douteux, avançaient que quand elle le serait, la légitimation était impossible, sur ce principe certain dans l’un et l’autre droit, que le mariage subséquent ne peut légitimer des enfants, si dans le temps de leur naissance les deux époux n’étaient libres, en état de se marier ensemble ; que Scaramouche étant marié quand cet enfant naquit, c’était un enfant adultérin, incapable d’être jamais légitimé. […] Les autres, qui ne voulaient avoir égard qu’à la notoriété de droit, ont cherché des différences entre les Comédiens et les autres personnes indignes de la communion ; mais ils ont toujours convenu, comme d’un principe incontestable, de leur indignité et de l’anathème qui les bannit du sanctuaire.

54. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Peut-être aussi conviendra-t-on que jamais homme n’est revenu de la Comédie, plus chaste, plus modéré, plus religieux ; mais qu’il n’est pas rare d’en sortir plus passionné, plus moqueur, plus dissipé, plus mondain. […] Gens de tout âge, de toute condition, de toute profession hommes et femmes de mille différents caractères ont paru : ce qu’on appelle « Comédie » a commencé, et personne n’a manqué d’attribuer à son voisin ce qui convenait le mieux à lui-même. […] Ainsi, le Prince voyant que la plupart de ses sujets n’ont pas l’éducation qui convient à des Chrétiens, et craignant que faute d’occupation l’activité de leur esprit ne les portât à des excès qui renverseraient toute la société, il tolère la Comédie telle que nous la voyons accommodée aux sens et aux passions, comme un mal beaucoup moindre que ceux qu’il appréhende. […] Elle convient à la personne, au temps, et au lieu … Si elle excite les passions, c’est par hasard. […] On convient que la Comédie ne fait pas des Saints ; mais elle est, dit-on, un remède naturel à nos défauts, elle peut du moins réformer les dehors jusqu’à ce que la grâce réforme le dedans.

55. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Vous convenez vous-même qu’en 4 matière de Religion plus qu’en aucune autre, c’est sur ce qu’on a écrit qu’on doit être jugé, & non sur ce qu’on est soupçonné mal à propos de penser ou d’avoir voulu dire : cependant, pour justifier l’accusation de Socinianisme que vous intentez aux Théologiens de Genève, vous déclarez les avoir jugés d’après des ouvrages, d’après des conversations publiques, où ils ne vous ont pas paru prendre beaucoup d’intérêt à la Trinité ni à l’Enfer, enfin d’après l’opinion de leurs Concitoyens & des autres Eglises Réformées. […] Mais il ne me convient pas de prendre ici la défense de Messieurs de Genève ; vos ouvrages parviendront jusqu’à eux, & ils sauront y répondre, s’ils le jugent à propos.

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