Ils appellent ces assemblées des écoles et des sources publiques d’impureté ; ils les décrient comme des fêtes du diable ; ils obligent ceux qui y ont assisté à se purifier par la pénitence avant que d’entrer dans l’Eglise ; enfin ils font des peintures si tristes et si horribles de l'état où l’on se trouve au sortir de ces divertissements, qu’on ne les peut voir sans frémir, et sans s’étonner de l’effroyable aveuglement des hommes, à qui les plus grands crimes ne font horreur, que quand ils ne sont plus communs, et qui non seulement cessent d’en être choqués, mais souvent même les font passer pour des actions innocentes. […] qui, au rapport de Tertullien, voyant que les Censeurs Romains avoient fait abattre plusieurs fois les théâtres, parce qu’ils corrompaient les mœurs du peuple, et voulant empêcher qu’ils ne détruisissent celui qu’il avait fait élever dans Rome, y fit dresser un autel qu’il dédia à Vénus, et appela cet édifice, non pas le théâtre, mais le temple de Vénus. « De sorte dit Tertullien, qu’en donnant ce titre spécieux à cet ouvrage, qui ne méritait que d’être condamné, il éluda par cette superstition les règlements que les Censeurs eussent pu faire pour le faire abattre. […] Ce n’est point à l’esprit de ceux, qui sont appelés à une vie céleste, dont les noms sont déjà écrits dans cette éternelle cité, et qui font profession d’une milice toute spirituelle : mais c’est l’esprit de ceux qui combattent sous les enseignes du démon.
Paul appelle J. […] L’un s’appelle priére, & l’autre grace. […] mais bien loin que l’Ecriture ou les Peres donnent ce nom au Theatre, ils l’appellent, tantôt un lieu de plaisir, tantôt l’azile de l’impudicité, Cypr. […] contre ces assemblées plus nombreuses que celles de nos Eglises, & quoyqu’évaporées par la joye du siecle, plus tristes aux yeux de la foy que la plus affreuse solitude : contre la gêne qu’on donne à l’esprit, pour composer des pieces de théatre, pour les apprendre, pour les exercer ; ce qu’ils appellent un travail oisif, ou une oisiveté laborieuse. […] Ce riche péche, en donnant aux Comediens l’argent dû à ses créanciers & aux pauvres ; & c’est ce que saint Augustin appelle un crime énorme, donare res suas histrionibus vitium immane.
Tous les ministres les plus habiles de l’Europe, s’ils pouvaient être appelés au ministère français, viendraient y échouer devant la jacobinière des hypocrites de Montrouge. Les injustes interprètes des réflexions franches que j’expose dans le présent écrit, m’accuseront peut-être d’avoir pris un ton ironique ; mais j’en appelle aux hommes les plus pénétrants, ils sauront apprécier la pureté de mes intentions.
Caffaro, Sicilien, Théatin comme lui, & son professeur, homme distingué dans son ordre, qui, depuis quelques années étoit venu à Paris enseigner la Théologie & exercer le Saint Ministere, & que Boursaut Pere, appelle son Confesseur, chose rare & vrai Phénomene au théatre. […] C’est-à-peu-près la scène du Médecin malgré lui, qui cita Aristote dans le chapitre des chapeaux, & il répete d’après Moliere, qu’il n’en sçavoit guère plus que lui, la distinction blamable & trés-fausse, entre l’ancienne & la nouvelle comédie, qui ne différent entre elles que comme deux courtisannes, l’une grossiere, sans éducation, l’autre polie, qui sauve quelque apparence ; mais comme cette rétractation, n’étoit pas loyale & sincere : il répand bien de sarcasmes, en mauvais vers, & en mauvaise prose, contre ceux qui blament la comédie, qu’il appelle des Tartuffes, lesquels prêchoient la pauvreté avec 20000 livres de rente. […] Les étincelles d’un feu criminel, qui petillent dans toute la personne d’une actrice ; cette flamme qui s’élance de ses yeux, cette langueur dans ses attitudes, cette vivacité dans ses mouvemens, ce souris qui invite & aplaudit au crime, ce chant harmonieux, qui amollit, cette voix douce qui pénétre, cette gayeté qui rassure, ces paroles tendres, ces sentimens rafinés, ce transport, ces dialogues animés, que sais-je ; c’est l’immodestie, c’est la volupté même qui parle, qui agit, qui appelle, qui s’offre, qui triomphe ; c’est-à-dire, qui empoisonne, qui perd l’homme pour l’éternité. […] Hérode Ascalonite, qu’on appelle Grand, par une de ces basses flateries qui avilissent les titres en les prostituant, introduisit dans la Judée, & à Jérusalem le théatre, l’emphitéatre, le cirque, le luxe & tous les vices de Rome payenne, jusqu’à lors inconnus chez les Juifs, & que même le Roi de Syrie, le plus grand protecteur de la Réligion, n’avoit pas osé introduire en particulier. […] Ce qui a fourni la matiere de plusieurs tragédies, bonnes ou mauvaises, & qui traitent avec raison de tiran & de monstre, ce même Prince que leurs Préfaces appellent grand, & à qui la protection éclatante qu’il a accordé au théatre, devroit procurer quelque ménagement de la part des poëtes tragiques.
Une actrice de la comédie Italienne, eut une indigestion, on la crut morte, & on s’empressa de la couvrir d’un drap mortuaire, & d’allumer des cierges au tour d’elle ; elle en revint, mais elle fut si frappée de ce lugubre spéctacle, qu’elle mourut de frayeur ; bientôt après Montagne appelle la mort un acte à un seul personnage , & prétend que ce sont les mines & les appareils effrayans de la mort, qui font plus de peur qu’elle. […] Cette salle de récréation & damusement, servoit depuis long tems aux fêtes joviales des Magistrats, elle s’appelle la Salle du Capricorne, parce que au plafond il y a une figure d’un Bouc à longues cornes, qui régarde une Satue de la Justice, placée dans un coin, avec sa balance & son épée, que le Capricorne semble ménacer avec les cornes. […] Dans un discours en vers sur la philosophie de Newton, qu’il explique à la maniere, il débute ainsi : Tu m’appelles à toi vaste & puissant génie, Minerve de la France, immortelle Emilie, Disciple de Newton & de la vérité, Tu pénétres mes sens des feux de ta clarté : Je quitte Melpoméne & les jeux du théâtre, De ces triomphes vains mon cœur n’est plus touché, &c. […] Il se jette sur Rousseau qu’il appelle Rufus, & sur Freron qu’il appelle Fureur insensée, d’enfermer dans un vers une fausse pensée , & lui-même il en fait, en le disant, & il en a fait de milliers depuis.
Le mal avait gagné dans bien des Eglises, où certains jours de l’année, pour une plus grande solennité, on introduisait ces pieuses représentations, auxquelles dans la suite on mêla toute sorte d’extravagances, même pendant l’office divin, et par les Ecclésiastiques et les Religieux, avec la plus grande indécence ; ce qui les fit avec raison appeler la fête des Fous. […] Alexandre se respectait assez lui-même pour ne permettre qu’à Appelle de faire son portrait, et à Praxitèle ses statues. […] On blâme, avec raison un Religieux, un Ecclésiastique qui se permet, je ne dis pas des discours obscènes, mais même des frivolités et des bouffonneries, ce que les canons appellent, bouffonnes et gaillardos. […] Décorations profanes, places retenues et payées, motets distribués, comme les pièces au théâtre, rendez-vous, entrevues, causeries, murmures, quelqu’un monté sur une tribune, qui y parle familièrement, sans autre zèle que d’amuser le peuple, des voix, un orchestre ; m’obligera-t-on d’appeler ce spectacle un office d’Eglise ? […] Et on voudra me persuader que ces pièces, appelées saintes, sont utiles à la religion, contre laquelle tout semble s’y être ligué ?
Germain, que le public appelle rue de la Comédie, où personne ne s'opposa à une pareille garnison. […] Lorsque les jeunes Etudiants avaient fini leur cours d'étude et devaient passer au rang des maîtres, ce que nous appelons passer Docteur, on les menait en cérémonie au bain, où se trouvaient, d'un côté les maîtres pour les prendre et les agréger à leur corps, et de l'autre leurs condisciples, qui faisaient semblant de s'y opposer, comme ne voulant pas perdre un camarade qui leur faisait honneur ; ce qui formait une espèce de combat qu'ils appelaient eglistræ, où les maîtres devenaient enfin vainqueurs, emmenaient le candidat, le couvraient de riches habits, le promenaient en triomphe dans la ville, et le faisaient monter sur le théâtre public pendant la représentation, pour recevoir les éloges et les applaudissements des spectateurs. […] Ce savant homme appelle les Professeurs les Evêques des écoles, les Prélats de la jurisprudence, « Antistites juris, Antistites scholarum » ; expression singulière qui en marquant la sainteté des lois et celle de leurs interprètes, soit en les enseignant, soir à plus forte raison en les faisant exécuter, leur enseigne combien ils doivent se respecter eux-mêmes, et s'éloigner de toutes les folies du théatre. […] Cette fameuse Supérieure, qu'on appela d'abord comme un oracle, et dont on fut ensuite forcé de se défaire, qui apporta à S.
Gens de tout âge, de toute condition, de toute profession hommes et femmes de mille différents caractères ont paru : ce qu’on appelle « Comédie » a commencé, et personne n’a manqué d’attribuer à son voisin ce qui convenait le mieux à lui-même. […] Aussi le vice inonda-t-il la Terre de plus en plus : et ce qu’on y appelait vertu ne fut-il jamais qu’une pure ostentation. […] Si la pauvreté ne sert plus à nous rendre vertueux, ou n’a nul avantage en cela sur les richesses, à quoi pensait Jésus-Christ d’appeler les pauvres bienheureux, et de dire anathème aux riches ? […] Voilà ce qu’on appelle les justes idées de la Morale ; Les Philosophes n’ont qu’à proscrire leur axiome, Objecta movent potentiam. […] Qu’on appelle ces jeux « Comédies » ou « Opéras » : le nom n’y fait rien.
» « Laissons là, dit-il, tout ce qui s’appelle idolâtrie, quoique néanmoins cela devrait suffire pour abolir entièrement les spectacles, examinons-en la question par d’autres raisons, comme de surcroît. […] Concile tenu à Constantinople in Trullo, Canon 51. condamne ceux que l’on appelle Comédiens, et défend leurs spectacles, comme aussi les danses qui se font sur le Théâtre Concil. in Trullo an. […] Le Rituel de Bayeux de l’année 1687. page 251. compte parmi les pécheurs publics et infâmes ceux qui s’appellent Comédiens et Bateleurs. […] » de Sacrement ou de douceur ; mais l’autre suppose toujours un péché : c’est pourquoi les Canonistes l’appellent une infamie ou une irrégularité ex delicto, c’est-à-dire, fondée sur quelque péché. […] » , appeler des jeux ce qui est la source des crimes ?
Pontife, ajoutent-ils, que Dieu a appelé de cette vie à une meilleure, nous avait mis dans un grand accablement nous voyant ainsi destitués de notre Pasteur ; mais la bonté divine n’a pas laissé longtemps en cet état ceux qui espéraient en lui.
C'est encore un nouveau motif à ce philosophe pour bannir de sa République les poètes comiques, tragiques, épiques, sans épargner ce divin Homère, comme ils l’appelaient, dont les sentences paraissaient alors inspirées : cependant Platon les chassait tous, à cause que ne songeant qu’à plaire, ils étalent également les bonnes et les mauvaises maximes ; et que sans se soucier de la vérité qui est simple et une, ils ne travaillent qu’à flatter le goût et la passion dont la nature est compliquée et variable.
On ne s’attache à leur apprendre que la politesse, les belles manières et l’usage du monde ; en sorte qu’à dix ans ils sont en état de paraître dans ce qu’on appelle les meilleures compagnies, où on a grand soin de les présenter.