Vous dites, ajoute ce Pere1, que l’Ecriture ne défend point les Spectacles : comment les auroit-elle proscrits, puisqu’ils étoient ignorés des Juifs ? […] Cet oracle n’est point le seul d’où Tertulien infére la condamnation des Spectacles : il ajoute ceux-ci tirés de l’Evangile & de l’Apôtre Saint Paul ; on ne peut servir1 à deux maîtres, ni supposer aucun rapport entre la vie & la mort, entre la lumiere & les ténébres. […] siècles a produit de puissans Athlètes contre le Théâtre ; ajoutons à St. […] Les Mimes sont ceux, ajoute ce Pere1, qui copient les actions humaines, pour les tourner en ridicule dans la Comédie ; leurs Fables sont entremêlées d’intrigues2 employées à la séduction des jeunes filles, ou bien à réaliser un commerce odieux de la part des femmes galantes. […] 121) nos Peres les Germains, ajoute ce grand appréciateur des choses, nation aussi féroce, n’avoient pour Spectacles que la danse des jeunes gens sur des épées nues.
» Le même Saint Cyprien ajoute dans son livre des spectacles : « Que peut faire un vrai fidèle dans ces tristes occasions, lui à qui il n’est pas même permis de souffrir les mauvaises pensées ? […] » Ajoutons à ces autorités celle du troisième Concile de Milan dans la quatrième partie des Actes de l’Eglise de Milan page 485. qui s’exprime en ces termes : « Que le Prédicateur ne cesse de reprendre ces assemblées qui servent d’amorce aux péchés publics, et que les hommes accoutumés au mal comptent pour rien ; qu’il tâche d’en inspirer la plus grande horreur ; qu’il fasse voir combien Dieu y est offensé, combien de maux, de calamités publiques, et de dommages ils attirent sur les Royaumes ; qu’il témoigne en toute occasion combien on doit détester les spectacles, les Comédies, les jeux publics qui tirent leur origine des païens, et qui sont entièrement opposés à l’Evangile et aux règles de la discipline chrétienne ; qu’il représente souvent les châtiments publics que ces désordres attirent sur le peuple chrétien ; et pour fortifier les fidèles dans une doctrine si importante, qu’il emploie l’autorité très respectable des Pères, tels que sont Tertullien, Saint Cyprien, Salvien, Saint Chrysostome. » Le Concile ajoute : « Le Prédicateur fera voir que les Comédies et les autres spectacles sont la source de presque tous les désordres qui déshonorent le Christianisme ; il fera voir combien ils y sont contraires, combien ils sont conformes aux maximes des Païens, et avec combien de ruse et d’artifice le démon les a inventés ; ce qui suffit pour montrer qu’on les doit entièrement exterminer. […] Ajoutons, dans le cas dont il s’agit, dans l’interdiction de l’impiété de cette Pièce, qui semble n’avoir été composée que pour déshonorer la Religion. […] Pro dilectione, sur quoi la glose dit en parlant des Comédiens, « ces gens-là sont infâmes » ; et elle ajoute, « qu’ils l’étaient déjà par les anciennes Lois des Romains », comme on le voit dans Saint Augustin c.
Si le monde soit disant Chrétien, ajoute ce St. […] Les loix humaines, ajoute St. […] Soutiendrez-vous encore après cela, ajouta-t-elle, que c’est un mal d’aller à la Comédie ? […] Permettez qu’à ce fait j’en ajoute un autre, encore plus récent, arrivé aussi dans la même Ville ! […] Ajoute ce St.
un Evêque peut bien sans doute ajouter sa Sentence particulière à cette commination, et déclarer excommuniés par le seul fait, ceux qui dans leurs Diocèses commettront ces irrévérences. […] Pour le second, on ne peut non plus douter qu’un Evêque ne puisse défendre la danse absolument et en tout temps, parce que la puissance Episcopale n’est pas tellement bornée par le Droit commun, pour ce qui regarde les mœurs, qu’elle ne puisse s’étendre au-delà des lois Canoniques, et ajouter des nouvelles Ordonnances pour ôter et détruire le péché, C. […] Ajoutons à cela, que la négligence des Magistrats séculiers qui voient le mal et n’y remédient pas, Glos. in c fin. de except in 6. et Firman. tract. de Ep. par. 2 l. 5.
« La comédie est un mélange de paroles et d’actions agréables pour son divertissement ou pour celui d’autrui, etc. » On ajoute ici dans le texte le terme de comédie, qui n’y est pas : Saint Antonin parle en général « des paroles ou des actions divertissantes et récréatives » : ce sont les mots de ce saint qui n’emportent nullement l’idée de la comédie, mais seulement celle ou d’une agréable conversation, ou en tout cas des jeux innocents : « tels que sont, ajoute-t-il, la toupie pour les enfants, le jeu de paume, le jeu de palet, la course pour les jeunes gens, les échets pour les hommes faits », et ainsi du reste, sans encore dire un seul mot de la comédie . […] Que si on ajoute à ces sentiments de Saint Antonin, les conditions qu’il exige dans les réjouissances qui sont d’être « excluses du temps de la pénitence et du carême, de ne faire pas négliger l’office divin » Ibid. et 2.
A Madame de Nemours MADAME, Comme il vous a plu être la première cause de l’honneur que j’ai reçu d’un Prince accompli de tant de grâces qu’il ne s’y peut rien ajouter que le désir qu’elles soient perpétuelles : j’ai pensé que vous aurez agréable, Madame, que je vous en remercie très humblement, et offre pour lui donner ce discours, et ces petits vers ; si vous les rejetez, pour être éclos de mon ignorance, recevez-les étant conçus de sa perfection : et que la vôtre me pardonne, Madame, si à l’imitation de ces pauvres qui ne voulaient porter les fleurs aux Dieux, que le Soleil ne les eût rayonnées, je conjure et supplie votre vertu de les éclairer de sa lumière, leur donner l’odeur et la couleur pour les rendre offrande pure et digne de l’Autel ; le respect et la crainte m’en eussent retenuea, sans l’assurance que j’ai prise que vous imiterez ces corps célestes dont l’influence passe sur tous les Eléments, et s’arrête en la terre pour sa nécessité. […] Et comme vos effets ont appuyé votre nom d’une louange éternelle, qu’elle me fasse l’honneur de me permettre, après avoir prié Dieu qu’il ajoute à la couronne de vos gloires et de votre postérité celle de toutes bénédictions, le titre, Madame, de Votre très humble, très fidèle obéissante et obligée servante, M.
J’ai déjà parlé des spectacles, théâtres et comédies, et je croirais avoir assez dit, pour n’y devoir rien ajouter, si la matière dont il s’agit ne m’y engageait, et si le mal que traînent après eux les théâtres, ne m’y forçait, vu même que c’est ce malheureux et funeste divertissement après lequel courent les Chrétiens d’aujourd’hui, et à quoi ils emploient la plus grande partie des Fêtes et des Dimanches. […] C’est donc par ce moyen que tous les mystères du Symbole sont ruinés dans nos cœurs , et après avoir sapé ce premier fondement de notre créance, tout ce qui suit des autres vérités du Symbole menace ruine dans nos esprits : et un peu après, ce même Saint ajoute : s’il y a donc quelqu’un qui s’imagine que de se trouver aux spectacles ne soit qu’une faute légère, qu’il considère attentivement tout ce que nous venons de dire, et qu’il prenne bien garde que le plaisir et le contentement ne se trouve pas aux spectacles, mais la mort ; et quelques lignes après il dit, qu’est-ce qu’on remarque de semblable chez les Infidèles et chez les Barbares ? […] Le même Salvian ajoute encore un peu après, je demande à la conscience de tous, où est-ce qu’il y a plus grand abord de Chrétiens, ou bien aux amphithéâtres où on reprenne les jeux publics, ou bien aux lieux destinés au culte et à l’honneur de Dieu ?
Ducunt in bonis dies suos, et in puncto ad inferna descendunt. » Ajoutons encore ce passage bien remarquable d’Isaïe : « Parce que les filles de Sion se sont laissées emporter à la vanité, et qu’elles ont marché avec faste et avec cadence ; le Seigneur les rendra chauves, et les couvrira de confusion. » Isa. c. 3. « Pro eo quod elevatæ sunt filiæ Sion, et ambulaverunt extento collo, et nutibus oculorum ibant et plaudebant, et ambulabant, et pedibus suis composito gradu incedebant decalvabit Dominus. » Car saint Basile expliquant cet endroit du Prophète, l’interprète de la danse : et après avoir dit beaucoup de choses importantes contre la superbe, il ajoute, « On voit encore aujourd’hui que les femmes Juives dansent très fréquemment sans craindre les menaces d’Isaïe : Mais ce Prophète, dit-il, ne condamne pas moins par ces paroles la conduite de beaucoup de filles de l’Eglise », Basilius. […] Ces personnes malheureuses, ajoute-t-il, qui n’ont pas honte de danser, même devant les Eglises qui sont dédiées à la mémoire des Saints, quoiqu’elles soient venues à l’Eglise comme fidèles, et comme faisant profession du Christianisme ; elles s’en retournent néanmoins chez elles, avec l’esprit, et avec les vices des Païens, parce que cette coutume de danser n’est qu’un reste du Paganisme. » Ser. 215. […] « Execrabile festis diebus vacare choreis, ubi visu, auditu, gustu, tactu, mentes adstantium illaqueantur et contaminantur. » Il cite en cet endroit le Canon du Concile de Tolède, que nous avons rapporté auparavant ; et ajoute, « Malheur à ceux qui contribuent à ces maux par le son de leurs instruments ; car ils rendront compte devant le juste Juge de tous les péchés auxquels ils ont donné occasion, parce que celui qui donne occasion à quelque dommage que le prochain souffre, est lui-même, suivant le Droit, la cause du dommage qu’il souffre. » « Væ iis qui sunt in causa efficaci tantorum malorum, per suos lascivos sonos ; reddent de omnibus malis, quæ occasiones pulsationis contingunt, apud justum judicem rationem. […] Ajoutons à tant de témoignages si exprès, et si formels, les sentiments de beaucoup de personnages illustres en piété, qui ont fait des Sermons entiers contre la danse, et qui considèrent de près, et dans la lumière de la vérité, les péchés qui s’y commettent ordinairement, et qui naissent des regards, des attouchements et des entretiens, les condamnent encore, et les détestent comme un divertissement diabolique ; et ne croient point que personne se puisse innocemment exposer au péril qui s’y trouve, quelque chaste et quelque établi qu’il soit dans la mortification des sens.
Ils ajoutent que ces mêmes Pères ne pouvaient imaginer, pour lors, que les Spectacles prendraient quelque jour une autre forme et deviendraient des Ecoles de la vertu, tels enfin que des Chrétiens pourraient les représenter ou y assister, sans blesser en rien ni leur conscience, ni leur religion : d’où ils concluent que les vives déclamations des Anciens Pères, contre le Théâtre de leur temps, ne prouvent rien contre les Spectacles d’aujourd’hui. […] Ces Jeux et ces Spectacles, que l’autorité publique avait abolis, ou qui avaient cessé d’eux-mêmes, sans que depuis on les eût protégés, peu à peu ont été rétablis par les peuples, de leur propre mouvement ; mais, en les rétablissant, on les a déguisés ; et on y a ajouté du nouveau, sans leur ôter néanmoins tout ce qu’ils tenaient de leur première origine. […] Ajoutons que le Théâtre moderne mérite toute préférence, par la commodité qu’il procure aux Acteurs, aussi bien qu’aux Spectateurs : les premiers peuvent exprimer les sentiments et les passions dans les tons convenables et naturels : les seconds sont à portée de concevoir toute la force et toute la finesse de l’expression ; puisque les Théâtres modernes ne sont pas, à beaucoup près, si vastes que les Théâtres des Anciens, ni exposés au grand air, comme ils l’étaient.
Ces fautes, ajoute-t-il, sont mortelles de leur nature. […] Ce célebre Pontife, après avoir montré en peu de mots, la frivolité & la fausseté des raisons de cet Auteur, ajoute ce qui suit. […] Personne, ajoute-t-il, n’est excommunié qu’il ne soit coupable de péché mortel. […] & permettez qu’à ces monumens aussi lumineux, que décisifs, j’ajoute ici un petit fragment de la lettre de J. […] On ne peut rien ajouter aux sentimens respectueux &c.
Mais ce qui ne laisse point de doute en cette opinion est ce que Valère Maxime ajoute que ce Poète s'étant délivré de la peine de chanter « Et cum vocem obtudisset, adhibito pueri et tibinicis concentu, gesticulationem tacitus peregit. » Val. […] Il ajoute même les noms d'Antiochos, Démétrius, Stratoclès, et HémusQuintil, l. 11. c. 5. […] Aussi Dion Cassius exagérant l'infamie des Jeux Juvénaux inventés par Néron, et qui n'étaient que des bouffonneries malhonnêtes, écrit qu'Ælia Catula, l'une des plus nobles et des plus riches femmes de Rome, âgée de quatre-vingts ans monta sur le Théâtre ; il ajoute que ce fut pour y danser et sauter, c'est-à-dire pour y faire la Mime, et non pas pour y jouer des Comédies, qui ne faisaient point partie de ces Jeux, comme il résulte encore des « Feminæ illustres deformia meditari. » Tacit. l. 14. […] écrits des anciens Auteurs, mais il n'en avait pas épuré les lumières ; car il dit bien que les Pantomimes étaient de beaucoup inférieurs aux Comédiens et aux Tragédiens, en la société desquels ils n'étaient point, mais il ajoute qu'ils n'étaient pas Histrions Scéniques, ce nom ne convenant point aux Bateleurs, et n'étant propres qu'aux Joueurs de Poèmes Dramatiques, car il est bien vrai que les Comédiens et Tragédiens étaient distingués des Mimes et Pantomimes, mais il n'est pas vrai que le nom d'Histrion qu'il prend pour un Acteur de Drames, ne comprenait point cette espèce de Bouffon ; car au contraire il leur était propre, et leur fut donné dès l'origine des Jeux Scéniques, comme nous l'apprenons clairement de Tite-Live.
Les Athéniens y ajoutèrent des chœurs de musique et des danses réglées. […] L’on y ajouta bientôt des Acteurs, et alors la Comédie eut ses personnages, et ses sujets déterminés ainsi que la Tragédie. […] conservèrent aussi l’usage des Mimes et des Pantomimes sous ces mêmes noms Grecs, et celui des Danseurs de corde qu’ils nommèrent, Funambuli, de funis corde, et ambulo je marche ; et ils ajoutèrent enfin à tous ceux-ci les Histrions, qui joignaient des récits de vive voix aux postures et aux gesticulations des Mimes : ce nom fut donné à ces derniers, selon quelques-uns, parce qu’ils étaient venus de l’Histrie, ou selon d’autres, dont Plutarque est du nombre, parce que celui qui inventa cette sorte de jeux se nommait Hista, et qu’il fit passer son nom à tous ceux de sa profession. […] ne les regardaient point, et s’émancipaient d’y contrevenir ; cela donna lieu à une Loi de Théodose le Jeune, et de Valentinien de l’an 425. « Elle porte de nouvelles défenses, de représenter aucuns jeux, soit du théâtre, soit du cirque le jour du Dimanche, et y ajoute les jours de Noël, de l’Epiphanie, de Pâques, les cinquante jours d’entre Pâques et la Pentecôte, et les Fêtes des Apostres, afin, dit cette Loi, qu’en ces saints jours, le Peuple n’étant point distrait par des plaisirs profanes, put appliquer tout son esprit au service de Dieu.