Cette satyre est outrée, il y a encore dans le monde plusieurs personnes vertueuses, plusieurs filles sages, quoique le nombre en soit petit ; mais dans un autre sens, on pourroit sans exagération écrire à l’entrée du Théatre : ci git la vertu, c’est-à-dire : c’est ici le tombeau de la vertu ; il n’y en substitue, il n’y en substituera jamais, toutes celles qui osent y entrer, y reçoivent le coup mortel, l’innocence n’y vient jamais impunément & ne s’en retourna toute entiere pour ceux qui l’aiment & le fréquentent, la vertu y est profondement enterrée.
.), et tous ceux qui ont écrit sur la décadence de l’Empire Romain, remarquent que depuis l’établissement des théâtres le Soldat Romain commença à dégénérer ; on ne vit plus dans les armées la même ardeur, le même courage, la même discipline : la comédie énervait tout : « Ut spectacula Romani edere cœperunt, negligentius bella gesserunt, illecebris et blanditiis inquinati. » Juvenal (Sat.
Les images sont en effet un langage très-énergique, comme les discours & les écrits sont des images, & ne sont même dangéreux qu’à titre d’image. […] Toutes ces scénes que des grands nous peuvent faire appeller des tragédies, & que la nature des faits rend des farces de la foire, la Duchesse en a instruit le public, dans ses mémoires, écrits par elle-même, on les trouve fort détaillés dans les œuvres de l’Epicurier Saint- Évremont son panégyriste & son amant, qui passa sa vie auprès d’elle, en Angleterre, occupé à faire en son honneur de la prose, des vers, des piéces de théatre, que la dévotion de son mari ne l’empêchoit pas de représenter.
Dans la ville de…… on va plus loin qu’à Paris, on en prend juridiquement le titre, on écrit effrontément dans les pieces du procès, à la requête de … fille entretenue, souvent on y ajoute le nom de l’entreteneur, qui ne s’en fâche pas. […] Mais le pussent-ils, personne ne s’est encore avisé, ni vrai-semblablement ne s’avisera de donner un tel catéchisme aux enfans : il faut être peu sage pour le penser & l’écrire.
Je vous avertis auparavant que j’ai lu une partie de ce que les Saints Pères ont écrit des Spectaclesf, aussi bien que le Traité du Prince de Contig, et que cela ne m’a pas convaincu qu’il y eût du danger à voir les Tragédies de ce temps, où la Vertu est presque toujours récompensée ; et où l’Amour le plus violent est honnête, et dans les bornes de la plus exacte retenue. […] Je n’ai fait que proposer mes pensées ; et je me sais bon gré de ce qu’elles sont conformes à celles des habiles gens qui ont écrit sur la Poétique depuis quelques années, c’est-à-dire depuis qu’on est devenu assez raisonnable pour ne se pas laisser entraîner à l’opinion publique as.
Oui, ces peintures outrées qui ne corrigent personne ; c’est une vérité reconnue jusques dans les écrits de leurs plus éloquents défenseurs, ont beaucoup contribué encore à augmenter le nombre des méchants en fournissant de bons modèles à la multitude des gens enclins au mal, qui ne les auraient jamais imaginés, et qu’ils se sont fait l’habitude d’imiter ou servilement, ou avec des modifications selon les circonstances.
Plusieurs pénitens pleins de vénération pour leur sac & leur capuchon, ont aussi trouvé fort mauvais qu’on en eût fait l’uniforme des gardes ; ils s’en sont plaints amérement, de vive voix, & par écrit ; car il a paru des lettres anonimes qu’on leur attribue, où on fait un grand éloge de leur saint habit, & l’on porte plainte à l’Evêque de Saint-Pons, à qui elles sont adressées, de l’affront qu’on a fait à la vénérable confrerie, en plaçant des pénitens sur le théatre, comme si elle étoit une troupe de comédiens, & comment trouver l’esprit de pénitence sous un habit devenu prophane ?
Il faut pourtant qu’il ait l’humeur jalouse ; il accorde le même privilege au mari, lorsque la femme a un commerce suspect avec des hommes, si elle leur écrit des billets doux ; car quoiqu’on ne puisse pas la prouver d’adultere, ces indices, ces présomptions suffisent pour dissoudre le mariage .
Nous ne sommes pas faits pour passer notre temps dans les ris, les divertissemens & les délices ; c’est la vie des Comédiens & des Comédiennes, des parasites & des adulateurs des Grands, non de ceux qui sont appelés à une vie céleste, & dont les noms sont écrits dans le livre des élus, mais de ceux qui sont livrés au Démon.
Je ne recommande point l’Unité de tems aux Auteurs qui se proposent d’écrire pour le Théâtre-moderne.
Ce dernier Autheur croit en avoir veu qui sçavoient mesme écrire, ou du moins former avec leur Trõpe les lettres Romaines sans faute & sans méprise.
Mes chers frères, vous avez fait profession publique de renoncer au démon et à toutes ses pompes : vous y avez, dis-je, renoncé non seulement en présence des hommes, mais aussi devant les Anges, qui ont eux-mêmes écrit les paroles que vous avez prononcées.