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120. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Le théatre n’avoit encore attaqué que des ridicules : ici il attaqua la vertu même, sous le masque d’une fausse dévotion, avec lequel il défiguroit tous les gens de bien, décourageoit tous ceux qui voudroient la pratiquer, par la crainte du ridicule, donnoit des armes à tous ses ennemis, par les ombrages qu’il répandoit sur elle, rendoit méprisables les choses les plus saintes, par le soupçon des vices cachés, & autorisoit la licence de sa conduite, en traitant de cagotterie la modestie & la retenue. […] 10.° La conduite & le langage qu’on fait tenir à Tartuffe, sont de la plus scandaleuse indécence. […] N’y a-t-il que les dévots qui tiennent cette conduite & ce langage ?

121. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

a plus dit en se taisant, que si elle s’étoit expliquée par des defenses expresses : « Elle a eu honte de faire un précepte pour des choses, qui étoient si visiblement indignes du Chrêtien, qu’elle instruisoit. » Mais non : la sainte Ecriture ne s’en tait point absolument : elle nous dit, que tout Chrêtien a la qualité sainte & venerable de Membre de Jesus-Christ, qu’il doit exprimer dans la conduite de sa vie, la vie de ce Chef humilié ; & comment accorder cette qualité, & ces devoirs avec les vanités, & les dissolutions, qui se rencontrent dans la Comedie ? […] Non, Madame ; & pour vous en convaincre, je dis, que les personnes les plus reguliéres, qui font dans une reputation de probité la mieux établie, ou qui à raison du frequent usage qu’elles font de la sainte Communion, ou du rang qu’elles tiennent, sont obligées de donner exemple aux autres, péchent, lors qu’elles authorisent le divertissement de la Comedie par leur présence, & qu’elles y portent les autres, qui se reglent sur leur conduite : car c’est proprement donner du scandale, dont on ne peut pas être cause dans une chose même indifferente, & assez innocente d’elle-même, sans commettre un peché : parce que c’est contribuer au peché & à la perte des autres, dont nous sommes redevables devant Dieu. […] « C’est vous joüer, mon frere, écrivoit saint Cyprien, d’avoir dit anatheme au demon, comme vous avez fait recevant sur les Fonts la grace de Jesus-Christ, & de rechercher maintenant les fausses joies, qu’il vous présente dans ce spectacle de vanité. » Elle a raison la Demoiselle, que du moins les Devotes s’en doivent absténir : & ce seroit à juste titre qu’elle se scandaliseroit, si quelqu’une de ces Demoiselles, qui se sont volontairement engagées à passer leur vie en priéres & en œuvres de charité, venoit se montrer dant la Comedie ; si elle veut prendre, diroit elle fort bien, part à nos plaisirs & à nos passetems, qu’elle renonce à sa vie retirée & à la profession : voila, Madame, quels seroient les justes sentimens de cette fille sur la conduite des Devotes : mais pourquoi ne s’applique-t-elle pas des regles si justes & si raisonnables ?

122. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Quoique par une émulation assez déplacée de la scène Française, et par une conduite de courtisan, qu'on n'exigeait pas, qui se conforme en tout au goût du Prince, le théâtre ait fait chez les Jésuites depuis le milieu du dernier siècle les plus grands progrès, il y date de bien plus haut. […] Rien ne serait plus capable de faire croire ce caractère amphibier qu'on impute bien ou mal aux Jésuites, rien du moins n'est plus propre à inspirer le pyrrhonisme dans la morale que leur conduite à l'égard du théâtre. […] C'est un problème que je laisse à résoudre aux plus habiles ; mais les mauvais effets de cette conduite ne peuvent échapper aux plus ignorants.

123. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

C’est à la vue de tous les fidèles qu’autrefois ils aidèrent les comédiens de tout leur crédit, de toute leur affection, et aujourd’hui, par un mouvement rétrograde, si contradictoire avec leur conduite passée, ils prétendraient frapper d’anathème ceux qui jouissaient de leur protection !

124. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

6 Tout ce qui précède la représentation théâtrale fait penser aux jeunes personnes, qui y sont conduites pour la première fois, que ce que l’on va faire est quelque chose de respectable.

125. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

La passion pour le Théâtre va si loin en France, que les mères les plus austères, celles qui évitent avec le plus de soin le Théâtre public et qui par conséquent n’ont garde d’y laisser aller leurs filles, ces mêmes mères assistent, sans aucun scrupule, avec leurs filles aux représentations des Comédies de Molière, lorsqu’elles se font dans quelques maisons particulières et que les Acteurs sont ou des Bourgeois, ou des Seigneurs : Souvent même on les voit applaudir à des parades bien moins châtiées que les Comédies en forme ; marque évidente d’une inconséquence dans la conduite, qui n’est malheureusement que trop commune parmi des gens d’ailleurs très respectables.

126. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Cette conduite, qui a quelque chose de singulier par la fixation d’une pension, & la fonction marquée de prôner un homme si méprisable, & que la vanité même auroit dégradé, cette conduite est très-commune. […] Telle est la morale de ces Hérétiques grossiers dont la doctrine & la conduite étoient d’ailleurs si décriées. […] Le Seigneur, souvent absent, à la Cour, à l’armée, connoît-il le conduite ?

127. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Mais j’ôse le dire, nous restreignons trop les sujets de la Comédie, en n’ayant pas actuellement la hardiesse de mettre sur le Théâtre des femmes mariées, trompant la foi conjugale, ou du moins dont la conduite mérite d’être reprise.

128. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Il vous est facile, Madame, de présumer quel a été le motif de ma conduite.

129. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Cette opposition de sa conduite à son état excite plus d’indignation qu’elle ne donne de ridicule. […] Ce n’est pas moins une faute, puisque cette conduite blesse la vrai-semblance. […] Combien de fautes de style, de doctrine & de conduite dans cette piece !

130. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Quel désordre et quelle conduite ! […] En examinant cette Tragédie du côté de la passion d’amour, je ne cesserai pas de remarquer ce qui aura rapport à la qualité de l’action et à la conduite, afin d’y démêler si elle est convenable pour notre siècle. […] J’en ai conclu d’abord que cette Pièce n’était point susceptible de correction ; parce que jamais, à ce qu’il me paraissait, l’action ne pouvait être conduite à sa fin, que par les intrigues d’amour de ces deux Princesses, et j’en étais sincèrement affligé : mais, après avoir bien réfléchi pour tâcher d’exécuter le dessein du Poète, sans suivre la même route, et par conséquent pour corriger la Pièce, en conduisant l’action à sa fin, sans le secours de la passion d’amour ; je crois être parvenu à trouver ce que je n’espérais plus de rencontrer.

131. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Si vous vous avisez de trouver à redire à ma conduite, je vous rendrai , dit-elle, le plus malheureux des hommes. […] Le galimatias de sa conduite est le mot de l’énigme. […] Le temps, ses promesses, ses soumissions, sa bonne conduite calmerent peu à peu les esprits ; elle parut à la Cour, y fut reçue fort froidement ; insensiblement on s’accoutuma à elle : ce ne fut qu’à force d’humiliation. […] Mad. de Longueville, qui ne les avoit pas moins aimés & ne les détestoit pas moins, applaudit hautement à sa conduite & à ses ouvrages, & y mit le sceau par ses exemples. […] Elle étoit accoutumée à de pareilles œuvres de charité, puisqu’elle avoit eu la plus grande attention pour la fille naturelle de son mari, Abbesse de Maubuisson ; quoique même sa conduite répondit mieux à sa naissance qu’à sa dignité.

132. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Si malgré la beauté de la versification, & la sagesse de la conduite, cette piece est une des moins intéressantes de son illustre Auteur, c’est que l’obstacle aux amours de Titus & de Berenice n’est fondé que sur un prejugé national. […] Je ne m’arrêterai pas à réfuter vos observations critiques sur la conduite de cette Comédie : c’est un objet étranger à notre question. […] Vous avez de singulieres idées du prix attaché à la qualité d’honnête homme, pour vous croire permis d’en dépouiller aussi légerement, sur la foi d’un préjugé frivole, des gens dont la conduite avec vous paroissoit mériter un jugement plus favorable. […] Il ne me reste plus qu’à examiner la conduite & les mœurs tant décriées des Comédiens. […] Ne seroit-il pas possible , dit-il, de remédier à cet inconvénient par des loix séveres, & bien exécutées sur la conduite des Comédiens ?

133. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Le vertueux Zopire ne jette-t-il pas un rayon de lumiere qui éclaire toute l’horreur de la conduite du Conquérant ? […] On ne sauroit trop rigoureusement châtier ceux qui par une conduite deshonnête s’avilissent, et; font réjaillir leur infamie sur des innocens. […] Ne devroit-on pas ouvrir les yeux sur l’inconséquence de la conduite qu’on tient à l’égard des personnes de Spectacle ? […] La conduite du Bourgeois est une suite du préjugé qu’il désaprouve peut-être, mais qu’il n’ose pas encore sécouer tout-à-fait. […] Faut-il se donner en matiere de conduite des démentis aussi marqués que vous le faites ?

134. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Cette conduite étoit digne d’un Prince dont la corruption est si connue. […] Benoît, qui veut que dans notre conduite nous prenions le parti le plus severe, & dans notre doctrine le plus favorable. […] « Un libertin décidé, dont la punition théatrale ramene moins à la vertu, que sa conduite n’inspire le vice par les couleurs qu’il lui prête. […] Il pense qu’indépendamment de leur conduite, leur seule profession contribue à rendre les Spectacles très-dangereux. […] Conon, par la modération de sa conduite, leur acquit le gouvernement de toute la Grece.

135. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Ce même Auteur suivant la disposition dans laquelle il était d’élargir la voie du salut, contre la parole expresse de l’Evangile, excepte encore le cas de la coutume ; permettant la danse aux jours de quelques fêtes particulières, lorsque l’usage en est déjà établi : Mais ceux qui seront véritablement entrés dans les sentiments de l’Eglise, et qui seront animés de l’Esprit qui l’a conduite dans l’institution de ces solennités, souffriront encore moins cette exception, que les autres ; Car ils seront persuadés que les témoignages de la joie Chrétienne, qui est une joie toute spirituelle, et toute en Dieu, ne sauraient s’accorder avec ces danses mondaines.

136. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Ce reproche est d’autant plus fondé, que la conduite de ces prêtres si mal conseillés, est en contradiction manifeste avec l’autorité temporelle de notre gouvernement, et avec l’autorité spirituelle du pape, ainsi que je l’ai déjà démontré dans le courant de cet écrit.

137. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Ce Prince ne fit jamais rien qui le déshonora davantage que d’avoir voulu chanter sur le Théâtre, les Sénateurs et les Soldats en conçurent du mépris, et les uns et les autres crurent que l’Empire ne pouvait être plus malheureux que de se voir sous la conduite d’un Musicien.

138. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

la raison vous apprenoit qu’il faut fuir le danger, si on ne veux périr, & l’Evangile ne peut nous persuader cette vérité : voilà l’esprit, le langage, la conduite du théatre. […] Quelle est, de l’aveu de tous ses témoins, trop bien instruits, l’immodestie des femmes, l’indécence de la parure, la mollesse de leur conduite, l’obscénité de leurs lectures, & de leurs entretiens ; le désordre a passé jusques dans le service qu’elles se font rendre par un valet de chambre, un accoucheur, un baigneur, & c. […] Ce n’est qu’un ramas mis en mauvais vers, des idées des impies, qui osent combattre la providence par les contradictions pretendues de sa conduite. […] Le théatre en profite, & n’en est que plus accrédité, par une conduite bizarre & scandaleuse, qui pratique ce qu’elle condamne.

139. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Ce qui doit résulter de là, c’est qu’ils sont au moins suspects ; et puisque ceux qui soutiennent que l’innocence y est blessée, sont du reste les plus réglés dans leur conduite, les plus attachés à leurs devoirs, les plus versés dans la science des voies de Dieu, n’est-il pas plus sûr et plus sage que je m’en rapporte à eux, et que je ne risque pas si légérement mon salut ? […] Chrysostome : Tout ce que je vois et tout ce que j’entends, me divertit et rien de plus ; du reste je n’en ressens aucune impression, et je n’en suis nullement touché Vaine excuse qu’ils traitoient, ou de déguisement et de mauvaise foi, ou d’erreur au moins et d’illusion : de déguisement et de mauvaise foi, parce qu’ils n’ignoroient pas que c’est un prétexte dont veulent quelquefois se prévaloir les plus corrompus, cachant les désordres secrets de leur cœur, afin de justifier en apparence leur conduite ; d’erreur au moins et d’illusion, parce qu’ils sçavoient combien on aime à s’aveugler soi-même, et combien la passion fait de progrès qu’on n’apperçoit pas d’abord et qu’on ne veut pas appercevoir, mais qui ne deviennent ensuite que trop sensibles. […] Car voici ce qui me paroît bien déplorable dans la conduite du siecle. […] Ils posoient pour principe, qu’une jeune personne ne devoit jamais se produire au jour qu’avec des réserves extrêmes et toute la retenue d’une modestie particuliere ; que la retraite devoit être son élement, et le soin du domestique son exercice ordinaire et son étude ; que si quelquefois elle sortoit de là, c’étoit ou la piété ou la nécessité qui seule l’en devoit tirer ; que s’il y avoit quelque divertissement à prendre, il falloit éviter non-seulement le soupçon, mais l’ombre même du plus léger soupçon ; que sous les yeux d’une mere discrette et vigilante elle devoit régler tous ses pas, et que de disparoître un moment, c’étoit une atteinte à l’intégrité de sa réputation ; qu’elle devoit donc toujours avoir un garant de sa conduite et un témoin de ses entretiens et de ses démarches ; enfin qu’une telle sujétion, bien-loin de lui devenir odieuse, devoit lui plaire ; qu’elle devoit l’aimer pour elle-même et pour sa consolation propre, et que dès qu’elle chercheroit à s’en délivrer, ce ne pouvoit être qu’un mauvais augure de sa vertu : c’est ainsi que ces saints Docteurs en parloient.

140. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

à l’entendre parler de la conduite et de la noblesse des Comédiens, je l’aurais pris pour un Auteur moderne. […] Nous ne pensons pas que ceux qui siègent sur les fleurs de lys démentent leur jurisprudence par leur conduite. […] Il peut se faire que content de mettre à couvert le privilège de sa noblesse par cette défaite, les Juges n’approfondirent pas sa conduite ; qu’on ne compulsa point les registres de la comédie, qui peut-être alors encore mal établie n’en avait pas ou les fit disparaître ; que les traitants, à qui l’on donna l’entrée gratis, ne poursuivirent pas un si mince objet, qui d’ailleurs tirait fort peu à conséquence ; et qu’on ne fut pas même fâché de favoriser Floridor, qui était bon acteur, se faisait aimer, et par une espèce de prodige avait conservé de la probité et des sentiments.

141. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Le même Journal parle d’un certain Georges Silléi, dont la conduite & les ouvrages qu’on a donné au public, forment un contraste singulier. […] Mercier tâche de s’excuser dans sa préface, il sent que cette conduite a besoin de justification. […] Les comédiens seroient louables de refuser ces pieces par ce motif : mais ils se sont expliqués sur le principe de leur conduite. […] Cette conduite est inconcevable : néanmoins cela existe. […] Cet instant est venu : un cri universel s’éleve contre la conduite audacieuse des Comédiens.

142. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

Si je ne démontre point, dit-il, par des preuves bien établies, par des faits matériels et incontestables, qu’il a l’âme fausse et perverse, que sa conduite est celle d’un de ces brigands déguisés et heureux qui troublent le repos des honnêtes gens, et entretiennent les malheurs de mon pays, qu’en réparation de la calomnie, et pour un exemple aussi salutaire, je sois moi-même traité comme un perturbateur ; que j’en sois banni pour toujours de ma chère patrie, et que le désert le plus lugubre devienne le lieu de mon exil et de ma sépulture ! 

143. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Or, on trouve ici la preuve, s’il était nécessaire, qu’il y avait des prêtres comédiens, et de l’autre, que les pèlerins et les confrères de la Passion, malgré les abus qu’ils introduisirent dans leurs comédies, ne pouvaient pas être excommuniés ; en effet, ils étaient trop bien protégés par le clergé lui-même : mais d’un autre côté, ils devaient être réformés et régularisés dans leur conduite, et c’est ce qui a été effectivement opéré par les gouvernements et sanctionné par le pape.

144. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Ce n’est point ce qui se fait ici ou là, comme parlait autrefois un grand Saint, ni ce qu’une mauvaise coutume, ou pour parler le langage d’un Saint Pape, une malheureuse corruption a insensiblement établi, qui doit être la règle de notre conduite.

145. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Vos compagnes qui ont mérité d’être vos émules, & dont la conduite me fait regretter, de n’avoir qu’une récompense à donner, (compliment banal des Académies dans la distribution des prix,) rendent un hommage sincere & flatteur à leur choix, la voix publique le confirme, un peuple nombreux célébre avec moi votre triomphe, & la Religion se plait à le consacrer en recevant aux pieds des Autels les honneurs qu’on rend à la plus vertueuse. […] Au dernier coup de la Messe, le cortége s’y rendit en cet ordre, la musique précédoit, ensuite paroissoit la Rosière conduite par son frere, accompagnée de son pere, de sa mere, de ses parens, enfin les garçons deux à deux.

146. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Si la Comédie détruit la Foi en ruinant la Croix de Jésus-Christ, elle renverse encore les bonnes mœurs, qui doivent accompagner la foi si elle est vivante, et telle qu’elle doit être pour nous conduite au salut. […] Secondement, il suffit que ces divertissements soient périlleux, pour engager les Chrétiens de s’en détourner, et s’ils ne le sont pas pour tous, au moins ceux qui ont la conduite des autres, et dont on suit les exemples, ne sauraient se trouver à ces Spectacles, sans être cause de la ruine de plusieurs, et sans perdre pour eux-mêmes la charité chrétienne, suivant cette parole du S.

147. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Elle avoit dans Diane de Poitiers, Duchesse de Valentinois, dont le Roi fut toujours épris & toujours gouverné, une rivale redoutable qui ne l’auroit pas épargnée, non plus que le Connétable de Montmorenci, homme puissant & sévere, qui même jetta dans l’esprit du Roi quelque soupçon sur sa conduite, qu’on ne jugea pas à propos d’approfondir. […] Peut-être y a-t-il quelque exagération dans ce fait, mais il est certain que la conduite de cette Reine n’étoit rien moins qu’édifiante. […] Cette conduite galante n’étoit pas du goût de Philippe second, le plus sérieux des hommes, dont elle méprisoit les cheveux blancs & l’air peu petit-maître ; elle ne contribuoit pas à détruire les soupçons qui se formerent sur ses galanteries & son intrigue avec Dom Carlos. […] Cette conduite & ce systeme refléchis de licence supposent dans la Reine très-peu de religion. […] A en juger par l’événement & par sa conduite, jamais Dieu n’exerça plus terriblement sa juste vengeance.

148. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Aussi sait-on que Sa Sainteté n’a eu garde d’approuver cette conduite, et que M.

149. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Mais comme ils furent corrompus par la licence des Poètes, et par la mauvaise conduite des Acteurs, les Rois jetèrent l'infamie sur ceux qui montaient sur le Théâtre, où l'on avait porté tant de dissolution.

150. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Qu’on examine encore de près la Fable de l’Ecrevisse, et l’on verra qu’elle tend plutôt à justifier la conduite d’une fille qui s’est perdue en suivant les méchants exemples d’une mère, qu’à blâmer celle de la mère. […] Mais comment, me direz-vous, accommoder et allier cette défense du Rituel de Paris, avec toute la conduite de Monseigneur l’Archevêque. […] Pour réponse, je n’ai qu’à vous déclarer que ce n’est ni à vous ni à moi à examiner les raisons de la conduite que tient Sa Majesté pour le gouvernement de ses Sujets, il tolère ceux-ci, il ne tolère pas ceux-là ; il a ses raisons pour le faire, et nous n’en avons point de nous plaindre, ni vous de vous en prévaloir, ni de vous servir de sa conduite pour autoriser aucun mal. […] Quand Sa Majesté voudra chasser les Comédiens de son Royaume, elle le pourra, et la Religion lui en fournira des motifs ; sa conduite sera autorisée par l’exemple de Saint Louis, et d’autres de ses Prédécesseurs. […] Votre conduite n’est pas en cela conforme à celle de l’Eglise, qui en leur refusant la Communion, suppose qu’ils sont indignes de l’absolution, tant qu’ils demeurent dans leur état.

151. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

 : aussi voyons-nous qu’elle n’est pas défendue par le Saint de nos jours, le grand François de Salesp Evêque de Genève, qui peut sans contredit servir de modèle à tous les Directeurs dans la conduite des ânes à la véritable dévotion : et Fontana de Ferrare Instit.fol.45. […] Outre cette foule de témoignages qui sont en ma faveur, je puis encore former une forte preuve tirée des paroles et de la conduite des Saint Pères en général, et vous faire remarquer que ceux qui ont parlé si fortement contre les Comédies, ne l’ont pas fait avec moins de force contre les jeux de Cartes, de Dés, etc. […] C’est donc une erreur aussi grossière que ridicule, de croire les Comédiens moins honnêtes gens que d’autres, supposé leur conduite aussi exempte de blâme que leur Profession. […] D’ailleurs, quand on demande aux Evêques et aux Prélats ce qu’ils pensent de la Comédie, ils protestent que quand elle est honnête, et qu’il n’y a rien dedans qui blesse les mœurs et le Christianisme, ils ne prétendent point la censurer : et quand ils ne le diraient pas même, on peut le conjecturer de leur conduite, puisque dans les Diocèses où l’on se sert de ces Rituels rigoureux dont nous avons parlé, on ne laisse pas d’y jouer la Comédie, qui y est soufferte et peut-être approuvée. […] Ce serait ici l’endroit de vous dire ce que je pense de vos Ouvrages ; et vous jugez bien que je ne vous en pourrais rien dire qui ne fut à votre gloire ; mais vous m’avez prié de vous donner des Instructions touchant la conduite de votre âme, et non des Eloges sur la beauté de votre génie ; et vous me rendez assez de justice pour croire qu’un Théologien n’est pas obligé d’être bel Esprit.

152. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

On voit bien que c’est une censure de la conduite des Jésuites, elle est juste, il est à souhaiter que tous les autres Parlements suivent l’exemple de celui de Paris en introduisant dans leur ressort la meme réforme. […] Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice.

153. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Ces fiers paladins qui rompent ici une lance pour leurs dames, ne vallent pas mieux que les Dulcinées pour lesquelles ils entrent en lice, & rendent par leur conduite fort suspecte la cause dont ils sont les champions. […] Il y a plus, ceux qui les condamnent sont les plus règlés dans leur conduite, les plus attachés à leur devoir, les plus instruits dans les voies de Dieu ; n’est-il pas plus sûr & plus sage de s’en rapporter à eux ? […] Toûjours prêts à leur obéir & à sacrifier pour leur service nos biens & nos vies, nous n’avons garde d’élever nos yeux jusqu’à eux, & de censurer leur conduite, nous ne prenons pas même la liberté de l’examiner ni d’en parler ; c’est à Dieu qu’ils en doivent rendre compte : Nolite tangere Christos meos.

154. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

la perte de l’art seroit infaillible, les bienfaits, les honneurs, les caresses toujours nuisibles à tous les arts, s’ils ne sont en proportion de la conduite & des mœurs, aussi-bien que des progrès des artistes. […] Turpin, homme sage & plein de zèle, dans la Préface de la Vie de M. de Condé : L’éducation actuelle de notre jeunesse est l’ouvrage d’un peuple de batteleurs & d’histrions aussi vils que ceux qui les payent ; une fille formée par de tels instituteurs semble être destinée à ranimer un jour les organes engourdis d’un Visir dédaigneux ou d’un Sultan stupide, pour quatre raisons ; 1.° la jeunesse va librement à la comédie, & se lie avec les Comédiens ; 2.° toute la tournure de son éducation la porte à goûter, à apprendre, à jouer la comédie ; 3.° la plûpart de ses maîtres & maîtresses sont dans leurs sentimens & leur conduite de vrais Comédiens ; 4.° tous ceux qui leur enseignent les choses d’agrément, la danse, la musique, les instrumens, la déclamation, &c. sont en effet des gens du théatre. […] On ne prescrira point contre l’Evangile & les bonnes mœurs : la coutume, l’exemple sont des armes défensives bien foibles contre la séduction des plaisirs & la violence des tentations : une vieille coutume n’est qu’un ancien abus, cet abus n’eut jamais une possession paisible ; l’Eglise, les Peres, les gens de bien, les remords de conscience, même des gens du monde, n’ont cessé de la troubler, & n’ont jamais permis de se retrancher sur la bonne foi & la conduite des amateurs.

155. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

) le disait des femmes prostituées, qui s’étant faites inscrire dans les registres publics, s’abandonnent impunément au premier venu ; l’infamie de leur conduite, la plus grande des punitions pour une femme d’honneur, a paru suffisante à la loi : « Satis pœnarum credebant in ipsa professione flagitii. » Cette infamie est expressément ordonnée (L. […] Ils indiquent à la vérité quelque différence dans le jeu, les pièces, la conduite ; une dissolution, une impudence plus ou moins grande, excite la sévérité des lois, le zèle des Princes et des fidèles. […] Parfait, on verra combien leur origine, leur conduite, leur fin, ont mérité le mépris que les lois en font.

156. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

tenez une conduite opposée à la sienne, cessez de déclamer contre la corruption du genre humain, trouvez-la supportable, familiarisez-vous avec elle, ne suivez pas tous les mouvements de votre bile ; que votre vertu ne soit pas si farouche, sortez de votre retraite, ne fuyez pas les méchants, soyez indulgent pour leurs vices, montrez-vous persuadé qu’ils sont inhérents à leur nature, et qu’il n’y a pas de remède ; et continuez cependant de leur donner l’exemple de la tolérance, de la bonté, de la charité et des autres qualités que vous leur souhaitez, quoique vous éprouviez bien cruellement qu’ils s’en moquent comme de vous ; alors vous ne pourrez plus être pris pour un misantrope. […] On a senti la nécessité, non pas de penser mieux qu’un tel homme, cela était indifférent en ce cas, ou n’était pas l’affaire la plus importante ; mais de tenir une conduite opposée à la sienne, de ne pas marcher sur ses traces pour ne pas être soupçonné de vouloir arriver au même but, de ne rien dire, de ne rien faire qui ressemblât à ce qu’il avait dit, à ce qu’il avait fait pour attirer la confiance et tromper ; donc il a fallu abandonner ou négliger comme j’ai montré qu’on avait abandonné ou négligé les exercices pieux, ou les devoirs de la religion, les louanges de ses préceptes, et la pratique des autres vertus que le Tartufe en jugement observait si scrupuleusement pendant le temps qu’il méditait de faire des dupes, et pour mieux y parvenir ; donc cette satire, qui prête tant de vraisemblance au travestissement des plus belles actions d’un homme de bien, en indices d’un méchant qui médite le mal, devait nécessairement produire les désordres qui existent et que je lui impute en grande partie.

157. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Outre ces blasphémes, les maximes vicieuses sur les mœurs sont poussées jusqu’au point de dire que la conduite des Comédiennes qui vivent en concubinage avec celui qu’elles aiment n’est pas deshonorante, qu’elle est seulement irréguliere ; que ce concubinage étoit autorisée chez les Romains, & même dans les premiers siécles de l’Eglise ; qu’elle est tolérée dans nos mœurs, & qu’il n’y a que celles qui menent une vie scandaleuse qui doivent être rejettées.

158. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Que les Poètes qui s’y consacrent font peu d’attention à ce qu’une telle conduite donne lieu de penser !

159. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

Ils n’ont pas tous eu à la vérité la même conduite à l’extérieur, mais les sentiments de leur cœur ont toujours été les mêmes.

160. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Toute la conduite de cette admirable Princesse n’est, en vérité, qu’une représentation la plus fidèle de toutes les règles et de toutes les maximes que cet ouvrage renferme.

161. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

de Sénancourt blâme la surveillance, qu’on voudrait exercer sur la conduite de quelques mauvais prêtres de nos jours.

162. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Les Apologistes du Théâtre ont à m’opposer les pieces qui sont représentées par des Ecoliers sous la conduite de leurs Regens, qui sont ordinairement des Religieux ou des Ecclésiastiques : toutes sortes de personnes assistent à la représentation sans conséquence, le silence des Prélats vaut une approbation. […] S’il leur échappe, dit encore Saint Chrysostome1, une parole de blasphéme ou d’impureté, on leur applaudit, parce qu’elle a été prononcée avec grace, & l’on donne des signes d’aprobation à des personnes qui mériteroient souvent d’être lapidées ; & c’est là le sujet de ma douleur, de voir que l’on prétende justifier une conduite aussi criminelle ?

163. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Et moi au contraire j'étais alors si misérable, que j'aimais à être touché de quelque douleur, et en cherchais des sujets, n'y ayant aucunes actions des Comédiens qui me plussent tant, et qui me charmassent davantage, que lors qu'ils me tiraient des larmes des yeux par la représentation de quelques malheurs étrangers et fabuleux qu'ils représentaient sur le Théâtre : Et faut-il s'en étonner, puisqu'étant alors une brebis malheureuse qui m'étais égarée en quittant votre troupeau, parce que je ne pouvais souffrir votre conduite, je me trouvais comme tout couvert de gale ? […] Combien il s'en trouve à qui ses œuvres, et sa conduite déplaisent, car lorsqu'il veut quelque chose de contraire à la volonté des hommes, à cause qu'il est le Souverain maître, et qu'il sait bien ce qu'il fait, et qu'il ne considère pas tant nos inclinations que notre utilité, ceux qui voudraient que leur volonté s'accomplît plutôt que celle de Dieu, voudraient aussi réduire sa volonté à la leur, au lieu de corriger et de régler la leur par la sienne.

164. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. […] Page 176 De la conduite que les employés du gouvernement, doivent tenir, à l’égard des prêtres fanatiques.

165. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

N’osant toucher à la loi qui établissait l’infamie, ce qui aurait révolté tout l’Empire, il déclara qu’il fallait distinguer ceux qui jouent quelque rôle pour leur plaisir, et ceux qui font le métier de Comédien par intérêt ; que ceux-ci sont couverts d’infamie, et les autres en sont exempts : loi fort inutile, et au public à qui cette distinction ne fut jamais inconnue, et à lui-même que toutes les lois du monde ne pouvaient jamais garantir du souverain mépris que sa conduite inspirait pour lui à tous les honnêtes gens, dont même il réveillait l’attention et aiguisait la censure par des précautions si frivoles. […] Un traité de politique formé sur les principes qu’on débite, sur les sentiments qu’on inspire, sur la conduite qu’on approuve au théâtre, serait pire que le Prince de Machiavel.

166. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Tous les Curés qui avoient applaudi à sa conduite, l’animerent contre un ouvrage si pernicieux. […] De là il passe au conte de je ne sçai quel Curé de Campagne, son Confesseur, dit-il, très-ignorant & très-ridicule, qui lui avoit refusé l’absolution pour avoir composé des comédies : Il n’y a là ni ridicule ni ignorance, que dans celui qui blame une conduite si sage ; mais dont il avoit calmé les scrupules, par la lettre de son docteur. […] Il faut pourtant convenir que ces sages Panégyristes ont l’équité & la bonne foi de reconnoître qu’il y a de meilleures choses à faire que d’aller au spectacle, & des lieux qu’il vaut mieux fréquenter ; que ceux dont la conduite est réglée, qui ne voudroient pas employer un moment dont ils ne puissent rendre compte à Dieu, peuvent en faire un meilleur usage.

167. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Leur conduite n’est pas moins insensée, la première Adoratrice, c’est elle-même qui rend à son corps un vrai culte, & plus qu’à la divinité ; on s’est toujours fait un point de religion d’orner les Temples & tout ce qui sert au culte de Dieu ; mais jamais on n’a tant fait pour aucun Dieu, qu’une Actrice en fait pour sa parure ; jamais autel n’a été paré avec autant de soin que sa tête, jamais Prêtre n’a montré plus de zèle que la femme de chambre & qu’elle-même, jamais dans aucune Religion les Fêtes où on les honore n’ont été aussi fréquentées que la toilette qui revient tous les jours avec la même solennité. […] Telle est la conduite, tel est le langage du théatre d’après lequel agit & pense ce qui se dit le beau monde, il faut soutenir la dignité des Princes ; en effet la belle Princesse, les les beaux représentans ! […] Esther y est indifférente, Judith la recherche avec soin, Magdelaine en fait le sacrifice, toutes trois avoient des bonnes intentions, mais leur conduite est bien différente : Esther au moment décisif d’être présentée au Roi pour recevoir la couronne, ne demande aucune parure ; indifférente à tout, elle prend ce qu’on lui donne, non quæsivit mundum muliebrem .

168. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Il a composé & répandu par-tout un livre contre Machiavel & sa politique ; ouvrage très-médiocre, comme tous ceux qui sont sortis de sa plume ; mais ouvrage auquel sa conduite sert de réponse ; il est lui-même son accusateur. […] Toutes les histoires du temps parlent comme elle ; la conduite, l’agrandissement du Roi de Prusse levent toute équivoque ; ses nouvelles manœuvres contre la Pologne & Dantzick mettent dans un nouveau jour le malheureux systême qui fait toute sa politique. […] Cette conduite déplut ; la désertion fut considérable, mais peu préjudiciable ; je ne perdis que des statues.

169. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Un Chrétien est révolté de voir les objets de sa vénération servir aux ris du parterre, et métamorphoser en drame au milieu de la dissolution, les mêmes traits de foi et de charité qu’on vient de lui donner dans la chaire pour le modèle et la règle de sa conduite, au milieu de ce que le culte a de plus auguste. […] Ils ne croyaient pas convenable que des Actrices portassent des vêtements si opposés à leur profession, ce n’eût été sans doute que pour s’en moquer, peut-être pour se déguiser et n’être pas connues, et par là ouvrir une porte au crime, dont la honte eût rejailli sur les honnêtes filles, dont elles auraient profané la robe : « Mimæ, quæ ludibrio corporis sui quæstum faciant, habitu virginum non utantur. » On fait souvent dans le monde un parallèle malin de la conduite équivoque et des manières mondaines de quelques Prédicateurs, avec la divine parole qu’ils annoncent. […] Quel plus beau jeu pour le vice, que d’être associé à la vertu, dans les mêmes lieux, les mêmes temps, le même exercice, par les mêmes personnes, qui sans changer de sentiment ni de conduite, mais seulement d’habit et de masque, jouent indifféremment tous les rôles !

170. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

Vous en conviendrez, Mademoiselle, si vous avez la constance de me suivre : vous n’avez jamais peut-être réfléchi ni sur la Religion dont vous prenez l’étiquette, ni sur votre situation présente : je profite du moment de trouble & de frayeur où vous êtes plongée, persuadé que le Mémoire de votre Avocat n’a pû remplir votre attente, il vous a laissée en proie au ver qui vous ronge, & le seul secret de l’écarter est de changer d’état & de conduite.

171. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

A-t-on jamais vû, en quittant le Parterre, un avare restituer ses gains usuraires, répandre ses thrésors au sein des pauvres ; un Joueur changer de conduite ?

172. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Cependant les Ecoles de Pylade & de Bathylle subsistèrent toujours, conduites par leurs élèves, dont la succession ne fut point intérompue.

173. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Nos Modernes qui marchent sur les pas des Anciens et du célèbre Corneille, trouveront leur conduite applaudie, et s’y affermiront par les exemples dont on leur rappelle le souvenir.

174. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Un politique usurpateur, se plaît en ces feintes, qui expriment sa conduite au naturel, qui la justifient par un applaudissement public ; ce que les autres prennent pour un divertissement lui est une étude, un secret conseil, où il corrige, retranche, ajoute beaucoup de choses par les promptes ouvertures de l’esprit, et ayant vu le dernier point où peut porter l’autorité dominante, il croit faire une grande miséricorde de n’aller pas à toutes les extrémités.

175. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

que l’avarice des pères produit la mauvaise conduite des enfants ; enfin dans toutes, cette vérité si utile, que les ridicules de la société y sont une source de désordres. […] La seule chose que j’oserais blâmer dans le rôle du Misanthrope, c’est qu’Alceste n’a pas toujours tort d’être en colère contre l’ami raisonnable et Philosophe, que Molière a voulu lui opposer comme un modèle de la conduite qu’on doit tenir avec les hommes. Philinte m’a toujours paru, non pas absolument comme vous le prétendez, un caractère odieux, mais un caractère mal décidé, plein de sagesse dans ses maximes et de fausseté dans sa conduite. […] J’ai peine à croire aussi qu’on ne pût remédier par des lois sévères aux alarmes de vos ministres sur la conduite des Comédiens, dans un Etat aussi petit que celui de Genève, où l’œil vigilant des Magistrats peut s’étendre au même instant d’une frontière à l’autre, où la législation embrasse à la fois toutes les parties, où elle est enfin si rigoureuse et si bien exécutée contre les désordres des femmes publiques, et même contre les désordres secrets.

176. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Mais que produira, à la fin, cette conduite si déréglée de la jeunesse de Paris ? […] Encore une fois, interrogez les personnes de bien, qu’une louable envie de s’instruire, par elles-mêmes, y a conduites ; s’il s’en trouve une seule qui m’accuse d’avoir, à plaisir, rembruni mes couleurs, & d’avoir fait un tableau trop chargé, je consens à ne passer que pour un déclamateur. […] Je crois que la conduite souvent peut régulière des Comédiens, & principalement des Comédiennes, est un des plus grands reproches que les détracteurs & les ennemis du Théatre puissent lui faire. […] Cicéron, le plus sage des Philosophes & l’ami le plus sûr de la Jeunesse, nous dit que la nature exige de nous une conduite grave & serieuse, & nous appelle à des occupations plus importantes que les Jeux & les Divertissemens. […] Le Roi, qui veut faire le bonheur de tous, n’a besoin que de sujets sobres, tempérans, industrieux, actifs, laborieux, qui aiment & pratiquent les vertus qui servent de regle à sa propre conduite.

177. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

« Aussi voyons-nous, dit-il en parlant de la Comédie, qu’elle n’est pas défendue par le Saint de nos jours le grand François de Sales Evêque de Genève, qui peut sans contredit servir de modèle à tous les Directeurs dans la conduite des âmes à la véritable dévotion. […] Saint Charles ne s’est pas contenté de faire des Ordonnances contre la Comédie pour la conduite de son Diocèse et de sa Province, mais dans les Règlements de sa Famille il défend encore expressément à ses domestiques de se trouver jamais aux Comédies ni aux farces des baladins. […] Notre Docteur pousse son impudence encore plus loin ; il se mêle de faire interroger les Evêques sur faits et articles, et les oblige de prononcer de vive voix l’absolution des Comédiens, ou en tout cas de les autoriser par leur silence : « D’ailleurs, dit-il, quand on demande aux Evêques et aux Prélats ce qu’ils pensent de la Comédie, ils protestent que quand elle est honnête, et qu’il n’y a rien dedans qui blesse les Mœurs et le Christianisme, ils ne prétendent point la censurer : et, quand ils ne le diraient pas, on peut le conjecturer de leur conduite, puisque dans les Diocèses où l’on se sert de ces Rituels, on ne laisse pas d’y jouer la Comédie, qui y est soufferte, et peut-être approuvée. » Il faut être bien hardi pour faire jurer des Evêques sur une telle matière ; et il ne le faut pas être moins pour leur faire approuver par leur conduite ce qu’ils condamnent dans leurs Rituels. […] Et pour marque que ce grand Prélat n’approuve point par sa conduite ce qu’il condamne si formellement dans son Rituel, il n’y a qu’à se souvenir de la manière dont il en usa à l’égard d’un célèbre Comédien, dont une mort funeste arrivée sur le Théâtre, fut la catastrophe terrible de sa dernière Pièce, et qu’il ne voulut être inhumé que la nuit, et à la façon des Huguenots, nonobstant toutes les sollicitations qui lui furent faites alors. […] Mais enfin, il ne nous appartient pas de raisonner sur la conduite de notre Souverain : le parti que de fidèles Sujets et de bons Français ont à prendre, est de prier Dieu pour Sa Majesté et pour ses Conseils, tant de conscience que de politique.

178. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

La conduite la plus dérangée, les manieres, l’extérieur le plus ignoble & le plus négligé le mettoit dans la lie la populace : mais le Théatre ennoblit tout. […] Sa conduite déplaisoit au Ministre ; ses confreres redoutoiont sa causticité ; l’académie étoit pour lors attentive au choix de ses membres.

179. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Les amateurs du théâtre tiennent ce langage comme les autres, et en sentent la vérité ; mais sentent-ils la contradiction entre leur langage et leur conduite, leurs railleries et leur apologie ? […] La conduite des Jésuites fut toujours dans la bouche des amateurs du théâtre une de ses plus plausibles apologies.

180. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Les hommes et les femmes y traitent l’amour avec une retenue et avec une modestie qui sont dignes d’admiration, surtout lorsqu’on les compare à la licence qui règne ordinairement sur le Théâtre ; et, quoique ce soient des personnes du plus haut rang qui nous y donnent des leçons d’une si belle conduite et d’une si rare modération, ce n’est pas seulement pour les Princesses et pour les Seigneurs que cette Pièce est instructive ; les personnes de la plus basse naissance en peuvent tirer les mêmes avantages. […] A l’égard de Zénobie (qui se croit veuve depuis le bruit qui a couru de la mort de Rhadamiste) elle tient une conduite irréprochable, et qui peut servir de modèle ; puisqu’elle se fait un devoir de rester fidèle à un époux qui, aussitôt après son mariage, étant forcé de fuir précipitamment, oblige sa femme à fuir avec lui ; et qui, par jalousie et pour empêcher qu’elle ne passe dans les mains de son rival qui les poursuivait, la précipite dans une rivière.

181. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Cette pièce a fait tant de bruit dans Paris ; elle a causé un scandale si public, et tous les gens de bien en ont ressenti une si juste douleur, que c’est trahir visiblement la cause de Dieu, de se taire dans une occasion où sa Gloire est ouvertement attaquée, où la Foi est exposée aux insultes d’un Bouffon qui fait commerce de ses Mystères, et qui en prostitue la sainteté : où un Athée foudroyé en apparence, foudroie en effet tous les fondements de la Religion, à la face du Louvre, dans la Maison d’un Prince Chrétien, à la vue de tant de sages Magistrats et si zélés pour les intérêts de Dieu, en dérision de tant de bons Pasteurs, que l’on fait passer pour des Tartuffe, et dont l’on décrie artificieusement la conduite : mais principalement sous le Règne du plus Grand et du plus Religieux Monarque du Monde : cependant que ce généreux Prince occupe tous ses soins à maintenir la Religion, Molière travaille à la détruire : le Roi abat les Temples de l’Hérésie, et Molière élève des Autels à l’Impiété, et autant que la vertu du Prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses Sujets le Culte du vrai Dieu par l’exemple de ses actions ; autant l’humeur libertine de Molière tâche d’en ruiner la créance dans leurs esprits, par la licence de ses Ouvrages. […] Ceux qui ont la conduite des âmes, savent les désordres que ces Pièces causent dans les consciences, et faut-il s’étonner s’ils animent leur zèle, et s’ils attaquent publiquement celui qui en est l’Auteur, après l’expérience de tant de funestes chutes.

182. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Octave, à qui la flatterie avait décerné le nom d’Auguste, malgré tant d’odieuses proscriptions : Octave-Auguste, échappé à dix conspirations tramées et conduites par les plus illustres Romains contre le second de leurs usurpateurs, et couvert du sang de tant de citoyens, découvre un conjuré, plus coupable qu’eux tous, dans l’ingrat Cinna, dans ce même Cinna auquel il a sauvé la vie, accordé les plus grands honneurs, sa confiance et la main d’Emilie ; auquel il vient de dire : « Cinna, par vos conseils, je retiendrai l’Empire ; Mais je le retiendrai pour vous en faire part… » Auguste, instruit de tout, mande Cinna, le convainc de la plus noire des trahisons, et ne l’en punit que par ces deux mots accablants…. […] Ce ne sont point les tours que joue le fils au père, qu’on veut faire passer pour honnêtes, ils ne sont que les suites et la punition de l’avarice : il fallait montrer à des avares, pour les corriger, ce que leur vice a de funeste pour eux-mêmes : il fallait qu’ils eussent à se reprocher les fautes mêmes de leurs enfants, dont leur conduite peut et doit corrompre le bon naturel.

183. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

Il en est de même des défauts qu’une nation tolere, & qui sont devenus si communs, que peu de personnes en sont exemptes ; celui qui entreprendroit de les fronder par le secours de la scène, ne seroit peut-être pas accueilli favorablement des Spectateurs : par exemple, chacun sait que l’intérêt est aujourd’hui l’unique base des mariages ; quand on se propose un établissement, on ne songe gueres à s’informer si la personne qu’on recherche a des mœurs, de la vertu, de la conduite, ou si elle est d’une naissance distinguée : est-elle riche, demande-t-on d’abord avec empressement ?

184. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Disons plus ; si le spectateur a lieu de soupçonner que ce que dit l’Acteur, ne s’accorde pas avec sa conduite ; cette dissonance lui fait aussitôt oublier le personnage, pour ne s’occuper que du Comédien.

185. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Je ne sçai, Mademoiselle, si c’est pour les favoriser que votre Avocat a tenu la même conduite.

186. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

« Les histrions sont, dit-il, ainsi nommés, parce qu’ils racontent des événements à la manière des historiens ; mais les sujets sur lesquels ils s’exercent sont de nature à devoir être mis en oubli : ils mettent sous les yeux du peuple toute la conduite d’un scélérat illustre, en le décorant des vers plaintifs de la tragédie.

187. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Après tout, cela paroît assez inutile à ceux qui prennent pour regle de leur conduite la morale de l’Evangile. […] Prenez donc une conduite qui vous réponde de vous à vous-même. […] Nous voyons les originaux dans le spectacle que nous donne la conduite de nos Concitoyens. […] Je suis persuadé, Monsieur, que vous ne vous offensez pas de la gravité de leur conduite. […] Ils sçavent trop ce que la sainteté de leur caractere exige, & quelle influence leur conduite a sur les Laïques.

188. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Il n’y a presque point de Tragédie qui ne satisfasse d’abord ces différentes dispositions de notre ame ; & c’est peutêtre en partie par cette raison que l’on voit plusieurs pieces de Théâtre avoir un succès surprenant dans les premieres représentations, tomber bientôt après, & échouer enfin dans l’opinion publique, parce que notre esprit n’étant plus soutenu par la nouveauté & la singularité de l’évenement, remarque bien plus les défauts qui se trouvent, ou dans la conduite de la Piece, ou dans les mœurs, ou dans l’expression. […] Enfin le dernier effet de ce que j’ai appellé la beauté du tout ensemble, ou de l’ordre & de la conduite qui régnent dans une Tragédie, est qu’elle nous met beaucoup plus en état d’y appercevoir & d’en recueillir l’instruction morale qui, selon la remarque de plusieurs Auteurs, doit être comme le fruit & la conclusion de cette espéce d’ouvrage. […] Si le Poëte Tragique entre bien dans l’esprit de son art, il faut que toute la conduite, toute l’œconomie de sa Piéce tende uniquement à établir, à développer, à mettre dans tout son jour le point de morale qui doit en être le véritable sujet, & qu’en donnant par-là le plaisir de l’unité, il fasse goûter encore plus celui de la vérité, dont sa Tragédie doit être une preuve vivante, qui la démontre par les événements & par cette espéce d’expérience que le Spectateur fait, suivant le proverbe Espagnol, sur la tête d’autrui ; par-là le Poëme Tragique renfermeroit une espéce de Philosophie, si les Poëtes pouvoient être vraiment Philosophes. […] De là vient que les jugements que lon porte sur les Auteurs, & en général sur le caractere, la conduite, les discours des autres hommes plaisent plus à l’amour propre que ceux qui n’ont pour objet que les idées des choses mêmes.

189. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Anonyme, La Conduite du vray chrétien, 1694 • Anonyme : La Conduite du vray chrétien dans la santification [sic] des dimanches et des festes, Paris, Edme Couterot, 1694, (19 ff.) 565 p. + tables. […] Chappuzeau, Le Théâtre françois, 1674 • Chappuzeau, Samuel (1625-1721) : Le Théâtre françois, divisé en trois livres, où il est traité : I. de l’Usage de la comédie ; II. des Auteurs qui soutiennent le théâtre ; III. de la Conduite des comédiens, Lyon, M.  […] A l’usage des missionnaires, & de ceux qui s’emploient à la conduite des Ames. […] Le Marcant (attribué à), La Conduite du vray chrétien, 1694] • Le Marcant, Jean (16..-.... ; abbé) [attribué à] : La Conduite du vray chrétien dans la santification [sic] des dimanches et des festes, Paris, Edme Couterot, 1694, (19 ff) 565 p. + tables. […] Réédition • La Discipline des églises prétendues réformées de France, ou l’ordre par lequel elles sont conduites et gouvernées.

190. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Le reste de la narration sur la conduite, la defaite, la prison, la mort ignominieuse de cette Princesse, est encore un tissu de mensonges étrangers à cet ouvrage. […] sans parler de sa revolte contre son Roi, qui n’est pas un trait bien héroïque, sa disgrace, sa retraite, sa maladie, sa conduite, son imbécillité, sa mort : voilà un Héros ! […] Peres de tous les siécles, qu’on n’accusera pas de nouveauté, ni de haine contre Leon X & Mazarin, ont tenu le même langage, & dans tous les tems l’expérience en a prouvé la vérité, & sans sors des anecdotes de Voltaire, la conduite de Louis XIV le justifie.

191. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Autre Dame, les yeux bandés, la balance à la main ; elle est conduite par une laide & vieille Dame appelée le nécessité, elle passe, & les Muses arrivent, qui donnent aux Jésuites des pleines cruches d’eau de l’Hypocrene : le Bédeau de l’Université, avec leurs masses, vont les recevoir, les Capucins & les Cordeliers qu’on traite fort mal, vont leur faire la cour. […] Dominique étoit aussi excellent Comédien que Santeuil grand Poëte, & Santeuil par sa conduite n’étoit pas moins Arlequin que Dominique par ses lazzis. […] Du reste Santeuil changea de conduite, & mourut chrétiennement.

192. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

L’Abbé de Rieupeiroux ne fut qu’un homme médiocre pour les talens, & au-dessous du médiocre pour la conduite, sur laquelle l’Orateur Académicien glisse très-rapidement n’ayant sans doute rien à dire sur la vie d’un homme de Théatre. […] Ce Gacon qui avoit quitté l’Oratoire, & qui, sur la fin de ses jours, prit l’habit Ecclésiastique, valoit encore moins & par ses talens & par sa conduite ; il se convertit aussi, & abandonna le métier de Satyrique, branche du Théatre ; Nous avons souvent parlé de l’Abbé de Chaulieu, ce libertin trop célébre qui deshonora la noblesse de sa naissance & la saintete de son Etat, de ses maîtresses, de ses débauches, de ses ouvrages obscènes, de la profanation des revenus de ses riches Bénéfices, à la gloire de qui, pour quelques vers délicats, élégans & faciles, des chrétiens sacrifient la religion & les mœurs, au lieu de publier, imprimer & réimprimer ce qui n’auroit pas dû voir le jour ; la vertu demandoit que ses poésies fussent ensevelies avec lui dans le même tombeau. […] Les Drames de ce Chanoine se ressentent de sa fécondité, il est bas, bouffon, souvent guindé, sans regle, négligeant le naturel, la vérité, la vraisemblance, ignorant l’histoire & le costume ; il faut acheter cherement des traits heureux, des intrigues bien conduites, c’est à-peu-près le Poëte Hardi que l’on a cru en france qui faisoit bien ou mal une comédie tous les huit jours.

193. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Dans plusieurs comédies les Acteurs s’entretiennent sur la piece, sur leur conduite, & se disent leurs vérités. […] Rien ne nous oblige d’approuver en entier la conduite de cette femme célebre, peu conforme en bien des choses aux regles austeres que l’Evangile a prescrites depuis. […] La conduite qu’on tenoit dans le célibat ne présage que trop celle qu’on tiendra dans le mariage.

194. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Mais sur quelles autorités notre Théâtre appuie-t-il son indigne conduite ? […] Telle était donc la conduite des anciens Dramatiques : les Prêtres paraissaient rarement dans leurs Poèmes ; et quand cela arrivait, c’était pour quelque affaire d’importance : on les considérait toujours comme des personnes de marque : ils se comportaient toujours d’une manière qui répondait à leur dignité, sans se démentir en quoi que ce fût ; loin de se dégrader par des bassesses ou par des infamies. […] Si l’on s’avisait dans un Royaume de se rire des fonctions de la Magistrature, de vouloir abolir la profession de Courtisan, et de ne tenir aucun compte des Officiers de la Couronne ; cette conduite avertirait suffisamment le Prince de prendre garde à soi : il n’aurait que trop sujet de croire que sa personne est méprisée, qu’on traite son autorité de fantôme ; et que ses peuples sont prêts de se choisir un autre Maître, ou de se gouverner à leur fantaisie.

195. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

La conduite que tient l’Eglise à l’égard des spectacles & autres dangereux divertissemens. […] Conduite des premiers Chrétiens au sujet des spectacles, bien différente de la nôtre. […] Cette conduite s’allie-t-elle bien avec ce que Jesus-Christ nous prescrit dans l’Evangile ? […] La conduite que tient l’Eglise à l’égard des spectacles & autres dangereux divertissemens. […] Conduite des premiers Chrétiens au sujet des spectacles, bien différente de la nôtre.

196. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Du côté de la bonne conduite, & de la piété, on cite encore Mademoiselle Beauval, ainsi que plusieurs autres, qui ont rempli tous les devoirs d’honnêtes femmes, avec la plus grande exactitude, & qui n’ont jamais été soupçonnées de la moindre galanterie. […] A mettre ordre à la conduite des Acteurs & Actrices qui éclateroit trop, comme on en a vu plusieurs exemples.

197. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Tous deux porterent au plus haut point la gloire du Théâtre d’Athenes, & divertirent le Peuple, en lui faisant verser beaucoup de larmes, parce qu’ils choisissoient ces Sujets terribles, dont je parlerai dans la suite, s’attachant principalement à exciter la Crainte & la Pitié, par des Actions conduites avec toute la vraisemblance possible, en présence de Chœurs, qui étant composez d’un grand nombre de Personnages, augmentoient la pompe du Spectacle. Quelle vraisemblance, dira-t’on, pouvoit se trouver dans la conduite d’une Action, au milieu de laquelle on chantoit & l’on dansoit ?

198. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Qu’une conduite réguliere & même austere, soit commandée à ceux qui prononcent sans cesse les noms d’honneur, d’héroïsme, d’honnêteté, de pudeur.

199. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Certains défauts dans la conduite, dans la marche, dans le stile du Drame, peuvent lui échapper.

200. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Canons du IVe concile de Carthage, an 398 ; « 2° L’évêque aura sa chambre ; et pour les services les plus secrets, des prêtres de bonne réputation, qui le voient continuellement veiller, prier, étudier l’Ecriture sainte, pour être les témoins et les imitateurs de sa conduite ; ses repas seront modérés, et on y verra des pauvres ; il n’aimera ni les oiseaux, ni les chiens, ni les chevaux, ni les habits précieux, et s’éloignera de tout ce qui tient au faste ; il sera simple et vrai dans tous ses discours, et méditera continuellement l’Ecriture sainte, pour instruire exactement son clergé et prêcher aux peuples selon leur portée.

201. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Beaucoup très certainement ignorent que telle est la base des principes qui leur ont été transmis et qui règlent leur conduite ; mais enfin il ne peut y en avoir d’autre, et c’est réellement parce que Charlemagne a proscrit quelques bateleurs du huitième siècle, qu’au dix-neuvième nous refusons d’invoquer la miséricorde divine, dans nos temple, en faveur de ceux qui ont consacré leur vie à charmer nos loisirs, en nous faisant entendre de beaux vers et de grandes leçons !

202. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Ses habitans paîtris comme lui de fictions & de chimères, sont obligés pour les bien rendre, d’en être pénétrés, sont tous ce qu’ils jouent, ils ont toutes sortes de sentimens & de religions sur la scène ; ils n’en ont réellement aucun quand ils en sortent, tout est chez eux théatral & de pure décoration, conduite, personne, langage, sentimens. […] Lorsque l’Ambassadeur de France l’apprit à Elisabeth, & lui en dit les raisons par l’ordre de Charles IX, elle parut indifférente, & sembloit même l’approuver, elle répondit à la lettre du Roi : J’approuve cette conduite, du moins à l’égard de ceux qui manquoient de respect pour leur Souverain, mais il eût été plus conforme à la justice de l’exécuter avec moins de rigueur. […] Elisabeth ajoute la dissimulation aux attentats, la fourberie à l’inhumanité, le deuil à l’assassinat ; ce n’est pas la conduite d’une femme d’esprit, on se fait mépriser quand on juge tout le monde si grossièrement dupe ; mais c’étoit son caractère, son art, son talent qu’on nomme politique, feindre, dissimuler, tromper. Le Parlement rendit justice au fils de Marie, indigné de ces horreurs & de ces farcés, il le désigna successeur d’Elisabeth sans la consulter, elle fut forcée de l’approuver, de dissimuler son chagrin, mais en mourut bientôt après ; c’étoit en effet la condamnation la plus authentique de sa conduite ; déclarer le fils de Marie Roi d’Ecosse, & légitime héritier du Royaume d’Angleltrre, c’étoit reconnoître les droits & la souveraineté de la mère qu’il représentoit, & par conséquent l’injustice de sa mort.

203. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Que de jeunes personnes de deux partis, de deux religions contraires, de deux conditions fort inégales, s’aiment & veuillent s’épouser malgré la défense de leurs parens, ces amours ne sont pas impossibles : mais que, dans le temps qu’elle déclare son amour, cette bourgeoise dise hautement, par un gasconnade de grenadier, j’épouserai plutôt le dernier soldat de Henri que le Duc de Mayenne lui-même  ; que le pere de l’amant change & permette à son fils d’épouser une royaliste qu’il lui avoit défendue ; que, dans le même temps, il lui ordonne de venir dans l’armée de la Ligue, & de combattre le parti de sa maîtresse, la brutalité de ses déclarations, la contradiction de cette conduite sont-elles vraisemblables ? […] Mais ce qui fait bien voir que, content de trouver un bon mot ou une rime, les poëtes écrivent sans réflexions & sans connoissance, c’est que Henri pour régner a tenu une conduite toue ultramontaine : ce qui seroit aujourd’hui le plus grand crime. […] Cette conduite est plus galante qu’héroïque : le poëte en fait un fleuron de sa couronne. […] Louis XIV. étoit incomparablement plus grand que son aïeul, non-seulement par les évenemens mémorables de son regne, mais encore par sa conduite & ses discours : on pourroit faire de ses paroles un recueil plus vastes, & bien supérieur en mérite.

204. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

C’est être mal adroit de rassembler tout ce qui justifie sa conduite. […] Honteusement conduite par des motifs humains, comme son mari, faut-il que je me fasse un nombre d’ennemis dans un parti puissant qui protège mon fils ? […] La pièce est si mal adroitement désignée, qu’au lieu de le rendre odieux, & de garder tout l’intérêt pour sa fille, c’est au contraire la fille qu’on rend méprisable par une conduite insensée & un langage forcené, & le père qu’on fait estimer & plaindre. […] Le pere, à qui on la découvre, surpris, affligé avec raison, lui fait parler, lui parle avec bonté, avec sagesse, mais avec fermeté, lui fait sentir le ridicule de sa conduite, la folie de sa passion.

205. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Si les écrits sont obscurs, la conduite ne l’est pas tant. […] L’on cultivera de même des sujets pour l’Opéra ; mais ils ne seront pris que dans les conditions qui ne peuvent être admises au rang d’Acteurs-citoyens : ils auront des appointemens ; le Théâtre sera leur état ; & pour le reste, les Opéradiens suivront les règles de conduite prescrites pour les Acteurs-citoyens par les Articles suivans. […] Les Rôles inférieurs étant remplis par des Citoyens d’un autre ordre, ceux-ci apprendraient à obéir, comme les autres à bien commander ; & le Théâtre offrirait enfin tout-à-la-fois, une imitation tantôt fictive de la conduite des Personnages du Drame, & tantôt réelle de la vie des Spectateurs. […] On suivra la même conduite par rapport aux hommes. […] Quant aux Acteurs qui se rendraient repréhensibles, ils seront avertis de leur faute une première fois, si elle n’est pas considérable, & exclus du Théâtre à la seconde : la même règle aura lieu à l’égard des filles ; & cette exclusion, pour faute dans la conduite, sera une tache.

206. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

La dame angloise a-t-elle tort de dire que le temps des spectacles influe sur la conduite des amateurs ? […] Alors il se fit connoitre : il lui représenta combien sa conduite étoit indécente ; que la sagesse gémit de voir la folie dans les autres, & n’a garde de s’en faire un jeu ; que c’étoit dégrader sa dignité suprême de se plaire avec les insensés ; qu’en se rendant ainsi méprisable, il affoiblit le respect dû aux choses saintes dont il est la chef & le dispensateur, &c. […] Après le rétablissement de Charles II, on crut ne pouvoir trop s’éloigner d’une conduite qui, sous le manteau de la Religion, avoit fait de si grand maux : on donna dans l’extrémité opposé, la moindre apparence de religion fut traité de puritanisme.

207. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Toute l’Action est conduite par un Personnage subalterne, qui n’intéresse point. […] Le Poëte le plus parfait de tous nos versificateurs, pensoit de même, puisqu’il disoit que sa Tragédie étoit faite, lorsqu’ayant, après de longues méditations, arrêté la conduite de l’Action, les caracteres, & les discours qu’il devoit faire tenir à ses Personnages, il ne lui restoit plus à faire que les Vers. […] Avec une grande Action conduite par Quinaut, aussi bien que le peut être une Action dans un Poëme de cette Nature, pourquoi le Poëte & le Musicien m’ont-ils tous deux ennuyé ?

208. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Une partie de la Nation est fort indifférente sur leurs mœurs, tandis que l’autre ne cesse d’objecter, que la conduite de nos Comédiens contraste trop avec la plupart des Pièces qu’ils jouent*. […] Voila pourquoi ces infortunées, dont on a parlé dans le premier Volume de cet Ouvrage, lorsqu’une fois elles sont connues & deshonorées, ne gardent plus de mesures, & que notre sexe, dont la modestie & la décence sont le caractère, est, dans ce malheureux état, d’une impudence qui révolte jusqu’aux plus Libertins : Ayez des Comédiens que leur conduite précédente n’ait pas avilis à leurs propres yeux ; rendez à ceux qui cultiveront un art plus utile & plus estimable que ses partisans même ne l’imaginent, la place qu’ils doivent occuper parmi les Citoyens, place que le préjugé, de fausses vues & la jalousie leur ont ôtée, & vous verrez, s’il est possible que les Comédiennes soient aussi sages que d’autres femmes.

209. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Timée rapporte que des Lydiens sous la conduite de Tyrrhène étaient venus s'établir en Toscane, et y avaient apporté avec bien d'autres superstitions, les spectacles, comme des actes de religion, d'où ils ont passé à Rome. […] On y va en cérémonie au sortir du temple, après les sacrifices, sous la conduite d'un Intendant et des Haruspices.

210. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Une conduite pareille n’annonce pas une conscience bien épurée, mais à cela près qu’importe. […] Honnête Homme, il est estimable pétri de talens ; sans conduite, il doit être odieux. […] Un nom supposé les cèle quelque temps, mais leur conduite dissolue les démasque. […] Ce n’est point l’état qui dégrade, c’est la conduite de celui qui le pratique. […] Après avoir couru tout le bois, celui qui était particulièrement chargé de sa conduite, le trouva enfin étendu par terre & noyé dans son sang.

211. (1647) Traité des théâtres pp. -

dv , il leur a donné « la puissance des Clefs », qui outre la charge de publier le pardon des péchés à ceux qui s’en repentent, et croient en lui ce qui est proprement leur ouvrir les Cieux, emporte aussi celle du régime et de la conduite de son Eglise, où il les a fait avertir par saint Paul qu’il veut « que toutes choses se fassent honnêtement, et par ordre ». […] ea  », et a autorisé ceux à qui il a donné la conduite de son Eglise à en donner les adresses plus spéciales, et selon les lieux et les temps y pourvoir avec prudence. […] De plus, les Conducteurs de l’Eglise ont toujours ici devant leurs yeux leur règle générale, à savoir l’Ecriture, qui les adresseec en cette conduite particulière. […] Le péché donc y est grand, et d’autant plus que violant cet ordre, et ôtant du milieu de l’Eglise la Discipline établie pour sa conduite, c’est tout de même que qui couperaitef les nerfs à un corps ; ou bien, pour nous servir de la comparaison de saint Cyprienlib. 2. ep. 6. […] De vrai, on nous allègue, que plusieurs qui sont gens d’honneur et de probité s’y rangent, et aucuns même du plus haut degré, jusques là que ces divertissements sont autorisés ès Cours des Princes, qui avec leurs plus considérables Ministres s’y rendent parfois pour s’y chercher du relâche, après les fatigues de leurs soins, pour la conduite de leurs Etats.

212. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Une Action qui terrible par elle-même, est conduite par le Poëte avec une telle vivacité, que la seule lecture de sa Piéce nous entretient dans une continuelle émotion.

213. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

 » Je sais bien que quelques-uns entendent cette répréhension, de la criminelle conduite des Juges, lesquels pour asseoir leurs Jugements, n’envisagent ni la Loi, ni le mérite de la cause ni leur propre conscience, mais seulement la qualité des personnes : si c’est un homme puissant dont ils puissent attendre du service, un ami qu’ils veulent obliger, un parent pour le favoriser, ou quelque autre dont on espère de la gratification : mais je n’ignore pas aussi, que ces paroles, « jusqu’à quand aurez-vous égard à la personne des pécheurs », ne doivent être expliquées que de l’injustice que commettent ces Messieurs, donnant leur consentement et leur approbation à des pécheurs publics, tels que sont pour l’ordinaire ceux qui tiennent le Théâtre, et qui ne trouvent leur accommodement, que dans la perte des autres.

214. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

On n’a jamais vû personne se convertir au sortir d’une comédie par la force de ces critiques que l’on compare aux morales les plus intéressantes, comme on en voit changer de conduite & réformer leurs mœurs après une éloquente & patétique prédication : & c’est une erreur de croire que la comédie soit un plaisir innocent & même avantageux, parcequ’on y censure tous les vices. […] Qu’il dise tout ce qu’il voudra, ce monde insensé ; qu’il se raille de notre singularité dans une conduite opposée à la sienne, nous en ferons peu de cas, & sa coutume ne sera plus notre régle.

215. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Toutes les personnes sages suivoient la même conduite. […] Ils ne cherchent qu’à séduire, ils se vendent au public, ne disent & ne font rien que pour inspirer les passions, & rassembler avec la plus grande licence & avec le plus dangereux artifice, dans leurs paroles, leurs parures, leurs gestes, leurs attitudes, leur conduite, tous les objets, tous les pieges, toutes les leçons, tous les moyens les plus propres à nourrir tous les vices & détruire toutes les vertus.

216. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Non, les Apologistes ont beau dire, le théatre n’est point changé, il est toûjours dans le même état, si même il n’a empiré ; les Actrices n’ont jamais été plus immodestes dans la représentation, ni plus dérangées dans leur conduite ; la compagnie qui s’y rend, est toûjours aussi libertine. […] S’il y avoit un simple artisan qui ne rougît pas de voir sa fille parmi les femmes de théatre, s’il aidoit au contraire à l’y placer, si sa conduite étoit vûe avec indifférence par ses égaux, cette révolution seroit digne de l’attention d’un État qui veilleroit à ses véritables intérêts.

217. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Quant aux Comédiens-ambulans, destinés pour nos Villes de la seconde grandeur, ils s’arrangeront pour qu’ils passent l’été dans l’une, & l’hiver dans l’autre : ils seront par-tout astreints à une grande régularité, & soumis à un Supérieur & à une Maîtresse, qui répondront aux Magistrats des Villes & à la Direction de la Capitale, de la conduite des Sujets de la Troupe. […] … Non : une Actrice d’une conduite dérèglée, est, à la vérité, un scandale continuel ; sa vue seule réveille la lubricité : mais fût-elle la vertu même, elle est encore très-dangereuse n’excite-t-elle pas la passion, les desirs ?

218. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Car on leur voit sans cesse des Romans entre les mains ; elles se remplissent la tête de misérables Vers, qui deviennent ensuite les règles de leur conduite. […] Racine, c’est qu’il suffit du désaveu que cet illustre Auteur en fait par sa conduite, et du regret qu’il a d’avoir perdu tant de temps à une occupation si indigne d’un Chrétien, ce qui fera toute sa vie le sujet de sa pénitence.

219. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

La conduite et le théâtre de Pélegrin étaient dans le même goût ; il disait la messe tous les matins, et parcourait le soir les spectacles. […] Les Pères et les interprètes donnent plusieurs raisons de la conduite de Jésus-Christ et de S.

220. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

On en appelle à cent autres pièces pleines d’infamie, et à la conduite des Acteurs qui y répond, et souvent à cent autres endroits de la même pièce, qui détruisent le peu de bien qui s’y est glissé. […] Non : une comparaison fera sentir l’impiété de cette conduite et la justice de nos reproches.

221. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

J’ai souvent vu citer la conduite de la célebre Judith pour justifier celle des Actrices & des femmes galantes, & il semble d’abord que certains traits les favorisent. […] Une Chrétienne tiendroit-elle ces discours & cette conduite ? […] Dieu se sert de tous ces événemens pour faire réussir ses desseins par les voies les plus naturelles, souvent par les mains les plus foibles Adorons la conduite sans recoutir au miracle.

222. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Il n’y a là de surprenant que la conduite de Madame de Maintenon, elle étoit pieuse, elle passoit pour prude, elle avoit toujours vécu avec décence, elle l’a sévèrement établie dans sa Maison de St. […] Sa conduite étoit l’original que peignoient ses crayons ; Épicurien déclaré & Philosophe voluptueux qui ne modéroit la vivacité de ses passions & l’excès du plaisir, que pour le mieux goûter & en jouir plus long-temps, prétendoit que tous les hommes devoient plutôt suivre les mouvemens de la nature, que les réflexions de la raison qui jettent l’homme dans des égaremens aussi dangereux que ceux des passions . […] Toutes ces guerres de la Fronde ne sont qu’une comédie, nous en parlerons ailleurs : la première qu’il rapporte est l’amour d’Henri IV pour sa cousine la Princesse de Condé ; son mari justement alarmé la tenoit fort enfermée, il avoit même quitté la Cour, & s’étoit refugié à Verteuil, ne s’y croyant pas en sûreté il quitta le royaume & emmena son épouse en Flandres pour la soustraire aux poursuites d’un Prince que tous les maris redoutoient, que toutes les femmes devoient craindre ; il avoit encore chargé la Princesse sa mère de veiller sur la conduite de sa belle fille, & jamais surveillante ne s’étoit mieux acquittée de ses fonctions.

223. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Dieu a donné autrefois à son Eglise, quantité de grands Saints qu’il a animés de son esprit, et remplis de ses lumières, pour être les maîtres et les guides des fidèles dans les voies de leur salut ; et il a en même temps donné aux fidèles une si grande vénération, et tant de docilité et de soumission pour eux, qu’ils ont toujours considérés leurs sentiments comme devant être la règle de leur conduite. […] Je vois bien que la liberté que je prends de vous parler ainsi, vous blesse, mais je le fais exprès ; afin que ces blessures vous deviennent salutaires, et qu’elles vous fassent enfin quitter une conduite si indécente à des Chrétiens ; et si déréglée. » « Je monte aujourd’hui en chaire tout triste et tout abattu, dit-il encore dans une autre Homélie, Hom. 40. in Genes. […] Mais sur les maximes de l’Evangile, que les Chrétiens doivent régler leur conduite.

224. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

Quant aux deux préceptes d’Horace : le premier qui enseigne que rien n’empêche de dire la vérité en riant, ne peut avoir aucune application à la Comédie ; il ne regarde que ceux qui étant chargés de la conduite d’autrui, doivent être pleins de douceur & de bonté pour leurs éleves.

225. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Nous n’entendons pas mieux nos intérêts dans la conduite que nous tenons avec les Comédiens.

226. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Revenons à notre objet, puisqu’il est tems de parler, & disons que la conduite de ces Messieurs & ces Dames envers les Éleves du Parnasse est si indécente, qu’elle souleve tous les esprits.

227. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

On accuse les Jésuites de cette conduite accommodante ; mais il faut convenir qu’ils ne sont pas les seuls qui trouvent des tempéramments avec l’Evangile.

228. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Mais de profondes réfléxions m’ont conduites à penser différemment.

229. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

qui assurent que l’ancienne croyance de l’Eglise, est qu’aux renonciations du Baptême contre le Démon, ses pompes, et ses œuvres, les Spectacles et les Comédies y sont comprises, et ajoutent, qu’on manquerait beaucoup de conduite d’exorciser d’une part le Démon, si d’ailleurs on laissait aux Chrétiens pleine liberté d’assister à telles occupations, et de renoncer par là à Jésus-Christ, ainsi qu’ils auraient avant fait au Diable.

230. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Cette conduite de l’archevêque de Rouen prouve, à l’évidence, que les prêtres mal conseillés ne veulent reconnaître et consulter aucune autre autorité que la leur, et qu’ils évitent avec le plus grand soin de faire aucune démarche qui tendrait à les ranger sous l’autorité du souverain légitime.

231. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Le Traité suivant en forme de Discours n’a été composé que pour justifier sa conduite.

232. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Autant en fait-elle, pour le même sujet, à sa Bru, au Frère de sa Bru et à sa Suivante ; la passion qui l’anime lui fournissant des paroles, elle réussit si bien dans tous ces caractères si différents, que le Spectateur ôtant de chacun d’eux ce qu’elle y met du sien, c’est-à-dire l’austérité ridicule du temps passé, avec laquelle elle juge de l’esprit et de la conduite d’aujourd’hui, connaît tous ces gens-là mieux qu’elle-même, et reçoit une volupté très sensible d’être informé, dès l’abord, de la nature des personnages par une voie si fidèle et si agréable. […] La distinction subtile que le Cagot fait du pardon du cœur avec celui de la conduite, est aussi une autre marque naturelle de ces gens-là, et un avant-goût de sa Théologie, qu’il expliquera ci-après en bonne occasion. Enfin la manière dont il met fin à la conversation est un bel exemple de l’irraisonnabilité, pour ainsi dire, de ces bons Messieurs, de qui on ne tire jamais rien en raisonnant, qui n’expliquent point les motifs de leur conduite, de peur de faire tort à leur dignité par cette espèce de soumission, et qui, par une exacte connaissance de la nature de leur intérêt, ne veulent jamais agir que par l’autorité seule que leur donne l’opinion qu’on a de leur vertu. […] Cela se voit bien clairement dans cette Scène ; car cet homme, qui a tout l’air de ce qu’il est, c’est-à-dire du plus raffiné fourbe de sa profession ; ce qui n’est pas peu de chose : cet homme, dis-je, y fait l’acte du monde le plus sanglant, avec toutes les façons qu’un homme de bien pourrait faire de plus obligeant ; et cette détestable manière sert encore au but des Panulphes, pour ne se faire point d’affaires nouvelles, et au contraire mettre les autres dans le tort par cette conduite si honnête en apparence, et si barbare en effet.

233. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

La conduite qu’elle tint fut aussi sage qu’extraordinaire ; elle résolut de se donner ce qui lui manquait.

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