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30. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Nous avons ici deux jeunes Beautés qui ne nous quittent pas ; l’une est la Pupille de monsieur Des Tianges, l’autre se nomme mademoiselle De Liane, la même qui doit épouser le frère de mademoiselle Des Arcis : j’ai voulu voir comme ton mari se comporterait avec elles : poliment, en homme agréable, léger, prévenant, mais insensible : il n’a goûté que le jeune Des Arcis : peut-être ils se ressemblent ? […] Tout, parmi les êtres animés, tend au plaisir : mais cette pente est plus forte, plus éclairée dans l’homme ; elle le porte à rechercher avidement ce qui peut lui procurer, ou des sensations flateuses par rapport au corps, ou des perceptions agréables par rapport à l’esprit, ou de doux sentimens capables de fondre la glace de son cœur. […] Les agréables accords de la Musique transportent son âme ; ils lui peignent la divine harmonie des productions du Souverain Etre, & le remettent à l’unisson avec tout lui-même : la Danse ajoute à l’agréable sensation que produit la Musique ; ce dernier art est une émanation du premier : il réalise aux yeux, ce que les sons font percevoir à l’oreille ; une joie délicieuse, redoublée se glisse par deux sens à la fois dans son âme ravie. La manière dont ces deux Arts excitent aujourd’hui les passions, n’est qu’un chatouillement agréable. […] En eux-mêmes, les Spectacles sont bons, louables, utiles : tout ce qu’on a dit jusqu’à présent tend à le prouver : & si cela ne suffit pas, le Sage de Genève, lui-même, dans une Note tirée de l’Instruction Chrétienne, convient que non-seulement les Spectacles en général sont bons (ce qui ne pouvait être révoqué en doute) ; mais que nos Pièces de Théâtre, « en tant qu’on y trouve une peinture des caractères & des actions des hommes, peuvent donner des leçons utiles & agréables pour toutes les conditions ».

31. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin Que c’est à Dieu un agréable spectacle de voir un Chrétien combattre contre la douleur, se préparer contre toute sorte de tourments, de menaces et de supplices, regarder sans crainte le visage de ses bourreaux, se jeter hardiment au milieu des apprêts de la mort, défendre sa liberté contre les Rois et les Princes, résister à tout hormis à son Dieu, à qui il est ; Enfin triompher de son juge, car celui-là est victorieux, qui a obtenu ce qu’il demande. […] C’est donc avec raison que les Chrétiens qui ne tirent leurs louanges que de leurs mœurs et de leur vie, méprisent vos spectacles, vos voluptés et vos pompes, et les fuient comme des corrupteurs agréables.

32. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Les places publiques, les bains, les maisons des particuliers, sont pleines d'idoles ; mais nous n'en sommes pas moins agréables à Dieu, si nous ne participons point au crime. […] il faut que le métier soit bien mauvais, les hommes les plus agréables ne sont pas épargnés. […] Les masques seront-ils plus agréables à Dieu ? […] fuyez jusqu'à l'air empesté qu'on y respire : « Ipsum aerem constupratum. » Ne m'opposez pas qu'on y dit quelquefois des choses indifférentes, agréables et même honnêtes. […] personne ne couvre le poison de fiel, mais il l'assaisonne de quelque chose d'agréable pour engager à le boire.

33. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Ne peut-on pas trouver quelques délassements agréables dans une lecture, dans quelques jeux d’usage, dans la fréquentation de ces sociétés choisies, où on a le spectacle de tous les talents et de toutes les vertus, où l’on rencontre des femmes qui ont l’avantage de plaire par leur mérite, mais qui savent en même temps inspirer tout le respect qui est dû à leur sexe ? […] On y jouit au moins de quelque avantage réel ; au lieu que les spectacles ne fournissent que des plaisirs chimériques, trop dangereux pour n’être pas souvent criminels, et trop vifs pour être longtemps agréables. […] C’est à elle qu’il appartient de faire goûter des plaisirs infiniment plus agréables et plus flatteurs que tous ceux que peuvent donner les amusements du monde.

34. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

L’admiration : comme c’est un mouvement pénible & laborieux, il est difficile qu’il nous devienne agréable & familier. […] Quand il s’est acquitté envers elle de l’utile ; il doit penser à l’agréable. […] Mais quand il se présente des Spectacles, il ne lui est pas permis d’hésiter ; parce qu’eux seuls ont le privilége de réunir l’utile & l’agréable. […] Ils n’offrent point, à l’exemple de tous les objets de récréation vantés, des distractions insipides, de sterils délassemens ; c’est au contraire un jeu piquant, agréable & varié. […] L’amusement y est agréable & varié, l’utilité solide & différente.

35. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

C’est peut-être dans cette pensée qu’un Italien l’appelle une folie qui passe de la tête jusqu’aux pieds : néanmoins on peut dire, à la honte de plusieurs Mères Chrétiennes, que leurs Filles savent plutôt un pas de danse, que les principes de leur Religion, tant elles ont soin de les rendre agréables au monde, sans se soucier de plaire au Seigneur. […] C’est là où l’on déchire son prochain par des malices, qu’on appelle agréables et spirituelles. C’est là où la calomnie la plus fine et la mieux inventée est la plus agréable, quoiqu’elle soit la plus piquante, la raillerie y est le jeu le plus innocent, cependant elle cause de si vifs ressentiments, que les années entières ne suffisent pas pour les apaiser. […] Une assemblée de personnes agréables, bien mises, bien parées, qui ne songent qu’a se divertir, à prendre leurs plaisirs, et à contribuer au plaisir commun, ils y voient des femmes et des Filles qui font tout ce qu’elles peuvent pour se faire admirer et se rendre aimables, et des hommes qui font tout ce qu’ils peuvent pour leur témoigner qu’ils les admirent et qu’ils les aiment. Ils y voient un spectacle, qui flatte tous les sens, qui remplit leur esprit de vanités, qui amollit leur cœur par le son ravissant des violons et des instruments, qui flattent les oreilles, et qui charment et enlèvent l’âme par une douce et agréable violence.

36. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Un homme vertueux content de l’être, néglige de se rendre agréable, il ne faut donc pas qu’il se montre. Un homme vicieux a besoin pour déguiser ses vices de se rendre agréable à l’extérieur, il peut aller par-tout, il sera bien accueilli. […] Moliere nous a bien fait voir dans cet ouvrage qu’il connoissoit le vrai but de la Comédie ; & s’il ne s’y est pas conformé dans toutes ses pieces, c’est qu’il a plutôt voulu plaire qu’instruire, ou peut-être, ce qui est plus vrai, c’est qu’il a appris par sa propre expérience qu’il y a quelques persécutions à essuyer, quand on tente sérieusement la réforme des Mœurs Il est d’autant plus admirable dans le Tartuffe, qu’il a su y joindre l’utile & l’agréable, & tirer l’un & l’autre du fond de son sujet.

37. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Venons à ce que vous dites, que si la Comédie rectifiée et prise en elle-même, ne laisse pas d’être mauvaise, il faut bannir des Eglises les peintures les plus innocentes, comme les Vierges agréables de visage, les Suzanne et les Madelaine. […] Il est le premier à convenir qu’Homère est excellent dans ses inventions fabuleuses, et qu’il charme l’esprit par ses agréables rêveries : mais il se déchaîne aussi contre le torrent de la coutume, qui porte à lire des choses si chatouilleuses pour les bonnes mœurs ; jusques là qu’il fait honneur au Christianisme qu’un Auteur nourri dans ces sciences profanes, et dans la Religion du Paganisme, que Cicéron, en un mot, eût reproché à Homère qu’il faisait des Dieux des hommes, et qu’il érigeait les hommes en Dieux : au lieu, dit-il, qu’il aurait dû rendre les hommes semblables aux Dieux, plutôt que d’abaisser la divinité à la condition des hommes. […] Vous avez trop de piété, Monsieur, pour vouloir en dédire Saint Augustin : mais s’il m’était permis de me citer, profane que je suis, après une autorité sacrée, j’oserais vous rappeler une tirade de ma Satire, où j’ai fait voir qu’on ne va point à la Comédie pour se rendre plus vertueux ; qu’on y va seulement dans la vue d’un délassement agréable ; qu’au contraire notre orgueil se rend quelquefois plus fier par le plaisir malin que nous sentons à détourner sur le prochain la peinture des vices qui sont représentés dans les Comédies ; qu’enfin tout le fruit qu’on en retire, c’est d’apprendre le secret d’être vicieux, sans passer pour ridicule.

38. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Del Monaco assure que tous les Auteurs qu’il a lus sur ce sujet sont du sentiment qu’il y a péché mortel pour les Comédiens, parce qu’ils disent des paroles équivoques, et se servent d’expressions tendres ; parce que les femmes jouent avec les hommes sur le Théâtre ; parce qu’on y traite des intrigues d’amour ; parce que quoiqu’on les dise réformées on les rend agréables, et ainsi opposées à la pureté du cœur, commandée aux Chrétiens. […] Je ne les rapporterai pas, parce que ce sont les mêmes principes et preuves que celle de del Monaco, auxquelles il a donné un tour très délicat et très agréable. […] Il attaque d’abord les Pièces des Poètes qui introduisent les Saints et les Saintes sur le Théâtre, et qui pour les rendre agréables, ont représenté la dévotion de ces Saints de Théâtre toujours un peu galante. […] Tu blâmes ma douleur, tu l’osez nommer lâche, Je l’aime d’autant plus, que plus elle te fâche. » Enfin l’Auteur dit qu’on trouve dans presque toutes les Comédies et dans tous les Romans, les passions vicieuses ainsi embellies et colorées d’un certain fard, qui les rend agréables : d’où il conclut que s’il n’est pas permis d’aimer les vices, on ne peut pas prendre plaisir aux choses qui ont pour but de les rendre aimables.

39. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

C’étoit le culte le plus agréable de la Déesse. […] Il est naturel que les cérémonies qui les honorent. offrent ce qui leur étoit le plus agréable. […] Qu’à la bonne heure il l’appelle un amusement agréable, un exercice du corps, utile à la santé, qui donne de l’agilité & des graces, pourvu qu’il soit renfermé dans de justes bornes. […] Il lui prodigue les plus grands éloges, comme à un art agréable, l’un des plus beaux ornemens de la scène. […] On y dépensa des sommes immenses : c’étoient de magnifiques chaos plutôt que des amusemens agréables.

40. (1715) La critique du théâtre anglais « APPROBATION. » p. 

J’ai lu par l’ordre de Monseigneur le Chancelier, La Critique du Théâtre Anglais, et j’ai cru que la lecture n’en serait ni moins utile ni moins agréable en France qu’elle l’a été en Angleterre.

41. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « [FRONTISPICE] »

Accompagnées de Fables, de Remar-ques, de bons Mots et d’autres Particularitez aussi agréables qu’utiles.

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