Mais le parlement voyant d’un côté tout ce qu’on avait à redouter du goût excessif de la nation pour le théâtre, et voyant d’un autre que ces représentations de collège habituaient les jeunes gens à avoir moins d’horreur pour celles qui avaient lieu à la comédie, les supprima.
Les Payens ont donné des queues à plusieurs de leurs Divininités, aux Tritons, aux Syrenes, aux Faunes, aux Satires, aux Harpies, aux Centaures ; & Telliamed, dans son roman Jour 6, assure que non seulement quelques particuliers en ont par hasard, mais des nations entieres aux Moluques, en Affrique, en ont naturellement, comme les animaux, ce qui forme selon lui une espece particuliere. […] Toutes les estampes de la comédie Françoise, de l’Opéra, du théatre Italien, qu’on voit à la tête des piéces, donnent des queues traînantes à tous les Grands ; aux Princesses, souvent contre le costume ; car toutes les nations n’en portoient pas : les Juifs par exemple. […] Le mot d’Arlequin est nouveau, il est venu de la comédie Italienne ; mais ses fonctions & le ridicule de son habit sont très-anciens, & en usage dans toutes les nations, comme le montre Riccoboni, Hist. du Th. […] La queue est un grand objet de traité de paix entre les nations belligérantes Hausser, amener, baisser le pavillon devant le pavillon fierement levé d’une Puissance supérieure, c’est une partie de l’étiquette maritime, qui quelquefois occasionne des guerres, & l’un des plus grands signes de victoire, c’est de faire traîner sur l’eau les queues du pavillon du vaisseau pris ; comme dans les armées de gagner les drapeaux de l’ennemi, & de tapisser les Eglises de queues militaires.
A quinze, les Filles pourront monter sur le Théâtre de la Nation, & les jeunes-hommes à dix-huit ; & les unes & les autres ne pourront le quitter que de l’ordre du Prince, ou des personnes préposées par lui, dans le cas où les Théâtres n’appartiendraient pas à la Ville ; ou de celui des Magistrats-municipaux, si les Villes font bâtir les Théâtres à leurs dépens, & se chargent de la Direction. […] Des Esclaves représenteront des Héros ; les précautions infamantes & les punitions choqueront la délicatesse de la Nation &c. il ne convient donc pas à nos mœurs, & ne serait admissible qu’en Pologne, chez les Russes, en Turquie, & parmi toutes ces Nations barbares & demi-civilisées, qui aiment à faire rentrer dans le néant, d’un geste ou d’un regard, les objets de l’admiration publique… Mais, pourra-t-on dire, en prenant ces Enfans-trouvés, d’où vient ne pas les traiter comme nos Acteurs d’aujourd’hui ? […] Vous avez raison, belle Honorine, & vous jugez la Nation d’après la bonté de votre cœur.
C’était une vraie farce, et si la nation des Comédiens n’eût craint la vengeance que venait d’éprouver à Loudun Urbain Grandier, pour avoir fait une satire contre l’Evêque de Luçonj, je ne doute pas qu’on n’eût composé quelque comédie sur le Cardinal rival du Cid. […] Le Cid le combattait de front, et entretenait dans la nation, qui le goûtait, cette fureur barbare qu’on s’efforçait de réprimer. […] Richelieu crut que le moyen de calmer les esprits, de se rendre maître, et de prévenir de pareils mouvements, c’était de faire une révolution dans les mœurs de la nation, en l’amollissant par le plaisir, et la dissipant par la frivolité. […] la nation est elle connaissable ?
Ce goût frivole a si bien pris dans cette nation livrée au plaisir, qu’il s’y est soutenu à travers les miseres & la barbarie des siécles d’ignorance. […] D’une autre troupe de plusieurs nations, un Casatinski, Polonois ; un Trosmardot, Moscovite ; un Moustapha, Turc ; un Broutebrok, Anglois ; un Watimemberg, Allemand, &c. […] Pour l’opera venu d’Italie en France avec la bénédiction du dévot Cardinal Mazarin, qui ne sçait que le spectacle des Dieux, & des démons, des magiciens & des prodiges, est une affaire de la derniere importance, chez les deux Nations ? […] Il savoit une infinité d’anecdotes de toute espece, surtout litteraires ; il en a fait une compilation immense, où l’on trouve du goût, & du choix, il en montre aussi dans la Jiornati di litterati ; il est utile pour connoître les Livres de sa Nation, dont la plupart sont inconnus en France, il est parlé au long de ces hommes célébres dans le Dict. de l’Abbé l’Avocat, que le Dict. […] C’est à cette poësie si chantante que la musique Italienne est rédevable de sa beauté & de sa prééminance sur celle des autres Nations, s’il en faut croire Rousseau & Barreti, &c.
Le théatre fut l’époque de tous ses malheurs, sa légéreté, sa vie libertine, ses folles dépenses, son inapplication aux affaires, sa conduite indiscrette qui en furent les fruits, aliénèrent une nation peu galante, à qui les folies dramatiques étoient inconnues, & qui n’a pas à beaucoup près pour les femmes les adorations des complaisans de Paris. […] Les Polonois n’ont jamais élu des Reines, & celle-ci n’avoit ni argent ni crédit pour acheter les suffrages, & encore moins le mérite qu’on exige pour les accorder, pouvoit-on penser que cette nation iroit chercher pour la gouverner une aventurière, une libertine, une fugitive qni n’avoit pas su gouverner ni même conserver un Royaume héréditaire où elle régnoit depuis vingt ans. […] Enfin on se sépara au grand contentement de toute la Suède, elle mit à sa place son successeur présomptif aux acclamations de toute la nation, celui-ci fit semblant de refuser, recula de quelques pas, protesta qu’il seroit inconsolable de l’éloignement de sa bienfaictrice, qu’elle gouvernoit toujours encore plus que lui ; en un mot fit toutes les grimaces de la modestie, accepta pourtant malgré lui ce qui lui tardoit de tenir ; elle partit. […] Elle fut reçue en France avec les plus grandes démonstrations, elle étoit femme & Reine, c’est le goût, l’usage, le style françois ; on s’épuise en apparences, plus pour soi-même que pour celui qu’on paroît honorer ; on veut étaler son esprit dans les éloges, son bon goût dans les repas, sa magnificence dans les Fêtes, sa fécondité dans les décorations : Princes & Princesses de toutes les nations y ont fait faire des profusions excessives, on a trouvé dans ces derniers siècles l’expédient de l’incognito sous un nom supposé, ce qui débarrasse de la géne du céremonial & des excès de la dépense. […] Cette barbarie & la passion qui en furent le principe, ternirent sa philosophie , dit Voltaire, toutes ces belles qualités fussent-elles aussi réelles qu’elle sont fausses ou superficielles, sont dégradées par cette horreur ; elle eût été punie en Angleterre & par-tout ailleurs, la France ferma les yeux sur cet attentat contre l’autorité du Roi, le droit des nations & de l’humanité .
Un des éloges le mieux fondé de notre siécle, c’est que les Nations de l’Europe sont gouvernées par des Souverains qui s’empressent d’accueillir les talents, & de les combler de bienfaits. […] Nos descendans seront forcés d’avouer que la Nation s’opposoit elle-même à ses plaisirs, méconnoissoit ses droits, & ignoroit que l’économie, & une sage distribution, donnent seules à la gloire & aux récompenses, l’éclat qui les fait briguer avec entousiasme.
Je dirai au sujet de la coutume la plus usitée par ces diverses Nations, qu’un homme d’esprit m’a soutenu qu’il était plus naturel & selon les règles de réduire les Drames en général au nombre fixe de trois Actes. […] Une Nation peut aimer de jolis riens ; mais elle veut que ces riens ne durent qu’un moment : lorsqu’on l’oblige à considérer long-tems des choses frivoles, elle en vient enfin à les trouver maussades.
L’on a tant couru au Théâtre Italien qui s’enrichissait de jour en jour, des pertes que notre nation faisait en l’honnêteté des mœurs : Et l’on voulait que la raison de cet empressement, fût le plaisir d’y voir deux Comédies pour une, et deux sortes d’Acteurs et d’Actrices pour une seule action ; les véritables dans les loges, et les imaginaires sur le Théâtre ; la Comédie en son réel, et la Comédie en sa représentation. […] La complaisance respectueuse que les hommes ont pour le Sexe, non seulement par un instinct naturel, mais encore par un usage particulier à notre nation, me répondrait du succès, au moins à l’égard de toute l’honnêteté extérieure : Et quand elle serait une fois rétablie, le cœur se rappellerait insensiblement à l’amour, et aux lois exactes de la pudeur.
C’était peut-être une des raisons du silence des Apôtres, qui accoutumés à la simplicité de leurs pères et de leur pays, n’étaient point sollicités à reprendre en termes exprès dans leurs écrits, des pratiques qu’ils ne connaissaient pas dans leur nation : il leur suffisait d’établir les principes qui en donnaient du dégoût : les chrétiens savaient assez que leur religion était fondée sur la Judaïque, et qu’on ne souffrait point dans l’Eglise les plaisirs qui étaient bannis de la Synagogue : quoi qu’il en soit, c’est un grand exemple pour les chrétiens, que celui qu’on voit dans les Juifs ; et c’est une honte au peuple spirituel, de flatter les sens par des joies que le peuple charnel ne connaissait pas.
Les acteurs sont des Rois souverains, & les actrices des Divinités, qui dans leurs tripots, ou pour parler plus décemment dans leurs temples, ou dans leur cour, donnent des loix aux auteurs, aux spectateurs, aux amateurs, & de proche en proche, à la nation. […] Nos descendans seront forcés d’avouer que la nation s’opposoit elle-même à ses plaisirs, meconnoissoit ses droits, & ignoroit que l’économie & une sage distribution donnent seules à la gloire & aux récompenses, l’éclat qui les fait briguer ; mais sur tout nos descendans gémiront de voir la plaie que fait à la Réligion & aux mœurs, la considération qu’on accorde aux corrupteurs de la vertu, à moins que la corruption devenue héréditaire, ne fasse penser la postérité aussi peu chrétiennement que nous. […] L’esprit républicain devient grandeur d’ame ; la fierté Romaine gasconnade ; le goût du siécle, le caractère des Nations, le style des auteurs donnent à Melpomene & à Thalie des airs, un accent, une phisionomie différente. […] Sur les choses les plus libres, les plus respectables de toutes les nations, les plaisirs du public, les talens, le génie , (grandes idées, grande importance de la comédie.) […] Ce systeme dramatique, s’il étoit reçu, & goûté par la nation, ne serviroit qu’à exciter les passions les plus violentes, dans les deux sexes, & à renouveller les horreurs des Cirques, aussi opposées à l’humanité qu’au Christianisme ; à accabler de douleur & de crainte sous prétexte de plaisir ; à attirer l’homme hors de lui-même, à le jetter dans l’ivresse, le rendre comme insensé, pour l’amuser, & dans la vérité ne lui procurer aucun plaisir, rien ne plaît s’il passe les bornes de la nature.
Dans Jéremie, dans Job, dans vingt endroits de l’Ecriture, il est dit qu’en punition de leurs crimes Dieu livre les impies, les villes, les nations aux opprobres, aux sifflemens du monde : In opprobrium, & in sibilum sémpiternum. […] Qu’est-ce que couronner les mœurs de la nation ? De quelle couronne le grand Moliere a-t-il ceint le front des vertus, des mœurs de la nation ? […] Tous nos poëtes comiques ont eu pour elles le respect, (le foible, le vice de la Nation ;) on le prouve par l’exemple de Moliere, Regnard, Dufreni, Destouches, & de tous en un mot ; ils ont ; sans exception, respecté (flatté, idolâtré) le sexe ; il n’ont mis sur la scéne que des défauts legers, qu’elles-mêmes condamnent, ou s’ils en ont mis de considérables, ils les ont excusés ; témoins l’Ecole des Femmes, George-Dandin ; mais ils ont toujours loué, exagéré, adoré, leur beauté, prêché leur liberté, leur indépendance, dévoué au ridicule les peres, les maris, les tuteurs difficiles, pouvoient ils manquer d’obtenir leurs suffrages ? […] Le même auteur des caractères trouve dans les comédies, le plus fidel portrait des femmes, & il prétend que pour ne pas blesser leur délicatesse, on emprunte les noms des femmes Grecques & Romaines les plus décriées, pour faire passer tout ce qu’on veut : le théatre Italien, dit-il, s’enrichit tous les jours des pertes que la nation fait dans l’honnêteté des mœurs.
On pourroit faire relier les estampes separément, ou les distribuer dans une galerie, & dans son fauteuil ou en se promenant voir la représentation d’une piece à son choix ; toutes les nations sans entendre le François pourroient être à la Comédie Françoise. […] Chacun la croyoit sa compatriote ; un Chinois l’auroit jugée native de Pekin, un Iroquois l’auroit prise pour une Iroquoise ; une Actrice qui étoit de tous les pays voyageoit souvent pour faire part de ses faveurs à toutes les nations. […] Deux choses trés-singulieres qui ne seront pas oubliées dans les fastes du théatre ; c’est la premiere Actrice qui ait observé sur la scene le costume des nations & des états. […] Dans les pieces Turques ou Chinoises la Favard se montra sur la scene habillée en Sultane ou en Chinoise ; mais pour mieux représenter ces nations, elle eut la folie, peut-être unique, de faire faire à Constantinople & à Canton des habits à la mode, & des étoffes du Pays. […] Il le traite comme le plus meprisable & le plus dangereux corrupteur de la nation.
L’Abbé de Besplas, dans son Traité du Bonheur public, conseille au Prince d’empêcher qu’on n’accoutume la nation aux spectacles atroces qui offensent encore plus , dit-il, le caractere national que le bon goût. […] L’Abbé de de Besplas auroit dû ajouter : Le Prince doit empêcher qu’au théatre on n’accoutume la nation aux spectacles galants ; ils sont plus dangereux que les spectacles atroces. […] Les passions théatrales suivent le caractere des nations ; l’amour est romanesque en Espagne, coquet en France, furieux en Angleterre. […] Le besoin d’un tel remede feroit peu d’honneur à la Nation Françoise. […] Le caractere de la nation plus sensible, la rend plus susceptible de passion, l’ancien théatre plus vaste affoiblissoit les objets le nôtre réunit tous les rayons dans un foyer, où l’œil souille le cœur, il saisit sans peine ce dont il est aussi tôt consumé ; notre scene est beaucoup plus dangereuse, elle enchérit infiniment sur la scene grecque & romaine.
Tandis que l’ambition allume par-tout le feu de la guerre, qu’elle forme les Conquérans, établit les Empires sur les ruines de la liberté ; le Chef de la Nation sainte attiré des bords de l’Euphrate aux rives du Jourdain, en parcourt les Déserts montueux, logeant sous des tentes : Dieu lui découvre sa nombreuse postérité dans la sombre succession des tems à venir ; au fond de ce divin miroir, Abraham apperçoit le Libérateur promis, ses enfans passent en Egypte, pour s’y former en corps de Nation ; la plus dure servitude n’empêche pas leur population miraculeuse. […] Admirons encore1 la reconciliation du genre humain, avec Dieu le Pere, par la médiation de son Fils, le triomphe de la vérité sur les nuages de l’erreur & de l’imposture, celui de la mortification sur la volupté, de l’humilité sur la gloire du monde, le mépris de la vie & des Richesses que la Religion nous inspire : nous foulons aux pieds les Dieux des Nations, nous chassons bien loin les Anges des ténébres ; ces victoires ne sont-elles pas bien plus flateuses que celles que l’on remportoit autrefois dans le Cirque ?
Vers le milieu du dernier siècle il s’introduisit à la Cour une mode jusqu’alors inconnue dans toutes les nations. […] Mais peut-on espérer que la nation des Comédiens deviendra vertueuse, et celle des amateurs raisonnable ? […] Il monta la nation sur ce ton-là, ce qui, contre son intention, a fait aux bonnes mœurs une plaie mortelle.
Ces grands et superbes spectacles, donnés sous le ciel, à la face de toute une nation, n’offraient de toutes parts que des combats et des victoires, des prix et des objets capables d’inspirer aux Grecs une ardente émulation, et d’échauffer leurs cœurs de sentiments d’honneur et de gloire. « C’est au milieu de cet imposant appareil, si propre à élever et remuer l’âme, que les acteurs, animés du même zèle, partageaient, selon leurs talents, les honneurs rendus aux vainqueurs des jeux, souvent aux premiers hommes de la nation.
Les idées qu’on attache aux mots d’une langue, étant fondées sur une convention générale entre une ou plusieurs nations, il est visible qu’on ne peut y donner atteinte, sans jetter ces peuples dans une confusion dangéreuse & presque sans reméde.
Nous avons des spectacles, nous avons porté cet art à un dégré, qui nous rend à cet égard supérieurs à toutes les Nations. […] Les loix deviendroient impuissantes sur un peuple sans mœurs : une nation dont la morale seroit parfaite, n’auroit pas besoin de loix : les mœurs peuvent tout sans les loix ; & les loix ne peuvent rien sans elles. […] Pour n’être point accusé de chercher mes avantages, je choisis un exemple, non chez les nations barbares, mais dans le sein de la Grece, chez un Peuple dont le fanatisme des zélateurs de l’antiquité fait son idole. […] Là parmi le tumulte des armes, les embarras d’un décampement, les travaux journaliers d’un siege, les préparatifs d’une bataille, les Comédiens tranquilles & protégés représentoient à l’ombre des lauriers de la Nation. […] Comme la plus juste guerre a la paix pour objet, & qu’on ne prend les armes que pour assurer le bonheur & la tranquillité de la Nation, c’est dans cet état paisible qu’il faut la considérer.
Jean Dryden, l’un des plus fameux Poëtes de cette Nation, se livra totalement à la licence de son Pays. […] … Vous vous vantez d’être les Précepteurs de la Nation. […] Le goût du Théatre fut toujours l’écueil de la vertu des Nations ; & chez la nôtre, jusqu’où n’est-il pas porté ? […] C’est que le Théatre a pris les mœurs de la Nation, comme il contribue à son tour à les amollir & à les énerver. […] Quelle devroit donc être la sévérité des Nations chrétiennes contre les Spectacles !
On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.
Admettre la farce sur nos théâtres ; en faire le spectacle de prédilection, de faveur, de magnificence, c’est afficher le projet ouvert d’avilir, de corrompre, d’abrutir une nation. — Mais ce sont les spectacles qui rapportent le plus. — Ils rapporteront davantage, s’ils sont plus indécents encore.
Les figurantes, danseurs, chanteuses de l’opéra & des deux comédies, font assurément plus de mal au public, qu’elles ne donnent de plaisir ou de lustre à la nation ; Freron, Let. […] Catherine de Médicis & le Cardinal Mazarin ont fait venir des troupes Italiennes à Paris ; personne n’y a fait venir des troupes Espagnoles, cependant les Italiens ne se sont jamais francisés, ils n’ont jamais pris le goût de la nation, ni la nation le leur ; ils ont toujours fait corps à part, & quoiqu’ils parlent François, ce sont deux spectacles toujours différents, qui n’ont pu s’incorporer, ni se fondre l’un dans l’autre. […] Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice.
Toutes les nations ont la même idée des femmes qui se fardent, & la religion ne les épargne point. […] Les Juives n’étoient pas les seules ; les femmes de toutes les nations orientales, Médes, Perses, Indiens, avoient la même passion. […] Cette domesticité établit l’esprit servile dans cette espece de nation plus nombreuse que celle qu’elle sert, & cependant les remplit d’une fierté & d’une ridicule molesse. […] Connoissez, Madame, dit-il à une jeune Angloise, nouvellement venue à Paris, connoissez l’aimable nation qui vous adopte.
Le livre de Dom Quichotte a perdu la monarchie d’Espagne Le ridicule qu’il a répandu sur la valeur, que cette nation possédoit dans un degré si éminent, en a amelli & énervé le courage. […] Tout le monde n’est pas, dit-on, si sévère ; des nations entieres depuis des siecles ne se font aucun scrupule de la liberté que vous condamnez. […] Celle-ci est plus ancienne qu’on ne pense, elle remonte bien plus haut que le Christianisme : le Paganisme l’a introduite, & les nations idolâtres l’ont conservée : est-ce en faire l’apologie ? […] On ne la voit pas chez les nations Chrétiennes ; le commun des femmes s’y habille modestement.
Ces productions du génie leur donnaient d’autant plus de lustre aux yeux du public enchanté, qu’à juste titre on pouvait les regarder comme les annales de la nation, puisque leurs nombreuses tragédies ne présentaient que le récit intéressant des événements fameux qui avaient à jamais rendu célèbres les héros de la République. […] Courez et servez bien le Dieu des nations, Je répands sur vous tous ses bénédictions. […] Quand quelques-unes auraient pour base l’Histoire elle-même, elles n’en seraient pas moins indécentes sur le théâtre d’une grande nation, qui, sans compromettre sa dignité, ne saurait arrêter ses regards sur de pareilles turpitudes. […] C’est vainement que nourris de la lecture des anciens, et guidés par le vrai génie, nos grands maîtres avaient élevé la scène française à ce haut degré de splendeur que n’a pu jamais atteindre encore aucune nation de l’Europe. […] Ainsi le barreau français, rétabli dans son ancienne et véritable splendeur, pourra, comme celui de Rome et d’Athènes, donner un nouvel éclat à celle même de sa nation.
Il est vrai que ce Vers rendu ainsi dans votre Langue, On ne peut vous cacher que la Reine a la fiévre, devient Prosaique, ce qui doit vous faire connoître la grande différence qui est entre une Nation qui a une Langue Poëtique, & une autre qui n’en a point. […] Telles étoient les maximes des Héros de ces Livres si à la mode, & telles étoient les mœurs de la Noblesse dans plus d’une Nation. […] C’est lui au contraire qui a fait ce qu’il a pû, pour réformer en cela le Goût de sa Nation.
« Voilà d’où naît la diversité des spectacles selon le goût des diverses nations. […] Vous vous vantez d’être les précepteurs de la nation. […] » « Qui peut se dire à soi-même qu’il n’a contracté aucune tache en sortant d’un lieu où les deux sexes se rassemblent pour voir et être vus, et pour voir des spectacles consacrés aux dieux des nations, où on décrit leur histoire, où on peint leurs amours, où on représente leurs infamies sous des voiles qui en diminuent l’horreur et qui en augmentent le danger ?
C’est le seul établissement qu’il ait fait pendant sa vie : Le Collège des quatre Nations ne fut projeté que dans son testament, et exécuté qu’après sa mort. […] Mais comme il n’avait plus pour lui la nouveauté, que peu de personnes entendaient cette langue, et qu’on avait déjà donné des opérasl Français, à l’imitation des Italiens, qui avaient tourné le goût de la nation, cette pièce, quoique représentée avec une magnificence prodigieuse, ne réussit pas. […] Je n’impute pas à Mazarin, comme on le soupçonnait de Richelieu, d’avoir voulu changer les mœurs de la nation et l’amollir, pour l’asservir, lui forger des fers dans le théâtre, et la désarmer par les mains de la frivolité.
On ajoute que la nation vouloit par-là faire honneur à ses talens dramatiques, la faisant aller de pair avec les rois, tandis que parmi nous Moliere & la le Couvreur n’ont pas obtenu la sépulture ecclésiastique. […] Ce n’est donc point la nation qui a fait enterrer Odarsied à Westminster ; c’est quelqu’un de ses amans ou quelque riche enthousiaste du théatre, qui a placé sa divinité sur un autel, & la nation n’y a fait aucune attention. […] Cette différence de sexe est conforme au caractere des nations. […] Quelle honte pour la nation d’être si peu galante !
Par ce raisonnement si peu conforme à la morale chrétienne & humaine, il prétend prouver la nécessité des Spectacles, dont la Nation Angloise a, selon lui, un besoin plus pressant que toute autre, parce qu’il faut retirer les Anglois de ces rêveries sombres où les plonge leur tristesse naturelle, causée par la température de leur climat : il faut les arracher à leur humeur ténébreuse & mélancolique, & les distraire de leurs pensées lugubres par la Représentation de nos Passions sur le Théâtre. Le zele de cet Anglois pour la Tragédie, va jusqu’à la regarder comme la source de la gloire d’une Nation dans les armes. […] On n’auroit pas songé à soupçonner un Poëte qu’on surnomme le Tendre, d’avoir rendu sa Nation belliqueuse & triomphante. […] Quand je fais cependant réflexion que la gloire de la Grece à Marathon, à Salamine, à Platée, a précédé celle de son Théâtre, & que les Athéniens étoient occupés des Piéces de Sophocle & d’Euripide, lorsqu’ils se laissérent subjuguer par les Lacédémoniens ennemis des Spectacles, j’ai peine à me persuader que les grands Poëtes Tragiques rendent une Nation invincible. […] Si la Tragédie contribuoit à rendre une Nation guerriere, elle auroit une utilité certaine ; mais il faut avouer qu’une utilité pareille n’occupe point les Poëtes : on pourroit même demander s’ils ont quelquefois une autre vue que celle de nous amuser.
Mais outre qu’il est possible de rencontrer dans plusieurs Pièces du Théâtre de la Nation des endroits nobles & relevés, les termes d’ivrogne, âne, bœuf, pourceaux, &c.
C’est ainsi que la populace de Londres traîne quelquefois dans le quartier de Drury-lane, une figure contrefaite, avec une bourse, un plumet & une cocarde, croyant insulter notre Nation.
Tous les Théatres du royaume ensemble ne font pas la millieme partie de la nation, nous l’avons remarqué ailleurs, & le Théatre de Paris est à peine la centieme partie de la nation dramatique. […] Il expose les abus innombrables de la tyrannie : abus si énormes, qu’il semble qu’à mesure que la verge philosophique frappe sur la barbarie qui dégradoit la nation, la barbarie va se réfugier dans les foyers. […] On se plaint de la frivolité de la nation & de la corruption des mœurs : le Spectacle en est la cause. […] Si quelque chose pouvoit avilir aux yeux de la Nation les Gens de Lettres qui se sont dévoués à la carriere glorieuse du Théatre, ce seroit l’espece de correspondance forcée qui s’est établie entr’eux & les Comédiens. […] Mais si je pouvois rendre à la Nation une idée imparfaite de ces beaux jours de la Comédie si j’essayois de reculer un peu les bornes qu’on vous a peut-être trop légerement imposées, seroit-ce de vous que je devrois éprouver des difficultés décourageantes ?
Orosmane lui marque toute la violence de son amour, lui déclare la résolution où il est de l’épouser, au mépris des Loix de sa Nation, & de ne la point gêner par une garde injurieuse. […] Il n’y a aucune Nation, dont les mœurs permettent une conduite si cavaliere auprès des Souverains : reconnoit-on là le cérémonial des Potentats d’Asie ?
Quoique le François soit notre langue maternelle, il s’en faut beaucoup que toute la Nation l’entende & la parle purement. […] Les uns & les autres font assurément les trois quarts de la Nation, il ne reste donc plus que la quatrieme partie sur laquelle la Poësie de style puisse avoir quelque empire.
Aussi du bout du monde à l’autre, toutes les nations, tous les siècles, leur ont unaniment prodigué l’avilissement & le mépris. […] Sondez leurs cœurs, sondez le cœur de la nation trouverez-vous un comédien sage, vertueux, honnête homme ?
Le Théâtre d’Athénes ne recevoit presque d’autres Personnages, que les anciens Héros de la Grece : le nôtre reçoit dans sa vaste enceinte, les Héros de tous les tems, & de toutes les Nations, Hébreux, Grecs, Romains, Turcs, Persans, &c. […] Ce n’est donc point par les peintures des mœurs, par la délicatesse des sentimens, par les pensées ingénieuses, que la Tragédie produit son plus grand effet : & les Grecs, qui dans tous les Arts destinés au plaisir excellerent sur les autres Nations, pour leur gloire & pour leur malheur, puisque leur Passion pour les amusemens frivoles, fut enfin la cause de leur ruine, eurent la véritable idée de la Tragédie, quand ils y donnerent tout au Pathétique & à la vivacité de l’Action.
Mais les Nations les plus policées sont celles qui doivent éxceller davantage dans la musique ; car la connaissance des Arts, & sur-tout de ceux qui tiennent à la frivolité, n’est venue qu’à mesure que les lumières se sont agrandies, & que le luxe a fait des progrès. […] On me dira que les différens climats fesant varier le génie, l’instinct des Habitans de chaque Contrée ; il est peut-être impossible aux différentes Nations de s’imiter les unes-les-autres. […] Il en est de même de toutes les connaissances & de tous les usages ; ils ont de l’analogie avec la Nation qui les adopte.
Enfin ceux qui veulent travailler pour le Spectacle de la Nation, auront soin de s’instruire des noms qui conviennent à ses différens Drames.
Nous ne lisons point que les Ordonnances de ces deux Rois aient rencontré la moindre résistance dans les peuples des deux nations, et l’on s’y soumit de part et d’autre sans aucun murmure.
Une foule d’Ecrivains tant anciens que modernes donnent des notions certaines de la faiblesse des Poèmes dramatiques dans leur origine chez les différentes nations ; et par l’examen de ces Poèmes, qui, pour la plupart sont encore entre nos mains, nous sommes nous mêmes en état de juger de la lenteur des progrès qu’ont fait les Poètes avant que d’arriver au point de perfection où se trouve les Tragédies de Sophocle et d’Euripide.
C’est une chose plaisante à voir que cet assemblage de nations, réuni dans une salle, relevé par la bonne mine de chacun. […] Elle marque l’excellence de la nation qui vous à choisi pour son Roi. […] Pour maintenir la bonne intelligence avec les Tartares, les Cosaques, les Transilvains, &c. on entretient dans les villes & les villages des frontieres un nombre choisi de femmes de bonne volonté, & une provision de tonneaux de vin de Hongrie, pour régaler les Seigneurs de ces nations qui viennent rendre visite aux Seigneurs Polonois. […] La nation des Juifs est extremement nombreuse, marchande & riche en Pologne.
Bossuet fit un grand ouvrage contre la comédie où il condamne en particulier Molière comme le corrupteur de la nation, qui tâche de jeter du ridicule sur la vertu & la probité sous le nom d’excès & d’hypocrisie, ce qui fait évidemment allusion au Tartuffe & au Misanthrope, M. […] le Prince de Condé en demeure paisible possesseur, il a forcé tous les camps, tracés avec tant d’art ce sont tout autant de triomphes ; il étoit juste que la postérité du grand Condé jouit du théatre de la nation ; il n’est pas moins brillant que ceux de Rocroi, de Senef, de Norlingue, quoique moins périlleux. […] On s’est réuni & on a agi si efficacement que la ville de Paris est revenue au premier projet : l’Hôtel de Condé possédera le théatre de la nation, & verra toute l’Europe venir rendre hommage à la mémoire de Condé, aux jeux de Thalie, aux gràces des Actrices ; & tous les grands Princes ses descendans être à portée de les honorer de leurs faveurs. […] Les loix & les mœurs Romaines furent très-chastes & très-éloignées de favoriser la débauche pendant les beaux jours de la République ; témoin Lucrece & Virginie, dont l’amour de la chasteté occasionna les plus grandes révolutions ; il n’y a point eu de nation plus décente & plus vertueuse jusqu’à ce que forçant toutes les barrières que lui opposoit la vertu, le théatre eut introduit la licence dans Rome où depuis elle ne connut aucune borne. […] La tyrannie d’Henri VIII, l’horreur des persécutions, l’embarras des factions, les guerres civiles, les troubles de religion, ne laissoient pas le temps de cultiver la scène & avoient monté la Cour & la nation Britannique naturellement sombre, sur un ton grave & sérieux, fort apposé à la bouffonnerie & à la licence : le règne de la vierge Elisabeth fut plus favorable à Thalie, il vit paroître le fameux Shakespear qui en fit la gloire dramatique ; c’est le créateur de la tragédie Angloise, comme Corneille de la tragédie Françoise ; les Anglois le mettent de pair avec ce Poëte, quoiqu’il lui soit fort inférieur.
qu’on n’objecte point que ce serait là le moyen dont Dieu voudrait se servir pour anéantir l’Univers : ce moyen ne serait pas celui qu’il a prédit aux nations qu’il emploiera ; les phénomenes les plus terribles doivent préceder son dernier Jugement. […] Il y verrait la Nation reconnaissante témoigner à l’Epouse par des applaudissemens prodigués, combien elle serait contente du mari. […] Le vaillant Maréchal de Saxe put-il être insensible aux témoignages de reconnaissance que toute la Nation lui donna au Théâtre de l’Opera, en secondant par ses applaudissements l’ingénieuse politesse de l’une des Actrices3 Quelle gloire pour un Héros de voir les suffrages de son Maître confirmés par ceux du Public ? […] Qu’ils sachent que l’intérêt de sa gloire ne lui fera jamais haïr une nation estimable par tant d’endroits et que les grandes âmes comme la sienne savent estimer et reconnaître le mérite dans leurs ennemis même. Quelques grenouilles du Parnasse ne se seraient pas permis les croassemens injurieux dont ils ont fait retentir l’air contre ma nation, s’ils avaient su s’occuper d’objets infiniment plus estimables.
On y fait passer en revue toute sa famille, le Roi, la Cour, les Princes, les Ministres, le Roi, la Reine d’Angleterre, Madame de Maintenon, les Maréchaux de Villeroi & de Boufflers, sept à huit Medecins de différentes nations qui se disputent, un Magicien, un Astronome, l’Archevêque de Paris, les PP. la Chaise & Bourdaloue, Jesuites, les Capucins, Cordeliers, Jacobins, Carmes, Minimes, des pauvres mendians, le maître des cérémonies, &c. […] Voici un portrait du Clergé qui a son mérite : Je ne veux désormais dans les Prêtres des Dieux Que des hommes de paix, honorés & soumis, Par les loix soutenus, & par ces mêmes loix sagement contenus, Loin des pompes du monde, enfermés dans un Temple, Donnant aux nations le précepte & l’exemple. […] C’est l’esprit de Marmontel dans son apologie, sur ce beau principe, qu’il faut renforcer les mœurs de la nation, bonnes ou mauvaises, comme la fureur du duel. […] Cette imputation à toute une Nation catholique & éclairée, n’a pas sans doute pris sa source dans la religion & la justice de l’Auteur. […] Il me parut, continue le Voyageur, que les sujets de leurs drames étoient pris de l’histoire de la nation, & qu’on affectoit de mettre sur la scene les Empereurs dont les vertus & les actions méritoient le sceau de l’immortalité.
Il instruisit d’un art qui n’avait guères de règles de son tems, & dont chaque nation vient au bout de trois mille ans chercher dans son Livre la connaissance & les règles certaines.
Alors, bénissant la main auguste et libérale qui, pour illustrer la Nation, veut désormais unir aux palmes de ses guerriers les trophées de ses orateurs, j’ai vu le Barreau français renaître dans toute sa gloire, et ramener les beaux jours de l’éloquence.
L’insolence des Poètes Anglais à l’égard des Prêtres dans toute sorte de créance, 168 A quel dessein les Poètes Anglais en usent ainsi, 169 Quelques exemples de leur insolence, 170 Conduite du Théâtre Anglais contraire en ce point à l’usage de toutes les nations, 191 Preuves tirées d’Homère, là même.
N’est-il pas à craindre que la nation où l’usage des spectacles s’est établi ait le même sort que les Grecs et les Romains, qui ne furent détruits que pour s’être livrés à la mollesse ?
Le théâtre, comme tout le reste, doit sans doute, selon le génie des nations ou des siècles, le goût de la Cour ou de la ville, la diversité des modes, la variété des circonstances, le caractère des Auteurs, prendre des tons différents de modération ou de débauche, de différentes nuances de décence ou d’effronterie ; mais ce n’est que changer d’habit, le fond est toujours le même, c’est toujours une troupe de gens sans religion et sans mœurs, qui ne vit que des passions, des faiblesses, de l’oisiveté du public, qu’il entretient par des représentations le plus souvent licencieuses, toujours passionnées, et par conséquent toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice, le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait tomber la plupart des spectateurs. […] « Panard, selon Fréron, a décelé et exprimé les sentiments de la Nation. » Rien sans doute n’est mieux mérité que ce beau titre ; mais je voudrais, pour l’honneur de la France, qu’on nous laissât ignorer cette burlesque origine. […] Finissons par l’autorité de Théodoric, Roi des Goths, très grand Prince, malgré la barbarie de sa nation et de son siècle, et par celle de Cassiodore son Secrétaire d’Etat, l’un des plus habiles et des plus vertueux Ministres.
M. de Belloi, éclairé par les éssais & par les réfléxions de ce grand homme, a composé de nos jours un Poème qui ne doit peut-être son prodigieux succès qu’à l’heureux choix de son sujet, pris au milieu de la Nation. […] Il est pourtant probable qu’un Auteur Dramatique doit saisir dans ses Pièces le goût de sa Nation.
En vain affecterait-il de la dédaigner dans ses ouvrages ; l’indifférence se tait, et ne fait point tant de bruit ; les injures même dites à une Nation ne sont quelquefois qu’un moyen plus piquant de se rappeler à son souvenir ; Et le fameux Cynique de la Grèce eût bientôt quitté ce tonneau d’où il bravait les préjugés et les Rois, si les Athéniens eussent passé leur chemin sans le regarder et sans l’entendre. […] L’esprit philosophique qui l’a dictée serait de même date parmi nous, et peut-être eût épargné à la nation Française, d’ailleurs si paisible et si douce, les horreurs et les atrocités religieuses auxquelles elle s’est livrée. […] Si donc les peintures qu’on fait de l’amour sur nos Théâtres étaient dangereuses, ce ne pourrait être tout au plus que chez une nation déjà corrompue, à qui les remèdes même serviraient de poison ; aussi suis-je persuadé, malgré l’opinion contraire où vous êtes, que les représentations théâtrales sont plus utiles à un peuple qui a conservé ses mœurs, qu’à celui qui aurait perdu les siennes. […] » m Ainsi c’est à la frivolité de la nation que Racine a sacrifié la perfection de sa pièce. […] Si la plupart des nations ont agi comme nous à leur égard, c’est que partout les hommes ont été les plus forts, et que partout le plus fort est l’oppresseur et le tyran du plus faible.
Pour donner aux dieux, aux héros, aux princes les habits qui leur sont propres, il faut que le Tailleur costumier possede à fond la Mythologie, l’Histoire sacrée & profâne, ancienne & moderne, les mœurs, les usages, les modes de tous les peuples & de tous les siecles, les couleurs de chaque nation d’un pole à l’autre, sur-tout l’Histoire de France, les coutumes, les modes, les toilettes, depuis Pharamond jusqu’à Louis XVI : ce qui n’est pas une petite étude. […] Supposons qu’on rassemble les plus habiles tailleurs de chaque nation, Chinois, Tartares, Persans, Lapons, Hotentots, Espagnols, François, Allemands ; qu’on ressuscite les plus habiles Tailleurs de ces nations depuis le commencement du monde, la science vestiaire de tous ces savans artistes doit être réunie dans le Costumier ; il doit les remplacer tous : c’est l’abréger du monde Tailleur. […] Le Théatre est le rendez-vous de l’univers, le centre du genre humain ; tous les siecles, toutes les nations y jouent leur rôles.
la partie de la nation la plus frivole, dont le suffrage mérite moins d’être recherché. […] Son brillant triomphe, une armée détruite, un Général mis à mort, Béthulie enrichie de ses dépouilles, les applaudissemens, l’admiration, la reconnoissance de toute la nation, que de chaîne pour la retenir dans le monde, & y cueillir les fruits de ses victoires ! […] Tout ce qu’on a mis en œuvre, & dans tous les siecles & dans toutes les nations, passe en revue sur la scène, & se répand rapidement dans le beau monde. […] Leur regne fatal fait plus de changemens, plus de folies, plus d’indécence dans un an, que le caractere de la nation n’en feroit dans un siecle.
Enfin, à quoi comparerons nous les combats de Taureaux en Espagne et tant d’autres Jeux de la même espèce, que toutes les Nations de l’Europe ont variés suivant leur génie et le climat de leur pays.
Pierre (Annales politiques, année 1663.) parlant d’une grande famine pendant laquelle Louis XIV fit un magnifique carrousel : « On trouva à redire à cette grande dépense ; effectivement, quoique les particuliers qui y faisaient de la dépense n’eussent peut-être rien donné aux pauvres qui mouraient de faim, il semble qu’il sied mal de donner des fêtes et de faire faire des dépenses superflues dans un temps de misère publique, que l’on voit dans les rues et les grands chemins des malheureux mourir de faiblesse. » Sur l’année 1664, il dit : « La peinture, la musique, la comédie, prouvent les richesses présentes d’une nation, mais non pas son bonheur. […] Le nouveau ton où l’on se monte, la nouvelle éducation qu’on croit du bel air de donner à la jeunesse, le débordement de danseurs, chanteurs, joueurs d’instruments, Peintres, Poètes, baigneurs, coiffeuses, etc. dont tout est plein, et qu’entraîne la comédie, et qui sont autant d’amis, de compagnons, d’exemples, de confidents, de corrupteurs ; tout cela, j’ose le dire, a changé la face de la nation.
Bien des gens n’approuveront pas les critiques ouvertes ou cachées sous le voile de l’allégorie que j’ai faites du Théâtre qui plaît à la plus grande partie de la Nation. « Que nous importe, s’écrieront-ils, que les Opéras-Bouffons, & les Comédies-mêlées-d’Ariettes, péchent souvent contre les règles, pourvu qu’ils nous amusent ?
Les Poètes des Nations Voisines n’épargnent pas le Spectacle dans leurs Pièces en tout genre, qui sont un peu moins correctes que les nôtres.
Toutes les Nations de l’Europe & tous les siècles concoururent à la rendre parfaite. […] Les Chinois & les Arabes, qui, de toutes les Nations étrangères, ont le plus cultivé les Lettres, n’ont aucuns caractères ou notes. […] Les Nations modernes sont moins susceptibles de se livrer aux mouvemens qu’éxcitait autrefois la musique. […] On dira que je cite une Nation barbare.
On avance, en second lieu, que tous les accidens, tous les abus & les vices dont j’accuse les Trétaux d’être la cause, sont également les suites nécessaires des Spectacles de la Nation. […] Cette déclaration recueillie de la bouche des Protecteurs des Boulevards, est un moyen péremptoire qui tranche toute difficulté, en décidant contre les Trétaux, dont tous les honnêtes-gens demandent la suppression, conformément aux intérêts du Roi & de la Nation. […] Qu’on parcoure les Registres de nos Parlemens, sur-tout les Arrêts imprimés, de la Tournelle de Paris, on y verra que des forfaits inconnus aux premiers Législateurs, que des meurtres horribles qui auraient soulevé des Nations entieres, sont aujourd’hui fréquens dans le cœur du Royaume le mieux policé de la terre. […] Comme la Capitale, ainsi que je l’ai dit, donne le ton aux Provinces, ce serait risquer la perte des mœurs de la Nation entiere, que de laisser subsister plus long-tems ces Jeux si contraires aux sages mesures que le Roi prend pour assurer le bonheur de ses Peuples. […] C’est là que la partie la plus considérable d’une Nation, celle qui, par état, guide nécessairement ou égare la multitude qui marche à sa suite, vient prendre ses principes, recevoir des exemples, contracter des habitudes.
Le mot Opéra fut d’abord en usage chez les Italiens, parmi les nations modernes ; ils le prirent du Latin qui l’employe pour signifier œuvres.
vous souscrivez vous-mêmes au jugement que l’Eglise, d’accord en cela avec toutes les nations les plus sages & les plus policées, a porté contre cette honteuse profession. […] Disons mieux, mes Frères, la patience avec laquelle on écoute de tels discours, & la basse complaisance avec laquelle on y applaudit, sont la preuve la plus complète de la dépravation & de l’avilissement de la nation. […] Que les Grands de la terre répandent leur faveur sur ceux qui les représentent, qu’ils les admettent à leur familiarité, qu’ils leur donnent auprès d’eux un accès qu’ils refusent souvent à la probité & à la vertu ; qu’une nation voisine porte l’enthousiasme jusqu’à mêler les cendres d’un Comédien avec celles de ses Rois ; que des Auteurs insensés osent nous proposer de suivre un tel modèle : ce fanatisme prouve-t-il autre chose que l’excès de dépravation, auquel les Chrétiens de nos jours sont parvenus, & qu’ils augmentent encore en se livrant à ce penchant violent qui les entraîne vers des plaisirs si frivoles & si dangereux ?
La marche partit à la pointe du jour, & dura toute la journée, des troupes innombrables de gens de toute nation & de tout état, des animaux de toute espèce, de jeunes garçons, de jeunes filles, des Faunes, des Satyres, des Nymphes, des Bacchantes, des danseurs, des danseuses, des Musiciens, des joueurs d’instrumens sur des théatres élevés sur des roues, traînés par des chevaux, qui dansoient, chantoient, jouoient continuellement, & faisoient retentir l’air ; des statues de tous les Dieux & de toutes les Déesses, avec leurs autels, leurs Temples mobiles, leurs Prêtres & Prêtresses, leurs victimes & sacrifices traînés par des lions, des tigres, des éléphans ; des forêts ambulantes, des parterres, des champs, des vignes, des tonneaux immenses comme des foudres d’Allemagne, remplis de vin & de lait, qui dans toute la marche en faisoient couler des fontaines ; des cuisines, des tables mouvantes pour donner à manger ; toute sorte de meubles, d’armes, d’ustenciles, tous les habits d’or ou de soie, tous les effets d’or ou d’argent, on eût dit que c’étoit la marche de la Nation entiere ; son Roi à la tête, qui avec sa Cour & sa Famille la terminoit. […] Personne n’ignore que cette nation semble porter par-tout des signes de réprobation dans sa physionomie & dans sa mauvaise odeur.
Il est vrai qu’ils sont un peu moins chastes, & que les maîtresses qu’on y a enlevées, au lieu de ménager la paix entre deux nations, portent la division dans les familles : Ex illo solemnia more theatra nunc quoque formosis insidiosa. […] Ce n’étoit pas le goût d’une nation aussi sérieuse. […] Les prologues des opéras de Quinaut en faveur de Louis XIV sont dans ce goût ; ils ne sont que plus ridicules chez une nation chrétienne & philosophe.
On ne peut s’appesantir sur la théorie sans priver la nation d’un genre de beautés plus utiles.
En vain on rapporteroit la cause de cette invention funeste à la galanterie, goût dominant de la nation.
Il y a plus : la Nation & la Religion doivent à l’envi former l’éloge de cette femme forte, qui prend en main la défense d’un Citoyen fidéle.
De-là vient la diversité des attributs & des figures des mêmes dieux jusques dans la même nation, la représentation théatrale dont les variations arbitraires ont produit ce cahos mythologique, où l’on veut deviner des allusions morales, des secrets d’histoires & de politique qui n’y furent jamais.
Et chez les Français, chez cette Nation polie & éclairée, on daignât à peine accorder un peu de terre au grand homme qui nous corrigea de nos ridicules, & dont le nom vivra autant que la Monarchie.
Hume, dont les écrits font tant d’honneur à la Nation Anglaise, fait à ce sujet des réfléxions très-savantes & très-ingénieuses17.
J’avoue que cette licence effrénée d’un Particulier sans caractère, nourri dans nos Théâtres, qui ose faire publier à Paris un Libelle aussi monstrueux, contre une Nation dont il n’a qu’à se louer, m’a révolté ; et je n’ai pu m’empêcher de faire la critique de son Livre, malgré toute la faveur où sa façon d’écrire et la nouveauté des idées qu’il présente, le mettent aujourd’hui auprès du Public.
Ce n’est pas tout : peu à peu l’exemple des Comédiens de Genève, la régularité de leur conduite, et la considération dont elle les ferait jouir, serviraient de modèle aux Comédiens des autres nations et de leçon à ceux qui les ont traités jusqu’ici avec tant de rigueur et même d’inconséquence.
Lorsqu’il menace de détruire l’Egypte et l’Ethiopie, ses menaces s’étendent à toute sorte de nations rebelles : Is. […] Ils ont presque la même origine que les précédents : aussi les divise-t-on en sacrés et en funèbres ; c’est-à-dire, qu’ils sont dédiés ou aux Dieux des nations, ou aux défunts. […] Quelle satisfaction que de fouler aux pieds les dieux des nations, que de chasser les démons, que d’avoir le don des guérisons miraculeuses, et des révélations célestes ; enfin que de vivre toujours pour Dieu ? […] surtout quel spectacle plus éclatant que celui, où toutes les nations de la terre assemblées verront, et plus tôt qu’on ne pense, paraître le Seigneur au milieu des nues ; alors triomphant, alors plein de gloire, et de majesté, alors enfin reconnu pour le véritable fils de Dieu.
Ils en sont si flâtrés qu’ils ont porté la fanfaronade jusqu’à appeller la Comédie, le spectacle de la Nation. Comme si le Roi & la Nation, à l’exemple des actionnaires des villes de Province, se tussent chargés de donner la comédie au public. […] Quoique l’horreur pour le vice fût moindre avant l’Evangile, quoique dans toutes les nations, dans tous les siécles, & presque chez tous les hommes, la débauche ait eu une infinité de faces différentes, le commerce des deux sexes ne fut jamais permis hors du mariage ; la continence fut toujours une vertu, le libertinage un désordre.
Voilà sur-tout ce qui appartient à l’Heroïde, je voudrois qu’elle s’en emparât : par-là notre Litterature ne souffriroit point de nos préjugés, & la Muse de l’Héroïde deviendroit chere à la Nation. […] Le sieur Dorat s’en est emparé ; ses Heroïdes ont conservé ce precieux trésor, & doive le rendre cher à la Nation. […] Ces deux âges se touchent ; cet Ecrivain immortel, universel, adoré de la nation , c’est-à-dire, d’une poignée de libertins qui sont les antousiastes de leur vieillard de quatre-vingt ans, parce qu’il prêche l’irreligion & le libertinage, qu’a-t-il fait de plus remarquable ?
Alors nous avons vu ce roi sacrifier sa popularité à leurs exigences, appeler toute la nation à l’expiation de ses fautes personnelles, à son repentir, à sa pénitence ; et la forcer à renier, pour ainsi dire, trente ans de gloire et de liberté. […] Ainsi donc, riches, renoncez à vos festins sensuels, à vos réunions corruptrices… Princes : pourquoi ces fêtes brillantes dans lesquelles les femmes disputent entre elles de grâce, d’élégance, de toilettes et peut-être de coquetterie, fêtes qui ne sont autre chose que les pompes du démon auxquelles les chrétiens ont renoncé à leur baptême… C’est en vain que vous allégueriez la raison politique, la raison d’Etat qui vous force à protéger, autant qu’il peut dépendre de vous, tous les arts et toutes les industries qui font fleurir une nation ; c’est en vain que vous prouveriez que ces fêtes ont pour résultat de faire circuler dans toutes les veines du corps social l’argent qui en est le sang, pour le faire parvenir de mains en mains jusqu’à celles du pauvre. […] C’est que, par suite de l’envahissement de cette langue si claire, si précise, et qui a obtenu le monopole de la diplomatie, les ouvrages de nos philosophes sont lus chez presque toutes les nations, et que les peuples y trouvent proclamés nos principes de liberté, d’égalité, et surtout le néant de la prétendue souveraineté du pontife de Rome.
Les Nations modernes, ont encore imité les Anciens dans cette partie du Dramatisme : dès l’année 1662, on vit à Paris, à la Foire St-Germain, la Troupe d’Enfans nommée la Troupe du Dauphin, sous la Direction du sieur Raisin & sa femme : on se rappelle avec plaisir, que le fameux Baron sortit de cette Ecole.
FIN L’infâme troupe en France condamnée, Et malgré France en France ramenée, Entreprenant Salmonée imiter, Dedans Lyon voulut Dieu dépiter, Contrefaisant son magnifique ouvrage: Mais le loyer de ce félon ouvrage, Fut, est, sera honte et destruction De Salmonée et de sa nation.
Mais la conjoncture où ces membres considérables de l’Etat s’entretiennent de la sorte, ajoute un nouveau degré à l’extravagance du Poète ; c’est lorsqu’ils vont se rendre au Conseil, la tête remplie du bien de la nation. […] Mais supposé, reprend Eschyle, que vous eussiez corrompu votre siècle ; et que d’une nation vertueuse et pleine de courage vous en eussiez fait une république de lâches et de voluptueux : que mériteriez-vous en ce cas ? […] « J’ai dérobé tout cela à la vue, et autant que je l’ai pu, à l’imagination de mes Auditeurs ; et après y avoir consumé toute mon industrie, la modestie de notre Théâtre a désavoué ce peu que la nécessité de mon sujet m’a forcé d’en faire connaître, etc. » Ces paroles nous exposent à la fois, et le témoignage du Poète, et la pratique du Théâtre Français et le sentiment de la nation Française. […] Certainement, il saute aux yeux, après tout ce que j’ai mis en jour, que notre Théâtre moderne est d’un scandale au-dessus de toute comparaison : il excède la licence de toutes les nations et de tous les siècles : non, il n’a pas même le misérable prétexte de l’exemple dont les plus affreux crimes tâchent du moins à se couvrir.
Ne dirait-on pas que la nation entière la prie de prendre sa défence de l’air dont il parle, comme s’il s’agissait de sa ruine totale ? […] Oui, cher d’Alembert, cette offense me touche : l’insulte est faite à la Nation entière, heureux si je pouvais laver de tout mon sang cette flétrissure deshonorante. […] Au surplus, je conviens que toute fête où Silène préside, sera du goût de la Nation. […] On trouve depuis des temps immémorials, des traces d’œuvres de Théâtres en diverses nations polies, & qui ne s’étaient pas communiqué ce goût les unes aux autres. […] Le talent le plus sublime ne peut illustrer une profession, si réellement elle est méprisable ; il est mille traits chez cette nation, qui prouvent l’état qu’ils font des Acteurs.
Il ne faudrait pas en permettre l’usage à un peuple civilisé, à plus forte raison à une nation chrétienne. […] « La classe supérieure de la nation a de grands avantages sur tout le reste ; sa richesse et son éducation lui donnent un degré de supériorité qui fait attendre d’elle des qualités et des vertus plus grandes : d’où vient cependant que l’immoralité et l’irréligion font autant de ravages parmi les personnes de cette classe que parmi les classes les plus abruties et les plus grossières ?
Tout ce que la Poésie, la Musique, la Danse, les Machines peuvent fournir de plus brillant, fut épuisé dans ce Spectacle superbe : la description qui en parut, étonna l’Europe, & piqua l’émulation de quelques hommes à talens, qui profitèrent de ces nouvelles lumières, pour donner de nouveaux plaisirs à leur Nation.
Toi, qui vois d’un même œil toutes les Nations, Qui rends par tout justice aux grandes Actions, Et tires de l’Oubli dont la Mort est suivie Ceux de qui les Vertus ont signale la Vie : Marque moi le Climat où je dois m’arrêter.
« Le théâtre prend les mœurs de la nation, et contribue à son tour à les amollir et à les énerver.
» « Ce texte, dit Tertullien, regarde les princes de la nation juive qui consentirent à la mort de Jésus-Christ : or les spectacles le font mourir une seconde fois ; ce sont des conventicules de Satan où la foi se détruit, où la morale de l’Evangile est combattue par des maximes détestables. » Cet oracle n’est pas le seul d’où Tertullien infère la condamnation des spectacles ; il ajoute ceux-ci tirés de l’Evangile et de l’apôtre saint Paul16 : « On ne peut servir deux maîtres, ni supposer aucun rapport entre la lumière et les ténèbres, entre la mort et la vie. » Si vous suivez Jésus-Christ, il faut renoncer au théâtre, la doctrine de l’un ne compatissant pas avec celle de l’autre.
Suivant les règlements de la vie civile, également reçus parmi toutes les nations policées pour ce qui regarde le mariage, il ne suffit pas que deux personnes trouvent, dans leur caractère dans leur naissance et dans leur fortune, la convenance qui peut leur annoncer une société heureuse : ils doivent encore, avant que d’aller plus loin, obtenir le consentement de leurs parents.
les nations de la terre verront, et plutôt qu’on ne pense.
La nation vit pendre les ossemens de celui qu’elle venoit d’enterrer en Roi par l’ordre du fils de celui qu’elle avoit fait mourir comme tiran, & hérétique : opération inutile. […] Voilà pourtant la nation philosophe par excellence, dont on adopte les principes, qu’on prend & qu’on veut donner pour modele : peut-il être de modele plus détestable ? […] Le théatre Espagnol, depuis Philippe II, tout imparfait qu’il étoit (car il n’avoit pas un Voltaire) l’emportoit sur celui des autres Nations ; (car elles n’avoient pas un Voltaire,) il servit de modele à celui d’Angleterre, & à Shakespear son plus fameux auteur, & lorsqu’ensuite la tragedie parut en France avec quelque éclat Corneille, Rohon & même Moliere emprunterent beaucoup de la scene Espagnole ; sans en dire mot : l’histoire, les romans y furent traités avec succès, on peut dire de même de la Théologie ; mais nous ne parlons point de la Religion.
Cette Piéce, adoptée par Moliere, & ensuite par Thomas Corneille, est, comme l’on sçait, tirée de l’Espagnol ; & l’on y reconnoît aisément le goût de la Nation, pour mettre des moralités dans la bouche des Valets. […] M. de Voltaire, qui a si bien suivi les traces du grand Corneille, & qui a fait plus que lui, en enrichissant la Nation d’un Poëme Epique, auroit dû imiter son noble empressement à retrancher dans le Cid, les quatre fameux Vers sur le Duel, dès qu’on lui eût fait entendre qu’ils étoient contre les bonnes mœurs.
quelle honte pour nous, disoit-il, quand on dira de notre nation, qui veut passer pour sage, que nous souffrons que des hommes aient pour toute occupation de se mettre sur un charriot barbouillé de lie, autour d’un tonneau, imitant les ridicules des uns, & insultant aux autres par leurs satyres ! […] Depuis long temps il épuise nos provinces, amollit la nation, & fait oublier les premiers devoirs de la société.
Qu’on ne nous vante donc plus ces souverains, ces conquérants, ces grands dévastateurs, dont l’autorité absolue eut toujours une tendance invincible à dépeupler le monde et à reconduire les nations vers la barbarie ; presque toujours ils furent un organe de malheurs pour leurs sujets et pour eux-mêmes. […] Ce nombre de cadavres comprenait sans doute ceux des deux nations en guerre l’une contre l’autre.
Aurait-il eu le même dessein qu'on attribuait à Richelieu, d'amuser la nation pour l'asservir, et de l'amuser par des frivolités pour lui faire oublier le joug du despotisme ? […] Ne vous vantez-vous pas d'être les précepteurs de la nation ?
Aucune Nation n’a su comme eux le mettre en usage, & lui donner la vivacité qu’il demande, afin que la marche du Drame soit rapide.
J’attends avec impatience la Critique que vous nous promettez d’un ridicule national, vicieux et très-commun : je croirais que ce serait l’Esprit Philosophique, si ce caractère était celui de notre Nation, chez laquelle le vrai Philosophe est fort rare, si l’on entend par ce mot ceux qui enseignent et qui pratiquent les maximes de la bonne morale, et si nous n’avions pas vu naître dans ce siècle l’abus scandaleux de ce titre respectable, et la plus fausse Philosophie.
Mais comme notre nation a toujours aimé le mot pour rire, on ne tarda pas à trouver que les mystères étaient un peu graves ; et les confrères, pour varier le spectacle, s’adjoignirent insensiblement quelques bons fils de famille ou enfants sans souci, comme il y en a dans tous les siècles, qui se chargèrent d’égayer ceux dont les saints tableaux avaient rembruni l’imagination ; de sorte qu’au seizième siècle s’introduisit presque généralement l’usage de représenter les histoires du Vieil et du Nouveau Testament avec la farce au bout, pour recréer les assistants.
quelle douleur pour le theatre de la nation dont les rivaux partageront, peut-être éclipseront la gloire ! […] Ces jeux étoient inconnus en Suede : on ne peut à leur frivolité méconnoître le théatre de Paris, & le goût de la nation qui l’a répandu. […] Les demi-diables font de sa façon, non de la nation entiere. […] Voltaire a peint avec force les chinois, tartares, turcs, arabes, grecs, espagnols, toutes les nations : c’est un peintre cosmopolite.
Il est certain que le bel âge de l’Histoire Romaine, est celui qui précéda le temps où cette Nation eut la foiblesse de se livrer au luxe Asiatique. […] Mais elle est trop analogue au caractere de la Nation, pour qu’on puisse en espérer la réforme. […] Une Nation varie dans son langage, dans le goût de ses plaisirs, comme dans la maniere de s’habiller. […] Mais n’est-ce pas humilier la Nation, que de nous les rappeller encore ? […] Voilà d’où naît la diversité des Spectacles, selon les goûts des diverses Nations.
[NDE] Les nations : les païens (latin : gentes, nationes). […] Le défenseur des jésuites adopte une lecture partiale du texte : le jugement dernier est un spectacle, et donc il peut être représenté sur la scène et peut servir la conversion ou l’admonestation des « nations ».
L'Ecriture parle d'une manière générale qui renferme ces espèces particulières, elle enseigne toutes les nations dans le peuple Juif, et menace tous les peuples dans les Egyptiens. […] Le mépris même de la volupté, fouler aux pieds les Dieux des nations, chasser les démons, opérer des guérisons miraculeuses, être instruit de nos mystères, vivre uni à Dieu ; voilà les délices, les spectacles des Chrétiens, ils sont saints, perpétuels, accordés gratuitement.
Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur.
majore cachinno concutitur. » une nation Comédienne, il veut dire seulement qu'ils étaient naturellement propres à la Comédie, à la Tragédie, et aux autres représentations Théâtrales, et non pas que les femmes aient joué les Comédies et les Tragédies sur le Théâtre.
Les pouvoirs qui ont consenti malgré elles à ces dépenses, croient s’être acquittés envers la nation, par des réclamations impuissantes : mais toujours ils finissent par donner un assentiment, en quelque sorte stupide, à des guerres injustes ou du moins sans un résultat heureux, telles que la guerre d’Espagne ; ainsi qu’à des dilapidations criminelles et ruineuses pour l’Etat.
L’un juste estimateur de toute sorte de poësies, excellent Poëte lui-même, vainqueur de l’impieté Epicurienne de Lucrece, admiré dans toutes les Académies, dont il est membre, plein de richesses Academiques ; Negociateur celebre sur le Theatre de l’Europe : non pas Spectateur oisis, mais digne par la noblesse de son air & de ses manieres, par l’élevation de son genie, par la dexterité de son esprit, par les graces de son éloquence, d’être lui-même un spectacle & un objet d’admiration & d’amour aux Nations, aux Rois, aux Souverains Pontifes. […] Vertus infortunées, crimes heureux, on ne vous lit que trop dans les Fastes de toutes les Nations. […] D’où vient, je vous prie, Messieurs, qu’en France, qu’en Espagne, qu’en Italie, qu’en Allemagne, que chez d’autres Nations polies les Gens de Lettres préposés à l’éducation de la Jeunesse par autorité publique, dressent des Theatres pour exercer les jeunes gens dans le cours de leurs études ? […] L’un avoit fait ses Heros Romains, Arméniens, Parthes ; il nous transportoit chez leurs Nations & dans leurs climats : l’autre au contraire, les transportant tous en France, les naturalisa François, & les forma sur l’urbanité galante de nos mœurs. […] Elle se pique d’avoir bien changé de mode, & de ne paroître aujourd’hui que dans la décence qui convient à la Nation la plus polie, la plus délicate, & là plus finement circonspecte qui fut jamais.
Les femmes de toutes les nations, chacune selon son goût, sont également éprises des graces de leur chaussure. […] Chez presque toutes les nations, sur-tout chez les Juifs, c’est une marque de pénitence & de respect d’aller nu-pieds & nue tête.
Des nations entières usent de liqueurs spiritueuses jusqu’à l’ivresse ; les personnes qui s’adonnent à ses odeurs, empestent leurs appartemens, & donnent à vingt pas à la ronde du mal de tête à ceux qui les approchent. […] Quelques Auteurs ont prétendu que chaque Nation, & même chaque homme avoit son odeur propre comme la physionomie ; elle est sensible chez les Juifs & chez les Sauvages, dans certain tempérament, dans les excès de bouche ou de volupté.
Chez toutes les nations le mélange des hommes & des femmes dans les lieux publics, même dans les Temples, n’est pas souffert. […] On y voit, dit-il, les divers collèges des Prêtres & des Magistrats, les Souverains Pontifes, les Quindécemvirs couronnés de laurier, les Flamines, les Augures interprètes des volontés des Dieux, les Vestales chargées d’entretenir le feu sacré, le Peuple, le Sénat, les Consuls, les très-augustes Empereurs, qui approchent si fort de la Divinité ; & ce qui est incroyable, la mère de cette nation guerriere maîtresse du monde (Vénus), s’applaudit de s’y voir représentée par les livrées infames d’une prostituée : Et quod nefarium est audire, gentis Martiæ genitrix, regnatoris populi procreatrix, lætatur Venus, seperaffectus meretricia vilitatis, impudicâ imitatione laudari.
Le théâtre de chaque siècle, comme celui de chaque nation, porte l'empreinte du caractère régnant. […] Les Traducteurs respectifs ajoutent, il est vrai, ou retranchent quelque chose de l'original, pour s'accommoder au goût de la nation ; mais ils ont peu à faire pour les rapprocher, le goût du vice et la licence à le peindre en a fait tous les préparatifs.
Le langage même étoit fort different ; aucune nation Chrétienne ne parleroit aussi cruement, avec aussi peu de réserve que les Prophetes, le livre des Cantiques. […] Le désordre de la nudité des femmes n’est venu en Europe que des nations barbares qui l’inonderent, la conquirent. […] Le vermillon & la céruse auroient donné trop de prise, pour échapper à la censure dans une nation qui les a toujours condamnés.
La nation théatrale devient nécessairement cruelle, sans douceur, sans charité, sans compassion, insensible aux malheurs du prochain, à la misere des pauvres, querelleuse, difficile dans le commerce, brusque, intraitable dans la famille, dure à ses domestiques. […] Il est des assemblées où chacun prend l’habit de quelque nation. […] Ce mêlange n’est pas si élégant & si noble que celui des nations ; mais il fournit bien des scène divertissantes.
Il ne fit aucun progrès chez des Peuples qui ne s’appliquaient qu’à la guerre, & dont tout le mérite était de copier les Nations qu’ils subjuguaient : ils le laissèrent presque dans le même état qu’ils l’avaient trouvé. […] On y voit de simples mortels & des Hèros ; des Guerriers & des Prêtres ; des Bergères & des Princesses ; des Nations entières & des Rois ; des Démons & des Dieux ; des Magiciens & des Enchanteresses : d’horribles déserts sont remplacés par des campagnes riantes ; des jardins magnifiques sont changés tout-à-coup en des rochers arides, en des gouffres affreux ; une sombre forêt est suivie d’un palais superbe ; la nuit la plus obscure succède au jour le plus vif ; l’enfer paraît dans des lieux où l’on admirait l’Olimpe. […] Sa musique enjouée & bouffonne le récompense avantageusement de ce qui lui manque ; elle le rend certain de l’emporter sur l’Opéra-Sérieux ; tant que le goût de la Nation ne changera pas.
Les Écrits sans nombre pour prouver la nécessité de ce Théâtre honorable à la Nation, utile pour les mœurs, inondoient & la Ville & la Cour.
Etats de blois tenus en 1588 et dans lesquels la nation et le roi Henri III font signifier au clergé de rentrer dans la discipline imposée par les lois ecclésiastiques, pag. 332*.
Enfin celui qui devait mériter à jamais l’estime de la Nation, vint dissiper la profonde nuit dont ce Spectacle était environné.
Ce premier Tragique avait pour ainsi dire raproché les passions des Anciens, des usages de sa Nation ; Racine, plus naturel, mit au jour des Pièces toutes Françaises : guidé par cet instinct national qui avait fait applaudir les Romances, la Cour-d’Amour, les Carrousels, les Tournois en l’honneur des Dames, les Galanteries respectueuses de nos Pères, il donna des Tableaux délicats de la vérité de la passion qu’il crut la plus puissante sur l’âme des Spectateurs pour lesquels il écrivait.
Une preuve d’abord bien sensible, c’est, Messieurs l’expérience de toutes les nations dans tous les siecles & dans tous les pays de l’univers. […] Ce monde, tout cet Univers enflammé, réduit en poudre ; l’étonnement, l’effroi des nations ; un Juge rayonnant de gloire, porté sur les nues, les Anges qui lui sont cortege !
Chaque Nation a sa couleur propre, du moins, quelque nuance qui la distingue, ainsi que la maniere d’arranger les cheveux. […] C’est pour une femme un grand sacrifice, ses cheveux sont un de ses plus chers ornements ; la punition la plus sensible d’une femme adultere, usitée chez plusieurs nations, c’est de la raser ; & la premiere démarche d’une personne qui se consacre à Dieu, dans l’état réligieux, c’est de couper les cheveux : le même objet sert ainsi à punir le crime qu’il avoit engagé à commettre, & à pratiquer la vertu, à qui il faisoit courir bien des risques ; on peut à ces traits distinguer les personnes vertueuses de celles dont la vertu est équivoque, le soin, la parure des cheveux étant l’enseigne du vice & de la vertu.