On objecte que le théâtre français, tel qu’il est aujourd’hui, n’a rien de contraire aux bonnes mœurs ; qu’il est même si épuré qu’il n’offre rien que l’oreille la plus chaste ne puisse entendre. […] Nous allons maintenant exposer brièvement les conclusions pratiques que les confesseurs ont à tirer de tout ce qui précède, ou plutôt nous présenterons un court exposé des règles de conduite qu’offrent aux confesseurs les théologiens les plus éclairés et les plus sages. […] Voici comment Mgr Gousset s’exprime sur ce point : « Lorsqu’un acteur est en danger de mort, le curé doit lui offrir son ministère.
Celle-ci ne présente que des Figures matérielles & mortes ; l’autre offre en même-temps l’imitation & la réalité : l’Art de l’Acteur rend la laideur du vice plus impressionnante, plus terrible ; il donne à la vertu les couleurs séduisantes qui la font aimer ; souvent l’Auteur mal-habile n’a fait qu’ébaucher le tableau ; une Actrice aimable l’achève ; elle y joint le pathétique, la dégradation, la vaguesse & le coloris *. […] Tous les Spectacles inventés par les hommes, offrent aux yeux du corps & de l’esprit, des choses réelles ou feintes : voici comme on envisage ce genre de plaisir. […] Ovide ne pouvait rendre le Palais du Soleil trop brillant, ni Milton le jardin d’Eden trop délicieux : mais si cette magnificence est au-dessus des forces des Rois, il faut avouer d’un autre côté que nos décorations sont fort mesquines, & que nos lieux de Spectacles, dont les entrées ressemblent à celles des prisons, offrent une perspective des plus ignobles. » De tous les genres de Spectacles en usage chez les Anciens, il ne nous reste, à proprement parler, que le Théâtre Dramatique.
Nous ne pouvons même manger des viandes qui y sont offertes ; ce serait, contre la défense de l'Apôtre, participer à la cène du Seigneur et à celle des démons ; et s'il n'est pas permis de s'asseoir à leur table, l'est-il davantage de les voir et de les entendre ? […] De deux objets qui le partagent, la tragédie, impie et cruelle, ne présente que des forfaits ; la comédie, lascive et prodigue, n'offre que des impuretés. […] « 29.° Si vous ne pouvez vous passer de plaisir, n'êtes-vous pas ingrats de mépriser les délices pures que Dieu vous offre ?
si on en ôtoit tout ce qu’elle offre de vicieux, il n’y auroit plus de spectateurs. » Je n’ai jamais entendu , dit M. de Fontenelle à ce sujet, la purgation des passions par le moyen des passions mêmes. […] Voilà les leçons de vertu qu’offre aux spectateurs avides le plus chaste & le plus épuré théâtre.
N’auroit-on pas pris dans ces rêves les innombrables couronnes dont tout est honoré sur la scène, en particulier la couronne qu’on offrit en cérémonie à la Dangeville, le jour de sa fête, à Vaugirard ? […] On y voit son buste couronné de laurier, dans d’autres il est sur un trône, & des envoyés des princes à ses pieds qui lui offrent des présens ; dans une autre une femme nue représentant la vérité, son pied sur un satyre, la Renommée qui la couronne, Jupiter lançant la foudre, & ces paroles autour d’elle, veritas odium parit . […] La personne & la vie du fameux Torquato Tasso offrent un contraste des choses les plus opposées. […] C’est une courtisanne, une actrice vêtue à la romaine ou à la françoise, qui s’offre aux yeux du lecteur. […] L’excès de la flatterie la décrédite auprès des princes qu’elle encense : ils sont les premiers à se moquer de ces miseres ; & le Cardinal étoit mécontent d’Arioste, lorsqu’il lui offrit son poëme pour rentrer dans ses bonnes graces.
Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on offre sur la Scène le sérieux & le plaisant joints ensemble.
L’Espagne en offre aujourd’hui une preuve affligeante.
C’est au Dieu vivant que nous offrirons nos solennelles actions de grâces : nous chanterons les Cantiques de Sion dans nos Temples.
Elle offre ses raisins à la Bacchante qui en orne son thirse, & les épis à la serpe du moissonneur qui les coupe. […] Le Pontificat & cérémonial des Evêques offrent des estampes sans nombre, où sont représentées toutes les cérémonies. […] Dieu ordonne en plusieurs endroits de l’exode & du sevitique que dans les sacrifices on lui offre la queue des victimes, caudam integram ; ce que les interprêtes prennent pour une figure de la persévérance, qui est la fin de la vie.
Laurent, plus zélés pour les pauvres, offrirent de donner sans abonnement, sans déduction des frais, le sixième de leur entière recette, si l’on voulait leur permettre de jouer de petites pièces ; ce qui forma la matière d’un grand procès avec la Comédie Française, lequel dura plusieurs années, occasionna bien des arrêts, et ne fut enfin terminé que lorsque abandonnant (par charité) l’intérêt des pauvres, les Acteurs forains traitèrent avec la Comédie Française, et en obtinrent la permission de représenter de petites pièces, qu’ils achetèrent très chèrement. […] C’est là que la Foire offrit de donner aux pauvres le sixième de la recette, sans aucune déduction. […] 10.) l’interdit si bien, qu’il veut qu’on jette au feu ce que les impies ont offert, et qu’on laisse plutôt mourir de faim les pauvres, que de rien accepter d’eux.
On prétend qu’il offrit une bonne somme à Corneille pour se faire céder le Cid, comme il offrit cent mille écus à M. le Gay pour se faire céder la Polyglotte, et laisser croire qu’il en était l’Auteur ; ce que Corneille refusa fièrement, et qui contribua à la persécution qui lui fut suscitée. […] Enfin il lui offre un duel, qu’il ne craignait pas qu’on acceptât : « Que M.
Les anciens Romains, bons Laboureurs, s’assembloient pour offrir aux Dieux des sacrifices, & pour les remercier des fruits qu’ils venoient de recueillir. […] Prévôt d’Exiles 34 a composé un très-grand nombre de Romans qui sont vantés par les amateurs de ces sortes de compositions, dont les meilleures sont toujours très-dangereuses, parce qu’elles ne présentent la vertu qu’en maximes, & offrent toujours le vice en action. […] Cette scene épisodique du Télémaque est du genre de ces Romans où l’on prétend qu’en représentant l’amour avec tous les charmes dont il se sert pour séduire, on offre un moyen efficace de se précautionner contre ses écueils. […] Ces temps ténébreux nous offrent une multitude de Canons, de Conciles, de Statuts Synodaux & de Mandemens d’Evêques pour le rappel des bonnes regles. […] *** Elle mêle l’amour aux fureurs de la guerre ; Elle attendrit l’ambitieux ; S’il veut se faire un nom & conquérir la terre, C’est pour l’offrir à deux beaux yeux.
Formées à l’école d’un Dieu, qui dit, Je suis là voie, la vérité, la vie ; ne répondez que par un oui ou par un non, tout ce qui est au-delà vient d’un mauvais principe, comment ces vertus pourront-elles ne débiter que des mensonges, n’offrir que des illusions, ne se montrer que sous le masque ? […] Toutes les comédies offrent des traits semblables, par-tout quelque mensonge adroit & heureux ; on pourroit leur donner le même titre & la même conclusion.
Je prie le Lecteur de faire attention à ce sage précepte d’Aristote ; « Pour connaître si une chose est bien ou mal dite, ou bien ou mal faite, il ne faut pas se contenter d’éxaminer la chose même, & de voir si elle est bonne ou mauvaise ; il faut avoir égard à celui qui parle ou qui agit2. » Ce passage du Philosophe Grec empêchera qu’on ne puisse triompher en attaquant le Théâtre moderne ; cet axiome est même construit de manière qu’il est difficile de trouver des fautes dans l’ouvrage le plus mauvais, tant il offre d’excuses, & de moyens de se disculper. […] Il offre des choses trop viles, trop communes.
Et néanmoins offrent du gainbw qu’ils pourront faire. […] [NDE] Ils offrent une partie de leurs bénéfices.
Voltaire, qu’autorisait l’exemple d’Euripide, ne le suivit pas en tout ; plus délicat dans le choix de ses sujets, il rejeta en général ces grands coupables qui ne peuvent rapprocher de la vertu que par l’horreur qu’ils inspirent, mais qui peuvent aussi faire avancer dans le crime. « Il y a du bon dans cette pièce , disait un avare assistant à l’une des représentations de Molière, elle offre d’utiles leçons d’économie. » La répugnance de Voltaire à donner au public cette dangereuse instruction, mérite notre reconnaissance ; son respect pour les mœurs, nos éloges et notre admiration ; car, il faut le dire, le vice alors infectait la nation, et siégeait impudent au conseil de son roi. […] En effet, une reine adultère, se procurant de jeunes gens par un proxénète de son sexe, se livrant la nuit à de scandaleuses orgies, et faisant chaque matin assassiner ses amants pour s’assurer de leur discrétion, n’eût offert qu’un tableau pâle.
En le relisant avec plus de plaisir encore, il m’a fourni quelques réflexions que j’ai cru pouvoir offrir, sous vos auspices, au public et à mes Concitoyens. […] Deux jeunes pigeons, dans l’heureux temps de leurs premières amours, m’offrent un tableau bien différent de la sotte brutalité que leur prêtent nos prétendus sages. […] Je ne crois pas que nulle autre aussi petite ville au monde offre un pareil spectacle. […] Il est sûr que des Pièces tirées comme celles des Grecs des malheurs passés de la patrie, ou des défauts présents du peuple, pourraient offrir aux spectateurs des leçons utiles. […] Donnez-lui des fêtes, offrez-lui des amusements qui lui fassent aimer son état et l’empêchent d’en envier un plus doux.
En effet, « le théâtre lyrique n’offre à l’âme que l’ivresse des vains plaisirs et les charmes de la séduction.
La Miladi théologienne, qui trouve dans Shakespear un traité complet de morale, prétend avec raison que l’exemple fait plus d’impression que les préceptes, & qu’un drame offre l’un & l’autre (& même étaie l’un par l’autre). […] On peut douter si le jardinage a beaucoup gagné à cette anglomanie, désavouée peut-être par les anglois mêmes, qui vient de bouleverser tous nos jardins, proscrire la ligne droite, l’ordre simétrique, les formes régulieres, avec les décorations & les points de vue qui en résultent ; offrir des rivieres sans eaux, des montagnes faites à la main, des palais déguisés en masures, des irrégularités étudiées, des accumulations grotesques d’objets disparates, parodier d’une maniere mesquine & bisarre le grand tableau de la nature, tourmenter cette nature, sous prétexte de s’en rapprocher, la contrefaire aulieu de l’imiter, la défigurer pour l’embellit : voilà le théatre, les drames à deux, à quatre, à cinq actes, ces fragmens qui font un ouvrage de marqueterie à pieces rapportées, ces malheureux qui se tuent en chantant & en dansant, ces bergers qui fredonnent des ariettes, ces paysans ingénieux & courtisans, ces héros petits-maîtres, ces actrices prudes, ces conversations en sentences, cette philosophie que personne n’entend, cette licence modeste, cette malignité bienfaisante, &c. […] La révolution de Portugal n’offre pas le plus léger vestige d’une si absurde manœuvre. […] La plupart des tragédies sont aussi terminées par quelque mort ; souvent par le suïcide, de toutes les morts la plus horrible : le goût du théatre anglois en offre même à découvert le spectacle révoltant.
« Le même Poète (dit Horace) vit bien qu’il falloit retenir par quelque charme extraordinaire & par quelque agréable nouveauté, un Spectateur qui venait d’offrir des sacrifices, qui avait bu, & qui était en état de se porter aux excès les plus condamnables. » Le déréglement du peuple au jour des fêtes, fut la première cause. […] L’antiquité m’offre la fameuse Théodora, Actrice célèbre, Femme de Justinien premier. […] Enfin les vertus & les vices s’achètent au poids de l’or ; ce métal fait tout entreprendre, rend tout facile ; l’illustre Successeur de la triple couronne se laisse éblouir par des offres cupides ; les entrailles dorées du Potosi, prodigalement offertes, dissipent les difficultés innombrables qu’il avoit fait d’abord. […] Il lui fait offrir sous main de lui rendre sa liberté, moyennant quatre cent mille ducats ; Clément en paie cent mille & s’évade avant de payer les trois cent mille restans. […] Son Père avait assemblé tous les Seigneurs de son Etat, dont plusieurs se flattaient d’être choisis, mais Cyptis alla offrir l’heureuse ablution à Protis, qui se trouva dans cette assemblée.
La Comédie a offert une place distinguée à l’Académie Françoise, & l’acceptation de cet illustre corps devient entre les mains de l’Avocat, (p.
On vous voit offrir vos prières à Dieu dans l'Eglise, et quelque temps après on vous voit assister aux spectacles, et mêler votre voix avec les cris dissolus des comédiens.
c’est au Dieu vivant que nous offrirons nos solennelles actions de grâces ; nous chanterons les Cantiques de Sion dans nos Temples : Nous nous réjouirons, et notre modestie sera connue de tout le mondeq.
Emilie, dans Cinna, offre son cœur et sa main pour prix d’un lâche assassinat d’Auguste son bienfaiteur et son père adoptif. […] « Que m’offrirait de plus la fortune ennemie, A moi qui tiens le trône égal à l’infamie ? […] Je ne puis en choisir de plus digne que toi, Ni dont le sang offert, la fumée et la cendre Puissent mieux satisfaire aux mânes de ton gendre. […] Ce ne sont pas des héros de folie, des amants insensés, qui se tuent pour une maîtresse, des amantes forcenés qui, comme Emilie dans Cinna, n’offrent leur cœur et leur main que pour récompenser un assassinat ; ce sont des héros raisonnables, de vrais héros qui s’immolent pour le bien public. […] S’il est utile de présenter au public de bons sentiments, n’est-il pas pernicieux de lui en offrir de criminels ?
Les Actrices s’offrent sur le théatre, elles affichent leurs amans & s’en font gloire ; elles sont dispersées dans tous les quartiers, & vont où il leur plaît ; il leur est défendu de loger à l’hôtel, où il seroit de la décence qu’elles vécussent en communauté sous les yeux d’une femme vertueuse. […] La légèreté des femmes voltige d’objet en objet : ils viennent ici tous & les mieux choisis s’offrir en foule à l’imagination. […] Elles sont infiniment susceptibles de tendresse, & portées à la passion : tout ici respire la licence, en offre les objets, en découvre les moyens, en inspire les sentimens, en lève les obstacles, en ôte la honte ; & ce qui les enchante, c’est que jetant un voile transparent sur le crime, on y familiarise en le déguisant, on soulage la pudeur en l’affoiblissant, on les flatte d’assez de vertu pour en éviter la grossiereté, d’assez de bonheur pour sauver les apparences, & d’assez d’indulgence dans le monde pour n’en être pas moins estimées ; leurs exploits font bien-tôt voir de quels lauriers méritent de ceindre leur front des guerrieres si bien exercées.
Ce sont bien plutôt les Grands, les petits-Maîtres, qui veulent tenir le sceptre de la littérature, & qui l’offrent à leurs Divinités. […] Il seroit très-dangereux de l’offrir, sur-tout aux jeunes spectateurs. […] Un riche Marchand, député par le Corps des Commerçans, a proposé au gouvernement cette nouvelle branche de commerce, & a offert de fournir la marchandise à juste prix.
non seulement il blâme en général le théâtre, mais il condamne en détail chacun des ressorts que les passions font jouer dans cette machine funeste, la danse, les chants efféminés, les masques, les parures excessives, les nudités des Actrices, l’appas, la facilité, les pièges offerts à la jeunesse et à tous les spectateurs. […] tunc Christo mimos offerimus. » N’est-ce pas frapper celui qui nous comble de grâces, insulter celui qui nous honore de ses caresses, rendre le bien pour le mal, que d’offrir à Dieu des pièces de théâtre en reconnaissance ? […] Sans doute nous en profitons pour en devenir meilleurs, nous embrassons une vie austère, nous allons à l’Eglise offrir nos prières, nous renonçons à nos vices, nous en fuyons les occasions, nous en redoutons les images, nous en abhorrons les objets, nous détestons le théâtre, qui en est la source féconde.
Qui de vous, comblé des bienfaits de Jesus-Christ, imiteroit les travaux des Mages, qui viennent d’un pays éloigné l’adorer dans la crêche & lui offrit leurs présens ? […] la nature n’y offre-t-elle pas les plus beaux spectacles ?
Ces beaux Ouvrages offrirent de nouveaux plaisirs.
Du dégoût on passe au mépris, & du mépris à l’incrédulité ; on s’accoûtume insensiblement à confondre les objets de l’idolâtrie ancienne & ceux de la foi présente, avec cette différence, que les premiers offrent à l’esprit des phantômes amusans, & ceux-ci n’ont que des mensonges dédaigneux, mortifians & tristes.
Cette Pièce offre un Spectacle fait pour des fous, plutôt que pour des hommes sensés.
Lorsqu’un acteur est en danger de mort, le curé doit lui offrir son ministère.
La satisfaction de vos besoins et les connaissances utiles vous offraient toujours des plaisirs sans mélange : vous vous contentiez de croire ce que vous sentiez : Et sans vous embarrasser dans ce que vous ne compreniez pas, vous n’interrompiez point le cours naturel de vos esprits, vous ne les rassembliez point inutilement dans votre cerveau, au détriment du reste de vos organes : par l’exercice que vous faisiez, vous les aidiez au contraire à circuler par tout votre corps : vivant tranquilles, vous viviez en santé, vous étiez gais et vigoureux.
a » Voilà certainement le tableau le plus agréable et le plus séduisant qu’on pût nous offrir ; mais voilà en même temps le plus dangereux conseil qu’on pût nous donner.
Exemple unique de monopole , ajoute le Journaliste, dont les fastes du monde n’offrent point encore de modèle. […] Au milieu des malheurs qui s’accumulent sur nos têtes, cette capitale offre un spectacle singulier par les contrastes ; quelques patriotes déployant dans ces cruelles circonstances l’élévation de leur ame, persistant avec une fermeté courageuse, mais stérile à parler, à agir en hommes libres, tandis que des perfides sacrifient lâchement la patrie à leur fortune, & préférent la splendeur honteuse du moment à la gloire immortelle de retarder du moins la ruine de l’état ; d’autres enfin indifférens rient de tout, & contemplant avec indifférence les événemens qui se passent sous leurs yeux ; ceux-ci se sont égayés au sujet de la puérile dispute qui s’est élevée entre deux grands au sujet des spectacles publics, il s’agit de savoir au nom duquel des deux ils doivent être donnés ou plutôt autorisés (tandis que tous les deux devroient s’y trouver déshonorés). […] Des Comédiens avant que de quitter la ville de Gap, offrirent de revenir l’année suivante, pourvu qu’on leur assura trois mille livres : des amateurs proposèrent une souscription pour former cette somme. M. de Narbonne Lara, alors Évêque, l’ayant appris, proposa à la ville de changer cette souscription en une œuvre plus utile, & offrit de donner, de son côté, une pareille somme.
Plus sage que lui, elle refusa mille pistoles qu’il lui offrit. […] Et Théatre de Marseille offre souvent des scène sanglantes : nous en avons rapporté plusieurs, en voici une récente. […] Brydonne, offre des particularités théatrales intéressante : il menace la toilette & la tête des Dames des ravages de l’Electricité, il condamne les chapeaux à fil d’or & d’argent, il bannit les épingles dont elles font un si grand usage, les rubans, les bas de soie : car les fils d’archal sont les plus puissans conducteurs, & la soie le plus fort repoussant de l’Electricité, qui, selon les principes & les expériences de M. […] Le Voyage de Sicile du Sieur Brydonne, Anglois, traduit depuis peu, parmi un grand nombre d’observations dont il est rempli, offre quelques singularités instructives qui m’ont frappés.
Un acteur des plus distingués de ces graves sénes, fit incognito un voyage à Bruxelles pour se divertir, le lendemain de son arrivée il se présenta au directeur de la comédie, pour entrer dans la troupe, & s’offrit à l’essai pour toute sorte de rôles d’homme ou de femme, dans plus de trente pieces qu’il savoit par cœur ; en effet, pendant un mois il joua le roi, le valet, l’arlequin, la soubrette, &c. parfaitement. […] Le directeur charmé, le reçut avec joie, & lui offrit 6000 liv. d’apointement, il le remercia, & partit le lendemain, laissant après lui qu’il étoit le président. […] Quelqu’un a dit de ce reméde si singulier que c’est à l’exemple de Loth, qui pour empêcher la Sodomie offrit ses filles aux habitans de Sodome ; ou comme le scorpion & la vipere qui servent de reméde à leur propre venin.
La Reine de Naples fut relevée de ses couches dans la chapelle du Palais, elle alla le soir sur les six heures, en grand cortége, avec le Roi, à l’Eglise Cathédrale, on y porta la jeune Princesse, pour l’offrir à Dieu ; il y eut le soir des illuminatioins dans la Ville, & au théatre de l’opéra. […] Les Juifs et les Maures (qui jamais n’y penserent) armés pour Pierre ; le Roi enfermé dans un fors, tandis qu’il fut tué dans le combat, offre le reprendre Blanche qui le réfuse ; Henri vainqueur des Maures, je ne sai quand, offre à son frere le Royaume de Grenade, &c.
Dans un grand Conseil il fut nommé des Députés pour aller au Louvre en faire l’offre. […] Les habitans croient avoir droit de faire le choix, ils offrent même par accommodement d’en choisir trois, sur lesquelles le Seigneur fera son élection. […] Quel crime de les aller chercher, de les offrir, de conduire à l’écueil, de s’y briser, de se faire une étude, de former une école de péché !
Il est naturel que les cérémonies qui les honorent. offrent ce qui leur étoit le plus agréable. […] La danse répand dans le spectacle de la variété, de la gaieté, du délassement ; elle met en jour, développe, étale, offre au public les graces des Actrices, à peu près comme dans une foire les Marchands déploient leurs marchandises pour attirer les acheteurs. […] Il est éclairé par un grand nombre de lustres ; plusieurs glaces reflectent & augmentent la lumiere, plusieurs pavillons aux environs offrent des caffés, des tables de jeux, des marchands de bijoux, des rafraîchissemens, la vue de la campagne, &c.
« Qu'un jeune homme n’ait vu le monde que sur la Scène, le premier moyen qui s’offre à lui pour aller à la vertu est de chercher une maîtresse qui l’y conduise, espérant bien trouver une Constance ou une Cénie […] C'est ainsi que, sur la foi d’un modèle imaginaire […] “nescius auræ fallacis”, le jeune insensé court se perdre, en pensant devenir un Sage. »dy Voilà donc un jeune homme tellement épris de la Vertu Scénique qu’il ne trouve d’objet estimable que celui qui ressemble le mieux à deux personnages de Théâtre, Constance et Cénie : donc le Théâtre a le pouvoir de faire aimer la Vertu. […] L’Italie vous offre une liste beaucoup plus longue de femmes célèbres que la France, non seulement dans les sciences et la poésie, mais aussi dans les beaux-arts. […] Le Théâtre est donc utile et bon par lui-même, pour tous ceux qui n’y viendront que dans l’intention d’y puiser la morale qu’il leur offre.
Erit tempus1 cùm sanam doctrinam non sustinebunt, sed ad sua desideria coacervabunt sibi magistros prurientes auribus : en vain la vérité s’offre encore, elle voudroit se faire entendre ; elle déplaît, on en détourne les yeux, on ferme l’oreille à sa voix, on ne veut envisager que les attraits du scandale, ni écouter que le langage de l’imposture A veritate auditum avertent, ad fâbulas autem convertentur.
Il augmenta le nombre des combatans pour l’encherir sur Auguste : Mais sa cruauté rendant tous ses soins suspects, la pluspart des personnes de qualité ou de merite ne se rendirent à cette Assemblée que par crainte ou par maxime de Cour, & n’y goûterent qu’en tremblant les plaisirs offerts & la joye preparée.
« Dans le dessein que j’ai de faire aller Esope Partout où les abus offrent de faux appas, Ne croyez pas que j’enveloppe Parmi les vicieux ceux qui ne le sont pas.
C’est en empruntant principalement leurs sujets de la fable, qui leur offrait un paradis et un enfer, que les comédiens de l’antiquité, trouvaient si facilement, dans le séjour céleste des dieux du paganisme, et dans le royaume infernal de Pluton, un merveilleux surnaturel propre à relever et agrandir les objets.
Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent.
N’est ce pas autoriser les fourbes et les violences, dresser encore des Autels à Mars, et lui offrir le sang humain en sacrifice avec des chants d’allégresse ; N’est ce pas éluder toutes les clameurs du peuple et des consciences, de faire un spectacle d’honneur et de joie des crimes publics ?
Ils représentent l’homme dans les actions les plus importantes de la vie : les tableaux qu’ils nous offrent nous retracent les vertus dont nous sommes capables, & les foiblesses auxquelles nous sommes exposés. […] En supposant même que vous ayez de bonnes raisons d’en juger ainsi, vous concluez contre vous-même ; & je n’aurois besoin, pour vous confondre, que de tourner votre argument contre vous ; car si le Theatre offre des modeles de vertu si supérieurs aux femmes que vous avez rencontrées dans la societé, il seroit absurde de dire que ces modeles, en influant sur les mœurs, sont capables de les corrompre. […] Aimeriez-vous mieux le crime préconisé par une Laïs ou une Rodhope, pour offrir les dépouilles du vice comme un holocauste à la vertu ? […] J’entens sans cesse célebrer la sagesse & la pureté des loix & des mœurs de Sparte ; qu’offre donc de si admirable ce Peuple qu’on propose comme le sublime modele de la plus parfaite législation ?
LE premier crime dont la comedie est censée coupable, c’est de profaner la sainteté de la Religion ; pour établir ce fait, il faut remonter plus haut, & supposer que le principal dessein du demon ayant été de corrompre le culte de Dieu & la sainteté de la Religion, il a executé son entreprise en introduisant l’idolatrie dans le monde, en se faisant bâtir des temples, dresser des autels, offrir des sacrifices, & rendre les honneurs divins dans les fabuleuses divinités des Gentils : mais voyant que dans la suite des tems l’Evangile avoit rétabli le culte du vray Dieu, qu’il avoit renversé les idoles, banni l’idolatrie & la superstition de tout l’univers ; il a tâché de se consoler de cette perte en substituant les Comediens aux Idolatres, & la comedie au Paganisme, pour s’en faire une espece de religion. […] , de vouloir aller d’un sacrifice qu’on vient d’offrir à Dieu, au sacrifice qu’on va offrir au diable. […] ce seroit là faire à Dieu un beau sacrifice, il n’appartient qu’aux Payens d’en offrir de semblables à leurs Idoles & à leurs Dieux. […] non, Chrétiens, l’Eglise nous propose bien d’autres spectacles à voir : car aprés tout, s’il faut des spectacles pour vous divertir, elle vous en offre de toutes les manieres.
Sed dum Tragœdiæ vicem doleo, Comœdiam videre & audire mihi videor, quæ se nobis offert hilari vultu, & suam sìbi fortunam, veteri sorte multò meliorem, gratulatur. […] J’examinerai d’abord quelle sorte d’Ecole le Theatre peut presenter, & ensuite quelle est celle qu’il offre en effet. […] Elle s’offre d’elle-même. […] Melpoméne au contraire ne vous offrira rien qu’elle n’ait bien pesé, & qu’elle n’ait trouvé tel que vous le demandez. […] Nous allons suivre les traces de ces grands guides dans la seconde partie de ce discours, où il nous reste à porter nos regards, autant qu’il convient & qu’il est permis de le faire, sur les spectacles publics, pour juger par eux mêmes de ce qu’ils sont, & de l’Ecole utile ou pernicieuse qu’il nous offrent pour les mœurs.
Le pere inimitable de la Comédie Française, cet Auteur divin, dont toutes les Pieces portent l’empreinte du génie créateur, ce Peintre si exact & si fidele du cœur humain, Moliere, enfin, n’offrit plus de Scenes intéressantes & de tableaux pathétiques. […] Il n’arrive point une dispute par an, aux Théatres, même au Parterre, & peut-être, pourrais-je dire hardiment qu’il ne se passe point de jour ou de nuit sans que le Boulevard ne nous offre quelque catastrophe sanglante ; ainsi, l’objection contre les Théatres de la Nation, est sans fondement, & quand bien même elle serait juste, la Cause des Trétaux n’en serait certainement pas meilleure. […] Mais ces mêmes Sujets, qui gagnent leur salaire si aisément, & aux dépens de la corruption des Spectateurs, ne seraient-ils pas plus utiles à leur Patrie, dans les différens métiers, qu’ils seraient forcés d’exercer, pour se procurer leur subsistance, si ces écoles de libertinage ne leur offraient une ressource plus commode ? […] Quel portrait plus frappant peut-on offrir de nos Ministres & de nos Magistrats actuels, que celui qu’un habile Orateur* fait d’un celebre Magistrat du dernier siecle. Tous les traits sont de la plus exacte ressemblance : « Tandis que les siecles n’offrent à nos yeux que des oppresseurs & des opprimés, qu’il est doux, qu’il est consolant, pour l’humanité de voir des Sages réunir autour d’eux, ce que l’éloquence a de force, ce que la Philosophie a de profondeur, ce que la vertu a de majesté, ainsi couverts de tout ce qui peut rendre les Hommes chers, utiles, & précieux à leurs semblables, s’avancer entre les Peuples & les Rois !
Des exemples feront mieux entendre comment l’on peut manquer à ces trois sortes de décences ; je les prendrai dans les premières Pièces qui s’offriront à ma mémoire. […] La neuvième offre une agréable variété ; on peut mettre les Pièces de ce genre dans la bouche des nouveaux Acteurs, mais en modérant un peu ce qu’elles ont de trop sémillant, de trop vif. […] La onzième, composée des Comédies-Farces, offre quelquefois un délassement agréable ; on peut la tolérer, en châtiant les indécences d’action, de geste & de discours, s’il s’en trouvait. […] Les Rôles inférieurs étant remplis par des Citoyens d’un autre ordre, ceux-ci apprendraient à obéir, comme les autres à bien commander ; & le Théâtre offrirait enfin tout-à-la-fois, une imitation tantôt fictive de la conduite des Personnages du Drame, & tantôt réelle de la vie des Spectateurs. […] Les Spectacles offriront tous les jours une récréation honnête aux Citoyens : au moyen des règles ci-dessus, elle sera toujours neuve, toujours variée, jamais fastidieuse*.
Il faut qu’il ne s’occupe en partie que du Musicien ; & celui-ci ne sait que faire d’une pensée fine ; il ne lui faut guères que des mots propres à être modulés : que lui importe le peu de liaison qu’ils ont ensemble, & le peu d’idées qu’ils offrent à l’esprit ! […] Le Poète qui sera jaloux de se distinguer aura donc soin de ne point écrire ses morceaux chantans avec trop de rapidité ; qu’il les regarde au contraire comme autant de petits poèmes qui doivent être gracieux, élégans, & qui lui offrent les moyens d’acquérir quelque honneur.
« Le poète qui sait l’art de réussir, cherchant à plaire au peuple et aux hommes vulgaires, se garde bien de leur offrir la sublime image d’un cœur maître de lui, qui n’écoute que la voix de la sagesse ; mais il charme les spectateurs par des caractères toujours en contradiction, qui veulent et ne veulent pas, qui font retentir le théâtre de cris et de gémissements, qui nous forcent à les plaindre, lors même qu’ils font leur devoir, et à penser que c’est une triste chose que la vertu, puisqu’elle rend ses amis si misérables. […] Quels modèles osez-vous offrir aux femmes ?
« Si ce moyen était mis en usage avec bonne foi et candeur, si l’on s’appliquait à faire sur son propre cœur cette fidèle épreuve, si l’on s’accoutumait à se livrer à cet examen consciencieux, avouons-le, nos salles de spectacles, et ces salons brillants qui offrent à la beauté un théâtre plus choisi, mais non moins dangereux, ne verraient pas, chaque soir, une affluence jusqu’alors inouïe dans les annales du plaisir. […] Ajoutez que les représentations théâtrales offrent au monde des tableaux flatteurs et mensongers, et présentent, à la jeunesse surtout, une peinture attrayante du bonheur et de la vie humaine, peinture qui ne se réalise que rarement, ou même jamais.
Mais n’est-ce pas tout quitter que de s’offrir à la mort, plutôt que de renoncer à sa Religion ? […] Je n’ai rien à dire non plus contre l’amour de Plisthène et de Théodamie ; c’est plutôt l’effet d’une sympathie naturelle, qu’une véritable passion ; puisqu’il se trouve à la fin qu’ils sont frère et sœur : cependant cet amour a servi infiniment à l’Auteur, que je trouve très louable de l’avoir imaginé, et encore plus d’en avoir sû faire un si bon usage : car, outre qu’il n’offre rien qui blesse la bienséance la plus austère, les deux Amants sont d’ailleurs occupés de motifs trop importants pour s’amuser à filer des Scènes de tendresse ; aussi l’Auteur les a-t-il évitées avec grand soin, et ne s’est servi de l’amour que pour donner plus de force à la compassion de Plisthène, qui sans cela ne devrait s’intéresser que médiocrement à la vie du père de Théodamie, ne sachant pas qu’il fût aussi le sien.
Voici l’ordre dans lequel je dois vous l’offrir.
Bien des gens ont de la peine à comprendre, quel plaisir peut donner un Spectacle qui agite l’âme, qui l’importune avec inquiétude, qui l’effraie, & qui n’offre que des craintes & des alarmes.
Les maximes de l’Evangile sont pures et vivifiantes, celles du théâtre sont dépravées ; elles n’offrent qu’un faux jour qui conduit au précipice : c’est un appât qui vous attire ; mais prenez bien garde, il contient un poison dangereux.
Hecube qui après avoir vu périr sa Ville, son Palais, son Mari, ses Enfans, dans le moment même qu’on lui est venu arracher sa fille pour l’immoler, trouve le cadavre du dernier de ses fils qu’elle croyoit avoir sauvé, souffre des maux qu’elle n’a point mérités, & Euripide a excité la Pitié par cette Tragédie qui offre le Spectacle des miseres humaines, accablant un Personnage ordinaire, dont les qualités personnelles n’excitent en nous ni admiration, ni haine. […] Cela est vrai pour le Peuple qui ne voit dans ce Spectacle que l’Innocence accablée de tourmens ; mais les Personnes qui font réflexion que la Victime s’offre elle-même, & veut souffrir, regardant ce spectacle avec des yeux éclairés par la Religion, ne sont pas humainement frappés comme le Peuple. […] La Tragédie, dira-t-on encore, n’offre que meurtres, incestes, parricides, & toutes ces actions que Lactance appelle cothurnata scelera. […] Quelle Tragédie cependant offre de plus pernicieux exemples que celle-ci, qui commença la gloire de notre Théâtre ?
Ne trouvez-vous pas que ce Projet est d’une exécution facile ; qu’il prévient tous les abus ; que d’un divertissement souvent dangereux, il fait une récréation aussi agréable qu’utile ; qu’il offre le moyen trouvé de faire du Théâtre l’effroi du méchant, l’aiguillon du lâche, & le noble encouragement de l’homme de bien ? […] Riccoboni reproche encore aux Spectacles, de n’être que l’occupation oisive de ceux qui n’en ont pas ; d’offrir aux gens occupés un délassement qui n’en est pas un ; d’apprendre trop tôt a la jeunesse l’usage de son cœur, &c. […] Cette proposition, si vraie, dans le sens qu’elle offre d’abord, est un sophisme, comme monsieur Rousseau la présente. […] Ils offraient les sacrifices, ils imploraient le secours de la Divinité, ils chantaient, ils dansaient, ils jugeaient les différends : le monde était gouverné par ses Acteurs. […] Monsieur Des Tianges nous quitte pour tout le jour, Madame : comme je ne lui suis pas nécessaire, je viens m’offrir à vous faire la lecture dont vous avez parlé.
Qui oserait lui offrir cette action et s’en faire un mérite devant lui ? […] Si l’on en ôtait tout ce qu’elle offre de vicieux, il n’y aurait plus de spectateurs30. » Ainsi pensait un Païen, éclairé des seules lumières de la raison naturelle. […] … On ne joue point la Comédie pour une seule personne : c’est un spectacle offert à toutes sortes d’esprits, dont la plupart sont faibles ou corrompus, et à qui par conséquent il est extrêmement dangereux… C’est leur faute, direz-vous, d’y assister en cet état… Il est vrai, mais c’est aussi la vôtre, puisque vous contribuez à leur faire regarder la Comédie comme une chose indifférente.
Bientôt comme nous vous serez citez au tribunal de Dieu ; pulvis es & in pulverem reverteris : Soyez toujours prêts, vous ne savez ni l’heure ni le jour, & loin de vous préparer à ce terrible passage & à vous ménager une sainte mort ; ce spectacle même vous prépare la plus malheureuse, par l’oubli de la mort, où il vous entretient, par l’habitude du vice dont il forme la chaîne, par les péchés qu’il fait commettre, par la frivolité dont il vous amuse ; les images dont il souille vos imaginations & vos regards, les sentimens dont il corrompt votre cœur, les passions qu’il exalte, le goût du monde qu’il vous donne, les exemples du vice qu’il vous offre, les leçons qu’il vous en fait, les attraits & les occasions qu’il vous en fournit : memento homo quia pulvis es & in pulverem reverteris. […] Les tragédies Angloise offrent communément tant d’horreurs, des meurtres, des crimes, qu’il n’y a que la férocité qui puisse les soutenir. […] Mirez-vous, passez la main sur votre grecque, si votre main y peut atteindre, jouez avec les berloques de votre montre, rajustez votre jabot de point, & votre gros bouquet sifflez un air de Tom Jones, du Déserteur, de l’Amoureux de quinze ans, (Comédies,) decidez en dernier ressort sur le tâlent des Poëtes, & des Musiciens qui vous ravissent ou vous excedent ; passez en revue les acteurs & les actrices de tous les théatres, mais laissez Perse faute des nœuds ou des pompons, brodes au tembour, parfilés : persiffles, extasiez-vous devant Madame la Comtesse Falion, Vercingentorix, le bassa bilboquet ; débitez-nous des charades, des calambours, des rebus ; jasez de votre désobligeante, de votre cul de singe, de votre vis-à-vis, de votre diable, des moustaches de votre cocher, qui mene à l’Italienne, de vos courtes queues, de votre épagneuil, du vauxhall ; dites tout ce qui vous passera par la tête ; mais laissez-là Perse & son traducteur ; le premier vous présenteroit un miroir trop fidele, qui vous ferait rougir, si vous saviez rougir à propos ; le second ne vous offrira aucune phrase dont vous puissiez enrichir votre jargon maniéré ; nulle expression du jour, pas l’ombre du style à la mode, il est partout d’un maussade assommant, d’un raboteux incroyable, d’une rudesse indicible.
S’ils veulent peindre le sublime amour de la liberté, c’est dans les républiques anciennes, chez les Grecs et chez les Romains qu’ils doivent puiser leur sujet ; et s’ils veulent exposer toutes les injustices et les atrocités d’un gouvernement despotique, ils ne peuvent guère offrir au spectateur que des Musulmans. […] Que les habitans d’un quartier offrent à un entrepreneur des soumissions assez considérables pour le fixer dans son centre, il s’y établira bientôt un spectacle ; mais c’est à lui seul à choisir le lieu qui lui convient davantage. […] On la jouoit cependant sur tous les théâtres particuliers ; mais il étoit défendu de l’offrir au peuple.
Du reste, ils ne s’en tiennent pas à des paroles seulement : ils traduisent l’habit comme le ministère en ridicule : la farce se joue sous des dehors religieux et symboliques de chaque fonction sacrée : l’abus frappe par là davantage, le mépris de la Religion s’insinue avec plus de facilité, et la basse idée qu’on inspire du Sacerdoce revient naturellement à l’esprit, si tôt qu’un Prêtre s’offre à nos yeux. […] paraît dans un conseil de guerre la couronne sur la tête et le sceptre en main : il offre une grosse rançon pour sa fille, et insiste fort sur l’honneur qu’il a d’être consacré à Apollon. […] Ils sont seuls appelés pour offrir les sacrifices et pour faire la cérémonie des funérailles.
Je sais encore mieux que les divertissemens doivent être honnêtes à tous égards, qu’ils ne doivent avoir rien de contraire à l’innocence, à la sainteté, & qu’enfin il faut qu’ils soient d’une nature à pouvoir être offerts à Dieu. […] Et quand ces personnes en auroient besoin, doivent-elles s’accorder celui des spectacles, puisqu’on ne peut l’offrir à Dieu comme une œuvre chrétienne ? […] L’effet seroit moins infaillible, si la passion étoit représentée dans sa difformité & avec des couleurs propres à en inspirer toute l’horreur qu’on en doit avoir ; mais sous quels traits a-t-on coutume de l’offrir ? […] N’est-ce pas au spectacle que vous voyez ce que le monde par-tout ailleurs n’oseroit vous offrir ? […] ne commencent-ils pas par se livrer à l’impression de l’amour charnel ; & quand les idées d’honnêteté s’offrent à leur esprit, n’est-ce pas toujours inutilement & trop tard ?
Les mets donc que l’on offre aux Spectateurs doivent être préparés désormais conformément au goût qu’on leur a donné : puisqu’on les a rendus sceptiques, il faut les régaler comme sceptiques. […] Un fumier par exemple, ou bien un tombereau de boue nous offriraient un beau spectacle ! […] et offre à Auguste une espèce de plan pour la réformation publique. […] Si le Théâtre Anglais offre quelque chose d’aussi mauvais que les danses des Pantomimes ? […] Que dirons-nous des gestes indécents qu’on offre à nos yeux, des expressions obscènes qu’on nous fait retentir aux oreilles, des sales images qu’on nous présente à l’esprit ?
Les Corses se donnent le spectacle guerrier d’une bataille simulée, qui leur rappelle les exploits de leurs ancetres, fort exposés aux incursions des Sarrasins, dans une grande pleine où des rentes dressées offrent la vue de deux camps ; on voit des troupes en bataille, d’un côté en habit de Turc, & de l’autre en habit du Pays. […] Ce ne fut qu’en 1725 qu’on vit disparoître en peu d’heures tous ces monuments de la gloire du Grand Henri, qu’il y avoit lui-même fait éléver, pour y substituer plusieurs rangs de loges, tout au tour, & de tous côtés des peintures grotesques, grand nombre de particuliers qui ont fait des théatres de société ont offert à Thalie de pareils sacrifices, de ce qu’il y avoit de plus beau dans leurs appartements.
Dix ans de désespoir, de larmes, de combats, le temps, la mort, une haire, rien n’a pu n’arracher à se trait ; voilà l’unique Dieu que je sers, que j’adore, à qui je veux offrir mon encens sur l’Autel. […] Deux amans seuls pendant la nuit n’offrent rien d’édifiant.
Le métier de Comédien est une sorte de prostitution, & la prostitution une sorte de comédie, même avec ce désavantage, que le théatre offre, représente, enseigne, embellit avec le plus grand éclat le crime, que les autres ne font que commettre en secret avec ignominie : l’un est le vice hydeux & dans les ténèbres, l’autre le vice paré de graces & couvert de gloire. […] A-t-on jamais lu dans les Heures des Comédiens ce bel acte : Mon Dieu, je vous offre George Dandin, les fourberies de Scapin, que je vais jouer ou voir jouer, pour l’amour de vous & à votre gloire.
La langue des Italiens offre toujours à l’oreille les mêmes terminaisons. […] Il est clair que la langue Italienne ne saurait nous en offrir autant.
Le Spectacle est un amusement permis de droit divin & de droit humain : il se trouve par-tout dans la nature ; le plus beau de tous est le Ciel lui-même : la majestueuse étendue des mers, la variété des sites & des campagnes, la sombreté des forêts, l’éclat des montagnes de neige, l’émail des prairies, nous en offrent de moins beaux à la vérité, mais plus à notre portée : les Armées, les Combats, les Assemblées, les Fêtes, les Cérémonies des Religions en sont un autre genre plus rapproché de l’homme : enfin, il y a des Spectacles proprement dits, que l’homme social se prépare, qu’il assaisonne de tout ce qui peut flatter cette avidité de voir qui lui est naturelle : les uns consistent en courses, en combats d’hommes & d’animaux, & sont purement matériels ; les autres (& c’est de ceux-ci dont il est question) satisfont la vue par les décorations d’un Théâtre, le jeu des Acteurs, en même-tems que par le Drame ils parlent au cœur & à l’esprit. […] Combien le danger ne croîtra-t-il pas, si la Pièce n’offre qu’une intrigue amoureuse, où de jeunes fous dupent un vieillard insensé !
Les Hébreux et l’inquisition, à des époques bien différentes, en offrent les preuves les plus convaincantes. […] De pareilles expressions, qui au moment où on les entend prononcer pour la première fois, produisent une forte sensation lorsqu’on y réfléchit profondément, m’en rappellent encore une autre qui n’a jamais été consignée, que je sache, dans aucun écrit ; cette expression ou ce jeu de mots si on veut, offre également d’un seul coup de pinceau le tableau effrayant des malheurs de la campagne de Napoléon à Moscou.
Saint Cyprien en parlant des pères et des mères qui faisaient manger à leurs enfants des viandes offertes aux Idoles, fait dire aux enfants ces paroles étonnantes : Nos propres pères ont été nos parricides ; Et saint Augustin expliquant ce Passage, dit qu’encore que les enfants n’ayant point de part à cette action criminelle par leur volonté, ne mourussent pas réellement dans l’âme, néanmoins leurs pères ne laissaient pas d’être leurs homicides, parce que en tant qu’il dépendait d’eux, ils faisaient mourir spirituellement leurs âmes. […] Car enfin les viandes offertes aux Idoles sont des créatures de Dieu ; mais ces chansons ne sont que des productions du diable qui les compose par ses ministres.
Ne sont-ce pas là autant de sources où l’Acteur puise les différentes qualités de son action ; d’où ses mouvemens coulent dans un dégré de chaleur, d’énergie ou de modération, toujours proportionné aux modéles que le Poëme lui offre, & combiné avec le caractère écrit des personnages ?
« C’est donc à Nôtre Seigneur, s’écrie ce digne Ecrivain, c’est à Jesus-Christ que nous offrons les jeux du cirque, & les representations des Comediens ?
Le livre de l’Evangile est l’asile le plus assuré des peuples et des rois ; en le méditant, chacun y rencontrera le doigt d’un Homme Dieu, qui a su établir des droits et prescrire des devoirs ; comme homme il a senti combien l’indulgence et la miséricorde étaient nécessaires aux autres hommes ; comme Dieu il a offert, par les principes qu’il a tracés, les moyens de trouver le bonheur ici-bas, et de s’ouvrir la voie à une vie plus longue et plus glorieuse.
L’Espagne, qui d’abord offrit de la faire légitimer, pour obtenir son mariage, publia un édit solemnet qui la déclara bâtarde & hérétique, & défend de lui donner d’autre qualification ; puérilité inutile, & peu digne de Philippe II. […] Elle éloigne sa sœur, & la relegue dans une campagne, à trois journées de Londres, leur défend, sous les plus grandes peines, de se voir, de s’écrire, d’avoir aucun commerce ; leur donne des espions de toute espece : mais toujours fidelle à sa passion, Devonshire préfere héroïquement sa chere Elizabeth à toutes les graces de la Cour, au mariage même de la Reine, qui lui offre sa main & son trône. […] On offrit successivement les deux freres, le Duc d’Anjou, qui fut depuis Henri III, & le Duc d’Alençon, qui mourut jeune. […] Il est déclaré Souverain ; & aussi-tôt on lui offre son trône & son cœur.
Les moyens s’offrent en foule, mauvais livres, tableaux, sociétés, courtisannes, femmes coquettes, libertins, artistes habiles, un luxe sans borne, en habits, équipages, bâtimens, folles dépenses : tout cela est presque inconnu dans les campagnes, où regnent l’innocence, la frugalité, le travail, que ne vont pas infecter cette troupe d’acteurs & d’actrices qui font pleuvoir le poison, & par des charmes pernicieux dont ils se parent, blessent mortellement le cœur de ceux à qui ils le font avaler. […] Le parlement de Paris à sa rentrée fut plus réservé ; il n’y eut point de comédie en son honneur, les spectacles alloient à l’ordinaire, on n’y fit aucune mention du lit de justice, les trois théatres parurent ignorer cet évenement : la cour des pairs ne voulut point de cet hommage, en effet, très-peu digne d’elle, il n’y eut point de lauriers offerts de la main des graces à ceux qui y parurent. […] Il est vrai qu’en France la vertu a un secours & une école qui la rendent invariable, & que les sables brûlans de l’Afrique ne lui offrent pas : ce sont les spectacles. […] Je demande à M. de Saint-Lambert s’il y a de la pudeur, de la probité, de l’honneur, non-seulement d’un homme de condition comme lui, mais d’un honnête homme, de comparer les évêques, les curés, les moines à des prêtres idolâtres, qui chaque année égorgeoient des milliers de victimes humaines, dont ils arrachoient le cœur pour l’offrir à leur Dieu.
Le Misantrope fait une sortie contre les mœurs du siécle ; Trissotin veut s’unir à lui, & offre de faire des satyres. […] Le Maréchal de Villars & le Maréchal de Saxe ont été aussi couronnés à la comédie ; mais après de véritables victoires : la couronne après des defaites, eût été une insulte ; ils l’ont été non par un acteur, mais de la main des graces, la premiere actrice, la reine des cœurs, qui monta à leur loge pour la leur offrir, ils étoient trop galans pour réfuser une couronne de la main des graces ; mais ils rendirent la couronne le lendemain, par un présent considérable, qu’ils envoyerent à l’actrice. […] On n’y voit jamais de femmes, les mœurs sont trop décentes, pour offrir au public, & étaler avec toutes leurs graces, des objets de débauche, qui la facilitent, y invitent, la répandent, & n’emploient que des jeunes garçons de douze à quinze ans, pour qui c’est un exercice de mémoire & de déclamation ; à cet âge on ne peut encore servir la patrie.
Amis, sous le nom de Marie, A Melpomene offrons nos vœux ; Que Dumesnil & Dangeville Partagent ici notre encens. […] Amis, sous le nom de Louis à Arlequin offrons nos vœux. […] La danse est un peu pantomime, elle peint bien des choses, & quoique les actions humaines ne suivent pas une mesure musicale, & n’offrent point de cadence réglée, il n’est pas impossible de réunir les pantomimes à la danse.
Tertullien se moquait de ceux qui contraignaient les Chrétiens à adorer les Idoles, et à leur offrir de l’encens par force, et à contrecœur. « Pensez-vous disait-il, que vos Dieux se plaisent d’être ainsi servis, il ne veulent point des sacrifices offerts à regret. […] Le premier, Que vous n’alliez jamais en ces récréations, sans avoir élevé votre cœur à Dieu, et sans renouveler votre intention, qui ne doit être autre, que de lui plaire, et de lui obéir en cette action, aussi bien qu’aux autres ; puisque, comme j'ai dit en l’article précédent, il a été si bon, que de vous obliger à prendre quelque divertissement et récréation ; comme il a été si bon que d’ordonner en la loi de Moïse quelque repos, et rafraîchissement pour les bêtes, ayant commandé, « qu’on baille du repos au bœuf, et à l’âne, un jour la semaine » :54 allez-y aussi pour obéir à ceux qui ont pouvoir de vous commander, et pour conserver la charité, laquelle est entretenue en ces conversations, ou récréations ; offrez à Dieu cette action à votre ordinaire, vous mettant en sa sainte présence, demandant sa bénédiction, et l’unissant avec la semblable que Jésus-Christ faisait étant avec ses Apôtes.
Une mère ambitieuse, qui pour se venger du mépris que son fils fait des dignités qu’on lui offre, va elle-même le livrer à la mort : tout cela ne peut-il pas paraître sur le Théâtre Français ; et plaire même aux gens les plus délicats ? […] Cela est permis aux Poètes, et quand même on ne voudrait pas se donner cette licence, n’y a-t-il pas une infinité d’Histoires Chrétiennes qui n’offrent que de beaux noms ? […] Vous verriez un Capitaine Chrétien assez généreux pour refuser l’Empire qu’on lui avait offert.
Tous les chefs-d’œuvre du Théatre ne nous offrent que des copies. […] Il n’est point de Ville, ni même de quartier qui n’en offre plusieurs exemples. […] Si le théatre du monde, dans la sphere duquel je me trouve, ne m’offre point assez de ces objets, j’ai recours à l’Histoire. […] Si l’on en ôtoit tout ce qu’elle offre de vicieux, il n’y auroit plus de Spectateurs77 ». […] Elles désapprouvent sans doute tout ce que le Spectacle offre de licencieux.
La scéne lirique vient d’offrir à vos yeux les ressources de l’architecture, vous avez rendu justice au travail de l’artiste célébre (Moreau) qui a été assez heureux pour vous plaire. […] Mais les amans sont trop occupés de leur amour pour ressentir les infirmités humaines, & pour en parlet ; les amateurs du théâtre sont plus terrestres ; il leur faut des garderobes ; on prend la sage précaution de leur en offrir.
Sans doute à l’innocence ils offrent un azile ; Mais le temps changera cet état précieux, & levera le voile étendu sur vos yeux. […] Le monde qu’aujourd’hui vous trouvez odieux, Sous un jour différent va s’offrir à vos yeux.
Je prends pour exemple le justement célèbre Tartufe, par Molière, qui est réputé offrir la plus parfaite leçon de l’espèce ; parce que si je parviens à convaincre celui-là, il sera facile ensuite de juger ses coopérateurs.
Mais elle en offre encore de plus considérables.
Térence et Molière ont eu le même objet, ils ont offert des spectacles de même espèce à des peuples différents par les lois, les mœurs, le gouvernement et la Religion.
Une fois délivrés du joug honteux des jésuites, les ministres d’état, libres alors de faire le bien, et en suivant chacun sa propre impulsion, se distingueront par une noble émulation, pour profiter des avis et des réflexions que tous les partis également comprimés, sans qu’aucun ait la préférence, s’empresseront à l’envi de leur offrir.
Tel autrefois Alexandre faisoit faire ses portraits & ses statues par les plus habiles ouvriers de son tems, & aussi Appelles & Praxitelles ne travailloient que pour les Dieux & les Héros ; on auroit même du, comme on l’offrit à Alexandre, prendre une montagne aux environs de Paris, en faire la statue de Voltaire, lui mettre dans une main le théatre de la comédie Françoise, avec ces jolies actrices que son cœur a célébrées, de l’autre le Parnasse avec les muses, l’Hypocrene & le Permesse, & sur sa tête, non une couronne, cela est trop commun, mais une forêt de lauriers. […] Petrarque est entré dans Rome sur un char de triomphe, aux acclamations du peuple Romain, comme les Scipions, les Paul Emile, le grand Pompée, il a reçu au Capitole la couronne poëtique ; il n’a tenu qu’à lui de la recevoir à Paris, où elle lui fut offerte en même tems.
Le Roi d’Angleterre, Charles II,, chassé de son Royaume, demanda la seconde, qui lui fut réfusée ; rétabli sur le trône on la lui offrit, il n’en voulut pas. […] Ce n’est pas un péché isolé, un péché momentané, c’est un feu qui s’entretient, & brûle sans cesse, qui apporte partout la désolation, sans respecter ni la dignité de l’état, ni la sainteté de l’Eglise, ni la majesté des mystères, ni les priviléges de la vertu, ni la foiblesse de l’âge, ni la misere de la condition, ni l’éclat de la naissance ou des richesses, comme un feu qui consume sans distinction, tout ce qui s’offre à son activité.
Il composa des comédies qu’il venoit ensuite offrir au public à Paris. […] Mais elle blesse les mœurs, elle encourage les vieux & les jeunes à satisfaire leurs passions, & leur en offre un moyen ; n’a-t-elle pas droit à la préférence ?
Le Baron de Kurt, homme inconnu, chef de l’entreprise, dont la comédie fait toute l’illustration, & qui a vendu sa noblesse à l’infamie du théatre, a eu le courage d’offrir 20000 ducats à la maison de Radzivil, pour le loyer du palais dont il s’est emparé, & où il a établi la confédération contre les bonnes mœurs, & il a choisi pour faire l’ouverture de son spectacle la fête de S. […] Le palatin de Gnesne proposa par son ordre à l’illustre Délégation, que, pour perpétuer un si belle institution, si utile à l’Education nationale, il falloit porter une constitution qui, à chaque élection de Roi, seroit inséree dans les Pacta conventa, pour obliger tous les entrepreneurs de comédie, opera, farce, bal, ballet, redoute, & généralement de tous les spectacles, de louer de l’illustre maison des Sultowki tous les bâtimens nécessaires à leurs jeux, & le prince offrit de bâtir sur son terrein un hôtel exprès pour eux, & très-commode pour le public, dans un quartier appellée le Nouveau Monde : ce qui feroit un nouveau monde en effet.
Corneille & Racine auroient moins surpris, quoiqu’un dramatique ne puisse décement être offert à l’admiration publique par un arbitre aussi respectable. […] Ce Seigneur, faux libéral, qui prend sur ses gens ce qu’il distribue à ses flateurs, au sortir d’un dîné remarquable par les folies de la dissipation & du luxe, rencontre un pauvre sans être touché de ses maux, est indigné qu’on ait eu la hardiesse de l’offrir à ses yeux.
« Je viens sacrifier ; et c’est à ses beautés Que je viens immoler toutes mes volontés. » Ces mots de sacrifier et d’immoler, qui ne sont dûs qu’au Créateur devraient-ils être employés pour des Créatures, qui se regardent après cela comme de petites Divinités, à qui l’on doit offrir l’encens de toutes sortes de louanges. […] Qu’elle veut jouir de quelque nombre de beaux jours que lui offre sa jeunesse, prendre les douces libertés que l’âge lui permet ; voir un peu le monde ; et enfin goûter le plaisir qu’il y a à s’ouir dire des douceurs.
Ce Comédien fait plus que Balaam, il mène ces femmes Madianites, les conseille, les anime, nourrit leurs passions, les offre au parterre. […] Comme si la religion n’avait ni mystères à croire, ni sacrifices à offrir, ni sacrements à recevoir, et s’il dépendait du Roi d’anéantir tous ces articles.
les mendiants, qui se répandent partout, ne se sont pas encore avisés d'aller demander à la porte de l'Hôtel ; ils auraient beau s'offrir à la pitié de ces âmes si tendres, il n'en auraient que des rebuts. […] C'est une espèce de théâtre intérieur qui tantôt comme une prairie émaillée de fleurs, offre des beautés riantes et gracieuses, tantôt présente des tableaux hideux et lugubres, joue tour à tour le comique, le tragique, l'opéra, la foire, les bouffons.
On est accablé d'affaires, de chagrins, de travaux ; l'esprit et le corps ont besoin de délassement, la comédie en offre un ingénieux et agréable. […] : Dans l'opéra de Castor et Pollux le palais de Jupiter offrait trois grandes galeries formées par quatre rangs de colonnes torses ; les colonnes étaient environnées de diamants dans toute la hauteur, les chapitaux en or étaient pareillement ornés de diamants, avec des foudresv en rubis sur les principales faces.
Et il place les comédies parmi les derniers, et les fait aller de pair avec les adultères, les jeux de hasard, et les ivrogneries : « Multi, dit-il, acquiescunt in theatris, in alea, in luxuria popinarum, multi in libidinibus adulteriorum. » « Enfin étant pénétré de douleur de voir que quelques-uns ne laissaient pas d’aller encore à la comédie, il exhorte ainsi son peuple d’offrir à Dieu leurs prières pour eux. « Mes chers frères, qui êtes les citoyens de la Jérusalem Céleste ; je vous prie, ou pour mieux dire, je vous conjure par la paix qui y règne, et par celui qui l’a rachetée et qui la gouverne, d’offrir vos prières au Seigneur pour ces personnes ; afin qu’il leur fasse la grâce de reconnaître la vanité de ces divertissements trompeurs ; et qu’après y avoir pris tant de plaisir, ils rentrent dans eux-mêmes, et qu’ils commencent à se déplaire à eux-mêmes. […] Que reste-t-il à faire, après toutes les instructions que nous avons vu que donnent les Pères de l’Eglise sur le sujet de la Comédie, sinon d’offrir à Dieu nos prières pour ceux qui y ont encore de l’attache, afin qu’il les en retire par sa grace.
J’ai vu à Munich représenter par les Ecoliers des Jésuites un Spectacle moitié Lyrique et moitié Dramatique, la partie Lyrique servait d’Intermède à ce dernier Poème, elle avait pour sujet le triomphe de David sur Goliath, le sujet Dramatique était la Parabole du mauvais Riche ; on peut, comme vous voyez, allier le Théâtre avec l’édification, et si les Saintes Ecritures n’offrent pas un assez grand nombre de sujets Théâtraux ce n’est pas sans doute exciter le scandale que d’en choisir dans l’histoire prophane pour les Tragédies et de puiser dans le commerce du monde des vérités morales pour en orner une Comédie. […] Il s’agissait cependant de prendre un parti, j’étais à charge à mon Pere et quoique sa tendresse ne se lassât point, je saisis la première occasion qui s’offrit de lui prouver le désir que j’avais de ne plus subsister à ses dépens ? […] L’oisiveté serait mille fais plus dangereuse pour vous, le temps où l’on cesse d’être occupé, est précisément celui que le Démon attend pour vous tenter. » Je crois que personne ne trouvera trop de relâchement dans cette doctrine de mon Confesseur, si ce n’est un de ces Enthousiastes qui par la rigueur de leur discipline offraient les âmes faibles, les font désespérer de leur salut, et par l’outrance de leurs maximes en font souvent des incrédules au lieu d’en faire des justes.
c’était toujours attacher le Spectateur ; car pouvait-il se dispenser de fixer sa vue sur l’objet de ses allarmes ou de sa joie, tandis qu’il s’offrait à ses regards ?
Madelaine peinte dans une Eglise, offre à la vérité des charmes, mais ce sont des charmes pénitents ; c’est un cruel correctif pour des yeux lubriques que cette tête de mort qu’on peint toujours à côté d’elle.
C’est dans ce monument que les Dieux de la Terre Viennent en pâlissant déposer leur tonnerre ; Fastueux Mausolée où le superbe orgueil, Du plus sain des Bourbons a creusé le cercueil : Plus loin de ces vallons pour arroser la Plaine, Je vois en serpentant disparaître la Seine ; Mais quels nouveaux objets s’offrent de toutes parts ?
Après avoir exposé ce beau projet, il vient au Bigot de plus près, et avec la plus grande humilité du monde, et tremblant d’être refusé, il lui demande fort respectueusement, « s’il n’acceptera pas l’offre qu’il lui propose ». […] Après plusieurs discours de cette nature tant d’elle que des autres pour montrer la vérité de ce dont ils ont accusé Panulphe, le bonhomme persistant dans son incrédulité, on offre de lui faire voir ce qu’on lui dit. […] Ce qui était vrai, mais c’était pour l’impudence avec laquelle Panulphe avait d’abord soutenu et détourné la chose : « et comme elle a quitté la place, de douleur de le voir en danger de souffrir une telle confusion : qu’au reste il peut bien juger par quel sentiment il avait demandé de le voir en particulier, pour le prier si instamment de refuser l’offre qu’on lui fait de Mariane pour l’épouser ; qu’elle ne s’y serait pas tant intéressée, et qu’il ne lui serait pas si terrible de le voir entre les bras d’une autre, si quelque chose de plus fort que la raison et l’intérêt de la famille ne s’en était mêlé : qu’une femme fait beaucoup en effet dans ses premières déclarations, que de promettre le secret ; qu’elle reconnaît bien que c’est tout que cela, et qu’on ne saurait s’engager plus fortement ». […] Il fait lui dire plusieurs choses d’un ton et d’une force différente par les diverses personnes qui composent la compagnie, pour le faire répondre à toutes selon son but ; même pour le faire davantage parler, il le fait proposer et offrir une espèce de grâce, qui est un délai d’exécution, mais accompagné de circonstances plus choquantes que ne serait un ordre absolu.
Comme l’Auteur, non plus que ses adversaires, n’a pu se décider sur sa propre expérience, il leur offre de s’en rapporter à des témoins, qui ne peuvent leur être suspects, à ces ames timorées & désabusées qui ont renoncé aux vanités & aux pompes mondaines.
Comme l’Auteur, non plus que ses adversaires, n’a pu se décider sur sa propre expérience, il leur offre de s’en rapporter à des témoins, qui ne peuvent leur être suspects, à ces ames timorées & désabusées qui ont renoncé aux vanités & aux pompes mondaines.
Ces grands et superbes spectacles, donnés sous le ciel, à la face de toute une nation, n’offraient de toutes parts que des combats et des victoires, des prix et des objets capables d’inspirer aux Grecs une ardente émulation, et d’échauffer leurs cœurs de sentiments d’honneur et de gloire.
Pour guérir sa mélancolie, un des plénipotentiaires lui offrit de lui apprendre l’allemand, & les juifs d’Amsterdam, dont elle visita la Synagogue, de lui enseigner l’hébreu. […] La célébre Abbaye de Maubuisson, aux portes de Paris, offrit une autre scène. […] Le Roi même lui offrit, la pressa même de disposer de leur dépouille, elle refusa tout.
Ce Supplément offre sept Coëffures nouvelles. […] On y reçoit des lettres, on y lit des Romans, on y donne de rendez-vous ; les adorateurs qui l’assiegent, auxquels on étale negligemment les charmes, y offrent leurs cœurs, & les brûlent à ces charmantes flammes ; on y reçoit des faveurs, on y prend des libertés, auxquelles l’état où l’on se montre invite, & qu’il facilite, en faisant semblant de refuser ; on loue, on admire, on éleve jusqu’aux cieux la beauté, les graces, les talens, les succès Dramatiques de la nouvelle Thalie, on avale à longs traits, on est ennyvré de la fumée de tant d’encens ; c’est un Ministre qui donne audience, c’est un Roi sur son Trône, qui reçoit des hommages, c’est une Déesse élevée sur l’Autel, à qui l’on rend un culte religieux, à quoi pense donc l’indiscret Daillion, d’abréger des momens délicieux, qu’on ne sauroit faire trop durer.
Les marchands s’en approvisionnent, & ne manquent pas d’en faire l’étalage aux acheteuses, & de suivre leur goût ; ils font une étude particuliere de l’assortiment des couleurs ; on les y dirige dans leur apprentissage, & le premier coup d’œil tombe sur le teint de la Dame, pour juger ce qui convient à la blonde, à la brune, à la pale, leur offrir ce qui sied le mieux, & leur donner des sages conseils. […] Malheureux à la guerre que lui fit Vitellius son concurrent, à qui il offrit lâchement de partager avec lui l’Empire ; il perdit la bataille, après laquelle, par désespoir, il s’enfonça le poignard dans le sein ; il n’avoit pas même, dans son usurpation perfide, ce degré d’élévation qu’on appelle ambition noble ; c’étoit un brigand qui n’en vouloit qu’au trésor public, pour faire de la dépense, & satisfaite ses créanciers qui le poursuivoient.
Cette idée est une belle chimère que les femmes ont intérêt d’accréditer pour couvrir leur passion d’un voile, & faire croiré qu’aussi respectables que belles, elles sont de ces Venus admirables, qui renfermées dans cette métaphisique de sentimens, joignent aux grâces & à la beauté dont elles se croyent toujours richement pourvues, une vertu sublime, inaccessible aux tentations de la volupté grossière, que quoique tout passe par le corps avant d’arriver à l’esprit, leur esprit & leur cœur ne s’y arrêtent jamais ; que quoique leur toilette ne produise & ne puisse produire que des tentations charnelles, ce n’est pourtant que pour l’esprit qu’elles offrent des nudités, & mettent du rouge ; que ce n’est qu’à l’esprit qu’on adresse la tendresse du chant, le feu des regards, les attitudes, la danse, le langage du geste. […] Cependant rien n’est plus commun en France & sur-tout au théatre & envers les personnages qu’on y joue, & envers les Actrices elles-mêmes ; on adore les femmes, elles sont adorées, on se met à genoux devant une Actrice, c’est une Divinité, on lui offre des victimes, on brûle l’encens ; le jargon de la galanterie n’est que le langage de la Religion appliqué à la créature, on ne peut excuser ni la prophanation si ce langage est sincère, ni l’indécence s’il ne l’est pas ; mais d’où vient cet abus sacrilège si généralement répandu de la frivolité du François ?
Le maître de la maison offre aux convives toute sorte de parfums. […] C’est un festin délicieux, un festin de noces du Seigneur, où les alimens, les parfums, les cantiques offrent tous les plaisirs.
L’Orateur débute d’une manière intéressante, tandis que les papiers publics annoncent la fête de la Rose avec les plus grands éloges, que les peintures en offrent la pompe à nos regards, que le théatre retentit d’applaudissemens (ces applaudissemens du théatre sont peu flatteurs pour la vertu), qui pourroit croire que le Seigneur de Salenci voulût en détruire l’hereux effet ? […] Jamais l’antiquité n’offrit rien de plus respectable ni de plus imposant.
Voilà un commerce établi : la province enverra à Paris des débutantes se former à la grande école ; Paris enverra des maîtresses aux provinces, donner le goût, offrir des modèles, dégourdir la timide pudeur, & sur-tout amasser des louis ; car le triomphe d’une Actrice est très-lucratif, & elle n’y est rien moins qu’indifférente. […] Un jeune Abbé, riche & de condition, ayant vu jouer la Gaussin, alla se prosterner à ses pieds aux foyers, comme pour l’adorer, arrache son collet, lui offre son cœur & sa main, tombe en foiblesse ; il fallut l’emporter chez lui.
encore… c’est un clerc de procureur qui offre de l’argent à la servante de la maison pour… il n’acheve pas. […] Voulez vous que celle dont vous desirez de faire une bonne épouse et une bonne mere entende, seulement une fois, ces femmes, la lie de leur sexe, commenter à leur manière ces pièces dissolues, s’entretenir des ressources qu’elles ont été chercher au Mont-de-Piété, des dupes qui sont tombés ou qui tomberont dans leurs lacs, s’offrir au premier venu, conclure sans façon leur marché ?
une ravaudeuse qui n’avait point de pain avant que le théâtre eût étalé et offert ses grâces au public. […] Les vignettes, les culs de lampe qu’on voit sans nombre à l’Opéra, au théâtre Italien, tragédies, comédies, ballets, etc., offrent toujours quelques figures immodestes, et malheureusement les copies ne rendent que trop fidèlement les originaux, et ne multiplient que trop les scandales des habitants de Cythère.
Les lettres ou billets offrent une maniere quelquefois heureuse, mais souvent incommode, de dénouer ou de nouer une intrigue.