« Un fils, dit saint Augustin, doit obéir en tout à son père, excepté contre la Loi de Dieu, et quand dans cette circonstance un fils préfère Dieu à son père, le père n'a pas droit de se mettre en colere contre son fils. » « Il n'est permis de désobéir à ses parents que quand il s'agit d'obéir à Dieu », « In ea re sola filius non debet obedire patri suo, si aliquid pater ipsius jusserit contra Dominum Deum ipsius. […] Dieu lui redemandera son innocence, et lui fera porter la peine des péchés auxquels elle l'aura exposée. […] Les périls où l'on est exposé sans les avoir pu prévoir, éloignent moins la grâce de Dieu, et nous laissent une légitime confiance de l'obtenir par nos prières ; au lieu que ceux qu'on cherche de gaieté de cœur, portent Dieu à nous abandonner à nous-mêmes.
Vous savez qu’en toute l’action aucun ne fut vu qui représentât la personne de Dieu, comme distincte de celle de Jésus-Christ, et qu’un seulement exhiba celle de Jésus-Christ comme de Dieu et homme, juge des vivants et des morts. […] L’écolier qui faisait ce personnage s’appelle Josué de Villeneuve, et n’y en avait aucun autre qui représentât Dieu, que ce drôleur mentant appelle jésuitique. […] Je t’ai dit qu’aucun n’a contrefait Dieu, comme distinct de Jésus-Christ, et que celui qui représentait Jésus-Christ s’appelle Josué de Villeneuve. […] Que si représenter la sainte vérité est chose mauvaise, pourquoi est-ce que Dieu l’aurait commandé à ses prophètes ? […] Mais cela se faisait par commandement de Dieu.
Ce saint Prophète ne toléra-t-il pas ce peuple même enivré de son orgueil, et qui n’avait plus que du mépris pour son Dieu ? […] A force de crier on gagne toujours des âmes à Dieu. […] Le Sermon fini, je les engageai à remercier Dieu, et de bouche et de cœur. Il y a déjà plus de huit ans que par la miséricorde de Dieu, on n’a rien entrepris de semblable. […] Dieu ne laissera pas leurs travaux inutiles.
Et la grâce du Christianisme, en ouvrant les yeux de l'âme pour les choses de Dieu, les ferme pour les choses séculières, par un aveuglement beaucoup plus heureux que cette vue misérable que le péché nous a procurée. C'est cet aveuglement salutaire, dit saint Paulin, que le Prophète demandait à Dieu, lorsqu'il dit : « Empêchez mes yeux de voir la vanité » ; et que le Seigneur préfère aux yeux clairvoyants des Juifs, lorsqu'il leur dit : « Si caeci essetis, non haberetis peccatum. […] » Si nous sommes donc obligés, en qualité de Chrétiens, de demander à Dieu qu'il nous ôte les yeux pour toutes les folies du monde, dont la Comédie est comme l'abrégé, et qu'il nous en imprime la haine et l'aversion dans le cœur: comment pourrons-nous croire que nous puissions repaître nos yeux de ces vains spectacles, et mettre notre contentement en ce qui doit être l'objet de notre aversion et de notre horreur ?
(pieux intercesseurs, bien puissans auprès de Dieu. […] Dieu l’en punit par une goute violente, qui le conduisit au tombeau. […] Y eut-il jamais un Etre qui contienne l’immensité de Dieu ? […] S’il est incréé, infini, immense, il est Dieu ; & qu’est-ce que l’espace où est Dieu, que Dieu même ? […] Dieu est-il leur Compagnon ?
Dieu se paiera-t-il de cette noblesse ? […] Dieu n’a donc pas créé, il n’a fait que débrouiller le cahos.) […] On les donne à Dieu pour modeles, & en lui parlant à lui-même. […] Sans doute, c’est la Divinité de la Déesse de Cythere & du Dieu des Jardins. […] D’un autre côté, il dégrade son Dieu.
Ce que Dieu appelle abomination ne doit être permis aux Chrétiens : Le déguisement du sexe, par les habits, est appelé abomination devant Dieu : Donc il ne doit être permis aux Chrétiens. […] Ce que les Païens suivaient anciennement pour honorer et apaiser le Diable ne se peut maintenant faire entre les Chrétiens sans déshonorer et offenser Dieu : Or les Jeux Comiques et Tragiques se jouaient anciennement pour ladite fin : Ils ne peuvent donc être joués aujourd’hui sans ledit inconvénient.
David en fit autant devant l’Arche, lors qu’elle fut recouvrée des mains des Philistins ; mais ces danses, ces chants se faisoient, par des motifs, & pour des sujets bien differens de ceux des mondains, que l’Eglise a souvent condamnez avec juste raison : c’estoit alors chanter les Victoires que Dieu remportoit sur les ennemis ; c’estoit pour marquer la joye qu’ils avoient de voir le Seigneur exalté, & glorifié, au lieu que les mondains y cherchent leur plaisir, & leur divertissement, & que la vanité, l’immodestie, la licence, & l’impureté sont presque inseparables des bals, des danses, & des cercles de compagnies enjoüées. […] Le Fils de Dieu s’est assez ouvertement declaré contre les jeux, & les danses dans le Miracle, dont il est parlé dans l’Evangile, en resuscitant la fille du Prince de la Synagogue ; Miracle, qu’il ne voûlut pas operer tandis que les danseurs, & les joueurs d’instrumens seroient dans la maison ; c’est pourquoi il les fit chasser avant que d’y entrer… Saint Jerome parlant des Danseurs, dit, que c’est le demon qui danse dans leurs personnes, & qu’il se sert de ses laches Ministres pour seduir, & tromper les hommes… En effet tout ce que la volupté, est capable d’employer d’artifice est attaché au bal, à la danse, & à la comedie. […] … Si je demande à une personne du monde, qui n’a pas encore étouffé tous les sentimens de pieté, & de crainte des jugemens de Dieu, mais qui a peine a souffrir qu’on lui dise qu’il y a peché d’aller au bal, ou de se trouver dans ces assemblées de danses ; n’est-il pas vrai, que vous sentez un reproche interieur quand vous rentrez dans vous même, qui vous dit, que vous ne faites pas bien, que vous vous exposez au peché, & qu’il-y a à craindre, que cela ne soit la cause de vôtre perte ? […] vous trouverez ce méme reproche dans toutes les ames un peu timorées : & si vous voulez le demander à toutes celles, qui ont autrefois été dans le monde, & qui s’en sont retirées ou d’effet, où d’affection seulement, elles vous diront, que dans les confessions generales, qu’elles ont faites, elles se sont accusées, & repenties d’avoir été autrefois au bal : demandez à ces danseurs, quand ils sont à l’article de la mort, où l’on voit alors clairement toutes choses, & non plus par le faux jour de nos passions, s’il ne se repentent pas, & s’il ne craignent pas d’en rendre compte au jugement de Dieu ; vous-mêmes ne vous en accusez vous pas au tribunal de penitence, ne pouvant étouffer le reproche de vôtre conscience, qui vous en reprend ? Vous voyez donc clairement par vous-mêmes, pourvû que vous vouliez ouvrir les yeux, que ce n’est pas une chose indifferente d’aller au bal, puisqu’on ne se confesse pas d’une chose indifferente, & qui l’on ne craint pas de paroître au jugement de Dieu après une action, qui n’est pas mauvaise, & que nous jugeons absolument n’être point contre la loi de Dieu.
Y a-t-il une Ecole d'athéisme plus ouverte que le Festin de Pierre, où après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée, qui a beaucoup d'esprit, l'Auteur confie la cause de Dieu à un valet, à qui il fait dire, pour la soutenir, toutes les impertinences du monde ; Et il prétend justifier à la fin sa Comédie si pleine de blasphèmes, à la faveur d'une fusée, qu'il fait le ministre ridicule de la vengeance divine; même pour mieux accompagner la forte impression d'horreur qu'un foudroiement si fidèlement représenté doit faire dans les esprits des spectateurs, il fait dire en même temps au valet toutes les sottises imaginables sur cette aventure. […] que quand même on assisterait à la Comédie sans affection et sans plaisir, on ne laisserait pas d'être coupable du péché de vanité : que la vanité et l'occupation à des choses inutiles est un péché : que le monde est l'ouvrage de Dieu; mais que les œuvres du monde sont l'ouvrage du Diable, et que la Comédie doit être mise au nombre des œuvres du monde ; que la Comédie, en elle-mêmeChap. 25. nous éloigne de Dieu et de l'esprit chrétien ; qu'en l'état même le plus honnête où on la puisse mettre,Chap. 27. […] Lactance Firmien y condamne le changement d'habits d'un sexe à l'autre : il nous avertit aussi que le sens de l'ouïe nous est donné pour entendre les enseignements de Dieu, et pour ouïr chanter ses louanges. […] Il reconnaît devant Dieu, comme un grand mal, le sentiment qui le portait, lorsqu'il voyait représenter des Amants qui étaient contraints de se séparer, à s'affliger avec eux.
Il ne dit pas : Ils tombent, mais ils descendent pour fermer la bouche à ceux qui ne cessent de chicaner avec Dieu et demander : Est-ce un péché mortel que de danser ou d’aller au bal ? Quand les Pères reprennent les vices de leur temps, ils n’ont pas coutume de dire : C’est un péché mortel, c’est un péché véniel, parce que ce doit être assez à un chrétien de savoir qu’une action déplaît à Dieu pour s’en abstenir et l’avoir en horreur ; et il y a quantité de péchés qui ne semblent que véniels, et qui sont néanmoins des pentes et des degrés par lesquels les hommes descendent en enfer, ou à cause des circonstances qui les enveniment, ou parce qu’ils conduisent à d’autres plus grands péchés, ou qu’ils nous privent des secours et des grâces actuelles de Dieu, qui nous seraient très salutaires pour nous conserver en bon état, et ne pas succomber aux secousses des tentations qui nous sont quelquefois livrées. […] Et écrivant aux Ephésiens : Qu’on n’entende point parmi vous de paroles sales, de railleries ni de bouffonneries ; elles ne sont pas bienséantes en la bouche des chrétiens, qui sont obligés d’être saints, et ne permettez pas qu’on vous flatte trompeusement, vous disant qu’il n’y a pas grand mal, car ces propos attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui désobéissent9.
Le péché a ouvert les yeux aux hommes pour leur faire voir les vanités du monde avec plaisir: et la grâce du christianisme, en ouvrant les yeux de l'âme pour les choses de Dieu, les ferme pour les choses séculières, par un aveuglement beaucoup plus heureux que la vue malheureuse que le péché nous a procurée. C'est cet aveuglement salutaire, dit saint Paulin, que le Prophète demandait à Dieu, lorsqu'il dit : « Empêchez mes yeux de voir la vanité » ; et que le Seigneur préfère aux yeux clairvoyants des Juifs, lorsqu'il leur dit : « Si caeci essetis, non haberetis peccatum. […] » Si nous sommes donc obligés en qualité de Chrétiens, de demander à Dieu, qu'il nous ôte les yeux pour toutes les folies du monde, dont la Comédie est comme l'abrégé; et qu'il nous en imprime la haine et l'aversion dans le cœur: comment pourrons-nous croire que nous puissions repaître nos yeux de ces vains spectacles, et mettre notre contentement en ce qui doit être l'objet de notre aversion et de notre horreur.
Mais s’ils me sont inconnus, ils ne le sont pas au Fils de Dieu, qui les jugera, & qui j’espère les fera rentrer en eux-mêmes. […] De quel œil Dieu verra-t-il ce sacrilège mélange ? […] Revenez donc à Dieu, priez avec confiance, corrigez-vous. […] Selon la parole de Dieu, ne donnez point les choses saintes aux chiens, ne jetez pas les pierres précieuses aux pourceaux, ils les fouleront aux pieds. […] Dieu ne dit pas moins aux gens mariés qu’aux Religieux : Si vous regardez une femme avec un mauvais désir, vous avez commis adultère dans le cœur.