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538. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Tandis que les Italiens voyent chaque année leurs meilleurs Opéra-sérieux mis en musique par de sçavans Compositeurs, nous allons gravement applaudir les notres, dont nos Grands-Pères savaient les airs par cœur.

539. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

vu que vous tenez la source de ce fleuve coulant, par qui toutes choses louables sont louées : Je vous quitte les armes, et non le cœur : c’est vous qui pouvez faire taire ces Corbeaux croassants contre Minerve : ces oiseaux de ténèbres, qui ne peuvent porter votre Soleil.

540. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Mais il n'y a rien de plus scandaleux dans tous les Spectacles, que de voir avec quel soin, et avec quel agreement les hommes et les femmes y sont parés; l'expression de leurs sentiments conformes ou différents pour approuver ou pour désapprouver les choses dont ils s'entretiennent, ne sert qu'à exciter dans leurs cœurs des passions déréglées: Enfin nul ne va à la Comédie qu'à dessein de voir, et d'y être vu: Comment un homme se représentera-t-il les exclamations d'un Prophète, en même temps qu'il sent frapper ses oreilles par les cris d'un Acteur de Tragédie ?

541. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Je ne considere point ici les Spectacles d’un œil de religion, mais d’un œil philosophique ; car autrement je dirois qu’il n’y a que l’ignorance ou la folie qui puisse s’autoriser de la Religion pour les soutenir ou même pour les excuser ; je dirois que s’il y un livre qui les proscrive, c’est l’Evangile qui nous recommande de prier sans cesse, de porter notre croix ; que s’il y a un lieu où soient étalées les maximes, les pompes du monde, auxquelles nous avons solemnellement renoncé, c’est sur le Théatre ; je dirois que la vie des comédiens, leurs danses lascives, leurs passions embellies, leurs paroles tendres, équivoques, licencieuses, ne peuvent qu’embraser les jeunes cœurs, déjà trop prompts à s’enflammer ; je dirois enfin que la correction des théatres les rend encore plus dangereux ; car plus les passions sont finement voilées, & les sentimens délicats, plus l’amour profane nous pénetre & nous enchante, cet amour dont on a bien de la peine à se défendre, dans les lieux même consacrés à la vertu. […] Croira-t-on d’ailleurs que les pleurs qu’on y verse coulent du fond du cœurs ?

542. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Vous n’avez point assez de cœur pour pratiquer hautement la vertu ; encore que vous vous ingériez de la prêcher aux autres. […] Certainement rien n’est plus blâmable ni plus ressemblant à l’Auteur du Relaps ; à cela près que ce Messire Jean a quelques bonnes qualités ; enfin c’est un homme de cœur, un brave qui fait prisonniers plusieurs rebelles : le Roi le récompense de cette action de vigueur ; et les Juges au milieu de ses autres mauvaises affaires ne laissent pas de lui marquer de la considération et de l’estime.

543. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Apprenons par cœur ces paroles de Tacite ; elles nous prouvent que nous avons raison de ne point rougir de notre amour pour les Ariettes Italiennes, & elles doivent faire taire en même tems ceux qui oseraient nous blamer : « Ce qui nous sert maintenant d’éxemple, a été autrefois sans éxemple, & ce que nous fesons sans éxemple, en pourra servir un jour. » Mais ai-je besoin d’encourager mon siècle à persister dans ses fantaisies ?

544. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Les Theatres toutefois tenoient trop au cœur des Romains, pour estre ruïnez par la severité d’un seul homme : s’ils estoient mobiles & destruits immediatement apres les Ieux, ils estoient soigneusement reparez à chaque occasion ;Tac.

545. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Mais un genre supérieur à tous les autres, est celui qui réunit le comique de situation & le comique de caractère ; c’est-à-dire dans lequel les Personnages sont engagés par les vices du cœur, ou par les travers de l’esprit, dans des circonstances humiliantes, qui les exposent à la risée & au mépris des Spectateurs.

546. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

C’est l’oubli de ces lois canoniques, qui a fait naître l’ambition et la soif des richesses dans le cœur des prêtres, et a causé, par leurs intrigues et leurs entreprises criminelles, tant de troubles, tant de désordres, tant de guerres de religion, tant d’assassinats et de régicides, dont malheureusement abonde l’histoire des peuples de la chrétienté.

547. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Un bel esprit dramatique est un Poète affamé qui attend une portion d’une représentation pour avoir du pain, ou un libertin qui satisfait par le portrait du vice son cœur dépravé, comme un Peintre, qui peint des nudités, pour débiter sa marchandise ou repaître sa passion.

548. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Un spectacle inventé pour attirer les Hommes par toutes sortes de charmes, doit émouvoir le cœur par l’Action, plaire à l’esprit par la peinture des Caracteres & des Sentimens, enchanter les oreilles par l’harmonie du Discours, & attacher les yeux par l’appareil de la Représentation. […] Saint Evremond n’exempte de cette obéissance aux Poëtes, que Lully, parce que, dit-il, ce Musicien connoît mieux les Passions & va plus avant dans le cœur des hommes que les Auteurs.

549. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Francilion Archeuesque de Tours l’an 3. de son Pontificat, en ceste saincte nuictee avant que d’aller à vigiles commanda qu’on luy donnast vn coup à boire, soudain vn seruiteur luy presenta vn verre de vin, l’ayant beu il rendit l’ame, non sans suspition de venin dit l historien, pour mon regard je croy que c’estoit vn coup du ciel, & la frequence de pareils actes arriuez ceste nuict me le faict croire : & d’autant que le ieusne doit estre aussi bien des voluptez comme des viandes ; ceux qui n’ont commandé à leur appetit desordonné de paillardise ont senty de merueilleux effects de l’indignation diuine : car il est certain que le Dieu viuant pour signaler ceste nuictee tres-saincte d’vne perpetuelle marque de pureté feit creuer tous les Sodomites, & ceste estoille & porte-flambeau surnaturel des trois Roys qui les guida en Bethleem disparut & cheut en vn grand puy, dans lequel les chastes qui ont le coeur pur, net & non souillé d’immondice la voyent, i’ay pour garẽt Greg. […] Les Conciles & les Peres de l’Eglise meuz de ces iustes considerations ont deffendu les nopces depuis l’Aduẽt iusques apres les Roys, ce qu’on retient encores : & pource que les exemples tirez des autheurs approuvez attendrissent les cœurs endurciz, i’ameneray encores celuy-cy de Pembon gentilhomme Petr.

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