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101. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Ils avoient bien raison d’avoir la plus grande inquiétude sur un si grand danger pour les mœurs, & de vouloir y veiller par eux-mêmes. […] Qu’il y ait un spectacle où ils puissent assister sans danger. […] qui est plus maître que le Souverain du choix des spectacles, & d’en écarter les dangers ? […] Se croit-il assez foible pour ne pas connoître le danger, le souffrir pour son peuple, & lui-même s’y exposer ? […] Il est singulier que pour une poignée de fainéant, qui ne veulent rien faire, ni être rien dans la société, il faille que le public entretienne des théatres, & mette les mœurs dans le plus grand danger.

102. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Mlle de Guise » pp. -1

Puisque tout vous favorise Nous ferons une entreprise, De vous vaincre sans danger : C’est que dedans une année Un bienheureux Hyménée Vous prendra pour nous venger.

103. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Entretien quatrieme Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. […] Dites aux personnes mondaines, que le bal est defendu, parce qu’il est presque toûjours l’écueil de l’innocence, le tombeau de la pudeur, le theatre de toutes les vanitez mondaines, & le triomphe de toutes les passions : que c’est un assemblage de tous les dangers du salut : que tout y est écueil, que tout y est poison : danses, instrumens, objets, entretiens, assemblées ; que tout y concourt à étouffer les sentimens de pieté, à seduire & l’esprit, & le cœur : que rien n’est plus opposé que le bal à l’esprit du christianisme : avec quel mépris serez-vous écouté ?

104. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Il y eût du peril, qu’on fomentât une passion, dont le cœur de l’homme n’est que trop susceptible : & ce danger suffisoit, qu’ils s’y opposassent de tout leur zele. […] C’est justement par le même endroit du danger que les Peres de l’Eglise ont jugé que les Chrêtiens faisoient une injure à la Majesté de Dieu quand ils oserent frequenter la Comedie.

105. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Leurs Poètes ont pensé avoir atteint au suprême degré de leur Art, d’avoir exprimé naïvement toutes les passions, et c’est où l’on trouve le plus de danger ; C’est comme les Peintres qui ayant employé tous leurs efforts à représenter des Nudités dans leurs Tableaux, sont condamnés par les personnes austères qui croient que de tels objets causent de mauvais désirs. […] Aucun ne voudrait contester qu’il ne faille faire effort pour se délivrer de ces dangers où l’on dit que les Comédies nous exposent.

106. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

C’est en cela que consistent l’artifice, l’illusion et le danger du théâtre : car on ne se défie pas de l’amour ni de l’ambition, quand on n’en fait que sentir les mouvements sans en éprouver les inquiétudes.

107. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Me renfermant dans une sage circonspection, je me suis bien gardé de prononcer sur l’avantage ou le danger de son institution en elle-même. […] De si longues années d’une expérience fatale à tant de victimes de l’anarchie, ne suffisent-elles donc pas en France pour nous éclairer sur le danger d’arrêter le cours des oracles sacrés ? […] Que sur la scène, où tout est illusion, ils exercent un empire absolu, j’y consens ; mais lorsqu’ils sont rentrés dans la société, ce prestige qui les environne ne saurait s’y perpétuer sans danger pour elle. […] Dans l’état de nature, il peut se montrer sans réserve comme sans danger ; dans l’état civil et en société, il faut qu’il soit en partie couvert d’un voile mystérieux, autrement il offenserait les mœurs publiques. […] Ne nous abusons pas par de vaines idées de perfection : trop d’austérité dans les principes peut avoir son danger ; l’histoire elle-même en fait foi.

108. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Il en parut une en 1768, qui à le bien prendre, en fait la condamnation, & en montre le danger & le crime, dans un livre d’un mérite & d’une réputation médiocre, intitulé l’usage des Statues, dont les Journaux ont fait mention, Praxitele, dit l’auteur, fit plusieurs fois la statue de la courtisanne Phriné. […] Le plus fameux des Peintres est une preuve du danger de ces peintures. […] La leçon la plus naturelle qui en résulte, c’est que les images lascives produisent les plus prompts, les plus grands, les plus coupables effets sur les cœurs, par la passion qu’elles font naître, & sont par conséquent un très-grand danger du théatre ; où elles sont de toute part étalées. […] Tout étant relatif, il y a autant de danger pour les femmes dans l’un, que pour les hommes dans l’autre, comme le remarque Théodoret, L. […] Remarquez que quand c’est une femme vertueuse qui peint, elle couvre les hommes, & un peintre vertueux couvre les femmes : Aspectus corporum nudorum tam mâris quam fæminæ irritare solet lasciviam : comme ce sont, plus ordinairement, les hommes qui sont sculpteurs & peintres ; ils sont moins frappés de l’immodestie de leur propre corps, & ne sentent point le danger qu’ils font courir aux femmes.

109. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Après avoir essayé tant de dangers & de fatigues , lui dit-il, il est juste de vous délasser par des divertissemens où vous ne courrez aucun danger. […] Il en fait en Espagne malgré les horreurs d’une prison, & le danger continuel de porter sa tête sur un échaffaud. […] Entr’autres il reconnoît le danger des spectacles ; il avoue que le théatre a été la source de son libertinage & de ses malheurs.

110. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

J'en connais même un, distingué par son esprit et par son mérite, qui supprima un Ouvrage qu’il avait fait sur le même sujet, par le conseil d’un seul de ses amis qu’il consulta, et qui lui fit voir le danger qu’il y avait à le publier. […] D’ailleurs, ne prétendez pas vous imaginer et nous persuader que la Poésie en soit si épurée, qu’il n’y ait point du tout de danger à la lire. […] Si je rapporte au long ce que je trouve de blâmable, le danger me paraît fort grand pour ceux qui n’auront ni lu, ni vu représenter ces Pièces ; tous les autres conviendront sans peine avec moi de ce que j’en dirai. […] Mais dispensez-moi de les étaler ici, je ne le pourrais faire sans danger peut-être pour moi-même. […] D’ailleurs il se trouve des gens qui faute d’instruction ou de connaissance sur cette matière, vont à la Comédie sans savoir le mal ou le danger qu’il y a.

111. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

cela ne suffit-il pas pour nous défendre les danses, où il y a autant de dangers qu’il y a d’occasion de regards lascifs, de pensées impures et de complaisances illicites ? […] Quoiqu’il en soit, il est toujours à craindre de se mettre dans le danger du péché, quand même Dieu ne nous en devrait dire mot pendant cette vie. […] dernière défense et la plus importante est, que personne n’a encore dit que les Danses soient criminelles d’elles-mêmes ; on ne les rend coupables qu’à cause du danger du péché, et ce danger n’est qu’imaginaire ; car le péché ne se fait qu’en secret. […] Qui ne veut point être trompé à semblables livres, il n’en doit voir ni le caractère ni la couverture ; car tout y est contagieux, et personne ne touche sans danger la terre où le serpent à répandu son venin. […] Platon répliqua vertement ; Ne devez-vous pas savoir qu’il n’y a point de petite faute, où il y a danger d’une mauvaise habitude ?

112. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

L’impiété, la grossièreté, l’indécence, n’y règnent plus tant, si l’on veut, mais le danger y est plus grand. […] Plus le danger est caché, plus il est grand. […] En un mot point d’utilité dans la Comédie, beaucoup de danger. […] Le danger, le crime de l’intrigue, diminuent à leurs yeux ; il s’anéantit bientôt. […] A l’Opéra le danger est partout ; et toute l’exactitude des Censeurs n’en saurait garantir.

113. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

ne paraissez pas plus marcher sur les traces de ces hommes ombrageux et aveuglés par leur passion ; modérez la fougue de vos sentiments tendres, repoussez par un air calme les méchants et leurs propos malins, ne vous faites pas remarquer, ne vous affichez point par des plaintes éclatantes, ou des démarches insensées, ne laissez même pas apercevoir vos inquiétudes, si vous en avez ; mais faites avec prudence tout ce qui dépend de vous pour prévenir le mal ; soutenez la faiblesse de votre épouse contre les séductions qui l’entourent, écartez tout doucement les dangers qui la menacent, encouragez-la, répétez lui souvent que sa vertu vous est bien chère, qu’elle fait votre bonheur, comme elle vous porte à faire le sien, ce que vous devez lui prouver par vos bons procédés, et puis observez-la silencieusement, croyez à son innocence jusqu’à ce que vous ayiez acquis la preuve certaine de votre malheur, que, selon les circonstances, en homme sage, vous dévorez encore secrètement, et vous ne serez jamais regardé comme un jaloux ; parce que vous n’en aurez aucune apparence. […] Je voudrais pouvoir faire sentir le ridicule et le danger de cette manie de faire des monstres à figure humaine. […] La grande question des dangers et de l’utilité des théâtres avait déjà été agitée de leur temps.

114. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIX. Les Spectacles condamnés par les saintes Ecritures. » pp. 164-167

Ils ne les défendent pas en particulier quelque part, parce qu’ils les condamnent partout : car que signifie autre chose tout ce que l’Evangile et l’Ecriture sainte nous disent de la pureté du cœur, qui est la base de la vie chrétienne, tout ce qu’ils nous disent de la mortification des sens, de la légèreté de l’esprit, de la faiblesse de la chair, de la force des passions, de la malice et des ruses du tentateur, du danger de s’exposer aux moindres occasions d’être tenté ; tout ce qu’ils nous disent de l’attention et de la vigilance sur les désirs, de la modération des plaisirs, de la perversité des maximes et des joies mondainesbq ? 

115. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Ils ont tous raison, parce que le danger est toûjours respectif. […] Par-tout même indécence, passions de toute espèce, galanterie voilée, équivoques dans les discours, juremens, nudités, fard, masque, mélange des sexes, caractere des spectateurs, même danger pour la vertu, même anathème de l’Église. […] Cette modestie momentanée ne sauve pas le danger commun du théatre. […] Le plus grand mal du théatre ne fut jamais précisément l’indécence grossiere des expressions, on y a toûjours parlé comme l’on parle dans le monde ; son danger, son crime est dans l’assemblage artificieux d’une infinité de choses mauvaises, dont l’union rend nécessairement vicieux, les sentimens de toutes les passions, les exemples de tous les crimes, l’irréligion, la morale corrompue, l’immodestie, le jeu, la mollesse, les intrigues des Actrices, la mauvaise compagnie qui s’y rassemble, la liberté des foyers & des coulisses.

116. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

Qu’on analyse d’après ce principe, la plupart de nos Comédies, & l’on en tirera cette maxime générale, que l’exemption du ridicule est tout ce que la société exige de nous ; & moi je pense au-contraire qu’on peut sans danger laisser subsister les ridicules, mais qu’on ne peut pas de même laisser subsister les vices. […] Les portraits du ridicule des Mœurs, envisagés comme constituant l’essence de la Comédie, lui sont donc totalement étrangers, puisque le but de la Comédie étant d’inspirer de l’horreur pour le vice, si elle s’arrête plus sur le ridicule du vice, que sur le fond du vice, elle éloigne l’idée des dangers que le vice entraîne après lui, au-lieu que son devoir est de la rappeller à chaque instant.

117. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Comme avec un adversaire aussi redoutable que vous l’êtes, il est bon de prendre ses avantages, et de faire armes de tout au besoin ; je n’ai eu garde de détacher la Comédie du Comédien, qui fait un de ses principaux dangers, comme vous en convenez très équitablement. […] Convenons donc que ces larmes qu’on donne à la Tragédie, procédant de la source de l’amour naturel que nous avons les uns pour les autres, elles peuvent devenir très vicieuses par leur funeste application ; voilà le principe dans lequel je me suis renfermé pour montrer le danger de la Tragédie, et c’est sur ce principe que j’ai posé tous les fondements de ma Satirec.

118. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVI. Efficace de la séduction des Spectacles. » pp. 36-39

En l’affoiblissant peu à peu, on se met dans un danger évident de tomber, & ce grand affoiblissement est lui-même un commencement de chûte.

119. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « III. Si la comédie d’aujourd’hui est aussi honnête que le prétend l’auteur de la Dissertation. » pp. 5-9

Il ne sert de rien de répondre, qu’on n’est occupé que du chant et du spectacle, sans songer aux sens des paroles, ni aux sentiments qu’elles expriment : car c’est là précisément le danger, que pendant qu’on est enchanté par la douceur de la mélodie, ou étourdi par le merveilleux du spectacle, ces sentiments s’insinuent sans qu’on y pense ; et plaisent sans être aperçus.

120. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

On fait tout-à coup éclore dans son camp, une jeune Indienne qu’il n’a jamais vue ; le voilà subitement amoureux, au milieu du tulmute du camp, des préparatifs du combat, des dangers de la defaite ; un trait des beaux yeux de l’Indienne, perce son foible cœur, il quitte tout pour lui conter des fadeurs. […] Ce Prince capable d’une si haute & si difficile entreprise, environné de tant de dangers, occupé de si grands intérêts, aura t-il le loisir de conter fleurettes à une fille ? […] Il faut être aveugle pour s’imaginer, on ne l’est pas assez pour être convaincu, qu’on peut en conscience s’exposer à un si grand danger. […] Est n’est ce pas se donner déjà le coup de la mort, que de s’exposer à un danger évident de se damner dans quelques jours ? […] La barbarie revolte ; mais c’est toujours un grand danger pour les mœurs, & pour la société que d’affoiblir cette répugnance, & de familiariser les hommes avec les émotions violentes, & les actions atroces.

121. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Mêmes principes, mêmes raisons, même danger pour tous. […] Le danger est le même. […] La pudeur est une espece de maître, qui fait connoître le danger, & ordonne de l’éviter, qui retient si on s’expose, redresse si on s’égare, fortifie si on est attaqué, & si on se rend coupable châtie par le remord : Pudor tormentum virginis. […] Si on écoute ce salutaire préssentiment, on s’éloignera du danger, de l’occasion, de l’apparence même du péché, l’innocence sera hors d’atteinte. […] Le P. le Moine, dans l’ouvrage que nous avons cité, demande si la pudeur, qui est une vertu défiante & timide, qui rougit & tremble à la vue du moindre danger, qui craint le bruit & le grand jour, qui fuit le monde & le spectacle, ne se bat qu’en retraite, ne se conserve qu’en fuyant, ne remporte la victoire que par la plus prompte retraite, si cette vertu est capable d’un bel entousiasme, d’une sainte audace, d’un noble transport, d’une action de vigueur, d’un véritable héroisme ?

122. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Il fut accueilli, dans ses premiers succès, par le prince de Conti, qui lui donna des appointements, et pensionna sa nouvelle troupe ; mais ce seigneur comprit depuis le danger de la comédie, et, pour réparer en quelque sorte la faute d’avoir donné asile au plus grand comédien, il se crut obligé d’écrire contre le théâtre.

123. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

C’est elle qui par la lecture et considération des choses louables égale la prudence d’une jeunesse bouillante à celle d’une vieillesse expérimentée, réveille les esprits impuissants pour les faire aspirer à la grandeur, excite les plus puissants à mériter un los immortel, salaire de leurs bonnes vies, anime les soldats par l’immortalité de ceux qui n’ont redouté les dangers pour la conservation de leurs parties, retire les méchants de leur impiétés par la crainte d’infamie, exhorte à la vertu, déteste le vice, guerdonne les bons, abhorre les méchants, et se rend tellement utile aux humains, qu’elle semble servir d’une sage maîtresse pour les former à l’honneur par son instruction.

124. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Réflexions sur les dangers des spectacles RÉFLEXIONS SUR LES SPECTACLES. — CRUAUTÉ DES PARENS QUI DESTINENT LEURS ENFANS AU THÉATRE. […] (Les dangers des spectacles, ou les mémoires de Mr. le duc de Champigny, dédiés à Mgr. le prince de Montbarey, ministre d’état et de la guerre, etc. […] Ces dangers reconnus par un homme du monde, par un ancien militaire qu’on n’accusera certainement pas de vains scrupules, ou d’une morale exclusivement rigoureuse ; sont encore des problèmes pour des gens qui se croient dévots, qui à certains égards peuvent l’être, et qui fréquentent le théâtre avec la même sécurité que les églises. […] Il n’y a point de danger, point d’aspect de ruines et de mort qui puisse affoiblir votre victorieuse impression !

125. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

La plus grande raison du bien public, c’est d’écarter les dangers innombrables & l’extrême facilité de commettre toute sorte de crimes, sur-tout d’impureté, qu’occasionne, ou plutôt qu’assure par les méprises, les erreurs, le secret, la licence, l’impunité, les attraits confondus des deux sexes, un état où l’on n’est connu de personne, dit S. […] Je pense qu’on a voulu faire vivement sentir les dangers & les désordres de la liberté des masques, par le portrait naïf qu’on en fait. […] Disent les demandeurs que combien que de droit commun les Maris soient en bonne, pleine & paisible possession de leurs femmes, & puissent se départir des compagnies à l’heure que bon leur semble, & fermer leur porte quand l’ombrage & la fantaisie les prend, & disposer de leurs femmes, comme chacun est modérateur de sa propre chose, contre tous exempts & non exempts, privilégiés & non privilégiés, néanmoins les masqués, sous couleur de privilèges tels quels, commettent chacun jour plusieurs abus contre ladite possession, au grand travail, mal de tête, fâcherie & molestation des maris ; que quand les maris sont assemblés en compagnie avec leurs femmes & damoiselles les défendeurs arrivent enmasqués, s’emparent des damoiselles, les reculent, les mènent chacun la sienne dans un coin, les confessent à l’oreille, dansent l’une après l’autre, & dès qu’ils l’ont prise ne la laissent jamais jusqu’à minuit & plus tard, sans qu’il soit possible leur faire guerpir la place ; & cependant demeurent les maris chiffrés & lourchés, & gardent les mules, tandis que mes mignons triomphent, & sont en danger des marchands & marchandises, qui est la fortune que plus ils craignent ; & si d’aventure ils appellent leurs femmes, ils sont nommés jaloux. […] Ne feront aucun signe ou apparence d’être matris & fâchés ; pourront se retirer chez eux, sans qu’ils puissent laisser de ces vieilles nommées faux dangers, pour contrôler & leur faire aucun rapport.

126. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Entretien X. sur la Comedie LE grand usage de ce divertissement, qui est si agréable à la veuë, & à l’esprit, fera peût-être, qu’il ne me sera pas facile de desabuser les personnes, qui se voyent autorisées de l’exemple de tant de gens, & favorisées de l’inclination de la nature corrompuë : Mais peût-être aussi, quand j’auray ôté le bandeau de dessus leurs yeux, ne verront-elles pas moins le danger du Théatre, qu’elles en ont trouvé jusques icy les spectacles charmans. […] Et après tout cela, n’est-il pas étonnant, que pour se jetter dans le danger de son salut, que pour perdre souvent son innocence, que pour pécher souvent mortellement, l’on aille à la comédie avec autant de chaleur, & de passion, qu’aux plus fameux Prédicateurs ; qu’on y trouve même plus de goût, & que l’on coure, comme au feü, à la nouveauté de quelque piéce ?

127. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

C’est un scandale actif de la part des Comédiens, et de tous ceux qui entraînent leur prochain ; parce qu’ils contribuent au mal, et qu’ils mettent leur frère en danger. […] Mais de la manière dont se traite la Peinture aujourd’hui, où tout est nu, où l’on fait paraître autant que l’on peut les corps sans habits, et qu’il est presque impossible de rien faire de passable, sans avoir longtemps étudié d’après le naturel ; je crois qu’il y a une infinité de personnes auxquelles cet Art n’est plus propre, et qui ne peuvent plus s’y appliquer sans mettre leur salut en danger. […] « Que quoique ces plaisirs soient indifferents de leur nature, néanmoins selon l’ordinaire façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné du côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril. » Mais n’est-ce pas en dire assez pour en éloigner tout le monde ? […] Il devrait bien plutôt les avertir du danger évident où ils sont que Dieu n’alloue jamais aucune des œuvres sur lesquelles ils se confient, et leur répéter ces paroles qui suivent immediatement les reproches ci-dessus : Lavez-vous, soyez purs, ôtez le mal de vos pensées de devant mes yeux, cessez de mal faire, et apprenez à bien faire. […] Il n’est donc pas vrai que les Comedies telles qu’on les joue à présent soient si réformées, si modestes, et si bien réglées que le prétend celui qui leur a composé une nouvelle Apologie : il faut dire, au contraire, qu’elles sont très mauvaises ; que ceux qui les jouent sont des gens qui ont toujours été regardés comme infâmes, et que ceux qui y vont, mettent leur salut en grand danger.

128. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Bien des Provinciaux, des Chapitres, des Discrétoires, les interdisent ; presque tous les Supérieurs en redoutent, avec raison, la dissipation, les embarras et les dangers. […] N’est-ce pas parce qu’il connaît mieux le monde et ses dangers ? […] Ces pièces mutilées, ces acteurs si bizarrement vêtus, ce mélange de gravité et de bouffonnerie, formaient un spectacle plus grotesque que le théâtre de la foire ; c’étaient de vrais jeux d’enfants, dont le ridicule faisait le mérite, et écartait tout danger et toute idée de passion.

129. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Mais on a beau faire, la scène n’a jamais eu de pareils élèves ; tous au contraire sans exception se sont déchaînés contre elle, et se sont hautement déclarés contre le fard, la mollesse, la frivolité, le danger de cette prétendue éloquence. […] Mais l’inconvénient le plus grand, parce qu’il nuit à la piété et aux mœurs, c’est le danger que ces exercices ne fassent naître dans l’esprit des maîtres et des écoliers, comme cela est naturel, le désir de s’instruire par leurs yeux de la manière dont on déclame au théâtre, de le fréquenter, et de prendre pour la comédie un goût qui peut avoir des suites bien funestes, surtout à cet âge. […] Ainsi écarte-t-on le danger des spectacles ordinaires : mélange des sexes, parures, nudités, attitudes efféminées, discours libres, tendres, galants, passions vives, vivement rendues, qui toujours se récitant en français, font peu d’impression dans une langue étrangère.

130. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Ce n’était pas pour étudier de meilleures choses ; mais par amour du jeu, et pour entendre des fables, qui augmentant de plus en plus ma curiosité, et me faisant désirer de la satisfaire par mes yeux, me donnaient un goût infini pour les spectacles : « Curiositate magis magisque per oculos emicante in spectacula. » Comme ce sont les grands Seigneurs qui donnent ces jeux au peuple, presque tous les parents souhaitent que leurs enfants parviennent à une fortune qui leur en fasse quelque jour un devoir, tandis qu’ils les font châtier quand ils quittent l’étude pour les spectacles : « Hos cædi libentur patiuntur, si spectaculis impediantur à studio. » L’inconséquence fut toujours le partage des hommes : ils voient le danger, et ils y courent. […] J’en fis voir le danger et le ridicule, et je me déchaînai contre ceux qui s’y livraient. […] On voit dans cet exemple la fragilité de la jeunesse, le danger des mauvaises compagnies, la fureur des spectacles, la difficulté de s’en corriger, le péché de ceux qui y vont.

131. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Il faut croire au saint Esprit, qui a dit par la bouche du fils de Sirach ; « Que la plus grande plaie, et un amas de toutes les plaies qui peuvent arriver à un homme, est la tristesse du cœur » :10 Et saint Augustin expliquant ces paroles, que Jacob dit à ses enfants, lors qu’ils le pressaient de leur permettre de mener Benjamin en Egypte, « Vous serez cause qu’en ma vieillesse je m’en irai en Enfer »,11 dit, que Jacob craignait que l'éloignement de Benjamin lui causât une si grande tristesse, qu’à raison d’icelle il fût en danger de se damner, tant il jugeait la tristesse dangereuse. […] laquelle se fait paraître plus, lors qu’il y a plus de danger de la perdre. […] C’est un grand trait d’imprudence, pour avoir un peu, perdre beaucoup ; et pour une récréation extérieure, perdre les intérieures ; pour un plaisir d’une heure, se mettre en danger de perdre les éternels, et d’encourir une cuisante peine ou au purgatoire, ou en l’enfer ; à l’un desquels infailliblement vous seriez condamnée, si sans avoir loisir de vous reconnaître, la mort vous trouvait en telle récréation, comme il peut arriver : Saint Cyprien a dit, « Que la plus grande volupté est d’avoir surmonté, et quitté la volupté » :59 aussi je vous dis, que la plus belle récréation est, d’avoir quitté telles récréations, on dit que l’herbe Sardonique fait mourir en riant ; les plaisirs pris en telles assemblées, vous chatouillent, et vous font rire, mais en riant ils vous tuent. […] Le second ; fuyez, tant que vous pourrez, les bals et les danses, èsquelles il y a quelque danger, ou d’offenser Dieu,Fuir les bals, où Dieu peut être offensé. ou d’être cause que les autres l’offensent : l’amour que vous devez à Dieu, vous oblige à cela, trouvez quelque excuse pour vous en exempter ; le salut de votre âme, et de votre prochain, vaut bien plus que le plaisir d’une danse, c’est folie se mettre en danger de perdre celui-là, pour jouir de celle-ci.

132. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Je vous avertis auparavant que j’ai lu une partie de ce que les Saints Pères ont écrit des Spectaclesf, aussi bien que le Traité du Prince de Contig, et que cela ne m’a pas convaincu qu’il y eût du danger à voir les Tragédies de ce temps, où la Vertu est presque toujours récompensée ; et où l’Amour le plus violent est honnête, et dans les bornes de la plus exacte retenue. […] Mais que ce soit un péché ou non, vous ne sauriez nier qu’il ne puisse y avoir du danger à assister à la plupart de nos pièces de Théâtre. […] Vous croyez donc que tout le danger auquel on s’expose en allant à la Comédie, ne vient que de l’amour qu’on y dépeint ? […] Assurément il n’y aurait aucun danger pour la conscience dans un divertissement si dévot, mais il arriverait infailliblement qu’on ferait de fort méchantes Tragédies sur ces Principes. […] Un spectacle de cette sorte serait fort en danger d’avoir le même destin que cette Tragédie dont vous avez ouï parler, qui ne put jamais être jouée tout entière, parce que ceux qui étaient venus pour la voir, sortirent au troisième Acteam.

133. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Mais toute la morale qui en résulte, c’est que le soin & l’attention à éloigner les jeunes gens des dangers du crime, ne servent qu’à leur en donner plus d’envie, & à leur faire chercher les moyens de se satisfaire. […] Je n’ai jamais connu aucun défenseur du théâtre, qui ne convienne qu’il y a quelquefois du danger ; qu’il y en a toujours pour certaines personnes ; qu’il y en a dans beaucoup de pieces ; qu’il y a donc alors du péché.

134. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Habillé simplement, même grossierement, sobre, frugal, se nourrissant des viandes les plus communes, ne buvant presque point de vin, dormant peu, le plus souvent sur la dure, toujours à cheval, faisant sans s’arrêter, les plus longues courses, s’exposant comme un simple soldat aux plus grands dangers, partageant les travaux, les fatigues, la disette, sérieux, parlant peu, observant & faisant observer la plus rigide discipline : il méritoit les victoires qu’il achetoit si cherement. […] En effet, dans le fort & le plus grand danger de la guerre, le Czar & Auguste, pour prendre de concert leurs mesures, convinrent d’une entrevue sur la frontiere de la Pologne ; &, aulieu de s’occuper de leurs affaires, ils passent quinze jours ensemble dans les plaisirs, se livrant à tous les excès de la débauche.

135. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

L’un des plus grands inconvéniens du théatre, c’est la facilité, c’est le danger extrême de former de mauvais commerces avec les Actrices, toutes femmes de mauvaise vie, qui perdent en même temps la bourse, le corps & l’ame de leurs aveugles amans. […] Que d’inquiétudes, de dangers, de dépenses, de combats avec ses rivaux !

136. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Tout le monde se flatte qu’après avoir été confondu parmi la foule des Pécheurs, on en sera distingué par la misericorde du Seigneur, chacun se repose sur une chimerique confiance, & c’est pour la détruire que je vous expose le danger où vous êtes. […] qu’on connoît peu le danger où l’on est exposé de ne pas faire tous ses efforts pour en sortir !

137. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Les gens vertueux ne cesserent d’en représenter les dangers ; & ils furent enfin écoutés. […] On m’a prévenu dès mon enfance contre les dangers des Théatres. […] Il n’en est aucun où l’on puisse sans danger se livrer à toutes les productions que la fiction enfante pour le Théatre. […] Son objet est de prouver l’évidence du danger de nos Spectacles pour les mœurs, & sur-tout pour les jeunes gens. […] Tout est plein d’inévitables dangers, même à l’Eglise ; donc il faut en augmenter le nombre.

138. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Loin donc que ce jeune homme apprenne au spectacle à mettre dans ses vertus une certaine noblesse, dans ses mœurs une certaine régularité, dans ses manieres une politesse aisée, les effets redoutables qui en résultent toujours, doivent accréditer dans l’esprit des honnêtes gens, le danger des spectacles ». […] Malgré toutes les preuves qui démontrent évidemment le danger des spectacles, les partisans de la Comédie osent avancer, avec un ton d’assurance, que les Saints Peres ne l’ont jamais condamnée, & que le Chef de l’Eglise la tolere à Rome. […] A combien d’écueils une ame sensible n’est-elle pas continuellement exposée, par l’imprudence de ceux qui devroient la garantir des dangers ?

139. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Je ne cesserai pas d’admirer la misericorde divine, si jamais elle me fait voir en cette mer de dangers un cœur, qui a la fermeté des citoiens de la Jerusalem celeste : mais si cette personne me demande, s’il lui est permis d’assister à la Comedie, je suspecterai sa devotion ; & si par un miracle je la trouve solide, je lui dirai nettement, qu’elle ne peut pas aller à la Comedie, sans s’en faire encore un point de conscience. […] Cette decision de saint Paul peut servir de resolution au doute, que Madame *** proposa : car je veux pour un moment, que la Comedie dont je parle, soit comtée entre les choses indifferentes, ou qu’elle passe pour telle à l’égard des personnes, qui ne courent aucun danger d’y commettre le peché : je veux même, pour pousser le parallele plus loin, que la Comedie soit pour des ames, qui ont une vertu à l’épreuve, ce que les viandes immolées aux Idoles étoient pour ceux qui étoient instruits de la liberté des enfans de l’Eglise : mais on m’avouera, comme les Corinthiens, quand ils donnerent occasion aux autres, qui n’étoient pas si bien instruits, devinrent coupables du scandale qu’ils leur donnoient ; que ceux-ci, quand par leur exemple ils authorisent les autres, qui n’ont pas la même force, ni une vertu qui se peut exposer au danger de commettre le peché, sont aussi responsables de tout le mal, que les foibles y feront.

140. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Les raisons de dispense des œuvres serviles, sont le culte divin, pour parer les autels ; la charité du prochain, pour servir un malade ; une perte considérable, pour cueillir la moisson exposée à l’orage ; un danger de naufrage sur mer, une incendie à éteindre, une ville assiégée à défendre, un besoin pressant, un pauvre qui n’a pas un morceau de pain, les aliments ordinaires à apprêter, etc. […] Quel besoin pressant, quel danger, obligent à monter sur le théâtre, ou à venir aux spectacles ? Tout au contraire engage à s’en éloigner, le culte divin qu’il empêche, la charité qu’il refroidit, l’intérêt temporel qu’il ruine, le bien des familles qu’il scandalise, le plus grand danger qu’il présente, l’attrait des passions et des vices, le plus grand intérêt public, la religion et les mœurs qu’il corrompt.

141. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Empêcher qu’il n’y entre désormais des pièces dangereuses, n’est qu’une demi-mesure ; il est de la même importance de faire un choix judicieux de celles qui y sont admises et qui peuvent être représentées sans danger, et de rejeter les autres. […] Les observations et les objections les plus fortes que l’on pourra me faire encore, et que je pressens en partie, relativement aux entraves que je crois nécessaire d’apporter aux leçons satiriques du théâtre, ne me feront pas départir de mon jugement sur les dangers de leur vague et l’arbitraire de leurs applications ; au contraire, ces observations m’excitent à aller plus loin pour les rendre nulles, à faire connaître le fond de ma pensée, sans mitiger, c’est-à-dire à conclure, en dernier résultat, de tout ce que j’ai exposé, que les attaques dramatiques individuelles, soumises à quelques conditions de rigueur, surtout à celles de la gravité du sujet et de la vérité de la censure, seraient souvent préférables aux généralités contre telle profession ou corporation, qui ont fait tant de mal sans éviter l’inconvénient des personnalités, et le rendant même plus grand. […] Voici un autre exemple qui rend encore plus palpable l’inutilité et les dangers de jouer ou attaquer confusément le vice dans une corporation. […] La commission, moyennant ces précautions et d’autres nécessaires pour éviter le danger des applications particulières et injustes, croira peut-être pouvoir conserver aussi aux théâtres le droit de poursuivre en masse de simples ridicules ; c’est-à-dire, de gloser et s’égayer sur les faiblesses, les défauts, les erreurs, les préjugés, qui sont censés affecter indistinctement toutes les classes de la société ; mais je ne doute pas qu’elle n’encourage plus efficacement qu’on ne peut le faire aujourd’hui, surtout le genre de spectacles convenable à toutes les conditions et à tous les âges ; celui dans lequel la morale est véritablement respectée et défendue, dans lequel le charme du naturel, celui de l’esprit sage et une gaîté décente, s’associent aux convenances et à l’intérêt du sentiment ; dans lequel, par conséquent, on ne souffre point de ces comédies faites bien moins dans l’intérêt de la réforme que dans le goût de la malignité et le sens de la dégénération, où on voit le vice fardé et séduisant triompher, au milieu des éclats de rire, de la vertu défigurée et avilie.

142. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Basile a parlé de la joie des Saints & des Anges sous la figure d’une danse, comme on le dit, il ne dissimule pas les dangers de la danse des hommes : J’ai vu, dit-il à Chilon son disciple (Epist. […] Voilà tout ce que disent les Canons, les Pères, les Casuistes, des dangers que fait inévitablement naître la danse : Non tuta verecundia, illecebra suspecta, idoli portio, deliciarum comes, luxuria ludibrium saltatio. […] Tout ce que la religion a jamais dit contre la danse & contre le spectacle, se réunit contre la danse théatrale qui rassemble ces deux dangers & les augmente l’un par l’autre : Mulieribus saltantibus cum viris, nihil in honestiùs, chorea & cantilina diabolica colluvies est. […] Je pense au contraire que la musique est naturellement liée à la danse, qu’elle excite machinalement à danser, qu’elle en règle les pas, la mesure, par la cadence, qu’elle en fait l’un des grands agrémens, & qu’en préparant, flattant, amollissant le cœur, elle en augmente le danger.

143. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Je me crois obligé d’ajouter ici une observation, quelque danger qu’il y ait pour moi de la faire, puisqu’il s’agit d’attaquer un préjugé auquel on ne peut toucher sans qu’on paraisse manquer aux bonnes mœurs.

144. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Une des principales raisons du danger de la Comédie, c’est qu’elle ne tend qu’à flatter les trois plus dangereuses passions de l’homme, l’amour, l’ambition et la vengeance, en nous faisant sentir du plaisir dans la représentation des plus grands excès de ces passions, car certainement si nous n’aimions pas ces passions, comme nous ne les devrions pas aimer selon la profession que nous faisons d’être Chrétiens, nous ne serions pas touchés de tant de plaisir dans leur représentation.

145. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Mais c’était assez pour moi, qui ne voulais que prémunir mes Lecteurs contre le danger de n’attacher d’importance et de prix qu’aux choses de pur agrément, et de flétrir souvent d’une sorte de mépris ce qui vraiment est le plus utile à la société ; c’était, dis-je, assez pour moi d’examiner l’influence de cet art si beau, si puissant de la parole dans l’état civil, afin de montrer le grand intérêt que nous avons tous au succès comme au rétablissement de l’éloquence de la Chaire et du Barreau.

146. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Et la raison du Concile d’Agde n’a pas moins de force touchant les Danses secrètes qu’à l’égard des publiques, puisqu’il sera toujours vrai, que l’Ecclésiastique qui assiste à la Danse, expose sa vue, et ses oreilles, qui sont consacrées à Dieu par l’application au service de l’Autel, à la profanation, et au danger évident de salir sa pureté.

147. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

Examen du Relaps ou de la Vertu en danger, de M.V.

148. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Un des plus grands dangers des danses théatrales, c’est le mélange des deux sexes ; chacun y développe ses propres beautés, & agit sur les autres danseurs & sur les spectateurs de toute espèce. […] Voilà le danger de la danse & de tous les bals, c’est une suite & comme une galerie mouvante d’objets, de figures, de situations lascives, variées d’une infinité de manieres. […] Qu’on juge de l’indécence & du danger de la danse de théatre par ce trait de la Sallé, l’une des meilleures danseuses qui aient paru à l’opéra.

149. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

» C’est le même attrait d’émotion qui fait aimer les inquiétudes & les allarmes que causent les périls où l’on voit d’autres hommes exposés, sans avoir part à leurs dangers. […] Si l’on considère chacun de ces objets en particulier, l’on n’en trouve aucun qui n’ait ses inconvéniens, puisqu’il n’en est aucun qui n’excite les passions, & qui ne puisse en rendre l’émotion dangereuse : la Musique, par ses accens efféminés ; la Danse, par ses voluptueuses attitudes : je ne dois m’arrêter ici qu’aux principales sources du danger des Représentations : je renvoie pour les autres au § II, où je les envisage par le côté favorable. […] Pour diminuer les dangers du Théâtre, en augmenter les avantages, deux moyens se présentent donc naturellement : supprimer tout le licencieux dans les Drames, & rendre nul l’inconvénient du Comédisme.

150. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Il connaissait parfaitement et par expérience le monde et ses dangers, contre lesquels il tâche de prémunir les Chrétiens. […]  » Il est inutile d'aller chercher des autorités dans les ouvrages de Tertullien sur le luxe et la parure des femmes,  de habitu muliebri, de cultu fœminarum, de velandis virginibus, il faudrait transcrire ces traités en entier ; ils ne sont faits que pour montrer le danger infini pour les mœurs, qu'entraînent l'affectation des habits, l'indécence des parures, la mollesse des démarches, le feu des regards, la douceur de la voix, la liberté des discours, les flatteries, les caresses, etc. […] Ainsi le démon cache son venin mortel dans des viandes délicieuses ; regardez comme du poison couvert de miel, tout ce que le théâtre peut avoir de noble, de poli, de judicieux, d'honnête : n'achetez pas votre satisfaction au prix d'un si grand danger.

151. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Nous avons donc délibéré avec l’assistance de Dieu, de faire voir aux vrais Chrétiens, en ce petit traité, le danger dedans lequel ils se jettent les yeux fermés ; et d’autant plus grand, qu’ils se rendent aveugles volontaires aux lumières de la vérité, pour se plaire aux œuvres de ténèbres. […] tout y est préparé pour embraser la convoitise : les ornements, les gestes, les voix, les vers, les inventions diverses, et les mouvements étudiés ; tels que les spectateurs ne peuvent s’exempter de communiquer àbc ces œuvres infructueuses, et se jeter en un manifeste danger. […] Ajoutez à cela, que s’il y en avait de si fermes et si bien munis qu’ils fussent hors de danger pour leur regard : si ne seraient-ils pour cela exempts de péché. […] Qui est-ce donc qui se pourrait tenir assuré contre le danger, parmi celles qui ne parlent pas de choses saintes, mais feintes et vaines, non en habit modeste, mais en un déguisement lubrique, et avec gestes impudiques ? […] Et de vrai, on y pourrait apporter tant de précautions, que le danger serait beaucoup diminué, Mais ce serait, au regard de ces gens-là, la République de Platon, ou l’Utopie de Thomas Morus, qui ne serait qu’en Idée.

152. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Un art bon par soi-même ne sçauroit être contraire aux mœurs, que dans le cas où l’on en feroit un mauvais usage, (danger commun à tous les arts qui peuvent devenir pernicieux par l’abus) ce qui ne pourroit être attribué à un vice de l’art, mais de l’artiste, ou des amateurs de cet art. […]   On s’éclaire sur le danger des passions ; on s’habitue à en rectifier l’usage sur les loix de la justice. […] Comme notre penchant pour les unes ou les autres est susceptible d’accroissement, où donc est le danger d’une imitation chargée, qui augmente ou retient ce penchant ? […] Une leçon à l’homme vertueux d’être sur ses gardes : c’est un avertissement du danger dont il est menacé. […] Je veux bien croire que tout Orateur étoit persuadé de la pureté d’intention de ses cliens, & que sa conscience s’en rapportoit à leur bonne foi, qui le rassuroit contre le danger d’avilir l’usage de l’éloquence, en l’engageant à la solde de l’iniquité.

153. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Arcère, « Le Danger des spectacles », 1748 • Arcère, Louis-Étienne (1698-1782 ; oratorien) : « Le Danger des spectacles. […] • « Les dangers des spectacles, ou les mémoires de Mr. […] Rééditions • Réflexions philosophiques, politiques et chrétiennes, à l’occasion d’un ouvrage intitulé Les dangers des spectacles, ou les mémoires de Mr. le Duc de Champigny. […] XI, « La representation qu’on fait des Comedies et des Tragedies sur les Theatres publics en augmente le danger. […] Mouhy, Les Dangers des spectacles, 1780 • Mouhy, Charles de Fieux (1701-1784 ; chevalier de) : Les Dangers des spectacles, ou les Mémoires de M. le duc de Champigny, Paris, l’Auteur, L. 

154. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Que du ferme Abraham l’auguste sacrifice Prépare des dangers dont notre cœur frémisse.

155. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Clément d'Alexandrie ne lui est pas plus favorable par les mêmes raisons, et surtout par le danger dans lequel se mettent les hommes et les femmes qui vont dans ces assemblées pour se regarder.

156. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

L’Abbé de Monville, qui sentoit l’indécence de ses tableaux profânes, & le danger du salut qu’ils sont couvrir, tâche de se rassurer sur le salut de Mignard, en disant que plusieurs années avant sa mort il y avoit absolument renoncé, & ne s’occupoit plus que des sujets sacrés, & qu’enfin il reçut les derniers Sacremens dans des grands sentimens de piété. […] Le danger & le crime du Théatre est de séduire jusqu’aux personnes de mérite, & d’avilir les gens de qualité. […] Juvenal, plus raisonnable, ne rapporte ces désordres que pour condamner l’incontinence des dames romaines qui s’y livroient, le danger & la licence du Théatre qui les y excitoient. […] Le tableau animé de la danse est même plus pernicieux que les couleurs mortes de la peinture, ou les contours de la sculpture ; ou plutôt il réunit tous ces dangers dans le développement du corps, & si on ajoute les charmes de la musique, & l’indécence des actrices, à l’idée de leurs exploits.

157. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Ecoutons-le : c’est un Pere Chrétien, qui veut instruire son fils, & faire servir à son instruction, les écueils, dont il connoissoit le danger. […] Ce n’est donc pas l’utilité de la Comédie, mais son poison, ses dangers, & ses suites fâcheuses, qu’on ne peut révoquer en doute. […] diriez-vous, parce que Mademoiselle a échappé au danger, que Madame sa mere appréhendoit pour elle, en est-elle moins coupable d’avoir désobéi ? […] Illicites & criminels, parce qu’ils nous mettent en péril de nous déranger, & qu’en y assistant, on s’expose au danger de commettre les fautes les plus graves. […] Augustin, (L. conf. 10 c. 23, ) que les idoles du monde, & les victimes de ses faux plaisirs, n’aiment pas les lumieres, qui leur en découvrent les dangers : oderunt redarguentem.

158. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Pourquoi ne pas craindre les autres dangers ? […] Ce sont de legeres exceptions qui ne changent point la nature de l’action, & le caractere de la personne, les dangers du spectacle. […] Tous les auteurs, tous les drames ne sont pas également repréhensibles ; mais dans le spectacle public l’assemblage de ce qu’on y voit & qu’on y entend, la compagnie, les objets, les exemples, font un très-grand danger pour les mœurs dans les pieces même les plus châtiées ; à plus forte raison dans les autres, qui font incomparablement le plus grand nombre.

159. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

L’amour est le plus grand danger du théatre. […] C’est assurément le plus petit objet du monde dans la République qu’une Troupe de Comédiens ; mais c’est un des plus grands dangers pour la religion & les mœurs. Il est vrai que dans ce siecle le goût du spectacle est extrême ; non-seulement on y mène les jeunes gens, mais on les forme dès l’enfance à la déclamation théatrale, comme faisant partie de la bonne éducation, on joue des pieces dans les Collèges, les Séminaires, les Couvents, chez les Seigneurs, chez les Bourgeois, & par une inconséquence de conduite incroyable les mères les plus sévères, qui ne vont ni ne laissent aller leurs filles à la comédie, y assistent & leur laissent voir représenter sur les théatres de société les pieces de Moliere, & même des parades plus licentieuses que la comédie publique, comme si c’étoient les murs, les décorations, les habits, qui méritent leur censure, non les pieces où se trouve le plus grand danger, & qui ont le plus besoin de réforme, pour en faire un divertissement innocent & même instructif.

160. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Voilà ceux qui ne sentent pas les effets et les dangers du spectacle : car sent-on l’impétuosité d’un torrent quand on se laisse aller à son cours ? […] Si nous sommes en danger dans l’Eglise, où le précepte de Dieu nous rassemble, serons-nous en sûreté aux spectacles d’où sa loi nous bannit ?

161. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Il prouve l’affirmative à cause du scandale, à cause du danger du péché, à cause de leurs participation aux paroles des Comédiens qu’ils écoutent avec plaisir, qu’ils approuvent, qu’ils admirent, qu’ils soutiennent par leur autorité, par leur argent, par leur présence ; car les Comédiens péchant mortellement en jouant la Comédie, on ne peut être témoin, approbateur, protecteur de cette action criminelle sans être complice. […] Del Monaco n’oublie pas le danger où s’expose les Spectateurs des Comédies : il prétend que la Comédie est une occasion prochaine de péché mortel ; son raisonnement est solide, le voici.

162. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Il ne sert de rien de répondre qu’on n’est occupé que du chant et du spectacle, sans songer aux sens des paroles ni aux sentiments qu’elles expriment : car c’est précisément le danger que pendant qu’on est enchanté par la douceur de la mélodie, ou étourdi par le merveilleux du spectacle, les sentiments s’insinuent sans qu’on y pense, et plaisent sans être aperçus.

163. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Plus les hommes cherchent à abuser de tout, plus les loix & les magistrats doivent les retenir sur les abus où ils tomberoient, lors même qu’ils en cachent les dangers sous des actions dont les dehors semblent n’avoir rien que de licite. Les assemblées de danses sembleroient au premier coup-d’œil n’avoir rien de dangereux pour les mœurs : mais si on les considere sous tous les rapports de vice, corruption, de scandale, dont elles peuvent être la source ; si des dangers de la licence, dont elles sont le prétexte, on passe à la qualité, à l’examen de la vie & de la conduite des personnes qui les goûtent ou les fréquentent, comment ne pas s’effrayer pour les mœurs du concours de tant d’ames viles ou corrompues ? […] Il ne cache pas l’objet, le danger, les effets, les crimes, les termes, tout est à découvert Lui seul ne s’en apperçoit pas ; il avoue son ivresse, il convient que, dans la fleur de ses ans, ces spectacles charmoient sa tristesse. […] Quelle fureur d’aller choisir dans le bourbier de la mythologie, & d’étaler sur un théatre des objets qu’on ne peut traiter sans le plus grand danger, & pour le public, & pour soi-même. […] Nous ne lui disputons aucune couronne littéraire ; mais nous voudrions qu’il eût respecté la piété & les bonnes mœurs, & que le Journal des Savans, ouvrage sérieux & sage, qui mérite l’estime & la confiance du lecteur, n’eût pas donné de la vogue, par un éloge sans borne, mais plutôt par des restrictions de préservatif qui missent à couvert les intérêts de la vertu, & éloignassent l’innocence du danger qu’elle court.

164. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Dieu n’y appelle pas, il y a un vrai danger ; Dieu n’y a pas promis la grace ; qui aime le péril, y périra. Ce n’est pas témérité, c’est prudence de fuir le danger, de quitter le monde. […] Dans le monde au contraire on n’en prend aucun, on se met dans un danger évident de périr. […] On n’a fait pour elle que ce que l’on fait pour les Pensionnaires que l’on élève avec amitié & avec piété, à qui l’on fait craindre le monde & ses dangers, & estimer l’état religieux, très-estimable en effet, & très-heureux pour ceux qui y sont appelés par de bons discours & de bons exemples. […] Je lui parlois alors sans crainte & sans danger (dans son imagination).

165. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Le Parlement connoissant le danger que fait courir aux bonnes mœurs le goût pour le théatre, si répandu dans notre siécle, pour former une postérité moins passionnée, ordonne (art. 49) que dans les Colleges il ne sera représenté en aucun cas aucune tragédie ou comédie  ; il rappelle les statuts de l’Université de Paris, qui les proscrit absolument comme contraires aux bonnes mœurs ; c’étoit un abus dont Rolin & plusieurs instituteurs de la jeunesse ont toujours desiré la réforme. […] Une carraque Portugaise venant des Indes, après des orages affreux, les plus grands dangers, la perte des marchandises ; ayant enfin doublé le Cap de Bonne-Espérance, se livre à la joie, après le Te Deum on joua une belle comédie, qu’on avoit apprise & exercée depuis Goa, pour la jouer : alors la carraque étoit ouverte de tout côté ; on relacha au Bresil, elle coula à fond en arrivant au port. […] Un aveugle sera plus affecté d’une bonne piece, qu’un sourd ne le seroit d’une bonne gesticulation ; l’aveugle ne seroit pas blessé du défaut du Costumé, de la décoration, des habits mesquins, de la laideur des actrices, qui défigurent une piece ; mais aussi seroit-il privé de l’agrément qui résulte de la perfection de toutes ces choses, dont l’assemblage forme l’illusion & le plaisir, quand elles sont bien assorcies, & par conséquent le danger pour les bonnes mœurs.

166. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Mais ils n’ont eu garde de parler du ridicule, des excès, du danger pour les bonnes mœurs d’une marchandise qu’ils ont intérêt de vendre ; ils n’ont parlé qu’en charlatans des plaisirs qu’on y trouve. […] Leur danger doit les faire craindre à tout le monde ; elles sont, dit S. […] Le danger d’allumer dans les cœurs le feu de l’amour, a fait croire à quelques Casuistes qu’on ne devoit pas absolument s’en servir, même comme des remedes ; & quelques Philosophes ont porté la sévérité jusqu’à les exclure absolument.

167. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Mais, direz-vous, vous ne craignez pas les dangers du théatre, votre cœur est à l’épreuve des traits de l’amour, vous êtes une héroïne de chasteté ; le théatre public, le théatre de société vous voient braver tous les orages. […] Ce n’est point une tolérance théologique, qui laisse sur des opinions incertaines la liberté de penser, la saine morale fut toujours bien décidée sur la grieveté de ce péché ; ni une tolérance ecclésiastique de discipline, qui ne proscrit point des actions qu’elle regarde comme peu importantes, les censures de l’Eglise, la privation des sacremens subsistent toujours ; ce n’est pas même une tolérance civile légale, les loix qui couvrent les Comédiens d’infamie ne sont pas révoquées ; ce n’est pas non plus une tolérance populaire, puisque malgré toute la ferveur, le goût, l’ivresse de ses amateurs, il n’est personne qui ne convienne du danger du théatre & de son opposition à l’esprit & aux règles d’une véritable piété ; ce n’est qu’une tolérance politique, qui croit avoir des raisons d’Etat de laisser subsister certains maux fi invétérés qu’il seroit impossible de les corriger, & dangereux de l’entreprendre, parce qu’il vaut mieux supporter un moindre mal pour en éviter un plus grand. […] Mais la premiere représentation a dû détromper ; ce qu’on y a vu, entendu, senti, a dû faire toucher au doigt & à l’œil le danger & le crime d’un spectacle où le vice domine, où les occasions naissent sous les pas, sur tout les femmes, qui naturellement plus pieuses & plus sensibles, ont dû être plus alarmées, & avant d’y aller par la vue de l’écueil, & après y avoir été par le soupçon ou plutôt la certitude du n’aufrage qu’elles y ont fait.

168. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Le masque facilite tout ; les aventures qu’il fait naître, qu’il cache, qu’il favorise, le caractère des danses qu’il fait imaginer, l’amusement des préparatifs qui faisoit dire à Fontenelle, au moment qu’on partoit pour le bal, le plaisir est passé, vous l’avez goûté en vous préparant, le mouvement de l’exécution, les équivoques auxquelles l’incognito donne lieu, ont fait le succès de ces folies, & en font l’extrême danger. […] Mais ce n’est pas ce genre moral de masque que j’attaque ici, c’est le déguisement réel d’habit, d’état, de figure, qui favorise tous les vices & qui est un des grands abus, des grands dangers du spectacle. […] il ne craint rien tant que d’être démasqué : expression proverbiale, qui en peint vivement le danger & le mal : Qui male agis odit lucem.

169. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Pour comble de malheur vous rencontrez tous les jours dans le monde des hommes de sens et d’esprit qui ne rougissent pas de se faire les apologistes de ces farces de baladins ; vous soupçonnez du danger dans ces Spectacles ; mais la force de l’exemple, la multitude des suffrages, la tolérance du gouvernement vous jettent dans des doutes que votre longue absence de Paris vous rend pour le moment difficiles à éclaircir par vous-mêmes. […] Premièrement les jours des spectateurs sont exposés à plus d’un danger. […] Nulle part le libertinage n’est aussi favorisé qu’à ces spectacles ; ce n’est pas qu’il ne le soit beaucoup trop aux autres ; mais enfin, l’opéra est un genre si fade, la comédie est devenue si épurée, la tragédie est par elle-même si austère, que les mœurs courent bien moins de dangers aux grands spectacles qu’à ceux dont il s’agit ici, et qui sont, puisqu’il faut le dire, autant de temples consacrés à la déesse de Paphos ou même au dieu de Lampsaque.

170. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

 8.) de la comédie, bien éloignée sans doute de son temps (au douzième siècle) de l’élégance et de la pompe de la comédie Française, mais qui toujours semblable à elle-même par ses vices et ses dangers, qui en font le caractère, n’a pas mérité seule les anathèmes que la religion et la vertu ont lancés sur elle dans tous les temps. […]   » De là ces bateleurs, sauteurs, danseurs, tabarins, pantomimes, bouffons, et toute cette vermine malfaisante : « Hinc Mimi, salii, balatrones, palestræ, gignadi, etc. » Ils se sont si bien accrédités que les honnêtes gens les souffrent chez eux : « Quorum adeo error invaluit, ut a præclaris domibus non arceantur. » L’autorité des Pères de l’Eglise ne nous permet pas de douter qu’ils ne soient excommuniés, « communionis gratiam Histrionibus, auctoritate patrum non ambigis esse præclusam », et que ce ne soit un crime de les favoriser ou de leur donner, car c’est se rendre leur complice, puisque c’est les entretenir dans le vice : « Illis fovens in quo nequissimi sunt. » Dans les autres chapitres il parle de la danse, de la musique, des instruments, des masques ; il en fait voir le danger en détail : combien en est-il augmenté par leur union sur la scène ? […]  12.) à parler de tous ces dangers et de l’excès de la parure, si opposée à la modestie et à la décence, sur quoi le théâtre, par ses raffinements, porte tout au dernier excès.

171. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Ne font-elles pas la gloire & la réputation, ainsi que le plus grand danger du spectacle qu’elles y apportent & y trouvent. […] que la nécessité de les prendre, & souvent leur inutilité est honteuse : elles sont en effet indispensables, dans un danger aussi évident, une occasion aussi prochaine de désordre au milieu des folies, des passions & des crimes.

172. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Les deux plus grandes villes du monde, Antioche & Constantiaople, où il sit successivement briller ses talens, & éclater son zèle, étoient aussi les deux villes les plus livrées à la fureur des spectacles, & quoique sous des Empereurs très-Chrétiens, après les règnes de Constantin & de Théodose, dont les loix sévères avoient épuré & réformé la scene, il se plaint avec raison des désordres, des excès, des dangers infinis qui en sont inséparables, & lui attribue la dépravation des mœurs qui déshonoroit le Christianisme dans ces deux capitales. […] Car si même vivant éloigné du danger, on a tant de peine à conserver cette vertu, comment la conservera-t-on quand on s’y livre ?

173. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Mais supposé qu’il s’en trouve, je dis qu’en ce cas, ces personnes ne doivent pas aller à la Comédie, parce qu’ils sont obligés de prendre toutes les précautions possibles pour conserver un trésor aussi précieux qu’est cette grâce, et qu’il y a un danger évident de la perdre en y allant. […] Il est donc indubitable qu’un Chrétien qui a conservé son innocence baptismale, ne doit aller ni à la Comédie, ni a l’Opéra, parce qu’il ne doit nullement s’exposer au danger d’offenser Dieu.

174. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Les pieces dans ce goût sont sans nombre : elles prouvent également la stérilité d’un auteur, qui a recours à cette intrigue usée, & le danger de ces illusions qui ont été un piége pour des ames innocentes.

175. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Mais qu’il y a de danger dans les plaisirs, qui sont usités dans le Monde !

176. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il est fâcheux pour sa gloire, dit l’Auteur des Trois Siecles, que la jeunesse ne puisse pas lire ses ouvrages sans dangers, & les gens sages sans indignation. […] Ce voyageur monta avec des peines & des dangers infinis jusques sur le sommet de l’Ethna, cette fameuse montagne qui est d’une hauteur prodigieuse. […] Qu’on juge par ce trait qu’elle est la force du Théatre pour exciter la passion, & celle de la séduction des actrices ; par conséquent quel est son danger pour la vertu. […] Il est fort embarrassé sur l’amour qu’il ne faut pas allumer, qui ne s’allume que trop par la moindre étincelle, où tout est dangereux à voir & à entendre, & criminel à consentir, qui cependant joue par-tout le plus grand rôle & où l’on rassemble tout ce qui peut en augmenter le danger, & qui seul devroit faire fuir le théatre comme l’écueil de la vertu.

177. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

., la Comédie du Méchant j aient scandalisé personne ; qu’il me prouve clairement le danger qui peut résulter des maximes sages qu’il a repandues dans ses Ouvrages ; qu’il me prouve clairement qu’on se damne en mettant en action un traité de morale et j’imiterai sa conduite. […] J’ai donc bien fait, puisque j’ai connu tous les dangers des différents partis que j’aurais pu prendre, de choisir l’état le moins périlleux pour moi. […] J’ai cependant bien de la peine à ne pas savoir un gré infini au traducteur de la Tragedie Anglaise intitulée Barnwell ou Marchand de Londres l, de nous avoir donné un modèle de spectacle très capable de faire sentir aux jeunes gens tous les dangers du libertinage et du commerce avec les femmes perdues. […] J’abjurerai la scène si l’on peut me montrer une Profession moins périlleuse que la mienne, mais je connais le danger de toutes celles auxquelles je pourrais m’attacher, je dis hardiment à tous ceux qui les exercent que celui d’entre vous qui est sans peché me jette la premiere pierre.

178. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Rousseau, si la raison elle-même a quelque moyen plus sûr de contenir une passion, que de lui opposer pour contrepoids la crainte des dangers et des remords qui l’accompagnent ? […] Les impressions vertueuses en déguisent le danger, et donnent à ce sentiment trompeur un nouvel attrait, par lequel il perd ceux qui s’y livrent…. […] Rousseau, qui connaît si bien le danger des passions, à regarder cette froideur comme un vice ? […]  » Voilà le danger le plus sérieux que puisse avoir le commerce des hommes avec les femmes. […] L’amour a ses dangers, sans doute ; mais quelle passion n’a pas les siens ?

179. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Le Danger des Spectacles. […] Qu’ils sont nécessaires comme un remede contre l’oisiveté de la jeunesse, & ses dangers. […] Il n’y a pas moins de danger à ne nous donner que des personnages vicieux pour les Héros des Poëmes dramatiques. […] Cependant cet Auteur ne se livre pas à son zele jusqu’à s’aveugler sur les défauts, les dangers & la corruption actuelle de nos Théatres. […] A combien d’écueils une ame sensible n’est-elle pas continuellement exposée, par l’imprudence de ceux qui devroient la garantir des dangers ?

180. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Ils ne sont guère moins déplacés à la comédie : mêmes objets, mêmes passions, même danger. […] Ils le doivent plus que d’autres ; les dangers pour eux sont plus grands, les devoirs plus difficiles, les lumières, les grâces plus nécessaires, l’obligation d’édifier plus étroite.

181. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Tertulien en fait une autre application : la première leçon que Dieu donna à l’homme & à la femme n’eut que cet objet ; à peine ont-ils commis le péché, qu’il leur fait sentir la honte de la nudité du corps, ils en rougirent, & se couvrirent de feuilles, & la coquetterie au contraire expose des nudités, les relève par des couleurs assorties, afin de la rendre plus saillante & plus séduisante ; si l’on veut s’en dissimuler l’indécence en ignore-t-on le danger ? Les remords, l’expérience l’ont assez & trop appris, & c’est au contraire ce danger qu’on veut faire naître, on y compte comme sur un moyen bien sûr de plaire, & d’allumer la passion, qui en effet s’y livre avec transport ; pour éteindre ce feu, Dieu donne des habits aux coupables, & quels habits ? […] Il est permis de chercher le bien, donc il est permis de chercher le beau (la beauté) ; donc il est permis, louable d’en user, comme si la beauté du corps qui excite la passion, étoit la même chose que le bien de l’ame qui la réprime & évite le danger.

182. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Il n’y a nul danger d’exciter un libertin ; et on, ne doit point ménager celui qui ne l’est pas. […] Où est l’homme sage qui voudra s’exposer à perdre la paix intérieure, et à éteindre l’esprit qui anime un vrai Chrétien, pour un divertissement frivole  N'est-il pas écrit que celui qui aime le danger y périra ? […] Que celui qui s’est trouvé en danger à la Comédie n’y retourne pas.

183. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

Puis donc on n’est pas écouté, si l’on n’inspire les sentimens que l’on exprime, ces sentimens étant vicieux, on comprend tout le danger des Spectacles.

184. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Il faut encore représenter aux très-pieux Empereurs qu'on ne doit point contraindre les Chrétiens d'assister aux Spectacles, ou d'en être les acteurs; car il ne faut persécuter personne, pour l'obliger de faire des choses qui sont contraires aux Commandements de Dieu; mais on doit laisser chacun dans la liberté qu'il a reçue de Dieu pour en user comme il faut; surtout on doit considérer le danger où sont ceux qui sont du corps de ces personnes qui sont chargées du soin des Jeux publics, qu'on contraint par la terreur des peines, de se trouver aux Spectacles contre les Commandements de Dieu.

185. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Mais le danger de nos Spectacles est le moindre des reproches qu’ils méritent : on n’y voit que scandales affreux : on y dégrade absolument la nature de l’homme : on y substitue la convoitise à la raison : on y franchit toutes les barrières qui nous séparent des bêtes. […] Silenium est éprise d’un violent amour ; et elle a de la retenue malgré l’effort de sa passion : elle marque bien sa douleur sur l’éloignement forcé de celui qu’elle aime, et sur le danger où elle est de le perdre ; mais sa plainte a des bornes, et n’est mêlée d’aucune indécence. […] Landaus prescrit à ses filles de sages règles de conduite : elles avaient à demeurer dans une terre étrangère, et à y lutter contre l’indigence et l’esclavage, circonstances qui ajoutent de nouveaux dangers à la vertu. […] [NDE] La Rechute, ou la vertu en danger de John Vanbrugh.

186. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

» « Qui peut se dire à soi-même qu’il n’a contracté aucune tache en sortant d’un lieu où les deux sexes se rassemblent pour voir et être vus, et pour voir des spectacles consacrés aux dieux des nations, où on décrit leur histoire, où on peint leurs amours, où on représente leurs infamies sous des voiles qui en diminuent l’horreur et qui en augmentent le danger ? Ce sont des fables, à la vérité, mais des fables qui font sur le cœur de plusieurs des impressions plus durables que les vérités les plus sublimesag . » Et quand même le fond de ces pièces serait tiré de l’Ecriture sainte, on ne peut pas les voir sans danger ; parce que la sainte morale, transportée sur un théâtre, ne peut produire dans ce sol empesté que des fruits pernicieux : sa place véritable et naturelle est dans la chaire, où environnée de la majesté de Dieu, nourrie de l’onction qui la rend si touchante et si auguste, elle déploie toute sa dignité et toute sa force ; mais au théâtre c’est un sel affadi ; elle n’y paraît que pour être tournée en ridicule, pour essuyer le mépris et encourir la haine des spectateurs.

187. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Le Pasteur n’entre pas toujours dans la discussion des herbes vénimeuses qui nuiroient à son troupeau ; dès qu’il a vérifié le danger, il fait passer ses brebis en un autre pâturage.

188. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Eleve, ami, enthousiasmé d’Arnaud, de Pascal, de Nicole, livré à la doctrine de Port-Royal, ennemi déclaré du theatre, pouvoit-il ne pas en connoître les dangers, & en approuver l’indécence ?

189. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Ils s’apprivoisent aisément avec ce qui leur plaît, quelque danger qui s’y trouve.

190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

« Quelle est votre sécurité22 de vous jeter dans une foule où la confusion règne, où le scandale est triomphant, dans une assemblée où l’innocence est toujours en danger ? 

191. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Il y a même bien de la différence entre jouer et lire des comédies ; les décorations, les danses, le chant, les gestes, le ton de la voix, la parure des Actrices, la compagnie, en un mot cette multitude de dangers qu’on y rassemble, contre lesquels la plus ferme vertu ne tient pas, ne se trouve point dans la lecture ; on lit les livres des Médecins et des Casuistes, voudrait-on en voir la représentation ?

192. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Angélique est cent fois en danger de sacrifier son bien et son repos à cette passion en concluant son mariage avec le Chevalier : j’en ai tremblé pour elle en lisant la Pièce ; enfin on peut nommer l’amour d’Angélique plutôt une frénésie qu’une passion ; la raison, la délicatesse et tous les égards de la vie civile sont incapables de l’en détourner : elle veut s’embarquer quoiqu’elle coure un risque presque inévitable de périr : heureusement Angélique se sauve du naufrage ; mais ce n’est ni par raison, ni par réfléxion qu’elle se sauve, on la tire de l’abîme malgré elle ; on lui conseille d’exiger de son Amant, comme une condition de leur future mariage, qu’elle demeurera maîtresse de son bien : il ne l’accepte pas.

193. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Lorsque le sanguinaire Sylla pleurait au spectacle, ce n’était pas le moment auquel il dictait ses proscriptions, je crois au contraire qu’il serait facile de conclure de la sensibilité qu’il montrait que si la fréquentation du Théâtre eût fait partie de son éducation, que s’il eût appris à réfléchir comme on le peut faire dans un bon nombre de nos excellentes Tragédies sur les dangers de l’ambition, s’il eût vu souvent le tableau des périls auxquels un Tyran, un Usurpateur, un Traître sont exposés, sa sensibilité naturelle eût triomphé dans son cœur de ses dispositions à la Tyrannie. […] Si c’est là le genre de charge que vous attaquez, vous ne réussirez sans doute pas mieux à prouver le danger du spectacle. […] Un homme reçoit un coup d’épée, il est en danger de la vie, il tombe de faiblesse, un passant charitable touché de son état vole chez un Chirurgien, l’amène et lui remet le blessé dans les mains, le Chirurgien tire cet homme d’affaire et lui sauve la vie : le passant en est-il moins la cause première du salut de cet homme ? […] La citation exacte est la suivante : « […] et je connais tels de mes Ecoliers, qui sont la terreur de la ville, qui n’oseraient se battre s’ils ne croyaient pas le pouvoir faire sans danger. » al.

194. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

N’y eût-il que le danger de leur donner l’idée, l’estime, le goût du théâtre, qu’ils ne prendront que trop-tôt dans le monde, la connoissance de la comédie & des Poétes comiques, la familiarité avec ces corrupteurs qu’on devroit plutôt leur arracher : c’en seroit assez pour condamner le dessein & les assertions peu Ecclésiastiques de cet Abbé traducteur. […] Tous ces dangers, & bien d’autres, se trouvent au théâtre. […] On donne à Melpomene la ceinture de Venus ; par la galanterie dont on remplit la tragédie ; ce qui rend nos mœurs molles & efféminées, défaut inexcusable & danger redoutable, qui démontre combien est criminelle la fréquentation du théâtre, même le plus châtié & le plus noble ; il faut convenir qu’aucontraire le théâtre Grec donne à Melpomene la tête de Méduse.

195. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Dans une bataille, tout occupé de l’action & du danger, souvent emporté subitement par un coup de canon, a-t-on de derniere & d’avant derniere pensée ? […] n’y a-t-il pas assez de danger dans le monde ? […] Et le théatre qui leur donne cette vie morale, de danger très grand pour les mœurs.

196. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Quel seroit ce danger ? […] Quand le théâtre sera libre, les capitalistes ne seront plus séduits par l’exclusivité, ils peseroient mieux les dangers de l’entreprise, et la fortune des particuliers sera beaucoup moins exposée. […] Ericie ou la Vestale, par M. de Fontanelle, a été défendue pendant quinze ans, quoiqu’on la jouât dans toutes les provinces, parce que, sous cette allégorie, l’auteur s’étoit permis de peindre les dangers des vœux monastiques.

197. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Or si c’est enfin votre pied, ne l’épargnez pas, parce qu’il vaut bien mieux perdre votre pied, votre main, votre œil, tout votre corps, que de vous mettre en danger de perdre votre ame ; Bonum tibi est. […] Scandale d’autant plus dangereux qu’on en voit moins le danger et qu’on le craint moins. […] Mais en second lieu, il y a, et j’en suis convenu d’abord, j’en conviens encore, il y a des récréations et des divertissements dans la vie de plus d’une espece : il y en a d’honnêtes, sans excès et sans danger, et voilà ceux qui vous sont accordés.

198. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

C’est pourquoi, Le Cadet Prodigue, ou bien L’Imposteur Heureux étaient les noms qui convenaient mieux à cette Comédie, que Le Relaps ou la Vertu en danger. […] Ils craignaient que la jeunesse volage et légère ne tînt pas ferme en ces rencontres ; et ils savaient à quel danger c’est exposer les hommes, que d’ajouter encore un poids à la pente de la nature. […] « Supposons que le caractère de certaines personnes, que leur âge, leur complexion même affaiblissent à leur égard, le danger des spectacles ; et que leur vertu n’en ait encore souffert nulle atteinte. […] Celui qui marche sur le bord d’un précipice, trébuche pour le moins s’il ne tombe pas ; quoique communément la vue du danger devient la cause de sa chute. […] Mais ces heureuses circonstances ne se rencontrent pas tous les jours ; alors en quel extrême danger du salut n’est-on point ?

199. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Le danger que pourroient causer les Spectacles (à des cœurs qui succomberoient par-tout) n’est-il pas bien compensé par l’utilité que d’autres en retirent ? […] Saint Charles, au milieu des acclamations de toute l’Italie, vint effectivement réprimer les excès qui se commettoient pendant le Carnaval de Milan ; mais quand il fut informé du peu de danger, & de la nécessité de la Comédie, il la permit pourvû que les Piéces eussent auparavant été présentées au Juge ; & Riccobini prétend, que ce Saint Archevêque n’a pas dédaigné d’approuver quelques Canevas Italiens, de sa propre main.

200. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Le danger de l’irréligion est très-grand pour elles : on leur insinue le déisme pour les mieux séduire (ce qui n’est pas nécessaire) ; il ne faut aucun effort pour les séduire, on ne doit craindre que d’en être séduit. […] Un beau jour qu’elle représentoit le Martyre de Sainte Cécile (cette même piece à laquelle il avoit refuse d’aller) devant le Roi, la Reine, & toute la Cour d’Espagne, après avoir tout charmé, & fait couler des torrens de larmes, des que la piece fut finie, elle descend du théatre, & va se jeter aux pieds de la Reine lui expose avec mille sanglots son état & ses dispositions, sa résolution de se faire Religieuse, l’obstacle qu’y met sa famille, l’infamie de sa profession, le danger que lui fait courir la multitude des amans qui l’assiege ; demande à cette Princesse sa protection & ses graces ; que la profession religieuse étoit un mariage avec Dieu, l’Epoux des Vierges ; que ses libéralités ne pouvoient être mieux employées (c’étoit le temps où la Reine avoit accoutumé de distribuer des sommes considérables pour marier de pauvres filles).

201. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

A la bonne heure : admettons le plaisir comme délassement nécessaire ; les danses & la Musique comme procurant ce délassement : les Drames Français, comme renfermant toujours quelque leçon utile, comme éclairant l’esprit, formant le cœur, nous apprenant à nous tenir sur nos gardes ; le Théâtre de la Nation comme une Ecole du monde, où les jeunes-gens achèveront leur éducation avec moins de danger qu’au milieu de bien des cercles. […] Combien le danger ne croîtra-t-il pas, si la Pièce n’offre qu’une intrigue amoureuse, où de jeunes fous dupent un vieillard insensé !

202. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Zima, né mélancolique, avait souhaité d’avoir pour maîtres, des Solitaires auxquels une certaine conformité d’extérieur l’avait attaché ; il s’était jeté de lui-même dans leur soin dès l’âge le plus tendre ; ainsi le monde n’avait pu employer en sa faveur aucun de ses remèdes, et le malheureux était livré à tout le danger de sa maladie. […] je connais bien la sagesse des maîtres que j’ai écoutés ; je connais bien aussi le danger des conseils que vous voudriez que j’écoutasse : mais les dieux vous ont armée en vain de tant de charmes.

203. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Enfin, Ricoboni le pere, Comédien assez fameux, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le Théatre, il ne cessa d’en voir les dangers : assure, « qu’après une épreuve de plus de cinquante années, il ne pouvoir s’empêcher d’avouer que rien ne seroit aussi utile que la suppression entière des spectacles.

204. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Enfin toutes les vertus sur le Théâtre aux prises avec les revers, les dangers, les passions, verroient éclater leur force, & applaudir à leur triomphe ; ainsi ces vertus seroient portées au plus haut degré de considération, de gloire, j’ajouterois presque d’enthousiasme.

205. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Tels sont la fuite des occasions du péché, la contagion des mauvais exemples, le poison d’une danse & d’une musique voluptueuses, les attraits séduisans des femmes étalés sur la scène, les traits perçans, des discours, des gestes, des intrigues galans, la licence des compagnies, les dangers d’une vie oisive, dissipée, frivole, tous ces traits épars dans une forêt, ou plutôt un labyrinthe d’extravagances, sont la condamnation évidente du théatre.

206. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

On peut ajoûter à ce danger d’étre seduits par le demon, le peril où nous vivons continuellement d’étre surpris par la mort.

207. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Esprit, en action de grâces des signalés bienfaits reçus de Dieu, mais elles ne doivent être tirées en conséquence aux Chrétiensl, et sont aussi bien éloignées de celles que l’on pratique aujourd’hui, qui ne sont entreprises que par des inclinations mondaines et affections sensuelles, avec tous les dangers, de tomber ès péchés, qui ont été ci-dessus représentés.

208. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

est-ce bien le moyen d’en faire sentir le danger & le crime, & d’en éloigner ses auditeurs, que de donner pour le prodige de son siecle, l’honneur de la patrie, les délices de la société, le modelle du Christianisme, celui dont on y joue les pieces, qui a le plus contribué à rendre la scene & dangereuse & criminelle ? […] L’Académie naissante, qui dans la critique du Cid s’éleve si fortement contre les dangers du spectacle, même sous les yeux de Richelieu, qui en étoit le protecteur, & s’abaissoit jusqu’à vouloit être auteur ; en un mot l’Académie pendant un siecle & demi se fut-elle assez peu respectée pour se permettre l’indécence d’un sujet dont elle se fait gloire ? […] Ces trois sujets ne sont-ils pas une satyre ingénieuse de celui qu’a proposé l’Académie, une sorte de réparation du scandale, & un préservatif contre le danger ? […] Ses bonnes qualités même font son danger & son crime.

209. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Disons plus : l’esprit a ses transports, l’imagination son yvresse, le goût ses ravissemens ; mais à quelque point que tout cela soit porté, il n’y a rien de si innocent : par-tout où les sens n’ont point de rolle, les passions n’ont point de jeu, & conséquemment les mœurs sont sans danger. […] Une Piéce peut-être semée sans danger d’épisodes galantes, de traits badins, de pensées cavalieres : quel mauvais effet peut-il absolument s’ensuivre. […] Une habitude consommée ne se repaît pas de pensées ; c’est un organe usé auquel il faut quelque chose de piquant pour le remuer : ainsi les Spectacles seront pour des gens de cette trampe, évidemment sans danger, par la raison que ces traits seront sans force & sans vertu. […] Et ce mal si célébre, ce poison si terrible, le croiroit-on, c’est l’amour : comme si de quelque façon qu’il soit manié, il pouvoit jamais avoir l’ombre de danger ; qu’on l’offre avec ses nudités : quelle est l’oreille ou l’œil qui s’y prêtera ?

210. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Mais enfin je me vois les armes à la main : Je suis libre, et je puis contre un frère inhumain… Mais par de vrais combats, par de nobles dangers, Moi-même le cherchant aux climats étrangers… Le ciel, le juste ciel vous devait ce miracle. […] C’en est trop pour faire connaître le danger d’un spectacle dressé par la main des crimes, et qui en fraie les routes. […] Non, ce n’est qu’avec vous que je veux partager Cet immortel honneur et ce pressant danger. […] Je vais prendre sa place, et bravant le danger, Tirer Rome des fers, me perdre ou la venger.

211. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Les raisons sont communes, dangers extrêmes pour les mœurs, galanteries, discours libres, indécences des Actrices, mauvaises compagnies, &c. […] Des Thespis, qui n’avoient pas donné la dignité à Melpomene, à cette heureuse folie selon les termes de Boileau, folie en effet, malgré ses brillans succès, qui l’eut fait passer au détriment des mœurs, aux vices rafinés & pernicieux, puisqu’en perfectionnant le vice & ses attraits, ils en augmentent les dangers & le font aimer. […] Montezuma, Prince d’un caractere sérieux, & meme sévere, sentoit parfaitement la frivolité, l’indécence, le danger de ces jeux, dont il laissoit la liberté.

212. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Mais si cet établissement, dont je ne dispute l’honneur à personne, est un mérite dramatique, il n’est point un mérite moral ; il rend le spectacle plus dangereux, en joignant aux dangers de la piece celui de la danse des femmes, mille fois plus redoutable, selon Ricoboni, que la comédie la plus licentieuse. […] La vogue, les succès, les faveurs de la Cour, l’applaudissement du peuple, firent sentir la grandeur du danger. […] La Robe a été moins galante que l’épée, elle a pris en considération le service du Roi dans la conservation du fort, & celui de Dieu dans les bonnes mœurs, l’un & l’autre exposés aux plus grands dangers par cet assemblage scandaleux d’objets, d’occasions, de facilités, dont personne ne dispute la premiere idée à Moliere, depuis si bien dévéloppée par ses admirateurs.

213. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Un devis, un calcul qu’aucun Architecte ne s’est avisé de faire, ce sont les péchés si nombrables qui s’y commettront, le danger continuel de la corruption des mœurs, les désordres extrêmes, les excès de toutes les passions, qui devroient faire abolir tous les théatres ? […] Destination & succès plus convenable à la dignité, la Majesté Royale, mais on craint le ridicule ; on avance que Louis XIV. avoit eu le même dessein, qu’il en avoit fait jetter les fondemens ; mais qu’ensuite il l’avoit détruit : il sentit sans doute l’inutilité & le danger d’un pareil édifice ; & c’est peut être un des objets ; qu’il avoit en vue, lorsqu’au lit de la mort, parlant à son petit fils il s’accusa d’avoir trop aimé ses bâtimens, & l’exhorta à ne pas l’imiter.

214. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Ce que n’apercevant pas cet étourdi écrivain, n’est-il pas en danger d’être appelé au Consistoirect ? […] [NDE] Sortir bagues sauves = sortir heureusement d’un danger (bagues = bagages).

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