L’art est de leur faire éprouver les situations les plus opposées à leur caractère : comme, par éxemple, de rendre un avare amoureux d’une femme qui ne connait d’autre plaisir que celui de dépenser son bien ; de marier un homme jaloux avec une coquette ; de mettre l’homme prodigue presque dans le cas de ne pouvoir plus l’être. Lorsqu’on croit qu’ils vont changer entièrement, l’art éxige que tout-à-coup ils redeviennent les mêmes. […] La plus-part des productions de l’art les engageaient encore à se servir d’un moyen si utile & si usité.
Ie croiray sans peine tout ce que m’en diront les habiles ; ie suis prest à donner tel encens que l’on voudra à ces premiers Genies, qui ont défriché la Scene, & qui ont donné le iour à l’Art. […] Que le grand Corneille a honoré nostre siecle de tout ce que les honnestes plaisirs & la belle curiosité pouvoient attendre de l’Art & de l’Esprit. […] Ces sortes d’objets ont un don infaillible de plaire, sans aucun secours du bel esprit ou de l’Art.
qui t’a appris ton art, divin Moliere, voilà du plus violent aquilon, Aurois-tu lu quelque poëtique ? […] Moliere a égalé Racine dans l’art de peindre l’amour. […] Tombe à ses genoux, il a égalé Racine dans l’art de faire des vers ; quelle foule de vers charmans ! […] On le fit Supérieur des nouvelles Catholiques, & il sur gagner un sexe délicat & sensible, auprès de qui l’art de persuader n’est rien quand il est séparé de l’art de plaire. […] Mais la peinture du cœur humain étoit l’art de Moliere.
Laissons donc parler Ce prémier des hommes, dans l’art de répandre des lumiéres. […] Du journal des beaux arts, année 1769 & 1771. […] Dorat, autre maître tout récent de l’art, & grand adorateur du Théatre, nous dit, dans ses refléxions sur l’art dramatique : 1°. […] Art. […] La désobéissance de ma fille, me fait sentir la mienne, son inconduite est l’effet des spectacles ; elle y a appris l’art de me mépriser, & de me tromper.
Il faut bien peindre ; mais le grand art du Peintre, c’est de faire voir une vaste étendue de pays, dans un petit espace. […] L’art du Poéte consiste donc à créer des actions du discours même.
Il instruisit d’un art qui n’avait guères de règles de son tems, & dont chaque nation vient au bout de trois mille ans chercher dans son Livre la connaissance & les règles certaines. […] L’art de bien les faire est d’appliquer à un seul nom deux termes étrangers, sans compter sa définition naturelle ; c’est-à-dire, qu’il faut rencontrer un sens complet dans chaque partie d’un mot de plusieurs sillabes.
Un Auteur zélé Patriote peut employer son art à instruire ses Concitoyens de leur intérêt, et faire au Théâtre ce qu’un autre ferait sur la Tribune. […] L’art de l’Auteur fut d’imaginer des situations, de les coudre si artistement, que si elles arrivaient en effet dans l’espace de temps que dure la pièce, un avare quel qu’il fut, ferait infailliblement les mêmes choses que fait Harpagon. […] A-t-il attendu que nos Médecins fussent devenus savants, aimables, éloquents, dociles et prudents dans les consultations, prêts à déférer à l’avis le plus sage et à des conclusions probables, pour se moquer des Médecins pédants, opiniâtres, bavards, incapables par ignorance de faire des applications raisonnées des principes de leur art ? […] Il est certain que nous ne serons pas toujours si sensiblement émus par la nature que par l’art, parce que la nature n’est pas accompagnée toujours de l’assemblage de ces expressions touchantes et de ces traits pénétrants que l’art emprunte d’elle, mais qu’il rassemble et multiplie pour opérer de plus grands effets. […] Boileau-Despréaux, « L’Art poétique en vers », in Œuvres diverses, Paris, D.
Aussi Art. […] Art. […] Art. […] Art. […] Art.
Faut-il au prix de son ame acheter l’habileté dans son art ? […] Le théatre en rougit si peu, qu’il en fait un mérite, & qu’il a l’imprudence d’appeller le Triomphe des Arts, le feu criminel que produit un peinture lascive, ce qui est bien plutôt le triomphe du vice. Les arts sont-ils donc faits pour faire offenser Dieu, & perdre les ames ? […] On n’y voit rien d’indécent, point de tableau d’histoire, avec des nudités, dont la beauté peut faire honneur à l’art, mais deshonore l’artiste ; nudam corporum pulchritudinem, quæ sicut ornaiaram, sic dehonestat artistum. […] Le seiziéme siecle n’étoit pas le regne des beaux arts, ce n’étoit pas à Trente les beaux jours du théatre, & le triomphe de la philosophie dont les sublimes leçons nous apprenent que ce sont des choses indifférentes qui ne font aucune impression ni en bien ni en mal, sur des esprits nourris de la sagesse : ces ouvrages de l’art n’affectent que les connoisseurs, par leurs beautés, & leurs défauts.
Il a créé tous les arts, qui le servent pour satisfaire ce qu’il appelle besoins, c’est-à-dire, les goûts & les fantaisies. […] Ces arts innombrables qui servent le luxe, arts superflus, inconnus à nos peres, ôrent plusieurs milliers de bras aux travaux nécessaires, à l’agriculture, à la navigation. […] Il en chassa tous les ouvriers de joyaux, affiquets & ornemens dont on pare le corps ; car la corruption de tels arts abâtardit les bons mêtiers. […] Contentez-vous dans cette courte vie de la figure qu’il vous a donné, sans chercher à l’embellir par des couleurs empruntées, & vous aurez éternellement dans le ciel, même pour votre corps, une beauté divine infiniment supérieure à tout ce que l’art & la nature peuvent vous donner. […] Dans l’hiver tous les efforts de l’art ne reparent point les ravages du temps.
Irois-tu, d’un art imposteur, Empruntant les viles souplesses, Descendre à de feintes caresses, Ou subjuguer avec hauteur ? […] Pour cette foule innombrable de dramatiques aussi obscurs dans le temple des Muses que dans le sanctuaire des vertus, que dira-t-elle contre le préjugé légitime qui nous fait regarder comme l’école du vice un art & un métier où les maîtres & les élèves sont des gens sans mœurs ? […] Il a trouvé des apologistes, cet art pernicieux, qui n’eût dû trouver que des ennemis, ou plûtôt qui pour l’intérêt de la vertu n’auroit jamais dû naître. […] Il ajoûte : Les spectacles, dont nous avons tant de peine à vous faire comprendre le danger par les règles de la foi, furent interdits comme des crimes par les loix de l’État, & les Comédiens, que le monde du plus haut rang ne rougit pas d’honorer de sa familiarité, & auxquels des parens Chrétiens osent même confier le soin d’instruire leurs enfans dans tous les arts propres à plaire (danse, musique), déclarés infames & bannis du royaume comme des corrupteurs des mœurs & de la piété. […] L’art dramatique n’est que l’art de se faire un amusement des malheurs & des désordres de l’humanité.
Je les invite à écouter les leçons qu’il leur donne & dans l’Art d’aimer & dans le Remède de l’Amour. […] Evitez-le donc avec soin, dit-il ; chansons, danses, décorations, instrumens de musique, tout y est rassemblé pour allumer ses feux, par-tout on y en voit des tableaux séduisans, on y enseigne avec art tout ce qui le favorise ou le traverse, l’assaisonne & le fait réussir. […] On se plaît dans les jardins émaillés de fleurs, dans la richesse des habits, la somptuosité des meubles, la magnificence des bâtimens, un coup de sifflet en fait dans un instant le pompeux étalage ; l’art & la nature me prodiguent à l’envi leurs chef-d’œuvres. […] 4.° On enseigne le grand art d’y réussir ; ruses, fourberies, artifices, intrigues, intriguans & confidens de toute espèce, le théatre est un arsenal où l’on trouve toute sorte d’armes, une académie où on apprend tous les exercices ; qu’on en revient délié & aguerri ! […] Ep. 2. dit : Ici tout se termine au criminel amour, à l’art de séduire une fille, & de tromper un père de famille.