1 » Il est donc vrai, Monseigneur, que le Pape avait un Théâtre où sa Sainteté occupait la première place, l’Empereur la seconde, et le Doge de Venise la troisième : Eh qu’y pouvait-on représenter de plus beau, de plus pur, et, si je l’ose dire, de plus profitable que les Pièces de Corneille et de Racine ?
Y a-t-il, mes frères, de Spectacles plus beau, plus agréable, et plus nécessaire, que de contempler sans cesse l'objet de notre espérance, et de notre salut ?
Un autre avantage, c’est qu’on sera désormais au fait sur le goût Anglais, en matière de composition et d’ouvrage purement de belles lettres.
Une voix secrète et importune nous crie, que ce qui est beau, grand et vrai, plaît à tout le monde, et que ce qui n’obtient pas le suffrage général, manque apparemment de quelqu’une de ces qualités. […] « Belle comparaison ! […] Le Misanthrope a encore plus beau jeu dans la scène du sonnet. […] [NDE] C’est en effet ce que dit Rousseau de « l’amour du beau moral » ; Rousseau, op. cit.
(E io dico, che forse per simile rispetto molte belle prediche di uomini per altro celebri, e addottrinati passata l’ora cagionano rincrescimento, e tedio.) […] Le altre letture, dice Beltrame, per belle, che siano (come non sono di particolar necessità) fanno languire la voglia a lungo andare. […] Quanti se ne trovano, che vanno alla Commedia solamente per vedere, se le Recitanti sono belle; e come sono giovani; e come recitano bene ? […] E però noi alle Azioni belle, e ingegnose, aggiungiamo per ordinario le Oscenità, e così piacendo a’ Dotti, e Ignoranti, a’ Modesti, e Immodesti, tiriamo tutti al Teatro, e da tutti guadagniamo. […] Mirate il volto, ove le gote, ricche per la nativa porpora, e rosate; e quanto grate, quanto belle, e decenti voi le giudicherete?
Voilà une belle préparation à la mort, un grand sujet de s’applaudir ! […] La belle & édifiante lecture, de faire, comme dit Gresset, son oraison dans Racine, Moliere, Dancour !
Les Pantomimes qui devinrent si fameux sous Auguste, & que favoriserent ses Successeurs, qui ne cherchoient comme lui qu’à amuser un Peuple qu’ils opprimoient, firent tomber tout amour des belles choses. […] Bien différens de ces Peuples, qui dès qu’ils ont su faire des Vers, ont cru surpasser les Grecs, les Romains n’ont jamais prétendu marcher de pair : & dans tous les Beaux Arts, ils ont regardé les Grecs comme leurs maîtres.
Le plus beau morceau de cet Ouvrage, c’est la réponse à la preuve tirée de S. […] Dans le Cid on parle d’un parricide commis, en ces termes : « Enfin n’attendez pas de mon affection, Un lâche repentir d’une belle action, Je la ferais encore, si j’avais à la faire. » Et la Fille du Père assassiné, loue l’assassin, « Tu n’a fait le devoir que d’un homme de bien. » On y trouve des Leçons de vengeance d’un Père à son Fils : « Va contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage, Meurs, ou tue. » Dans Polyeucte cette Pièce prétendue sainte, on voit une Fille qui parle d’un Amant que ses parents ne voulaient pas qu’elle épousât : « Il possédait mon cœur, mes désirs, ma pensée, Je ne lui cachais point combien j’étais blessée, Nous soupirions ensemble et pleurions nos malheurs, Mais au lieu d’espérance il n’avait que des pleurs. » On dit qu’on a combattu le faux dévot dans le Tartuffe ; cependant après qu’on a détrompé Orgon, on le fait ainsi parler contre tous les gens de bien : « C’en est fait, je renonce à tous ces gens de bien, J’en aurai désormais un horreur effroyable, Et m’en vais devenir pour eux pire qu’un diable. » Dans le Festin de Pierre, on expose les maximes les plus impies ; et le tonnerre qui écrase l’Impie, fait moins d’impression sur les méchants qui assistent à cette malheureuse Représentation, que les maximes détestables qu’on lui entend débiter, n’en font sur leurs esprits.
Cet exemple est si beau, & la Lettre est, à tous égards, si digne d’être conservée, que nous la déposons toute entière dans ce Volume de nos Mémoires, dont elle fera l’honneur & l’agrément.
Ils m’aprendroient que les païens mêmes les ont proscrits comme préjudiciables & contagieux : il n’y a qu’à lire ce que saint Augustin en a remarqué dans les livres de la Cité de Dieu, & les belles Ordonnances qu’il raporte à la confusion de ceux qui pretendroient maintenir dans le Christianisme ce que le paganisme a rejetté.
Mais pour remonter plus haut, Aristote nous en instruit par un beau discours en ses Problèmes, où il écrit que les tons ou modes qu'il nomme Soudoriens et Souphrigiens, qui étaient deux manières de chanter, n'étaient point usités dans les chœurs des Tragédies, parce qu'ils n'étaient pas assez doux et modérés, et qu'ils étaient magnifiques, impétueux et violents, mais au contraire, ils étaient propres et familiers aux Scéniques, parce que la scène imite les paroles et les actions des Héros ou Demi-Dieux, c'est-à-dire des Chefs des Armées, dont les anciens faisaient seulement leurs Héros ; ceux des autres conditions n'étant estimés que de simples hommes.
Comme un sage et prudent mari ne peut laisser sa bien-aimée épouse sans plaisir et délectation, ains autant plus veut-il lui en donner que plus il l’aime n’en recevant moins qu’il lui en donne : ainsi notre Dieu (époux de nos âmes) lequel nous assure que son plaisir et délices sont d’être avec les hommes, lequel n’est un Dieu de chagrin ni de tristesse, ains de toute et incompréhensible consolation et joie, nous aimant plus que jamais n’a aimé sa femme, nous veut plus remplir de toute joie et délectation, ayant bien montré combien il aime les âmes ses épouses pour lesquelles souillées de péché, plus laide tache, « a volontairement et par un amour incomparable épandu tout son précieux sang en la croix ignominieuse afin de les nettoyer (qui étaient autrement incurables), saner, et avoir belles et sans aucune maculeb », Ephésiens chap. 5.