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82. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Ils composoient à prix d’argent, & vendoient leurs pieces aux Ediles ; Térence vendit sa comédie de l’Eunuque 8000 pieces. […] De-là dans les campagnes les biens fonds sans valeur, & dans les villes les choses de luxe à vil prix ; tandis que les denrées communes & de nécessité sont à un prix fort haut, & relatif à la rareté de l’espèce : de-là les emprunts de toute nature & toujours onéreux. […] Mathon de la Cour, qui a remporté le prix de l’Académie & Inscriptions de belles lettres de Dijon, le 28 Avril 1767.

83. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Je ne connois pas, Mademoiselle, l’état de votre fortune, mais avec autant de célébrité que vous en avez acquise, il n’est pas à présumer qu’une sage retraite vous laissât sans ressource : dans la supposition qu’elle fût suivie de la plus triste indigence, c’est un malheur qui doit moins vous effrayer que votre situation presente ; le Théâtre est un œil qui vous scandalise, vous devez l’arracher1, c’est un pied qui vous porte au péché, vous devez le couper ; car il n’est pas raisonnable de sacrifier la vertu aux richesses, & toutes les douceurs de cette vie sont un très-petit objet, au prix du bonheur de l’autre.

84. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

L’on pourrait ajouter que les sacrements sont, non seulement plus chers les uns que les autres, mais que leur prix augmente aussi en raison des accessoires qui les accompagnent, et de l’autel où on les reçoit.

85. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ce n’est gueres connoître le prix du temps, l’importance des arrangemens, le risque d’une action décisive. […] Dans toute la Gascogne le peuple agit & parle comme lui ; cette espece de bons mots y naît comme les oranges en Provence, les châtaignes en Limousin : la qualité du Prince en fait tout le prix. […] L’enthousiasme pour Henri, qui donne le prix aux plus grandes choses, nuit à sa gloire ; il faut le décomposer pour l’admirer : on le dépare en le couvrant de haillons, on le déprécie en mettant tout au même prix. […] Ce recueil, qui fait tout le prix de la piece, & ne suppose que le mérite de copiste, la met au-dessous des deux autres.

86. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

La médaille d’or, prix dramatique établi depuis peu sur le modèle des prix académiques, ce qui peut-être a donné à l’Académie l’idée de proposer l’éloge de Moliere pour sujet de son prix, fut donnée au sieur Belloi par le Duc de Fronsac, premier Gentilhome de la Chambre en survivance, alors en exercice, en grande pompe de la part du Roi, en plein foyer, au milieu des Poëtes & des Actrices, c’est-à-dire sur le Parnasse & l’Olimpe réunis. […] L’Apotéose d’Homere, les prix de Sophocle sont bien au dessous. […] On les a souvent priés de rendre ces papiers, qui leur sont inutiles, & n’en ont offert que quelques-uns pour un prix exorbitant.

87. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Leurs oreilles sont aussi percées, tout autour, pour y attacher des pierreries en demi-cercle, leurs colliers, leurs bracelets, leurs bagues, leurs jarretieres sont du plus grand prix. […] Pour faire jouir les Cours étrangeres de tant d’heureuses & importantes découvertes, le sieur le Gros se propose d’y aller établir incéssamment des Académies de coëffure, comme il en a établies à Paris ; où l’on prend les degrés de Bachelier, Licencié, Docteur dans son art, où l’on fait des exercices, soutient des theses, distribue des prix. […] S’agit-il du poids ou de la valeur, du prix des sicles, qui étoit une monnoye aussi-bien qu’un poids ?

88. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

C’est en effet un acte bien héroïque de voltiger d’objet en objet, de quitter une femme dont on est dégoûté pour en prendre qui plaît davantage : l’héroïsme à ce prix est bien commun. […] (Sans doute, ceux qui travailleront à l’éloge de Catinat, pour obtenir le prix de l’académïe, supprimeront ce trait peu glorieux à sa mémoire. […] Le jour pris pour la fête, l’auteur envoya à Aurore un habit d’une richesse immense (ce sont les termes de l’historien), & une garniture de diamant d’un grand prix, un écrin en contenant aussi de magnifiques, & une caleche des plus galantes pour elle & plusieurs autres pour les dames de la cour.

89. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Dans ce siècle de la licence, Où le vice heureux & fêté Brave l’honneur & la décence, Et rit avec impunité ; Où, si faussement ingénues, Et nos Phrynés & nos Laïs Étalent aux yeux de Paris Les trésors qu’elles ont acquis, Et les mœurs qu’elles ont perdues ; Où l’art de vendre & d’acheter Se traite avec tant de justesse ; Où l’on sait le prix de Lucrèce Pour peu que l’on sache compter…. […] Qui connoît le prix de la santé que par la maladie, & la maladie que par la douleur qu’elle cause ? […] Encore même ces excès doivent faire éviter les spectacles, car c’est là qu’on apprend à les commettre, qu’on en reçoit le germe, qu’on en prend le goût, qu’on en apprend se langage, qu’on en découvre les moyens, qu’on en trouve les objets à un prix raisonnable, qu’on en concerte l’exécution, qu’on en prélude le plaisir.

90. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Cette fille distinguée par sa vertu, aussi-bien que par ses poësies & plusieurs prix remportés en diverses Académies, avoit en la foiblesse de composer quelques pieces de théatre, de concert, dit-on, avec Fontenelle, dont elle avoit donné deux aux Comédiens. […] Tout combat dans le lieu des passions ; qui en obtiendra le prix, ou plutôt qui n’en sera pas la proie ? […] C’est à dire parce que le plaisir est moins piquant ; car si l’on pouvoit conserver la même vivacité avec l’habitude de la débauche, la prostitution seroit sans prix.

91. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

L’effet théâtral, qu’on acquiert à ce prix, est souvent funeste dans ses suites ! […] Je tire mon calepin, et je me disposais à écrire au crayon, au bas de l’affiche, une réflexion qui n’eût peut-être pas été du goût de tout le monde, quand je fus accosté par un monsieur dont les raisonnements me désarmèrent, et convaincu qu’il faut chez un grand peuple des plaisirs à tous prix ! […] Selon le titre d'une autre édition publiée la même année « chez tous les marchands de nouveautés », il a écrit son opuscule pour répondre à un concours de l'Académie de Lyon : De l'Influence des théâtres et particulièrement des théâtres secondaires sur les moeurs du peuple, prix proposé sur cette question par l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, par M.

92. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Il nous donne tacitement à entendre que la Grandeur seroit vn defaut, si elle estoit où elle ne doit pas estre ; & qu’il ne faut pas que la Comedie pense hausser de prix en s’aggrandissant, puis que la Mediocrité luy est tombée en partage ; Et qu’il y a vne Mediocrité toute d’or, toute pure, & toute brillante, que l’Antiquité a reconnuë, qui est sans doute celle de Terence & de l’Arioste. […] La Simplicité n’est pas riche ny parée ; cela impliqueroit contradiction morale ; Mais elle a d’ailleurs son prix, son merite & son agréement.

93. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Ce chef d’œuvre est digne de Marseille, Ville opulente, & des plus commerçantes, où abordent chaque jour des bâtimens de toutes les nations, qui sont enchantés d’aborder dans ce port de la vertu, & de trouver tous les plaisirs rassemblés ; c’est-à-dire, toutes les marchandises spirituelles, à juste prix, pour faire saintement le commerce. […] Le Roi a changé cet ordre indécent, il a attribué à l’Hôpital le cinquiéme du produit ; mais pour faire retrouver à la comédie ce qu’elle perd par cette charité forcée, on a augmenté le prix des billets, & pour éviter toute discussion, sur la fidélité de la recette, le Roi a évalué ce cinquiéme à 3600 liv. quittes.

94. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

. *** partageait notre joie ; elle augmentait notre félicité, en nous en vantant le prix.

95. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

Vous dites, qu'il répond à l’élection, et qu’il sera représenté par la fable de la Pomme d’or. » Cette Pomme d’or, mes Pères, est propre à faire souvenir ceux qui ont lu les Poètes, de l’Histoire ou de la fable de ces trois Déesses qui se disputant l’une à l’autre le prix de la beauté s’en remirent au jugement de Pâris qui décida en faveur de Vénus.

96. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Sa table sera pauvre et ses meubles de vil prix. » (Concile de Carthage, l’an 398, et concile de Pavie, l’an 850.)

97. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Quintilien parlant des Comédies d’Aristophane, croit la recréation qu’elles procurent d’un trop grand prix, dès qu’on ne sçauroit les entendre qu’aux dépens de l’intégrité des mœurs. […] Là, c’est un Dieu qui commande au néant, une seule de ses paroles suffit pour créer le monde ; ici, c’est l’homme rébelle, chassé du Paradis, déchu de sa gloire primitive, les ténébres de l’ignorance ont inondé son esprit, la corruption s’est glissée dans son cœur ; la plus excellente Créature qui vive sur la terre, est dominée par les êtres inférieurs qui sont chargés de le punir ; on lui promet un Redempteur dont la grace anticipée est accordée à tous les hommes, on assure un prix immortel à la vertu, & l’on ménace les impies d’une peine qui n’aura point de fin.

98. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Il fit mettre une grande comédie en opéra, qui dura trois jours ; spectacle de mauvais goût, qui rendit la fête très-ennuyeuse, & on fit un carrousel fort galant, où on distribua des prix considérables. […] C’est une foire où chaque marchandise a son prix. […] L’actrice eut sa revanche au moyen d’un diamant de grand prix, qu’elle tenoit de l’Electeur.

99. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Il a encore enlevé une actrice, trésor sans prix, qui, par une fidélité héroïque, a suivi le voleur son amant, & partagé le vol. […] Scuderi remporta le prix par un discours qui aujourd’hui n’auroit pas l’accessit. La singularité d’une femme qui compose pour le prix (ce qui n’est plus arrivé), la protection d’un Ministre fondateur, la faveur, les intrigues d’un frere académicien, firent pencher la balance.

100. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Quelle peut être la fin d’un Poète qui dispense la gloire à ce prix ? […] Car si le plaisir doit faire le fondement de la Comédie, il faudra bien à quelque prix que ce soit obtenir cette fin : dès là qu’un expédient, quelque illicite qu’il soit d’ailleurs y pourra contribuer, on ne le rejettera jamais : on étalera les plus scandaleuses expressions : on profanera les choses les plus saintes, on convertira en amusements dramatiques le plus graves objets de la Religion : comme si le mauvais penchant des Spectateurs devait être flatté par-dessus tout, leur folie entretenue, et leur Athéisme favorisé. […] Est-il quelqu’un néanmoins qui souhaitât de rire à ce prix ?

101. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Les pièces qu’on y frappe n’ont pas la même valeur, mais toutes ont leur prix.

102. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Il ietta une espece de billets, que le vent & le hazard firent voler de toutes parts sur le Peuple : & quiconque en put prendre quelqu’un, receut d’un Commissaire étably pour ce sujet, le prix contenu dans les billets qu’on luy representoit.

103. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

, où les Poètes Tragiques, les Comiques et les Musiciens disputaient le prix de la Poésie et de la Musique ; et cette noble dispute d'esprit et d'art se fit aux trois plus grandes fêtes de Bacchus.

104. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Il se forma sur cela certaines Sociétés ou Académies, où l’on jugeait de la réussite ; et celui auquel on adjugeait le prix, demeurait le Chef des autres, sous le titre de Roi ; d’où vient, selon quelques-uns, que ces pièces prirent le nom de Chant Royal.

105. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Ce n’est pas un amour purement brutal et sensible, qui fait les grands désordres dans le monde ; c’est cet autre amour qui tient de l’esprit, qui se repaît de ses idées ; qui ne veut pour prix que des complaisances, qui se figure quelque choses de divin en son objet, et qui lui croit aussi rendre des respects fort innocents ; c’est cet amour qui met les soupirs au cœur, les larmes aux yeux, la pâleur sur le visage, qui occupe jour et nuit toutes les pensées, qui porte l’extravagance et à la fureur, et voilà l’amour que les plus chastes théâtres mettent dans les cœurs.

106. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Ville pleine de courtisannes à tout prix, & où l’on voit des théatres & des actrices commodes à toutes les places publiques. […] Les amateurs de Paris n’ont pas besoin d’aller à Venise, ils y trouvent des théatres, des actrices, des courtisannes sans nombre, & le marché est bientôt conclu à un prix raisonnable. […] Et après avoir donné pour sujet du prix l’Eloge de Moliere à Paris, de Baile à Toulouse, de Lafontaine à Marseille, on auroit tout de faire un procès à l’Académie de Florence d’avoir adopté l’Arétin. […] Apollon lui présenta une corbeille pleine de couronnes  : Je te donne celle de myrthe pour les discours que tu prêtes aux courtisannes, celle d’orties honorera tes satyres contre le Clergé, celle d’épines appartient à tes livres pieux, celle de fleurs est le prix de tes agréables comédies, le cyprès est pour les noms que tu dévoues à la mort, l’olive pour tes utiles exhortations, le laurier couronnera tes poësies héroïques, celle de chêne est due à ton courage.

107. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Aussi est-il du nombre de ceux qu’on distribue pour les prix dans l’Université de Paris ; ce qui doit être imité dans tous les Colleges & dans les Pensions des Communautés. […] Il remporta en 1772 le troisieme Prix de l’Académie de Rouen. […] La Marquise de Lambert n’étoit pas ce qu’on appelle dévote ; mais elle connoissoit tout le prix de la Religion. […] Mais quant à ceux qui vont précipitant leur valeur dans les querelles personnelles, ils font croire qu’ils ne l’estiment pas de grand prix ». […] L’Académie Françoise a déclaré qu’elle y avoit trouvé de si grandes beautés, qu’elle regrettoit de n’avoir qu’un prix à donner.

108. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

J'espère que cela ne sera pas inutile pour en faire connaître le prix. […] Mais enfin il n’empêche pas qu’on ne connaisse ce qu’il y a de beau dans les ouvrages de Sophocle, d’Euripide, de Térence, et de Corneille, et qu’on ne l’estime son prix.

109. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

C’est donc un ignorant qui ne connaît pas le prix des choses : « Qui putat melius esse quod deterius est, scientia ejus caret. » Or personne n’est plus conduit que les Comédiens par des motifs bas et corrompus. […] Ce sont donc de francs ignorants qui ne connaissent pas le prix des choses : « Nemo Histrionum qui non sibi finem in pecunia constituat, necesse est ergo musicam nescire Histriones. » Cependant, comme on peut agir contre sa foi, ses lumières et sa conscience, et préférer ce qu’on sait et qu’on croit être mauvais, « video meliora proboque, deteriora sequor », il est certain qu’on peut être savant et pécheur, et par conséquent savant et Comédien, mais ce ne sera jamais de la vraie science, incapable de préférer la terre au ciel, le démon à Dieu, la volupté à la vertu, l’intérêt à la vérité ; et c’est de cette science mauvaise, et véritablement fausse, que l’Ecriture a dit que tout pécheur, fût-il le plus habile homme, et à plus forte raison que tout Comédien est un ignorant : « Omnis peccans est ignorans, impius ignorat scientiam.

110. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Il suit de là que, comme le Spectacle de la vertu persécutée ne doit point détourner de la vertu, de même la représentation des maux que souffrent les Amants, ne détournera point de l’amour, et que les Spectateurs, après avoir plaint les Amants dans leurs traverses, se réjouiront avec eux de les en voir délivrés, et ne seront point effrayés d’avoir à courir les mêmes risques ; parce qu’ils seront sûrs d’obtenir le même prix.

111. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Ils ont reconnu des Harpagons dans tous les degrés de l’avarice, et même dans une sage économie : tel fils a insulté et volé son père, parce qu’il lui refusait les choses nécessaires à la vie ; tel autre a manqué au sien, parce qu’il ne voulait rien y ajouter ; celui-ci, adonné aux jeux, aux plaisirs, aux dépenses folles, s’est élevé insolemment contre son père prudent, en qui il voyait un autre Harpagon, parce qu’il lui refusait de l’argent, ne voulant pas contribuer à ses excès : celle-là s’est comportée de même envers sa mère qui, ayant ou prévoyant des besoins plus urgents, lui refusait le prix d’une parure dont elle pouvait se passer, etc. […] On ne lui est redevable, et ils n’ont à lui tenir compte que du bonheur éphémère individuel qu’il a procuré, ou du bon sang qu’il a fait faire par des divertissements et des rires dont cet ordre et cette harmonie ont été le prix. […] C’est ce que pratiquent habituellement les gouvernements, dont les sages ministres savent que les hommes sont faits ainsi ; que c’est l’intérêt personnel qui les régit plus ou moins impérieusement et les fait agir sous le masque de quelque vertu que peu possèdent en perfection, que beaucoup n’ont qu’à demi, dont le plus grand nombre n’a encore que l’apparence ; que pour les obliger à l’acquérir ou à la cultiver, il est plus expédient de la leur supposer, en y attachant un grand prix, que de faire des tours de force et beaucoup de bruit pour montrer à tout le monde qu’ils ne l’ont point.

112. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

On est allé chercher au delà des mers une décence voluptueuse, déjà assez connue en France, mais à qui l’idée du Serail donne un nouveau prix. […] Il n’y a eu en effet que des Ecoliers qui aient pu applaudit à Richard III, il n’y a que l’Auteur de Richard III qui puisse être flatté des brouhaha de ses condisciples, & imaginer qu’ils donnent un prix nouveau à la piece. […] Elles ne sont pas même difficiles sur le prix.

113. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

La taille, l’air, & la mine ont leur prix & leurs prejugez separez, & il y a un sçavoir particulier à bien joindre les PartiesSed ponere totum nesciet. […] Les dents de perle, les yeux de cristal, les jambes d’ivoire, & les mains d’or ou d’argent, sont toûjours au dessous du prix des ouvrages naturels, & des membres veritables. […] Ce fut sur une telle estime qu’un de leurs Princes nommé Phrynicus fut couronné Roy, aprés avoir emporté le prix de la Dance. […] Enfin, pour conclure, ces talents subalternes, sont des deffauts quand ils dominent & prevalent aux premiers soins, mais ce sont des qualitez de Heros, qui rendent un Gentil-homme sans prix, quand ils ne sont qu’accompagner, & quand ils ne sont qu’en accessoire. […] Celle-cy est toutefois la plus considerable, quoy que la matiere en soit commune & de peu de prix, car ce n’est que du carton, mais composé & petry d’une maniere si particuliere, qu’il est rẽdu aussi dur que la pierre & que plus solides matieres.

114. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

C’est pour pourquoi on ne peut authoriser, ni justifier les danses profanes de ce tems par l’exemple de celles que rapporte l’Ecriture… Nous voyons dans l’Evangile de Saint Matthieu chap. 14. que la danse a fait perdre la vie au saint Précurseur du Fils de Dieu, & que la tête de saint Jean-Baptiste, qui pouvoit, dit saint Chrysostome, convertir tout le monde, a été le prix d’une baladine.

115. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Mon père me fesait héritier d’un sceptre qui est le prix de sa valeur.

116. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Ils savaient trop, que qui veut plaire, le veut à quelque prix que ce soit : de deux sortes de pièces de théâtre, dont les unes sont graves, mais passionnées, et les autres simplement plaisantes ou même bouffonnes, il n’y en a point qu’on ait trouvé dignes des chrétiens, et on a cru qu’il serait plus court de les rejeter tout à fait, que de se travailler vainement à les réduire contre leur nature aux règles sévères de la vertu.

117. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

« 1° L’évêque doit avoir son petit logis près de l’église ; ses meubles doivent être de vil prix ; sa table pauvre.

118. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Lorsqu’après deux mille ans d’infamie, & cent cinquante de sommeil, depuis sa création, l’Académie s’éveille en sursaut, & propose à toute la France, son prix littéraire pour couronner l’apothéose de Moliere ; delà les panégyriques, les statues, les farces, les couronnes, les dédicaces, les déifications, & toutes les folies théatrales. […] Ce suprême sénat a fait son apothéose littéraire en donnant son panégyrique pour sujet du prix ; dès lors les barrieres de la décence levées, le délire théatral s’est répandu comme un torrent débordé, & a tout inondé d’éloges, & enfin a inventé & solemnisé cette fête bisarre, qui dans son genre, vaut bien les fêtes des foux, qu’on a si amerement condamnées. […] Il est juste que la vertueuse Arnoud achete à son tour un amant qui lui plaise ; c’est la loi du commerce, après avoir satisfait tant d’honnêtes gens, à un juste prix ; il y auroit de la mauvaise humeur de lui réfuser la liberté de se satisfaire ; mais le théatre y va beaucoup perdre.

119. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Cette comédie à Varsovie & à Londres fait sentir le prix & la gloire des statues & des portraits. […] Ce sont des prix académiques accordés à ceux qui réussiroient le mieux à siffler & à bâiller. […] Le troisieme tint bon en sifflant une senate, & remporta le prix.

120. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

On a fait réparation d’honneur à Moliere en donnant son éloge pour sujet du prix. […] Les Académies donnent pour sujet du prix bien plus grand que celui de l’éloquence la meilleure maniere de construire un Théatre. […] Il ne faut pas plus avoir égard, pour apprétier un Auteur, au nombre & à la grosseur des volumes, qu’au prix des étoffes & à la broderie des habits.

121. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Shakespeare était au prix d’eux un homme grave et concerté, et Ben Jonson un esprit scrupuleux. […] et à quelque prix que ce soit ? […] Hercule paraît dans une Machine, et fait connaître sa glorieuse destinée à Philoctète : il lui dit qu’elle est la récompense de la vertu et le prix du mérite ; et lui recommande d’être fidèle à remplir les devoirs de la Religion.

122. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

qui touche la somme qu’on joue, ou le gain qu’on y fait ; il est assuré qu’on peut exposer quelque chose à gagner à celui qui jouera mieux ; car au jeu il y a quelque habilité, et industrie ou du corps, ou de l’esprit, ou de tous les deux ; le gain sert de prix, ou de récompense d’icelle : mais il faut prendre bien garde que ce prix ne soit pas trop grand, il y a du péché en l'excès d’icelui, la raison est, 1. C’est contre la prudence, et la justice, de mettre de grand prix à des habilités, et à des industries de si peu d’importance, et si peu utiles, comme sont celles du jeu.

123. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Cette belle gloire, au reste, cousistoit à bien danser dans un bal, un ballet, & à se faire emporter à toute bride dans un char de triomphe, pour gagner le prix dans les tournois & les courses de têtes, &c. […] Si on est grand homme à ce prix, il faut avouer que les grands hommes sont à grand marché.

124. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Si quelque Artiste pouvoit faire également la chose imitée ou son simulacre, donneroit-il la préférence au dernier, en objets de quelque prix, & se contenteroit-il d’une maison en peinture, quand il pourroit s’en faire une en effet ? […] En effet, la raison veut qu’on supporte patiemment l’adversité, qu’on n’en aggrave pas le poids par des plaintes inutiles, qu’on n’estime pas les choses humaines au-delà de leur prix, qu’on n’épuise pas, à pleurer ses maux, les forces qu’on a pour les adoucir, & qu’enfin l’on songe quelquefois qu’il est impossible à l’homme de prévoir l’avenir, & de se connoître assez lui-même pour sçavoir si ce qui lui arrive est un bien ou un mal pour lui.

125. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

mais si rude, et avec si peu d’élégance, que les Athéniens ne voulurent permettre, qu’elles fussent aucunement portées aux jeux de prix par les Poètes, qui vinrent après, si elles n’étaient corrigées par autres. […] le surmonta par cinq fois au jeu de prix.

126. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Unde sit Embolaria mulier, id est Scenica. »  nues avec des postures indécentes, et que le moindre sentiment de pudeur ne pouvait souffrir ; il ne faut que lire le grand Pline, qui lui donne cette qualité en termes exprès ; et Galéria était un Embolaire ou Bouffonne, c'est-à-dire du nombre de ces femmes Scéniques, qui venaient sur le Théâtre dans les intervalles des Actes, sauter et danser en bouffonnant, ce qu'on nommait Embola ou Intermèdes ; et si cet Apologiste eût pris la peine de lire les termes de Pline, ou qu'il en eût cherché la signification dans son Calepin, ou qu'il eût seulement jeté les yeux sur le commentaire, il n'aurait pas fait cette faute ; et bien loin de croire ces femmes fort honnêtes, comme il se l'est imaginé, il doit savoir qu'elles étaient l'opprobre du Théâtre, prostituées et louées à prix d'argent pour ce honteux exercice.

127. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

On lui promet un rédempteur, dont la grâce anticipée est accordée à tous les hommes : on assure un prix immortel à la vertu, et l’on menace les impies d’une peine qui n’aura point de fin.

128. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

« Vous mourrez comme des hommes », ajoute le Prophète parlant aux Juges, comme s’il disait, vous ne mourrez pas comme Juges, comme Pasteurs et Supérieurs des autres, mais comme hommes qui n’aurez aucune autorité non plus que le dernier des mortels, et qui serez traités avec toute sorte de mépris, de confusion et de peines, parce que la grandeur du châtiment se prendra de la grandeur des grâces que vous aurez reçues : le haut rang que vous tenez dans le monde ne vous exemptera ni de la mort, ni du jugement, ni des tourments qui sont préparés à ceux qui président, et qui ont abusé de leur autorité, comme font les Juges qui préfèrent la satisfaction d’un Tabarin, d’un Jodelet, et d’un faquin, à la gloire de Dieu, à l’honneur de son Eglise, et au salut des âmes qui sont le prix du Sang de Jésus-Christ : Pensez-y, Messieurs, il y va de vôtre éternité.

129. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Elle accoutume le commun des hommes à n’attacher de prix qu’aux talents de pur agrément, et par conséquent à négliger ou à mépriser ceux qui sont les plus utiles au maintien comme à la prospérité de l’état. […] Mais, quand cette passion serait traitée avec plus de réserve sur le théâtre, il n’y aurait pas moins d’inconvénient, et, si j’ose le dire, moins de cruauté à leur donner, sur une matière si délicate, des leçons prématurées et infiniment dangereuses, et à leur faire courir le risque de perdre leur innocence, avant même qu’ils sachent quel est son prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable. Mais les parents s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes le prix ? […] Mais où serait le grand mal d’user, pour les amusements de ce genre, de cette précaution qu’on prend pour les autres plaisirs, qui perdent et tout leur charme et tout leur prix, quand la satiété les accompagne ? […] Pour prix de tant de bienfaits, il n’aura point, il est vrai, de couronnes et de trophées publics ; mais, de nos jours, seraient-ils bien dignes d’exciter son désir ?

130. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

l’âge & les infirmités de Voltaire font craindre qu’il ne sera que trop tôt loué dans la salle de l’Académie, & elle n’attendra pas un siécle pour donner l’éloge de Voltaire pour sujet du prix. […] M. de Belloy vient de recevoir des honneurs fort approchans, un prix dramatique au théatre, de la part du Roi, la qualité de Bourgeois de Calais, une boîte d’or de la part des Echevins, un grand tableau, qui vaut bien une statue, placé dans l’hôtel de ville, lieu plus décent & plus honorable que les foyers de la comédie.

131. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Démandez-le à ceux qui les achetent au plus haut prix ; aux poètes qui les élevent au-dessus des nues ; aux amateurs qui du parterre ou de leurs loges, sont extasiés de la voix, du geste, des lys & des roses, de la Hus de la Rangour, &c. […] Le public calcule mieux qu’on ne pense, les facultés de ces beautés brillantes ; on se ruine, on vole à qui l’on peut, on est paré de filouterie, on s’habille du bien d’autrui ; mais non, dira-t-on, je ne vole pas, je trafique mes charmes, on me donne de quoi les entretenir, l’honneur est le prix de la parure, ma personne vaut bien la plus belle étoffe : au reste, tout se négocie de gré à gré, & sans marchander.

132. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Mais en Europe, où ils sont rares & les autres métaux communs, faire des souliers, des fers de cheval, des ustencilles, soit de cuisine, soit de garderobe, des serrures, des clefs, d’une matiere qui est le prix de tout & qui peut soulager les pauvres ce n’est pas magnificence, c’est une folie de luxe. […] Ce n’est pas assez d’enbrillanter leurs habits, d’en émailler leur tête, d’en charger leurs oreilles, où, selon Martial, elles portent des terres entieres (le prix, la valeur des terres), il faut encore en couvrir leurs souliers.

133. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Les Soldats entrant dans son cabinet de senteur où il alloit se baigner les heures entières, voyant une infinité de boëtes, de phioles, de vases dont ils ne connoissoient point le prix, & entêtés de ces odeurs, jetèrent & brisèrent tout. […] Alexandre trouva dans les dépouilles de Darius qu’il avoit vaincu, une boëte de parfums qu’on regardoit comme un trésor sans prix ; il la méprisa, & la fit jeter, ne voulant pas la distribuer à ses Officiers pour ne pas les rendre efféminés.

134. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

On se réjouit avec eux de les voir délivrés de leurs traverses, on n’est plus effrayé de ces risques, on espère & on tâche d’obtenir le même prix. […] Ils ne sont pas en état d’en suivre l’intrigue, & de faire réflexion à la morale ; s’ils avouoient la vérité, nous verrions avec douleur qu’ils n’en ont retenu que le mauvais ; ils en rapportent les plus pernicieuses impressions, ils y apprennent toujours trop tôt à connoître & à sentir l’amour ; & quand même il seroit vrai qu’il faut que tôt ou tard ils le connoissent, ce que je suis très-éloigné de croire, il n’y auroit pas moins d’inconvénient & de cruauté de leur donner sur une matiere si délicate des leçons prématurées, infiniment funestes à leur innocence, avant qu’ils sentent quel est son prix, & combien sa perte est affreuse & irréparable.

135. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

 2.) un autre ordre qui fait une augmentation d’un neuvième sur le prix des places, dont Lamarre eut une portion, pour le récompenser de son excellent ouvrage, et tout le reste appliqué aussi à l’Hôtel-Dieu. […] Quoique Cicéron ne soit ni Législateur ni Jurisconsulte, il est d’un mérite fort supérieur à Montaigne, et mérite une attention particulière, non seulement comme un des plus beaux esprits, des plus éloquents orateurs, des plus sages philosophes qui aient jamais paru, mais parce que c’était un homme élevé aux plus hautes magistratures, Sénateur, Consul, Gouverneur de province ; qui avait toujours vécu avec le plus grand monde, fréquentant, connaissant parfaitement le théâtre, lié avec le plus célèbre Comédien, Juge éclairé et équitable du mérite des pièces et du prix de la bienséance et de la vertu ; qui vivait dans un temps où le théâtre n’était point parvenu à la dissolution où il fut porté sous les Empereurs et où se jouaient les comédies de Plaute et de Térence, qui nous restent encore, et par lesquelles on peut comparer le théâtre Romain avec le nôtre.

136. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

C'est un état de modération, de sagesse et de calme, où l'homme se possede, ne se laisse point vivement affecter, agit avec réflexion, donne à chaque chose son juste prix. […] peut-on se dissimuler que cette morale, fût-elle la plus saine, perd tout son prix et sa vertu dans la bouche d'un Comédien ?

137. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

On ne donne du prix qu’aux apparences, non à la réalité ; on regarde la frivole sérieusement, & le solide comme trop abstrait. […] Celui qui montre le plus d’agilité & de souplesse obtient le prix. […] Les grands éclats qu’on vient de faire en sa faveur, le prix de l’Académie décerné à son éloge, l’apothéose & le buste, les louanges dont les papiers publics ont inondé la France (car tout ceci n’est qu’un complot, la secte des Théatristes n’est pas moins remuante que les autres), tous ces derniers efforts pour relever une réputation mourante, démontrent la décadence du Molierisme.

138. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Par les lettres patentes données à Compiegne le 30 juillet 1773, le Roi ordonne qu’il soit incessamment construit à Paris sur la partie du terrein de l’Hôtel de Condé & des maisons qui y sont contiguës, comprise entre les rues de Condé, celle des fossés de M. le Prince, & le carrefour où elles se réunissent, une nouvelle Salle pour y établir le théatre de la Comédie Françoise avec les bâtimens accessoires, ordonne que l’Hôtel, les maisons, bâtimens & terrein compris dans ledit emplacement, ainsi que celles dont la démolition sera nécessaire pour l’ouverture d’une nouvelle rue, & l’agrandissement de plusieurs suivant le plan agréé par sa Majesté, seront acquises en son nom par des Commissaires nommés à cet effet aux prix qui seront convenus de gré à gré entre les Commissaires & les Propriétaires ; sinon réglé par le Maître général des bâtimens de la Ville, & l’Architecte ou Experts nommé par les Propriétaires ; & en cas de division par un tiers arbitre choisi de concert entre eux deux, autorise les Commissaires à faire, sur la totalité du terrein & des lieux désignés, un don & cession à titre gratuit au Prévôt des Marchands & Échevins de la Ville de Paris, de la portion & étendue nécessaire pour construire & élever la nouvelle salle de la comédie Françoise & autres bâtimens accessoires, ainsi que pour fermer les rues, places & rétranchemens qui entrent dans le plan qu’elle a approuvé, se réservant Sa Majesté en vertu des présentes lettres, de disposer du surplus par revente, échange ou autrement ; pour mettre le Prévôt des Marchands & Échevins en état de subvenir aux dépenses de cette grande construction, elle permet d’emprunter par contrat de constitution sur le domaine de la ville de Paris jusqu’à la concurrence de quinze cents mille livres dans l’espace de quatre ans, à raison de quatre cents mille livres par chacune des trois premières années, & trois cents mille livres pour la quatrième, & d’y affecter & hypothéquer les revenus, droits & biens patrimoniaux de la ville de Paris. […] Le théatre n’est qu’une gaze qui couvre la débauche ; mais personne ne prend le change & elles seroient bien fâchées que la bonne opinion qu’on pourroit former de leur vertu, éloignât les Marchands, & fit languir le commerce, & mit au rabais le prix de leurs grâces & de leurs talens. […] Ces loix sont aisées à concilier, n’y ayant point d’ordre de vendre & d’appliquer le prix en bonnes œuvres, il ne reste donc plus qu’à disposer de ces loyers, & savoir à qui ils appartiendront ; s’ils n’ont pas été payés, il est défendu de les exiger.

139. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Au contraire, il est d’expérience que plus l’esprit s’étend, plus il s’éloigne de ces qualités qui en font le prix, de la profondeur & de la solidité.

140. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

N’est-ce pas affaisser l’ame que de la priver du prix de ses travaux ?

141. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

229 Article dix-neuf, Prix.

142. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Jésus-Christ même a toléré Judas, c’est-à-dire un démon, un voleur, un traître, par qui il savait qu’il devait être vendu ; il le laissa participer avec la troupe innocente des Apôtres à ce prix de notre Rédemption qui est connu des Fidèles ?

143. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Qu’on se rappelle avec quel pompeux appareil, les prix du goût & du génie, étoient distribués aux jeux Olympiques, Neméens, Histmiques, &c.

144. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Les Acteurs forains, réduits d’acheter à prix d’argent le droit de divertir le Public, traitèrent avec les Directeurs de l’Académie Royale de Musique, & obtinrent la permission de le remettre sur la Scène avec tout l’éclat qu’ils pourraient lui prêter.

145. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Sophocle lui enleva le prix de la tragédie.

146. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Aussi vous vous en acquittez assez bien, vous les voulez obliger à quelque prix que ce soit, c’est peu de les préférer à tous ceux qui ont jamais paru dans le Monde, vous les préférez même à ceux qui se sont le plus signalés dans leur parti, vous rabaissez M.

147. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Un premier Ministre obligé de prendre la fuite, dont on met la tête à prix, & qu’on va quelques jours après recevoir en triomphe, qu’on comble de bénédictions, qu’on remercie de ses soins, à qui on baise les pieds ; un Roi & la Reine sa mere fugitifs au milieu de la nuit, qui avec sa petite Cour va coucher sur la paille ; des Princes emprisonnés pour crime d’Etat, & l’auteur de leur détention, enveloppé des détours de la politique & des bassesses de la frayeur, court à la prison, brise leurs fers à genoux, & les ramene à la Cour ; le Roi lui-même, après les avoir déclarés coupables d’une révolte qui eût mérité la mort, par un assemblage incompréhensible de fermeté & de déférence, écrit humblement au Parlement pour les justifier ; deux femmes, la Régente & la Duchesse, se disputant la souveraineté, se déclarant la guerre, se fuyant, se poursuivant, se caressant, se maltraitant ; des courtisans incertains, passant selon le vent de la fortune d’une Cour à l’autre, de la soumission à la révolte, se trahissant, se déchirant mutuellement ; un Archevêque de Paris, l’ame de toutes les intrigues, toujours avec des femmes, portant des pistolets dans ses poches, levant un Régiment, soulevant le peuple, enfin emprisonné, obligé de se défaire de son Archevéché, & mourant dans l’obscurité, & heureusement dans la pénitence ; deux Cardinaux plus divisés qu’on ne l’a jamais été dans les brigues des Conclaves, se poursuivre tous les deux comme ennemi de l’Etat, l’un par les entreprises les plus hardies, l’autre par les artifices les plus obscurs ; un grand Prince couvert de gloire, jusqu’alors défenseur de l’Etat contre les étrangers & contre les Frondeurs mêmes, s’arme contre son Roi, quitte le royaume, va combattre chez l’ennemi, & répand le sang des françois pour lesquels il avoit tant de fois exposé sa vie ; une Postulante Carmelite amoureuse, séditieuse, à la tête de la révolte, se moquant de son mari, tantôt brouillée, tantôt intime avec ses freres, les embrassant, les caressant, les insultant, écoutée comme un oracle, haïe & méprisée, ses associés brouillés entre eux, se plaignant les uns des autres, prétendant de remédier aux désordres & en causant de plus grands ; les Magistrats guerriers dirigeant les opérations militaires ; les Guerriers magistrats prenant l’ordre de la Grand’Chambre, & se réglant sur les formalités de la Justice ; des Soldats & des Officiers passant de la toilette aux combats, couvrant de rubans leurs épée, leur tête de frisure & de poudre, & au premier coup de mousquet prenant la fuite ; des Citoyens courageux, qui après avoir bien bu, opposant Bacchus à Mars, se font des retranchemens de leurs barriques ; un Parlement qui prêche la fidélité, & leve des troupes ; des Conseillers qui se plaignent d’une legere imposition sur leurs charges, & en établissent une énorme sur le peuple, sur eux-mêmes, pour les frais de guerre, qui envoient des députés à la Cour rendre hommage & signer la paix ; un Peuple aveugle qui fait également des foux de joie pour l’emprisonnement des Princes & pour leur élargissement, pour l’entrée de la Princesse & pour sa fuite précipitée pendant sa nuit, dans une voiture empruntée, par des chemins détournés, pour éviter la prison ; &, après une folle joie pour des biens imaginaires ou plutôt des vrais maux, tombe dans la sombre consternation, croyant tout perdu ; &, toujours victime des grands, tantôt se livre à une fureur insensée, tantôt rampe bassement dans la poussiere. […] On l’envoie au Parlement ; & ce même Sénat, qui avoit écouté la Duchesse comme son oracle, les Princes comme ses chefs, qui avoit mis la tête du Cardinal à prix, délibéré sur la requête de la Princesse de Condé, reçu cent lettres des prisonniers qui avoient recours à sa protection & à sa justice, enregistra sans difficulté leur condamnation & la sienne. […] Paris, comme l’Océan dans ses marées, a son flux & son reflux : les mêmes foux qu’on avoit allumés pour le retour des Princes, à peine éteints, furent rallumés pour leur fuite & le retour du Roi ; on chantoit encore leur éloge, que la gamme changea de clefs, & qu’on les chargea de malédictions ; la foule des courtisans qui remplissoit les appartemens de l’Hôtel de Longueville, fit un demi-tour à droite, & vint rendre hommage au Louvre ; on avoit fait exiler Mazarin, & l’on vint le féliciter & remercier le Roi de son retour ; le Parlement avoit mis sa tete à prix, & vint se prosterner à ses pieds ; on l’avoit déclaré rebelle, & béni les Princes, on déclare les Princes rébelles, & on bénit Dieu d’avoir mis entre ses mains sacrées les rênes du gouvernement : le Roi avoit peine à passer dans les rues, par la foule innombrable qui les remplissoit.

148. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Que des hommes dégradés par la cupidité, aient oublié qu’ils sont Chrétiens, qu’ils sont pères ; qu’ils voient de sang froid immoler leurs enfans aux pagodes dont les sacrificateurs leur en ont payé le prix ; c’est une infamie concentrée dans un petit nombre de citoyens avilis et dégénérés, que le public ne partage point et dont il ne peut être responsable. […] On verroit des pères et des mères de famille répandre des larmes amères sur l’impossibilité d’allier l’état de leur maison avec la dépense journalière des spectacles, où par une réunion fatale de frais dans un seul objet, le luxe de la parure, le faste bruyant des voitures, et le prix souvent excessif d’une stérile jouissance, absorbent des ressources improportionnelles à ce dévorant plaisir.

149. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

C’est une foire de débauche ; la marchandise y est de toutes parts étalée à tout prix. […] L’indécence de ces confusions, de ces déguisemens de sexe, affecte peu les Comédiens ; les intérêts de la vertu leur sont trop indifférens pour s’en faire un scrupule ; & pourvu qu’ils réussissent à plaire, qu’importe à quel prix ?

150. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Ils ont mis les loges à un plus haut prix, l’huile a été substituée à la bougie, &c. […] Un riche Marchand, député par le Corps des Commerçans, a proposé au gouvernement cette nouvelle branche de commerce, & a offert de fournir la marchandise à juste prix.

151. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Le Pape vint ensuite porté sur une machine entourée de tapis de grand prix, assis sous un dais dans un fauteuil, la thiare & les clefs de S. […] Martin jusqu’à la sainte semaine, en baillant par les Masques leur grivelée ; lequel temps passé, s’ils ne payent le prix convenu, ils seront privés des privilèges de masquerie, & déclarés inhabiles de jamais masquer, & permis aux Marchands de les poursuivre par placards, cadelures, & autres voies dûes & raisonnables.

152. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Est-ce à ce prix que vous donnerez votre Royaume éternel ? […] Je ne vous dirai point ici, mes Frères, que vous privez les pauvres de leur substance, lorsque vous dépensez pour les Spectacles ; que vous perdez un temps dont toutes les minutes sont le prix même du sang de Jésus-Christ, et des moyens de salut ; que vous entraînez par votre exemple, des personnes qui se font peut-être un devoir de vous imiter ; et que, quand même les Spectacles ne vous feraient nulle impression, vous répondez devant le Seigneur du mal qu’ils peuvent causer à ceux qui vous suivent, ou que vous y conduisez.

153. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

En supposant qu’elle eût ignoré le prix de cette image de notre redemption ; les femmes avec qui elle vivoit l’ignoroient-elles ?

154. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Et n’est-ce pas comme acheter a prix d’argent ce qui est souvent le sujet, & la matiere de sa perte ?

155. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Puisque vous appréhendez que les productions de votre génie, tout sublime qu’il est, ne perdissent beaucoup de leur prix par l’éclat de celles de Monsieur de Molière, si vous les abandonniez à la rigueur d’un jugement public, n’est-il pas juste que vous ayez quelque ressentiment du tort qu’elles vous font ?

156. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

La Compagnie qui sert maintenant le Roi en cette sorte d’exercice c’est des plus excellentes que l’on ait vues il y ad longtemps : mais entre tous les personnages ceux qui emportent le prix pour représenter naïvement les passions humaines et les impriment dans les spectateurs émouvante à la joie, à la tristesse, à la colère, au regret, à l’amour comme il leur plaît jusques à tirer des larmes des yeux les plus arides, et à ébranler les courages les plus fermes et les plus constants, il n'y en a point qui égalent une jeune fille appelée Rosoria de l’âge de dix-sept ou dix-huit ans et un jeune homme Toledan appelé Fadrique âgé de vingt-quatre ou vingt-cinq.

157. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Gardons-nous de proscrire ceux que St Paul allait entendre à Éphèse, et que parmi nous, le grand homme faisait asseoir à sa tablet, et puisque les vertus d’un acteur ne doivent pas être d’un moindre prix aux yeux de Dieu que celles de tout autre citoyen, ne faisonsu point à la cendre de ceux dont le cœur est rarement insensible au malheur, les devoirs que la religion et l’humanité réclament pour tous les hommes indistinctement.

158. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

Un chrétien, dont le principal soin doit être de triompher des penchants qu’il a promis solennellement de combattre, et qui ne peut être chrétien qu’à ce prix, peut-il, non-seulement les exciter et les nourrir, mais appeler à son secours des maîtres également entendus à les exciter et à les faire naître ?

159. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Donc, ceux qui les encouragent avec la réserve convenable ne pèchent pas en payant aux acteurs le prix de leur peine ; et, lorsque saint Augustin, dans son commentaire sur saint Jean, dit que donner son bien aux histrions est un vice atroce, il faut comprendre qu’il entend parler de ceux qui y gaspillent follement leur avoir. » (trad.

160. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Cet Eloge remporta, en 1772, le Prix de l’Académie de Dijon ; mais cette Académie, en le couronnant, n’a pas sans doute prétendu approuver l’indécence avec laquelle l’Orateur y a parlé du livre de M. […] Il remporta à l’Académie Françoise plusieurs prix de Poésie, & entre autres celui de 1714, qu’il eut de préférence à M. de Voltaire qui avoit aussi concouru pour le même prix. […] Arcere, qui remporta le prix de Poésie en l’année 1748, à l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse. […] Mais les parens s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connoissent pas eux-mêmes le prix ?

161. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

D’autres enfans ont des peres & meres économes, qui connaissant le prix de l’argent & qui, ne perdant jamais de vue les peines qu’il leur en coûte à le gagner, savent l’épargner. […] L’amour fondé sur l’estime, est inaltérable ; il est le charme de la vie & le prix de la vertu ; mais est-ce à des libertins de profession qu’il faut tenir un pareil langage ? […] Premierement, le petit Peuple qui n’a pour toute ressource que le salaire borné qu’il retire de son travail, n’a point de superflu à donner aux Histrions du Rempart, tel médiocre que soit le prix des places, il est toujours trop au-dessus de ses facultés pécuniaires. […] Dans ma Lettre suivante, Monsieur, j’espere que j’aurai l’honneur de vous convaincre de la nécessité de ce second Théatre, & de la possibilité d’y procurer, au plus bas prix, des entrées au petit Peuple, qui est le seul pour lequel réclament mes Adversaires. […] Si vous approuvez mon zèle, Monsieur, si mes raisons vous paraissent convaincantes, & mes vues utiles, j’aurai l’honneur de vous envoyer, le plutôt que je pourrai, ma seconde Lettre sur l’établissement d’un second Théatre Français, & je vous prouverai dans ce second Ecrit, la possibilité de procurer au petit Peuple, l’entrée à ce nouveau Spectacle, au même prix qu’il en jouit aux Trétaux.

162. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Desmares m’est parfaitement inconnu ; en second lieu j’éprouve une vive satisfaction à vous entretenir de la question qui s’est agitée entre nous et à vous faire juge des dires de chacun : mon plus grand bonheur serait d’obtenir votre approbation ; j’y attacherais, je vous assure, un prix infini.

163. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

N’importe, le succès a passé son espérance ; il revient avec toutes les rançons, & dit à Orosmane : Mais graces à mes soins, quand leur chaîne est brisée, A t’en payer le prix, ma fortune épuisée ; Je ne le cèle pas, m’ôte l’espoir heureux, De faire ici pour moi, ce que j’ai fait pour eux.

164. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Dans le premier cas, l’Artiste sort de son état, & à prix d’argent, en engage les plus nobles prérogatives.

165. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Ils sont donc les imitateurs de l’infame Hérodias, dont la fille reçut, pour prix & récompense de sa danse, la tête du plus grand & du plus saint des enfant des hommes : Saltavit filia Herodiadis, & placuit Herodi.

166. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Au sortir du théatre on est arrêté par les yeux de toutes les femmes, joug plus pesant que toutes les chaînes de fer ; au sortir de la prison on ne trouve plus rien de difficile & de rude ; quand on compare son état présent avec celui dont on vient d’être délivré, tout est aisé, tout est doux ; le prix de la liberté est au-dessus de tout.

167. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

La fortune de cette fable vint d’abord dans le tems d’Appulée, où le Paganisme étoit dominant, de ce que les amours de Venus & de Cupidon étoient un objet de réligion, comme ceux de Jupiter, de Mars, d’Appollon, de ce qu’il y a quelques traits de morale répandus, qui peuvent être utiles ; & enfin de ce qu’il renferme des choses curieuses sur les mœurs, les usages, la doctrine du tems, ce qui lui a donné du prix parmi les littérateurs ; mais ce qui lui a donné le plus de vogue dans le monde ainsi qu’au satiricon de Petrone, c’est son obscurité. […] Pour vous élever dans une extrême délicatesse, vous voulez des robes dorées, vous portez des bagues, des diamans du prix, des colliers de perles, les gros pendans d’oreilles, vous frisez, vous poudrez, vous embaumez vos cheveux : Vultis odoratos politu variare capillis  ; il est vrai que vous n’en faites pas plus que les hommes, il en est de si effeminés, de si enivrés de leur parute, qu’une nouvelle mariée n’y peut rien ajouter ; cum comptos habeant sæcula nostra viros & vix ad cultus nupta quod addat habet .

168. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Un Chrétien, un Sage ne donnera jamais le même prix à deux Êtres si différens ; faut-il même cultiver la beauté de l’ame par l’hypocrisie ? […] Si les Chaldéens venoient à nos théatres, ils n’entreroient pas moins librement chez nos Actrices sans craindre de se méprendre ; toute leur personne est une enseigne, & l’enseigne devient marchandise ; nos libertins, nos Chaldéens de Paris n’en sont pas moins persuadés, & ne s’y trompent pas, il y a des difficultés dans le prix : les commerçantes aussi avares qu’impudiques se mettent à l’enchère à proportion de leur mérite ; leur temps & leurs grâces sont à l’aune, & l’aune est à tant, selon la beauté de l’étoffe, l’ensoigne du rouge, des nudités, &c.

169. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

C’est une répétition de la piece du sieur Arnaud, avec quelques additions qui ne lui donnent pas plus de prix, & plutôt le diminueroit. […] Les Grecs, excessifs, ou detracteurs cruels, persécutoient leurs juges, & deifioient les bouffons ; c’etoit un peuple charmant  ; l’injustice la méchanceté, la folie sont donc bien charmantes ; ils etoient vifs, legers, railleurs, (gens de théatre,) amoureux de cette philosophie qui se mocque de tout, parce qu’elle n’attache de prix à rien, estimant leurs Poëtes plus que leurs generaux, preferant la representation d’une piece au gain d’une bataille, ils auroient oublié les maux que leur fit la guerre, si en l’avoir mise en Vaudevilles.

170. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Chacun y apporte sa marchandise, on l’y étale, on l’y fait valoir, on l’y livre ; les emplettes s’y font à vil prix ; c’est même un marché d’esclaves, comme il s’en tient dans l’Orient, où l’on expose les hommes en vente ; on y vend les ames pour un moment de plaisir, avec cette différence malheureuse, que bien loin d’en gémir, elles aiment leur esclavage, courent se livrer à leur tyran, & se forgent à elles-mêmes leurs chaînes : Saltationes sunt dæmoniorum comercia. Semblable encore, dit-il, à Esaü, qui vendit son droit d’aînesse pour une poignée de lentilles, on vend pour rien son Dieu, son éternité ; & comme lui doublement aveugle, & sur le prix de ce que l’on perd, & sur la vilité de ce qu’on reçoit, on n’est point touché, on s’applaudit même de sa folie : Parvipendens quòd primogenita vendidisset.

171. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

La distribution des prix ne pourra être précédée que des exercices de réthorique ou d’humanité, sans qu’ils puissent en aucun cas, conformément aux statuts de l’Université de Paris, être représenté dans les Colléges aucune tragédie ou comédie. […] On frémit à l’idée de l’arène des Romains, où les gladiateurs, tantôt corps à corps, tantôt troupe contre troupe, faisoient couler des ruisseaux de sang, tant les barbares Césars faisoient peu de cas de la vie des hommes ; mettons-nous les ames à plus haut prix ?

172. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Le Conseil ne les obligea qu'à rembourser le prix de la vente, parce qu'une force majeure les obligeait à résilier le contrat, et d'un autre côté les vendeurs, qui connaissaient leur qualité, pouvaient facilement s'attendre à de pareils revers. […] Je ne sais pourtant s'ils iraient à la comédie à ce prix.

173. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Quel est le prix d’un Roi digne de l’être, 316 Plutarque. […] Siecles où la vertu a son prix, 472. […] Extraits de ses Statuts sur la distribution des Prix à la fin de l’année, a, 490.

174. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Cette société à jamais déshonorée par l’immoralité de ses principes et par la doctrine du régicide qu’elle prêcha audacieusement en bravant les tribunaux, et que malheureusement elle ne mit que trop souvent en pratique, est atteinte de la manie de vouloir à tout prix se donner la mission de régenter les gouvernements et d’asservir les ministres d’Etat auxquels elle s’arroge insolemment le droit d’accorder sa protection.

175. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Chaque homme, chaque action a son prix ; » voilà leur principe ; c’est le fondement de leur société.

176. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Est-ce enfin exciter la criminelle complaisance d’une femme qui se porte à des conseils et; à des intrigues blâmables pour favoriser l’impudicité, que de lui faire appercevoir le prix de ses lâchetés dans la juste punition d’Œnone ? […] Assurément le prix de ses crimes n’encouragera personne à l’imiter. […] C’est que non-seulement vous aurez des gens à talens, et; d’honnêtes gens, mais encore vous les aurez à un prix bien au-dessous de ce qu’ils exigent par-tout ailleurs. […] Ils y auront d’autant plus de facilité qu’il ne leur sera pas permis de porter des étoffes de prix à la Ville. […] Si le Genevois conserve une espéce d’attachement à ses anciennes coutumes, s’il aime à se rassembler pour assister au prix du Canon ou de l’Arquebuse, c’est parceque ces sortes de parties de plaisir ne sont pas fréquentes.

177. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

D’ailleurs, quand cette passion serait traitée avec plus de réserve sur le Théâtre, il n’y aurait pas moins d’inconvénient, et, si j’ose le dire, moins de cruauté, à leur donner, sur une matière si délicate, des leçons prématurées et infiniment dangereuses, et à leur faire courir le risque de perdre leur innocence, avant même qu’ils sachent quel en est le prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable. […] A quoi aboutit la morale de pareilles pièces, si ce n’est à encourager les méchants et à leur donner le prix de l’estime publique due aux gens de bien ?

178. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Il va faire incessamment ce magnifique cadeau à la nation des philosophes, & à la République des lettres qui vont l’attendre avec impatience, & l’acheter à grand prix. […] Comment se trouveroit-il au théatre, le centre de la corruption des mœurs, où la corruption seule compose, joue, écoute, regarde, prononce & donne seule le prix à tout un ouvrage ?

179. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

et fallût-il éternellement ignorer les manieres du monde, ne vaut-il pas mieux à ce prix garder votre ame et la sauver ? […] Toutefois on veut jouer, et c’est un principe qu’on a tellement posé dans le systême de sa vie, que nulle considération n’en fera jamais revenir ; on le veut à quelque prix que ce soit, et pour cela que fait-on ?

180. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Il ne s’agit que d’accorder à un homme le prix qu’il demande ; et on se rédime aussi aisément des droits de l’Eglise que de ceux de l’Etat. […] Créon accuse Tirésias de haute trahison, et d’avoir formé le dessein de vendre son Prince à prix d’argent : le Prêtre soutient alors sa dignité, répond d’un air grave et majestueux à l’injuste accusation, appelle le Roi, son Fils ; et lui annonce son infortune prochaine.

181. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

ne sçachant que s’engraisser de sa substance pour prix de sa grande bonté, qui les tire du sein de la poussière pour les plonger dans l’abondance & les délices . (2. […] ) le cinisme de la licence ombrager la tête de la galanterie de son pennage orgueilleux ; la hardiesse, mere du vice regner dans des yeux impudens, comme dans ceux des Bacchantes échevelées, quand un thyrse à la main, elles fouloient aux pieds les sages loix de la pudeur ; des demi-robes parsemées des couleurs de la débauche & semblables à celles des Filles de Sparte, quand presque nuës elles alloient disputer le prix des exercices gymmiques ; le feu des peintures dangereuses vomi par cent bouches impures, comme les flammes de l’Etna pour le malheur de ceux qui l’environnent ; une jeunesse novice portant d’une main la torche ardente de la passion aveugle, & de l’autre le frêle roseau de l’inexpérience, aller en foule porter dans le gouffre de la corruption les tendres fruits de l’éducation, les racines déliées de la vertu & les fleurs délicates de la santé . […] De l’or & des honneurs je ne demande pas, Juste Ciel, seulement fais qu’avant mon trépas Je puisse de mes yeux voir trois de ces Corsaires Ornant superbement trois bois patibulaires, Pour prix de leurs larcins en Public élevés, Danser la sarabande à deux pieds des pavés.

182. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

C’est un imposteur perpétuel qui ne s’étudie qu’à faire illusion, qui s’en fait honneur, qui en fait métier, & n’obtient le prix des talens qu’à proportion qu’il sait mieux se contrefaire.

183. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Ces Parties moins principales, & qui neantmoins sont des accessoires de grand prix & de grand effet, peuvent estre reduites à six.

184. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Ici l’on voit que jà par deux fois ils y sont venus pour le quête et profit seulement et, d’an en an, ils haussent le prix.

185. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Jean est suffisant pour en inspirer de l’horreur, car qui donna occasion à ce meurtre horrible, à ce crime l’un des plus énormes qui ait jamais été commis après l’attentat des Juifs sur la personne du Saint des Saints, ce fut la danse de la fille d’Hérodias, elle plut tellement à Hérode, que s’étant indiscrètement engagé avec serment de lui donner tout ce qu’elle voudrait, il crut ne lui pouvoir refuser la tête de Jean-Baptiste dans un bassin, ainsi la tête du précurseur du Messie, de l’ami de l’Epoux, du plus grand d’entre les enfants des hommes, fut le prix de quelques pas en cadence d’une baladine.

186. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Voulant ensuite, à tout prix, accorder aux vérités qui sont vraies, la terrible prérogative de vérités légales, il soutient, avec la même force de logique, que les autres gouvernements, non catholiques, ne peuvent pas obtenir le privilège ni le droit, d’avoir aussi des vérités religieuses légales.

187. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

[NDE] Il s’agit d’une imitation d’un vers d’Ovide (Ille locus casti damna Pudoris habet), choisi comme devise par l’abbé Guéroult, gagnant d’un prix pour son poème allégorique en latin, De Spectaculis, contre le théâtre.

188. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Dans les anciens tournois les Chevaliers allaient prendre l’ordre, la devise, les couleurs de leurs maîtresses, et après le combat venaient mettre les lauriers à leurs pieds, et recevoir le prix de leur victoire : c’est à une Actrice que s’offrent aujourd’hui les hommages et secrets et publics, et depuis que le Maréchal de Saxe s’est paré d’une couronne présentée, non par une Amazone, par une Princesse, par une Duchesse, mais par une … par une … par une Actrice, tout le monde dramatique a retenti et tout le monde militaire a applaudi à cette espèce de triomphe de l’Actrice, plutôt que du Héros, si différent de ceux des Scipion, des Paul-Emile, des Pompée, qu’on ne vit jamais, passant du Capitole au théâtre, faire flétrir leurs lauriers, en les laissant toucher à des mains infâmes.

189. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Les Empereurs se crurent obligés d’y mettre des bornes, et taxèrent à un prix modique jusqu’aux gratifications en habits, argent, chevaux, etc. des Acteurs.

190. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

C’est elle qui donne du prix aux faveurs, et de la douceur au refus : le véritable amour possède en effet ce que la pudeur lui dispute. […] « Le plus grand prix des plaisirs est dans le cœur qui les donne…. […] Le vice de notre siècle n’est donc pas l’amour tel qu’il est peint dans nos Spectacles, mais l’amour tel que l’inspire la nature, et au-devant duquel les plaisirs vont en foule quand le luxe les met à prix. […] « Il est difficile que celle qui se met à prix en représentation, ne s’y mette bientôt en personne. […] S’ils ont des mœurs, ce ne peut être qu’en s’élevant au-dessus des hommes par une droiture et une force d’âme qui les rassure et qui les console : ils ne sont pas vertueux au même prix que nous.

191. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

On a imprimé en deux volumes les ouvrages de Madame de Montegut, Maîtresse des Jeux Floraux à Toulouse, où elle avoit remporté plusieurs prix. […] Arlequin vole un fromage de Parme, qu’il aime beaucoup, on lui fait sou procès, il est condamné à être pendu ; en montant l’échelle, il chante ces paroles & cet air d’Opéra, dont la morale le fait absoudre : Quand on obtient ce qu’on aime, qu’importe à quel prix ?

192. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Il y auroit un prix en argent & une médaille pour l’heureux champion qui tueroit son adversaire (ne mériteroit-il pas bien une récompense ?). […] Cette réflexion est-elle bien placée dans la bouche d’un homme qui veut donner au public le divertissement de quatre duels par semaine, & un prix en récompense à celui qui aura tué son adversaire ?

193. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

N’a-t-on pas depuis peu attaché des prix, des récompenses aux Pièces de Théâtre pour encourager ? […] L’Officier expose sa vie à prix d’argent : serait de même que les Gladiateurs de l’antiquité, sans le frivole préjugé qui fait ruiner le Gentilhomme pour sa Patrie, par l’espoir flatteur d’un grade éminent qui le dédommage (lorsqu’il a le bonheur de l’obtenir) de l’héritage de ses ayeux. […] Pour donner une idée juste de cet événement, il est bon de savoir que le siècle était alors si grossier, que l’on croyait pouvoir racheter des années de supplice avec un morceau de papier vendu à vil prix. […] Ils surent que les Romains avaient acheté la paix à un prix si haut, qu’il leur était impossible de fournir à leurs vainqueurs la somme dont ils étaient convenus ; & pour donner du secours dans leurs besoins, ils vendirent jusqu’aux bagues & autres bijoux de leurs Femmes.

194. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Ce jeu est bien plaisant, la loy en est, que celuy qui par vne excessiue abstinence a mieux combattu la faim, soit desia victorieux par auance ; & la qualité heroïque d’estre plus grand mangeur que les autres, est le prix de la victoire.

195. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Mettre à prix la tête de quelqu’un, permettre au premier venu de le tuer, ce qui n’est pas toujours un acte juridique, mais de simple volonté, comme celle de Marius, de Scilla, des Triumvirs ; elle ne fait aucun changement dans l’état de la personne, & n’a pas besoin de réhabilitation après l’orage.

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